Etude MSA : la population des exploitants agricoles en 2011
Transcription
Etude MSA : la population des exploitants agricoles en 2011
Direction des Etudes des Répertoires et des Statistiques Etude juin 2012 La Population des Exploitants agricoles en 2011 www.msa.fr JUIN 2012 LA POPULATION DES EXPLOITANTS AGRICOLES EN 2011 DIRECTION DES ETUDES, DES REPERTOIRES ET DES STATISTIQUES Responsable de la publication : Alain PELC Département "Cotisations" Marc PARMENTIER Étude réalisée par : Alain ROUX SOMMAIRE SYNTHESE .................................................................................................................................4 METHODOLOGIE .......................................................................................................................5 CHAMP DE LA POPULATION...................................................................................................5 1 - LA DIMENSION SOCIO-ECONOMIQUE ..............................................................................6 1.1 - En 2011, le régime agricole recense 489 218 chefs d’exploitation ou d’entreprise. .......6 1.2 - L’élevage bovin lait est l’activité principale de 84 000 chefs d’exploitation. ....................9 1.3 - La superficie totale mise en valeur par les chefs d’exploitation continue à diminuer. .....12 2 - LES FEMMES NON SALARIEES DANS L’AGRICULTURE .............................................14 2.1 - En 2011, 24,0 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise sont des femmes....................14 2.2 - Le nombre de femmes ayant le statut de conjointes actives dans l’exploitation poursuit sa diminution. ...................................................................................................14 3 - LA DEMOGRAPHIE ............................................................................................................15 3.1 - L’âge moyen des chefs est de 47,8 ans........................................................................15 3.2 - Le nombre d’exploitants de moins de 35 ans diminue. .................................................16 3.3 - Augmentation des terres libérables entre 2010 et 2011. ..............................................17 4 - LES CHANGEMENTS STRUCTURELS .............................................................................18 4.1 - Une situation nouvelle : une minorité d’exploitants établis en nom personnel..............18 4.2 - Régime d’imposition : le nombre et la part des exploitants imposés au réel poursuivent leur progression. ...........................................................................................21 5 - LES REVENUS ....................................................................................................................22 5.1 – Baisse modérée de l’assiette brute de cotisations .......................................................22 5.2 - Recul de l’assiette brute moyenne. ...............................................................................26 5.3 - Redressement du revenu professionnel 2010 chez les exploitants au réel..................28 5.4 - Maintien du poids de l’option sur une assiette annuelle................................................29 5.5 – La médiane du revenu professionnel 2010 varie de 7 137 € à 13 387 € selon les secteurs de production ...................................................................................29 ANNEXE....................................................................................................................................30 CARTES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX ...............................................................................31 SYNTHESE Au 1er janvier 2011, 489 218 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole cotisants à la MSA sont dénombrés en France, dont un quart de femmes (117 283). Le nombre de chefs d’exploitation ou d’entreprise a diminué de 1,4 % en un an. Cette baisse, légèrement moins forte que les années précédentes, est tempérée par le développement des effectifs de chefs d’entreprise de service. La moyenne d’âge de la population des chefs d’exploitation ou d’entreprise est de 47 ans et demi : 46 ans et demi pour les hommes, 51 ans pour les femmes. Les classes d’âge les plus représentées chez les exploitants sont celles des 50-54 ans pour les hommes et des 55-59 ans chez les femmes. Au 1er janvier 2011, la population des conjoints actifs sur l’exploitation est constituée de 43 968 personnes. Elle est en baisse de 6,0 % par rapport à l'année 2010. Le secteur « élevage bovin lait » demeure la catégorie d’activité dominante avec 84 000 chefs d’exploitation, suivie de celui des « cultures céréalières et industrielles » avec 78 000 chefs d’exploitation. La superficie totale mise en valeur par l’ensemble des exploitants agricoles diminue de 0,8 % entre 2010 et 2011. Dans le même temps, la superficie moyenne par exploitant passe de 48,7 à 49,1 ha. Les exploitants établis sur une exploitation détenue en nom personnel représentent 48 % des chefs en 2011, contre 49 % en 2010. La proportion nationale d’exploitants imposés au réel ou mixte est de 75,7 % contre 74,5 % en 2010. L’assiette brute de cotisations sociales, établie sur les revenus de l’année 2010 ou la moyenne des trois années 2008, 2009 et 2010, diminue de 3,7 % en 2011, en cohérence avec les résultats économiques prévisionnels de l’agriculture pour cette même année 2010. Après des hausses vigoureuses en 2008 et 2009, l’assiette brute de cotisations avait marqué un recul notable pour les exploitants au réel entre 2009 et 2010 (- 11,1 %). Elle régresse encore entre 2010 et 2011, mais à un rythme moindre (- 2,7 %). Pour les exploitants au forfait, la baisse de l’assiette constatée est plus forte (- 11,5 %) et reste liée essentiellement à la baisse des effectifs. La part de l’assiette brute des cotisations sociales déclarée par les chefs d’exploitation ou d’entreprise imposée au réel est de 89,6 %. Dans la suite de l’étude, les expressions « exploitants », « exploitants agricoles », « chefs d’exploitation ou d’entreprise » sont utilisées comme des synonymes sauf mention contraire. 4 METHODOLOGIE Cette étude est une analyse descriptive de la population des chefs d’exploitation ou d’entreprise assujettie pour leurs cotisations sociales à la Mutualité Sociale Agricole en fonction des dispositions en vigueur du Code Rural et de la Pêche Maritime au 1er janvier 2011. L’assiette de cotisations des exploitants déclarant leurs revenus réels au titre d’une année n s’obtient soit par la moyenne des revenus professionnels agricoles déclarés aux services fiscaux au cours des trois années n-3, n-2, n-1, soit par une assiette annuelle n-1. CHAMP DE LA POPULATION Il s’agit de tous les chefs d’exploitation ou d’entreprise (personnes physiques, membres de GAEC ou de sociétés) en activité qui cotisent à une des quatre branches de sécurité sociale : maladie, prestations familiales, vieillesse, accidents du travail. Les cotisants de solidarité sont exclus de l’analyse ainsi que les chefs d’exploitation installés après le 1er janvier 2011. Ces derniers cotisent uniquement en assurance accident du travail des exploitants agricoles (ATEXA) durant l’année de leur installation et au prorata de leur durée d’activité pendant cette année. Au statut de chef d’exploitation ou d’entreprise agricole peuvent être associés ceux de conjoint collaborateur et d’aide familial. Le statut de collaborateur d’exploitation est ouvert aux conjoints de chefs d'une exploitation ou d'une entreprise agricole qui n'est pas constituée sous forme de société ou d'une coexploitation entre conjoints d'associés. Le collaborateur d’exploitation doit participer effectivement et habituellement à l'activité non-salariée agricole de son conjoint. L’aide familial est une personne de type ascendant et, à partir de 16 ans, descendant, frère, soeur ou allié au même degré du chef d'exploitation ou d'entreprise, ou de son conjoint, vivant sur l'exploitation ou l'entreprise et participant à sa mise en valeur, sans y avoir la qualité de salarié. A compter du 18 mai 2005, la personne qui devient aide familial ne peut conserver cette qualité plus de 5 ans. 5 1 - LA DIMENSION SOCIO-ECONOMIQUE 1.1 - En 2011, le régime agricole recense 489 218 chefs d’exploitation ou d’entreprise Le nombre de chefs d’exploitation ou d’entreprise s’élève pour l’année 2011 à 489 218, en baisse de 1,44 % par rapport à 2010. Cette baisse est plus faible que celle enregistrée l’année précédente qui avait connu une légère accélération du recul démographique (- 1,73 % par rapport à 2009). Elle s’inscrit globalement dans une tendance au ralentissement du rythme de la baisse démographique de la population des chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole observée depuis 2005 (- 1,65 % en 2009 par rapport à 2008) et (– 2,6 % en 2005 par rapport à 2004) (graphique 1). Graphique 1 NOMBRE DE CHEFS D’EXPLOITATION DE 2002 A 2011 580 000 573 115 564 355 561 394 560 000 547 114 540 000 534 891 523 119 520 000 513 615 505 106 500 000 496 354 489 218 480 000 460 000 440 000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : MSA En 2011, il y a eu 17 331 entrées dans le régime des non-salariés agricoles pour 24 467 sortants, soit un taux de remplacement des départs de 71 %, légèrement supérieur à celui de 2010, et sensiblement plus élevé que les années précédentes (44 % en 2007, 60 % en 2006). D’une année sur l’autre, peu de chefs changent d’activité dominante (classifiée selon les codes ATEXA), l’évolution des effectifs dans chaque secteur provient donc du différentiel entrants/sortants observé dans chacun des secteurs d’activité. La baisse démographique est générale dans les secteurs d’activité traditionnelle de l’agriculture. Elle varie de - 0,2 % à - 3,2 %. A l’inverse, les secteurs des entreprises de service, et particulièrement les centres équestres et les paysagistes connaissent une croissance de leur effectif (tableau 1). 6 Concernant l’agriculture proprement dite, la structure des orientations se modifie suite aux crises économiques récentes ou à des évolutions structurelles de plus long terme : Î un recul plus important du nombre d’exploitants en cultures spécialisées frappées par la concurrence européenne, Î un recul très atténué du nombre d’exploitants en culture industrielle ou polycultureélevage, ces filières, grâce aux hauts niveaux des prix, restant attractives pour les nouveaux installés, Î une concentration dans la filière lait, dont le nombre d’exploitants recule plus vite que la moyenne et un recul un peu moins marqué dans les exploitations orientées vers la production de viande. Tableau 1 EVOLUTION DU NOMBRE DE CE PAR GRAND SECTEUR D’ACTIVITE (CATEGORIE ATEXA) ANNEE 2011 Rapport écart/effectifs 2010 EFFECTIFS 2011 Écart entrants/sortants Cultures spécialisées 30 256 - 977 - 3,1 % Cultures céréalières et industrielles 78 056 - 698 - 0,9 % Viticulture 48 781 - 1 051 - 2,1 % 102 578 - 2 837 - 2,7 % Bovins viande, ovins, caprins 81 087 - 1 222 - 1,5 % Élevage hors sol 24 835 - 203 - 0,8 % Équidés 11 638 437 3,9 % Polycultures, élevages 60 696 - 130 - 0,2 % ETA, paysagistes 27 863 304 1,1 % Autres et non concernés 23 428 - 759 - 3,1 % 489 218 - 7 136 - 1,4 % SECTEUR D'ACTIVITE Bovins lait et mixtes TOTAL Source : MSA 7 Dans cinq régions, il est dénombré plus de 25 300 chefs d’exploitation. Ce sont les régions de Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes. Avec moins de 10 600 chefs d’exploitation chacune, l’Alsace, la Corse, la Haute-Normandie et l’Île-deFrance sont quant à elles les régions hébergeant le plus faible nombre de chefs d’exploitation (carte 1). Carte 1 NOMBRE DE CHEFS D’EXPLOITATION OU D’ENTREPRISE PAR REGION EN 2011 Source : MSA 8 1.2 - L’élevage bovin lait est l’activité principale de 84 000 chefs d’exploitation En 2011, la catégorie d’activité principale agricole exercée par le plus grand nombre de chefs d’exploitation reste « l’élevage bovin lait ». Ce secteur d’activité regroupe à lui seul environ 84 000 chefs d’exploitation, soit 18 % de l’ensemble des chefs d’exploitation hors Alsace-Moselle. Puis se succèdent les catégories « cultures céréalières et industrielles » (78 000 chefs), « cultures et élevages non spécialisés » (61 000 chefs) et « élevage bovin viande » (59 000 chefs) (graphique 2). Graphique 2 EFFECTIFS DES CHEFS D’EXPLOITATION ET DE CONJOINTS DE CHEFS D’EXPLOITATION OU D’ENTREPRISE SELON LA CATEGORIE DE RISQUE ATEXA EN 2011 élevage bovins lait cultures céréalières et industrielles, "grandes cultures" cultures et élevages non spécialisés, polyculture ,poly-élevage élevage bovins viande viticulture entreprises de jardins, paysagistes, de reboisement élevage ovins, caprins élevage bovins mixte maraîchage, floriculture élevage de volailles, lapins arboriculture fruitière élevage porcins entraînement, dressage, haras, clubs hippiques chefs d'exploitation conjoints collaborateurs entreprises de travaux agricoles élevage de chevaux exploitation de bois autres élevages de petits animaux pépinière autres cultures spécialisées conchyliculture autres élevages de gros animaux sylviculture mandataires de soc ou caisses locales d'assurances mutuelles agricoles scieries fixes marais salants 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 100 000 Source : MSA Champ : France métropolitaine hors Alsace-Moselle (472 917 chefs d’exploitation), les trois départements concernés relevant d’un régime spécifique pour les accidents du travail. 9 Sont également hors du champ de ce dénombrement les chefs d’exploitation ou d’entreprise non couverts en ATEXA (branche accidents du travail), essentiellement les artisans ruraux affiliés à la MSA que pour le seul paiement de leurs prestations familiales. Si les chefs d’exploitation relevant des régions Alsace-Moselle (12 350 chefs concernés) n’ont pas de catégorie de risque ATEXA renseignée, il est néanmoins possible d’identifier leur activité en utilisant la nomenclature d’activité française (NAF) (graphique 3). Graphique 3 EFFECTIFS DES CHEFS D’EXPLOITATION DE L'ALSACE-MOSELLE SELON LA NAF EN 2011 5441 Culture céréales légumineuses 1957 Culture de la vigne Culture et élevage associés 1286 1134 Elevage de vaches laitières Service aménagement paysager 551 Entreprises de travaux agricoles 237 Elevage de bovins 229 Exploitation forestière 138 Reproduction de plantes 133 Nombre de chefs d'exploitation Autres codes NAF 1244 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 Source : MSA Champ : Alsace-Moselle 10 Le code NAF regroupant les effectifs les plus nombreux au régime Alsace Moselle des AT non-salariés agricoles est celui des « cultures céréales légumineuses ». Il concentre 44,1 % des effectifs de chefs d’exploitation relevant de ce régime. Pour la France entière, ce code NAF* est également celui qui regroupe la population la plus nombreuse avec 138 742 chefs d’exploitations soit 28,4 % des effectifs de chefs d’exploitation (graphique 4). Graphique 4 EFFECTIFS DES CHEFS D’EXPLOITATION DE LA FRANCE ENTIERE SELON LA NAF EN 2011 138 742 Cultures céréales légumineuses 61 881 Elevage de vaches laitières Elevage de bovins 58 972 Culture et élevage associés 49 118 Culture de la vigne 48 405 22 271 Service aménagement paysager 18 351 Elevage d'ovins et de caprins Culture légumes melons racines 11 511 Elevage de volailles aviculture 10 584 Nombre de chefs d'exploitation Autres codes NAF 69 383 0 20 000 40 000 60 000 80 000 100 000 120 000 140 000 160 000 Source : MSA Champ : France entière y compris Alsace Moselle * Le code ATEXA étant un code tarifant, il est généralement mieux codifié que le code NAF attribué à l’exploitation qui n’a qu’une valeur documentaire 11 1.3 - La superficie agricole totale mise en valeur par les chefs d’exploitation continue à diminuer La superficie agricole totale mise en valeur par les chefs d’exploitation en 2011 est de 24,0 millions ha contre 24,2 millions ha en 2010, soit une diminution de 0,8 %. La superficie moyenne par exploitant (à ne pas confondre avec la superficie par exploitation puisqu’une exploitation, notamment sous forme sociétaire, peut avoir plusieurs co-exploitants. La superficie de l’exploitation est alors la somme des superficies attribuées à chaque co-exploitant) poursuit la progression observée ces dernières années, passant de 48,7 hectares en 2010 à 49,1 hectares en 2011. Î 9,6 % des chefs d’exploitation sont des exploitants hors-sol et des chefs d’entreprise exploitant sur des exploitations de superficie nulle. Î 27,6 % des chefs d’exploitation possèdent moins de 25 ha (cette catégorie n’inclut pas la précédente). Î 24,0 % des chefs d’exploitation ont une superficie comprise entre 25 et moins de 50 hectares. Î 26,2 % des chefs d’exploitation exploitent une superficie comprise entre 50 et moins de 100 hectares. Î 12,5 % des chefs exploitent une superficie supérieure à 100 ha (graphique 5). Graphique 5 REPARTITION ET REPARTITION CUMULEE DES CHEFS D’EXPLOITATION SELON LA SUPERFICIE EXPLOITEE EN 2011 (EN %) 14,0% 100,0% 90,0% 12,0% 80,0% 10,0% 70,0% 60,0% 8,0% 50,0% 6,0% 40,0% 30,0% 4,0% 20,0% 2,0% 10,0% 0,0% 05h a 510 ha 10 -1 5h a 15 -2 0h a 20 -2 5h a 25 -3 0h a 30 -3 5h a 35 -4 0h a 40 -4 5h a 45 -5 0h a 50 -5 5h a 55 -6 0h a 60 -6 5h a 65 -7 0h a 70 -7 5h a 75 -8 0h a 80 -8 5h a 85 -9 0h a 90 -9 5h a 95 -1 00 ha +1 00 ha 0h a 0,0% Répartition Répartition cumulée Source : MSA Champ : France métropolitaine 12 La concentration des terres augmente parallèlement : Î 20 % des exploitants se partagent un peu moins de 1 % de la superficie totale Î 60 % des exploitants occupent moins du quart de la superficie totale Î A l’inverse, 10 % des exploitants ayant les plus grandes superficies occupent 32 % de la superficie totale (graphique 6). Au 1er janvier 2011, 489 218 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole cotisants à la MSA sont dénombrés en France, dont un quart de femmes (117 283). Le nombre de chefs d’exploitation ou d’entreprise a diminué de 1,4 % en un an. Cette baisse, légèrement moins forte que les années précédentes, est tempérée par le développement des effectifs de chefs d’entreprise de service. Graphique 6 CONCENTRATION DES TERRES DES CHEFS D’EXPLOITATION EN 2011 (Y COMPRIS LES EXPLOITANTS « SANS TERRE ») 100 % cumulé des superficies d'exploitation 80 60 Courbe de concentration Courbe d'équirépartition 40 20 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 % de CE Source : MSA Champ : France Métropolitaine 13 2 - LES FEMMES NON SALARIEES DANS L’AGRICULTURE 2.1 - En 2011, 24,0 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise sont des femmes En 2011, la part de femmes exploitantes est quasiment inchangée à 24,0 % (24,1 % en 2010). La présence de femmes chefs d’exploitation (carte 2) reste importante dans l’ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Aquitaine et Midi-Pyrénées) et les régions LanguedocRoussillon et Rhône-Alpes. A l’inverse, cette présence est plus faible dans les régions Alsace, Franche-Comté, Corse, Haute-Normandie et Île-de-France. L’âge moyen des femmes exerçant une activité de chef d’exploitation est de 50,9 ans alors qu’il est de 46,8 ans pour les hommes. Carte 2 NOMBRE DE FEMMES CHEFS D’EXPLOITATION PAR REGION EN 2011 Source : MSA 2.2 - Le nombre de femmes ayant le statut de conjointes actives dans l’exploitation poursuit sa diminution La population des conjoints actifs dans l’exploitation s’élève à 43 968 conjoints hommes ou femmes en 2011 ; ils étaient 46 780 en 2010, soit une diminution de 6,0 %, stable par rapport à la baisse observée entre 2009 et 2010. Cette baisse n’avait cessé de s’accentuer entre 2001 et 2008. Au sein de cette population, la part des femmes conjointes de chefs d’exploitation actives sur l’exploitation s’élève à 88 %, soient 38 646 conjointes. Elles étaient 41 326 en 2010, soit une diminution de 6,5 %. 14 3 - LA DEMOGRAPHIE 3.1 - L’âge moyen des chefs est de 47,8 ans En 2011, l’âge moyen des chefs d’exploitation est de 47,8 ans. Il s’établit à 46,8 ans pour les chefs de sexe masculin. Les chefs d’exploitation de 50-54 ans représentent 18,4 % des effectifs et constituent la classe d’âge la plus fournie de cette population. Les exploitants hommes de plus de 60 ans représentent 8,5 % de la population masculine. Les femmes, nettement moins nombreuses, sont âgées en moyenne de 50,9 ans. La classe d’âge la plus représentée chez les femmes chefs d’exploitation est celle des 55-59 ans (20 % des effectifs). Les exploitants femmes de plus de 60 ans représentent 19,2 % de la population féminine. Les exploitants dont l’âge est compris entre 40 et 60 ans concentrent les deux tiers des effectifs, aussi bien chez les hommes que chez les femmes (graphique 7). Graphique 7 PYRAMIDE DES AGES DES CHEFS D’EXPLOITATION EN 2011 plus de 64 ans entre 60 et 64 ans entre 55 et 59 ans entre 50 et 54 ans entre 45 et 49 ans entre 40 et 44 ans entre 35 et 39 ans entre 30 et 34 ans Effectif femmes en % Effectif hommes en % entre 25 et 29 ans moins de 25 ans -25,00% -20,00% -15,00% -10,00% -5,00% 0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% Source : MSA Champ : France Métropolitaine 15 3.2 - Le nombre d’exploitants de moins de 35 ans diminue Le nombre d’exploitants de moins de 35 ans diminue par rapport à l’année 2010, s’inscrivant dans la tendance de l’année précédente. Au 1er janvier 2011, ils sont 61 020 et représentent 12,5 % de l’ensemble de la population des exploitants (62 374 en 2010 soit 12,6 % de la population). L’est de la France notamment la Lorraine, la Bourgogne, la Franche-Comté, le RhôneAlpes, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais aussi les marges nord du Massif Central (Auvergne, Limousin) ainsi que le Nord-Pas-de-Calais figurent parmi les régions où les taux de jeunes agriculteurs sont les plus élevés (carte 3). Carte 3 PROPORTION D’EXPLOITANTS DE MOINS DE 35 ANS PAR REGION EN 2011 Source : MSA 16 3.3 - Augmentation des terres libérables entre 2010 et 2011 Les superficies de terres libérables sont estimées à partir des superficies des exploitations détenues par les exploitants de 55 ans et plus, ces derniers étant susceptibles de partir en retraite dans les 5 années à venir. La superficie de ces exploitations, dite libérable, est en augmentation de 3,1 % entre 2010 et 2011 (6,6 millions d’ha en 2011 contre 6,4 millions d’ha en 2010). Néanmoins l’augmentation de la surface de ces terres ralentit par rapport à 2010 contre une augmentation de 4,9 % entre 2009 et 2010. Plus précisément, sur ces 6,6 millions d’ha, 4,5 millions sont exploités par les chefs d’exploitation de plus de 55 ans établis individuellement, 0,50 million appartenant à des chefs d’exploitation de plus de 55 ans associés avec un ou plusieurs exploitant(s) de plus de 55 ans, enfin 1,62 million est détenu par des chefs d’exploitation de plus de 55 ans associés avec au moins un exploitant de moins de 55 ans. La superficie de terres réellement libérables, sous l’hypothèse que dans le dernier cas l’exploitation resterait entre les mains de l’exploitant le plus jeune, serait réduite à 5 millions d’ha compte tenu de la faible rotation des terres pour les exploitants de cette dernière catégorie (carte 4). Carte 4 PROPORTION DE TERRES LIBERABLES D’ICI A 5 ANS PAR REGION Source : MSA 17 4 - LES CHANGEMENTS STRUCTURELS 4.1 - Une situation nouvelle : une minorité d’exploitants établis en nom personnel La part de chefs d’exploitation établis sur une exploitation détenue en nom personnel est de 48 % de la population, soit une baisse de un point par rapport à 2010. Pour la deuxième année consécutive, cette forme juridique est donc minoritaire au profit des formes sociétaires (tableau 3). En revanche, bien qu’en augmentation régulière depuis 2003, la part des exploitations ou entreprises relevant du domaine non-salarié sous forme sociétaire est encore en 2011 minoritaire par rapport à celles en nom personnel (40 % de sociétés pour 60 % d’exploitations ou d’entreprises en nom personnel - tableau 2) Tableau 2 EVOLUTION DES FORMES JURIDIQUES « SOCIETES » ET « NOM PERSONNEL » DES EXPLOITATIONS DE 2003 A 2011 Années Nombre total Dont nombre Dont nombre d'exploitations Part du nombre Part du nombre d'exploitations d'exploitations d'exploitations d'exploitations ou ou d'entreprises ou d'entreprises ou d'entreprises ou d'entreprises d'entreprises en relevant du sous forme en nom domaine nonen société société sociétaire personnel salarié agricole 2001 466 038 131 421 28,2 % 334 617 71,8 % 2002 456 925 136 394 29,9 % 320 531 70,1 % 2003 442 567 140 256 31,7 % 302 311 68,3 % 2004 431 119 143 087 33,2 % 288 032 66,8 % 2005 425 905 146 805 34,5 % 279 100 65,5 % 2006 416 900 149 632 35,9 % 267 268 64,1 % 2007 408 772 152 576 37,3 % 256 196 62,7 % 2008 466 038 131 421 28,2 % 334 617 71,8 % 2009 456 925 136 394 29,9 % 320 531 70,1 % 2010 399 979 155 212 38,8 % 244 767 61,2 % 2011 393 314 157 209 40,0 % 236 105 60,0 % Source : MSA Les régions du Limousin, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, ProvenceAlpes-Côte d’Azur et Corse recensent plus de 55 % d’exploitants en nom personnel. A l’opposé, les régions Haute-Normandie, Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine, Franche-Comté, Bretagne et Pays de la Loire recensent moins de 41 % d’exploitants en nom personnel. 18 Les 52 % restants de la population sont donc établis sur des exploitations constituées sous formes sociétaires et se décomposent comme suit : 17,5 % en groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC), 20,1 % en entreprises agricoles à responsabilité limitée (EARL) et 14,4 % en autres sociétés. Le nombre de formes sociétaires en 2011 s’élève ainsi à 157 209 unités, elles-mêmes partagées entre 253 110 associés. L’évolution est provoquée par deux dynamiques complémentaires : Î Parmi les chefs déjà présents en 2010, 3 994 sont passés d’une exploitation en nom personnel à une forme sociétaire, contre 1 205 ayant fait le chemin inverse. Î Parmi les entrants, 47 % sont sous forme sociétaire, contre 38 % chez les sortants. Tableau 3 EVOLUTION DE LA FORME JURIDIQUE EN NOM PERSONNEL DE 2001 A 2011 Années Chefs d'exploitation en nom personnel Total des chefs d'exploitation % de CE en nom personnel 2001 362 679 582 717 62 % 2002 347 920 572 915 61 % 2003 334 694 564 110 59 % 2004 326 332 561 394 58 % 2005 307 373 547 114 56 % 2006 292 555 534 891 55 % 2007 279 101 523 119 53 % 2008 267 270 513 615 52 % 2009 256 196 505 106 51 % 2010 244 770 496 354 49 % 2011 236 108 489 218 48 % Source : MSA La proportion de superficie d’exploitation relative aux exploitants établis en nom personnel est encore à la baisse en 2011 et atteint 41,9 %. Elle était de 43,0 % en 2010 et de 44,3 % en 2009 (tableau 4). A l’inverse c’est la superficie des exploitations sous forme d’EARL qui progresse pendant cette période. Ainsi, les superficies exploitées sous cette forme passent de 21,1 % de l’ensemble en 2009 à 23,6 % en 2011. L’autre forme juridique qui progresse est la pluralité d’exploitations qui recouvre près de 9 % de la superficie totale en 2011. 19 Tableau 4 EVOLUTION DE LA SUPERFICIE D’EXPLOITATION PAR FORME JURIDIQUE DE 2009 A 2011 % 2010 Superficie d'exploitation en ha 10 061 526 41,9 % Membre de GAEC 5 030 149 Membre d'EARL Forme juridique de l'exploitation Exploitant individuel Membre d'une SCEA Membre d'un GFA 2011 Superficie d'exploitation en ha % 2009 Superficie d'exploitation en ha % 10 397 623 43,0 % 10 768 103 44,3 % 20,9 % 5 069 903 21,0 % 5 127 184 21,1 % 5 677 582 23,6 % 5 536 639 22,9 % 5 324 204 21,9 % 832 325 3,5 % 815 421 3,4 % 790 727 3,3 % 13 907 0,1 % 14 310 0,1 % 15 017 0,1 % Membre d'une SA/SARL Membre d'une société de fait (y compris indivision) Membre d'une autre société 72 006 0,3 % 68 809 0,3 % 67 221 0,3 % 117 370 0,5 % 125 732 0,5 % 134 065 0,6 % 102 734 0,4 % 105 698 0,4 % 108 901 0,4 % Pluralité d'exploitation 2 125 150 8,8 % 2 034 780 8,4 % 1 945 921 8,0 % 24 032 749 100,0 % 24 168 914 100,0 % 24 281 344 100,0 % TOTAUX Source : MSA 20 4.2 - Régime d’imposition : le nombre et la part des exploitants imposés au réel poursuivent leur progression En 2011, la part d’exploitants imposés au réel continue d’augmenter atteignant 75,7 % des effectifs (contre 74,5 % en 2010). Le nombre d’exploitants imposés au réel passe de 369 903 en 2010 à 370 532 en 2011, soit une hausse de l’ordre de 0,2 % par rapport à 2010. Cette hausse est cinq fois plus faible que celle observée en 2010 par rapport à 2009 (+ 1,0 %). Cette évolution est nourrie par deux dynamiques complémentaires : Î Parmi les chefs déjà présents en 2010, 5 322 sont passés d’une imposition au forfait à une imposition au réel, contre 713 ayant fait le chemin inverse. Î Parmi les entrants, 70 % étaient au réel, contre 65 % chez les sortants. Le nombre d’exploitants imposés au régime du forfait poursuit sa baisse. En 2011, ils sont 118 686 alors qu’ils étaient 126 451 en 2010, soit une diminution de 6,1 %. Le fort contraste entre les régions du nord et du sud persiste avec une grande partie nord de la France très majoritairement imposée au réel (carte 5). Carte 5 PROPORTION DE CHEFS D’EXPLOITATION AU REEL PAR REGION EN 2011 Source : MSA 21 5 - LES REVENUS 5.1 – Baisse modérée de l’assiette brute de cotisations Les revenus agricoles sont en forte hausse en 2010 par rapport à 2009. Les assiettes de cotisations des chefs ayant opté pour une cotisation sur les revenus de l'année précédente sont donc en forte hausse. Néanmoins ceux-ci sont minoritaires. Les chefs dont l'assiette de cotisations est calculée par la moyenne des trois années précédentes représentent 83,4 % de la population. Pour ceux-ci, la bonne conjoncture de l'année 2010 ne suffit pas à faire progresser l'assiette de cotisations. En effet, ils passent d'une assiette basée sur les années 2007-2008-2009 pour l'année 2010, à une assiette basée sur les années 2008-2009-2010 pour l'année 2011. Dans le calcul de la moyenne triennale, l'année de revenu 2010 remplace l'année de revenu 2007. Or, le revenu moyen 2010, bien qu'en forte hausse par rapport à 2009, reste inférieur à celui de 2007. Ce qui mécaniquement conduit à une baisse de l'assiette de cotisations des chefs en assiette triennale. L’assiette brute sur laquelle sont appelées les cotisations sociales pour 2011 s’établit ainsi à 5,95 milliards d’euros contre 6,18 milliards d’euros en 2010. Cette baisse de l’assiette brute 2011 est la résultante d’une baisse de l’assiette des cotisants sur la moyenne triennale de 4,858 milliards d’euros en 2010 à 4,583 milliards d’euros en 2011 (soit une baisse de 5,7 %), partiellement compensée par l’évolution positive de l’assiette des optants*, qui passe de 1,323 milliard d’euros en 2010 à 1,370 milliard d’euros en 2011 (soit une hausse de 3,5 %). On notera cependant, que l’assiette 2011, en euros courants, constitue l’assiette la plus basse observée depuis 1999 (graphique 8). L’évolution de l’assiette brute totale est étroitement liée à l’assiette des exploitants au réel (graphique 8), compte tenu du poids de celle-ci au sein de l’assiette totale. Son évolution dépend aussi de la baisse continue des effectifs de chefs au forfait (graphique 10). Le montant de l’assiette brute des exploitants au réel représente 89,6 % de l’assiette brute de cotisations, soit 5,3 milliards d'euros en 2011. Ce montant d’assiette brute est en baisse de 2,7 % par rapport à l’année 2010. Le montant de l’assiette brute des exploitants au forfait continue à décroître passant de 700 millions d’euros en 2010 à 620 millions d’euros en 2011, soit une baisse de 11,5 %. * La règle de droit commun en matière de calcul de l’assiette sociale est la moyenne triennale (moyenne arithmétique des revenus professionnels déclarés les 3 années précédentes). Toutefois, s’il en manifeste la volonté, tout exploitant peut « opter » de façon à ce que son assiette sociale soit égale uniquement à ses revenus professionnels de l’année précédente. 22 Graphique 8 ÉVOLUTION DES ASSIETTES DE COTISATIONS EN EUROS COURANTS DES EXPLOITANTS AGRICOLES DE 1999 A 2011 INDICES BASE 100 EN 1999 120 115 110 105 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 réel + mixte forfait total 50 45 40 35 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : MSA *Agreste primeur : Les comptes provisoires de l’agriculture 2010 par région et catégorie d’exploitation. Juin 2011 23 L’assiette moyenne servant au calcul des cotisations sociales pour les exploitants au réel diminue de 2,9 % entre 2010 et 2011 passant de 14 817 € à 14 390 €. Entre 2009 et 2010, cette assiette moyenne avait diminué de 12 % (graphique 9). Graphique 9 ÉVOLUTION DES EFFECTIFS, ASSIETTES BRUTES TOTALES ET MOYENNES DES EXPLOITANTS AU REEL DE 1999 A 2011 INDICES BASE 100 EN 1999 120 115 110 105 100 95 90 assiette totale au réel effectifs des CE au réel 85 80 1999 assiette moyenne au réel 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : MSA 24 Celle des exploitants imposés au forfait diminue de 5,7 % marquant une rupture avec la tendance à la hausse observée de 2007 à 2010. Entre 2010 et 2011, l’assiette brute moyenne des exploitants au forfait passe de 5 539 € à 5 225 € (graphique 10). Graphique 10 ÉVOLUTION DES EFFECTIFS, ASSIETTES BRUTES TOTALES ET MOYENNES DES EXPLOITANTS AU FORFAIT DE 1999 A 2011 INDICES BASE 100 EN 1999 105 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 assiette totale au forfait effectifs des CE au forfait assiette moyenne au forfait 50 45 40 35 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : MSA 25 5.2 - Recul de l’assiette brute moyenne. L’assiette brute moyenne nationale, qui était de 13 688 € en 2009, avait chuté de 9 % en 2010 pour s’établir à 12 453 €. En 2011, elle recule de nouveau à 12 167 €, soit une baisse de 2,3 % par rapport à 2010. La répartition des niveaux moyens d’assiette par région est influencée par les poids très différents des populations de chefs au réel dans chacune des régions. Le nombre important de chefs au forfait dans le sud de la France tire les assiettes moyennes vers le bas dans cette partie de l’hexagone (carte 6). Carte 6 ASSIETTE BRUTE MOYENNE PAR REGION EN 2011 Source : MSA 26 En 2010, la baisse importante d’assiette brute par rapport à 2009, avait entraîné une concentration des effectifs sur les assiettes inférieures à 800 smic au détriment des tranches supérieures. Bien que de moindre portée, ce phénomène s’observe également en 2011, compte tenu de la baisse plus modérée d’assiette brute, mais cette fois l’augmentation des effectifs ’affecte la tranche en deçà de 600 smic (tableau 4). Tableau 4 REPARTITION DES EFFECTIFS PAR TRANCHE D’ASSIETTE EN 2010 ET 2011 TRANCHE d'assiette EFFECTIFS 2010 Structure en % EFFECTIFS 2011 Structure en % Évolution 2011/2010 Inférieure à 600 SMIC (Assiette minimum vieillesse plafonnée AVA) 190 603 38,4 % 193 853 39,6 % 1,7 % Entre 600 et 800 SMIC (Assiette minimum maladie) 43 056 8,7 % 42 634 8,7 % - 1,0 % Entre 800 et 1 820 SMIC (Assiette minimum RCO) 147 202 29,7 % 143 343 29,3 % - 2,6 % Supérieure à 1 820 SMIC 115 494 23,3 % 109 388 22,4 % - 5,3 % TOTAL 496 354 100,0 % 489 218 100,0 % - 1,4 % Source : MSA Remarque : les tranches présentées dans ce tableau correspondent aux différents seuils qui s’appliquent aux cotisations des chefs d’exploitation en fonction de la branche de Sécurité sociale concernée, Î 600 smic : assiette minimale pour valider une année au titre des cotisations vieillesse. Î 800 smic : assiette minimale de la cotisation en assurance maladie. Î 1820 smic : assiette minimale pour valider 100 points au titre de la retraite complémentaire obligatoire (RCO) des exploitants agricoles. 27 5.3 - Redressement du revenu professionnel 2010 chez les exploitants au réel. Au sein des paragraphes 5.1 et 5.2, l’analyse portait sur les assiettes de cotisations 2011. Ces assiettes qui servent donc à l’émission des cotisations 2011 peuvent être constituées, soit du revenu 2010, soit de la moyenne triennale des revenus 2008, 2009 et 2010. Dans la présente section, on s’attachera à analyser les seuls revenus 2010 des exploitants au réel. Il est à noter que pour l’avant dernière année observée : assiette 2010 et revenus 2009, le sens de variation des deux concepts était identique, mais ce n’est plus le cas pour 2011 où assiette 2011 et revenu 2010 varient en sens inverse. A la baisse sur la période 1998 - 2006 (à l'exception de la légère hausse de 2004 et de la stabilisation observée en 2006), le revenu professionnel moyen chez les exploitants au réel continue sa progression en 2008, après une forte hausse en 2007 (graphique 11). Puis en 2009, on assiste à un effondrement du revenu professionnel faisant de ce millésime le plus bas niveau de revenu depuis 10 ans. En 2010, le revenu professionnel se redresse, conformément à ce qui était anticipé dans le comptes de l’agriculture. Ainsi, à partir de 2006, se développent des fluctuations totalement erratiques du revenu agricole, reflétant, entre autres, la croissance de l’influence des facteurs spéculatifs sur les marchés des matières premières agricoles. Ainsi, le revenu professionnel moyen est de 13 331 € en 2010, contre 11 778 € en 2009 et 18 570 € en 2008. Graphique 11 ÉVOLUTION DU REVENU PROFESSIONNEL MOYEN DES EXPLOITANTS AU REEL DE 1998 A 2010 - INDICES BASE 100 EN 1998 110 100 90 80 70 60 50 1998 RP moyen en euros courant en indice RP moyen en euros constant en indice 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : MSA 28 5.4 - Maintien de la population d'optants sur une assiette annuelle La faiblesse du revenu agricole moyen 2009 avait conduit certains exploitants, qui avaient une assiette basée sur la moyenne triennale des revenus en 2009, à opter pour une assiette annuelle en 2010. Ainsi, la part des optants entre 2009 et 2010 était passée de 13,9 % à 16,6 %. Corrélativement, la part des exploitants en moyenne triennale, néanmoins toujours majoritaire, avait diminué en passant de 86,1 % en 2009 à 83,4 % en 2010. En 2011, le pourcentage de chefs qui ont bénéficié de l’option est inchangé par rapport à 2010 (16,5 % d’optants en 2011). 5.5 – La médiane du revenu professionnel 2010 varie de 7 137 € à 13 387 € selon les secteurs de production Chaque secteur d’activité de l’agriculture proprement dite, est représenté sous une forme qui permet d’analyser la dispersion des revenus professionnels 2010 du secteur d’activité C’est la représentation dite sous forme de boîte de Tukey ou « boîte à moustaches » (graphique 12). Cinq points ont été retenus caractérisant cette dispersion : Î la borne supérieure (Bsupp sur le graphique) dont la définition est la suivante : Bsupp=Q3+1,5(Q3-Q1) Î le troisième quartile ou Q3 (25 % de la population ont un RP > Q3 et 75 % de la population ont un RP < Q3) Î la médiane (au centre du graphique) qui divise la population en 2 parts égales Î le premier quartile ou Q1 (75 % de la population ont un RP > Q1 et 25 % de la population ont un RP < Q1 Î la borne inférieure (Binf sur le graphique) dont la définition est la suivante Binf=Q1-1,5(Q3-Q1) Cette présentation qui retient comme valeurs extrêmes les bornes supérieures et inférieures a le mérite d’exclure les valeurs aberrantes tout en excluant une faible part de la population (10 % au total). Il apparaît que la médiane avec 13 387 € est la plus forte pour l’élevage porcin. Ensuite viennent respectivement la viticulture (12 531 €), les cultures céréalières et industrielles ou grandes cultures (12 521 €), les élevages de volailles et de lapins (12 128 €). Les médianes les plus faibles sont observées pour l’arboriculture fruitière avec 7 137 €, les autres cultures spécialisées (8 358 €), les élevages de bovins (8 400 € pour la viande, 9 228 € pour le lait et 9259 € pour les bovins mixtes). En ce qui concerne l’étendue de la dispersion (Bsupp-Binf), on observe également une grande hétérogénéité. L’étendue est maximale pour la viticulture avec 109 128 €, ce qui intuitivement est logique dans la mesure où dans notre système d’informations, on regroupe, sous le libellé viticulture, viticulture courante et viticulture de qualité. Viennent ensuite les secteurs maraîchage-floriculture et cultures céréalières et industrielles avec respectivement des étendues de 99 568 € et 99 236 €, en rapport sans aucun doute, pour ces productions, avec l’intensification et la dimension économique de l’exploitation. 29 Les étendues sont les plus faibles pour les élevages de bovins, 43 568 € pour les bovins mixtes, 45 284 € pour les bovins-lait et 47 376 € pour les bovins –viande. Graphique 12 DISPERSION DU REVENU PROFESSIONNEL 2010 SELON LE SECTEUR DE PRODUCTION Q1 Binf Médiane Bsupp Q3 Revenu Professionnel 2010 75 000 55 000 35 000 15 000 -5 000 -25 000 y- vo re ,p la ol ille ag ev El ag él ev la p s, po e ca in s, ov e ag l yc e ul tu de ag ev lis é s, El po ev El Au t e in s rc in s pr in i xt e s in bo v ge va El e El ev a ge ev El re s m nd vi a svi n bo ag s re ltu cu e it vin e sp Vi éc bo ia tic lis s- ée la s re ul tu » s re lt u cu s de « Cu ltu re s Cu et lt u re s él e va cé ré ge s al iè re no n s et sp éc ia in du st rie lle M s, ar Ar b aî ch or gr an ic ag ul e, tu Fl re or fru icu ltu itiè re re -45 000 Source : MSA ANNEXE Chiffres clés des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole en 2011 489 218 chefs d’exploitation au 1er janvier 2011 Proportion d’exploitants au réel : 75,7 % Superficie globale : 24,0 millions ha Assiette brute totale de cotisations: 5,95 milliards € Superficie moyenne de l’exploitant : 49,1 ha Assiette brute moyenne au forfait : 5 225 € Age moyen de l’exploitant : 48 ans Assiette brute moyenne au réel : 14 390 € Proportion de moins de 35 ans : 12,5 % Proportion d’exploitants en nom personnel : 48 % Proportion de 55 ans et plus : 28,3 % Proportion d’exploitants en GAEC : 17,5 % Proportion de femmes : 24,0 % Proportion d’exploitants en EARL : 20,1 % Proportion de femmes de 55 ans et plus parmi les femmes : 39,3 % Proportion d’exploitants en société autres que GAEC et EARL : 13,6 %. 30 Cartes, Graphiques et Tableaux Liste des cartes Carte 1 : Nombre de chefs d’exploitation ou d’entreprise par région en 2011 8 Carte 2 : Nombre de femmes chefs d’exploitation par région en 2011 14 Carte 3 : Proportion d’exploitants de moins de 35 ans par région en 2011 16 Carte 4 : Proportion des terres libérables d’ici à 5 ans par région 17 Carte 5 : Proportion de chefs d’exploitation au réel par région en 2011 21 Carte 6 : Assiette brute moyenne par région en 2011 26 Liste des graphiques Graphique 1 : Nombre de chefs d’exploitation de 2001 à 2011 6 Graphique 2 : Effectifs des chefs d’exploitation et de conjoints de chefs d’exploitation ou d’entreprise selon la catégorie de risque ATEXA en 2011 9 Graphique 3 : Effectifs des chefs d’exploitation de l’Alsace-Moselle selon la NAF en 2011 10 Graphique 4 : Effectifs des chefs d’exploitation de la France entière selon la NAF en 201 11 Graphique 5 : Répartition des chefs d’exploitation selon la superficie exploitée en 2009 et 2011 (en %) 12 : Concentration des terres des chefs d’exploitation en 2011 (y compris les exploitants « sans terre ») 13 Graphique 7 : Pyramide des âges des chefs d’exploitation en 2011 15 Graphique 8 : Évolution des assiettes de cotisations des exploitants agricoles de 1999 à 2011 - Indices base 100 en 1999 23 : Évolution des effectifs, assiettes brutes totales et moyennes des exploitants au réel de 1999 à 2011 - indices base 100 en 1999 24 Graphique 6 Graphique 9 Graphique 10 : Évolution des effectifs, assiettes brutes totales et moyennes des exploitants au forfait de 1999 à 2011 - indices base 100 en 1999 25 Graphique 11 : Évolution du revenu professionnel moyen des exploitants au réel de 1998 à 2010 - indices base 100 en 1998 28 Graphique 12 : Dispersion du revenu professionnel 2010 selon le secteur de production 30 31 Liste des tableaux Tableau 1 :Évolution du nombre de CE par grand secteur d’activité (catégorie ATEXA) (année 2011) 7 Tableau 2 :Évolution de la forme juridique en nom personnel de 2001 à 2011 18 Tableau 3 :Évolution de la superficie d’exploitation par forme juridique de 2008 à 2011 19 Tableau 4 :Répartition des effectifs par tranche d’assiette en 2010 et 2011 27 Sigles cités ATEXA : Assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles des exploitants agricoles EARL : Entreprise agricole à responsabilité limitée GAEC : Groupement agricole d'exploitation en commun NAF : Nomenclature d’activité française SCEA : Société civile d’exploitation agricole GFA : Groupement foncier agricole SA : Société anonyme SARL : Société à responsabilité limité 32 MSA Caisse Centrale Direction des Études, des Répertoires et des Statistiques Les Mercuriales 40, rue Jean Jaurès Tél. : 01 41 63 77 77 93547 Bagnolet Cedex www.msa.fr