Nausées et vomissements de la grossesse… une historique actualité
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Nausées et vomissements de la grossesse… une historique actualité
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En 1999, aux États-Unis, 12,8 % des grossesses ont fait l’objet d’une hospitalisation non liée à l’accouchement. Près d’une fois sur cinq, cette hospitalisation * Service de gastroentérologie, hôpital Robert-Ballanger, Aulnay-sous-Bois. ding and management of reflux and constipation in the general population and pregnancy: a consensus meeting. Aliment Pharmacol Ther 2003;18:291-301. 13. Larson JD, Patatanian E, Miner PB Jr et al. Double-blind, placebo-controlled study of ranitidine for gastroesophageal reflux symptoms during pregnancy. Obstet Gynecol 1997;90:83-7. 14. Magee LA, Inocencion G, Kamboj L et al. Safety of first trimester exposure to histamine H2 blockers. A prospective cohort study. Dig Dis Sci 1996;41:1145-9. 15. Nikfar S, Abdollahi M, Moretti ME et al. Use of proton pump inhibitors during pregnancy and rates of major malformations: a meta-analysis. Dig Dis Sci 2002; 47:1526-9. 16. Marshall JK, Thompson AB, Armstrong D. 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Ce taux d’hospitalisation semble cependant nettement inférieur en Europe. Dans une étude danoise portant sur 3 675 suivis de grossesse, si 79 % des femmes se plaignaient de NVG, elles étaient seulement 1% à être hospitalisées pour cette raison, même si ces symptômes représentaient 28 % des arrêts de travail (2). Dans cette étude, le jeune âge maternel et la multiparité se révélaient des facteurs indépendants aggravants, alors que le tabagisme et l’usage de vitamines avant la grossesse ainsi qu’une activité professionnelle extérieure constituaient des facteurs protecteurs. Les conséquences cliniques, psychologiques et économiques de ces NVG font discuter une action préventive. Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 3 - vol. VIII - mai-juin 2005 L’équipe de Lexington a ainsi étudié pendant 2 ans une cohorte de 428 deuxième parturientes aux antécédents de NVG au cours de la première grossesse. Ces patientes étaient enrôlées dans un programme de prise en charge ambulatoire associant une assistance médico-psychologique et une pharmacologique sous la forme de patches de métoclopramide (3). Cette prise en charge, de 26,8 jours en moyenne, permettait de manière statistiquement significative d’obtenir une diminution des scores de nausées de 7,8 à 3,9 points, une diminution du taux de cétonurie à la bandelette d’une croix de 36,2 à 1,4 % et une diminution des hospitalisations ou des consultations urgentes de 65,4 à 33 %, par rapport à un groupe contrôle. 31 et grossesse Tube digestif Cette attitude préventive secondaire prouve la bonne tolérance et l’efficacité des antihistaminiques, expliquant leur large utilisation dans le traitement des NVG. Ce dernier se doit cependant de privilégier une diététique adaptée, un support émotionnel et éventuellement le recours à des thérapies alternatives. L’acupuncture, classique ou sous la forme d’acupression transcutanée par stimulation électrique, s’affiche comme la méthode non pharmacologique de choix dans le traitement des NVG (4). Son action antiémétique semble résulter de la stimulation de la sécrétion hypophysaire en bêta-endorphine et ACTH, entraînant une inhibition du centre du vomissement cérébral et du chemoreceptor trigger zone (5). Ces techniques, certes un peu obscures pour des non-initiés, ont le mérite de prouver leur efficacité dans des études contrôlées, comme celle, croate, portant sur 36 cas d’HG et montrant une diminution statistiquement significative des vomissements par acupuncture ou acupression du point Pc6, par rapport à une technique placebo (6). Quatre études randomisées contrôlées contre placebo ont mis en évidence l’efficacité remarquable, similaire à celle de l’apport de vitamine B6, d’un apport sous la forme de complément alimentaire de 125 mg/j d’extrait de gingembre (soit l’équivalent de 1,5 g de gingembre déshydraté), permettant une diminution moyenne de 20 % des nausées et de 50 % des vomissements induits par la grossesse (7). Compte tenu de sa sévérité, l’HG reste l’objet d’une prise en charge réanimatoire associant réhydratation veineuse, apport de vitamines B6 et B1, afin d’éviter les cas rapportés de Gayet-Wernicke, et une thérapeutique médicamenteuse associant plutôt prométhazine et métoclopramide, d’efficacité et de tolérance parfaites, que les petites doses (5 mg/j) de prednisolone, d’action plus courte, ou le recours à l’ondansétron, plus coûteux (8). Les traitements de ces NVG seraient sans nul doute plus précis s’ils répondaient aux mécanismes physiopathologiques exacts de ces troubles, encore mal connus. La thèse psychologique a encore ses adeptes, face aux démonstrations réitérées d’une corrélation entre la sévérité des nausées et des vomissements et les scores de perturbation sociale, d’anxiété et de dépression, prouvant que ces symptômes sont associés à une augmentation de la morbidité psychiatrique, sans pour autant établir une relation de cause à effet (9). Une revue récente implique des facteurs gastrointestinaux (dysfonctions neuromusculaires, troubles de la contractilité, etc.) dans le déclenchement des vomissements de la grossesse (10). La piste endocrinienne reste la plus sérieusement documentée. Si le déséquilibre de sécrétion de la bêta-HCG, et plus particulièrement de ses isoformes désialées, est bien prouvé, le rôle d’une hypersécrétion intra-utero d’estrogènes est évoqué devant la plus grande fréquence (OR = 1,8) de naissances de sexe féminin compliquées d’HG (11). Les nausées et les vomissements de la grossesse semblent finalement d’origine multifactorielle et répondent peutêtre à une hypothèse évolutionniste (12). L’augmentation des capacités olfactives en début de grossesse aurait primitivement permis, outre d’éviter de consommer des mets infectés potentiellement dangereux à la phase d’immunodépression liée à la grossesse, de maintenir une relation entre la mère et le fœtus en créant une accommodation maternelle aux antigènes paternels contenus dans l’unité fœto-placentaire. L’apparition d’une interface placentaire a fait perdre son intérêt à cet état hyperolfactif, ne lui laissant que les désagréments secondaires au dégoût déclenché par certaines odeurs, notamment de cuisine, expliquant ainsi les NVG. ■ Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 3 - vol. VIII - mai-juin 2005 Références 1. Bacak SJ, Callaghan WM, Dietz PM, Crouse C. Pregnancy-associated hospitalizations in the United States, 1999-2000. 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