SCURTI Franck - Artothèque de l`Aisne

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SCURTI Franck - Artothèque de l`Aisne
Artothèque de l’Aisne
SCURTI Franck
Mangez des fruits, 2006
Sérigraphie couleur sur papier BFK Rives extra blanc 250 g
47 x 34.5 cm
38 / 50 Edition gdm
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Franck SCURTI est né à Lyon en 1965, il vit et travaille à Paris. C’est un artiste
contemporain de stature internationale. Il expose depuis 1991 en France, Allemagne
et au Japon.
Franck SCURTI réalise des œuvres de toute catégorie : photo, vidéo, sculpture,
installation, dans lesquelles il détourne des objets de consommation courante, des
logos, des marques de vêtements (Les reflets, 2004, sont des enseignes lumineuses
déformées). Jouant avec les signes qu'il capte de-ci de-là, dans la rue, à la
télévision, dans les publicités, il s´empare de petits bouts de réel connus de tous.
“Je cherche à déstabiliser tout ce qui fait autorité, à mettre en rapport des codes
sociaux et des formes artistiques, à donner du poids à des images qui n’en ont pas
et à en enlever à celles qui en ont trop.” Frank SCURTI (1)
Dans cette sérigraphie, il inscrit sur un sac d’emballage de fruits et légumes
comportant le slogan « mangez des fruits », le nom d’une quarantaine d’artistes
majeurs du XXème siècle et de la période contemporaine.
« Si le public se contente de ne jeter qu'un simple coup d'œil à ses œuvres, il
reconnaîtra des formes familières, à tel point qu'il passera peut-être, par désintérêt
immédiatement ressenti ou par reconnaissance du "banal" le plus complet,
totalement à côté des enjeux inhérents à ces visuels. » (2) Comme pour toute œuvre,
il faut du temps: le temps du regard (s'arrêter), de la reconnaissance (identifier), le
temps du questionnement (réfléchir). Ceci d'autant plus que l'artiste fait appel à des
formes d'expression issues de notre quotidien le plus ordinaire.
Comment donc savoir "si c'est de l'art ou pas"?
Ce travail pose - entre autres - la question des limites entre l'art et la vie de tous les
jours. L'art, a priori "plus ouvert", ici exposé, emprunte directement à la culture de
masse. Il pose le problème de l'identité plastique d'une œuvre, questionnement déjà
amorcé au début du XXe siècle par Marcel DUCHAMP.
Faite de fragments d'idées, d'emblèmes totalement intériorisés par la plupart d'entre
nous, son œuvre révèle - par des trouvailles, des disjonctions, des décalages- en
quoi nous sommes conditionnés par le normatif, le quotidien, l'ordinaire. « Nous ne
voyons plus, nous ne pensons plus. Le regardeur est déstabilisé par d'incessants
décalages: ses reconnaissances immédiates de signaux et ses habitudes visuelles
devenues réflexes sont mises à mal par les dispositifs imaginés par l'artiste. »(2) Il
s'agit d’interroger les signes, les idées, les normes, pour ne plus se contenter de les
subir.
AV
(1) Cité par Régis DURAND in Catalogue Before and After, Palais de Tokyo, Centre National de la Photographie, Kunsthaus
Baselland, 2003. 18% de fleurs et d’oiseaux , entretien entre Claire Jacquet et Frank Scurti, Le Journal du Cnp, n°18 :
http://www.franckscurti.net/textes-flaneur.php
(2) Dossiers pédagogiques, Franck Scurti, 2007, Service éducatif du musée des Abattoirs, 2007, Pôle Art Contemporain,
Toulouse. http://www.lesabattoirs.org/enseignants/dossiers/2007/horslesmurs/scurti.pdf