MÉTALLURGIE Le fer et l`acier - Saint
Transcription
MÉTALLURGIE Le fer et l`acier - Saint
MÉTALLURGIE Le fer et l'acier A. Principe de base de la métallurgie 1. 2. 3. 4. Le principe de base de la métallurgie traditionnelle consiste à : Transformer le minerai en oxydes, ce qui constitue une opération facile pour les oxydes eux-mêmes (par exemple Fe0) et les carbonates (par exemple calamine : ZnCO3, malachite = Cu2CO3(OH)2) dans le cas des sulfures, un grillage préalable est parfois requis (par exemple CuS) Mélanger cet oxyde avec un générateur de réducteur (en général le charbon de bois qui va donner en combustion en atmosphère réductrice du monoxyde de carbone) Chauffer ce mélange à une température telle que le métal se réduit et fond Transformer ce métal en un semi-produit. Purification des métaux précieux ● ● Souvent cependant, le métal que l’on veut obtenir est associé à un autre élément et l’alliage de ces deux éléments n’est pas souhaité. Il faut donc séparer ces éléments. Dans le cas des métaux précieux, on procédait généralement à l’amalgamation (dissolution dans le mercure et évaporation du mercure) ou à la coupellation (oxydation sélective d’un métal comme par exemple le plomb argentifère pour obtenir l’argent). B.Production de la fonte ● ● ● Un autre cas cependant est bien plus courant c’est l’alliage du fer et du carbone. Avec les hauts fourneaux anciens il était très difficile d’atteindre des températures de l’ordre de 1500°C, en fait le fer fondait vers 1200°C dans un alliage contenant environ 5 % de carbone. Le fer ainsi obtenu s’appelait évidemment de la fonte. Obtention de l’acier ● ● Mais le taux de carbone de la fonte était bien trop élevé pour atteindre les bonnes propriétés de l’acier ( environ 1,5 % de carbone). On battait donc les barres de fer à chaud avec des martinets hydrauliques (makas) qui expulsaient mécaniquement le carbone excédentaire. Localisation des hauts fourneaux et forges traditionnelles ● Pour installer un haut fourneau et une forge il y avait donc deux conditions importantes – – ● Être près d’une source de combustible c’est-à-dire de charbon de bois donc dans une zone forestière Avoir un cours d’eau rapide (souvent non navigable) Ces deux conditions expliquent pourquoi les hauts fourneaux et forges anciennes étaient situées dans des zones comme les Ardennes ou la Haute-Marne. Localisation des hauts fourneaux et forges traditionnelles en Belgique et en France Utilisations traditionnelles de l’acier et du fer pour les restaurateurs-1 ● ● L’armurerie tant pour les armes à feu que les armes blanches L’horlogerie Utilisations traditionnelles de l’acier et du fer pour les restaurateurs-2 La serrurerie La coutellerie Utilisations traditionnelles de l’acier et du fer pour les restaurateurs-3 ● ● ● Les machines et les outils Les fers forgés (la clouterie) C.Evolution du combustible : le coke ● ● ● Dès le XVIIème siècle, les anglais en particulier essayèrent de remplacer le charbon de bois par du charbon de terre dans les hauts fourneaux. Les aciers produits ainsi étaient cependant de très mauvaise qualité. Les liégeois ont très rapidement utilisé leur houille mais plutôt pour la forge que pour le fourneau. La solution vint de l’utilisation du coke, un charbon « cuit » pour en retirer toutes les matières volatiles et renforcer la teneur en carbone que l’on date généralement du XVIIème siècle mais qui ne se répandit qu’à partir de la fin du XVIIIème siècle et surtout dans la première moitié du XIXème siècle Utilisation de la machine à vapeur ● ● A partir de la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle, on put remplacer l’énergie hydro-électrique nécessaires pour battre le fer avec les martinets par la machine à vapeur. Ces deux changements majeurs (coke et machine à vapeur) ont entrainé une relocalisation rapide des aciéries (entre 1800 et 1860) vers des zones de production charbonnière proches de préférence de rivières navigables. Le puddlage de l’acier En 1784, Henri Cort prit un brevet pour une invention qui allait bientôt être connue sous le nom de « puddlage ». Cette invention consistait à « brasser » la fonte dans un four à réverbère (la chaleur est réfléchie (réverbérée) par la voûte du four) avec des barres métalliques pour en retirer une partie du carbone. Le fer puddlé a été très utilisé au XIXème siècle y compris pour les constructions monumentales comme la gare de l’Est et la tour Eiffel à Paris. Grandes étapes dans la production d’acier ● ● ● Dans les années 1850, Bessemer met au point son convertisseur dans lequel on insuffle de l’air pour provoquer la combustion du carbone excédentaire. Ce procédé présentait le désavantage d’oxyder le phosphore dans les minerais qui en contenaient. En 1877, Thomas et Gilchrist améliorent le procédé Bessemer en utilisant de la dolomie qui capte les oxydes et l’acide phosphoriques laissant un résidu solide ayant la formule (P2O5.4CaO) utilisé comme engrais En 1856, Martin modifie le four Siemens ce qui permet de récupérer les gaz chauds. Invention et mise au point du four électrique ● ● ● ● Le premier four électrique à arc a été mis au point en 1900 par Paul Héroult, le co-inventeur du procédé de production de l’aluminium par électrolyse de l’alumine dans la cryolithe. Le four comporte deux électrodes et deux trous de coulée superposés. Il a l'idée de faire jaillir deux étincelles en monophasé et trois étincelles en triphasé entre les électrodes et le bain. Par effet Joule, la température du bain s'élève. Le four Héroult ne peut remplacer les hautfourneaux. C'est en revanche un excellent outil pour l'affinage de la fonte en acier. Le four Héroult remplacera progressivement tous les autres fours d'affinage pour devenir l'unique type de four utilisé pour cette opération. D.Découverte des aciers inoxydables ● ● Dans la dernière décennie du XIXème siècle et la première du XXème, différentes recherches furent entreprises sur l’utilisation du chrome pour augmenter la résistance à l’oxydation de l’acier. On considère généralement que le premier acier inoxydable a été mis au point en 1913 à Sheffield par harry Brearley dans les laboratoires de Brown-Firth. E. Schéma actuel de la production d’acier Tous les éléments principaux sont donc en place au début du XXème siècle pour produire l’acier tel que nous le connaissons. Beaucoup d’améliorations dans les alliages ont encore et sont toujours réalisées mais les principes n’ont plus changé. Résumé pour l’acier ● ● En résumé on peut dire que depuis la révolution industrielle, on a appris à maîtriser la production d’acier avec la fabrication de produits beaucoup plus purs, de qualité bien plus constantes et nettement plus performants. Par ailleurs la mise au point des aciers inoxydables à permis dans de nombreux cas de résoudre élégamment le principal désavantage de l’acier : sa tendance à la corrosion. Schéma de base de l’évolution des métallurgies au XIXème siècle ● ● ● ● Vers 1800, la métallurgie se limitait en pratique à la transformation des 7 éléments connus depuis l’antiquité (Ag, Au, Cu, Fe, Hg, Pb et Sn). La technologie avait commencé à évoluer pour la sidérurgie. Dans les 50 ans qui suivront, en pratique seul deux nouveaux métaux seront ajoutés à cette liste : le zinc puis le nickel. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle et l’aube du 20ème pour ajouter deux autres métallurgie majeures : celle de l’aluminium et celle du chrome. Le Zinc A.Le zinc en tant que composante du laiton ● ● ● Le zinc est connu depuis très longtemps comme une des composantes principales du laiton. En fait, on retrouve déjà du zinc dans certains bronzes grecs ou romains mais les quantités sont assez faibles (maximum 20 %). Les grecs connaissaient un alliage proche du laiton qu’ils appelaient orichalque. Le laiton était produit en mélangeant soit du cuivre pur, soit de l’oxyde de cuivre avec de l’oxyde de zinc (obtenu par calcination du carbonate de zinc appelé calamine) et du charbon de bois et en faisant chauffer ce mélange en atmosphère réductrice. Première usine de zinc au monde ● ● Par contre le métal non allié était rare et très impur. Il était produit en Inde et en Chine depuis le moyen-âge. En fait ce métal est difficile à produire car il s’évapore rapidement et brûle au contact de l’air. Le développement de la métallurgie du zinc est due principalement à Jean Jacques Daniel Dony, qui obtint en 1805 la concession des mines de la vieille montagne à La Calamine et expérimenta à partir de 1808 l'extraction industrielle du zinc dans son usine du faubourg Saint-Léonard de Liège. Principe du four de Dony ● Le principe du four de Dony consiste à mélanger le minerai grillé avec du charbon dans de longs tubes horizontaux en terre cuite (par exemple d’une longueur de 140 cm et d’un poids de 70 kg) fermé d’un côté et inclinés vers les creusets. Porté à haute température, le zinc se vaporise et se dégage vers la partie basse des tubes, appelée « botte » qui se trouve à l’extérieur du four et où le zinc se refroidit et se condense sous forme liquide. Il peut alors être coulé en lingots. J.J.D. Dony >>< F.D.Mosselman ● ● ● ● Pour la petite histoire, Jean Jacques Daniel Dony vendit une partie de ses parts à François Dominique Mosselman (BK6 n°32808) le 22/07/1814. Il mourut ruiné le 06/11/1819 après avoir fait faillite le 21/07/1819. F. D. Mosselman développa de manière considérable la société Vieille Montagne, en fit une grande société multinationale qui racheta plusieurs concurrents. En 1989, cette société passa dans le giron de l’Union Minière qui elle-même changera son nom en Umicore. Fin 2007, Umicore a fusionné ses activités de zinc avec celles de Zinifex pour créer Nystar le premier producteur de zinc au monde. Applications du zinc Utilisation du zinc dans les piles Le zinc allait connaître une croissance extraordinaire par exemple comme matériau de couverture dans les toitures, comme revêtement anti-corrosion dans le procédé incorrectement appelé de « galvanisation », pour la fabrication de seaux et de baignoires (dont celle de Napoléon) Utilisation du zinc en statuaire ● ● Le zinc a été utilisé à très grande échelle à partir du milieu du XIXème siècle pour faire des statues. Effectivement, ce métal peut se couler beaucoup plus facilement que le bronze ou encore, on peut en faire des feuilles, les estamper et ensuite souder les feuilles ainsi déformées. Il suffit ensuite de donner au zinc un aspect plus attirant comme par exemple celui du bronze. Ces statues commencent à se détériorer et certaines valent la peine d’être restaurées. Le zamak et les dinky toys ● ● Pour les collectionneurs, on ne peut éviter de mentionner un alliage de zinc développé en Allemagne et appelé Zamak. Il s’agit typiquement d’un alliage de zinc avec 4 % d’aluminium, 1 % de cuivre et 0,04 % de magnésium. Cet alliage est très facile à injecter sous pression et a donc et est encore utilisé pour la fabrication de nombreuses pièces techniques. Une des applications émouvantes du zamak est l’injection de jouets, en particulier les fameuses « dinky toys » très appréciées de nombreux collectionneurs.