Consulter le Quotidien des JFR du lundi 17 octobre
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Q Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE Editorial Frank Boudghene Président du SRH 2016, année charnière pour la radiologie hospitalière Une année charnière et aussi une année chargée, qui mériterait un long développement ! En effet, fin 2015, alors qu’il venait juste de renouveler le CA et le bureau, le SRH a dû faire face à la nouvelle loi de santé, dont certaines dispositions vont fortement impacter les hôpitaux et donc nos équipes radiologiques, avec la mise en place des GHT. Quoi qu’il en soit, notre détermination saura rester entière pour défendre les vraies mesures dont nous avons besoin pour une radiologie publique de qualité, à savoir : • plus aucune structure radiologique dans les hôpitaux sans un radiologue responsable chef de service ou chef d’unité fonctionnelle ; • la reconnaissance du pilotage de la radiologie par les médecins radiologues et le respect par les directions de leurs choix d’organisation médicale et paramédicale, ainsi que des choix de leurs matériels, tout en les déchargeant au mieux des tâches administratives secondaires pour qu’ils puissent se consacrer au pilotage et aux patients. Il s’agit pour nous de défendre l’obtention d’une enveloppe spécifique et pérenne pour les investissements en imagerie médicale dans les établissements, ainsi qu’une valorisation réelle des actes réalisés pour les besoins internes aux établissements, notamment en radiologie interventionnelle. Il s’agit aussi de concrétiser l’avancée majeure que représentent pour nos patients les plateaux d’imagerie médicale mutualisés désormais inscrits dans la loi de santé ; c’est à partir des projets médicaux communs intégrant la permanence des soins en complément des GHT, que nous pourrons mettre en place, avec nos collègues libéraux, des plateaux d’imagerie territoriaux de référence, disposant de toute la latitude décisionnelle qu’ils requièrent. Il s’agit enfin de défendre avec force nos attentes concernant l’évolution et la prise en compte du temps de travail, afin d’améliorer les conditions d’exercice des radiologues qui prennent en charge les patients à l’hôpital public 7/7 et 24/24, sans oublier le risque désormais majeur que pose l’épuisement professionnel. Il s’agit donc pour nous de faire entendre et d’appliquer l’ensemble des propositions du SRH, qui nous permettront d’œuvrer pour que perdure et se structure une belle radiologie hospitalière ! Don du Docteur Bernard Tassin à la Société Française de Radiologie La Société Française de Radiologie remercie vivement le Docteur Bernard Tassin pour le don qu’il vient de lui faire. C’est à l’occasion de ces JFR 2016 que le Dr Tassin a remis à la SFR un tube à rayons X ancien dans son conditionnement d’origine. La SFR est heureuse de recevoir ce précieux objet, témoin de l’histoire de la radiologie, qui vient enrichir ses collections. Depuis plusieurs années, celle-ci a la volonté de valoriser le patrimoine radiologique en publiant régulièrement des informations sur son site ou lors de son congrès annuel. La simulation en radiologie interventionnelle Pascal Chabrot Responsable Junior de la SFICV, membre du bureau de la SOFRASIMS L’avenir de formation en radiologie diagnostique comme en radiologie interventionnelle passe sans aucun doute par l’intégration de la simulation dans la pédagogie, qu’il s’agisse de formation initiale ou continue. Après des annonces très encourageantes des tutelles, les fonds sont attendus sur le terrain dans chaque faculté car ces plateaux techniques d’enseignement ont un coût, qui ne doit pas non plus méconnaître l’investissement en temps à prodiguer par des formateurs compétents. Le CERF et la SFR sont très activement impliqués dans ce mouvement où la bonne gestion des moyens passera par une organisation structurée en réseaux nationaux. Largement développée dans les secteurs de l’aéronautique ou le nucléaire, où la gestion du risque est primordiale, la simulation connaît un essor important dans le domaine médical. Elle permet de confronter un apprenant à une situation donnée sans exposer le patient à la courbe d’apprentissage. Les champs d’application sont vastes : relation avec le patient, collaboration au sein d’une équipe interdisciplinaire, analyse de dossiers médicaux ou compétence gestuelle, comme dans le cas de la radiologie interventionnelle. La simulation peut s’envisager aux différentes étapes de l’enseignement, formation initiale ou continue, jusqu’à représenter une certification pour la réalisation d’une tâche donnée. Les outils employés sont nombreux : ils doivent être choisis en fonction de l’élément à transmettre, et la progression doit être régulièrement évaluée. On distingue usuellement les simulateurs basse-fidélité, ou modèles statiques desquels on rapproche souvent les modèles cadavériques, les simulateurs haute-fidélité ou modèles de réalité virtuelle, et les modèles animaux. Nous développerons ici les avantages et limites de chacun d’entre eux. Les modèles statiques, comme les fantômes de ponction (ponction vasculaire échoguidée, ponction abdominale sous repérage multimodal ou ponction rachidienne sous fluoroscopie…) sont facilement mis en œuvre, d’un coût limité (aux alentours de 400€), permettant d’envisager leur déploiement dans toutes les structures d’enseignement. Les modèles de navigation endovasculaire en silicone apparaissent plus décevants, d’un coût élevé en fonction de la complexité et d’une fidélité limitée, comparativement à une navigation in vivo, du fait d’importantes forces de frottement. Les modèles de réalité virtuelle, comme les simulateurs de cathétérisme, permettent une exposition à des situations multiples, de difficulté croissante, et donnent accès à une évaluation quantitative des performances (distance du centre de la lésion et position du ballon, pourcentage de surdilatation…). Portabilité et facilité de mise en œuvre ont été nettement améliorées au cours des dernières années, permettant d’envisager des installations mobiles, mais leur coût d’achat (aux alentours de 150 à 300.000€) et de maintenance restent prohibitifs pour concevoir la diffusion large de ces installations. Ces modèles éprouvés en chirurgie mini-invasive pourraient être enrichis de données d’imagerie spécifiques d’un patient à traiter, permettant d’envisager la planification et la répétition du geste (choix du matériel, voie d’abord…). Les modèles animaux permettent de pratiquer des interventions complètes et réalistes avec un retour haptique fidèle. Les contraintes financières, éthiques et organisationnelles imposent une limitation importante de leur utilisation au strict essentiel, selon les règles de bonne pratique en expérimentation animale. Les travaux de recherche sur l’enseignement par simulation en santé convergent pour souligner l’importance primordiale de l’intégration de l’outil dans un cursus global, ou curriculum. Les séances sont de préférence répétées, de complexité croissante et systématiquement suivies d’un débriefing où l’apprenant arrive progressivement à cerner ses propres faiblesses. La construction d’une séance peut reposer sur des scenari complexes associant différentes séquences ; cependant, l’organisation générale peut être décomposée en différentes étapes clés : • définition d’objectifs de formation issus de l’analyse de situations réelles (par exemple : nombre de ponctions ou durée nécessaires à l’insertion d’un cathéter) ; • briefing sur la base d’un échange entre apprenant et formateur, définissant les objectifs, le contexte, les modalités d’évaluation et devant permettre une adhésion au modèle. L’immersion est un critère important dans l’impact de la pédagogie par simulation ; • session sur simulateur, idéalement filmée pour permettre un retour ultérieur sans compromettre le déroulement de la séance ; • débriefing participatif, basé sur la description et l’analyse des éléments rencontrés face au scénario proposé, avant d’établir les éléments correctifs à appliquer ; • remise de document de fin de séance. Suite page 2 1 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 Suite de la page 1 Au décours de la session, une évaluation de l’impact clinique est nécessaire, permettant une orientation adéquate des formations ultérieures (répétition de séance, évolution du scénario). Quel que soit le modèle, il faut souligner l’exigence incontournable de la présence physique d’encadrants formés à ces techFig. 1. Simulation d’une ponction vasculaire écho-guidée sur modèle statique. niques d’enseignement et en effectif suffisant, ce qui constitue actuellement clairement une limite à l’utilisation de ces techniques en France. Dans un rapport destiné à la Haute Autorité de Santé publié en 2012, Jean-Claude Granry et MarieChristine Moll soulignaient le retard de l’intégration de la simulation en pédagogie médicale. Seuls quelques centres issus d’initiatives locales ou de promotion industrielle affichent la possibilité de réaliser un enseiSéance pédagogique gnement de la radiologie interventionnelle. Les effectifs de personnel En savoir Simulation et radiologie : communication avec le patient 10h30 - 11h15 Salle 351 Vri 2 (accueil, entretien, technique ou formation) sont en moyenne 16 fois inférieurs aux données nord-américaines, où plus de 1.160 centres sont référencés. Des moyens attribués aux Agences Régionales de Santé sont spécifiquement destinés à la simulation et leur utilisation laissée à l’appréciation des directeurs d’agence, sans coordination nationale ou interdisciplinaire. Or, outre le manque de moyens, le rapport HAS pointait déjà l’absence de structuration nationale et soulignait l’intérêt d’une organisation en réseau avec interconnexion des différentes structures. Conclusion La simulation a montré son intérêt dans le transfert et la capacité de rétention des habiletés techniques. Son utilisation doit s’intégrer dans un cursus de formation global affichant des objectifs clairs et un système d’évaluation. Une réflexion est menée au sein du CERF (Collège des enseignants de radiologie de France) et de la SFR (Société française de radiologie) pour permettre d’intégrer ces outils au sein du cursus de formation initiale des internes ou de la formation continue des radiologues en exercice. Cette politique s’articule autour d’une dynamique nationale fédérée par la Société francophone de simulation en santé (SoFraSimS) et devrait pouvoir bénéficier des annonces de création de centres universitaires de simulation annoncées il y a quelques mois par les tutelles. Sommaire La simulation en radiologie interventionnelle 1 Nouveau décret d’actes des manipulateurs, qu’est-ce qui change ? 3 Programme du jour 8 Plan du congrès 10 Exercer la radiologie dans les départements Français d’Amérique : y a plus qu’à ! 11 12 Organisation de la prise en charge endovasculaire de l’accident ischémique cérébral à la phase aiguë en France 4 Quel avenir pour l’échographie dans le cadre de l’urgence ? 6 Gestion Optimisée du Parc d’Imagerie (GOPI) : une ambition forte au service de l’imagerie hospitalo-universitaire lyonnaise L’échographie en brousse, retour d’expérience 7 Reportages 14, 15 et 16 JFR.RADIOLOGIE.FR Nouveau décret d’actes des manipulateurs, qu’est-ce qui change ? Fabien Voix Président de l’AFPPE La LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a introduit par son article 208 de nouvelles modalités d’exercice professionnel pour les manipulateurs : Article 208 : L’article L. 4351-1 du code de la santé publique est ainsi rédigé : « Art. L. 4351-1. – Est considérée comme exerçant la profession de manipulateur d’électroradiologie médicale toute personne, non médecin, qui exécute, sur prescription médicale et sous la responsabilité d’un médecin, des actes professionnels d’électroradiologie médicale. « Le cas échéant, le manipulateur d’électroradiologie médicale intervient sous l’autorité technique d’un radiophysicien pour les activités de physique médicale mises en œuvre au cours de la préparation ou de la réalisation des actes exposant aux rayonnements ionisants. Un décret en Conseil d’Etat, pris après avis de l’Académie nationale de médecine, définit les actes ou les activités réalisés par les manipulateurs d’électroradiologie médicale ainsi que les conditions dans lesquelles ils sont effectués. « Le manipulateur d’électroradiologie médicale peut également, dans le cadre prévu à l’article L. 51265 et sous l’autorité technique d’un pharmacien, aider à réaliser les actes définis par décret en Conseil d’Etat, pris après avis de l’Académie nationale de pharmacie. » (1) La loi modifie donc les conditions générales d’exercice en supprimant les notions de « surveillance d’un médecin en mesure d’en contrôler l’exécution et d’intervenir immédiatement » (2). Les manipulateurs se voient donc reconnaître un champ d’autonomie dans la réalisation de certains actes pour lesquels seule une prescription médicale ou la validation d’un protocole par le médecin sera nécessaire. Le nouveau texte identifie trois acteurs en mesure d’encadrer la pratique des manipulateurs : le médecin, le physicien et le radiopharmacien. Ces nouvelles dispositions reconnaissent enfin tous les champs d’activité de la profession notamment en physique médicale dans les services de radiothérapie et au sein des radiopharmacies dans les services de médecine nucléaire. L’actualisation des textes législatifs s’est poursuivie par la déclinaison des activités et de leurs conditions de réalisation à travers un décret d’actes (décret d’application de la loi) modernisé qui a consisté notamment à faire évoluer les articles R4351-1 et R4351-2 du code de la santé publique. Dans le cadre d’une concertation élargie à l’ensemble des acteurs exerçant avec les manipulateurs, G4, SFMN, SFRO, SFPM, SNRP, un décret d’actes a donc été préparé. Ce projet de décret a été présenté au Haut Conseil des professions paramédicales le 22 septembre dernier et a reçu un avis favorable de l’instance. Ce que dit le nouveau décret : Le texte réglementaire, après avoir rappelé les champs d’activité des manipulateurs, liste les grandes missions qui leurs sont confiées quel que soit le secteur d’activité (imagerie médicale, médecine nucléaire, radiothérapie et explorations fonctionnelles) : « Art. R. 4351-2 : Dans le cadre des dispositions prévues aux articles R. 4351-2-1 à R. 4351-2-3, le manipulateur d’électroradiologie médicale est habilité à accomplir par délégation et sous la responsabilité du médecin avec lequel il exerce, les activités suivantes : « 1° Accueil et information du patient sur le déroulement de l’examen ou du traitement, y compris en phase pré-thérapeutique ; « 2° Recueil et analyse des informations et données nécessaires à la sécurité et à la réalisation de l’examen ou du traitement ; « 3° Identification des besoins du patient en rapport avec les techniques utilisées et selon la situation clinique ; « 4° Installation et positionnement du patient, conformément aux exigences de la technique utilisée, en tenant compte de son état clinique ; « 5° Surveillance clinique du patient et continuité des soins durant les examens et traitements ; « 6° Paramétrage et déclenchement de l’appareillage ; « 7° Recueil du signal ou de l’image, en dehors des situations prévues au b) du 1° de l’article R.4351-2-2, de son analyse qualitative, de son traitement et de son transfert ; « 8° Préparation du matériel de ponction, de cathétérisme, d’in- jection, d’exploration et médicochirurgical ; « 9° Reconstitution et mise sous forme appropriée à leur administration des médicaments nécessaires à la réalisation de l’acte diagnostique ou thérapeutique, en dehors des situations prévues à l’article R 4351-2-4 ; « 10° Réalisation ou recueil des prélèvements de sang veineux et capillaire, ainsi que des prélèvements d’excrétions ou de sécrétions ; « 11° Réalisation, en cas d’urgence, des actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’intervention du médecin ; « 12° Evaluation de la douleur et mise en œuvre des techniques de prévention, de soulagement et de traitement de la douleur ; « 13° Transmission écrite et orale aux professionnels de santé de toutes les informations relatives au déroulement des examens et traitements ; « 14° Traçabilité de la réalisation de l’examen ou du traitement ; « 15° Mise en œuvre des règles relatives à la gestion des stocks et des déchets, y compris radioactifs ; « 16° Vérification du fonctionnement conforme et entretien courant du matériel qui lui est confié ; « 17° Mise en œuvre des règles d’hygiène, de sécurité et de vigilances conformes aux bonnes pratiques ; « 18° Mise en œuvre des règles de radioprotection pour les patients, le personnel, le public, l’environnement et lui-même ; « 19° Contribution à l’élaboration des programmes d’assurance de la qualité et à l’application des protocoles de contrôle de qualité. (3) Les articles suivants R. 4351-2-1, R. 4351-2-2 et R. 4351-2-3 identifient les catégories d’actes qui, sous la responsabilité d’un médecin, en application soit d’une prescription médicale individuelle, soit d’un protocole écrit, peuvent être réalisés : • seul, (R. 4351-2-1) • à condition qu’un médecin et/ou un physicien puisse intervenir (R. 4351-2-2) • en présence d’un médecin et/ou d’un physicien. (R. 4351-2-3) Cette approche graduée de la pratique professionnelle permet de reconnaître les compétences acquises par les manipulateurs à travers la formation de niveau licence, et correspond à la réalité de la pratique professionnelle. L’article R. 4351-2-4 identifie le rôle du MER au sein des radiopharmacies pour la préparation des médicaments radiopharmaceutiques, conformément à alinéa n°5° de l’article R. 5126-9 du code de la santé relatif à l’exercice de la radiopharmacie ; Le texte valide également la pratique de l’échographie pour les manipulateurs, sous réserve de l’obtention d’un titre ou d’un diplôme (DIU) dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé. Ceci signifie que les manipulateurs titulaires d’un DIU d’échographie d’acquisition seront autorisés à pratiquer l’échographie (recueil de l’image) sans avoir recours aux protocoles de coopération. L’AFPPE se félicite de voir les textes qui régissent la profession de manipulateur se mettre en adéquation avec la réalité de l’exercice professionnel et en cohérence avec le niveau attendu de formation et de responsabilité. Ce dossier, porté depuis plusieurs années par l’association, en concertation avec les organisations médicales concernées (G4, SFRO, SFMN…), doit contribuer à une meilleure organisation des secteurs d’activité dans lesquels interviennent les manipulateurs, en levant certains obstacles à la mise en place de collaborations et de complémentarités entre les professionnels. 1. Journal officiel de la République du 27 janvier 2016, LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé - Article 208, p 103 2. Extrait de l’article L. 4351 1 du code de la santé en vigueur depuis la publication de la LOI n° 95-116 du 4 février 1995. 3. Projet de décret d’actes des manipulateurs, article 4351-2 présenté au HCPP du 22 septembre 2016. 3 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 En savoir Séance pédagogique Stroke 14h00 - 15h15 Salle 351 Vri Organisation de la prise en charge endovasculaire de l’accident ischémique cérébral à la phase aiguë en France Frédéric Clarençon1, Olivier Naggara2, Jérôme Berge3, Apolline Kazemi4, René Anxionnat5, Hubert Desal6, Alexandre Krainik7 1. Service de Neuroradiologie Interventionnelle, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. 2. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier SainteAnne, Paris. 3. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux. 4. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Universitaire de Lille. 5. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Universitaire de Nancy. 6. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Universitaire de Nantes. 7. Service de Neuroradiologie, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble. Six études récentes (1-6) entre janvier 2015 et août 2016 ont montré la supériorité de la thrombectomie mécanique (TM) associée au traitement médical par rapport au traitement médical seul pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux ischémiques (AVCi) avec occlusion d’un gros tronc artériel. Ces résultats ont considérablement étendu les indications de la TM, autrefois réservée aux contre-indications à la thrombolyse intraveineuse (IV). Ainsi, le nombre de patients ayant bénéficié d’une TM a fortement augmenté depuis la publication de ces études et va probablement continuer de croître dans les années à venir. La prise en charge thérapeutique est un véritable défi car la TM doit être réalisée dans les 6 heures suivant la survenue du déficit pour améliorer le pronostic fonctionnel de ces patients. Ce surcroît d’activité questionne l’organisation territoriale de l’offre de soins que devra relever la communauté des radiologues formés à la neuroradiologie interventionnelle. Nous présentons ici les solutions apportées par la Société Française de Neuroradiologie (SFNR) pour répondre au mieux à cette demande. L’exemple de deux régions, Aquitaine et Îlede-France, permettra également d’illustrer les problématiques rencontrées et les solutions mises en œuvre. Organisation territoriale actuelle des UNV et des centres de NRI en France Sur les 130 000 AVC annuels en France (7), près de 40 000 (~30%) sont éligibles à une thrombolyse par voie IV (prise en charge dans les 4h30 suivant le début des symptômes et absence de contre-indication à la thrombolyse IV). Le plan d’action national AVC initié en 2010 et l’inscription de l’AVC et de la permanence des soins comme deux des cinq priorités nationales des acteurs de santé, ont facilité le déploiement de 138 unités neurovasculaires (UNV) en France (Fig. 1), l’engagement des secours (SAMU et pompiers), l’information du public et le développement de la télémédecine. Ces actions ont favorisé l’essor de la thrombolyse IV qui vise à traiter plus de 15% des patients, soit plus de 6 000 AVCi par an. On estime que 30 à 50% des AVCi sont éligibles à un geste de TM (AVCi confirmé de moins de 6 heures dû à l’occlusion d’un gros tronc artériel). La TM est une intervention de neuroradiologie interventionnelle, nécessitant une connaissance pointue de la pathologie neurovasculaire, de l’anatomie vasculaire cervico-céphalique et du matériel de thrombectomie. Avec ces exigences légitimes d’efficacité et de sécurité, la TM est réalisée en France par un médecin compétent en neuroradiologie interventionnelle ayant suivi une formation adaptée, définie par l’arrêté du 15 mars 2010, dans un centre de neuroradiologie interventionnelle agréé et défini par le décret n° 2007-366 du 19 mars 2007. La SFNR a mené des enquêtes en 2014 et 2015 pour établir un état des lieux utile pour évaluer les activités des 37 centres français qui pratiquent la TM. Ces informations et une carte interactive sont accessibles sur le site www.sfnr.net. Le maillage territorial français en termes de sites de NRI aptes à réaliser ces gestes est globalement très bon comparativement aux situations observées dans d’autres pays, notamment en Amérique du Nord, avec potentiellement de très grandes distances entre les centres de TM et les centres de proximité. Néanmoins, certaines particularités géographiques ou urbanistiques suggèrent des adaptations à l’organisation actuelle. Actions initiées par la SFNR pour améliorer l’accès à l’offre de soins concernant les gestes de TM En France, le nombre de TM est passé de 1200 à 2900 entre 2014 et 2015, ce qui correspond à une augmentation de 140% (8). Pour répondre à cette augmentation de gestes de TM, la SFNR a mis en œuvre depuis deux ans des mesures pour favoriser l’accès à la TM sur l’ensemble du territoire. 1° Demande de création d’acte de TM auprès de la HAS La SFNR, la SFR et la SFNV (Société Française NeuroVasculaire) ont demandé la création de l’acte de TM auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS). La création de l’acte est la première étape pour construire le modèle médico-économique nécessaire au bon développement de cette pratique en France. Cette demande a été instruite par la HAS en 2016 et son rapport est attendu avant la fin de l’année. 2° Demande de création de postes médicaux titulaires et de formation dans les centres pratiquant la TM La SFNR a écrit au ministère de la Santé en 2015 afin de souligner l’importance de cette activité nouvelle. La SFNR a souligné l’importance de cette révolution thérapeutique. La SFNR a insisté pour que 1. Berkhemer OA, Fransen PS, Beumer D, et al. A randomized trial of intraarterial treatment for acute ischemic stroke. N Engl J Med 2015;372:11-20 2. Saver JL, Goyal M, Bonafe A, et al. Solitaire with the Intention for Thrombectomy as Primary Endovascular Treatment for Acute Ischemic Stroke (SWIFT PRIME) trial: protocol for a randomized, controlled, multicenter study comparing the Solitaire revascularization device with IV tPA with IV tPA alone in acute ischemic stroke. Int J Stroke 2015;10:439-448 3. Goyal M, Demchuk AM, Menon BK, et al. Randomized assessment of rapid endovascular treatment of ischemic stroke. N Engl J Med 2015;372:1019-1030 4. Campbell BC, Mitchell PJ, Kleinig TJ, et al. Endovascular therapy for ischemic stroke with perfusion-imaging selection. N Engl J Med 2015;372:1009-1018 5. Bracard S, Ducrocq X, Mas JL, et al. Mechanical thrombectomy after intravenous alteplase versus alteplase alone after stroke (THRACE): a randomised controlled trial. Lancet Neurol 2016 6. Jovin TG, Chamorro A, Cobo E, et al. Thrombectomy within 8 hours after symptom onset in ischemic stroke. N Engl J Med 2015;372:2296-2306 7.http://social-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/accident-vasculaire-cerebral-avc/article/les-chiffres-cles-de-l-avc. 8. http://www.sfnr.net/neuroradiologie-quotidien/thrombectomie/la-thrombectomie. 9. Lavine SD, Cockroft K, Hoh B, et al. Training guidelines for endovascular stroke intervention: an international multi-society consensus document. Neuroradiology 2016;58:537-541 Abréviations et acronymes ARS : Agence Régionale de Santé, AVCi : Accident vasculaire cérébral ischémique, DGOS : Direction Générale de l’Organisation des Soins, HAS : Haute Autorité de Santé, IDF : Ile-de-France, IV : intra-veineuse, NRI : Neuroradiologie interventionnelle, PDSES : Permanence des soins en établissement de santé, 4 SAMU : Service d’aide médicale urgente, SFAR : Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, SFMU : Société Française de Médecine d’Urgence, SFNR : Société Française de Neuroradiologie, SFNV : Société Française de Neuro-Vasculaire, SFR : Société Française de Radiologie, TM : Thrombectomie mécanique, UNV : Urgences neurovasculaires. JFR.RADIOLOGIE.FR la TM demeure un acte efficace et sûr. Cela demande des efforts d’organisation des soins et de formation pour développer la pratique de ce geste hautement spécialisé et faire face à la nécessaire permanence des soins. À l’aide de son état des lieux, la SFNR a demandé le renforcement des effectifs des centres pratiquant la TM pour garantir la pérennité de cette activité et permettre son essor grâce à la formation initiale des plus jeunes et à la formation continue des radiologues souhaitant s’investir dans cette pratique exigeante. Cette action a permis la mise en place d’une commission pilotée par la Direction Générale de l’Organisation des Soins (DGOS) qui poursuit son travail en 2016. 3° Demande de création d’un registre national sur la TM Dans son courrier au ministère, la SFNR a souligné l’importance de la mise en place d’un registre national sur la TM pour affiner l’état des lieux et pour adapter les moyens aux besoins de la population et des acteurs de santé. 4° Développement de la formation Formation initiale : la SFNR offre un enseignement structuré (DIU sur 2 ans associé à une formation pratique en imagerie diagnostique de neuroradiologie de 1 an et une formation pratique en NRI de 2 ans dans un centre agréé) pour accéder à la pratique de la NRI. Formation continue : la SFNR soutient la formation continue pour la pratique de la NRI, en conformité avec la charte européenne de thrombectomie (9). Des formations complémentaires ont été soutenues par la SFNR, tels que des ateliers nationaux de NRI, le congrès international SLICE (Stroke Live Course) ou l’École de la thrombectomie. La participation au Village de Radiologie Interventionnelle des Journées Francophones de Radiologie s’inscrit également dans cette démarche. Exemples Certaines contraintes géographiques et de transport imposent un temps de transfert d’une UNV de proximité vers le centre de NRI supérieur à 1h30. La SFNR a choisi cette limite supérieure pour évoquer l’ouverture de nouveaux centres dans un premier temps car la TM doit être réalisée au plus tard 6h après le début des symptômes, alors que la thrombolyse IV doit être réalisée dans les 4h30. Des initiatives ont été menées pour faire face à ces contraintes et réduire les temps de transport. Exemple de la région Aquitaine La région Aquitaine compte 3,5 millions habitants pour une surface très étendue de 41 308km². En 2011, on a dénombré 8000 cas d’AVC. Neuf UNV sont présentes dans la région Aquitaine (Périgueux, Agen, Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne, Pau, Libourne et Arcachon), mais seul un centre réalise la thrombectomie (service de neuroradiologie interventionnelle du CHU de Bordeaux). L’Aquitaine est une région pilote en raison de sa particularité géographique. En effet, Bordeaux est excentré au nord de cette grande région géographique. De plus, le bassin de population du Pays Basque/Béarn, de plus de 600 000 habitants, est situé à plus de 200 km de Bordeaux. Les patients sont donc admis au CHU de Bordeaux pour TM après des délais parfois trop importants. L’ouverture d’un centre de TM au sud de l’Aquitaine partagé sur Pau/Bayonne a été envisagée. La collaboration entre ces deux CHG, ayant sur place un service de neurochirurgie et de neuro-réanimation, et le CHU de Bordeaux, sous couvert de l’ARS, permet d’envisager une ouverture en 2019, avec deux praticiens de radiologie interventionnelle qui seront formés à Bordeaux suivant la maquette validée par la société savante (SFNR) appuyés par deux assistants régionaux formés en NRI à Bordeaux dans cet intervalle. Le nombre de TM à Bordeaux est passé de 3040/an sur 2012-2014 à 125 sur 2015, 240 prévues en 2016 et 500/ an pour 2020 sur les centres de Bordeaux et Pau/Bayonne. L’objectif de cette optimisation de couverture territoriale est de permettre en 2020, une égalité d’accès aux soins pour tous les patients en Aquitaine. Figure 1. Répartition des UNV et des centres de NRI en France métropolitaine. La situation dans la nouvelle région Grande Aquitaine est plus simple. On y compte en plus 1,8 millions d’habitants pour le PoitouCharentes et 0,8 millions pour le Limousin. Les CHU de Poitiers et Limoges sont chacun géographiquement centrés dans leur région et les bassins de population périphériques y sont peu nombreux ; les UNV actuelles sont suffisantes (Guéret, Brive, Tulle, La Rochelle, Niort et Angoulême) sans besoin de créer de nouvelle UNV ou de nouveau centre de TM. Exemple de la région Île-de-France La région IDF compte 12 millions d’habitants, pour une surface de 12 012 km². En IDF en 2010, on recensait 18 000 patients hospitalisés pour AVC, environ 21 000 séjours hospitaliers par an et 3 000 séjours en soins de suite réadaptation. L’IDF compte 20 UNV et 7 centres de NRI (4 dans Paris intra-muros, un dans la banlieue ouest et deux dans la banlieue sud). L’ARS d’IDF a organisé une permanence des soins en établissement de santé (PDSES) de recours pour la TM. Cette organisation divise l’IDF en deux zones : • la zone Nord qui comprend trois centres de TM : l’Hôpital Foch, la Fondation A. de Rothschild et l’Hôpital Lariboisière. • la zone Sud qui comprend quatre centres de TM : l’Hôpital HenriMondor, l’Hôpital du Kremlin-Bicêtre, le centre hospitalier SainteAnne et l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Les centres de chaque zone assurent à tour de rôle une astreinte (7j/7, 24h/24) pour réaliser en urgence les gestes de TM. Cette organisation offre un maillage mutualisé et raisonné du territoire d’IDF. Il permet d’éviter l’allongement des délais d’acheminement des patients liés à l’encombrement de la circulation routière, et en particulier la traversée de Paris. Cette organisation en zones Nord et Sud a pris effet le 1er octobre 2016. Conclusion L’organisation de l’offre de soins pour la thrombectomie mécanique est un challenge que la SFNR, en collaboration avec la SFR, la SNFV, la SFMU, la SFAR et les autres sociétés savantes impliquées dans la filière AVC, ainsi que les autorités sanitaires, relèvent pour garantir l’efficacité et la sécurité de la TM. Cette organisation doit permettre le développement de cette activité en renforçant les effectifs des centres qui la pratiquent, en favorisant la formation initiale et la formation continue des radiologues et en proposant des solutions organisationnelles pérennes et adaptées aux besoins, de façon à offrir largement ce traitement à la population française. 5 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 En savoir Quel avenir pour l’échographie dans le cadre de l’urgence ? Séance scientifique Responsable FIU (Fédération Imagerie Urgences), Service Imagerie Médicale, Hôpital Nord, CHU Marseille Nouveautés en imagerie des urgences 14h00 - 15h30 Salle Passy Kathia Chaumoître L’imagerie joue un rôle majeur dans la prise en charge des urgences. Le scanner a une place centrale dans le cadre des urgences adultes, contrairement aux urgences pédiatriques pour lesquelles l’échographie reste l’examen clé. Depuis plusieurs années, la télémédecine s’est développée dans la permanence des soins (PDS) pour l’imagerie en coupes. Cette évolution permet des regroupements d’équipes médicales pour assurer une PDS 24/24. Cette utilisation à distance pose le problème de la place de l’échographie dans le cadre de l’urgence. Indications et bonnes pratiques (fig. 1) Chez l’adulte, les principales indications d’échographie en urgence sont les pathologies biliaires, la douleur abdominale ou pelvienne du sujet jeune et mince (surtout la femme jeune) et la FAST écho. Le scanner basse dose s’est imposé comme examen de référence dans la colique néphrétique en remplacement du couple échographie/ASP (recommandations HAS). Le scanner est également incontournable dans l’abdomen aigu du sujet âgé. Fig. 1. Exemples d’échographie dans un contexte d’urgence : appendicite aiguë chez un jeune homme mince (a,b) avec stercolithe appendiculaire (b, flèche). Cholécystite lithiasique chez un sujet âgé (c). Torsion intra-vaginale du cordon spermatique chez un enfant de 5 ans (d, flèche) avec disparition de la vascularisation testiculaire au doppler couleur contrairement au testicule controlatéral normal (e). Les CHU, grâce à la présence des internes, ont les capacités d’assurer des échographies 24/24 mais un radiologue senior n’est pas toujours disponible en cas de difficulté. En CHG et dans la plupart des structures privées, les indications ou les délais de réalisation d’échographies en urgence varient selon la période de PDS. Par exemple, en cas de douleur abdominale chez l’enfant, l’échographie est l’examen de première intention dans 100% des cas en journée, elle est différée au lendemain dans 8% des cas quand la demande est faite en soirée (20h-minuit) et dans 33% des cas quand la demande est faite en nuit profonde. De même, une suspicion d’appendicite chez une femme jeune aura une échographie première dans 94% des cas en journée alors qu’en nuit profonde l’échographie sera différée dans 38% des cas (ce qui n’est pas choquant dans cette indication) mais sera remplacée par un scanner d’emblée dans 19% des cas (ce qui est plus discutable). La FAST écho, l’échographie cardiaque, l’échographie-doppler pour recherche de phlébite et l’échographie endovaginale, sont souvent assurées par des spécialistes non radiologues (réanimateurs, cardiologues, urgentistes, gynécologues…). Toute douleur abdominale chez l’enfant et tout tableau de vomissement chez le nourrisson sont éligibles à une échographie dans des délais assez courts (invagination intestinale, sténose du pylore, appendicite…), voire urgents (volvulus du mésentère). Comment assurer des échographies en urgences 24/24 ? Le scrotum aigu, enfant ou adulte, est une indication d’échographie en urgence du moment qu’elle ne retarde une éventuelle prise en charge chirurgicale. En effet, le dogme de l’exploration chirurgicale systématique en cas de suspicion de torsion du cordon a vécu devant les performances élevées de l’échographie scrotale et les limites de l’examen clinique. Parallèlement à cette évolution, l’échographie prend une place de plus en plus importante au sein même des SAU avec un développement exponentiel de l’échoscopie faite par les urgentistes. Les SAU s’équipent d’appareil (50% des centres dans notre étude), les urgentistes suivent des formations et la SFMU (Société Française de Médecine d’Urgence) vient de publier des recommandations sur l’utilisation de l’échographie par les urgentistes. Difficultés sur le terrain étude de la FIU 2016 La FIU a mené une étude en 2016 sur la place de l’échographie en urgence par l’envoi d’un questionnaire détaillé à toutes les structures publiques et privées possédant un Service d’Accueil d’Urgences (SAU). Quarante-huit centres ont répondu (10 CHU, 12 CHG, 26 structures privées). Rédacteur en chef : Jean-Pierre Laissy Rédacteurs adjoints : Myriam Edjlali-Goujon, Volodia Dangouloff-Ros, Olivier Naggara, Mathilde Wagner Comité éditorial : Louis Boyer, Alain Luciani, Jean-François Meder, Yves Menu, Samuel Merran, Marc Zins 6 Cette étude montre une baisse significative du nombre d’échographie en nuit profonde (minuit-6h) voire une absence d’échographie dans cette période dans certaines structures. Le développement de la télémédecine pour la PDS est une tendance de fond qui va très probablement s’amplifier. Il ne faut pas que cette évolution se fasse aux dépends des indications reconnues de l’échographie. Nous devons prendre en compte cette évolution et savoir nous adapter pour garder notre compétence, assurer la formation des plus jeunes et proposer aux urgences une prise en charge optimale quelle que soit l’heure de la journée. Pour cela, plusieurs pistes sont à creuser notamment la possibilité de délégation de tâche aux manipulateurs de radiologie dans un cadre réglementaire strict, ou plus anecdotique, la possibilité d’échographie à distance avec bras robotisé. L’échographie doit garder sa place en urgence surtout pour les urgences pédiatriques et la douleur abdominale du sujet jeune et mince. C’est le rôle de la FIU et de la SFR de préciser les indications pour lesquelles elle reste incontournable pour éviter un glissement abusif vers le scanner, surtout en soirée ou nuit profonde. Edition : Frédéric Roz, Mikaël Dion Directeur de la publication : Jean-François Meder Prépresse : Cyim, 35135 Chantepie. Impression : Imprimerie RAS, 95400 Villiers-le-Bel. 5 000 exemplaires © Société Française de Radiologie. Tous droits de reproduction, strictement réservés. JFR.RADIOLOGIE.FR L’échographie en brousse, retour d’expérience Anne Fustier Radiologie polyvalente, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris Au retour d’une mission bénévole de 9 mois (voir Quotidien des JFR 2015) dans un dispensaire de brousse à Madagascar, envoyée par les Missions Etrangères de Paris, Anne Fustier nous fait part de cette expérience unique. Arrivée au terme de ma formation hospitalière, j’ai souhaité faire une pause, sortir un peu la tête de l’hôpital, des vacations, de la course à la performance et à l’efficacité. Je rêvais de temps, de voyage et d’une belle aventure. Alors que je tergiversais depuis des mois sans trouver de projet satisfaisant, je me suis un jour souvenue que j’étais certes radiologue, mais aussi et avant tout médecin. À force de m’hyperspécialiser, je l’avais presque oublié. Le hasard des rencontres a rapidement fait le reste ; un jour de mars 2015, j’ai appris qu’on me confiait la charge d’un dispensaire de brousse, dans le village de Bemaneviky, au nord de Madagascar. Je voulais de l’exotisme, j’allais être servie ! Le Sambirano est un fleuve qui prend sa source dans le massif de l’Antsiranana et chemine sur une centaine de kilomètres avant de rejoindre le canal du Mozambique. Il irrigue une large et somptueuse vallée bordée de montagnes de faible altitude, où vivent plus de 150 000 habitants, dont la pauvreté est en grande partie liée à leur extrême isolement. En effet, le fleuve, peu profond, n’est navigable que quelques semaines par an et l’état de l’unique piste ralliant la route, désastreux. Quasiment tous agriculteurs, les habitants y cultivent le riz, le cacao, la vanille et le café et vivent dans un grand dénuement. Implantée depuis 35 ans au beau milieu de la vallée, la mission catholique Don Bosco de Bemaneviky y a fondé neuf écoles primaires de brousse, un collège-lycée, ainsi qu’un dispensaire médical. C’est là que j’ai travaillé, aidée de deux infirmières. Mes débuts ont été laborieux : il me fallait raviver mes souvenirs cliniques, me familiariser avec les pathologies et médicaments locaux, sans autre outil paraclinique que des bandelettes urinaires, des tests de grossesse, un lecteur glycémique, mais surtout et heureusement, un échographe. J’avais en effet apporté dans mes valises un échographe portable, gracieusement offert par le constructeur Esaote. Il m’est rapidement devenu indispensable, prolongeant mes mains et venant au secours de mon manque d’expérience clinique. Armée de trois sondes, j’ai échographié mes patients sous toutes les coutures, sous leurs regards étonnés. J’avais de la chance : leur minceur habituelle les rendait parfaitement échogènes et ils n’avaient jamais de train à prendre : attendre deux heures que le soleil brille suffisamment fort pour que je puisse démarrer mon échographe ne les dérangeait pas. Rentrer chez eux bredouilles les jours de pluie non plus ; joies et peines des panneaux solaires ! Hormis quelques clichés radiographiques dont le transport en charrette à zébu (version locale de l’ambulance), en pirogue ou à bicyclette ne m’avait pas laissé grand-chose d’interprétable, mon aire de jeu radiologique s’est donc limitée à mon seul échographe. Ce dernier a fait fureur auprès des femmes enceintes ; malheureusement, le niveau de prise en charge obstétricale en brousse est tel que mes images ne furent pas d’une grande utilité. J’ai au moins savouré les regards ébahis et heureux des parents. Sur le plan musculo-squelettique, les examens étaient moins joyeux, mais nettement plus utiles. J’ai pu délimiter et ponctionner des collections infectieuses des tissus mous et diagnostiquer des arthrites septiques secondaires à des plaies pénétrantes. La sonde abdominale m’a rendu de très bons services en cardiologie, me permettant de confirmer plusieurs insuffisances cardiaques ou péricardites. Mais c’est bien sûr en échographie abdomino-pelvienne que la rentabilité était la meilleure. Outre les pathologies habituelles de médecine de ville, je me suis rapidement rendue compte que la vallée du Sambirano, parsemée d’innombrables rizières, ruisseaux et marigots, fourmillait de bilharzioses. Cette pathologie était si courante et si méconnue que la plupart des patients atteints ne me signalaient pas leur hématurie. Je découvrais le pot aux roses fortuitement, à l’occasion d’une échographie abdominale. L’épaississement et les végétations de la paroi vésicale étaient bien visibles, plus ou moins pédiculées, de taille, degré de calcification et de vascularisation variables. L’atteinte rénale était moins évidente, en général limitée à une discrète dilatation pyélo-calicielle. Alertée, j’ai interrogé systématiquement mes patients en ce sens, confortant mon diagnostic à la bandelette urinaire et à l’échographie, pratiquée au moindre doute. J’ai été effrayée par le résultat : environ 20% de mes patients étaient probablement atteints de bilharziose. Quelques-unes ont pu être confirmées biologiquement. Le plus souvent, ce diagnostic fut rétrospectif : l’hématurie macroscopique cessait durant la semaine suivant le traitement, l’amélioration échographique était nette après deux semaines. J’ai donc largement arrosé ma patientèle de praziquantel, consciente malheureusement de son éphémère efficacité en l’absence d’action d’envergure entreprise par les autorités sanitaires. Les autres pathologies rencontrées étaient dominées par les maladies infectieuses, parasitaires ou non : diarrhées, IST, paludisme, tuberculose, infections dentaires, cutanées, etc. J’ai aussi eu la chance de disposer d’une pharmacie, simple mais bien approvisionnée pour la région, qui m’a permis de traiter immédiatement mes patients lorsque c’était possible. Le manque de moyens se faisait tout de même sentir, nous imposant la devise « économie, recyclage, inventivité ». D’où des souvenirs plus ou moins cocasses, du tire-lait artisanal dans l’esprit « entonnoir + pompe à vélo », à une fastidieuse entreprise de fabrication de lait pour nourrissons dénutris avec les moyens du bord, en passant par une scène nocturne mémorable de cathétérisme sus-pubien à lueur de frontale (pas de courant ? pas de sonde urinaire pédiatrique ? dommage !), j’en passe et des meilleures… Au total, cette expérience fut extrêmement épanouissante. J’ai pu constater la formidable utilité de l’échographie en médecine de brousse, ainsi que sa faisabilité. Ma machine a résisté à plusieurs jours de transport par 35°C sur des pistes défoncées, puis à l’extrême humidité de la saison des pluies. Même les rats, qui ont pourtant saccagé à plusieurs reprises ma pharmacie (je retrouvais leurs cadavres à côté de tablettes de médicaments vides !), en ont épargné les câbles. Je reviens convaincue de l’intérêt de la pratique échographique en médecine humanitaire. De nombreuses actions sont réalisables à Madagascar, qu’il s’agisse de dotation de matériel, de formation des médecins locaux, ou de missions ponctuelles d’échographie. Je ne nierai pas que le sentiment d’impuissance a souvent accompagné mon quotidien, parfois douloureusement, d’autant plus lorsqu’il s’agissait d’enfants ou de pathologies curables en France. Mais la joie des quelques victoires remportées est si grande, qu’elle efface l’ardoise. Le vertigineux décalage social et économique m’a parfois donné le sentiment d’être perdue sur une autre planète ou à une autre époque, mais m’a offert un recul profondément libérateur sur ma vie et notre société. Et surtout, j’ai fait en cette contrée lointaine des rencontres merveilleuses, édifiantes, qui marqueront ma vie à jamais. Les voyages forment la jeunesse, n’est-ce pas ? 7 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 SÉANCES DE COURS 8h30 SÉANCES DE COURS 10h30 Cours thématique - Les clés du bon usage de la classification BIRADS dans les anomalies mammaires Amphi Havane Cours d'intérêt général Nouveautés et tumeurs primitives des os Cours d'intérêt général - Lymphomes : présentation clinique et rôle de l'imagerie dans les enjeux thérapeutiques Amphi Bleu Cours d'intérêt général - Radiologie interventionnelle du macronodule thyroïdien Salle 243 Cours d'intérêt général - Quantification des pathologies diffuses du foie Salle Maillot Cours d'intérêt général - Guidage 3D et utilisation de l'imagerie multimodale en radiologie interventionnelle Salle 351 VRI Cours d'intérêt général - Trucs et astuces en imagerie musculosquelettique Amphi Bordeaux Amphi Bleu Cours d'intérêt général Le thorax de l'enfant dans tous ses états Salle 252 Salle 243 Actualités en imagerie thoracique Séance scientifique en imagerie pédiatrique et fœtale - 2 Séance organisée par la SFIPP Salle 251 8h45 Mauvaise nouvelle en imagerie : place de la simulation d'annonce Salle 341 Echographie des implants mammaires R Boutemy, B Borens Salle 342B Echographie musculosquelettique - Le genou en 10 points R Guillin, JB Pialat Salle 343 Multimodalité du système nerveux central - Imagerie en pathologie infectieuse J Hodel Séance organisée par l'AFPPE, l'IFMEM et la SFR-Junior Séance organisée par la SFR-FIC WORKSHOP La simulation numérique en santé, la formation et l'information dans l'imagerie médicale Salle Passy Séance organisée par SimforHealth Salle 242 SÉANCES DE COURS Salle Maillot Cours d’intérêt général Le cancer du sein de A à Z Séance organisée par la SFR-FIC Salle 342A Nouveautés en échographie et en IRM mammaire Amphi Havane Amphi Bleu Cours d’intérêt général Quelle imagerie pour quelle céphalée en 2016 ? Salle 242 Cours d’intérêt général Vertiges, surdité et oreille interne membranaire Salle 243 Cours d’intérêt général - Cancer bronchique : l’essentiel à connaître pour le radiologue en RCP Salle 252 Cours d’intérêt général - Echographie pratique du genou Séance d'interprétation en imagerie neurologique Salle 362 Amphi Bordeaux 14h00 Communications en imagerie oncologique diagnostique Séance organisée par la SFNR Densitométrie osseuse et approche de l’architecture osseuse en pratique courante Séance d'interprétation en imagerie oncologique SÉANCES SCIENTIFIQUES SÉANCE D'INTERPRÉTATION Salle 353 SÉANCE D'INTERPRÉTATION Avancées en neuro-imagerie et en imagerie ostéoarticulaire Séance organisée par la SIFEM Salle 243 Salle 352B Séance organisée par la SIAD J Roumy, C Thollot TABLE RONDE Les manipulateurs et l'imagerie du pelvis diagnostique et interventionnel Communications orales : Le tube mésentère Comment je fais un écho-Doppler des artères rénales (perfectionnement) VRI Niv.3 12h30 Salle 241 Séance organisée par le Comité Recherche SFR-CERF ATELIERS R Dufour, V Diebolt Salle Passy Séance organisée par la SFR-FRI et le groupe de travail SFR-Information patient Salle 351 VRI SÉANCE SCIENTIFIQUE D Manga Table ronde organisée par le SNITEM SÉANCES PÉDAGOGIQUES Séance organisée par la SFICV et la SIGU Séance organisée par le groupe de travail SFR-Informatique Super Démo PENUMBRA Europe : INDIGO, thrombectomie et reperfusion Le médecin-imageur du futur à l’aune des progrès technologiques Radiologie interventionnelle des tumeurs rénales Les demandes d'examens numériques ATELIERS Cours d'intérêt général - Insuffisances valvulaires et shunts intracardiaques : comment s'en sortir en IRM ? Salle 251 Séance organisée par la SIT SÉANCE PÉDAGOGIQUE 12h15 Amphi Bordeaux Amphi Bordeaux 10h45 Cours d’intérêt général Les masses ovariennes de A à Z Amphi Havane SÉANCES PÉDAGOGIQUES Traitements intra-artériels des métastases hépatiques ATELIERS Séance organisée par la SFICV Echo-Doppler des membres supérieurs (artériel et veineux) initiation A Dubocage-Charpentier, K Belattar Salle 341 AVC ischémique : prise en charge diagnostique et thérapeutique dans les 6 premières heures Séance organisée par la SFR-FRI Echographie endocavitaire - Comment faire et interpréter une échographie endovaginale ? M Bazot Salle 342B Echographie musculosquelettique - Epaule. Perfectionnement (priorité aux manœuvres dynamiques) D Jacob, D Montagnon N Frulio Salle 352A Multimodalité des urgences abdominales et pelviennes Imagerie du syndrome occlusif I Millet Nouveautés en imagerie des urgences Séance organisée par la SFR-FIU et la SFMU P Dewachter, C Mouton-Faivre Salle 362 Salle Passy Séance Pr Philippe Rouleau - Séance scientifique en pathologie infectieuse et parasitaire Salle 241 Manipulateurs : Optimiser la connaissance des bonnes pratiques en TDM ? Séance organisée par l’AFPPE et l’IFMEM Salle 353 Prise en charge des réactions allergiques aux produits de contraste Salle 351 VRI SÉANCES SCIENTIFIQUES Salle 343 Multimodalité d’imagerie digestive - Imagerie préopératoire du cancer du rectum Salle Maillot Salle 251 CAS CLINIQUES Séance de cas cliniques d’échographie multiparamétrique Partie 2 Séance organisée par le groupe de travail SFR-Ultrasons Salle 342A Séance de cas cliniques en imagerie pédiatrique Séance organisée par la SFIPP Salle 352B Organiser et planifier sa visite Consulter le programme Evaluer, voter et interagir en séances Découvrir les exposants 2016 Se repérer grâce aux plans interactifs... L’application JFR est disponible pour plateforme iOS et Android Tout le programme des JFR à portée de doigts ! 8 JFR.RADIOLOGIE.FR ATELIERS 14h15 Exploration écho-Doppler des varices S Luong, C Chircop Salle 341 Drainages de collection et abcès - Les drainages abdomino-pelviens D Krause, S Favelier V Vuillemin, G Morvan Salle 343 Multimodalité d’imagerie digestive - Lésions de la vésicule biliaire bénignes et malignes I Boulay-Coletta Salle 352A Multimodalité d’imagerie urologique - Voie excrétrice supérieure : pathologie non tumorale F Lefevre Salle 353 Imagerie cardiovasculaire - Imagerie cardiaque : rencontres avec les experts A Jacquier, A Zidi Salle 362 15h30 ATELIERS Super Démo : AVC ischémique : prise en charge diagnostique et thérapeutique dans les 6 premières heures O Naggara VRI Niv.3 16h00 Cours pratique - Imagerie anténatale - Malformations uro-génitales Salle 243 Cours d'intérêt général - La boîte à outils du radiologue en RCP du cancer rectal Amphi Bleu Cours d'intérêt général - Hémorragies cérébrales non traumatiques : diagnostic, étiologie, pronostic Salle 241 Cours d'intérêt général - Dysplasie fibreuse des os : physiopathologie, manifestations cliniques, imagerie, prise en charge Amphi Bordeaux SÉANCES SCIENTIFIQUES Temps réel, perfusion et applications cliniques en IRM cardiaque Séance organisée par la SFICV Salle 242 Nouvelles applications en imagerie musculosquelettique : Rachis Séance organisée par la SIMS Salle Maillot CAS CLINIQUES Séance organisée par la SIGU Salle 352B Séance de cas cliniques en imagerie sénologique Amphi Havane 16h15 ATELIERS Echo-Doppler - Aorte et artères des membres inférieurs (initiation) P Milon Salle 341 Atelier d’échographie - Les bases de la classification TI-RADS et le retour sur expérience J Tramalloni, G Russ Salle 342B Echographie musculosquelettique - Muscles du mollet et tendon d’Achille X Poittevin, P Thelen 400€ offerts par la FNMR récompensent les 6 gagnants de la semaine : Alexandre FITOUSSI, Renan PERIGNON, Corentin PROVOST, Abdelhafid SBIHI, Damien TOIA et Mickael TORDJMAN (6 bonnes réponses chacun). Cas 1 - Bonne réponse : D. Sarcoïdose en rayon de miel compliquée d’aspergillome et d’hypertension pulmonaire. Participants ayant donné la bonne réponse : Adlani Ibrahim, Amar Raphaël, Amara Assia, Barral Fabrice-Guy, Ben Rhouma Khaled, Benkhelil Mahmoud, Bouchacourt Estelle, Coutureau Juliette, Dejobert Maelle, Foglino Perrine, Idri Said, Jemli-Chammakhi Chiraz, Jouan Jeremy, Koch Guillaume, Koudjowa Atta, Malhaire Caroline, Martinez Paul, Mazouzi Djelloul, Mohanna Assaad, Mohelleb Mourad, Molière Sébastien, Nedkova Nadya, Oddou Isabelle, Ortiz De Zevallos Adrian, Perrey Antoine, Premat Kevin, Soulier Benjamin, Steinberger Olivier, Taoussi Omar, Tetelboum Nicolas, Amriss Omar, Ben El Hadj Mohamed Ameur, Benhamou Maxime, Bensimon Jean-Loup, Boubou Meryem, Boulenc Eric, Calvet Philippe, Cazejust Julien, Cuinet Marie, De Charry Charlotte, Fitoussi Alexandre, Graiess Farouk, Landais Jean-Luc, Leclerc Loïc, Mbengue Ababacar, Mebarkia El Hachemi, Mezghrani Sid-Ali, Meziti Lamya, Mourad Charbel, Perignon Renan, Pham Hong Duc, Provost Corentin, Sbihi Abdelhafid, Sbihi Leila, Siala Ilyes, Sinno Jihad, Tamzalit Malik, Toia Damien, Tordjman Mickael. Cas 2 - Bonne réponse : C. Chondroblastome Participants ayant donné la bonne réponse : Amriss Omar, Ben El Hadj Mohamed Ameur, Benferrah Hichem, Benhamou Maxime, Bensimon Jean-Loup, Boubou Meryem, Boulenc Eric, Calvet Philippe, Cazejust Julien, Charbel Mourad, Cuinet Marie, De Charry Charlotte, Fitoussi Alexandre, Graiess Farouk, Landais Jean-Luc, Leclerc Loïc, Malakhia Alexandre, Mbengue Ababacar, Mebarkia El Hachemi, Mezghrani Sid-Ali, Meziti Lamya, Pérignon Renan, Pham Hong Duc, Provost Corentin, Sagnier-Chabrol Aurélie, Sbihi Abdelhafid, Siala Ilyes, Sinno Jihad, Tamzalit Malik, Toia Damien, Tordjman Mickael, Torre Federico, Toulgoat Frédérique. Cas 3 - Bonne réponse : C. Iléus biliaire Participants ayant donné la bonne réponse : Adlani Ibrahim, Aimeur Chaffa, Alvarez Cécile, Audouy Bernard, Autrusseau Pierre-Alexis, Bacci Julia, Benferrah Hichem, Beziat Christophe, Bigot-Martin Emmanuelle, Boluix Bernard, Bouaboula Mehdi, Boucekkine Rachid, Bouchacourt Estelle, Boulakhras Slimane, Bourdrel Thomas, Bourre Philippe, Bridault Jean-Philippe, Brumpt Eléonore, Calame Paul, Calvet Philippe, Cazejust Julien, Cortade Juliette, D’Assignies Gaspard, De Charry Charlotte, El Ghazouli Nawal, Fitoussi Alexandre, Germano Ana, Gloria Annabelle, Hamoui Fayez, Hariz Hocine, Idri Said, Iraqi Naoufel, Jemli-Chammakhi Chiraz, Kadi Redouane, Koudjowa Atta, Lahoual Marouane, Landais Jean-Luc, Lemhadri Mustapha, L’huillier Françoise, Louati Hela, Maisiat Emmanuelle, Malhaire Caroline, Mandetta Pettengill Ana Luiza, Martinez Paul, Mebarkia El Hachemi, Mechakou Mehdi, Merola Stefanella, Mezghrani Sid-Ali, Mohelleb Mourad, Molière Sébastien, Moussa Miryam, Pérignon Renan, Perrey Antoine, Pham Hong Duc, Premat Kevin, Provost Corentin, Risch Olivier, Sabiri Mouna, Sagnier-Chabrol Aurélie, Sbihi Abdelhafid, Siala Ilyes, Tamzalit Malik, Taoussi Omar, Toia Damien, Tordjman Mickael, Toukko Mohammad Nader, Tremblay Emilie, Vasseur Romain, Virenque Marcel, Zbair Sadik, Zrelly Ryma. Cas 4 - Bonne réponse : C. Embolie graisseuse cérébrale Participants ayant donné la bonne réponse : Barral Fabrice-Guy, Audouy Bernard, Autrusseau Pierre-Alexis, Bouaboula Mehdi, Cazejust Julien, Cortade Juliette, Fitoussi Alexandre, Germano Ana, Mandetta Pettengill Ana Luiza, Mebarkia El Hachemi, Mechakou Mehdi, Molière Sébastien, Pérignon Renan, Perrey Antoine, Premat Kevin, Provost Corentin, Sagnier-Chabrol Aurélie, Sbihi Abdelhafid, Toia Damien, Tordjman Mickael. Cas 5 - Bonne réponse : C. Bursite scapulo-thoracique Participants ayant donné la bonne réponse : Amriss Omar, Ayadi Salma, Ben Elhadj Mohamed Ameur, Bendjeffal Nadia, Benferrah Hichem, Boulenc Eric, Calame Paul, Chami Myriam, De Charry Charlotte, Falticeanu Ana, Fitoussi Alexandre, Germano Ana, Hode Fleur, Idri Said, Iraqi Noufel, Knoepflin Paul, Lahoual Marouane, L’huillier Françoise, Lupescu Ioana Gabriela, Martinez Paul, Merola Stefanella, Mezghrani Sid-Ali, Molière Sébastien, Mourad Charbel, Neirynck Eric, Pellerin-Guignard Aude, Pérignon Renan, Premat Kevin, Provost Corentin, Redouane Kadi, Risch Olivier, Salem Randa, Sbihi Abdelhafid, Siala Ilyes, Taoussi Omar, Toia Damien, Tordjman Mickael, Turki Mohamed Wafik, Zbair Sadik. Cas 6 - Bonne réponse : B. Thrombose veineuse associée à une fistule artérioveineuse Séance de cas cliniques en imagerie de l'appareil uro-génital masculin Séance organisée par la SIFEM Prix Louis Delherm Salle 342B Echographie musculosquelettique - Le poignet en 10 points SÉANCES DE COURS CAS DU JOUR : RÉPONSES ET GAGNANTS Participants ayant donné la bonne réponse : Alouat Omar, Ayadi Salma, Barral Fabrice Guy, Ben Elhadj Mohamed Ameur, Ben Mabrouk Asma, Bendjeffal Nadia, Benferrah Hichem, Boubou Meryem, Bouchacourt Estelle, Boulenc Eric, Bourdrel Thomas, Bourre Philippe, Brumpt Eléonore, Calame Paul, De Charry Charlotte, Falticeanu Ana, Fitoussi Alexandre, Girot Jean-Baptiste, Hode Fleur, Idri Said, Iraqi Noufel, Jemli-Chammakhi Chiraz, Lahoual Marouane, Landais Jean-Luc, Lupescu Ioana Gabriela, Martinez Paul, Mazouzi Djelloul, Mebarkia El Hachemi, Merola Stefanella, Mezghrani Sid-Ali, Mohelleb Mourad, Molière Sébastien, Mourad Charbel, Neirynck Eric, Ondende Jolie Alida, Pellerin-Guignard Aude, Perignon Renan, Pignal-Jacquard Christiane, Premat Kevin, Provost Corentin, Ranc Caroline, Redouane Kadi, Sagnier-Chabrol Aurélie, Sautter Thomas, Sbihi Abdelhafid, Taoussi Omar, Toia Damien, Tordjman Mickael, Virenque Marcel, Zareski Elise, Zbair Sadik. BOURSE SFR - AIRP Cette bourse permet de suivre un enseignement de 4 semaines consacré à des corrélations radio-morphologiques donné par l’AIRP (American Institute for Radiologic Pathology). Les lauréats sont : Corentin PROVOST Mariam SOUMAH Pia AKL Salle 343 Multimodalité d’imagerie thoracique - Diagnostic TDM de la fibrose pulmonaire G Ferretti Salle 353 Rendez-vous sur sfr.radiologie.fr pour connaître les conditions de candidature et découvrir les témoignages des boursiers. 9 10 1T02 ACTIBASE 1P04 1T04 126B 1T10 BAYER HEALTHCARE BIOMEDIQA C2I SANTE CARESTREAM 124A 140 EIZO 1T03A DOMAINE DU PALAIS EDIMEX 1T14 COMPAGNIE RENE FRANCOIS E-MEDIA 125B 1T05 CHISON 1P06B 125A BARD CGTR 120C ASN 139 125C ALLTECH MEDICAL SYSTEMS ARTHREX 1N09 AGFA HEALTHCARE 1N09A 227C ACTEON IMAGING AGFA HC IMAGING AGENTS 1N03 STANDS MACSF LLTECH MANAGEMENT KONICA MINOLTA MEDICAL IRSN INRIA IHE IAE SpA HOLOGIC HITACHI MALOKA SYSTEMS HEALTIS HAS GUERBET GROUP EDM IMAGING GERMITEC GALLINI FRANCE FSM EVOLUCARE MEDICAL IMAGING ETIAM 126D 114C 103 120D 102 114A 122B 1N02 100 114C 120A 101 130A 138 135 120B 1P06D 1T06 1N01 113 EOS IMAGING ESAOTE STANDS EXPOSANTS SBIM - MEDICAL IT SAMSUNG RDVIM RCP SANTE RAYENCE QUALIMEDIS PTW FRANCE PLANMED OY PHILIPS PEROUSE MEDICAL PENARANDA OKI DICOM NGI NEWTOM SITECH NEUSOFT MEDICAL SYSTEMS MORITA MONDOCTEUR MINDRAY MEDI-QUAL - BUREAU VERITAS MEDASYS EXPOSANTS 132 118 134 228D 141 130B 123C 116 1T09 133 1T03 1P06C 118 115 1P02 123B 126A 214A 123D 127 STANDS XEROX VALUE MEDICAL UNITED IMAGING HEALTHCARE TOUTENKAMION TERARECON TELEMIS SYSTEMX SWISSRAY SITECH STEPHANIX SONOSCAPE SONOSCANNER SOFTWAY MEDICAL SNITEM SIRP SIMPLIFY SIMFORHEALTH SIGIL MESA SIEMENS HEALTHINEERS SHENZHEN ANKE HIGH-TECH SECTRA EXPOSANTS 112 131 114B 124C 142 121 1T07 104 1N04 1T08 123A 1N07 136 137 124B 1T12 117 1P01 122A 1P06A STANDS 213B 234 230 ADHESIA ALARA EXPERTISE AT2E MEDICAL JFR_Verso.indd 1 INTRASENSE KAVO DENTAL SAS IMALINK MEDICAL IDETEC MEDICAL IMAGING GENERAL MEDICAL MERATE GE HEALTHCARE SAS GE HEALTHCARE FUJIFILM FACTUM HEALTHCARE FABRIX ANTI-X EDL E-SIS DMS APELEM DAPCARE – XPACS COOK MEDICAL CADESIS BRACCO INJECTEURS BRACCO IMAGING BINARIOS 213A 215A 228C 231 204 201 200 202 232 226D 210 228A 229 223B 221 227B 218A 218 228B 226A 225B ADECHOTECH AUDITEURS ASSOCIES 227C ACTEON GROUP X MEDICAL PICTURE VOCALSOFT VITAL IMAGES VARAY LABORIX - MEDIAPI ULRICH MEDICAL TOSHIBA MEDICAL T2 TECHNOLOGY SUPERSONIC IMAGINE RCP SANTE PRIMAX ORION FRANCE OPALE-OSIRIX OLEA MEDICAL OLEA MEDICAL NICESOFT NEMOTO-MEDICOR EUROPE AG NEC MINDRAY MES-PLACEMENTS.FR MEDSQUARE MEDITEST MEDIX LAB MEDICAL PROFESSIONALS MAMMOTOME MAINCARE SOLUTIONS 227A 224D 207 216B 225C 206 215B 217 228D 203 224A 226B 219 211 223A 212 216A 214A 226C 233 214B 235 225A 222 301 A304 LIBRAIRIE LAVOISIER LIBRAIRIE MEDICAL VERNAZOBRES-GREGO 303 VRI-D VRI-E VRI-H VRI-I VRI-F VRI-G VRI-J VRI-C VRI-K VRI-L VRI-S VRI-N VRI-R VRI-B VRI-O VRI-P VRI-Q VRI-A STANDS ELSEVIER MASSON LIBRAIRIE TERUMO TELEFLEX MERIT MEDICAL MEDTRONIC SIRTEX SIEMENS HEALTHINEERS LAURANE MEDICAL IMACTIS GUERBET GE HEALTHCARE ESPRIMED COOK MEDICAL CIRSE BTG BOSTON SCIENTIFIC ASPIDE MEDICAL ALN IMPLANTS CHIRURGICAUX ABLATECH VRI EXPOSANTS STANDS Niveau 3 EXPOSANTS EXPOSANTS STANDS Niveau 2 Village International Village International Village institutionnel Village International Village international 306 302 305 STANDS VI-FNMR VI-SRH VI-UNIR FNMR SRH UNIR 19/09/2016 15:09 VI-CFEF VI-CERF VI-CNEH CNEH CERF CFEF VI-AFIB VI-AFPPE AFPPE Village International AFIB VILLAGE INSTITUTIONNEL RSNA KOREAN SOCIETY OF RADIOLOGY Village International ESR BELGIUM SOCIETY OF RADIOLOGY CFEF AIRP ACR VILLAGE INTERNATIONAL SUPERIOR MEDICAL EDITING SAURAMPS MEDICAL MANIP INFO - DOCTEUR IMAGO EXPOSANTS 2 Niveau 3 uotidien ACCELIS EXPOSANTS 1 Niveau Niveau Le des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 JFR.RADIOLOGIE.FR Exercer la radiologie dans les départements Français d’Amérique : y a plus qu’à ! Mehdi Mejdoubi Chef du pôle d’Imagerie Médicale, CHU de Martinique L’exercice professionnel outre-mer fait souvent rêver, pourtant peu de radiologues franchissent le pas. Alors que rien n’est plus facile ! Tous les exercices y sont possibles (salariat, remplacement), dans tous les lieux (de Saint-Pierreet-Miquelon à la Guyane en passant par les Antilles), dans toutes les structures (cabinet, clinique, hôpital général, CHU) et toutes les durées (quelques mois à quelques années). Si la qualité de vie dans ces territoires est généralement reconnue, les médecins qui hésitent évoquent plusieurs inconvénients, qui sont à relativiser. L’éloignement géographique est aisément circonvenu. Les quelques milliers de kilomètres de distance de l’Hexagone sont facilement franchis par les vols de nuit dans le sens Amériques-Paris. À l’inverse, Miami ou La Havane ne sont qu’à quelques heures tandis que la mer Caraïbe est un havre pour la navigation. Les touristes ne s’y trompent pas, affluant par millions pour profiter d’une parenthèse ensoleillée au milieu de l’hiver européen. Le niveau d’équipement radiologique est le même que dans l’Hexagone (avec des IRM 3T et des salles de radiologie interventionnelle) et un PACS inter-îles est même en cours de déploiement (projet techniquement non anodin avec une distance entre Guyane et Martinique de 1 400 km, soit la même distance qu’entre Paris et Rome). La pathologie y est globalement la même que dans l’Hexagone. Il existe toutefois une surreprésentation de la pathologie infectieuse, avec parfois la survenue de grandes épidémies faisant des DOM-COM des avant-postes de la médecine française dans le monde. Ces épidémies infectieuses sollicitent aussi les radiologues ; ainsi, le chikungunya requérait des échographies articulaires pour évaluer le degré de synovite, tandis que le zika sollicite beaucoup l’imagerie anténatale et pédiatrique dans les cas d’infection pendant la grossesse. Les vacations radiologiques y sont souvent plus intéressantes que dans l’Hexagone en raison, d’une part, d’une densité médicale plus faible qu’ailleurs, et d’autre part du fait que la population a tendance à ne pas consulter pour rien. Recherche et enseignement sont également au rendez-vous avec une filière d’internes vivace, bien classée à l’ECN à l’échelle de la France. Enfin, on ne peut passer sous silence les interactions enrichissantes avec les populations (françaises) locales dont la gentillesse, la (les) langue(s) et certaines traditions sont très enrichissantes. Exercer outre-mer est une expérience marquante pour tous ceux qui y passent ; cela revient à vivre en total dépaysement (climatique, géographique, culturel) tout en bénéficiant des conditions de vie, de sécurité et de travail françaises. Figure 1. Echographie trans-fontanellaire dans le cadre de dépistage d’anomalies fœtales suite à l’épidémie de Zika. Figure 2. Le nouveau plateau technique de l’hôpital Pierre-Zobda Quitman du CHU de Martinique devrait être pleinement opérationnel mi-décembre. Le saviez-vous ? Comment les progrès de l’imagerie ont simplifié la prise en charge du patient UIV en pédiatrie Par Henri Nahum et Philippe Devred Pendant plus de 50 ans l’UIV a été un des examens de référence de la radiologie, elle paraissait indéboulonnable. Depuis près de 10 ans cet examen a disparu des stratégies d’exploration en pédiatrie, au profit de l’échographie, à un degré moindre de la TDM, et plus récemment de l’IRM. Quelques souvenirs ! UIV normale vers 3 mn après IV. Fille 15 ans : infections urinaires à répétition : kystes en US ? Aspect de pyélonéphrite chronique avec atrophie corticale localisée. Syndrome de jonction pyélo-urétérale 3h30 après IV ! En UIV 4h après IV cavités dilatées de sténose infundibulo-pyélique. Syndrome de jonction pyélo urétérale gauche mis en évidence par un test de charge hydrique (15’ après lasilix). Visible en TDM si clichés tardifs. Scintigraphies, Echographie, TDM et IRM se sont conjugués pour faire disparaître cette technique Découverte d’un uretère triple dans un bilan de douleurs lombaires. Bifidité urétérale gauche borgne découverte dans un bilan d’infection urinaire. Duplication droite avec urétérocèle et pyélon supérieur fonctionnel. Système double avec syndrome de jonction pyélo-urétérale sur l’élément inférieur. 11 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 Gestion Optimisée du Parc d’Imagerie (GOPI) : une ambition forte au service de l’imagerie hospitalo-universitaire lyonnaise Jean-François Cros1, Peggy Leplat-Bonnevialle2, Didier Pinaudeau3, Philippe Douek4, Philippe Pin5 1. Directeur des Plateaux médicotechniques des Hospices Civils de Lyon. 2. Chef de Projet Gestionnaire de contrat GOPI. 3. Directeur du Service des Techniques Biomédicales. 4. Chef du Pôle d’Activité Médicale d’Imagerie des HCL. 5. Directeur des Achats des HCL Pouvoir suivre l’avancée des technologies dans un contexte financier contraint constitue un enjeu majeur des établissements de santé, quelle que soit leur taille. Les hospices civils de Lyon, deuxième CHU de France, n’échappent pas à la règle avec pour conséquences : • La durée de vie des équipements lourds qui s’allonge en raison d’une forte tension sur les investissements mobilisés par d’importants projets engagés par ailleurs. Ainsi, en 2015, environ 45 % des équipements lourds d’imagerie (scanner, IRM, TEP et caméras de médecine nucléaire) avaient une ancienneté égale ou supérieure à 7 ans. • Ces renouvellements ne sont plus adaptés aux durées des forfaits techniques, ce qui entraîne une perte de recettes pour les centres hospitaliers, en particulier pour l’activité externe. • Un risque existe de déclassement technologique par rapport à d’autres établissements publics et privés, entraînant un risque de départ des praticiens déçus de ne pas avoir accès aux dernières innovations. • La collaboration scientifique avec les industriels a du mal à s’installer dans la durée en raison des aléas des renouvellements des équipements. Il y a trois ans, les hospices civils de Lyon (HCL) ont souhaité engager une approche nouvelle, visant à redynamiser leur politique d’investissement en imagerie et médecine nucléaire, à optimiser la gestion du parc d’équipements, à conforter leurs projets de recherche et d’innovation en matière d’imagerie. Cette réflexion a donnée naissance au projet GOPI (Gestion Optimisée du Parc d’Imagerie) dont l’ambition tenait en quatre points : 1. Assurer une meilleure réponse au besoin médical en assurant aux radiologues et médecins nucléaires des HCL un renouvellement planifié des équipements selon des durées de vie opérationnelles réduites et en offrant un accès aux innovations technologiques. 2. Renforcer l’activité de recherche du CHU via un investissement humain et financier du partenaire industriel sur des thématiques de recherche définies conjointement et via un dispositif préférentiel de valorisation de la propriété intellectuelle en cas de dépôt de brevet à l’occasion d’une convention de recherche. 3. Garantir aux HCL une maîtrise des dépenses de gestion du parc sur toute la durée du contrat, grâce à des mécanismes financiers transparents et optimisés. 4. Obtenir du prestataire industriel un fort engagement contractuel encadré par des exigences de performance fortes et conjuguant un haut niveau de prestations, une organisation dédiée, des mécanismes lisibles et flexibles de renouvellement et d’installation des équipements. Un dialogue compétitif en gestion de projet pluridisciplinaire pour un contrat sans équivalent en France. Après une année de réflexion et de visites des centres hospitaliers et des services d’imagerie, essentiellement au Royaume Uni où l’expérience de ce type de projet, sans la valence recherche, existe depuis une dizaine d’années, les HCL ont formalisé leurs ambitions sous forme d’un Programme Fonctionnel Détaillé puis engagé en septembre 2014 un dialogue compétitif exigeant avec les industriels de l’imagerie et de la médecine nucléaire. Le périmètre du projet était le suivant : • Le renouvellement de 76 équipements d’imagerie diagnostique et interventionnelle (radiologie, médecine nucléaire) selon une durée de vie opérationnelle optimisée en fonction de l’utilisation de l’équipement incluant la possibilité d’accéder à des équipements tiers au constructeur sélectionné. • Les serveurs d’application pour le post-traitement des images (mais non le PACS) ; • La maintenance multimarque des équipements ; • L’assistance technique ; • La formation du personnel médical et paramédical ; • L’accès à l’innovation et l’accompagnement des projets de recherche. Le dialogue a été mené par une équipe pluridisciplinaire regroupant ou associant, pour les hospices civils de Lyon : la Direction des plateaux médico-techniques, le Pôle d’activité médicale d’imagerie (cinq médecins radiologues ou nucléaristes), la Direction des achats, la Direction des affaires économiques et logistiques (Service Biomédical), le Département de la recherche clinique et de l’innovation (DRCI), la Direction des affaires techniques, la Direction des systèmes d’information et de l’informatique. À l’issue de près d’une année de procédure et d’échanges avec quatre candidats, le dialogue compétitif s’est achevé en juillet 2015. Après analyse des offres à l’aune de six critères (adéquation aux besoins médicaux, coût, recherche, gestion de projet, prestations associées, fiabilité et souplesse du contrat), le contrat a été attribué en décembre 2015 à la société Philips Healthcare. Après la finalisation de la procédure de mise au point du marché, le contrat a pris effet le 1er avril 2016. Le plan de renouvellement est actuellement engagé dans le respect des équilibres contractuels. Cinq opérations ont été conduites ces dernières semaines (2 IRM, 2 scanners, 1 caméra de médecine nucléaire) y compris avec recours à un fournisseur tiers pour accès à une caméra innovante (SPECT-CT corps entier à semi-conducteurs CZT), dotant les HCL du troisième équipement implanté au monde. Un « kick-off recherche » a été organisé avec les directeurs « monde » des branches scanner, IRM, ultrasons, imagerie interventionnelle, traitement d’images ; un directeur de programme recherche est en cours de recrutement. En conclusion, l’ambition du programme GOPI est de créer de la valeur financière et intellectuelle partagée entre le CHU et l’industriel par le développement de nouvelles modalités d’achat, de nouveaux modes d’organisation interne pour le CHU et l’industriel, et de nouveaux modes de collaboration. NAVETTES AÉROPORTS/GARES AU PALAIS DES CONGRÈS Ces navettes sont à la disposition des congressistes des JFR pour les transferts entre les aéroports et gares et le Palais des Congrès pour les trajets du 13 octobre au 18 octobre 2016. Accédez au site de réservation en scannant le QRcode Les navettes ne seront pas en mesure de transporter les personnes n’ayant pas de réservation. Ce service est offert gracieusement par Viparis, Paris Aéroport et le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France. 12 JFR.RADIOLOGIE.FR Instent QYNAPSE Instent intègre une technologie de capteurs unique et de pointe à des dispositifs médicaux existants. En fournissant une information instantanée sur la nature du tissu en contact avec un dispositif médical, la technologie d’Instent permet de dépasser les limitations actuelles de l’imagerie vasculaire. La technologie d’Instent adressera en premier lieu les dispositifs d’accès vasculaire de neuroradiologie interventionnelle. Les capteurs d’Instent sont en effet capables de fournir une information précise sur la composition du thrombus obstruant l’artère cérébrale. Ainsi l’intégration de ces capteurs à un cathéterguide permettra d’orienter la stratégie interventionnelle lors du traitement d’un AVC par thrombectomie mécanique, idée qui suscite un fort enthousiasme auprès des praticiens concernés. Ce premier produit, développé par une équipe interdisciplinaire de pointe, en collaboration avec des experts médicaux et des laboratoires académiques prestigieux, sera disponible en 2018. La technologie sera ensuite déployée dans les champs de la radiologie interventionnelle périphérique et la cardiologie interventionnelle. QYNAPSE commercialise un dispositif médical innovant pour prédire l’évolution clinique et mesurer l’efficacité des traitements des maladies du système nerveux central : sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, de Parkinson et accident vasculaire cérébral. Ces maladies concernent 5M de personnes en France, 130M dans le monde et plus de 500 essais cliniques sont actuellement en cours. Contact : Bruno Carell Mots clés : Thrombectomie, Santé connectée, AVC, Neuroradiologie interventionnelle, Technologie Notre logiciel délivré en mode service (SaaS) quantifie automatiquement des images médicales et les combine avec d’autres données du patient pour une aide à la décision précise. Il vise à aider les laboratoires pharmaceutiques à réaliser des essais cliniques mieux ciblés et les cliniciens à prédire l’évolution clinique et à mesurer l’effet des traitements pour une prise en charge personnalisée des patients. Contact : Olivier Courrèges Mots clés : Système nerveux central, Biomarqueurs, Pronostic, Dispositif médical, Prise en charge personnalisée Statlife – MammoRisk Statlife est une start-up spécialisée dans les statistiques et le « data-mining » appliquées à la médecine Prédictive Préventive Personnalisée et Participative. MammoRisk est un logiciel expert qui permet d’estimer le risque de cancer du sein. MammoRisk utilise un modèle innovant de prédiction de risques, basé sur le « data mining », afin de déterminer le risque de développer un cancer du sein chez la femme. MammoRisk mesure la densité mammaire qui est un facteur de risque important pour la femme de plus de 40 ans. Les résultats sont présentés sous forme de graphique, pouvant facilement être partagés avec la patiente et les prescripteurs. MammoRisk permet d’adapter la fréquence et les modalités d’imagerie en fonction du risque, à partir des recommandations officielles. Contact : Hugues Trousseau Mots clés : Risque de cancer du sein, Mesure de la densité mammaire, Prédiction de cancer, Médecine 4P Le village innovations est divisé en deux parties : Une partie Recherche, animée par les CVT Aviesan et CVSTENE. Une partie Innovation, animée par le pôle Medicen Paris Région. Les acteurs de la recherche académique viendront vous présenter les technologies issues de leurs laboratoires. Vous pourrez les retrouver sur le stand autour de démonstrations et vous procurer le catalogue des technologies innovantes, édité et distribué spécialement pour l’occasion. Vous pourrez y rencontrer des start-ups et PME innovantes et découvrir leurs produits et prototypes : Radiologie et Guerre de 14-18. Lyon à l’avant-garde Exposition - Octobre à Décembre 2017, Lyon Comment la radiologie, technique encore balbutiante au début du 20e siècle, a connu une avancée majeure durant la Première Guerre Mondiale ? Et comment a-t-elle participé à la modification profonde de la stratégie militaire de secours des blessés ? Le projet « Radiologie et Guerre de 14-18. Lyon à l’avant-garde » est centré sur une exposition accompagnée de conférences et d’un colloque organisé par la filiale régionale de la SFR. Mêlant sciences, médecine et histoire, ce projet se propose d’entraîner le visiteur dans une découverte du rôle et de l’évolution de la radiologie à travers la contribution de ses pionniers pendant la Grande Guerre. Projet co-produit par : l’Association PMSL, les Archives Municipales de Lyon et les Hospices Civils de Lyon, avec le soutien de la SFR. Radiographie d’un blessé par balle au niveau du genou. 11 Janvier 1915 - Source : BIU Santé (Paris V) Don Pallardy. 13 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 Reportage Suivi des cancers urinaires, du haut vers le bas : tout pour tous ! Jules Grégory Paris Cette session matinale s’ouvre par une revue exhaustive du suivi du cancer du rein. M.-F. Bellin (Paris) nous rappelle dans un premier temps les protocoles de scanner rénal (et l’importance des phases artérielle et néphrographique), d’IRM, les techniques d’imagerie de perfusion ainsi que la nécessité d’un suivi adapté au risque de récidive. Après quelques exemples de récidives post-néphrectomie, l’oratrice nous précise l’évolution attendue au décours d’une ablation percutanée, l’importance des soustractions pour faire la part entre hyperdensités ou hypersignaux post-thérapeutiques habituels et récidive. Les thérapies ciblées, quant à Fig. 1. Antécédent de cystectomie il y a 18 mois. Bricker. Infections urinaires récidivantes. elles, ne génèrent pas nécessairement Rein unique. Sténose fibreuse serrée de l’anastomose, avec calculs caliciels de stase. une diminution de la taille tumorale, et les patients non répondeurs sont plus précocement détectés à l’aide d’une imagerie de perfusion. Cette première présentation se termine par un compte-rendu standardisé, outil clé en main, qui pourra s’avérer bien utile ! Quid de la vessie ? C. Roy (Strasbourg) nous rappelle que ces cancers, essentiellement des carcinomes à cellules urothéliales, sont caractérisés par leur multifocalité ; que les différentes alternatives thérapeutiques sont fonction du risque de récidive. Les tumeurs superficielles (TVNIM) sont traitées de manière conservatrice (résection tumorale +/- instillations endovésicales), permettant un suivi combiné par cystoscopie et uroscanner (avec hyperdiurèse !). Les complications spécifiques des instillations de BCG sont à garder en mémoire, allant de la cystite à la tuberculose pulmonaire, en passant par la prostatite granulomateuse, l’épididymite et l’abcès rénal. Pour ce qui est des tumeurs infiltrantes (TVIM), ce seront des traitements plus délabrants (cystoprostectomie, pelvectomie antérieure). La surveillance urologique, limitée, laissera le champ à l’uroscanner (toujours avec hyperdiurèse !) mais aussi à l’IRM, à laquelle il faut recourir en cas d’image douteuse en scanner ou de patient mince. En post-opératoire tardif (>3 mois), les pièges classiques sont le lymphocèle, la “fausse masse anastomose”, et surtout la fibrose de l’anastomose (Fig. 1). La récidive, quant à elle, se manifeste le plus souvent sous forme d’adénopathies isolées ou de masse tissulaire de la loge opératoire. Concernant le suivi du cancer de prostate, la problématique est différente. Ce n’est pas l’imagerie de suivi, mais bien l’imagerie de la récidive. Ainsi O. Rouvière (Lyon), nous précise d’emblée que le suivi post-thérapeutique du cancer de prostate est basé sur le PSA, et non sur l’imagerie. Une fois la récidive biologique avérée, la décision de rechercher une récidive locale en imagerie dépend de la probabilité de métastases infra-cliniques et des comorbidités du patient, et pour ce faire, c’est l’IRM qui tient le haut de l’affiche. Ainsi, l’orateur nous détaille de façon concise mais précise, pour chaque type de traitement, les définitions de la récidive biologique, les possibilités de nouvelle thérapeutique en cas de récidive, les sémiologies IRM post-thérapeutiques et des récidives. Et pour finir, nous voilà plongés dans le testicule, dans toutes ses variétés. Après nous avoir détaillé les facteurs de risque de cancers testiculaires, L. Rocher (Paris) nous montre différents pièges en scanner et TEP dans le suivi des tumeurs germinales et stromales. S’ensuit de multiples exemples de surveillance du testicule controlatéral, notamment post-chimio-radiothérapie. A Reportage Imagerie digestive : quoi de neuf pour notre pratique quotidienne ? Aïna Venkatasamy Hôpitaux Universitaires de Strasbourg B C 14 Fig. 1. TDM abdomino-pelvienne injectée chez un patient avec une occlusion sur bride. Présence des trois signes de gravité : associe défaut de rehaussement digestif (A, signe le plus spécifique), infiltration diffuse du mésentère (B) et un mécanisme à anse fermée (C). E. Delabrousse (Besaçon) a entamé cette session en décrivant l’attitude appropriée à adopter devant une appendicite aiguë, en prenant en compte les changements de mentalité des chirurgiens de plus en plus désireux d’imagerie préopératoire, et la place montante de l’antibiothérapie dans la prise en charge thérapeutique. Selon la HAS, l’imagerie a sa place pour les formes simples à probabilité intermédiaire et pour les appendicites compliquées, avec comme examen de première intention une échographie, notamment chez l’enfant, la femme jeune ou enceinte. Le scanner est réservé aux sujets âgés et la technique d’imagerie laissée au choix du radiologue chez le sujet obèse. I. Millet (Montpellier) nous a rappelé qu’en présence d’une occlusion sur brides ou d’adhérences, l’examen indiqué est un scanner abdomino-pelvien, associant un passage sans injection et un temps portal. Le diagnostic topographique est basé sur la visualisation d’un feces sign, signe utile pour localiser la zone de jonction mais sans valeur pronostique ou thérapeutique. En scanner, plus la zone de transition sera unique ou antérieure, plus le traitement médical aura de chances d’aboutir. Le diagnostic de gravité associe défaut de rehaussement digestif (signe le plus spécifique), infiltration diffuse du mésentère et un mécanisme à anse fermée. L’hyperdensité spontanée de la paroi est un signe très évocateur d’ischémie, avec une spécificité proche de 100%. Pour M. Ronot (Clichy), le stroke-center n’est pas l’avenir de la prise en charge de l’ischémie mésentérique aiguë (IMA), c’est déjà le présent ! Les patients doivent être adressés dans des structures dédiées pour une prise en charge mutidisciplinaire, de manière à pouvoir traiter rapidement les formes précoces, encore réversibles. Le diagnostic d’IMA est basé sur un scanner associant un temps sans injection, artériel précoce et portal, sans opacification digestive, qui retrouve des signes de souffrance aiguë intestinale et des signes d’insuffisance vasculaire. L’absence de défaillance d’organe, la normalité des lactates et l’absence de perforation, péritonite ou nécrose sur le TDM, sont en faveur d’une IMA précoce. La stratégie thérapeutique coordonnée autour de la viabilité intestinale, associant un traitement médical spécifique, une revascularisation de l’intestin viable et une résection de l’intestin non viable, offre un bénéfice, notamment en termes de fonction, mais aussi en termes de survie. Enfin, P. Soyer (Paris) nous conseille la réalisation en urgence et en première intention d’un angioscanner digestif dans l’hémorragie digestive basse, pendant l’épisode aigu chez un patient hémodynamiquement stable, pour le diagnostic positif, topographique et étiologique du saignement digestif. Le protocole recommandé associe une phase sans injection pour voir les caillots, une phase artérielle avec un déclenchement automatique du bolus (20-35s, 4-5ml/s) pour rechercher une extravasation de produit de contraste et une phase mésentérique (70-80s) pour l’étude des organes abdominaux. En présence de fuite active, le traitement associe embolisation, chirurgie ou traitement endoscopique, alors qu’en l’absence de fuite active, l’artériographie est inutile. E. Frampas et G. Meurette (Nantes) clôturaient cette session en insistant sur le fait que le radiologue n’est pas qu’un simple imageur, mais est au contraire un des acteurs majeurs de la prise en charge des urgences abdominales, permettant notamment d’éviter les traitements chirurgicaux inutiles. JFR.RADIOLOGIE.FR Reportage Quel futur pour l’échographie ? Lucy Di Marco CHU de Dijon Les enjeux de l’échographie digestive, obstétricale et ostéoarticulaire ont été discutés respectivement par C. Aubé, G. Haddad et J.-L. Brasseur durant cette séance organisée par le groupe Ultrasons du SNITEM (Syndicat National de L’Industrie des Technologies Médicales) intitulée « Place et apports de l’échographie en imagerie » suivie d’un tour d’horizon des innovations des constructeurs en imagerie échographique. Comme l’a expliqué Y. Tenaglia (Paris), président du groupe sectoriel échographie du SNITEM, avec près de 28 000 examens par an hors hôpital, l’échographie ne cesse de se développer. Si au total les radiologues ne réalisent que 51% des échographies, ils réalisent plus de 90% d’entre elles pour des localisations comme le sein, la thyroïde ou encore l’appareil locomoteur. En imagerie abdominale, C. Aubé (Angers) rappelle la place de l’échographie, qui peut se substituer à des examens irradiants. Il montre aussi l’intérêt des nouvelles techniques comme l’échographie de contraste ou l’élastographie pour caractériser les lésions, ou encore la fusion scanner-échographie pour guider les gestes interventionnels. G. Haddad (La Chaussée-Saint-Victor) nous montre comment l’échographie obstétricale est devenue indispensable pour le suivi et le dépistage des grossesses. Elle permet notamment de diminuer significativement la mortalité et morbidité périnatale. J.-L. Brasseur (Paris) met en évidence l’intérêt et la précision de l’échographie pour l’exploration musculo-tendineuse en rappelant qu’une formation spécifique est absolument nécessaire pour des examens fiables. Devant une augmentation constante du nombre d’actes d’échographie et une large diffusion de l’échographie se pose la question de la qualité des actes mais aussi du parc d’appareils échographiques, qui reste hétérogène en France (disparités en termes d’ancienneté de mise en service notamment). Une formation adéquate des échographistes semble indispensable, car si l’échographie apparaît comme un examen « faussement simple », l’optimisation des réglages et la qualité des clichés en pratique quotidienne peuvent encore être améliorées. Par ailleurs, la demande des cliniciens (médecins généralistes, urgentistes...) et du personnel paramédical (kinésithérapeutes, sages-femmes, manipulateurs radio…) augmente pour se former à l’échographie clinique (ou échoscopie) avec des encadrants de moins en moins nombreux par rapport à l’effectif d’internes en formation. Reste également à savoir former les jeunes radiologues à l’échographie multiparamétrique (échographie mode B haute résolution, microdoppler, élastographie, produits de contraste ultrasonores, fusion multi-modalités et examen dynamique) (Fig. 1) et à leur donner le goût et l’accès aux dernières innovations des constructeurs. Les progrès en termes d’ergonomie, de connectique sans fil et notamment de sondes miniatures pouvant se connecter directement à leurs smartphones ne devraient pas les décevoir. Rendez-vous sur les stands des constructeurs pour en savoir plus ! A C B D Fig. 1. Les apports de l’échographie multiparamétrique dans la caractérisation d’une tumeur rénale (A. Mode B haute résolution / B. Cartographie en élastographie / C. Micro-Doppler / D. Echographie de contraste). Remerciements : Pr. Jean-Michel Corréas. Reportage Tout savoir sur l’imagerie des valves Benjamin Moulin CHU Dijon La session commence par un cours sur l’anatomie des valves par Jean-François Deux qui a insisté sur le fait que l’anatomie des valves cardiaques était complexe, mais de mieux en mieux visualisée grâce à l’amélioration des techniques d’imagerie en scanner et IRM. Il a également rappelé que l’échographie était un examen opérateur dépendant, et que cette dernière avait parfois quelques limites dans la quantification multiparamétrique, notamment pour l’insuffisance aortique. Jean-Michel Serfaty a ensuite fait une présentation sur « comment faire un scanner des valves », centrée sur le scanner pré-TAVI. Il a tout d’abord parlé du score calcique pour lequel il était primordial de régler les kV à 120 pour une optimisation parfaite de la mesure. Deux options sont possibles pour la réalisation du scanner pré-TAVI, avec soit une acquisition tout en un en mode flash, non synchronisée, soit une acquisition avec deux boîtes centrées sur le cœur puis l’aorte et les membres inférieurs. L’orateur a bien expliqué comment effectuer une bonne mesure de l’anneau aortique, sur la phase à 30% en s’aidant du post-traitement en MPR (Fig. 1). Une belle image sur une phase autre que celle à 30% est préférable pour la mesure de l’anneau plutôt qu’une image floue sur la phase à 30%. Il a également expliqué que l’analyse du reste des vaisseaux était primordial (hauteur des coronaires, anatomie des membres inférieurs, mesures des différents vaisseaux permettant ou non le passage du matériel de TAVI). L’ensemble de ces mesures permet de dire si le TAVI est, selon le radiologue, réalisable ou non et quelle voie est à privilégier. La troisième et dernière présentation de la session concernait l’IRM des valves, par Alban Redheuil. L’IRM est l’examen de référence pour la mesure du volume et de la masse ventriculaire. Elle permet une étude complète et notamment du retentissement sur les ventricules (surcharge pressionnelle, surcharge volumique, fibrose). Les séquences dynamiques permettent également des mesures de quantification des insuffisances ou sténoses valvulaires. Finalement, elle a surtout une place dans la maladie valvulaire en cas d’exploration échographique insuffisante ou discordante, ainsi que pour l’étude de la valve pulmonaire. En conclusion, l’imageFig. 1. Intérêt du MPR pour la mesure de l’anneau aortique et de l’aorte ascendante. rie en coupe à une place de plus en plus prépondérante dans la prise en charge des pathologies valvulaires. L’ensemble des modérateurs présents ont confirmé le fait qu’il était important de travailler main dans la main avec leurs collègues cardiologues et que ces derniers appréciaient beaucoup les conclusions d’examen dans lesquelles le radiologue s’engageait, comme par exemple sur la faisabilité ou non d’un TAVI, ou sur la voie à emprunter. 15 Le uotidien des Journées Francophones de Radiologie LUNDI 17 OCTOBRE 2016 Reportage Embolisation et tumeur : un duo gagnant Aymeric Rauch CHU Nancy Qu’en est-il au 21e siècle des actes d’embolisation en oncologie interventionnelle ? La chimio-embolisation thérapeutique a déjà été tentée dans les stades avancés et reste à explorer. La première question à poser, à laquelle répond J. Geschwind de l’Université de Yale, est celle du rationnel des thérapeutiques intraartérielles tumorales, notamment dans le cadre des tumeurs hépatiques. Celui-ci repose sur l’augmentation majeure des cancers primaires du foie (deuxième cause de mortalité mondiale des cancers) principalement liés aux hépatites C et au syndrome métabolique (lié à l’obésité), avec un recours thérapeutique difficile. D. Krausé (Dijon) a bien souligné l’intérêt potentiel de l’embolisation tumorale dans un contexte préopératoire, comme par exemple pour les tumeurs rénales hémorragiques ou les lésions tumorales hypervasculaires. Le but principal est dans ce cas de stopper un saignement symptomatique avant l’intervention chirurgicale ou de prévenir un risque hémorragique. Le principe de la chimio-embolisation conventionnelle repose sur l’utilisation combinée d’une molécule de chimiothérapie (doxorubicine) associée à l’effet du Lipiodol, qui vont s’accumuler dans les cellules hépatiques : la résultante est une émulsion permettant à la drogue de rester en contact prolongé avec les cellules cancéreuses. Le ciblage tumoral par voie vasculaire et en l’occurrence par voie artérielle hépatique permet de délivrer à la tumeur une dose médicamenteuse à haute concentration en évitant la toxicité systémique (Fig.1). Plusieurs études ont ainsi montré une survie majorée de plusieurs mois des patients ayant bénéficié de cette technique. Fig. 1. Tumeur hépatique primitive avec cathétérisme sélectif via l’artère hépatique, permettant de délivrer le traitement de manière ciblée. 16 A. Khalil (Paris) a montré que l’embolisation tumorale avait également sa place dans le domaine des tumeurs broncho-pulmonaires : • dans un cadre pré-diagnostique (biopsie à risque hémorragique) ; • en pré-chirurgical (tumeur à risque hémorragique) ; • et surtout dans le traitement des hémoptysies d’origine tumorale broncho-pulmonaire (mécanisme artériel bronchique ou faux-artériel pulmonaire). En termes d’agents d’embolisation, l’avenir proche repose notamment sur l’émergence des microsphères radio-opaques permettant de délivrer de nouvelles molécules de chimiothérapie. D’autres techniques prometteuses reposent sur une pro-drogue exploitant le caractère hypoxique de la tumeur, en combinaison avec une chimiothérapie ciblant la portion oxygénée de la lésion, illustrant l’importance du concept de microenvironnement tumoral, selon J. Geschwind. Enfin, pour parvenir à ces actes d’oncologie interventionnelle de destruction tumorale par voie vasculaire, V. Tacher (Créteil) explique l’importance des outils de guidage 3D, avec un intérêt prononcé pour les salles capteurs plans et la technique de CBCT. Ces techniques exploitent la fusion d’images multimodalités et permettent à l’opérateur de détecter la lésion, de planifier le traitement pour faciliter l’accès à la tumeur (notamment via une cartographie vasculaire), et enfin d’évaluer l’efficacité du traitement. L’exploitation de la vascularisation tumorale en oncologie interventionnelle a donc sans aucun doute un avenir prometteur.