LA REVUE Noir Désir

Transcription

LA REVUE Noir Désir
PROFILS
LA REVUE
Noir Désir
Réalisation : Jean-Pierre Limosin
Coproduction : ARTE France, MK2 TV (France, 2002-64mn)
23.15
vendredi 7 février 2003
Contact presse : Céline Chevalier / Nadia Refsi / Rima Matta - 01 55 00 70 41 / 23 / 40
[email protected] / [email protected] / [email protected]
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LA REVUE
Emission mensuelle consacrée aux arts contemporains, La
Revue associe librement un invité prestigieux et plusieurs
créateurs et penseurs, pour faire résonner entre eux des
univers artistiques originaux.
Il y est question des arts plastiques, visuels ou scéniques, de littérature
comme de design, de théâtre comme de cinéma.
Certains des modules qui composent cet ensemble sont des films d’art
contemporain achetés et diffusés dans leur intégralité.
Un sujet mène à un autre librement, par association d’idée, par effet de
causalité, ou tout simplement par le biais du personnage principal.
Ce sont ces connexions, ces contaminations, ces échos entre les sujets qui
enrichissent la structure de l’émission et permettent au spectateur de
participer activement à ce qu’il voit.
Ouverte à l’Europe, la Revue se veut également un parcours dans le décor
des villes comme dans les mentalités en mutation.
Christian Lacroix, Ingrid Caven, Enki Bilal, Jean Nouvel, John
Malkovich, Kristin Scott Thomas, Brian Eno, Jérôme
Deschamps et Macha Makeïeff
ont été les premiers «
passeurs ». Suivront Noël Godin et Atom Egoyan.
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LA REVUE
Noir Désir
Les thèmes explorés par La Revue Noir Désir sont liés à une pratique politique
différente de celle, sérieuse et compassée, à laquelle tend la politique moderne.
Fièvre, fulgurance et transe même peuvent ainsi être les formes de l’engagement
idéologique.
Avec son cinquième album, Des visages, des figures, Noir Désir s’est imposé
comme une figure majeure du rock français. Ouvert à de multiples influences,
caractérisé par l’inventivité et la qualité des textes de son chanteur Bertrand Cantat,
Noir Désir a toujours fait preuve d’une grande vigilance politique. De plus,
l’incroyable énergie de ce groupe n’est pas sans rappeler certaines transes
chamaniques. Transe et politique, chamanisme et engagement militant, voilà la
mystérieuse alchimie que La Revue va explorer avec les membres du groupe et les
autres artistes composant ce nouveau numéro de La Revue.
Dans un halo de lumière rouge, le chanteur Bertrand Cantat enflamme
l’atmosphère. Les spectateurs s’agitent et se découpent devant la scène en ombres
chinoises. Puis l’image change et un homme enfiévré clame : “ L’homme est un être
libre et créateur. C’est plus qu’un simple rouage dans la machine sociale.” Il s’agit
de Joseph Beuys, dont La Revue montre les précieux extraits de deux
performances. À New York, en 1974, elle consiste à éviter de rencontrer tout
Américain en signe de protestation contre la guerre du Vietnam (I like America and
America likes me) ; à Berlin-Est, en 1972, Beuys crée une œuvre à partir des
déchets ramassés derrière le défilé du 1er mai (Balayage). Trente ans avant Noir
Désir, la même incandescence, la même volonté d’un art politique. Des pratiques
engagées dont La Revue propose deux autres exemples contemporains : le travail
de Nicolas Moulin et les créations sonores de Matthew Herbert.
C’est la révolte et le désir qui font avancer aussi les choses.
(Bertrand Cantat)
J’ai eu envie de favoriser des rapprochements, entre des scènes, des propos et
quelques expériences artistiques, de se permettre ces rapprochements, moins pour
récolter des commentaires que pour semer de la curiosité.
(Jean-Pierre Limosin)
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Les artistes
JOSEPH BEUYS
Né en 1921, Joseph Beuys, mort en 1986, est l’un des plus grands artistes allemands de la seconde
moitié du 20e siècle. Son œuvre traverse tous les courants de l’art contemporain dont il demeure l’un
des maîtres incontestables. Il s’est consacré à ce qu’il a nommé la “sculpture sociale” à travers la
création de performances-conférences et d’actions en faveur de l’Université libre internationale dont
le programme rejoint celui du parti des verts en Allemagne. Œuvre éminemment problématique et
indispensable, les sculptures et les performances de Beuys posent mieux qu’aucune autre le
problème du lien entre archaïsme et modernité, entre les mythes et le temps présent, entre la fin des
religions et la foi en l’art, entre, justement, le chamanisme et la politique.
Extraits de performances majeures :
I like America and America likes Me
Action qui inaugure l’ouverture de la galerie René Block à New York en mai 1974. Un espace
de la galerie délimité par une grille sert de refuge, pendant trois jours, à Joseph Beuys et à
un coyote capturé pour l’occasion. L’artiste qui avait décidé de ne pas poser les pieds aux
Etats-Unis avant la fin de la guerre du Vietnam, désire ne rencontrer de ce pays que le coyote,
animal sacré, dieu des Indiens, représentant selon lui, “le point névralgique psychologique du
système entier des énergies américaines : le trauma du conflit de l’Américain avec l’Indien.”
C’est en sorcier, par des rituels précis et des gestes ésotériques qu’il entre en contact avec
l’animal. L’artiste repartira comme il est arrivé, sans poser les pieds sur le sol américain, le
corps roulé dans une couverture de feutre, transporté dans une ambulance, en urgence, vers
l’aéroport Kennedy.
Balayage
Le 1er mai 1972, Joseph Beuys, aidé par deux de ses étudiants de l’Académie de Düsseldorf,
l’un coréen et l’autre africain, balaie, après une manifestation de l’opposition, la place Karl
Marx de Berlin-Ouest. Pendant que défilent les banderoles prônant notamment la dictature du
prolétariat, l’artiste attend sur le trottoir, appuyé sur le manche d’un balai retourné, sa large
brosse à poils rouges mise en évidence. Les deux étudiants portent des grands sacs en
plastiques de l’Organisation pour la démocratie directe (O.D.D.). Dès la fin du défilé, Beuys
commence à balayer la place. La poussière et les tracts qui jonchent le sol sont mis dans les
sacs, lesquels sont vidés contre un mur de la galerie Block. Pendant la diffusion d’une
enregistrement de l’Internationale entonnée lors du défilé, Beuys rassemble les ordures en un
tas rectangulaire et pose la balai à côté. Avec ce Balayage, Beuys exprime sa position vis-àvis du marxisme. Il s’agit de le dépoussiérer de ses fixations idéologiques. Son organisation
pour la démocratie directe peut permettre, selon lui, cette rénovation.
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NICOLAS MOULIN
Né en 1970, cet artiste français conçoit des installations ou
environnements à base de vidéos ou de diaporamas. Avec
Vider Paris, Nicolas Moulin a mis en scène sous la forme
d’une projection d’images une capitale de science fiction,
une ville morte et fantôme, expression cauchemardesque
d’un fantasme sécuritaire si cher à notre époque. 5O vues de
Paris minutieusement retravaillées pour déblayer les rues,
éliminer les piétons, les voitures, liquider les chiens,
déplanter les arbres, les feux rouges et les colonnes Morris,
coffrer les monuments, déboulonner les statues, supprimer
les publicités, les abribus et les antennes télé et surtout —
aspect le plus impressionnant de ces images — bétonner toutes les façades d’immeubles du
rez-de-chaussée au deuxième étage. L’univers paranoïaque à la Philip K. Dick qui se dessine
ici est à même de suggérer les pires scénario-catastrophes et d’évoquer les plus inquiétants
cauchemars politiques.
MATTHWEW HERBERT
Sous le nom de Radio Boy, le DJ anglais Matthew Herbert a
réalisé un certain nombre de concerts intitulés The
Mechanics of Destruction. L’un de ces concerts a été filmé
au Centre Pompidou. Matthew Herbert, qui est également
géopoliticien, n’envisage pas sa pratique artistique hors de
la sphère politique. C’est ainsi que les différents morceaux
de The Mechanics of Destruction ont , à leur origine, la
destruction d’un objet de consommation courante (un
hamburger McDonald’s, un sac Gap ou une cassette vidéo
Walt Disney etc…) C’est le bruit de cette destruction,
enregistrée, samplée en direct, qui offre la matière sonore
des morceaux. Les disque produits à partir de ces expériences musicales et militantes
sont bien évidemment interdits de vente pour des raisons juridiques et c’est donc
gratuitement, à l’occasion de ses conférences de géopolitique, que Matthew Herbert les
distribuent.
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Le réalisateur
JEAN PIERRE LIMOSIN
Lauréat de la fondation Léonard di Vinci, Villa Médecis 1989
Filmographie
LONG METRAGE
NOVO 2002
sortie le 25 décembre 2002
scénario de Christophe Honoré / Jean Pierre Limosin
TOKYO EYES 1998
scénario de Philippe Madral / Santiago Amigoréna / Yuji Sakamoto / Jean Pierre Limosin
Sélection Officielle Cannes 98 Un Certain Regard
Best Film festival de Goteborg 98
Prix Fipresci festival de Belgrade 98
L’AUTRE NUIT 1988
scénario de Emmanuèle Bernheim / Jean Pierre Limosin
Perspective du Cinéma français Cannes 88
GARDIEN DE LA NUIT 1986
scénario de Pascale Ferran / Jean Pierre Limosin
Nomination César meilleur espoir masculin pour Jean Philippe Eccofey
Prix de la Cinématographie festival de Cadix 86
FAUX FUYANTS (co-réalisation Alain Bergala) 1983
scénario de Philippe Arnaud / Alain Bergala / Jean Pierre Limosin
Festival de Cannes Semaine de la Critique 83
Prix du Public Prades 83
Grand Prix Belfort 83
Young Cinéma Tokyo 85
DOCUMENTAIRES
LA REVUE
La REVUE / Christian LACROIX ( 2000)
Diffusé sur ARTE en octobre 2000.
Cinéma, de Notre Temps
TAKESHI KITANO, l’imprévisible (69’) 1999
Diffusé sur ARTE en mai 1999.
MOLOCH selon Aleksandr Sokourov (72’) 1999
(inédit)
Voyages, voyages TOKYO (45’) 1999
Diffusé sur ARTE en janvier 1999.
Thomas BERNHARD, un siècle d’écrivains (45’) 1998
Salif Keita, Citizen ambassadeur (52’) 1996
Cinéma, de Notre Temps
ALAIN CAVALIER, 7 chapitres, 5 jours, 2 pièces-cuisine (56’) 1995
FIPA d’Argent documentaire de création 96
Diffusé sur ARTE en janvier 1996
Cinéma, de Notre Temps
ABBAS KIAROSTAMI , vérités et songe (54’) 1993
sortie cinéma au Japon
Diffusé sur ARTE en novembre 1994
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Liste technique
Réalisation...........................................Jean-Pierre Limosin
Comité éditorial ...................................Delphine Coulin
Thierry Garrel
Jean-Yves Jouannais
Jean-Pierre Limosin
Luciano Rigolini
Martine Saada
Montage...............................................Tina Baz-Legal
Habillage typographie.........................Benjamin Baltimore
Musique originale ...............................Xavier Jamaux
Coproduction.......................................ARTE France
Unité de programme / Thierry Garrel
Chargé de programmes /Luciano Rigolini
MK2 TV / Martine Saada
Direction de production / Marie-Laure Lesage
Avec le soutien du ..............................CNC et de la PROCIREP
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