Girl Power !

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Girl Power !
Best Practices
ROSANTRA
Girl Power !
Rosantra a su concilier
les valeurs de l’entreprise
familiale avec une rigueur
de gestion exemplaire.
Nancy LuypaertSchamphelaere
est la première femme
à gagner le titre
de Transporteur
de l’Année !
Le nouveau Transporteur de l’Année est une transporteuse. Après 23 éditions gagnées par des hommes, certains diront qu’il était temps. Pour le reste,
Rosantra ne se distingue pas de ses prédécesseurs : rigueur et vision d’avenir sont au programme, au sein d’une entreprise typiquement familiale.
Nancy Luypaert-Schamphelaere :
« Quand j’avais 8 ans, je ne passais
pas un seul jour de congé ou de
vacances sans aller dans le camion
que conduisait mon papa Antoine
Schamphelaere. J’ai commencé à
travailler dans l’entreprise Antrago
à 18 ans, en m’occupant d’abord
de l’administration des salaires.
Puis je suis passée par le service
facturation et la comptabilité pour
finalement me plonger dans le cœur
de l’entreprise : le dispatching. »
Nouveau site
Dix ans plus tard, Nancy LuypaertSchamphelaere créait sa propre
entreprise sous le nom de Rosantra.
« Grâce aux idées et à l’investissement personnel de mon père,
j’ai eu la chance de pouvoir concrétiser ma propre créativité pour faire
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grandir Rosantra en une entreprise
qui privilégie la qualité à la quantité. » Lorsque la famille Snel reprit
Antrago, Rosantra resta indépendante et a connu un beau parcours
depuis, à mesure que la direction
s’entourait d’expertises externes.
Un parcours qui a connu un coup
d’accélérateur il y a deux ans :
« J’avais une vision claire de
l’avenir de l’entreprise, et nous
avons établi que l’accroissement de
la flotte nécessitait une extension
de notre site à Hamme. Nous avons
réorganisé le parking, construit
un truck-wash couvert, un atelier
moderne, de nouveaux bureaux
et une station-service avec AdBlue.
Tout notre site est maintenant
sécurisé. » Le bénéfice de l’opération est double : les conditions
de travail du personnel sont
optimales, et le service à la clientèle est organisé de manière plus
rationnelle.
Comme toutes les sociétés qui
conservent une activité de transport international, Rosantra a
créé une filiale en Slovaquie. Pas
question ici de boîte aux lettres :
« Nous y employons 24 chauffeurs
et deux employés qui se chargent
notamment du dispatching de
la flotte inter et de toute la gestion administrative. Nous avons
même ouver t un deuxième
bureau en 2015 », explique Nancy
Luypaert-Schamphelaere.
Les autres missions concernent
principalement du transport de
conteneurs et du Just In Time,
une niche exigeante où Rosantra
n’a de cesse que d’augmenter le
degré d’utilisation des véhicules,
explorant toutes les possibilités
d’adjoindre du travail de nuit aux
missions classiques.
Analyse des risques
Et pour y parvenir, Nancy LuypaertSchamphelaere n’a qu’une
recette : « La bonne personne
au bon endroit ! Nous accordons
beaucoup d’attention à la communication entre le dispatching et les
chauffeurs, en expliquant bien les
objectifs à atteindre. Nous veillons
aussi à ce que la vie sociale des
chauffeurs en dehors du travail
soit facilitée. Par exemple, nous
calculons nos plans de transport
en fonction des heures de conduite
et de repos, bien entendu, mais en
laissant toujours une marge pour
que le chauffeur ne soit pas exagérément sous pression. Ce serait
Avec le soutien de
Si DAF constitue de loin la marque-maison, Scania s’est
aussi imposée dans la flotte de transport national.
ROSANTRA EN BREF
➙ Spécialités : transport de conteneurs, tautliners, transports spécialisés
(grue, mega, avec hayon…)
➙ Personnel : 49 personnes, dont 43 chauffeurs
➙ Flotte : 40 véhicules, dont 38 tracteurs et 2 porteurs
➙ Marques et modèles : DAF CF et XF (marque principale) et Scania G410
de toute façon incompatible avec
notre politique de conduite économique. C’est aussi le dispatching
qui communique vers les chauffeurs en matière de statistiques
d’accident. »
Des statistiques en constante
amélioration (0.01 EUR de dégâts
par kilomètre parcouru en 2015 !),
et dont l’analyse par ‘root cause’
permet d’enclencher des actions
préventives : le contenu des formations Code 95 est adapté en
fonction du top 5 des causes d’accident les plus fréquentes. Nancy
Luypaert-Schamphelaere : « Nous
conscientisons aussi les chauffeurs
non seulement sur les coûts directs
que les accidents provoquent, mais
aussi sur les coûts indirects. De
cette manière, le chauffeur est
pleinement conscient de sa responsabilité par rapport à l’entreprise. »
C’est d’ailleurs un des points forts
de Rosantra : bien au-delà d’un
classique calcul de primes et de
franchises, l’entreprise procède
à une véritable analyse du risque
selon cinq méthodes reconnues
(Management Oversight & Risk Tree
- MORT, méthode What If, Hazard
& Operability – HAZOP, Failure
Mode & Effect Analyses – FMEA
et méthode Kinney), le tout étant
suivi avec la méthode Demming
(Plan > Do > Check > Act).
L’analyse technique des polices
d’assurances n’intervient qu’en
second lieu.
Le résultat de cette politique de
prévention dépasse de loin les
statistiques de sinistralité : les
absences pour maladie se sont
raréfiées, et le roulement des
chauffeurs est faible, ce qui se
répercute positivement sur le
service à la clientèle.
Répercussion à 100 %
Comment une entreprise comme
Rosantra a-t-elle anticipé l’arrivée de la taxe kilométrique ? Tout
www.rosantra.be
POINTS FORTS
✓ Croissance par la qualité plutôt que par la quantité
✓ Position financière solide
✓ Utilisation maximale de la flotte
✓ Politique de gestion des risques
d’abord en accélérant le renouvellement de sa flotte. Les derniers
véhicules qui ne répondent pas à la
norme Euro 5 auront quitté le parc
avant le 1er avril. Généralement,
Rosantra compte sur une politique
active d’entretien préventif pour
conserver ses véhicules jusqu’à
1,2 millions de km.
L’entreprise a aussi modifié ses
plans de transport. En accentuant les collaborations avec
d’autres transporteurs pour
éviter les kilomètres à vide, mais
aussi en modifiant sa stratégie
d’affrètement vers les Pays-Bas
et le Luxembourg. « Nous n’achèterons pas d’Eurovignettes
annuelles, explique Nanc y
Luypaert-Schamphelaere. Nous
passerons autant que possible par
l’affrètement, et nous achèterons
des vignettes au jour le jour dans
les autres cas. » Pour le reste, sa
position est inflexible : « La taxe
kilométrique génère un surcoût
annuel de 255.000 euros. Il va de
soi que ce surcoût sera répercuté
intégralement sur nos prix de
transport. »
Claude Yvens
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