La compétitivité des nations en 2011 selon le Forum Économique

Transcription

La compétitivité des nations en 2011 selon le Forum Économique
La compétitivité des nations en 2013 selon le Forum Économique Mondial
Dans l’attente d’une franche reprise, la France recule au 23ème rang.
Ses performances sont dans la moyenne des pays développés
Edouard Mathieu 1
Bertrand Moingeon2
Le classement annuel du Forum économique mondial (World Economic Forum) synthétise les
performances des pays dans un grand nombre de domaines : institutions, infrastructures, politique
macroéconomique… Au total, douze « piliers de la compétitivité ». Les données utilisées proviennent
majoritairement d’une enquête de perception réalisée au printemps dans chaque pays par un institut
partenaire, dont HEC pour la France, et les résultats résultent d’une moyenne entre les opinions du
printemps 2013 et du printemps 2012.
Les dix pays de tête sont les
mêmes que l’an dernier, mais
avec quelques modifications de
détail qui reflètent la vigueur de
la sortie de crise dans les pays
concernés. La Suisse reste en
tête, devant Singapour qui
symbolise la montée de l’Asie et
la Finlande, premier représentant
de l’Union européenne devant
l’Allemagne qui progresse. Les
États-Unis, cessent de perdre des
places, pour la première fois
depuis quatre ans, et progressent
à la cinquième place. La Chine
cesse de progresser dans le
classement depuis l’an dernier,
mais, à la 29ème place, elle se
situe déjà au niveau de la
moyenne de l’Union européenne.
Il est vrai que l’Union
européenne présente toujours des
résultats très dispersés, avec cinq
membres qui figurent dans le top
10, tandis que les pays les plus
affectés par les crises de l’euro
se classent assez loin, la Grèce
émargeant même au 91ème rang.
La France cède encore deux
places cette année, à la 23ème
place sur les 144 pays examinés.
Compte tenu de l’étroitesse des
1
Chercheur associé à HEC Executive Education. Contact : [email protected].
Professeur et Directeur Général adjoint de HEC Paris. Directeur de l’Institut de l’Europe de HEC et membre du
GREGHEC, unité CNRS (UMR 2959). Contact : [email protected].
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écarts de scores entre les pays développés, il peut être utile de considérer les évolutions sur plus long
terme. En 2007, la France était 18ème avec un score global de peu supérieur à celui de 2013 (5,18 contre
5,05). Les pays européens qui n’ont pas connu cet effritement de leurs performances, comme la Belgique
ou le Luxembourg, sont désormais devant la France. Il en est de même de plusieurs économies
émergentes à progrès rapides, comme le Qatar.
Entre 2007 et 2013, plusieurs atouts relatifs de la France se sont effrités et plusieurs points faibles
se sont atténués ; au total le profil économique de la France est de plus en plus proche de la
moyenne des pays développés (graphique ci-dessous).
En matière de santé et éducation primaire, par exemple, la France se classe 24ème en 2013 alors
qu’elle était 12ème en début de période. De même, les jugements sur la gestion des
entreprises françaises ont été revus à la baisse dans presque toutes les dimensions : sur la qualité
des fournisseurs locaux comme sur la volonté de déléguer l’autorité… À contrario, parmi les
points faibles traditionnels, l’efficience du marché du travail progresse quelque peu : la France
est classée 71ème en 2013 contre 98ème en 2007. Son score demeure très loin du score du leader
– Singapour - mais est moins éloigné de la moyenne des pays développés.
En matière d’éducation supérieure et de formation professionnelle, la France n’est que 24ème,
mais avec plusieurs points d’excellence. En particulier, la France fait partie des leaders
mondiaux pour les écoles de commerce (business schools), avec la Suisse ou les États-Unis.
Cette année la Suisse est encore en tête, mais les scores attribués par les cadres d’entreprise ne
réussissent pas vraiment à départager les leaders qui passent donc alternativement en tête selon
les années, sans pouvoir se distancer de plus d’un demi-point de score.
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