Valence – St Agrève – Lozère

Transcription

Valence – St Agrève – Lozère
Valence – St Agrève – Lozère
Réalisé en deux fois
6 -7 Octobre 2009 : Valence -St Agrève 60km, 1100 m de dénivelé
2 – 6 mai 2011 : St Agrève – limite Lozère 124 km, 2000 m de dénivelé
6 octobre 2009 Valence – Vernoux-en-Vivarais
30 km beau temps
Depuis la gare nous franchissons le Rhône pour attaquer les pentes situées au sud du château de
Crussol. Par pallier successifs entrecoupés de petites redescentes nous nous élevons un peu jusqu'à
un col. Ensuite il faut redescendre sur Vernoux-en-Vivarais où nous trouvons une chambre d'hôtes
tenue par un monsieur amateur de photos.
7 octobre 2009 Vernoux-en-Vivarais – St Agrève
30 km beau temps
Le chemin, ou plutôt la route s'élève assez régulièrement. Il n'est pas possible de trouver des
chemins sans faire d'énormes détours aussi nous suivons la route et ce sera une journée « goudron ».
Certain passage en forêt sont assez agréables et finalement nous débouchons sur le plateau
ardéchois. Nous sommes toutefois assez loin de St Agrève pour avoir le temps de l'apprécier. Nous
passons sous un bel ensemble de grande éoliennes peu avant St Agrève. Arrivés il nous faut encore
traverser tout St Agrève car l'hôtel des Cévennes est complet et nous terminons à « l'Arraché », près
de la gare de St Agrève. Le lendemain matin la pluie et diluvienne aussi il n'est pas question de
s'embarquer avec un temps pareil sur la suite du plateau. Mal renseignés, nous ne trouvons aucun
car pour Valence et nous ratons celui pour St Étienne (en fait la seule destination possible en
transports en commun). Finalement ce sera le tenancier de « l'Arraché » qui allant chercher un client
au TGV voudra bien nous déposer à Valence.
2 mai 2011 St Agrève - le Fay sur Lignon
17 km, beau temps, 300 m de dénivelé
Arrivé par le car de St Étienne dont
nous sommes les deux seuls passagers
sur les ¾ du trajet, nous sommes déjà
sur le chemin de St Régis dès 10h. Il
traverse le magnifique grand plateau
qui sert de socle au Mt Mézenc.
Le temps est beau et les près sont
couverts de fleurs, la dent de lion
domine et nous avons droit à toute la
gamme des verts printaniers, idéal pour
le marcheur. Toute la journée nous
voyons le Mt Mézenc sur notre gauche.
Vers 16h, après une montée nous
arrivons au Fays sur Lignon (ex Fays le
Froid) par un très beau soleil et une
douce température de 20°. Nous
sommes lundi et le village est
La dent de lion domine
totalement mort : les deux hôtels, la boulangerie, le café, le boucher et le gîte communal sont
fermés. L'épicerie aussi mais pour elle il s'agit d'une fermeture définitive. Nous tentons de joindre la
tenancière du gîte mais en vain. Nous apprendrons qu'elle fait aussi taxi et comme seul le numéro
de téléphone fixe est indiqué sur notre topo il est impossible de la joindre.
Pour notre plus grand bonheur après 18h l'hôtel central ouvre sa porte et finalement nous y
prendrons le gîte et le couvert. Nous n'avons vu aucun marcheur ni cycliste, le seule rencontre de la
journée a été celle d'une tailleuse de pierre, née à l'ombre de la cathédrale de Reims et qui après un
apprentissage tardif à St Antoine (Isère) est venue se « perdre » ici dans une maison proche de
l'hôtel central.
3 mai 2011 Fays sur Lignon – Monestier de Gazeille
25 km, couvert le matin, pluie l'après midi.
Nous poursuivons notre itinéraire sur le grand
plateau où ne paissent pour l'instant que quelques
vaches et quelques chevaux. Le passage à travers un
bois de fayards est magnifique,le chemin serpente
entre des blocs de granit. Au détour du bois deux
beaux chevreuils détalent, l'un saute par dessus la
clôture, l'autre préfère passer dessous. Peu après St
Front, l'imprécision de la carte au 1/50000 ème
conjugué avec un balisage indigent nous fait faire
une erreur de parcours et nous devons revenir sur
nos pas sur quelques centaines de mètres pour
trouver le chemin de Freycenet-la-Tour. Après un
pique-nique frugal pris dans la cour d'une ancienne
ferme nous gravissons une longue pente pour éviter
le détour par Moudeyre mais hélas alors que nous
pénétrons dans le bois des Martes la pluie se met à
tomber. Nous croisons un couple qui marche avec
un âne mais les circonstances n'invitent pas au
dialogue et arrivés à Freycenet nous sommes
contents de trouver un café-épicerie où nous
pouvons nous sécher un peu et boire un café.
L'ambiance mise par le couple qui tient
Le chemin serpente entre les blocs de granit
l'établissement n'est pas terrible...
Après une demie heure de pause, la pluie semble diminuer et
nous repartons par temps presque sec mais une fois passée la
fontaine de St Régis la pluie reprend et c'est sous la pluie que
nous arrivons à Monastier de Gazeille. Après un tour dans la
belle église du village et à l'office du tourisme
miraculeusement ouvert nous faisons un tour dans la rue
principale. C'est une véritable catastrophe, les 4/5ème des
commerces sont fermés de manière définitive, il ne reste que
le bar PMU journaux, une boulangerie, une banque. La rue
est en travaux mais nous doutons que l'on puisse lui rendre
son animation d'antan... Finalement nous optons pour l'hôtel
« le Provence ».
Arrivés là, la réceptionniste galère à fond pour nous dire si
oui ou non il y a une chambre de libre. Elle pianote sur son
écran, tente de téléphoner et finalement sort de la pièce pour
Saint Régis
aller discuter avec quelqu'un. Nous comprendrons un peu plus tard qu'en fait cette femme,
vraisemblablement d'origine nord-africaine, ne sait peut être pas encore lire ni écrire (elle me tend
un bloc de papier pour que j'indique mon nom et mon numéro de téléphone).
4 mai 2011 Monastier de Gazeille – Landos
25 km, 600 m de dénivelé, beau temps avec nuages, assez frais le matin
Nous l'ignorions, mais c'est du Monastier qu'est parti le 22 septembre 1878, R.L Stevenson avec son
ânesse Modestine pour son fameux voyage à travers les Cévennes. Aujourd'hui nous suivrons ses
pas.
Il faut descendre au moulin pour franchir la Gazeille et remonter aussitôt les 150 m de dénivelé par
un chemin extrêmement caillouteux, de gros cailloux noir en basalte. Une fois sur le plateau fertile
nous retrouvons ce beau paysage verdoyant, avec quelques sommets peu marqués, traces d'anciens
volcans couronnés généralement d'un petit bois de pins. De très
belles et surtout anciennes croix
veillent sur le marcheur le long
du chemin. Le deuxième
obstacle rencontré après le
village de St Martin et son beau
clocher à peigne est le
franchissement de la Loire.
Nous l'effectuons à Goudet peu
après avoir croisé un troupeau
de 350 brebis. La remontée sur
le versant ouest est assez sévère
il ne s'agit que de 250 m de
dénivelé environ et nous
gravissons la pente sans
difficulté. Il suffit de s'arrêter
quelques instants pour pouvoir
admirer les ruines du château de Beaufort en cours de
consolidation. A Montagnac nous causons quelques minutes avec
un clermontois venu retaper sa maison natale. Un peu plus loin à,
Cros Pouget, dans un jardin nous voyons Stevenson et son âne
sculpté dans un arbre. Cette ouvre n'a que 20 ans mais un plaque
indique que le 23 septembre 1878 Stevenson s'est arrêté ici
quelques instants à l'ombre d'un arbre.
Les maisons en pierre de basalte sont superbes, les plus
anciennes portent des inscriptions du début du XVIIIème siècle.
Un peu avant le franchissement de la RN88 à La Salvetat nous
longeons un maar, il s'agit d'une dépression volcanique dont le
fond est occupé par un marais et une tourbière. Nous arrivons à
Landos et nous trouvons sans problème le gîte de la Ruche
enchantée qui est ouvert. Le tenancier est un ancien rugbyman
qui parle volontiers de sa passion.
Troupeau de brebis
5 mai Landos - Chapeauroux - Saugues
35 km, 700 m de dénivelé, très beau temps 9h-19h
Notre premier objectif est le Nouveau Monde, c'est en effet le nom curieux d'un village proche du
pont de Chapeauroux qui nous permettra de franchir l'Allier. Depuis le petit hameau du Thord,
gracieusement orné d'un manoir du début du XIXème quasiment à l'abandon, la vue sur l'Allier et
Chapeauroux est superbe. Nous descendons par un chemin escarpé, découvrant de nombreux
ouvrages de la voie ferrée. Nous passons deux ponts successifs avant de remonter sur la rive ouest
de l'Allier. Nous voilà bientôt sur un sentier assez raide pour regagner les 250 m de dénivelé perdus
pendant l'heure précédente. Le sentier sur
lequel nous comptions n'existe plus et
nous nous lançons à travers bois pendant
quelques centaines de mètres pour
retrouver l'itinéraire prévu. Nous
cheminons encore et toujours sur de
grands plateaux qui dominent la vallée de
l'allier, il faut descendre un peu puis
remonter dans le village de St Christophe
d'Allier (très belle église avec clocher à
peigne). C'est dans ce secteur que j'ai
failli marcher sur une vipère qui tentait
de se faire passer pour un bout de bois
dans les herbes du chemin.
Au delà de St Vénérand nous suivons
une route pendant 6 km faute de chemin
Église de St Christophe d'Allier
plus agréable.
Nous arrivons alors sur le franchissement
de la Romaine (857m), il faut remonter à 1100 m et le panneau indique que Saugues est encore à 14
km, alors qu'il est déjà 16 h ! Nous repartons dans la pente et retrouvons le plateau au hameau de
Verdun. Nous sortons de notre dernière carte au 1/25000ème et il nous reste à parcourir 9,5 km en
suivant les routes. Nous plongeons encore dans un trou de 100 m juste avant le village de Freycenet.
A Saugues nous sommes attendus à l'hôtel La Terrasse.
Avant hier nous avions ri de deux femmes qui nous disaient de nous méfier des serpents alors que
nous étions assis dans l'herbe à un carrefour, mais nous avions tord. Aujourd'hui nous avons vu trois
vipères. La seconde était heureusement bien visible au milieu d'un chemin sableux et la troisième
vraiment malchanceuse s'était fait écraser sur la route pourtant très peu fréquentée.
6 mai 2011 Saugues – Chapelle St Roch « Avec les pèlerins »
GR65 21,8 km 400m de dénivelé, beau temps
Ce sera notre journée « Avec les Pèlerins ». En effet à peine levé je regarde par la fenêtre et
j'aperçois plusieurs marcheurs. Certains arborent la fameuse coquille, évidemment nous ne l'avions
pas remarqué hier au soir mais nous sommes sur le chemin de St Jacques, et même les clients de
l'hôtel, plutôt élégants hier au soir sont aujourd'hui en shorts et chaussures de marche. Leurs
bagages sont entassés dans le hall de l'hôtel et une société en assurera le transport vers leur
prochaine étape.
Avant même de quitter le village nous avons déjà rejoint et doublé un couple d'américain.
Après une brève halte dans une halle de vente de brebis
nous montons doucement dans ce beau plateau. Les
hameaux se succèdent et les fermes à casse-croûte et café
ne manquent pas. Vers 11h alors que nous venons de
rattraper un couple d'irlandais je compte une quinzaine de
pèlerin attablés dans la cour d'une ferme. Plus loin vers
midi c'est une véritable cohorte de marcheurs que nous
rattrapons, nous avons déjà rattrapé environ 40 pèlerins et
les plus matinaux d'entre eux sont sûrement loin devant
nous. Nous estimons à environ une centaine le nombre de
pèlerin sur cette étape. Il faut dire que le paysage est
séduisant. Ce sont encore de grands plateaux couvert de
jonquilles, narcisses et dents de lion. Par endroits nous
trouvons de jolis bosquets de pins. Le chemin est
également assez varié. Tout est très calme, propice à la
rumination des bovins et à la méditation des pèlerins.
Après avoir cassé la croûte sur une vraie table, nous
n'avons que 50m à faire pour obtenir dans la ferme voisine
un café et une tranche de tarte que Jacques nous offre.
Cohorte de marcheurs sur le St
Arrivés à l'énorme bâtiment du Sauvage par le plus joli
Jacques
chemin qui soit, qui serpente d'abord dans la forêt puis
dans les prairies, nous marchons de concert et d'un pas très
vif avec une marseillaise d'adoption qui attaque son cinquième pèlerinage à St Jacques. A ce niveau
c'est forcément pathologique. Nous tentons de lui poser quelques questions notamment sur la
motivation des pèlerins qu'elle côtoient, en fait elle n'y répond pas et se répand en un long
monologue...
A la fontaine St Roch nous attendons
Freddy, l'ami de Fanny qui doit nous
conduire aux Fourches. Il arrive un peu
tardivement, retardé par une déviation à
Monistrol/Loire. Non sans faire un très
large détour nous arrivons aux Fourches
en son agréable compagnie.
Le lendemain dès 5h45 un ami nous
conduit au Chambon sur Lignon où
nous prenons le car pour St Étienne,
puis le train pour regagner nos
domiciles respectifs.
Le Sauvage dans son cadre bucolique
Cette belle semaine nous a encore mis l'eau à la bouche et je crois que notre prochaine randonnée
nous emmènera à travers l'Aubrac qui n'est qu'à quelques jours d'ici.