Discours du Ministre Guinéen des Droits de l`homme pour le PBC

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Discours du Ministre Guinéen des Droits de l`homme pour le PBC
Discours du Ministre Guinéen des Droits de l'homme pour le PBC
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général adjoint,
Madame la sous secrétaire général pour la Consolidation de la Paix
Mesdames et Messieurs,
. Dans son indépendance, mon pays a connu une histoire sociopolitique
tourmentée, allant d'un système totaliataire fondamentalement caractérisé
par un étatisme
omnipotent et omniprésent, aux conséquences
politiques,sociales et économiques considérables, à un système caractérisé par
un effacement problématiques de l'Etat, là aussi avec des effets graves.
Tous ces systèmes se sont caractérisés par une culture politique de violence et
d'injustice, par action et par abstention, créant ainsi dans la société des
sentiments de méfiances, voir de rejet de toute idée de l'Etat et de la chose
publique.
Dans les années 2000, la Guinée a connu une période de relative instabilité
politique illustrée par des changements incessants de gouvernements et les
multiples contentieux générés par les élections présidentielles, législatives,
communales sur une période de sept ans. En 2002, la Guinée est victime
d'incursion rebelle le long de ces frontières avec le Libéria et la Sierra Léone.
Ces attaques rebelles ont fortement contribué à la déstabilisation sociale et
économique notamment dans la région forestière et a détérioré les échanges
entre la Guinée et ces pays. Ces impactes sociopolitiques,économiques et
sécuritaires de ces agressions persistent encore dans certaines régions
frontalières et au delà.
En fin d'année 2006, une revendication menée par la société civile et les
organisations syndicales a pris la forme d'un soulèvement populaire conduisant
à une instabilité politique chronique. Ces mouvements traduisaient la
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manifestation d'une exigence collective d'amélioration de la gouvernance du
pays.
En décembre 2008, suite au décès du Président Lansana CONTE, le CNDD sous
la conduite du président Moussa Dadis CAMARA prit le pouvoir avec l'objectif
déclamé de conduire le pays à des élections libres, transparentes, et de
redresser l'ensemble de la situation politique et économique du pays au bout
de dix huit mois.
De par son refus de tenir ses engagements une manifestation pacifique de
l'opposition a été sauvagement réprimée dans le stade du même nom causant
la mort de plus de 150 Guinéens (rapport de l'ONU) et à des sordides actes de
viols.
Des violences politiques qui viennent s'ajouter à un passif déjà suffisamment
caractérisé par la violence d'Etat, la violence politique et sociale.
Les accords politiques de Ouagadougou tenus le 15 janvier 2010 ont permis
l'organisation d'élections libres et démocratiques et le retour à un régime civil.
Mosnieur le Président,
Madame la sous secrétaire général,
Mesdames et Messieurs,
. C'est dans ce contexte, après l'élection démocratique de 2010, que la
République de Guinée a été inscrite en Février 2011 à l'agenda de la
Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies.
Cette inscription voulue par le gouvernement Gouvernement guinéen (
expression d'une volonté politique consciente de la nécessité et de l'urgence
d'une paix juste démocratique ) sera traduite par l'adoption de la déclaration
d'engagement mutuel.
Cette déclaration fait obligation au Gouvernement guinéen et à la Commission
de Consolidation de la Paix à relever les défis de la stabilité socio politique et
souligne les principaux enjeux et actions à entreprendre conformément aux
domaines prioritaires énoncés.
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A cet effet, un comité de pilotage à été mis en place. Il est présidé par le
Premier ministre et a pour vice président le coordinateur résident des Nations
Unies. Ce comité est chargé de la revue politique et stratégique ainsi que de
l'approbation et du suivi des projets.
Tout cela avec pour objectif d'assurer une adéquate coordination entre les
différents partenaires au niveau national, afin de mieux garantir la cohérence
des projets et des actions.
Un comité technique presidé par le Ministre point focal politique ( en
l'occurrence le Ministre des Droits de l'homme et des libertés publiques),
travaille sur des dossiers qui seront soumis au comité de pilotage.
Depuis cette date, des éfforts notables et importants ont été déployés pour la
Guinée ( plus d 50 millions USD) par le PBF pour soutenir les projets de
consolidation de la paix, à travers la stabilité politique, le raffermissement de la
cohésion sociale et de l'unité nationale., afin de garantir la paix et le
développement.
. Toutefois, Malgré les multiples efforts, les élections législatives prévues six
mois après l'élection présidentielle n'ont pu se tenir que le 28 Septembre 2013,
soit 3 ans après l'élection présidentielle. Ce retard, dû à de multiples facteurs, a
provsocioinstitutionnelles certain nombre de crise et plusieurs manifestations
politiques entre 2012 et 2013, et cela a occasionné beaucoup de violences et
causé des pertes en vies humaines, ainsi que des dégâts matériels
considérables.
Comme cela a été légitimement prévu dans l'accord politique du 3 juillet 2013,
tout sera fait pour rendre aux victimes, à toutes les victimes, dans l'intérêt de la
crédibilité de l'Etat et de la paix sociale, la justice à laquelle elles ont toutes
droit. Ce serait là, une autre occasion la fin de l'impunité et le retour de l'Etat
de droit qui doit s'imposer à tous dans une société juste et démocratique, y
compris à l'Etat et à ceux qui agissent en son nom.
Cet accord politique sera obtenu,grâce au projet de facilitation international (
deux facilita tueurs nationaux et un facilita tuer international) afin de favoriser
le dialogue politique qui était bloqué. ce projet fut soutenu et accompagné par
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le PBF, et il permit l'obtention de cet accord politique, et l'accompagnement
jusqu'à la tenu des élections et la proclamations des résultats.
L'accord sur la préparation et l'organisation des élections législatives de 2013
signé le 03 juillet entre l'opposition et la mouvance présidentielle a permis de
mettre fin à cette crise et aux violences qui l'ont toujours caractérisées.
Parmi d'autres projets réalisés par le PBF en 2013, figuraient aussi:
- Le projet de renforcement de la confiance des partis politiques et de
l'électorat ( afin d'amoindrir le sentiments de suspicion et de donner des
compétences à ces structures pour mieux suivre et surveiller le processus
électoral).
- Le projet d'appui à la formation des agents des bureaux de vote ( pour
combler certaines difficultés de financement des élections législatives. Plus de
50000 agents des bureaux de vote furent formés à cet effet)
- Le projet d'appui à la sécurisation du scrutin, par le biais du renforcement et
la FOSSEL ( forces de sécurisation des élections législatives), un projet exécuté
par le PNUD et HCDH
Objectif ( le renforcement de la confiance de la population/ amélioration des
comportements des agents de la FOSSEL/ renforcement du sentiment
sécuritaire de tous les acteurs clés du processus, à savoir les leaders
politiques,la CENI, la Cour Suprême/ des dispositifs de transport rapide des
résultats pour les localités lointaines)
Il faut noter aussi le rôle important jouer par le Ministère d Droits de l'homme,
aussi bien en matière de médiation, de sensibilisation que de prévention, sur
l'ensemble du territoire national.
- Un projet de Dialogue inclusif et de non violence fut aussi mis en place, avec à
l'appui certaines initiatives, notamment:
* Le plaidoyer du Grand imam de la Guinée pour le dialogue et la non
violence
* La Sensibilisation à la citoyenneté des jeunes et des femmes
* Quelques initiatives en direction des médias, pour leur responsabilisation
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* La production par le CNT qui faisait office d'assemblée nationale, d'un outil
de régulation des tensions sociales ( pacte national de convergence et de
stabilité sociale, qui met le dialogue au cœur de la prévention et du règlement
des conflits, et les valeurs endogènes)
La aussi il faut le signaler, le Ministère des Droits de l'homme, fort de sa
crédibilité au près de tous les acteurs, joua un rôle très important pour la
promotion du dialogue et de la non violence.
- Le soutien apporté au projet d'appui au monitoring élélectorale la société
civile.
( Ainsi, la case de veille, initié et piloté par la Coalition des Femmes/Filles de la
Guinée pour le Dialogue, la Consolidation de la paix et le développement.
Objectif du projet: la collecte, la vérification, l'analyse et le traitement
transparent des informations relatives aux scrutins, afin d'y apporter une
réponse adéquate et prévenir les violences)
Cela fut globalement une réussite. Et le Ministère des Droits de l'homme y
joua un rôle capital, en accompagnant ce projet et en participant aux actions de
terrains, à travers notamment ma propre personne.
Il faut noter et saluer aussi, des appuis politiques, techniques et financiers
supplémentaires de l'UE et d USA, dans le cadre de ce processus électoral.
Tout ceci fut pour le pays, malgré des difficultés évidentes, et des défis
structurels et conjoncturels considérables qui demeurent, des progrès
importants pendant la période sous revue. L'aboutissement des effets positifs
de tous ces accompagnements fut la mise en place de l'Assemblée Nationale en
Janvier 2014.
Monsieur le Président,
Madame la sous secrétaire générale,
Mesdames et Messieurs,
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La mise en œuvre des engagements mutuels avec l'appui du Fonds de
Consolidation de la Paix et des autres partenaires a favorisé des améliorations
notables de la situation du pays à travers le renforcement de la confiance entre
les acteurs politiques, les populations et ĺEtat ( principalement ses forces de
défense et de sécurité ), mais aussi par la mise en place des dispositifs
d'accompagnements et de soutiens en directions des catégories sociales
vulnérables et sensibles, notamment les femmes et les jeunes.
C'est ainsi que la déclaration d'engagement mutuel pour la consolidation de la
paix en Guinée conclue entre le gouvernement de la Guinée et la commission
de consolidation de la paix des Nations Unies (CCPE), le 23 septembre 2011,
décline les engagements pris par les deux (2) parties dans le cadre de trois (3)
priorités identifiés par le Gouvernement guinéen,dans la perspective de
recherche et de consolidation d'une paix juste et durable.
Ces trois domaines prioritaires sont:
la reforme du secteur de défense et de la sécurité,
la promotion de la réconciliation et de l'unité nationales,
la politique de l'emploi des jeunes et des femmes.
Concernant le domaine de la Sécurité:
Depuis le lancement, par le gouvernement du processus de réforme des
services de sécurité en 2010, la situation des FDS s'est significativement
améliorée grâce à l'existence et à l'expression d'une ferme volonté politique,
mais aussi à la dimension ouverte et inclusive du processus, notamment par la
participation effective, en plus des acteurs étatiques, des organisations de la
société civile et des partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Le PBF à travers le Plan Prioritaire de Consolidation de la Paix a fortement
contribué dans l'accompagnement de la mise en œuvre de différentes
initiatives entreprises dans ce domaine.
Cet accompagnement a produit comme résultats:
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l'existence d'un cadre institutionnel opérationnel pour la Réforme du
Secteur de Sécurité (RSS) notamment par la mise en place du Comité
National de Pilotage du Secteur de la Sécurité (CNP-RSS),
l'amélioration de la gouvernance du secteur de la sécurité par la
réalisation de plusieurs actions concrètes qui ont apportés des
changements positifs dans le secteur.
La création d'une police de proximité ( soutenue aussi par l'UE. Il faut
intégrer la problématique des Droits de l'homme dans ce dispositif, pour
une plus grande légitimité et efficacité)
l'amélioration des relations civilo-militaires qui s'est traduite par:
• la relative démilitarisation de l'espace et de
l'administration publique,
• la réduction des tirs nocturnes et d'autres
comportements inappropriés.
• la redynamisation du génie militaire,pour une plus
grande productivité.
• Le renforcement du contrôle civil et démocratique
des institutions républicaines sur les forces de
défenses et de sécurité.
• l'appui des partenaires à la reforme du secteur de la
sécurité
en
matière
de
stratégie
et
d'accompagnement.
Ces résultats positifs et notables dans ce domaine, encouragent le
Gouvernement à poursuivre et à renforcer cette dynamique de réforme,
sous l'impulsion du Président de la République qui continue à jouer un
rôle centrale au niveau de l'orientation politique et de la gestion
stratégique du processus.
A noter que le Chef de l'Etat préside lui même les réunions de la Commission
d'orientation stratégique.
Cela a permis de donner les preuves d'une réelle volonté politique et de réunir
tous les facteurs d´une réelle appropriation au plus haut niveau de l'Etat et une
forte implication de tous les acteurs concernés ( acteurs étatiques et non
étatiques).
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D'où l'adoption de la lettre et la déclaration de la politique de défense et de
sécurité ainsi que de la stratégie nationale d'action prioritaire, ce de façon
pragmatique et sectorielle.
Il faut noter aussi la Contribution du Fond à la construction de la stratégie
régionale de la sécurité frontalière, de la stabilité et de la paix, dans le cadre de
la Mano River Union, ainsi que le développement d'un plan opérationnel de
coopération avec la CEDEAO sur la paix et la sécurité dans la sous région ( car
les réformes de sécurité et la question doivent aussi se concevoir dans leur
dimension sous régionale, et même régionale).
L'originalité de ces différents documents cadres repose sur l'approche inclusive,
participative et holistique adoptée à travers de larges consultations nationales
avec l'appui des différents partenaires, notamment des Nations Unies.
Dans le domaine de la justice, des avancées encourageantes
enregistrées à savoir:
ont été
La dynamisation du comité national de pilotage du comité de la reforme
de la justice.
La poursuite de la revision du code pénal et du code de procédure
pénale pour rendre conformes nos règles, nos principes et nos
mécanismes de fonctionnements judiciaires aux principes
démocratiques, aux principes de l'Etat de droit, à nos engagements
internationaux,à notre Constitution, notamment pour mieux garantir
l'expression des droits et libertés de toutes les parties devant la justice,
garantir une meilleure protection des mineurs et de femmes ainsi que
pour introduire l'article premier de la convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,qui
consacre une définition claire des actes de torture.
La revision du code de justice militaire pour le rendre conforme aux
standards démocratiques internationaux.
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l'installation du conseil supérieur de la magistrature, pour mieux garantir
un fonctionnement indépendant de la justice et une plus grande
responsabilisation des magistrats.
Toutefois, malgré tous ces efforts, des défis importants restent à surmonter
dans le secteur de la réforme de la sécurité, à savoir entre autres:
la consolidation des acquis enregistrés dans le domaine de la RSS,
le processus de réconciliation de l'armée avec les populations,
le renforcement du contrôle civil et démocratique des FDS,
la réinsertion socio économique des ex associés et exclus de l'armée,
le renforcement de l'environnement sécuritaire et judiciaire
une plus grande prise en compte des questions relatives aux droits de
l'homme dans la réforme des services de sécurités, notamment dans le
maintien et le rétablissement de l'ordre publique et la quiétude sociale,
l'intégration de la dimension Genre dans le processus de réforme.
Des défis majeurs sont aussi notoires dans le domaine de la reforme de la
justice, à savoir:
la dynamisation et le fonctionnement du cadre organique de la reforme,
avec pour objectif d'avoir un cadre plus ouvert, plus participatif et plus
dynamique.
Redéfinir l'ensemble du système judiciaire,afin de mieux garantir l'accès
à la justice et le rendement d'une bonne justice, en tenant compte
compte des spécificités structurelles.
l'amelioration et la finalisation de la politique nationale de la justice, afin
qu'elle soit en mesure d'intégrer une vision plus holistique,plus
innovante de la problématique judiciaire dans notre pays.
S'inscrire résolument dans la perspective d'une véritable lutte contre
l'impunité.
le renforcement de la chaîne pénale, de la justice militaire, et la
poursuite des efforts en matière de justice transitionnelle ( qui pourrait
d'ailleurs aussi relever de la question de la réconciliation nationale)
Garantir l'indépendance institutionnelle et fonctionnelle des magistrats
Responsabiliser les magistrats tout en valorisant leur fonction
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A noter que dans la deuxième phase du programme, le PBF à prévu aussi
des appuis aux réformes engagées dans le secteur de la justice et de la
modernisation de l'Etat.
J'espère, en tant que Ministre des Droits de l'homme et des Libertés
publiques, que ces appuis prendront en compte une vision globale et
substantielle de la justice et de l'Administration moderne, en intégrant
concrètement les questions de Droits de l'homme, dans sa dimension
promotion et protection.
Car la justice, en tant que pilier fondamental d'une société
démocratique, reste un facteur essentiel de paix et de développement
social et économique.
Concernant le domaine de la réconciliation nationale et de l'unité nationales:
.
De 2011 à 2013 quelques progrès ont été réalisés, entre autres:
le renforcement de capacités des co-présidents de la commission
provisoire de réconciliation nationale sur les processus de réconciliation
et de justice transitionnelle,
le renforcement des capacités des organisations de la société civile
impliquées dans le processus de réconciliation nationale sur les notions
de justice transitionnelle,
le renforcement des capacités des principaux acteurs et des mécanismes
existants, au niveau régional et local en matière de résolution pacifique
des conflits,
le renforcement de la confiance et des capacités des partis politiques et
de l'électorat,
l'accompagnement du processus de dialogue politique à travers la mise
en place d'un collège de facilitation composé de deux (2) facilitateurs
nationaux et d'un facilitateur international pour des conditions
favorables à l'organisation d'élections législatives, crédibles ,
transparentes, inclusives, et apaisées.
Aussi,
le Fonds de Consolidation de la Paix s'est engagé dans
l'accompagnement à la commission provisoire de réconciliation nationale
(CPRN) dans le cadre des consultations nationales pour la réconciliation.
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La création du Ministère des Droits de l'Homme et des Libertés Publiques
constitue un acquis important dans ce domaine.
Ce ministère a apporté une contribution significative dans le cadre de la
consolidation de la paix avant, pendant et après la période électorale à travers:
des campagnes de sensibilisation sur la non violence,
la responsabilisapériode le rôle democratique des medias au processus
électoral,
la mise en place d'un comité de veille,
la mise en place d'un mécanisme de monitoring des violations des Droits
de l'Homme,
le suivi des violations des droits de l'Homme.
Néanmoins, il faut le dire, malgré la bonne volonté, la disponibilité et
l'engagement des deux présidents de la Commission provisoire de
réconciliation nationale,
ce processus n'avance pas et n'évolue pas
suffisamment, comme cela se devrait.
Dès lors, d'importants et immenses défis restent à relever, à savoir entre
autres:
le fonctionnement normal du parlement et la mise en place par celui-ci
des autres institutions républicaines (cours de comptes, haute cour de
justice, haut conseil de la communication, la Commission Nationale
Indépendante des droits de l'Homme), à ce sujet, l'appui déjà apporté à
l'assemblée est à saluer.
le renforcement des capacités opérationnelles de la CPRN; ( toutefois,
quelque soit ce renforcement, le résultat attendu ne sera obtenu qu'en
dotant ce processus d'un ancrage institutionnel et politique fort et lisible,
qui soit en mesure d'exprimer et d'assumer une volonté politique claire )
L'absence d'une démarche intellectuelle et paradigmatique des
mécanismes de justice transitionnelle
la création d'une synergie d'action entre les différents intervenants et
acteurs, avec une plus grande et forte illisibilité.
la lutte contre l'impunité et la mise en place du dispositif méthodique de
justice transitionnelle,
la gestion transparente et équitable des ressources minières et
naturelles,avec une problématique de plus en plus récurrente des droits
et libertés. ( le MDHLP doit y être plus fortement impliqué et soutenu
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pour faire face à cette problématique qui pourrait si elle n'est pas
maîtrisée, être source de conflits et donc d'instabilité sociopolitique.
la sécurité des citoyens et de leurs biens et le développement de l'esprit
civique,
la prévention et la gestion des conflits dans les régions à risques,
notamment, la région forestière et du Fouta. cela doit se faire par le biais
de la prévention et de la sensibilisation en matière de droits, de libertés
et de citoyenneté.
Nous espérons un accompagnement solide de la Commision pour
relever ces défis.
.
Concernant le domaine de l'emploi des femmes et des jeunes:
A noter dans ce cadre, l'élaboration par notre gouvernement, d'un document
stratégique de rédréduction la pauvreté pour les années 2013-2015. Ceci est
un document de base pour l'ensemble de nos partenaires internationaux.
La conférence D'Abu DHABI du 24 et 25 novembre dernier , an partenariat
avec des partenaires tels que la BAD, LE PNUD, la BM, et certains partenaires
bilatéraux, rentre dans cette logique d'engagement politique en faveur du
développement et contre la pauvreté.
.
De 2011 à 2013, plusieurs projets ont été engagés dont entre autres:
la réintégration des jeune ex-associés de l'armée à travers la formation
et l'accompagnement à l'accès à l'emploi,
la réinsertion socio-économique des jeunes et des femmes à travers
l'assainissement par la stratégie HIMO,
l'étude sur les opportunités d'emplois dans le secteur des mines et
d'agriculture dans l'agenda de la consolidation de la paix,
la rédaction du projet Emploi Jeunes (PEJ2) et le renforcement des
capacités du gouvernement sur le développement de partenariats
stratégiques, notamment celui public /privé.
Des defis considérables restent là aussi à relever, à savoir:
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la définition et l'adoption d'une vision plus globale et plus structurée de
la question de l'emploi des femmes et des jeunes. En ayant à l'esprit que
la question de l'emploi est une chaîne de problématiques qui va de
l'éducation de base, à l'éducation générale,en passant par les formations
appropriées. Cette politique de l'employabilité doit absolument intégrer
la politique de l'éducation et celle des secteurs pourvoyeurs d'emplois.
la coordinarenfort la structuration des initiatives et interventions dans le
domaine de l'emploi des jeunes et des femmes,
la responsabilisation des structures des jeunes et femmes
l'autonomisatipl. citoyenne et professionnelle des jeunes et des
femmes,
l'engagement de l'Etat à améliorer les services sociaux de base,
l'implication et responsabilisation des structures de jeunes et femmes
dans les zones minières ( à ce sujet il faut saluer l'organisation par le PBF
d'un séminaire sur les conflits dans les zones minières afin de
déterminer les actions prioritaires des accompagnements du système
des Nations Unies dans le secteur. Hélas, sans la participation effective
du Ministère des Droits de l'homme).
les formations liées à la culture de la paix, à la citoyenneté, au
leadership et à l'entreprenariat,
les formations professionnalisantes en adéquation avec les besoins des
sociétés minières et autres secteurs porteurs,
la révision de la politique nationale de l'emploi des jeunes.
A noter que dans la phase 2 du Programme, le PBF prévoit de contribuer
à la préparation d'une stratégie d'emploi notamment pour les Jeunes et
les Femmes au delà du Plan Prioritaire
Et dans la perspective, il est question de travailler sur le programme
spécifique d'emploi des femmes et des jeunes ( Filles et Garçons) à
risque de conflit, et de développer les activités socio-éducatives dans les
zones à tensions.
C'est à saluer, en espérant que cela soit vite engagé et de façon
structurée.
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La poursuite inlassable des efforts et la tenue des engagements de l'ensemble
des parties prenantes y compris les Nations Unies pour faciliter le dialogue
politique guinéen,favoriser la construction d'un environnement sociopolitique
démocratique et apaisé, en vue de mieux contribuer au renforcement de la
stabilité politique, de la cohésion sociale et de l'unité démocratique de la
Nation reste un impératif absolu pour une paix et pour un développement
durable et profitables à tous.
Les perspectives politiques, au regard de la fragilité structurelle et
conjoncturelle du contexte, démontrent à quel point les trois domaines
prioritaires dégagés par notre Gouvernement gardent toutes leurs pertinences
et toutes leurs acuités.
Il nous revient,en tant que gouvernants, donc premier responsable de la
destinée de notre pays, de continuer à exprimer à travers des actes concrets
notre choix politique porté sur la paix, la justice et la stabilité sociale et
politique,ce, avec constance et détermination.
A nos partenaires, à l'ensemble de la communauté internationale, en
l'occurrence les Nations Unies, à travers notamment la Commision de
Consolidation de la paix, de continuer à nous soutenir, à nous accompagner, en
renforçant et en accentuant leurs soutiens pour que notre pays reste et garde
le cap de la perspective pour un État de droit democratique, juste et apaisé.
Afin de saisir toutes ces opportunités et consolider ces acquis, l'action de la
commission de consolidation de la paix en Guinée pourrait se concentrer sur un
nombre précis de sujets sous les trois domaines prioritaires dans un souci
d'efficience et d'efficacité.
Soutenir le gouvernement dans son rôle de leadership national pour
formuler une méthodologie consensuelle sous le processus et les
mécanismes de réconciliation nationale y compris les mécanismes de
lutte contre l'impunité,
Soutenir la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, ainsi que les
discriminations sexistes.
Continuer à accompagner l'assemblée nationale pour la mise en place ou
la dynamisation des institutions constitutionnelles en vue du
renforcement de l'Etat de droit et la consolidation de la démocratie,
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accompagner la Guinée dans ses efforts de promotion et de protection
des droits de l'homme à travers l'organisation des Etats généraux des
Droits de l'Homme,
Accompagner la Guinée, à travers notamment le Ministere des Droits de
l'homme point focal politique de PBF, pour l'élaboration, la mise en
œuvre et le suivi des politiques publiques de préventions et de
sensibilisations dans des zones à risques,
Poursuivre ces efforts d'appui à la mise en œuvre des actions définies
dans la stratégie nationale d'actions prioritaires pour la reforme du
secteur de sécurité,
Relancer les efforts d'appui à la mobilisation et l'acheminement des
ressources pour l'emploi des femmes et des jeunes, dans une approche
holistique.
Accompagner et soutenir les actions de la société civile, mais en ayant
toujours à l'esprit que dans un cadre institutionnellement fragile, le
leadership doit utilement être national et public.
Soutenir l'appui institutionnel dans une vision globale qui intègre sa
légitimité politique, sociale et morale.
Il faut noter aussi les efforts notables qui sont fournis par notre
gouvernement pour accroître notre capacité de mobilisation des
ressources internes ( unicité de la caisse publique, lutte contre la
corruption, insuffisante mais actuelle, lois contre les flux financiers
illicites, modernisation de l'Etat, code minier, politique de gestion et
d'accompagnements des initiatives privées, le développement du secteur
privé, ĺ´assainissement de la fiscalité des entreprises....)
Cela, il faut le reconnaître, c'est une tâche indispensable pour la
crédibilité et la légitimité de l'Etat.
Mais dans un contexte social et politique sensible et fragile, faire de cet
aspect une conditionnalité supplémentaire, c'est risquer de fragiliser un
peu plus certains États.
Car la problématique de la mobilisation des ressources doit être abordée
comme une préoccupation globale, avec ces paramètres sociopolitiques,
institutionnels, normatifs et géopolitiques.
Le réduire à une simple question technique et comptable, serait
fortement préjudiciable à l'effort global de paix et de stabilité des
institutions et de la société.
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Mesdames et messieurs,
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Notre pays vient de loin. Nous faisons face, à ne pas en douter à des défis
considérables, car ceux ci consistent à construire dans le même temps, un État
et une société démocratique, tout en faisant face aux reflux du passé en
réconciliant les guinéens pas seulement entre eux mais aussi avec leur histoire
et avec des principes démocratiques et de justice.
Neamoins, Je vous réaffirme ici, au nom de mon gouvernement et l'ensemble
des Guinéens, l'engagement de mon pays à continuer à œuvrer dans le sens de
la construction d'une paix juste et durable, notamment à travers ces trois
domaines prioritaires.
En comptant sur votre soutien et l'accompagnement de l'ensemble de nos
partenaires, des Nations Unies, permettez moi de terminer ce discours en
remerciant l'ensemble de nos partenaires pour leurs appuis et leurs soutiens.
Pour une paix juste et durable, ce qui est le sens et le fondement des Nations
Unies, il faut que les mécanismes de la consolidation de la paix dealent en leur
sein la question de la consolidation des institutions publiques, celle de la
promotion et de la promotion des Droits de l'homme, ainsi que le souci de
l'Etat de droit et de la lutte contre la pauvreté.
C'est seulement à ce prix que la paix sera consolidée, au bénéfice et la paix et
de la sécurité de tous.
Je vous remercie.
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