Suicide des jeunes, le tabou

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Suicide des jeunes, le tabou
région
Vendredi 9 septembre 2011
veveyse
3
Le Messager
PRÉVENTION CHÂTEL-ST-DENIS
COURT
FRIBOURG
Suicide des jeunes, le tabou
DÉMISSION DU VÉTÉRINAIRE CANTONAL
Après presque quatorze ans d’activité, Fabien Loup, vétérinaire cantonal
et chef du Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires
(SAAV), a décidé de renoncer à ses
fonctions et de réorienter sa carrière.
Il explique cette décision par des
divergences de vues avec sa Direction quant à la conduite du nouveau
service unifié. Outre la gestion des
affaires courantes parfois difficiles,
trois réalisations importantes doivent
être inscrites à son actif. Il a été
notamment en charge de trois dossiers stratégiques: la cantonalisation
du contrôle de l’hygiène des viandes
et de la sécurité alimentaire, ainsi que
la mise en place de la législation sur
les chiens. Fabien Loup conservera
son mandat jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur, qui devrait
être nommé au début de l’année prochaine, mais au moins jusqu’au
Mess.
31 mars 2012.
Avant la Journée internationale de la prévention
contre le suicide qui aura
lieu demain, un point sur
la question du suicide chez
les jeunes, avec les regards
croisés de différents
acteurs de la prévention.
C
haque année, dans le canton de
Fribourg, cinquante à soixante personnes choisissent de se donner la
mort. Autrement dit, plus d’un suicide
par semaine, classant le canton au-dessus de la moyenne fédérale. Parmi les
personnes suicidées, les 15 à 25 ans
représentent une proportion importante. Pourtant, le suicide des jeunes est
encore une question largement taboue,
éclipsée souvent par le problème des
dépendances (drogues, tabac, alcool),
ciblés activement par les campagnes de
prévention.
TRÈS COURT
1er secours: l’écoute
Ecouter sans juger: la famille et les proches sont au premier rang pour aider les jeunes dépressifs à s’éloigner des idées noires
Afin de mettre en lumière ce mal de
société, le Dr Patrick Haemmerle, Président de Prévention suicide Fribourg
(Pré SuiFri), a tenu hier soir une conférence-débat, au cinéma Sirius à ChâtelSt-Denis. «Notre souci premier était de
montrer que le suicide existe en Suisse,
et que le suicide est même particulièrement élevé par rapport à d’autres pays.
(n.d.l.r.: selon les chiffres de l’OMS, la
Suisse se place parmi les 25 pays au
monde les plus touchés par le suicide.)
Il s’agit également de prouver que ce
problème n’est pas une fatalité, qu’une
prévention est possible», déclare le spécialiste.
Plusieurs signes avant-coureurs peuvent témoigner d’une tendance suicidaire chez les adolescents: comporte-
ment renfermé, troubles du sommeil
ou de l’appétit ou encore désinvestissement de la vie sociale. «La première
chose à faire est d’écouter la personne
en détresse. Il ne faut pas la sermonner, mais juste lui prêter de l’attention.
Les parents, les amis ou même le
médecin de famille doivent effectuer
cette première approche», explique le
Dr Haemmerle, également pédopsychiatre à l’hôpital de Marsens.
Aide en ligne
Roland Besse, conseiller communal attalensois et organisateur de la
conférence-débat, abonde dans le sens
de la prévention, et tient à sensibiliser
les autorités du district à cette ques-
tion. «Le suicide est une question
taboue. Il fallait d’abord lever le voile
sur ce thème et en parler ouvertement,
et aussi présenter les différentes associations ou sites qui peuvent aider les
jeunes en détresse», explique-t-il. En
effet, plusieurs sites internet tels que
ciao.ch ou encore le service public de
réseau fribourgeois de la santé mentale, sont autant d’aides que peuvent
solliciter les personnes en difficulté.
Au rôle de soutien que remplit également le service de médiation du
Cycle d’orientation (CO). «En cinq
ans, j’ai été approchée par deux jeunes, qui m’ont parlé d’idées noires et
de suicide, informe Anne-Claude Genoud, médiatrice scolaire au CO. On
attend que les jeunes viennent se pré-
DR
senter à nous, puis on discute avec eux
et on les écoute. Dans les cas les plus
graves, des professionnels interviennent. Nous ne sommes que des relais.»
Pourtant, le suicide reste pour de nombreux jeunes un sujet honteux, et les
personnes concernées hésitent à en
parler. A l’instar du CO, où l’information aux élèves est déléguée aux questions religieuses – chapeautées par
l’aumônerie catholique, qui propose
un forum de discussion en ligne –
force est de constater que la prévention contre le suicide a encore du mal
à trouver ses mots, et à s’organiser en
campagne de prévention active et
accessible à toutes et à tous.
Tiago Pires
ACCIDENT • Dimanche dernier vers
minuit, un véhicule inconnu circulait
de Bossonnens en direction
d’Attalens. Peu après l’entrée du village d’Attalens, pour une raison indéterminée, le conducteur a perdu la
maîtrise de son véhicule. Celui-ci a
alors circulé dans le pré sis à droite
de la chaussée, a percuté un délinéateur de trafic et a arraché une
hydrante. Toute personne ayant des
informations au sujet de cet accident
est priée de s’annoncer au CIG
Mess.
Vaulruz, au 026 305 67 40.
ROUTE FERMÉE • Pour l’assainissement
de la route du Moléson à Châtel-StDenis, celle-ci est fermée à toute circulation entre la Frasse et Les
Paccots depuis lundi et ne rouvrira
que le vendredi 30 septembre à 17 h.
Une déviation a été mise en place.
Mess.
SÉCURITÉ CHÂTEL-ST-DENIS
EXPOSITION BESENCENS
La sécurité: soucis ou alibi?
Les profs s’exposent
geois démocratique), Christophe
Darbellay (Parti démocratechrétien), Ueli Leuenberger (Les
Verts suisses), Christian Levrat
(Parti socialiste suisse), Fulvio
Pelli (Parti libéral-radical) et
Jean-François Rime (Union démocratique du centre).
«Je suis très heureux de
pouvoir accueillir une telle manifestation ici, s’enthousiasme
le Châtelois Frédéric Pilloud, associé à l’organisation de la manifestation, et
chef de la direction opérationnelle et commandant remplaçant de la Police de la ville
de Lausanne (lire encadré). De plus, c’est le
meilleur moment, puisque nous sommes à
la veille des élections fédérales. Nous pourrons ainsi examiner si la sécurité est un réel
L’Univers@lle, à Châtel-St-Denis,
accueille ce matin le Forum sécurité Chablais, l’un des plus importants débats romands portant sur
le thème de la sécurité.
C
e matin, plus que jamais, Châtel-St-Denis est au centre de la Romandie. En effet, le chef-lieu veveysan a été choisi pour
accueillir le Forum sécurité Chablais 2011.
Devant un parterre réunissant les principaux
acteurs du domaine de la sécurité, six personnalités politiques répondront aux questions de quatre jeunes apprentis et étudiants,
dont le régional de l’étape Cyril Michel, de
Besencens. Triés sur le volet pour leur engagement et leur intérêt envers les questions
de la sécurité publique, ils auront l’occasion
de tendre le micro à: Ursula Haller (Parti bour-
souci ou un alibi pour les différents partis.» Dans l’assistance, sont attendus également les acteurs de la sécurité,
tant privés que publics, les cadres de l’armée et des différents
corps de police, ainsi que des
représentants de la Confédération.
Les objectifs de la manifestation sont d’identifier les attentes de la population en matière de sécurité et d’établir les grandes lignes des programmes à venir. «Notre but est
de préserver cette qualité de vie extraordinaire que nous avons en Suisse», précise Frédéric Pilloud.
Xavier Fernandez
Un Châtelois haut gradé
à Lausanne
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Frédéric Pilloud, un Châtelois de 39 ans,
dont la formation de base – électronicien
audio-vidéo – ne prédestinait pas forcément
à une telle carrière, est actuellement aux
commandes de cinq divisions de la police
lausannoise (Police secours; Police judiciaire; Proximité, partenariat et multiculturalité; Sécurité et coordination; et Sécurité,
trafic et stationnement), réunissant quelque
500 fonctionnaires de police et civiles sous
ses ordres. Il est également formateur à
l’Institut suisse de police depuis dix ans et
forme les cadres dans la conduite organisationnelle et opérationnelle depuis six ans.
«Je suis déjà arrivé bien au-delà d’une
quelconque ambition de carrière. J’ai eu de
la chance. Les portes de mon poste actuel
se sont ouvertes à moi au terme d’un projet
qui me tenait beaucoup à cœur, la conduite
de la première section de Police de proximité, en ville de Fribourg», précise-t-il. XF
Un nouveau lieu de partage et de culture voit le jour ce soir, à Besencens,
avec l’inauguration de la salle d’exposition de la Grange du Marais et le
vernissage de Maria Pillonel.
«D
epuis que ma fille et mon beaufils ont acheté la Grange du
Marais, il y a cinq ans, nous rêvions d’y
installer une salle dédiée à la culture.
On souhaite offrir à tous les gens de la
région la possibilité de partager leur art,
qu’il s’agisse de peinture, de théâtre ou
de musique», se réjouit Maria Pillonel
qui aura l’honneur d’inaugurer cette
nouvelle galerie, mais qui aura également la responsabilité de la diriger. La
famille Pillonel travail sur ce projet
depuis plus d’une année. «Nous avons
refait le plancher, doublé et repeint les
murs, installé un éclairage et une passerelle d’accès au 1er étage, ainsi que des
rails pour accrocher les tableaux»,
explique la peintre devenue galeriste.
Tout a commencé par une tradition
initiée par son mari, Claude Pillonel,
ex-enseignant au CO de la Veveyse. A
la fin de chaque année scolaire, il invi-
tait les parents de ses élèves à une
petite fête pour leur montrer ce que
leurs enfants avaient fait et appris au
cours de l’année. Tradition reprise par
les actuels propriétaires de la Grange
du Marais, Renée et Stéphane Simonet,
également enseignants. Cette idée de
mélanger arts plastiques et interprétation s’est développée avec le départ en
préretraite de Maria Pillonel. «J’ai toujours été une passionnée de dessin et
de peinture. Mais cette dernière n’est
devenue mon activité principale que
depuis quatre ou cinq ans», explique
cette grand-maman de six bambins.
La première exposition, vernie ce
soir à 17 h, regroupe une trentaine de
tableaux abstraits et réalisés à l’acrylique, ainsi que quelques aquarelles figuratives. Sans oublier les chefs-d’œuvre
de Jade et Romain, les petits-enfants de
Maria.
Xavier Fernandez
■ La Grange du Marais, à Besencens,
ouvert de mercredi à samedi, de 15 h
à 18 h. Vernissage ce soir dès 17 h.
Exposition jusqu’au 1er octobre.
Plus d’infos au 079 276 61 18.
Maria Pillonel, à la veille de sa première exposition individuelle
XF