Rapport - Région Rhône

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Rapport - Région Rhône
Rapport de fin de séjour
Bourse Explora-Région Rhône Alpes
Schérazade Chahir
Introduction
Après 2 années de classe préparatoire intégrée puis 2 ans de spécialisation en Génie
Industriel à l’INSA de Lyon, j’ai décidé de partir en échange académique pour mon
dernier semestre d’études. J’ai choisi l’Universidad Tecnica Federico Santa Maria, à
Valparaiso au Chili : non seulement, l’université est l’une des meilleures d’Amérique du
Sud, qui accueille beaucoup d’étudiants étrangers, mais en plus j’avais des échos de
Valparaiso, la bohème, la colorée, que je voulais découvrir absolument.
Logement
Trouver un logement à Valparaiso n’est pas vraiment un problème. Les premiers jours je
suis restée dans une auberge de jeunesse le temps de faire des visites. Il y a beaucoup
d’annonces dans la rue, des maisons connues pour héberger de manière temporaire (6
mois ou un an) des étudiants d’échange.
Après, si l’on est un peu exigeant sur certains points, il faudra faire plusieurs visites pour
trouver la perle rare : beaucoup de chambres n’ont pas de fenêtre, les maisons étroites
et sombres… cependant, les prix sont tellement attractifs qu’il est difficile de se
plaindre : personnellement je payais 110 000 CLP par mois, soit 150€ toutes charges
comprises. Je partageais la maison avec des chiliens, ce qui permettait de faire des
progrès rapides en espagnol et de partager le quotidien et la culture des locaux.
Argent
Au Chili, la monnaie est le peso chilien, dont le taux varie beaucoup, suivant
généralement les variations du dollar : quand je suis arrivée en août 2014, le taux était
de 760 CLP pour 1€, quand j’en suis partie en janvier 2015, le taux était tombé à 715
CLP.
Pour ma part, ma banque en France (la BNP Paribas) ne prend pas de commissions pour
les retraits effectués à la Scotiabank. Tout retrait dans toute autre banque me coûtait 8€.
Il faut consulter les possibilités de chaque banque française ; certaines sont très
avantageuses : avec la Caisse d’Epargne, 4 retraits par mois sont sans commission (dans
n’importe quelle banque) et ne coûtent qu’1€ par mois pour l’usager. Pour 5€ par mois,
la Société Générale propose de faire tous ses retraits et même paiements par carte
bancaire sans commission !
Je n’ai pas eu besoin d’ouvrir un compte dans une banque chilienne, qui demande
beaucoup de paperasse. D’autant que toutes les transactions (même pour le loyer)
s’effectuent en espèces.
Santé
Je n’ai eu aucun problème de santé durant mon séjour au Chili. Et heureusement car
même si le système de santé chilien est réputé être de bonne qualité, il coûte plus cher
qu’en France : 120€ pour une radiographie, et il faut avancer les frais puis se faire
rembourser après.
Tout étudiant français partant au Chili doit avoir une assurance santé le couvrant en cas
de problème grave, obligatoire pour avoir son visa étudiant chilien. Personnellement, j’ai
souscrit au Pack Monde de la SMERRA, sécurité sociale étudiante. Pour 37€ par mois,
mes frais réels étaient remboursés à 100% en cas de problème de santé.
Télécommunication
Il faut penser à débloquer son téléphone portable avant son départ pour qu’il puisse
accueillir une carte SIM chilienne. Ou encore acheter un téléphone pas cher chilien avec
sa nouvelle carte SIM chilienne.
Mon téléphone français permettait d’accueillir eux cartes SIM ce qui était bien utile : je
pouvais converser avec mes proches en France et avec les chiliens facilement.
Pour avoir un forfait téléphonique, un document prouvant une rentrée d’argent
mensuelle est nécessaire.il est bien plus facile d’acheter simplement la carte SIM et de
recharger son numéro en crédit, possible partout, dans les épiceries, les kiosques…
Vie étudiante
L’année scolaire est divisée en deux semestres : le premier semestre commence en mars
finit en juillet. Le deuxième semestre commence en août et finit en décembre.
A l’UTFSM, tous les cours sont situés sur le même campus universitaire, à mi-chemin sur
la route principale entre Valparaiso et Vina del Mar.
Les cours peuvent commencer à 8h et finir à 22h au plus tard. Les heures de cours
durent
1h30
et
entre
chaque
cours,
10mn
de
pause.
L’UTFSM est l’une des meilleures universités d’Amérique du Sud, les élèves y sont
sérieux, les professeurs dynamiques et les cours de bonne qualité.
Les étudiants d’échange peuvent choisir leurs cours assez librement. Ils ont 2 semaines
pour faire les choix de cours (dont certains sont inaccessibles car ils nécessitent des
prérequis), puis presque 1 mois pour laisser tomber un cours (trop difficile, dont les
horaires ne conviennent pas…).
Chaque professeur fixe les conditions de validation de son cours et le format
d’évaluation : projet de groupe, étude de cas, examens… La moyenne est généralement
fixée à 55/100 pour valider le cours. Les professeurs ne sont pas tous regardants sur
l’assiduité mais dans certains cours, une assiduité inférieure à 80% obligent à une
évaluation supplémentaire.
Personnellement, pour valider mes 30 crédits ECTS, imposés par mon école en France,
j’ai du prendre 6 cours différents, pour un total de 18h par semaine. Pour compenser ce
volume d’heures plutôt faible, la quantité de travail à la maison peut être importante :
notamment les lectures complémentaires au cours.
Par ailleurs, les professeurs sont très disponibles, ouvert à l’échanger et prêt à
s’arranger notamment pour décaler des devoirs à d’autres dates, ou effectuer un travail
complémentaire en cas d’absence.
De plus, un bureau des relations internationales est disponible en cas de problème,
surtout au début quand on ne maîtrise pas totalement la langue…
Vie quotidienne
Je suis restée au Chili un semestre et j’ai trouvé cela trop court. Il aurait fallu une année
entière pour totalement s’intégrer dans la vie chilienne et maîtriser la langue,
permettant de converser parfaitement et sur tous les sujets.
Le climat est très étonnant à Valparaiso : il ne pleut jamais, ce qui ne m’a pas manqué de
ma natale Picardie (à peine 1 semaine en 6 mois et ce fut des pluies fines).
Par contre jusqu’en octobre, l’hiver étant froid, les nuits étaient difficiles, car les maisons
ne sont pas isolées et ne possèdent pas de système de chauffage (un duvet est bien
utile !). Par contre, dès novembre, le soleil est omniprésent, les journées longues, les
températures élevées (30°C) et c’est bien agréable.
Autre petite surprise : les tremblements de terre. Bien que je m’attendais à plus de
secousses, le premier mois, nous avons vécu un tremblement de terre de magnitude 6,4
et on a senti les meubles bien bouger. Aucune peur à avoir, car au Chili, même si certains
séismes ont été forts et provoqué de graves dégâts, cela fait partie du quotidien des
gens !
Pour ce qui est des transports, pour aller à l’UTFSM, très peu d’étudiants utilisent le
métro, plutôt cher. On y va en micro (le bus chilien, plutôt étroit) ou en colectivo (taxi
collectif peu couteux). En colectivo, cela coûte 600 CLP, soit moins d’1€ mais bien
pratique quand on est en retard… Le micro coûte 130 CLP pour les étudiants (il faut
demander la carte étudiante à l’université, mais on la reçoit en octobre), sinon 430 CLP
sans tarif étudiant. Il n’existe pas de tarif mensuel ou qui réunit tous les systèmes de
transport (métro, bus). Les bus sont omniprésents et desservent tout Valparaiso (les
collines et le plat), ainsi que la région… A l’intérieur des bus, plusieurs tarifs sont
disponibles selon si l’on reste dans le plat, si on va dans les collines ou si on va au
terminus dans la région de Valparaiso.
Pour ce qui est de la nourriture, je n’ai pas trouvé que la gastronomie chilienne était des
plus riches mais les menus locaux sont vraiment bon marché. On peut manger pour
moins de 4€ tous les midis. Par ailleurs, les fruits et légumes sont peu chers au marché,
contrairement à la plupart des marques de produits importés, comme par exemple le
Nutella, le chocolat. Et impossible de trouver du fromage : à part le gouda, les rayons
chiliens ne sont pas très garnis. Le budget nourriture n’est donc pas très élevé au Chili.
Au Chili, il n’y a que très peu de vacances officielles, sauf la fête nationale du 18
septembre, qui offre quasiment 1 semaine de vacances pour les étudiants de l’UTFSM
(car beaucoup d’étudiants chiliens rentrent chez leurs parents à ce moment). Mais si l’on
construit bien son emploi du temps, on peut avoir un week end de 3 jours et s’offrir donc
des voyages, dans les environs de Valparaiso ou plus loin (en faisant ses voyages en bus
de nuit, cela revient peu cher mais très long !).
L’avantage à Valparaiso est qu’il y a les belles plages au nord et au sud, à 1h à peine en
bus. On peut donc profiter du soleil, se mettre au surf, ou juste se baigner pour les plus
courageux (l’eau est très froide même en été).
Par ailleurs, Valparaiso offre de nombreux loisirs pour les amateurs d’arts : balades dans
les collines remplies de graffitis, visites au centre culturel, dans les galeries d’art… Pour
ceux à qui l’Europe manque, il y a aussi l’immense centre commercial de Vina del Mar,
pas loin de l’UTFSM pour profiter d’une sortie shopping !
Bilan et recommandations
Mon séjour au Chili aura été des plus bénéfiques à plusieurs niveaux.
D’abord j’ai pu pratiquer l’espagnol et améliorer mon niveau débutant A2. Bien que
l’espagnol chilien soit bien différent de l’espagnol parlé en Espagne, je suis aujourd’hui
capable de tenir une conversation, de lire un texte, de regarder un film en espagnol. Un
an entier m’aurait permis de consolider ma grammaire, car je n’ai pas suivi de cours
d’espagnol.
Par ailleurs, les cours que j’ai choisi à l’UTFSM m’ont permis de compléter mon profil
d’ingénieur par un profil commercial : j’ai pu choisir des cours comme gestion
stratégique ou encore marketing, que je n’aurais pas eu l’occasion de suivre dans ma
dernière année à l’INSA. Ces cours m’ont confirmé que j’aimerais poursuivre ma carrière
professionnelle dans cette voie, ingénieur commercial ou gestion de projets
commerciaux.
Ensuite, d’un point de vue culturel, même si le Chili est un pays développé et
relativement occidentalisé, j’ai tout de même vécu un dépaysement : le système social
n’est pas le même (notamment la santé et l’éducation coûtent chers), les gens sont plus
ouverts qu’en France, moins de stress… J’ai essayé de profiter au maximum du fait d’être
loin, de découvrir de nouvelles contrées, de parler avec les chiliens. En plus, le nombre
de français au Chili empêche d’avoir le blues du pays, de la langue, cela aide à trouver
des repères au début, quand on arrive totalement perdu. D’autant qu’en termes de
sécurité, Valparaiso n’est pas une ville totalement sûre : nombre d’amis ont connu des
vols, des agressions, comme cela pourrait arriver en France, mais il faut éviter d’être
seul quand on rentre chez soi le soir et qu’il fait nuit.
Même si j’ai tout de même la sensation de ne pas m’être assez liée avec beaucoup de
chiliens, je suis contente d’avoir vécu en colocation avec des chiliens : cela permet de
voir le quotidien des gens et de le partager, d’organiser des barbecues le week-end… En
effet, j’ai trouvé qu’il était assez difficile de se faire des amis chiliens sur le campus, ils ne
sont pas tous ouverts aux étudiants d’échange et en dehors des cours, on les voit peu.
Une solution aurait été d’être dans un club sportif, car il y en a quelques uns, mais pas
d’associations diverses et variées comme dans nos écoles françaises.
De plus, le Chili a bouleversé mes habitudes quotidiennes : je fréquentais les marchés
alimentaires, où les produits étaient frais, moins chers et je souhaite conserver cela en
France. Ensuite le manque d’éducation à l’écologie force à se poser les questions : il n’y a
pas vraiment de gestion des déchets à Valparaiso ; au supermarché, on nous met nos
courses dans des doubles sachets plastiques… Dans la rue, on trouve donc souvent des
déchets, ouverts déversés sur le sol à cause des nombreux chiens errants. J’ai donc
beaucoup réfléchi à ces problématiques et cela renforce mon souhait de recycler les
produits, de gérer correctement mes propres déchets alimentaires une fois revenue en
France.
En conclusion, je remercie la région Rhône Alpes de m’avoir accordé cette bourse
Explora, qui m’a beaucoup aidé financièrement. Je trouve aussi intéressant de permettre
aux étudiants de faire leur propre retour d’expérience en prenant du recul sur son
échange, en écrivant ce rapport à la fin de notre séjour et j’espère que cela aidera les
étudiants intéressés par un échange à l’UTFSM de Valparaiso. J’ai eu beaucoup de chance
de pouvoir expérimenter les études à l’étranger, qui m’ont autant apporté sur un plan
professionnel que sur un plan personnel, permettant aussi de découvrir l’Amérique du
Sud, qui a beaucoup à offrir en voyages, développement économique et culturel !