diplome national du brevet
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Examen : Bac séries L et ES Epreuve : Histoire Consultez aussi le sujet de l’épreuve sur France-examen.com ANALYSE DU SUJET La guerre froide fait partie des sujets incontournables, qui tombent quasiment chaque année, d’ordinaire plutôt en composition. Elle constitue l’essentiel de la 1ère partie du programme, “Le monde depuis 1945”, en terminale ES/L sur “Les relations internationales depuis 1945”. La difficulté réside simplement dans le fait que le sujet ne propose pas une étude générale sur toute la période de l’affrontement Est-ouest (1947-1991), ni même sur une de ses grandes phases (par exemple l’apogée des tensions de 1947 à 1962, la détente de 1962 à 1975 ou la guerre fraîche de 1975 à 1985). Il questionne simplement la fin de la guerre froide, sans proposer de bornes chronologiques qui plus est. Vos connaissances et les documents doivent vous permettre d’y remédier mais attention : les documents suggèrent la période 1987-1991 (du traité de Washington à la chute de l’URSS) alors que vos cours proposeront sans doute le découpage 1985 (arrivée de Gorbatchev au pouvoir)-1991. La problématique est donnée par le sujet : “Comment se termine la guerre froide ?”. Il s’agit de décrire mais aussi d’expliquer comment la logique des blocs, opérante pendant 40 ans, va se trouver remise en cause et même disparaître en l’espace de quatre petites années. Attention : les questions de la 1ère partie vous serviront de pense-bête pour la 2ème partie (réponse organisée) mais votre mini-composition doit aussi et surtout s’appuyer sur des connaissances personnelles précises, faute de quoi votre note chutera rapidement. Le correcteur est souvent las de lire des copies répétitives et des 2èmes parties qui tentent juste de masquer l’absence d’apprentissage du cours. Autrement dit, les documents n’apportent pas toutes les informations permettant de répondre à la problématique : ici, en l’occurrence, ils font la part belle à l’action de Gorbatchev mais laissent dans l’ombre la politique des États-Unis de Reagan et Bush Senior, de même que la dissidence et les contestations en Europe de l’Est. © France-Examen – 2011 Tous droits réservés – Reproduction sur support électronique interdite 1/5 Examen : Bac séries L et ES Epreuve : Histoire Consultez aussi le sujet de l’épreuve sur France-examen.com RÉPONSE AUX QUESTIONS 1. Dans les doc.3 et 5, Gorbatchev évoque les deux caractéristiques majeures de la guerre froide : Elle est basée sur la dissuasion nucléaire entre les deux superpuissances que sont les États-Unis et l’URSS (car “il n’y aurait ni vainqueur ni vaincu dans un conflit nucléaire généralisé”), qui se livrent à une “course aux armements” (“militarisation à outrance”). Elle est de nature idéologique : il est question d’”intolérance” entre communisme d’un côté (modèle soviétique), et capitalisme et démocratie libérale de l’autre (modèle américain) ; les pays de chaque camp doivent “calquer leur vie” sur les États-Unis et l’URSS. 2. La fin des années 1980 marque un tournant dans des relations internationales jusque-là organisées par la logique des blocs : le document 2 est un extrait du traité de Washington de 1987 signé par Reagan et Gorbatchev, qui est historique : c’est le 1er traité de désarmement entre les deux Supergrands et il concerne les euromissiles (SS 20 soviétiques, Pershing de l’OTAN), qui avaient provoqué une véritable crise en Europe entre 1977 et 1983 ; le document 4 est une caricature qui relate la chute du mur de Berlin (symbole de la guerre froide) dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, ce qui est le prélude à l’effondrement du communisme en Europe de l’Est ; cela marque la victoire idéologique du bloc occidental ( “Ich bin ein Berliner” est une référence au discours de JFK en 1963 qui condamnait le “mur de la honte” et y voyait déjà un aveu d’impuissance de l’URSS face à des citoyens est-allemands qui “votaient avec leurs pieds” et préféraient fuir en RFA). © France-Examen – 2011 Tous droits réservés – Reproduction sur support électronique interdite 2/5 Examen : Bac séries L et ES Epreuve : Histoire Consultez aussi le sujet de l’épreuve sur France-examen.com 3. Les trois documents permettent de comprendre la politique menée par Gorbatchev à la tête de l’URSS pour apaiser les tensions avec « l’adversaire » américain. Il mentionne d’abord le danger pour l’humanité que représenterait une guerre nucléaire et prône donc la négociation dans ce domaine afin d’arriver à des accords de désarmement et le doc.1 montre bien la “militarisation à outrance”, “insensée”. L’URSS apparaît même plus militarisée que les États-Unis (ogives nucléaires, nombre de soldats). Elle consacre ainsi une part deux fois plus grande de son PNB aux dépenses militaires (12% contre 6%), même si les chiffres absolus sont quasiment identiques. Le deuxième point découle aussi de ce constat : l’URSS n’est plus capable de “supporter ce fardeau” et cela empêche des réformes économiques pourtant nécessaires pour ce pays. Là encore le doc.1 est précieux car il montre le fossé économique qui s’est creusé : les richesses créées et le niveau de vie aux Etats-Unis sont plus du double de ceux de l’URSS. 4. L’URSS exerçait jusqu’à l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir un contrôle sur les “démocraties populaires” d’Europe de l’Est, qui était devenues ses “pays satellites”. Les contestations en Hongrie (Budapest 1956) ou en Tchécoslovaquie (Printemps de Prague en 1968) avaient été réprimées par les chars soviétiques. Brejnev avait alors parlé de “souveraineté limitée” pour ces pays, qui ne devaient pas tenter de sortir du modèle communiste, par exemple en instaurant un pluralisme politique. Changement de cap avec Gorbatchev, qui met fin à cette doctrine Brejnev puisqu’il annonce : “Une nation peut choisir la capitalisme ou le socialisme. C’est son droit souverain” (doc.3). Il dit également dans son discours sur le chute de l’URSS (doc.5) : “Nous avons renoncé à l’ingérence dans les affaires d’autrui, à l’utilisation des forces armées en dehors du pays”. Le résultat est clair (doc.4) : cela permet la chute du mur de Berlin puisque l’URSS renonce à intervenir militairement en RDA, comme elle s’était déjà abstenue pour la Pologne ou la Hongrie quelques mois plus tôt, toujours en 1989. © France-Examen – 2011 Tous droits réservés – Reproduction sur support électronique interdite 3/5 Examen : Bac séries L et ES Epreuve : Histoire Consultez aussi le sujet de l’épreuve sur France-examen.com RÉPONSE ORGANISÉE Le plan chronologique paraît difficile sur une période aussi courte. Par ailleurs, il ne faut négliger ni l’attitude des États-Unis, ni celle des pays de l’Est dans le processus, sur lesquelles les documents font largement l’impasse. En introduction, vous prendrez soin de donner une définition précise de la guerre froide et de rappeler ses grandes phases, en tout cas au moins la “guerre fraîche” (1975-1985), qui a marqué un regain des tensions avec la stratégie à nouveau offensive des États-Unis sous Reagan (“America is back”). Ensuite, vous pouvez adopter le plan suivant : I. Une nouvelle atmosphère internationale dès 1985 Vous parlerez ici du changement politique et stratégique venu de l’URSS avec Gorbatchev, et de ses causes. Vous pourrez mentionner (en plus des informations des documents) l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986, qui a marqué une prise de conscience pour lui (dangers du nucléaire et même “irrationalité” selon le doc.3, désorganisation et fragilités socio-économiques de l’URSS). Vous en profiterez pour parler de la dissidence, en URSS (Sakharov, Soljenitsyne) en Europe de l’Est (Solidarnosc en Pologne, Charte 77 en Tchécoslovaquie), mouvement qui commence après les accords d’Helsinki et qui va enfin pouvoir davantage s’exprimer et s’épanouir. © France-Examen – 2011 Tous droits réservés – Reproduction sur support électronique interdite 4/5 Examen : Bac séries L et ES Epreuve : Histoire Consultez aussi le sujet de l’épreuve sur France-examen.com II. Un apaisement rapide des tensions C’est l’occasion de parler de Reagan et de la politique des Etats-Unis. Après avoir qualifié l’URSS d’ “empire du mal” en 1983, il saisit l’occasion de dialoguer offerte par Gorbatchev. Il l’a même provoquée en gagnant la guerre du contre-espionnage (affaire Farewell, cf. le film!) et en lançant son projet d’IDS ou “Guerre des étoiles”, ce qui a contribué à l’essoufflement économique de l’URSS dans une course technologique. Mentionnez le traité de Washington, qui sera suivi des accords START en 1991, mais aussi le désengagement de l’URSS d’Afghanistan en 1989, après 10 ans de guerre, qui se termine par une défaite en raison aussi de l’aide de Reagan aux combattants afghans ! Une sorte de Vietnam à l’envers... III. De la chute des démocraties populaires à celle de l’URSS (1989-1991) L’abandon de la doctrine Brejnev provoque une montée des contestations. Gorbatchev est dépassé par les conséquences de ses propres réformes. Avant de parler de l’Allemagne, véritable symbole de la guerre froide en Europe et de la logique bipolaire, mentionnez la Hongrie (qui ouvre le “rideau de fer”, d’où l’exode de beaucoup de citoyens de RDA) et la Pologne (Lech Walesa obtient après 10 ans de lutte les premières élections libres). Puis la chute du mur de Berlin... et aussi la réunification de l’Allemagne bien sûr, en octobre 1990. La dernière étape : l’implosion de l’URSS (conséquence de l’ “autodétermination”) et la démission de Gorbatchev à Noël 1991 (doc.5), après avoir échappé à une tentative de coup d’Etat des conservateurs du PCUS. En conclusion, répondez bien à la question de départ : la guerre froide se termine... par la chute de l’URSS et du communisme en Europe (mais attention : il subsiste en Chine où le Printemps de Pékin est écrasé en 1989), donc par la victoire (par forfait) des États-Unis et de l’Occident. N’oubliez pas l’ouverture classique sur l’avènement d’un “nouvel ordre mondial”, proclamé par Bush père, en fait dès janvier 1991 avec la guerre du Golfe. Les États-Unis, “gendarmes du monde” et désormais seule superpuissance, prennent la tête d’une coalition internationale sous mandat de l’ONU. Le “multilatéralisme” voulu par Gorbatchev semble devenu possible ... mais il sera remis en cause par les effets du 11 septembre 2001 ! © France-Examen – 2011 Tous droits réservés – Reproduction sur support électronique interdite 5/5