L`animal miroir de l`homme
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L`animal miroir de l`homme
Animalin L’animal miroir de l’homme La domestication des animaux a constitué une étape essentielle dans l’évolution de l’homme et a permis à la civilisation humaine de se développer. S’ils exerçaient au départ des fonctions purement utilitaires, nos animaux domestiques ont actuellement acquis des fonctions beaucoup plus complexes dans nos vies. Et ce n’est pas sans conséquences sur leur santé. L a domestication du chien semble avoir débuté il y a environ 17 000 ans. Quelle que fût l’époque, ce fut surtout la noblesse qui éleva et sélectionna des animaux pour le plaisir et la chasse ; pour le peuple, il était inconcevable de nourrir un animal non productif. Et ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que l’engouement envers l’espèce canine favorise la sélection artificielle et la création d’une multitude de races et de types différents. La domestication du chat, quant à elle, démarra plus tard, il y a entre 8 000 et 10 000 ans, au début de la culture des céréales et de leur stockage. Actuellement, le rôle de l’animal familier a beaucoup évolué Chiens et chats par tagent aujourd’hui nos maisons et parfois, au grand dam de certains, nos lits. D’animaux utilitaires, ils sont le plus souvent devenus des membres à part entière de la famille. Leur rôle est devenu plus complexe. Le chien d’aujourd’hui se doit d’être multitâche : substitut affectif, confident, protecteur, faire valoir, compagnon de jeux… L’animal : éponge émotionnelle Lorsque l’entente est établie et vécue au quotidien, la complicité entre humain et animal est parfois si forte qu’on a l’impression de transmission de pensée. L’animal est en fait réceptif aux signaux physiologiques générés par nos émotions. Il peut ainsi comprendre l’état Il n’est pas rare de voir l’animal souffrir d’une pathologie similaire à celle de son maître. mental de son maître et réagir en conséquence à la peur, à la joie, à la tristesse ou à l’anxiété. L’idée que l’on se fait de notre relation avec un animal, et le besoin que l’on a de celui-ci, organisent des structures affectives qui façonnent certains de ses comportements. C’est la raison pour laquelle on peut voir des chats, mais surtout des chiens, tomber malades, particulièrement lorsqu’il s’agit d’animaux dits de « remplacement ». Lorsque l’animal, et là encore plus spécifiquement le chien, n’a pas la chance d’exister pour ce qu’il est, puisqu’il est en permanence comparé au précédent disparu. Quoi qu’il fasse, il sera toujours moins bien que l’animal décédé et idéalisé. Pour peu que la situation se prolonge, le chien, dont les émotions ne sont pas régulées par un comportement clair de son maître, finira par souffrir d’un trouble métabolique, d’un comportement altéré ou de maladies. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de voir l’animal souffrir d’une pathologie similaire à celle de son maître. Tel chien tel maître Pour en savoir plus La fabuleuse aventure des hommes et des animaux de Boris Cyrulnik chez Hachette Caractères de chiens par Dr Gerard Lippert aux éditions du Perron Pourquoi les gens ont-ils la même tête que leur chien par Serge Ciccotti et Nicolas Guéguen chez Dunod • • • Il est admis, selon plusieurs études réalisées en Angleterre et aux Etats-Unis, dont une publiée dans la sérieuse revue américaine Psychological Science, que le choix de la race d’un chien ne se fait pas par hasard. Des étudiants participant à une étude ont réussi à 64 % à trouver le bon couple maître/chien parmi une cinquantaine de possibilités, en tout cas lorsque le chien est un animal de race pure. Par contre si le chien est un corniaud, ce taux de réussite chute à 35%. Ainsi, il semble bien que certaines caractéristiques des chiens et des maîtres nous aident à reconstituer le couple à des niveaux de probabilité plus élevés que le hasard. Ce phénomène ressemble étrangement au mécanisme qui prévaut dans la recherche du compagnon de vie, où l’on va soit rechercher la similarité dans une dimension un peu narcissique, soit rechercher la complémentarité. Cela expliquerait pourquoi les réussites d’appariement sont plus fréquentes avec les chiens de race qui montrent, à la différence des corniauds, des caractéristiques distinctives marquées. Il semblerait que des gens qui estiment posséder, ou voudraient posséder telle ou telle caractéristique physique ou symbolique, optent plus favorablement pour des chiens possédant ou symbolisant également cette caractéristique. De telles recherches n’ont pas encore été publiées sur le couple humain/chat. Le chat étant souvent plus indépendant et moins fusionnel que le chien, cette étude semble plus difficile à réaliser. Le chat symbolise l’indépendance et le mystère et s’est particulièrement fait apprécier dans les milieux artistiques tels que la peinture, la sculpture et l’écriture. Christaine Reniers, naturothérapeuthe, comportementaliste et éducateur canin 40 BIOINFO – JUILLET 2011 – N° 111 BIOinfo 111_ag.indd 40 28/06/11 13:44