Le numérique dans les secteurs viticole et touristique
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Le numérique dans les secteurs viticole et touristique
ZOOM } S U R MÉTHODOLOGIE La collecte de données portant sur la présence immatérielle des viticulteurs s’est faite par l’exploration de divers annuaires professionnels en ligne : Vinomédia et Pages Vins, deux annuaires parmi les plus fournis qui référencent plus de 40 000 professionnels de la filière en France. Puis, concernant tous les vignobles, les annuaires des syndicats viticoles de chaque appellation ont permis d’affiner la recherche, de même que dans le Bordelais pour lequel la 18ème édition du Féret « Bordeaux et ses vins » a été utilisée. Ces sources d’informations multiples confèrent à cette base un caractère représentatif de l’usage consistant à être présent sur le Web. TAUX D’EQUIPEMENT EN SITES WEB DES VITICULTEURS AQUITAINS 1433 sites web ont été recensés dans cette étude, ce qui représente près de 21 % des domaines viticoles aquitains. Dans le détail, les vignobles de Bergerac, Armagnac et du Médoc sont les mieux représentés sur Internet avec respectivement 44 %, 41 % et 38 % de viticulteurs disposant d’un site web. Compte-tenu de la moyenne régionale, nous pouvons parler dans ces vignobles d’un suraffichage des domaines viticoles sur la toile. A l’échelle des appellations, les taux de présence sur Internet les plus élevés concernent les AOC Fronsac et Pessac-Léognan (Bordelais) qui comptent plus de 90 % de leurs domaines sur Internet. Suivent les deux AOC Pécharmant et Saussignac (Bergeracois) avec 73 % de leurs viticulteurs dotés d’un site (Graph. 1.). Au contraire, un sous-équipement en site web est visible dans les vignobles de l’Entre-deuxMers, du Tursan et de l’Irouléguy, pour lesquels moins de 10 % des domaines possèdent un site Internet. n° Le numérique dans les secteurs viticole et touristique 09 Mai 2012 UN SITE WEB... PUIS UNE PAGE FACEBOOK TRADUIRE LE SITE EN LANGUE(S) ETRANGERE(S) Le premier site web de viticulteur aquitain a vu le jour en 1995 dans l’AOC Premières Côtes de Blaye, suivi en 1996 dans les AOC PessacLéognan et Sauternes. La diffusion s’est poursuivie en quatre étapes. C’est au cours de la période de 2006 à 2009 que la création de site fut la plus intense (41 % des sites), notamment pendant l’année 2007 qui compte 240 sites web viticoles créés. Certaines appellations connaissent une très forte augmentation telles que les AOC Entre-deux-Mers, Jurançon, Armagnac et Buzet, pour lesquelles plus de 60 % des établissements viticoles se sont dotés d’un site durant cette période. L’année 2010 marque le début d’un essoufflement dans la dynamique de création des sites viticoles avec moins d’une vingtaine de sites de notre échantillon. Cette période coïncide avec la montée en puissance des blogs et des réseaux sociaux et de leurs usages au niveau professionnel, dans le but d’une meilleure interaction avec les amateurs de vin. Toutefois, il semble que ces nouveaux moyens de communication n’aient pas encore totalement percé dans la filière viticole. Parmi les domaines ayant un site web, seuls 11 % possèdent également un profil professionnel sur Facebook et près de 4 % utilisent un compte « Twitter ». 17 % des domaines dans le vignoble du Médoc et 14 % dans le Libournais sont recensés. Le souci majeur pour les exploitants est le caractère chronophage de ces nouveaux supports de communication. Le plus difficile n’étant pas de créer son profil, mais de le mettre à jour régulièrement et de gérer efficacement les informations de l’entreprise, dans le but d’obtenir une meilleure visibilité et fidélisation des clients. Si 60 % des sites de domaines viticoles sont traduits, 99 % d’entre eux le sont en anglais. Pour un domaine viticole qui souhaite accroître sa stratégie de développement à l’export, il semble indispensable aujourd’hui de traduire son site web, notamment en anglais, langue internationale des affaires. Cela concerne 75 % des sites de domaines du Haut-Médoc et 72 % de Saint-Emilion. Les appellations de Margaux, Pauillac et de Saint-Emilion apparaissent largement au-dessus de la moyenne avec respectivement 86 %, 85 % et 80 % de sites traduits en anglais. 5 % des sites sont traduits en chinois et 3 % en japonais, ces chiffres sont à mettre en lien avec l’ouverture du marché asiatique des vins du bordelais. D’autre part, les langues proposées à la traduction sont à mettre en relation avec l’origine des œnotouristes en Aquitaine. D’après l’étude d’Atout France en 2011, si la majeure partie des œnotouristes en Aquitaine proviennent de GrandeBretagne ou des Etats-Unis (27 %), les vignobles attirent en moyenne 10 % d’Allemands, 6 % d’Espagnols et 6 % de Néerlandais. Or, loin derrière l’anglais, l’allemand est la langue étrangère la plus souvent proposée (8 % des sites) sur les pages d’accueil des sites web de domaines viticoles. Enfin, le chinois et le japonais sont aussi proposés, et davantage que les autres langues européennes, principalement dans le Haut-Médoc où plus de 8 % des sites offrent la traduction dans une des ces deux langues asiatiques. « 21 % des domaines viticoles aquitains sont présents sur Internet, soit 1433 sites web » INDICATEURS ÉTUDIÉS POUR CHAQUE SITEWEB : Graph. I. Part des domaines viticoles équipés d’un site web • l’année de création du site et l’année de la dernière mise à jour • la traduction en langue étrangère • la présence de vidéos • la géolocalisation du domaine sur une carte type « Google Maps » ou un simple plan • les outils de e-commerce, avec achat en paiement direct, par bon de commande ou sur une plateforme de vente • les offres œnotouristiques : la visite du domaine, l’hébergement et la restauration Le projet RAUDIN est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Aquitaine avec le Fonds européen de développement régional. ZOOM } S U R n° Le numérique dans les secteurs viticole et touristique 09 Mai 2012 OFFRE ŒNOTOURISTIQUE DES SITES WEB VITICOLES Au contraire, les régions viticoles des Landes et des La majorité des sites web des domaines vitiPyrénées-Atlantiques se coles aquitains indiquent qu’ils sont ouverts à distinguent avec un faible la visite (55 % des sites). Ce chiffre cache une taux de domaines viticoles profonde disparité régionale puisque 92 % des pratiquant l’hébergement. sites web des domaines viticoles du BlayaisAlors que 85 % des hôtels Bourgeais affichent cette information, contre présents dans le vignoble seulement 30 % dans les Graves. d’Irouléguy (sud-ouest des L’hébergement sur le domaine reste pour des Pyrénées-Atlantiques) disraisons pratiques une option plus rare propoposent d’un site web, aucun sée seulement par 9 % des sites aquitains, et domaine viticole ne proseule une dizaine permettent la réservation en pose l’hébergement. De Graph. II. Répartition des domaines viticoles proposant ligne. même dans le Béarn, 67 % l’hébergement sur leur site web Le service de restauration est lui aussi proposé des hôtels ont un site web de manière occasionnelle (5 % des sites). Le vignoble de l’Entre-deux-Mers est conforme mais l’offre d’hébergement au sein à la moyenne régionale avec 9 % des domaines des domaines viticole est faible, voire QUI SONT-ILS ? viticoles fournissant également l’hébergement. inexistante. ETOURISME DANS LES VIGNOBLES AQUITAINS Selon Atout France, 21 % des œnotouristes ont choisi leur destination viticole grâce à Internet. Pour 49 % des œnotouristes, 3 zones de séjour sont privilégiées : le Médoc, l’agglomération bordelaise puis le Libournais. Ces chiffres concernant les séjours sont à mettre en relation avec le nombre de viticulteurs proposant l’hébergement au domaine et l’affichant sur leur site web (Graph. II.) et le nombre d’hôtels présents sur Internet. Si le Bordelais concentre 75 % des domaines aquitains proposant l’hébergement, deux régions viticoles apparaissent suréquipées, le Libournais et le Médoc. Carte. I. Offre d’hébergement dans les vignobles aquitains « Le Bordelais concentre 75 % des domaines viticoles proposant l’hébergement » Un quart des domaines du Libournais offrent cette prestation tandis que 15 % des visiteurs y séjournent. Le Médoc compte 18 % de domaines proposant l’hébergement et accueille 19 % des visiteurs du vignoble aquitain. De plus, 100 % des hôtels de ces deux vignobles sont présents sur le Web. Enfin, 19 % des œnotouristes séjournent hors des vignobles notamment sur la côte Atlantique (Carte. 1.). En dehors du Bordelais, nous constatons une concentration de l’offre d’hébergement dans le vignoble du Bergeracois. 17 % des domaines viticoles y proposent l’hébergement et 65 % des hôtels sont présents sur le Web. Sites Web d’hôtel Sites Web de domaine viticole Domaine viticole proposant l’hébergement 0 Sources : Fond de carte : 50 km. Annuaires des AOC 2011, AEC 2011 Arctique (2008) Atlas Numérique, RAUDIN Le projet RAUDIN est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Aquitaine avec le Fonds européen de développement régional.