La flûte des mornes. - Olympiades de Physique France
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La flûte des mornes. - Olympiades de Physique France
La flûte des Mornes CLIO Stéphanie JOSEPH-MONROSE Malick GEORGES Miguel PALMIS Yasmina RAMASSAMY Karen ZEZOT Tania-Elodie Présentent Lycée Joseph Pernock 97214 LE LORRAIN MARTINIQUE Professeur encadrant : Mme BURTZ-GILLE Barbara 1/29 La flûte des Mornes SOMMAIRE PETITE HISTOIRE… 2 LA FLUTE ET QUELQUES ARTISTES 3 INTRODUCTION 5 PARTIE A : Quelques notions indispensables … A1- Les ondes stationnaires dans un tuyau ouvert - fermé A2- Méthode artisanale de fabrication de la flûte des mornes A3-Analyse du son (hauteur, intensité, timbre) 6 7 7 PARTIE B : Premières expériences sur la tonalité B1- Détermination de la précision de nos mesures B2- Influence de la longueur B3- Influence du diamètre B4- Interprétation des résultats 9 10 13 15 PARTIE C : Expériences sur les accords C1- Un peu de solfège C2- Détermination de la position des trous C3- Influence de la taille du trou 16 17 19 PARTIE D : Nouvelles expériences sur la tonalité D1- Influence de la longueur D2- Influence du diamètre D3- Interprétation des résultats D4- Réalisation d'un abaque 21 22 23 23 CONCLUSION 28 BIBLIOGRAPHIE 29 2/29 La flûte des Mornes PETITE HISTOIRE DES ÉLÈVES DE TERMINALE S-SVT DU LYCEE DU LORRAIN (MARTINIQUE)… A la fin de l'année de première, nous avons sélectionné trois sujets parmis les sujets présentés en T.P.E. dans le but de participer aux Olympiades de Physique pendant notre année de terminale. Les élèves de la classe se sont alors répartis en trois groupes. Nous avons ainsi choisi de faire de cette participation aux Olympiades notre projet de classe et de profiter de ce voyage en métropole pour améliorer notre culture scientifique par la visite de musées et de laboratoires de recherche universitaires. Pour mener à bien ce projet, nous avons privilégié au début la partie financière. Une association a été créée afin d'être sponsorisée et ainsi faciliter la récolte de fonds. Nous avons mené plusieurs actions : marchés, kermesse, tombolas… Notre groupe a choisi de travailler sur la flûte des Mornes, le programme de spécialité physique – chimie incluant les ondes sonores nous permettant de bien comprendre la propagation des ondes sonores dans un tuyau. Les débuts de nos recherches ont été difficiles, il n'y a que très peu d'informations concernant la flûte en bambou dans la littérature. En effet, nous ne trouvions que des documents parlant des flûtes à bec, enfin des différentes flûtes mais pas de la flûte des Mornes. Par la suite, nous avons contacté un flûtier, c'est à dire un fabricant de flûtes des Mornes. Il nous a apporté de nombreuses informations, notamment sur le solfège et sur l'influence de la taille des trous sur la flûte, paramètre dont nous avions sous-estimé l'importance. Profitant de la semaine de la Science au Palais des Congrès de Madiana, toute la classe s’y est rendue pour exposer les différents sujets traités Cela nous a été très bénéfique dans la mesure où nous nous sommes exprimés devant un public inconnu, de tous niveaux et relativement important. Puisque nous étions la seule classe de terminale à participer au village des Sciences, nous avons été très médiatisés (radio, télévision). De plus, nous avons eu droit à la visite du Recteur de la Martinique, ainsi que celle du Préfet. Nous avons reçu beaucoup de soutien de la part des visiteurs, de notre lycée (élèves, enseignants et administratifs) et de notre entourage. Il faut dire que cette rencontre avec le public nous a donné des idées nouvelles et nous a incité à poursuivre notre étude et à multiplier nos expériences. Cet engagement dans le projet "Olympiades de physique", nous aura permis de renforcer l'esprit d'équipe, par le fait de travailler en groupe, d'apprendre à gérer notre temps et de stimuler notre esprit scientifique. Ce projet nous aura aussi permis de nous rendre compte de la complexité de la fabrication d'une flûte… Nous remercions vivement tous les élèves, tous nos professeurs et l'administration du lycée qui ont fait preuve d'une grande compréhension et d'une forte collaboration. Nous remercions particulièrement Meur FRANCOISE et Meur PARFAIT pour l'aide scientifique qu'ils nous ont apportée, M eur PIERRE-CHARLES pour la tombola et le logo de l'association, les commercants pour les dons de lots, M eur GENEVIÈVRE pour la sono lors de la kermesse et le micro indispensable lors de notre étude des sons, M me HECTOR pour le soutien moral et biensûr les sociétés CHANFLOR et ANTILLES LABO, le rectorat de Martinique et le conseil Régional pour leur soutien financier. 3/29 La flûte des Mornes LA FLUTE ET QUELQUES ARTISTES 1 La Flûte des Mornes est un instrument cher au cœur de nombreux artistes locaux. Voici quelques artistes qui en ont fait leur instrument fétiche tel que Eugène Mona, Dédé Saint-Prix, Max Cilla…. Eugène MONA Mona était l’un de ces grands musiciens Martiniquais, celui que nous appelions « le chanteur aux pieds nus ». Ce chanteur issu de terroir se distinguait dans la musique traditionnelle sous les sons magiques de sa flûte. Avec sa flûte il composa des compositions rythmées tel que « Bwa brillé », « Mongo vèa ». Aujourd’hui nous rendons tous hommage à Mona et à sa flûte des mornes originales qui nous captive beaucoup. Mèsi an chay misyé Mona (merci beaucoup monsieur Mona). Mona mô (Mona est mort) le 21 Septembre 1991. Bien que décédé, sa musique vit et ses succès l’immortalisent. C’est maintenant la légende la plus reconnue grâce à ses flûtes et à ses chansons dans lesquelles se racontaient sa vie, sa terre, sa misère et l’injustice avec une passion débordante. Max CILLA Il est le maître de la flûte traditionnelle, c’est le « Père de la flûte des Mornes ». Max Cilla, dans sa conscience de précurseur de la « toutoun’ bambou » s’aperçut que la flûte pouvait être le symbole des valeurs naturelles et culturelles. Dès le début de ses efforts pour restaurer cet instrument de musique des campagnes, il a eu l’idée de lui attribuer comme nom : La flûte des Mornes. Il fit de cette flûte un symbole vivant dont le souffle anime les énergies. Il a fait des recherches lui permettant de mettre au point une méthode de fabrication de ces flûtes dans toutes les tonalités. Cet auteur, compositeur, interprète, leader de groupe musical Max Cilla après trente ans de carrière offre une alliance harmonieuse de mélodies et de rythmes. 4/29 La flûte des Mornes Introduction La flûte des Mornes est un instrument de musique à vent, réalisé à partir d’un tube creux de bambou à embouchure fermée et percé de six trous. C’est dans nos Montagnes antillaises, appelées Mornes, qu’est née la flûte de bambou bien connue sur le nom de « Toutoun’ bambou ». Qu’est-ce qu’une flûte ? La flûte de mornes appartient à une famille d’instruments qui comprend les flûtes de Pan et les sifflets. Tous ces instruments sont creux et on en joue en soufflant dans un trou. Cela fait vibrer la colonne d’air contenue dans le tuyau, ce qui produit le son que l'on entend. Les premières flûtes On joue de la flûte dans le monde entier depuis la nuit des temps. Les premières ont sans doutes été fabriquées par accidents, à partir de morceaux de bambou ou d’os creux. On s’est aperçu qu’on pouvait jouer différentes notes en modifiant la longueur du tuyau et en y perçant des trous. De nombreux artistes se sont intéressés à cet instrument complexe contribuant ainsi à sa spécificité et à son évolution. Pour construire la tessiture d’un instrument de la famille des bois (étendue des sons qu'un instrument est capable de produire), plusieurs solutions sont possibles : - construire un tuyau par note dont la longueur est ajustée pour produire la hauteur désirée : c’est la solution retenue dans l’orgue et dans la flûte de pan ; - construire un tuyau de longueur variable. C’est le cas des flûtes « à coulisse » - enfin, la solution utilisée pour de nombreux instruments consiste à ouvrir successivement des trous latéraux depuis l’extrémité passive de l’instrument vers l’embouchure afin de monter la gamme, comme pour la flûte des Mornes… Outre ses qualités musicales, elle possède des caractéristiques qui suscitent un intérêt certain dans le domaine de la physique : - propagation des ondes sonores à travers un tube. - relation entre la fréquence de ses notes avec la longueur et le diamètre du tube. A partir de ces critères, une étude méthodologique a été réalisée montrant une modification des sons issus de la flûte. De cette expérience a été élaborée un abaque (de tel diamètre on aura une flûte en do, en ré, en sol etc.) et par la suite, nous avons tenté d'élaborer une méthode de fabrication de la flûte des Mornes parfaitement accordée. 5/29 La flûte des Mornes PARTIE A : Quelques notions indispensables … A1- Les ondes stationnaires dans un tuyau ouvert - fermé 2 Lorsqu'une onde incidente se propageant dans une colonne d'air parvient à l'une des ses extrémités (ouverte ou fermée), il apparaît une onde réfléchie de forme semblable mais inversée, qui se propage à la même vitesse, mais en sens contraire. Un point du milieu de propagation est sollicité à la fois par l'onde incidente et par l'onde réfléchie. La déformation qu'il subit, à chaque instant, est donc la superposition des deux déformations présentes en ce point : il en résulte la formation d'une onde stationnaire. Certains points (en particulier l'extrémité fermée du tuyau) ne subissent plus de vibration : ce sont les nœuds de vibrations. Ces points où l’amplitude de la perturbation est nulle, sont situés à la distance /2 les uns des autres. La zone comprise entre deux nœuds successifs est appelée fuseau. Le centre d’un fuseau est appelé ventre, c’est là où l’amplitude de la perturbation est maximale (en particulier l'extrémité ouverte du tuyau), et son amplitude est le double de celle de l'onde incidente, on parle alors de phénomène de résonance. Les ondes stationnaires ne peuvent s'établir que s'il existe une relation bien précise entre la longueur d'onde de la vibration et la longueur L de la colonne d'air. (Il est important de remarquer que, pour des raisons pratiques, les ondes représentées sur le schéma sont transversales, ce qui ne correspond en rien aux ondes longitudinales réellement présentes dans le tuyau.) L On remarque que k=1 L=¼ k=2 L=¾ k=3 L = + ¼ = 5 4 (2k 1) 4L L d'où 4 (2k - 1) v Or, on a f ce qui conduit à (2k 1)v fk (2k 1)f1 4L L’ensemble des fréquences propres forme une suite discontinue : il y a quantification des fréquences des modes propres de vibrations. Les fréquences des harmoniques sont des multiples de la fréquence du fondamental : f k=(2k-1)f 1 3 Dans ce cas, seuls les harmoniques de rang impair sont présents : f1 , f2 3f1 , f3 5f1 ,... 6/29 La flûte des Mornes L'excitation de la colonne d'air d'un tuyau sonore est provoquée par les vibrations au niveau de l'embouchure, celle-ci effectue alors des oscillations libres. La colonne d'air entre en résonance pour des fréquences qui donnent une onde stationnaire : elle effectue donc une sélection des fréquences d'excitation. Le son émis, dont la fréquence f1 est celle du fondamental ou harmonique de rang 1, est un son complexe correspondant à la superposition de vibrations sinusoïdales dont les fréquences sont celles des modes propres du tuyau. A2- Méthode artisanale de fabrication de la flûte des mornes Pour la construction de cet instrument en bambou typique de chez nous la méthode utilisée est simple : - on perce d’abord l’embouchure du coté fermée du bambou. - Il faut ensuite souffler dans ce trou afin de déterminer le registre de notre flûte. - Le dernier trou est placé du côté ouvert à 1/5 de la distance embouchure – bout de la flûte. Le deuxième trou de la flûte est placé à ½ de la distance séparant les deux autres trous. Les trous présents entre le deuxième trou et le dernier sont distants de 1/5 de la distance. La coupe du bambou se fera le jour de la pleine lune pour la résistance optimale des fibres de l’arbre. Il faut aussi savoir que si l’on veut un instrument de registre aigu il faudra choisir un tube au diamètre pas trop important et qui ne soit pas trop long, au contraire si vous voulez un instrument de registre grave, il vous faudra choisir un tube plus long et ayant un diamètre plus important. Dans ce document, on remarque que l’influence du diamètre paraît considérable alors qu'elle est totalement négligée dans notre cours de spécialité. A3-Analyse du son (hauteur, intensité, timbre) 2 Les notes de musique des instruments à vent correspondent donc aux modes de vibrations d’un tuyau dont la longueur et le diamètre interviennent de façon déterminante. Tous les sons simples, tels qu'une note de musique, peuvent être décrits de manière exhaustive par trois paramètres : la hauteur, l'intensité et le timbre. Ces trois critères correspondent respectivement à trois caractéristiques de l'onde qui sont sa fréquence, son amplitude et sa constitution harmonique. Pour analyser un son, la méthode la plus simple consiste à utiliser un micro, qui traduit en oscillations électriques les variations de pressions correspondant à l’onde sonore. Les nœuds de vibration des molécules d’air correspondent aux ventres de pression (maximum d’amplitude des oscillations électriques) et les ventres de vibration des molécules d’air aux nœuds de pression (minimum d’amplitude des oscillations électriques). S’il s’agit d’un son « parfaitement pur », avec une variation de pression sinusoïdale, on peut mesurer la période et par conséquent la fréquence. Mais en général, la courbe obtenue est plus compliquée qu'une sinusoïde ; dans ce cas il est nécessaire d’utiliser une analyse fréquentielle par décomposition de Fourier : 7/29 La flûte des Mornes Analyse fréquentielle d’un son On démontre que tout phénomène périodique de fréquence f peut se décomposer en une somme de sinusoïdes dont les fréquences respectives sont des multiples entiers de f : f, 2f, 3f, kf (k est entier). - f est appelé le fondamental (ou premier harmonique) ; il est associé à la période du signal. - 2f, 3f, …, kf sont appelés les harmoniques de rang 2, 3 … k. (selon le Théorème de Fourier). Hauteur et le timbre : La hauteur d’un son est la caractéristique qui le place sur l’échelle grave aiguë. Une note définie a toujours la même hauteur donnée par la valeur du fondamental. Mais d’un instrument à l’autre le timbre change. La richesse de ses harmoniques, qui permet de différencier les instruments utilisés, est appelée le timbre du son. la 3 joué à la flûte et au violon : ces deux signaux périodiques correspondent bien à la même note puisqu’ils ont la même période donc la même fréquence (hauteur). Analyses spectrales des deux sons précédents : ces deux spectres possèdent la même fréquence du fondamental mais sont obtenus à partir de notes jouées par deux instruments de timbre différent (nombre et amplitudes différents des harmoniques). Les harmoniques ne sont d’ailleurs pas la seule différence entre les sons obtenus en jouant la même note avec deux instruments différents. En effet, le son émis n’est pas d'emblée périodique. Au début de l’émission de la note, le son comporte des « transitoires » qui s’amortissent rapidement mais contribuent quand même à la sensation produite. C’est ce que l’on appelle « l’attaque », qui elle aussi varie d’un instrument à l’autre. Le timbre d’un son dépend donc de l’importance relative des différents harmoniques qui le composent et des phases d’attaque lors de l’établissement des vibrations et d'extinction lors de la diminution de l’intensité sonore. 8/29 La flûte des Mornes PARTIE B : Premières expériences sur la tonalité D'après la littérature, la hauteur d'un son issu d'un tuyau sonore dépend principalement de la longueur de ce tube ainsi que de son diamètre, bien que l'influence de celui-ci soit en général négligée. De plus, il est connu que lorsqu'on perce un trou dans un tuyau, sa longueur initiale est réduite et devient équivalente à celle d'un tube de longueur comprise entre l'embouchure et le trou. Dans la littérature, il n'existe à notre connaissance qu'une seule formule où le diamètre du tube essentiellement « le diamètre » intérieur près de l’embouchure est pris en considération. CAVAILLÉ-COLL4 proposait, en 1860, la formule empirique suivante pour un tuyau cylindrique ouvert à embouchure : f v 2(L avec 5 D) 3 f : fréquence du son émis (Hz) v : vitesse du son (m.s -1) L : longueur du tuyau sonore (m) D : diamètre intérieur du tuyau (m) Nous avons décidé de reprendre cette formule et de l'utiliser en vue de la réalisation d'un abaque. Celle-ci permettrait de savoir facilement et rapidement à quelle longueur couper un bambou pour fabriquer une flûte à telle ou telle tonalité ; la tonalité d'une flûte étant la note issue de la flûte lorsque tous les trous sont bouchés. Pour toute notre étude, nous adopterons le point de vue du physicien : seule importe la fréquence du son émis. L’état de la surface intérieure du tube ainsi que la nature du matériau qui le constitue ont une importance très grande dans le timbre du son mais ne devrait pas en affecter la hauteur. Cependant, nous avons alors choisi de réaliser notre étude à l'aide de tuyau en PVC pour nous affranchir des "imperfections" des bambous (indispensables pour obtenir des sons agréables) et limiter ainsi l'influence de paramètres non contrôlés. B1- Détermination de la précision de nos mesures Afin d’assurer la fiabilité de nos mesures nous avons réalisé le calcul d'incertitudes sur la mesure des fréquences. Matériel : Une flûte Le matériel nécessaire à l'acquisition et le traitement du son : Le logiciel GTI / Regressi Un module d’acquisition orphy GTI Un ordinateur Un amplificateur (générateur MATELCO 6255) Un micro dynamic-SHURE SM57 Protocole : Installer le matériel c'est-à-dire relier le générateur, orphy, l’ordinateur et le micro. Réaliser 30 acquisitions de la même note, Ré issu de la flûte en Do, en soufflant le plus régulièrement possible. Basculer les données vers Regressi. Le fichier obtenu permet de donner l'abscisse temporelle et l'ordonnée de chaque mesure effectuée ; le nombre d’échantillons est très largement suffisant pour pouvoir ensuite procéder à une analyse de Fourier correcte 9/29 La flûte des Mornes (critère de Shannon respecté). 5 REGRESSI offre de nombreuses options de calculs pour opérer la transformation de Fourier : fenêtre d'analyse rectangulaire classique, fenêtre de Hamming et transformée de Fourier rapide. Nous n'avons pas observé de différences significatives selon le choix de l'algorithme aussi nous avons utilisé celui de Hamming sélectionné par défaut. 3 Nous avons donc réalisé 30 mesures : les résultats sont dans les tableaux suivants (tableau Excel moyenne N°1 dans incertitude note fixe en annexe). somme moyenne racine moy variance écart type fi 1 1 1 1 1 2 2 3 4 6 8 30 597,0 24,43 146,5 12,10 ni 565,0 581,0 595,2 613,5 628,9 584,8 588,2 581,4 602,4 606,1 598,8 6 545 ni*fi 565,0 581,0 595,2 613,5 628,9 1 170 1 176 1 744 2 410 3 637 4 790 17 910 ni-moy - 32,01 - 16,01 - 1,81 16,49 31,89 - 12,21 - 8,81 - 15,61 5,39 9,09 1,79 - 21,85 Incertitude f= 4,513 Hz (ni-moy)² 1025 256,4 3,288 271,8 1017 149,2 77,67 243,8 29,02 82,57 3,192 3159 fi*(ni-moy)² 1 025 256,4 3,288 271,8 1 017 298,3 155,3 731,3 116,1 495,4 25,54 4395 Incertitude f/f = 0,838 L’intervalle de confiance, au niveau de confiance de 95%, est celui dans lequel la valeur cherchée t.σ a 95% de chances de se trouver. Dans ce cas, l’incertitude s’obtient avec la formule : Δf n où t est le coefficient de Student dépendant du nombre de mesures réalisées.6 2,042x12,10 Δf = 4,513 Hz 30 L’incertitude absolue sur f est donc f =5 Hz. La précision de la mesure est l'incertitude relative exprimée en pourcentage, soit : Δf 5 x 100 0,84 f 597 soit Δf 0,9% f B2- Influence de la longueur Nous avons ensuite réalisé une expérience sur l’influence de la longueur du tuyau sonore, nous avons fabriqué une longue flûte de 64 cm à l'aide d'un tuyau en PVC de diamètre 2,8 ± 0,1 cm dans lequel nous avons percé 15 trous de même diamètre et à peu près équidistants. La "flûte" prête, nous avons réalisé l’acquisition du son issu pour chacun des trous en bouchant systématiquement les trous précédents (côté embouchure) et mesuré la hauteur du son émis. 10/29 La flûte des Mornes a La formule proposée par Cavaillé-Coll est du type f bL cD 1 bL cD 1 b c L D soit d'où f a a f a L'expérience menée est à D constant ce qui implique une représentation de de coefficient directeur égal à b c et à une ordonnée à l'origine de D . a a Nous avons déterminé l'incertitude sur relatives s’additionnent10 : 1 f( L) linéaire f 1 , sachant que pour un quotient les incertitudes f Δ(1/f) Δ1 Δf 0,9% (1/f) 1 f Δ(1/f) est donc de 0,9%. 1/f L’ensemble des résultats obtenus est donné dans les tableaux ci-dessous : L’incertitude relative sur L(cm) 16,5 18,8 21,0 23,1 25,3 27,4 29,7 31,8 f(Hz) 505 478 456 427 416 381 378 369 1/f(ms) 1,98 2,09 2,19 2,34 2,40 2,62 2,64 2,71 L(cm) 36,0 38,2 40,5 42,4 46,6 48,9 51,0 64,0 f(Hz) 356 331 314 261 284 257 239 228 1/f(ms) 2,81 3,08 3,18 3,82 3,52 3,88 4,18 4,38 Nous avons choisi d'exploiter les résultats à la main (pour acquérir de nouvelles aptitudes). Afin d’accéder à la pente moyenne, nous avons tracé une droite ayant une pente maximale et une autre ayant une pente minimale, droites extrêmes définies à l'aide des carrés d'incertitudes. 10 Nous avons ensuite calculé la pente moyenne et sa précision, puis l’ordonnée à l'origine moyenne et sa précision : 4,25 - 2,75 P1 5,45 .10 2 ms.cm 1 5,45 .10 3 s.m 1 57,5 - 30,0 4,10 - 2,50 P2 5,16.10 -2 ms.cm1 5,16.10 3 s.m 1 57,5 - 26,5 P P 5,45 5,16 Pmoy 1 2 .10 3 5,30 .10 3 s.m 1 2 2 P P 5,45 5,16 et P 1 2 .10 3 2.10 4 s.m 1 2 2 O1 = 1,10 ms = 1,10.10-3 s O2 = 1,15 ms = 1,15.10-3 s L'équation de la droite obtenue est alors : 1,10 1,15 Om .10 3 1,12.10 3 s 2 1,15 1,10 ΔO .10 3 6.10 -5 s 2 1 (5,3 0,2).10 3 L (1,12 0,06).10 3 f 11/29 La flûte des Mornes b (5,3 0,2).10 3 s.m1 a c (1,12 0,06).10 3 s D a 12/29 La flûte des Mornes B3- Influence du diamètre Nous avons ensuite réalisé une expérience sur l’influence du diamètre, nous avons fabriqué six flûtes à l'aide de tuyaux en PVC de diamètre variants entre 4,4 et 1,4 cm ± 0,1 cm et mesuré la hauteur du son émis pour une longueur de 30,3 ± 0,1 cm (note obtenue sans boucher de trou). Les résultats sont donnés dans le tableau ci-dessous. D(cm) 4,4 3,6 2,8 2,3 1,8 1,4 f(Hz) 320 421 456 490 602 675 1/f(ms) 3,12 2,38 2,19 2,04 1,66 1,48 La formule utilisée est toujours 1 b c L D f a a L'expérience étant maintenant menée à L constant, la représentation de 1 f(D) sera aussi f c b et à une ordonnée à l'origine de L. a a L'exploitation des mesures a été réalisée comme précédemment : linéaire de coefficient directeur égal à 3,0 - 1,9 5,2.10 1 ms.cm1 5,2.10 2 s.m 1 4,15 - 2,00 3,0 - 1,8 P1 5,6.10 1 ms.cm1 5,6.10 2 s .m 1 3,92 - 1,80 P2 P P2 5,6 5,2 Pmoy 1 .10 2 5,4.10 2 s.m 1 2 2 O1 = 8,60.10 -1 ms = 8,60.10-4 s O2 = 7,80.10 -1 ms = 7,80.10-4 s L'équation de la droite obtenue est alors : P P 5,6 5,2 P 1 2 .10 2 2.10 3 s.m 1 2 2 8,60 7,80 Om .10 4 8,20.10 4 s 2 8,6 7,8 ΔO .10 4 4.10-6 s 2 1 (5,4 0,2).10 2D (8,20 0,04).10 3 f c a b 2 1 (5,4 0,2).10 s.m L a (8,20 0,04).10 4 s La courbe obtenue est donnée page suivante. 13/29 La flûte des Mornes 14/29 La flûte des Mornes B4- Interprétation des résultats Nous avons alors cherché à vérifier la corrélation entre les deux relations précédentes en utilisant les deux couples de constantes obtenus : b (5,3 0,2).10 3 s.m1 a c (1,12 0,06).10 3 s D a b (8,20 0,04).10 4 s.m 1 L a c (5,4 0,2).10 2 s a Nous devons alors retrouver, par le calcul, les valeurs expérimentales de L = 30,3 0,1 cm et de D = 2,8 0,1 cm. b L 8,20.10 4 Lcal a 0,15 m 15 cm b 5,3.10 3 a c D 1,12 .10 3 Dcal a 0, 021 m 2,1 cm c 5,4.10 2 a Les valeurs de D cal et de Lcal obtenues sont très différentes de celles utilisées lors de l'expérience : Ecart relatif sur L Ecart relatif sur D Lexp Lcal Lexp Dexp Dcal Dexp 30,3 15 30,3 2,8 1,4 2,8 50 % 25% Ces résultats sont peu encourageants, les écarts obtenus sont très importants. Nous ne pouvons pas valider le modèle. Nous avons alors décidé de poursuivre l'étude des accords de la flûte et de revenir sur ce point par la suite. 15/29 La flûte des Mornes PARTIE C : Expériences sur les accords C1- Un peu de solfège 2, 11 Une note isolée jouée par un instrument de musique même désaccordé n’a pas en soi de caractère agréable ou désagréable. En revanche, certaines combinaisons de sons produisent un effet plus agréable que d’autres. Les musiciens ont défini des gammes pour disposer d’un ensemble de sons, les notes s’accordant les unes avec les autres. L’accord entre deux notes se caractérise par le rapport de leurs fréquences appelées intervalles. Deux notes dont les fréquences sont dans le rapport 2/1 s’accordent toujours bien ; cette relation semble reconnue dans toutes les cultures. En revanche le nombre de degré intermédiaire défini entre ces deux notes peut varier. En Occident, a été progressivement adopté un système à sept degrés dit diatoniques. La première et la huitième d’un ensemble quelconque de notes successives sont alors à l’intervalle 2/1 appelées pour cette raison octave. La gamme dite tempérée subdivise l’octave en douze degrés chromatiques (douze intervalles égaux) englobant les sept degrés diatoniques. L’intervalle entre les degrés chromatiques successifs, appelé demi-ton est donc égal à la racine douzième de deux (21/12). Les degrés diatoniques successifs sont séparés soit par un ton (21/6), soit par un demi-ton. Les gammes majeures sont constituées de 8 notes dont les écarts suivent le schéma suivant : 1 ton, 1 ton, 1 demi ton, 1 ton, 1 ton, 1 ton, 1 demi-ton. Exemples 1 1 ½ 1 1 1 ½ Do Majeur Do Ré Mi Fa Sol La Si Do Ré Majeur Ré Mi Fa dièse Sol La Si Do dièse Ré La Majeur La Si Do dièse Ré Mi Fa dièse Sol dièse La La gamme de Do Majeur sert de modèle à toutes les gammes. Elle ne comporte aucune altération (Dièse ou bémol) essentielle. On remarque que les demi-tons naturels sont placés sur les degrés exigeant des écarts d’un demi-ton. Pour toutes les autres gammes majeures, des altérations sont nécessaires pour respecter l’ordre des tons et demitons. La tonalité de la flûte des mornes définit la gamme diatonique majeure qu'elle peut produire. Exemple de gamme en Do majeur Nous avons acheté deux flûtes des mornes accordées dans un magasin de musique pour pouvoir observer quantitativement les différentes notes et la position des trous (tonalités do et sol). Nous nous sommes rendu compte alors que la disposition des trous était pratiquement régulière bien qu'il y ait des tons et des demi-tons. De plus les différents trous n'ont pas tous la même taille. Nous nous sommes trouvés devant de nombreuses questions sans réponse, aussi nous avons pris contact avec Monsieur PARFAIT, fabricant de flûte des mornes au Lamentin. 16/29 La flûte des Mornes Il nous a montré comment placer les doigts pour jouer une gamme complète sur la flûte des mornes. Il est évident que la note la plus grave correspond à la longueur de tuyau maximale, l'ouverture progressive des trous permettant d'élever la fréquence pour monter dans la gamme. Les deux dernières notes (si et do) sont néanmoins surprenantes : pourquoi obtiendrait-on deux notes n'ayant pas la même fréquence alors que dans les deux cas, le premier trou ouvert "réduit" le tuyau aux mêmes dimensions ? Le fait de boucher les trous dans la partie "coupée" changerait-il la fréquence ? Cette observation rend inutiles voire non fondées les manipulations réalisées précédemment pour étudier l'influence du diamètre et de la longueur du tuyau… La tessiture d'une flûte des mornes, comme pour la plupart des instruments de la famille des bois à trous latéraux, n'est pas limitée à une seule gamme.7, 8 Ces instruments font presque toujours appel à plusieurs régimes d’oscillation du tuyau : une fois tous les trous latéraux ouverts pour monter une gamme sur le premier régime, le musicien continue sa gamme ascendante sur le second régime en refermant tous les trous puis en les ouvrant un à un. Il obtient le second régime en modifiant les paramètres d’embouchures. Cela signifie que pour un même couple longueur du tuyau L et diamètre D, on peut obtenir plusieures fréquences séparées d'un octave. C2- Détermination de la position des trous Nous avons repris la méthode de fabrication artisanale de la flûte des mornes et nous avons calculé le rapport des fréquences entre deux notes successives. Le rapport entre la fréquence f d'une note et la fréquence f' de la note supérieure doit être égale à un ton ou à un demi - ton. v D'après la loi usuelle de Bernouilli8 pour un tuyau ouvert - fermé f1 , on a 4L f1' L . f1 L' Ce rapport vaut : pour la tonalité et le premier trou : f11 L 5 1,25 2 1 /6 0 4 L f1 4 5 17/29 La flûte des Mornes 4L 10 1 /6 Pour le premier et le second trou : 1 5 1,111 2 18 L 9 f1 25 f1 2 Pour le second et le troisième trou : f13 f13 18L 9 1/ 12 25 1,125 2 16L 8 25 Par la méthode artisanale de fabrication de la flûte des mornes trouvée dans la littérature, nous n'obtenons pas les rapports attendus ( 21 / 12 ou 21 / 6 ). De plus, il est intéressant de constater que ces rapports de distances embouchure-trou ouvert de deux notes consécutives, ne conduisent pas non plus aux résultats attendus lorsqu'on utilise les flûtes achetées "accordées". Aussi, plusieurs possibilités sont à envisager : le rapport des fréquences n'est pas équivalent au rapport des longueurs, c'est à dire que les lois de Bernouilli ne s'appliquent pas dans ce cas, la longueur effective du tuyau ne correspond pas à la distance embouchuretrou ouvert, la flûte étudiée n'est pas accordée, Nous avons donc entrepris de vérifier les notes de la flûte en do, les accords se sont avérés presque parfaits… Les résultats obtenus sont regroupés ci-dessous : NOTE DO 4 RE MI FA SOL LA SI fi (Hz) 521 595 658 694 760 848 961 f i/fi-1 1,14 1,11 1,05 1,10 1,12 1,13 1 ton 1 ton 1/2 ton 1 ton 1 ton 1 ton DO 5 1031 Produit : 1,07 2,0 1/2 ton = 1 octave DO 5 RE MI FA SOL 1031 1160 1280 1351 1500 1,13 1,10 1,06 1,11 1 ton 1 ton 1/2 ton 1 ton Nous avons demandé à Monsieur PARFAIT sur quel paramètre il jouait pour pouvoir accorder les flûtes sans savoir avec précision la position des trous. Il nous a expliqué qu'il était obligé de faire des trous régulièrement espacés pour permettre au joueur de positionner ses doigts aisément. "Aussi, il suffit de percer un petit trou dans le corps de la flûte puis de l'agrandir progressivement par tâtonnement : plus le trou sera grand, plus la fréquence du son émis sera élevée. Mais attention, si la fréquence du son émis est trop élevée, la flûte est gâchée !" nous a-t-il précisé. 18/29 La flûte des Mornes Le fabricant peut donc opérer un compromis entre position et diamètre relatif du trou. Cependant, la possibilité d’ouvrir un trou de diamètre plus petit en le plaçant plus proche de l’embouchure se paie au niveau des rapports de fréquence entre les divers régimes du tuyau. Ceci influencera donc la justesse de l’instrument entre ses différents régimes. 7, 9 C3- Influence de la taille du trou L'étude envisagée repose sur deux documents issus de la littérature. Sur un premier document,7 il est écrit que le positionnement des trous « de note » détermine la justesse de l’instrument à l’intérieur d’un même régime. Le trou latéral, lorsqu’il est ouvert, se comporte approximativement comme une extrémité ouverte du tuyau à condition que son diamètre soit voisin de celui du tuyau. Si son diamètre est plus petit, il convient de placer le trou plus près de l’embouchure afin d’obtenir la même hauteur de note. Cette affirmation est tout à fait en accord avec les observations de Monsieur PARFAIT. Pour pouvoir accéder réellement à la longueur du tuyau, nous avons mis en œuvre une expérience destinée à déterminer la taille minimale du trou (pour un diamètre donné) lui permettant de se comporter comme une extrémité ouverte du tuyau. Matériel : un tuyau de longueur L et de diamètre D 1 perceuse avec des mèches de diamètre différent (dn variant de 4 mm à 10 mm). Le matériel nécessaire à l'acquisition et au traitement du son. Protocole : Fabriquer deux flûtes de tailles différentes à l'aide du tuyau. Mesurer la fréquence f 0 du son issu de la flûte la plus courte. Percer un trou dans la seconde flûte (à l'aide de la plus petite mèche) de manière à ce que la distance embouchure-trou soit exactement égal à la longueur de la flûte courte. Mesurer la fréquence f n du son issu de cette flûte sans boucher le trou. Renouveler l'expérience en agrandissant le trou à l'aide des mèches de diamètre supérieur jusqu'à l'obtention de la fréquence f 0. Renouveler l'expérience avec un tuyau de diamètre différent pour comparer les résultats. Un autre document9 a particulièrement attiré notre attention. Il est écrit qu'un trou latéral réduit la longueur effective du tube. Sur ce diagramme schématique, la longueur réelle du tube est indiquée en noir, tandis que la longueur effective (tube de droite non percé) varie en fonction de la taille du trou. 19/29 La flûte des Mornes Nous avons alors envisagé une manipulation nous permettant d'observer ce type d'évolution. Matériel : deux tuyaux de longueur L = 63 0,1 cm et de diamètres D = 2,8 0,1 cm et 3,6 0,1 cm 1 perceuse avec des mèches de diamètre différent (dn variant de 4 mm à 10 mm). Le matériel nécessaire à l'acquisition et au traitement du son. Protocole : Fabriquer une flûte à l'aide d'un tuyau. Mesurer la fréquence f 0 du son obtenu avant de percer le trou Percer un trou dans la flûte à 31,5 0,1 cm de l'embouchure avec la plus petite mèche (4 mm) puis faire l’acquisition du son issu du tuyau sans boucher le trou. Renouveler l'expérience en agrandissant le trou à l'aide des mèches de diamètre supérieur. Mesurer les valeurs de fréquence f n pour chaque mèche utilisée. Renouveler l'expérience avec un tuyau de diamètre différent pour comparer les résultats. Des mesures ont été effectuées mais leur exploitation n'étant pas terminée, nous ne présenterons les résultats qu'ultérieurement. Parallèlement, aux vues des connaissances acquises dans cette partie, nous avons décidé de reconsidérer le mode opératoire suivi lors de l'étude de l'influence de la longueur et du diamètre sur la tonalité de la flûte (partie B2) : la présence de trou le long du tuyau et la taille des trous utilisés influant de manière non négligeable. Il est donc nécessaire de recommencer les mesures en coupant les tuyaux plutôt qu'en modifiant la longueur à l'aide de trou. 20/29 La flûte des Mornes PARTIE D : Nouvelles expériences sur la tonalité 1- Influence de la longueur Nous avons de nouveau réalisé une expérience sur l’influence de la longueur du tuyau sonore, mais cette fois ci, nous avons pris soin de couper progressivement le tuyau en PVC de façon à mesurer à chaque fois la fréquence d'un tube sans trou. Nous avons effectué une série de mesures à l'aide d'un tube de 100 cm de long que nous avons coupé tous les 5 cm. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau ci-dessous (voir fichier Régressi dans les annexes) : Tube de 2,3 0,1 cm de diamètre L(cm) 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 f(Hz) 1050 943 820 746 676 617 559 526 485 461 429 397 376 360 341 330 1/f(ms) 0,95 1,06 1,22 1,34 1,48 1,62 1,79 1,90 2,06 2,17 2,33 2,52 2,66 2,78 2,93 3,03 Pour des raisons pratiques (gain de temps en particulier mais aussi pour se familiariser avec ce logiciel utilisé en TP), nous avons choisi cette fois-ci, de réaliser le tracé et la modélisation des courbes à l'aide du logiciel Régressi. a 1 b c La formule proposée est toujours celle de Cavaillé-Coll : f soit L D bL cD f a a Comme précédemment, la modélisation de la représentation de directeur b c et à l'ordonnée à l'origine D . a a 1 f(L) conduit au coefficient f L'expérience avec un tube de diamètre D = 2,3 0,1 cm et de longueur L variable conduit à 1 l'équation de droite suivante : (28,4 0,5).10 4 L (213 32).10 3 f b Soit (28,4 0,5).10 4 s.m 1 a c (213 32).10 6 s D a 21/29 La flûte des Mornes 2- Influence du diamètre Nous avons recommencé l'étude sur l’influence du diamètre du tuyau sonore en utilisant une batterie de tuyau en PVC de longueur 20,7 0,1 cm sans trou. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau ci-dessous (voir fichier Régressi dans les annexes) : Tube de 20,7 0,1 cm de long D(cm) 4,4 3,6 2,8 2,3 1,8 1,4 f(Hz) 813 985 1080 1290 1360 1450 1/f(ms) 1,23 1,01 0,93 0,77 0,74 0,69 Découpe des différents tuyaux Contrôle qualité !! 22/29 La flûte des Mornes Comme précédemment, la modélisation de la représentation de directeur c b et à l'ordonnée à l'origine L . a a 1 f(D) conduit au coefficient f L'expérience avec un tube de longueur L = 20,7 0,1 cm et de diamètre D variable conduit à 1 (179 42).10 4 D (0,41 0.12 ).10 3 f c (179 42).104 s.m 1 a b (0,41 0.12).10 3 s L a L'équation de droite suivante : Soit 3- Interprétation des résultats Nous avons à nouveau cherché à vérifier la corrélation entre les deux relations obtenues en utilisant les deux couples de constantes : b (28,4 0,5).10 4 s.m 1 a c 6 (213 32).10 s D a (179 42).10 4 s.m 1 c a b (0,41 0.12).10 3 s L a 23/29 La flûte des Mornes Nous devons retrouver, par le calcul, les valeurs expérimentales de L = 20,7 0,1 cm et de D = 2,3 0,1 cm. b L 0, 41.10 3 Lcal a 0,14 m 14 cm b 28, 4.10 4 a c D 213.10 6 Dcal a 0, 012m 1,2cm c 179 .10 4 a Les valeurs de D cal et de Lcal obtenues sont très différentes de celles utilisées lors de l'expérience : Ecart relatif sur L Ecart relatif sur D Lexp Lcal Lexp Dexp Dcal Dexp 20,7 14 20,7 32% 2,3 1,2 48 % 2,2 Les résultats ne sont pas beaucoup plus concluants que précédemment. Le modèle proposé ne semble pas s'adapter à notre étude. Le but de notre travail étant de réaliser un abaque, nous avons tout de même soumis ces résultats à Monsieur Fred FRANCOISE, notre professeur de mathématiques. 4- Réalisation d'un abaque Monsieur Fred FRANCOISE s'est empressé de nous créer un programme permettant de tracer un abaque. Après plusieurs essais infructueux et sans doute beaucoup de réflexion, il nous a fait par de ses conclusions : 1 b c Soit la formule L D peut modéliser le phénomène, mais il y a des erreurs f a a c lors de l'estimation de (mesures erronées, erreurs de calcul,…) a 1 Soit il n'y a pas linéarité en D et auquel cas il aurait fallu plutôt chercher sous la f 1 b forme L (D) , où est une fonction à approcher empiriquement. f a On pourrait supposer une fonction (D) du type (D) kD² . En effet, ce n'est peut être pas le diamètre du tube qui entre en jeu mais la section du tube. Plus le diamètre est grand, plus la surface est grande et plus l'énergie transportée par l'onde par unité de surface diminue. Or cette section n'est pas proportionnelle à D mais à D². Nous allons considérer correctes les mesures réalisées lors de la seconde série d'expériences. Nous ne pensons pas pouvoir améliorer ces résultats et nous ne décelons à ce stade aucune erreur de calcul. Nous nous sommes alors concentrés sur la nouvelle relation qui de plus, semble tout à fait pertinente. a 1 b c L D² La formule proposée est maintenant celle de FRANCOISE : f soit bL cD² f a a 24/29 La flûte des Mornes 1 f(L) conduit comme précédemment au coefficient f b c directeur mais aussi à l'ordonnée à l'origine D² . a a 1 Quant à la modélisation de la représentation de f(D²) , elle conduit au coefficient directeur f c b et à l'ordonnée à l'origine L . a a La modélisation de la représentation de Les résultats de l'expérience avec le tube de longueur L = 20,7 0,1 cm et de diamètre D variable conduisent à une nouvelle droite. La modélisation sur regressi donne l'équation suivante : 1 (30,7 5,7).10 2 D² (637 59).10 3 f Soit c (30,7 5,7).10 2 s.m2 a b (637 59).106 s L a Nous reprenons ensuite les résultats de l'expérience avec le tube de diamètre D = 2,3 0,1 cm et de longueur L variable conduisant à l'équation de droite suivante : 1 (28,4 0,5).10 4 L (213 32).10 3 f b Soit (28,4 0,5).10 4 s.m 1 a c 6 (213 32).10 s D² a 25/29 La flûte des Mornes Nous devons retrouver, par le calcul, les valeurs expérimentales de L = 20,7 0,1 cm et de D = 2,3 0,1 cm. 637.10 6 Lcal 0,22 m 22cm 28, 4.10 4 213.10 6 Dcal² 6,94.10 4 m² soit 30,7.10 2 Ecart relatif sur L Ecart relatif sur D Lexp Lcal Lexp Dexp Dcal Dexp Dcal 2,6cm 20,7 22 6% 20,7 2,3 2,6 13% 2,2 Les résultats sont bien plus engageants que précédemment. Le modèle proposé semble être bien plus adapté. Monsieur FRANCOISE a alors réalisé l'abaque définitif en utilisant cette relation. 26/29 La flûte des Mornes ABAQUE 27/29 La flûte des Mornes Conclusion Lors de notre étude de la flûte des Mornes, nous avons mis en avant des paramètres qui influaient sur la tonalité de la flûte, tel le diamètre et la longueur. Nous avons réalisé une étude méthodologique de l'influence de ces paramètres sur la fréquence du son issu d'un tuyau sonore ouvert à une de ses extrémités. A l'aide des résultats obtenus au cours de nos expériences, nous avons proposé un nouveau modèle reliant la fréquence, la longueur du tuyau et son diamètre intérieur. Modèle qui nous a permis d'élaborer un abaque permettant de prévoir la taille du bambou selon son diamètre pour une tonalité donnée. Parallèlement, nous nous sommes interesséss à la position des trous latéraux permettant de jouer les différents accords. Mais des incohérences dans nos observations, nous ont permis de découvrir des facteurs plus complexes dont nous avons pu obtenir quelques informations dans la littérature, en particulier l'influence de la taille du trou. Nous n'avons pas encore pu établir quantitativement les liens entre la fréquence du son, la position et la taille du trou ; des interactions encore plus complexes entre les différents trous et le jet d'air propulsé par l'embouchure étant à considérer. Cette question est toujours d'actualité… Enfin, ce travail nous aura été très utile pour mieux appréhender le traitement des données expérimentales en travaux pratiques, lors des futures épreuves expérimentales et lors de l'écrit du baccalauréat, en particulier par le tracé de courbe, les calculs d'écarts relatifs et de précisions des mesures. "Tous ces travaux éprouvants mais amusants ont débouché à des résultats tant attendus dans un grand ouf de soulagement du groupe (professeur et élèves) …" (Miguel, un futur chercheur ??) 28/29 La flûte des Mornes BIBLIOGRAPHIE Ouvrages et sites internet référencés : 1- http://www.hello-caribbean.com/hello22/mona.htm, http://www.afrik.com/musik/artiste.php?id_artiste=857 2- Manuels scolaires de physique - chimie TS, enseignement de spécialité, Microméga HATIER, 2002 ; enseignement de spécialité, Collection Durandeau - Durupthy, HACHETTE Education, 2002 ; enseignement de spécialité , Collection Parisi, BELIN, 2002. 3- Guy BOUYRIE, Jeux d'orgues dans le Bulletin de L'Union des Physiciens, N°849, décembre 2002. 4- http://perso.wanadoo.fr/organ-au-logis/Pages/CavailleTuyau.htm 5- http://www.corsaire.org/consulting/422.html 6- http://www.ac-creteil.fr/physique/DOCGRISP/incertitude/incertitudemes.htm 7- Benoît FABRE, Les bois : Résonateurs, JPPIM, Novembre 2000. 8- http://perso.wanadoo.fr/organ-au-logis/Pages/Loituyau.htm 9- Arthur BENADE, Les bois dans les instruments de l'orchestre, Bibliothèque pour la science diffusion Belin, 1995. 10- Florence DAUMARIE, Pascal GRIESMAR, Solange SALZARD, Florilège de chimie pratique, collection "Enseignement des sciences, Hermann, 2002. 11- http://etiop.free.fr/gammes.htm#Les%20notes%20et%20les%20rapports, http://www.nicedays.net/site/Musique/Solfege/Gammes.html Ouvrages et sites consultés non référencés : Chérif ZANANIRI, musique et physique , collection "La physique pour tous", Ellipse, 2OO2. http://www.inrp.fr/Acces/JIPSP/phymus/m_bibli/caillaud/biblioca.htm#SITES%20SUR http://villemin.gerard.free.fr/CultureG/MusNote.htm#gamme http://www.nicedays.net/IMG/pdf/book.pdf 29/29