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ne z Pr e ce nu m ér o av ec us vo à Lu rn e ce ! PAEDIATRICA Vol. 23 No. 2 V/2012 Bulletin de la Société Suisse de Pédiatrie Vol. 23 No. 2 V/2012 Sommaire Vol. 23 No. 2 2012 Rédaction Dr R. Tabin, Sierre (Rédacteur en chef) Dr M. Diezi, Lausanne PD Dr. T. Kühne, Bâle Dr U. Lips, Zurich Dr M. Losa, St Gall Prof. M. Mazouni, Lausanne Dr M.-A. Panchard, Vevey Dr P. Scalfaro, Lausanne Dr R. Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Prof. A. Superti-Furga, Lausanne Dr R. von Vigier, Berne Adresse de la rédaction c/o Dr R. Tabin Av. du Général Guisan 30 Case postale 942 CH-3960 Sierre Tél. 027 455 05 05 Fax 027 455 59 55 [email protected] Copyright © Société Suisse de Pédiatrie Editeur Société Suisse de Pédiatrie (SSP) www.swiss-paediatrics.org Secrétariat / Changements d’adresse Schweizerische Gesellschaft für Pädiatrie Case postale 1380 1701 Fribourg Tél. 026 350 33 44 Fax 026 350 33 03 [email protected] Mise en page et impression s+z:gutzumdruck. Nellenstadel 1 3902 Brig-Glis Tél. 027 924 30 03 Fax 027 924 30 06 [email protected] Publicité Editions Médecine et Hygiène Hélène Bourgeois / Michaela Kirschner Chemin de la mousse 46 1225 Chêne-Bourg Tél. 022 702 93 41 [email protected] Editorial 3· Qu’est-ce qui unit la SSP? Qu’est ce que la fPmh? C. Kind Rapports annuels Commissions et groupes de travail de la SSP 4· Rapport annuel du président et du comité 2011/2012 7· Commission de formation postgraduée 8· Commission de formation continue 9· Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue ISFM 0· Commission des examens de spécialiste en pédiatrie 1 11· Commission de nutrition 12· Groupe de travail Tarmed 3· Groupe de travail «Relève pour la pédiatrie pratique» 1 14· Groupe de travail «Qualité» 15· Groupe de travail sur les réseaux de soins intégrés 6· Rapport d’un délégué de la SSP auprès de l’association professionnelle des 1 médecins de famille et de l’enfance suisse (MFE) et représentant de la SSP dans le comité d’initiative «Oui à la médecine de famille» Groupes d’intérêts pédiatriques 17· 8· 1 0· 2 21· 2· 2 22· 23· 4· 2 5· 2 26· Collège des médecins chefs A Groupe d’intérêt des cliniques pédiatriques Groupe de travail médecine d’urgence Groupe de pédiatrie sociale et préventive Groupe de travail DRG Groupe de travail obésité Groupe de travail «protection de l’enfant» des hôpitaux pédiatriques suisses Groupe de travail «assistanat au cabinet» Fondation pour la promotion de la formation en médecine de famille La commission «laboratoire du praticien» obtient, après de longues années, un nouveau représentant de la SSP 7· Dépistage néonatal en Suisse en 2011 2 Formation continue 28· Dépistage précoce de l’amblyopie dans le cabinet pédiatrique T. Baumann 32· Carence en fer sans anémie chez l’enfant et l’adolescent: un traitement intraveineux est-il indiqué? Justifié? F. Cachat, M. Diezi, M. Beck Popovic Informations 42· Expérience d’un médecin assistant à l’Hôpital Albert Schweitzer à Haïti A. Schindele Point de vue Paediatrica 46· Derrière une phobie scolaire Paraît 5 fois par an pour les membres de la SSP. Les non-membres peuvent s’abonner auprès du secrétariat pour Fr. 120.– par an. 48· Quiz FMH Tirage 51· Recensions 1950 Ex. / ISSN 2235-5480 Certifié par REMP Prochain no Délai rédactionnel: 31.7.2012 Dates de parution: no 4: 15.9.2012 Image de couverture Rodrigo Pareja R. Roch-Suzuki Lus pour vous 52· Accidents d’enfants O. Reinberg Congrès annuel 54· Congrès annuel 2012 de la SSP T. Neuhaus La rédaction n’assume aucune responsabilité quant au contenu des textes. 1 Editorial Vol. 23 No. 2 2012 Qu’est-ce qui unit la SSP? Qu’est ce que la fPmh? Christian Kind, président de la SSP, St Gall Traduction: Rudolf Schlaepfer, la Chaux-de-Fonds Chers membres de la SSP Lors de la dernière séance du pool des délégués j’ai une fois de plus remarqué l’hétérogénéité des membres de la SSP et je me suis demandé quels sont les éléments qui finalement rassemblent notre société? Un engagement commun en faveur de la santé des enfants et des adolescents est la première réponse obtenue d’habitude à cette question. C’est le cas bien évidemment et cela se ressent très clairement en beaucoup d’occasions. Mais si cela devait être le ciment déterminant pour la cohésion de la SSP, qui la maintient en vie et en garantit le bon fonctionnement, alors pourquoi ne sommes nous pas liés de la même manière aux chirurgiens pédiatres et aux pédopsychiatres? Pourquoi la fPmh n’est-elle pas notre bercail autant que la SSP? Une différence se trouve certainement dans le fait que les chirurgiens pédiatres ont des intérêts communs avec les autres disciplines chirurgicales et les psychiatres pour enfants et adolescents avec les psychiatres pour adultes. Mais cela est tout aussi le cas pour les différentes disciplines au sein de la SSP. Les neuropédiatres ont des affinités avec les neurologues, les cardiolgues pédiatres avec les cardiologues pour adultes et ainsi de suite, pour toutes les spécialités. Les pédiatres praticiens de leur côté trouvent de nombreux intérêts communs avec les généralistes. Malgré cela le sentiment de convergence est nettement plus grand entre disciplines pédiatriques qu’avec les autres sociétés de la fPmh. Une raison décisive me paraît être le titre de spécialiste que nous avons en commun, donc la formation postgraduée de base commune. Durant ce laps de temps, les futurs pédiatres n’acquièrent pas seulement les savoir et savoir faire pédiatriques de base, mais aussi l’attitude particulière et incomparable qui caractérise le pédiatre. Manifestement la culture et les conditions de socialisation médicale vécues durant les premières années de formation postgraduée jouent un rôle déterminant pour la conception de son futur rôle professionnel. Il est difficile de préciser cet élément spécifiquement pédiatrique, mais lors de débats entre pédiatres il va plutôt rassembler alors qu’on a l’impression contraire, qu’il divise les opinions, lors de contacts avec d’autres médecins de l’enfance. Quelles conclusions devons nous tirer de ces observations? D’une part la base commune de la pédiatrie ne doit en aucun cas être amincie. Nous devons soigner la formation postgraduée de base et veiller à ce que les porteurs de titres de spécialiste ne perdent pas le contact entre eux. Ces dernières années une belle tradition s’est installée lors de nos congrès annuels, les sociétés de spécialistes disposant de plateformes pour présenter les nouveautés aux collègues praticiens. Les articles de formation continue dans Paediatrica sont aussi un instrument important. Le pool des délégués sert aux échanges de politique professionnelle. Son rôle n’est pas perçu par tout le monde de la même manière. Alors que pour le comité il représente un forum d’importance indiscutable, lui permettant de connaître les besoins de la base et de discuter des projets, certains délégués ressentent une incertitude quant à leur rôle, n’ayant pas de mandat clair ni de compétence décisionnelle. Malgré cela le pool des délégués me paraît, dans sa forme actuelle, un moyen tout à fait adéquat pour rassembler l’impressionante hétérogénéité de la relativement petite société qu’est la SSP. Une organisation sur le modèle parlementaire, comme le connaît p. ex. la FMH, ne serait certainement pas judicieuse et difficile à mettre en pratique avec les ressources dont nous disposons. La deuxième question qui se pose, est comment améliorer la collaboration au sein de la fPmh. Manifestement des congrès et symposia communs ne suffisent pas. Au vu 3 de ce qui a été dit auparavant, un pas dans cette direction serait, à long terme, une meilleure intégration de la formation postgraduée. Entre chirurgie pédiatrique et pédiatrie cela se fait, de plus en plus dans le cadre du nombre croissant de services d’urgences interdisciplinaires. Cette évolution sera encore renforcée par la création de la nouvelle formation approfondie en pédiatrie d’urgence. Le contact avec les psychiatres pour enfants et adolescents pourrait se renforcer par la création d’un plus grand nombre de services psychosomatiques dans les cliniques pédiatriques, avec prise en charge interdisciplinaire. L’objectif à long terme devraient être des centres pédiatriques où tous les spécialistes de l’enfant et de l’adolescent pourront suivre une formation postgraduée en étroite collaboration interdisciplinaire. Correspondance [email protected] Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Rapport annuel du président et du comité 2011/2012 Vol. 23 No. 2 2012 de protection des données de ce projet. Les expérience de ces prochaines années nous diront si ce souhait sera réalisé et dans quelle mesure le e-logbook fera ses preuves dans la pratique. Christian Kind, président de la SSP, St Gall Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Composition du comité Bureau • Président: Christian Kind, St Gall, clinique • Vice-présidente: Nicole Pellaud, Genève, Sion, ambulatoire • Philipp Jenny, Altstätten, ambulatoire • Marc-Alain Panchard, Vevey, clinique Membres du comité ambulatoire • Trésorière: Caroline Hefti, Yverdon • Sylvia Gschwend, Zoug • Pascal Stucki, Lausanne • Jan Teller, Langnau Membres du comité hospitalier • Walter Bär, Coire • Oskar Jenni, Zurich • Andreas Nydegger, Lausanne Membres du comité formation postgraduée • Jessica Templeton (jusqu’au 31.8.2011) • Nicole Halbeisen (dès 1.9.2011) • Alexandra Goll (jusqu’au 31.8.2011) • Valérie Dénervaud (dès 1.9.2011) Durant l’exercice en cours, le bureau et le comité se sont réunis pour quatre séances ordinaires. Comme l’année précédente, des contacts réguliers entre les séances ont eu lieu par courriel et les différents membres du comité ont participé à de nombreuses manifestations et séances externes en fonction officielle. Suite au déplacement au mois de septembre du congrès conjoint avec les chirurgiens pédiatres et les psychiatres pour enfants et adolescents, la deuxième réunion 2011 du pool des délégués fut reportée en décembre. Heinz Bhend de MFE informa concernant eHealth et Pierre Klauser sur la révision du programme de formation postgraduée, Philipp Jenny dirigea la discussion animée qui s’ensuit. En mars 2012 eut encore lieu une discussion de fond sur le mode de fonctionnement du pool des délégués. Furent aussi discutés le rôle des examens préventifs et la prise en charge des urgences. Sujets de l’année Formation postgraduée Dans le cadre de la procédure d’accréditation 2011, le programme de formation postgraduée en pédiatrie a été accrédité par le Département de l’intérieur sans conditions pour 7 années ultérieures. Le mérite de ce résultat réjouissant revient aux rédacteurs du rapport d’autocontrôle, en premier lieu Christoph Rudin, ainsi qu’à toutes les personnes impliquées dans les visites d’accréditation. La révision de notre programme de formation postgraduée a enfin été parachevé et est entrée en vigueur le 1.1.2012. Pour la formation postgraduée secondaire en pédiatrie hospitalière sont reconnus tout autant une année dans une formation approfondie qu’une année en option, ce qui ôte tout obstacle à la révision tant attendue du programme de formation postgraduée pour la formation approfondie en neuropédiatrie. Pour la formation postgraduée secondaire pour pédiatres en cabinet médical sont maintenant reconnues deux années d’assistanat au cabinet (au maximum 12 mois dans le même cabinet); toutefois les chances de réaliser un tel curriculum sont actuellement bien minces. Les dispositions pour le classement des établissements de formation postgraduée sont plus spécifiques sur le plan juridique, ce qui permet de mieux trancher d’éventuels recours. Pour les rares cliniques dont la durée nominale reconnue a été raccourcie, sont prévues des dispositions transitoires généreuses ainsi que la possibilité d’une réévaluation à la suite d’une nouvelle visite. Le logbook a été rédigé selon les indications de l’ISFM, mais devra être réalisé, sous forme électronique, dans la plateforme myFMH. Suite à notre intervention l’ISFM va examiner et améliorer les aspects 4 La prochaine tâche de la Commission pour la formation postgraduée sera de formuler les exigences minimales pour les cours de formation postgraduée obligatoires en pédiatrie du développement, néonatologie et pédiatrie d’urgence. Les cliniques formatrices sont appelées à introduire les évaluations sur le lieu de travail (miniCEX et DOPS) de façon sytématique et généralisée. Formation postgraduée en pédiatrie d’urgence Après que l’assemblée générale de la SSP ait pris connaissance et accepté le projet d’une formation approfondie en médecine d’urgence pédiatrique pour les porteurs des titres de spécialiste en pédiatrie ou en chirurgie pédiatrique, la PEMS (Paediatric Emergency Medicine Switzerland), société nouvellement créée entre temps, a parachevé et mis en large consultation le programme de formation postgradué. Les comités de la SSP et de la SSCP ont accepté ce programme. Les sociétés suisses de sauvetage et de médecine d’urgence SSMUS, d’anesthésiologie et réanimation SSAR et de médecine intensive SMI ont été priées de soutenir le projet. Ce soutien nous a été accordé, en partie après des corrections mineures. Il devrait donc être possible sous peu de soumettre la demande de création de cette formation approfondie à l’ISFM, en espérant qu’il soit avalisé encore cette année par la chambre médicale. Formation continue Le programme de formation continue de la SSP a été révisé sous la direction de Pierre Klauser. L’adaptation aux demandes de l’ISFM apporta des allégements mais engendra aussi de vives discussions. La demande de crédits a été simplifiée, le principe de l’autodéclaration a été maintenu. La nouvelle plate-forme électronique myFMH a suscité des discussions. Il est prévu d’enregistrer en continu les formations accomplies, ce qui génèrera automatiquement, après trois ans, un diplôme de formation continue. Ce diplôme sera remis après vérification par la société de discipline médi- Vol. 23 No. 2 2012 cale et présenté sur la page personnelle du médecin concerné dans l’index public des médecins de la FMH. L’ISFM souhaite que l’utilisation de cette plate-forme soit déclarée obligatoire par les sociétés de discipline médicale. La commission de formation continue et le comité de la SSP maintiennent néanmoins leur avis, selon lequel il doit être possible de documenter sa formation continue comme jusqu’à présent et de demander un diplôme seulement en cas de besoin. Initiative «Oui à la médecine de famille» Le contre-projet direct du Conseil fédéral a été rejeté unanimement par les médecins de famille et de l’enfant, car il n’apporte rien de concret en faveur d’une amélioration de la situation de la médecine de premier recours, tout en voulant davantage réglementer. Les efforts se concentrent maintenant à soutenir au parlement les forces revendiquant des mesures immédiates en faveur des pédiatres, afin de présenter, si possible, un contre-projet indirect. La collaboration entre la SSP et le comité d’initiative est entre temps bien rodée, dans les déclarations officielles les pédiatres sont maintenant mentionnés la plupart des fois. Réseaux de soins intégrés (managed care) Les avis concernant le projet de loi sur les réseaux de soins intégrés sont partagés également parmi les pédiatres. Alors que les pédiatres genevois p. ex. ont créé un réseau de soins formé de pédiatres exclusivement, le managed care semble représenter pour d’autres la fin de la médecine libérale. Il est frappant de constater que la plupart des collègues ayant déjà l’expérience d’un réseau de soins ont un avis positif concernant cette nouvelle loi relativement ouverte, alors que les craintes d’une perte du libre choix du médecin et de l’intégrité morale du médecin suite à la participation budgetaire viennent plutôt de régions où cette forme de prise en charge n’est que peu établie. La SSP ayant délégué la représentation des aspects de politique professionnelle concernant les pédiatres praticiens à MFE et le projet controversé ne contenant pas d’éléments spécifiquement pédiatriques, le comité a décidé de renoncer à une prise de position à propos du référendum. Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP DRG Pour la mise en place du système DRG, des améliorations favorables à la pédiatrie ont finalement été obtenues. D’une part pour de nombreux diagnostics il y aura des splits selon l’âge, d’autre part, sous la direction de Urs Hunziker, des propositions pour les traitements complexes spécifiquement pédiatriques ont été élaborées. Cela devra permettre à l’avenir de facturer convenablement aussi des traitements hospitaliers à caractère exclusivement pédiatrique, comme p. ex. les investigations d’un malaise sévère du nourrisson ou en cas de suspicion de mauvais traitements. Pour ce qui est des aspects spécifiquement pédiatriques de la recherche d’accompagnement DRG, nous avons d’une part obtenu que les questionnaires de l’Institut d’éthique biomédicale de l’université de Zurich adressés aux pédiatres soient dépouillés séparément. D’autre part le groupe de travail DRG de la SSP a proposé aux médecins chefs des cliniques pédiatriques d’introduire un monitoring prospectif de certains indicateurs. Nous espérons repérer ainsi précocément des évolutions défavorables aux patients suite à des incitations économiques négatives. Les transferts de patients entre cliniques périphériques et centres (dans les deux sens) ainsi que certains traitements qui influencent fortement le poids d’un cas, p. ex. le traitement par CPAP, constituent des points particulièrement sensibles. Relations extérieures Kinderärzte Schweiz (anciennement Forum pour la pédiatrie pratique) Malgré le nouveau nom qui irrite certains membres de la SSP, notamment en Suisse romande, les contacts avec cette organisation importante de pédiatres alémaniques se sont renforcés et approfondis. Une co opération étroite de toutes les forces engagées en faveur de la pédiatrie pratique est nécessaire notamment pour la collaboration avec MFE. Au regard des grandes difficultés que nous rencontrons à recruter, pour la politique professionnelle des personnes actives dans la pratique, nous ne pouvons pas nous permettre les doublons. fPmh La fPmh a été pleinement absorbée par l’organisation du congrès commun de SSP, SSPPEA et SSCP à Montreux. Le but d’in- 5 tensifier les échanges entre les divers groupes professionnels a été atteint, ne serait-ce que grâce au cadre magnifique et au temps splendide, pendant et en dehors du congrès. Association professionnelle des médecins de famille et de l’enfance (MFE) La collaboration avec MFE est devenue routine. Les délégués pédiatres marquent clairement leur présence et veillent à ce que la pédiatrie ne soit pas oubliée. Office fédéral de la santé publique (OFSP) Durant cet exercice les contacts avec l’OFSP se sont limités au projet d’une banque de données de médicaments pédiatriques. Des progrès réjouissants ont été obtenus et un concept a été élaboré en collaboration avec les cliniques A. Il s’agit maintenant de trouver les moyens institutionnels et financiers. Les cantons devront notamment s’investir. En outre, la chaire de pharmacologie pédiatrique prévue à Bâle devrait jouer un rôle déterminant. Consultations La SSP a pris position suite aux consultations suivantes: Confédération • Contre-projet direct à l’initiative «Oui à la médecine de famille» • Révision de la Loi fédérale sur la procréation médicalement assisté en vue de l’autorisation du diagnostic préimplantatoire OFSP • Procédure d’amendes d’ordre en cas de consommation de cannabis (en collaboration avec MFE) Commission fédérale pour les vaccinations • Révision du plan de vaccination avec introduction d’une vaccination de rappel contre la coqueluche chez le jeune adulte FMH • Recommandation aux parlementaires concernant la sécurité des enfants dans le trafic routier (obligation de port du casque vélo etc.) • Enquête concernant les activités de la FMH dans le domaine de la prévention en faveur de la santé Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Organisation interne Secrétariat central Le secrétariat central a accompli de nombreuses tâches sans accroc et avec succès. Claudia Baeriswyl a assumé de plus en plus de fonctions de façon indépendante, ce qui permet maintenant la diminution prévue des missions attribuées à Daniel Bürdel. Finances Malgré le déficit croissant de Paediatrica et la recette plutôt modeste du congrès, l’année 2011 s’est soldée avec un résultat nettement positif. Du côté rentrées sont à compter la gestion rigoureuse des contributions des membres ainsi que le résultat positif – après une série déficitaire – du dernier cours de perfectionnement organisé par Medconnection. Les plus grands écarts se trouvent cependant du côté des dépenses. D’une part le secrétariat et le secrétariat général n’ont pas épuisé l’enveloppe budgétaire, tout en remplissant leur mandat de façon irréprochable, d’autre part le comité, les commissions et les groupes de travail ont fait preuve d’une discipline exemplaire dans la gestion de leurs dépenses. Il semble que la clarification des mandats par le comité, le contrôle soigneux des dépenses par la trésorière et la gestion stricte des finances par le secrétariat général portent leurs fruits. été vivement remerciées à l’occasion du congrès de Montreux. Les deux resteront à disposition de la SSP pour des missions spécifiques (Jessica dans le groupe de travail assistanat au cabinet/nouveaux modèles de cabinets médicaux, Alexandra pour eHealth). Les nouvelles représentantes des médecins assistants, Nicole Halbeisen et Valérie Dénervaud, participent déjà activement et avec intérêt aux travaux du comité. Remerciements Au nom de la SSP mes remerciements vont à tous les membres du bureau et du comité, aux collaboratrices et collaborateurs du secrétariat général, aux responsables de commissions et de groupes de travail ainsi qu’à tous les pédiatres qui, au courant de l’année écoulée, se sont engagés en faveur de notre société. Correspondance [email protected] Malgré cela les perspectives pour l’avenir proche ne sont pas roses. Pour éviter une augmentation ultérieure des cotisations, les charges ordinaires ne doivent pas augmenter. Les résultats des congrès restent imprévisibles et des bénéfices plus conséquents pourront être utilisés pour des projets définis, mais ne pourront pas figurer à plus long terme au budget ordinaire. Il n’est pas possible de trouver d’autres sources de revenu substantielles. Ce qui signifie que le comité doit vérifier la relation coût – efficacité de tout projet, en cours ou nouveau, et ne doit pas craindre de remettre en question l’utilité, dans les conditions actuelles, de missions à la tradition vieille de dizaines d’années. Comité Le comité a poursuivi son mode de travail coopératif et harmonieux de l’année passée. Les deux représentantes des médecins en formation, Jessica Templeton et Alexandra Goll, ont quitté le comité et ont 6 Vol. 23 No. 2 2012 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Commission de formation postgraduée Christoph Rudin, président, Bâle Traduction: François Cachat, Vevey La commission se compose de 12 membres, provenant autant de pratiques privées pédiatriques que de services de pédiatrie hospitalière de différentes régions de Suisse. En raison de la fin de sa formation postgraduée, nous devons malheureusement rapporter la démission de Jessica Templeton. Elle s’est engagée de façon importante durant ces dernières années pour la formation postgraduée des futurs pédiatres et nous la remercions pour ses efforts. Nous lui avons trouvé un successeur en la personne de Nicole Halbeisen. Nous lui souhaitons cordialement la bienvenue à ce poste et nous espérons qu’elle se montrera tout aussi engagée que Jessica Templeton. Membres de la commission de formation postgraduée et responsabilités • Christoph Rudin, Bâle, président • Christine Aebi, Bienne, représentante de la SSP au comité de la ISFM • Chantal Ruckstuhl, Gurmels • Nicole Halbeisen, Bâle, représentante au comité de la SSP des médecins en formation • Gabriele Wohlrab, Zurich • Oliver Adam, Soleure, responsable pour la SSP de l’assistanat au cabinet médical • Ueli Bühlmann, Zurich, responsable pour la SSP des visites d’établissements-audit pour la commission de formation postgraduée • Peter Carp, Yverdon • Patrick Imahorn, Lucerne, représentant de la SSP à la commission des titres • Daniel Trachsel, Bâle, représentant de la SSP à la commission des établissement de formation postgraduée • Nicolas von der Weid, Lausanne, responsable des examens de spécialiste en pédiatrie • François Cachat, Vevey, représentant de la Suisse Romande Activités Après 2010, une année de travail intensif consacrée au programme de formation postgraduée et au nouveau logbook, a suivi une année 2011 un peu plus tranquille, avec deux réunions en dates du 29 mars et 20 septembre 2011 à Fribourg. L’évaluation finale du nouveau programme de formation postgraduée (PFP) de la SSP a pu être terminée durant l’année écoulée. Après quelques corrections le PFP a été approuvé par le comité de la SSP et transmis à l’institut suisse pour la formation postgraduée et continue (ISFM). Suite à des échanges intensifs avec la ISFM, quelques adaptations selon les directives de la ISFM ont dû encore être effectuées. Le PFP a alors été approuvé par la ISFM et se trouve depuis fin janvier 2012 sur le site internet de la FMH et de la SSP. A noter que quelques accords ont encore eu lieu avec un petit nombre de cliniques en ce qui concerne la réglementation de la formation postgraduée comme demandé par le PFP. Le nouveau programme de formation postgraduée est entré en vigueur depuis le 1.1.2012. En ce qui concerne le logbook, ce dernier va arriver avec malheureusement un peu de retard. En effet, nous avons soumis à la ISFM un document électronique trois pièces en format PDF interactif, et le logbook a été également approuvé après quelques adaptations par la ISFM. Cependant, nous avons appris en même temps qu’à l’avenir la ISFM concevra les logbooks dans un nouveau format électronique, les dénommés E-Logbooks, et que certaines sociétés de spécialistes avaient même déjà effectué le changement vers le E-logbook. D’un côté il nous semble peu réaliste d’effectuer le changement pour le nouveau format PDF-logbook pour une durée brève, et de revenir à la charge dans quelques mois auprès de la SSP avec un nouveau format. Par contre le nouveau format électronique pose des questions, qui à notre avis doivent être discutées au sein de notre société. En particulier il s’agit de questions ayant trait à la protection des données et des informations personnelles. Nous avons convenu avec la ISFM de préparer un E-logbook sur la base de notre nouveau PDF-logbook, et au mieux de re- 7 noncer à une solution intermédiaire et de viser à un changement direct vers un E-logbook. Avant une décision définitive, nous voulons attendre les résultats des discussions internes au sein de la SSP. Points forts de l’année écoulée – reconnaissance du programme de formation En août de l’année écoulée nous avons reçu de la ISFM la décision du conseiller fédéral D. Burkhalter que le PFP de la SSP sera reconnu pour 7 ans supplémentaires, soit jusqu’au 31 août 2018, sans autre exigence. Cette décision représente un des succès importants de l’année écoulée. Cependant, cela ne signifie pas que nous pouvons nous reposer, puisque en même temps le DFI a présenté toute une série de propositions dans lesquelles le PFP devra se profiler à l’avenir. Il y aura matière à discussion pour la commission de formation postgraduée à l’avenir. Futur Actuellement la commission de formation postgraduée fixe la durée et le contenu obligatoire des cours de formation postgraduée (pédiatrie du développement, pédiatrie d’urgence et néonatologie) offerts en divers endroits, dans un but de les standardiser. Pour le moment, il ne s’agit pas de développer un programme détaillé, mais bien plutôt de fixer comme obligatoire quelques points du contenu de ces cours, pour pouvoir ainsi donner ensuite à la SSP la possibilité de valider l’offre des cours. Ce rapport annuel me donne enfin la possibilité de remercier tous les membres de la commission de formation postgraduée pour l’énorme travail accompli. Au nom de la commission, je remercie également sincèrement le comité de la SSP et l’institut suisse pour la formation postgraduée et continue (ISFM) pour leur soutien indéfectible, et également tous ceux qui, par leur participation ont contribué à l’élaboration de ces documents importants. Correspondance [email protected] Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Commission de formation continue Pierre Klauser, Genève La SSP n’a pas reconduit son contrat avec MedConnection, qui mène désormais seule ses sessions de formation continue (FC). D’autres occasions de FC existent dans toutes les régions et sont régulièrement accréditées par la SSP à leur demande. Droits acquis, diplôme de FC et plateforme internet ISFM La SSP ouvre la plateforme internet ISFM à ses membres qui voudraient, sur une base volontaire, s’y inscrire. Cela permettra d’obtenir en un clic un diplôme de FC. Les assureurs prévoient de contrôler le diplôme de FC des médecins facturant des positions selon les «droits acquis» déclarées sur leur profil personnel dans MyFMH. Si vous utilisez vos droits acquis, vous devrez justifier de votre FC en pédiatrie ainsi: • soit déclarer votre FC pédiatrique sur la plateforme internet de l’ISFM et obtenir le diplôme, automatiquement répertorié dans la liste www.doctorfmh.ch scrutée par les assureurs • soit attendre une requête administrative qui vous obligera à demander un diplôme à la SSP pour ensuite répondre aux assureurs. d) détails des procédures de contrôle et d’attribution de diplôme Attribution des crédits aux manifestations et diplômes FC • environ 180 demandes d’accréditation de manifestations; certaines parfois contestées en raison d’une mauvaise définition du public cible, de la confusion avec la formation post-graduée, de non respect des recommandation de l’ASSM. • très rares demandes de diplôme, reflet de la faible pression administrative actuelle des autorités sur les pédiatres. Correspondance [email protected] Nouveau règlement SSP de FC 2012 ou 2013 Un nouveau règlement a été rédigé et soumis à l’ISFM pour approbation (encore pendante). Modifications substancielles: 1.suppression des exigences supplémentaires envers les porteurs de nos 10 formations approfondies 2.pour la FC essentielle spécifique: a) limitations au nombre de crédits dans certains domaines b) accréditation automatique des sessions organisées par les centres formateurs pédiatriques, ou par la SSP et les organisations pédiatriques régionales; accréditation sur demande pour les autres c) définition de critères d’accréditation pour les sessions 8 Vol. 23 No. 2 2012 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue ISFM médecins. Ils bénéficieront, s’ils répondent aux critères de qualité de l’ISFM, du financement relatif. Christine Aebi-Ochsner, déléguée de la Société Suisse de Pédiatrie e-logbook Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Depuis 2009 l’ISFM est responsable, en tant que centre de compétence indépendant (mandaté par la Confédération, en particulier le Département fédéral de l’intérieur) de la formation postgraduée et continue; il accompagne les médecins diplômés, après la formation (études jusqu’à l’examen final), sur leur chemin professionnel pendant la formation postgraduée et jusqu’à l’obtention d’un des 43 titres de spécialiste, et ensuite, par la fomation continue, durant toute la vie professionnelle – toujours avec la préoccupation d’une qualité de haut niveau. L’ISFM est composé de trois instances: l’assemblée plénière, le comité et la direction. Dans l’ISFM sont représentés les sociétés de disciplines médicales, les facultés de médecine, l’ASMAC, l’AMDHS et H+. Dans son rapport 2011 M. le Conseiller fédéral Burkhalter (DFI) a accrédité les 43 programmes de formation postgraduée de l’ISFM au 1.9. pour les 7 années à venir. Dans le cadre de ce renouvellement de l’accréditation, le programme de formation postgraduée pour l’obtention du titre de spécialiste en pédiatrie a été complètement remanié, puis révisé et avalisé par la direction, le comité et l’assemblée plénière de l’ISFM et enfin accrédité par la Confédération. Au total en 2011 16 programmes de formation postgraduée ont été revus. Le DFI n’a émis des conditions que pour les programmes de formation en médecine interne générale, chirurgie pédiatrique, médecine légale et de médecin praticien. Sont de la compétence de l’ISFM • la reconnaissance des établissements de formation postgraduée (Commision des établissements de formation postgraduée) • l’attribution du titre de spécialiste (Commission des titres) • l’appréciation de contestations (Commission d’opposition) Reconnaissance des établissements de formation postgraduée En 2011, 220 établissements ont été reconnus, dont 131 cabinets médicaux; 149 ont été réévalués et confirmés, 26 ont été rayés de la liste (dont 17 cabinets médicaux), 3 demandes de reconnaissances ont été refusées (toutes émanant de cabinets médicaux). Attribution de titres de spécialiste 1362 titres ont été attribués (100 titres de plus qu’en 2010), dont 30% à des médecins détenteurs d’un diplôme de médecin étranger. Pour la gestion et la surveillance de la formation postgraduée (concepts de formation postgraduée, établissements de formation postgraduée) l’ISFM dispose de deux instruments importants: • Visites des établissements de formation postgraduée par une équipe (expert de la spécialité, expert extérieur à la spécialité, représentant de l’ASMAC). En 2011, 69 visites ont été effectuées, dans 44 cas l’accréditation a été définitive, dans 24 sous conditions. • Enquête auprès des assistants L’enquête auprès des assistants a à nouveau été faite par l’ISFM en collaboration avec l’ETH (Institute for Environmental Decisions, Consumer Behavior); 6286 médecins en formation postgraduée ont retourné le questionnaire (68% de réponses, 57% femmes, 43% hommes). La qualité de la formation postgraduée en Suisse a été jugée globalement de haute qualité, le climat de travail a été jugé bon. Financement de la formation postgraduée médicale La Confédération et les cantons ont créé, dans le cadre du dialogue «Politique nationale de la santé» (PNS) la plateforme «Avenir de la formation médicale». Un des sujets les plus importants a été le financement de la formation postgraduée médicale, en particulier la garantie de la qualité de la formation postgraduée face à l’introduction du nouveau financement des hôpitaux (DRG). Les hôpitaux et cliniques devraient être tenus à participer à la formation des 9 En 2011 l’e-logbook, aide à la documentation pendant toute la période de formation postgraduée pour les candidats au titre de spécialiste, a été introduit et mis en ligne pour presque tous les programmes de formation postgraduée; il est évident que la commission doit, pour attribuer un titre, pouvoir se baser sur des documents attestant que les exigences du programme en question sont réalisées. e-plate-forme de formation continue Selon la loi, tout médecin spécialiste diplômé est tenu de suivre une formation continue pendant toute la durée de son activité professionnelle. L’ISFM offre un diplôme de formation continue, un document attestant de l’accomplissement de la formation continue, reconnu par les autorités sanitaires et les assureurs. Plusieurs sociétés de disciplines médicales se sont associées à la plate-forme de formation continue. Links importants Direction ISFM www.fmh.ch/fr ➙ ISFM bases ➙ accréditation e-logbook www.fmh.ch/fr ➙ formation postgraduée ➙ médecins assistants ➙ e-logbook e-plate-forme de formation continue www.fmh.ch/fr ➙ formation continue ➙ plate-forme de formation continue Financement de la formation postgraduée www.fmh.ch/fr ➙ ISFM bases ➙ financement formation postgraduée médicale Enquête sur la formation postgraduée www.fmh.ch/fr ➙ formation postgraduée généralités Correspondance [email protected] Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Commission des examens de spécialiste en pédiatrie Vol. 23 No. 2 2012 inscriptions couvrant quasi exactement les dépenses nécessaires à son bon déroulement et au défraiement des familles et de toutes les personnes impliquées. Nicolas von der Weid, Lausanne Membres • • • • • • • • • Nicolas von der Weid, Lausanne (président) Alexandra Goll (représentante des MA) Nicole Halbeisen (représentante des MA) Andreas Nydegger (représentant du comité), Lausanne Christa Bühler, Liebefeld Claudio Roduit, Pregassona Markus Wopmann, Baden Johannes Wildhaber, Fribourg Mario Bianchetti, Bellinzona En 2011, 92 candidat(e)s se sont présentés à l’examen écrit du 9 juin à Fribourg dans de nouveaux locaux, à l’Université de Pérolles 2, beaucoup plus adaptés que l’ancienne salle de Miséricorde, très critiquée à juste titre par les candidats l’an dernier. La répartition alternée des candidats alémaniques et francophones dans la salle a permis d’exclure au mieux les tentatives de fraude. Une autre amélioration sensible touchait aux vignettes radiologiques accompagnant certains cas cliniques: plus grandes et mieux «lisibles», elles étaient également rassemblées dans un petit cahier ad hoc. Cet examen combinait à nouveau questions «vignettes» et «QCM» et était d’un niveau de difficulté comparable à celui de l’an dernier. En effet, 4 candidat(e)s ont échoué, donnant un taux d’échec de 5%. Bien heureusement, il n’y a pas eu de recours auprès de la Commission ad hoc de la FMH. En ce qui concerne l’examen oral-compréhensif, 90 candidat(e)s s’y étaient inscrits et 87 l’ont réussi (taux de succès de 96%, comparable aux années antérieures). Il y a eu quelques contestations de la part des candidats malheureux, mais pas de recours. Je tiens à remercier ici, au nom de la commission, tous les médecins-chefs des cliniques de pédiatrie pour leur engagement remarquable dans la préparation des cas pour les examens et pour leur disponibilité. Le choix des cas cliniques est généralement excellent et permet de se faire une bonne idée des capacités cliniques des Correspondance [email protected] candidat(e)s. Il est important que le nombre de cliniques pédiatriques disposées à réaliser l’examen oral-compréhensif reste élevé pour pouvoir répartir au mieux les candidats en fonction de leurs lieux de formation, leur langue, leurs souhaits quant au timing (de plus en plus de jeunesfemmes enceintes souhaitant passer leur examen à un moment précis), etc. Les taux de succès à l’examen FMH de pédiatrie sont généralement comparables voire supérieurs à ceux d’autres grandes sociétés de spécialistes, comme la médecine interne. Ces bons résultats prouvent l’excellente qualité de la formation postgraduée des jeunes pédiatres en Suisse, malgré la limitation des horaires de travail des médecins-assistants et chefs de clinique (en moyenne maintenant 50 heures hebdomadaires) et de l’impact que cette réduction pourrait avoir eu sur la quantité (voire la qualité) des connaissances acquises. Le nombre de candidat(e)s semble se stabiliser aux alentours de 90 par année, ce qui reste gérable avec les moyens à disposition. La Commission FEX s’est réunie en plénum au siège de la SSP à Fribourg le 25 août 2011 pour discuter des résultats des examens écrit et oral et passer en revue les critiques concernant l’examen écrit des années précédentes. Les améliorations apportées en 2011 dans l’organisation et le déroulement ont satisfait quasi tous les candidat(e)s; de nouvelles possibilités d’amélioration ont été discutées. En particulier, il a été décidé de faire composer les vignettes et questions QCM par plusieurs personnes représentant de façon équilibrée la pédiatrie de cabinet et hospitalière; la correction des épreuves écrites est faite de façon centralisée par le président, mais tous les examens considérés comme échoués seront revus par une deuxième personne. Les résultats financiers de l’examen 2011 sont équilibrés, les recettes provenant des 10 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Commission de nutrition Christian Brägger, Zurich Membres • • • • • • • • Christian Braegger, Zurich, président Peter Baehler, Fribourg Dominique Belli, Genève Raoul Furlano, Bâle Josef Laimbacher, St Gall Johannes Spalinger, Lucerne Peter Studer, Reinach René Tabin, Sion Séances • 17 mai 2011 (62ème séance) • 6 décembre 2011 (63ème séance) Sujets • Publication commune des «Recommandations pour l’alimentation des nouveauxnés sains durant les premiers jours de vie» par la Commission de nutrition de la SSP et la Société Suisse de Néonatologie, dans Paediatrica 2011; 22: 7–8. http://w w w.swiss - paediatrics.org/ sites/default/files/paediatrica/vol22/ n1/pdf/07-08.pdf • Publication du plan d’alimentation «Introduction des aliments chez le nourrisson», dans Paediatrica 2011; 22: 21. http://w w w.swiss - paediatrics.org/ sites/default/files/recommandations/ recommandations/pdf/2011_neuer_ ernahrungsplan_f.pdf http://w w w.swiss - paediatrics.org/ sites/default/files/paediatrica/vol22/ n4/pdf/21.pdf • Publication des «Nouvelles courbes de croissance pour la Suisse», dans Paediatrica 2011; 22: 9–11. http://w w w.swiss - paediatrics.org/ sites/default/files/paediatrica/vol22/ n1/pdf/09-11.pdf • Publication de la brochure «Mère et enfant» de la Société suisse de nutrition. http://www.sge-ssn.ch/fr/info-alimentaires/lalimentation-par-etape-de-vie/ grossesse-allaitement-alimentation-dunourrisson/mere-et-enfant.html • Rapports émanant des institutions suivantes: ·Commission fédérale de l’alimentation COFA Groupe de travail obésité de la Société · Suisse de Pédiatrie ·Fondation suisse pour la promotion de l’allaitement maternel http://www.allaiter.ch/logicio/pmws/ indexDOM.php?client_id=stillen&page_ id=aktuell&lang_iso639=fr Codex Panel (Commission paritaire com · posée de représentantes et de représentants des fabricants de préparations pour nourrissons et de la Fondation suisse pour la promotion de l’allaitement maternel) http://www.allaiter.ch/logicio/pmws/ indexDOM.php?client_id=stillen&page_ id=panel&lang_iso639=fr Commission de nutrition de la European · Society of Paediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition (ESPGHAN Committe on Nutrition) avec les publications suivantes dans le Journal of Pediatric Gastroeneterology and Nutrition 2011: -Supplementation of N-3 LCPUFA to the Diet of Children Older Than 2 Years: A Commentary by the ESPGHAN Committee on Nutrition http://espghan.med.up.pt/joomla/ pdf_files/1.PDF -Role of Dietary Factors and Food Habits in the Development of Childhood Obesity: A Commentary by the ESPGHAN Committee on Nutrition http://espghan.med.up.pt/joomla/ pdf_files/ESPGHAN_CoN_Dietary _ Factors_Obesity_JPediatrGastroenterolNutr_2011.pdf -Supplementation of Infant Formula With Probiotics and/or Prebiotics: A Systematic Review and Comment by the ESPGHAN Committee on Nutrition http://espghan.med.up.pt/position_ papers/JPGN_CoN_Infant_formula_ probotics_prebiotics.pdf Correspondance [email protected] 11 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Groupe de travail Tarmed Marco Belvedere, Zurich Traduction: Denis Aladjen, Genève Membres • • • • Marco Belvedere, président, Zurich Denis Aladjem, Genève Christoph Francke, Uzwil Mario Schuhmacher, Genève Prise en charge des membres dans les questions tarifaires Membres Le groupe de travail ne s’est malheureusement toujours pas étoffé. Nous recherchons de nouveaux membres. Correspondance [email protected] Nous avons offert une prise en charge personnalisée des questions tarifaires des membres en cas d’incertitude dans l’interprétation du tarif, dans les contacts avec les assurances (par exemple en cas de demande de remboursement) et dans l’optimisation de l’utilisation du tarif. Nous avons régulièrement informé les membres par des articles dans Paediatrica. Révision tarifaire L’activité principale de l’année précédente a été la participation au projet Tarvision de la FMH de révision de la structure du Tarmed et à l’élaboration d’un nouveau chapitre pour les médecins de premier recours. En tant que délégué tarifaire de la SGP, je me suis engagé dans la commission tarifaire de la société suisse des médecins de famille, en gardant des contacts étroits et en effectuant un travail quotidien, ce qui dans la situation de négociations difficiles a été clairement bénéfique. Séances Afin de pouvoir intervenir dans les délais et influencer les décisions, nous assurons une participation aux séances des groupes tarifaires et aux réunions d’information importantes pour la pédiatrie. Données concernant les prestations L’accès aux données des Trust Center agréés nous a permis de contrôler en détail l’évolution des coûts. 12 Vol. 23 No. 2 2012 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Groupe de travail «Relève pour la pédiatrie pratique» Jessica Templeton, Zurich Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Chefs du groupe de travail • Jessica Templeton • Alexandra Goll Ce résultat doit motiver le groupe de travail de la SSP à poursuivre son engagement pour l’assistanat au cabinet pédiatrique. Membres du groupe de travail • Jan Teller • Catherine Sutter • Catherine Paccaud Les analyses de l’étude se poursuivent avec le soutien de Oskar Jenni, médecin-chef du département de pédiatrie du développement de la clinique pédiatrique de Zurich et de deux étudiantes en master de l’Université de Zurich, Eva Wehrli et Patrizia Schön. Les résultats seront publiés prochainement. Comme annoncé dans le rapport de l’année passée, nous avons réalisé l’enquête nationale en ligne «Promotion de la relève en pédiatrie pratique». Nous remercions ici tous ceux qui se sont donné la peine de répondre à notre questionnaire très détaillé. Nous avons reçu 356 réponses par des pédiatres en formation, des pédiatres hospitaliers et des praticiens. Le questionnaire touchait à différents sujets, comme la formation postgraduée, la spécialisation, la charge actuelle en travail, plaisir et stress au travail ainsi qu’aux avantages et désavantages de la pratique pédiatrique. Nous avons aussi essayé d’objectiver et de quantifier la problématique de la relève en pédiatrie pratique. Nous avons questionné les jeunes pédiatres sur le moment auquel ils souhaitaient s’installer et les pédiatres installés sur l’année de la remise souhaitée de leur cabinet. Le but du groupe de travail est de reconnaître des problématiques concrètes pour la relève pédiatrique et de proposer une assistance lors du passage dans l’activité pratique. Correspondance [email protected] Les premiers résultats furent présentés lors de l’assemblée annuelle à Montreux en septembre 2011. L’assistanat au cabinet médical est l’exemple d’un résultat réjouissant. Malgré une expérience limitée dans ce domaine (25% des praticiens et 16% des médecins hospitaliers), la grande majorité des pédiatres (96%) considère que l’assistanat au cabinet médical est à recommander. Actuellement 21% des pédiatres praticiens offrent cette possibilité, 60% seraient prêts à le faire à certaines conditions. 13 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Groupe de travail «Qualité» les instances politiques, dans un avenir plus ou moins proche, à participer à des programmes de certification qualité. Marc-Alain Panchard, Vevey Le groupe qualité se compose de • M. A. Panchard, pour la SSP • P. Stucki, pour la SSP • H. Zinggeler, pour Kinderärzte Schweiz Une autre place destinée à un membre de Kinderärzte Schweiz est toujours vacante. Le concept de démarche qualité est complexe L’immense majorité des membres est consciente qu’offrir des soins de qualité à nos patients est une nécessité, un devoir éthique et une priorité. Il est donc étonnant de constater les réticences de ces mêmes membres à participer aux démarches qualités officielles (le taux de participation à la phase pilote de la démarche «Q-monitoring» est à cet égard suggestive), probablement parce que ces démarches «officielles» sont vécues comme contraignantes, intrusives, voire suspicieuses. Il est néanmoins évident que diverses interventions politiques (les bases légales existent!) vont voir le jour ces prochaines années, qui ne pourront qu’être TRÈS intrusives. Les médecins ont peut-être encore la possibilité de moduler de façon importante la mise sur pied des mesures qui seront instaurées. C’est un des objectifs de la FMH, et de la SSP. Durant l’année écoulée, le groupe de travail a donc axé ses efforts sur trois axes principaux. Privilégier l’introduction «en douceur» des diverses démarches qualité au sein des pédiatres suisses Il est aussi important d’éviter aux membres les démarches inutiles ou disproportionnées que de les orienter vers les démarches utiles. À cet effet, l’interview de Philipp Jenny sur la démarche EQUAM qu’il a vécue est édifiante. D’autres articles paraîtront, Vol. 23 No. 2 2012 sur des thèmes comme les cercles qualité ou la gestion qualitative de la pharmacie de cabinet. La mise sur pieds de la phase «active» du Q-Monitoring dans le cadre de la FMH est un autre exemple de démarche «douce» mais capitale pour notre capacité à «garder la main» dans le cadre de l’évolution actuelle des exigences en matière de qualité. Le groupe de travail est à disposition des membres pour toute remarque constructive, proposition de présentation d’une démarche intéressante et surtout pour accepter en son sein un deuxième délégué du Kinderärzte Schweiz. Collaborer avec les autres instances concernées La collaboration avec les autres spécialisations de «premier recours» dans le cadre de la mise sur pieds du questionnaire Q-Monitoring finalisé a été l’un des objectifs principaux. Le groupe de travail encourage tous les membres à participer à cette enquête, qui représente un moyen simple de montrer aux diverses instances concernées que nous n’avons pas attendu leur prise de conscience pour nous soucier de la qualité des soins que nous offrons à nos patients. Y participer permettra aussi à de nombreux membres soucieux de la qualité de découvrir diverses démarches qualité adaptées à leur pratique et à leur mentalité. Par ailleurs nous travaillons, conjointement avec les MFE à l’élaboration d’un questionnaire structuré pour mesurer le degré de satisfaction de nos patients et de leurs parents, afin de mettre en évidence les divers potentiels d’amélioration. Se préparer à l’apparemment inéluctable introduction d’une certification qualité obligatoire C’est peut-être jouer les Cassandres que de prédire que nous allons être contraints par 14 Une telle certification, mise sur pieds par les technocrates ne pourrait qu’être plus inconfortable, inadaptée ou contre-productive qu’une certification pensée par les pédiatres eux-mêmes. Le groupe de travail essaie actuellement de réfléchir au visage que pourrait avoir une telle certification et à la manière de la faire accepter, le cas échéant, par les décideurs politiques. Si Cassandre devait se tromper, elle ne serait que trop heureuse, … mais, pour le moment … «Si vis pacem, para bellum». Correspondance [email protected] Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Groupe de travail sur les réseaux de soins intégrés Nicole Pellaud, Genève et Sion Membres • • • • Nicole Pellaud Jan Teller Markus Schönenberger Nicole Jundt Herman Sur mandat du comité SSP pour apporter des informations utiles aux pédiatres sur les réseaux, le groupe a finalisé début 2011 deux textes publiés dans le Paediatrica Vol. 22 No. 3 2011 et sur les news pour les pédiatres et les parents du site www.swisspaediatrics.org: • Position de la SSP sur les réseaux de soins intégrés/ce que le pédiatre doit savoir. • Réseaux de soins intégrés: votre pédiatre vous informe (à afficher dans les cabinets). Correspondance [email protected] 15 Rapports annuels: Commissions et groupes de travail de la SSP Rapport d’un délégué de la SSP auprès de l’association professionnelle des médecins de famille et de l’enfance suisse (MFE) et représentant de la SSP dans le comité d’initiative «Oui à la médecine de famille» Philipp Jenny, Membre du Comité SSP, Délégué MFE, Co-assesseur de la commission exécutive du comité d’initiative «Oui à la médecine de famille» L’année passée fut marquée par la décision de l’assemblée des délégués de MFE de prendre parti pour le projet Managed Care et contre le référendum de la FMH. Dans la discussion générale, le travail de l’association MFE est malheureusement souvent confondu avec cette unique prise de position politique. On a tendance à oublier que le travail de la MFE est beaucoup plus vaste. En tant que délégués, nous avons consacré deux séances à notre prise de décision sur le Managed Care. Au début 2011, nous avions reporté la décision à la fin de l’année, pour que le projet de loi définitif puisse être jugé en entier. Contrairement à la consultation de la base par la FMH qui portait seulement sur un projet à moitié terminé, les délégués ont eu tous les faits en main. Comme tout bon compromis suisse, le projet a du bon et du mauvais. Nous avons estimé que les bons côtés prévalaient et qu’il n’y avait pas de critères éliminatoires qui nous auraient obligés à rejeter le projet de loi. Le projet ne résoudra pas tous nos problèmes, mais mène à un renforcement de la position des médecins de famille et de l’enfance. Le fait que les médecins s’avèrent être des partenaires fiables dans leurs négociations avec le monde politique ne pourra jouer qu’en notre faveur. Après de longues discussions, la majorité des délégués pédiatriques ont opté pour le projet Managed Care. En outre, la MFE s’est consolidée et les structures commencent à être bien rodées. Nous avons organisé une retraite de deux jours avec une assemblée des délégués ainsi qu’une AD d’une journée. Entre autres, nous avons traité les sujet suivants: La possibilités de revaloriser le travail du médecin pédiatre et de famille, comme p. ex. le chapitre 40.000 Tarmed – prestataire de base que nous visons, la formation post graduée des assistants au cabinet pour soigner des patients malades chroniques dans le but de décharger le médecin et de voir cette prestation honorée par Tarmed; la création d’un institut d’informatique au cabinet, pour pouvoir prendre le développement du software entre nos mains; le développement de nouveaux modèles de cabinets avec le médecin comme chef d’équipe des AM, de la physio, Spitex etc. et bien sûr, le soutien de l’initiative médecins de famille ainsi que l’apport de nos idées sur les consultations de loi actuelles qui concernent les médecins pédiatres et de famille, comme par exemple, la loi sur les professions médicales. L’initiative «Oui à la médecine de famille», pour laquelle je représente les intérêts de la SSP dans la commission exécutive du comité d’initiative, entre maintenant dans la phase parlementaire «chaude» (le comité d’initiative et le MFE sont d’ailleurs deux structures juridiquement indépendantes.) La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) du Conseil des Etats se penche actuellement sur l’initiative et le contre-projet. Elle voit un besoin d’agir accru mais pense que ni l’initiative ni le contre-projet du Conseil fédéral ne mènent au but et vise un contre-projet indirect. Le Conseiller fédéral Alain Berset a la balle dans son camp et prévoit – en collaboration avec les organisations et partis concernés – d’élaborer un masterplan jusqu’en été 2012. Dans cette phase, il est important de maintenir la pression sur le monde politique. Dans ce but, une campagne d’affichage dans les cabinets médicaux a été lancée. Correspondance [email protected] 16 Vol. 23 No. 2 2012 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Collège des médecins chefs A Sergio Fanconi, Lausanne, Président Membres • • • • • • Christoph Aebi, Berne Dominique Belli, Genève Sergio Fanconi, Lausanne Urs Frey, Bâle Christian Kind, St-Gall Henrik Koehler, Aarau (en remplacement d’Andrea Capone) • Thomas Neuhaus, Lucerne • Felix H. Sennhauser, Zurich Séances En 2011, nous avons discuté lors de trois séances de sujets importants et actuels de la médecine de l’enfant et de l’adolescent. Les décisions et recommandations qui en ont résulté ont été communiquées à qui de droit, en gardant toujours à l’esprit notre engagement spécifique et respectueux de l’enfant et de sa famille ainsi que notre mandat clinique, d’enseignement et de recherche. Sujets 9. Succession des médecins-cadres dans les cliniques A: coordination entre les différents centres A. 10. Développement d’indicateurs de qualité pour les cliniques A. 11. Médecine hautement spécialisée. 12. Concept de formation post-graduée et logbook. 13. Dosage des médicaments et banque de données des médicaments. 14. Critères d’accréditation des centres de formation. 15. Analyse Picker de la qualité de la prise en charge dans les cliniques A. 16. Schwerpunkt médecine d’urgence pédiatrique. 17. Clinical Paediatric Network. 18. Dermatologie pédiatrique. 19. Congrès de la SSP à Lucerne et futurs congrès. 20. Néphrologie pédiatrique et coordination entre les différents services. Correspondance [email protected] Les activités suivantes méritent une mention particulière: 1. Collaboration étroite avec la Société Suisse de Pédiatrie, par le biais de Christian Kind, Président de la société. 2. Suivi du développement de l’«Union pour l’enfant et l’adolescent» en collaboration avec la Société Suisse de Pédiatrie. 3. Soutien de la Journée des jeunes chercheurs en pédiatrie de la Société Suisse de Pédiatrie. 4. Swiss DRG, suivi systématique des conséquences de l’introduction des DRG. 5. Accréditation des centres de formation en pédiatrie. 6. Amélioration de la formation et de la reconnaissance dans le domaine des urgences pédiatriques. 7. Recrutement de membres pour les différentes commissions de la Société Suisse de Pédiatrie. 8. Promotion de la relève. 17 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Groupe d’intérêt des cliniques pédiatriques Urs Hunziker, Christoph Stüssi, Johannes Wildhaber Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Lors des réunions du Groupe d’intérêt cliniques pédiatriques du 23.8.2011 et du 24.1.2012 ont été discutés les point suivants: Recherche d’accompagnement DRG Jürg Streuli de l’Institut d’éthique biomedécale de l’université de Zurich nous démontre que toute discussion sur les DRG tourne autour de coûts, qui ne vont pas baisser mais qui ne devraient pas non plus augmenter. Il est donc clair que l’indemnisation des prestations dans le domaine de la pédiatrie doit se faire de sorte à maintenir les revenus actuels. DRG veut une augmentation de l’efficience (faire les choses bien) et de l’efficacité (faire les choses justes). Professionalisme, qualité et éthique doivent être indissociables. Lorsqu’on applique ces éléments à la médecine de l’enfant et de l’adolescent, ils décrivent dans une large mesure les tâches centrales de la pédiatrie, en reproduisant finalement ce qui fait la différence entre pédiatrie et médecine pour adultes et par là pourquoi pour des groupes de diagnostic semblables («DRG») des coûts plus élevés sont justifiés pour la pédiatrie. Ces facteurs et leur modification durant ces prochaines années sous le régime DRG seront documentés dans un projet de recherche d’accompagnement en trois phases et seront à disposition de la pédiatrie. La première phase 2011 est un inventaire quantitatif, puis qualitatif relevé par un questionnaire. Les membres du groupe d’intérêt estiment que les coûts plus élevés engendrés par les patients pédiatriques, en comparaison avec la médecine adulte, pour des DRG comparables, est imputable, comme de multiples expériences le montrent, au fait que de nombreux coûts chez l’enfant et l’adolescent ne sont simplement pas reproduits. Le fait qu’un bébé en bonne santé ne se nourrit pas seul, et qu’il occasionne par là des coûts, n’est que difficilement reproductible dans un système basé sur des diagnostics d’adultes. Sie elle veut survivre à long terme, la pédiatrie doit justifier et refléter ces coûts Vol. 23 No. 2 2012 nouveaux traitements complexes ou d’autres particularités spécifiques à la pédiatrie. Tarpsy plus élevés. Le projet de recherche d’accompagnement pourra démontrer où et pourquoi la pédiatrie engendre des coûts «supplémentaires» en comparaison avec la médecine d’adultes. Cela permettra aussi de mettre en évidence où les restrictions financières mettent en danger les compétences fondamentales de la pédiatrie en professionalisme, qualité et éthique. Le groupe d’intérêt souhaite une représentation des compétences fondamentales de la pédiatrie et de leurs coûts. Il ne peut donc y avoir de comparaison directe avec les coûts de la médecine adulte, justement parce que cette compétence fondamentale représente la base de la pédiatrie, et pas simplement un appoint par rapport à la médecine de l’adulte. Ce n’est pas un «nice to have» mais un «must». Le développement de ces compétences fondamentales lors de l’introduction de Swiss DRG est donc d’une importance capitale. Il faut à moyen terme absolument éviter la focalisation sur les groupes de patients économiquement attractifs (p. ex. les prématurés avec un petit poids de naissance) et le financement transversal (p. ex. des nouveaux-nés à terme). Il faut plutôt reproduire globalement les coûts réels de groupes de patients pédiatriques pertinents afin de maintenir les traitements attractifs, sous peine d’en voir baisser la qualité. Ceci doit aussi figurer parmi les objectifs d’un projet de recherche d’accompagnement. Il faut définir les dispositions transitoires entre le système actuel et la rémunération d’après Swiss DRG; la recherche d’accompagnement peut en fournir les bases. Sur décision du Conseil fédéral les coûts de la recherche d’accompagnement sont à charge du secteur public. Les demandes devront probablement être adressées à l’OFSP et à Swiss DRG/FMH. Pour pouvoir argumenter lors des tractations à venir, il faut absolument repertorier, lors de la saisie des données/prestations, les données concernant les coûts de sorte qu’elles indiquent avec précision les coûts d’une prestation déterminée. Sans ces données une argumentation pertinente ne sera pas possible p. ex. en faveur de l’introduction de 18 Kurt Alberman présente l’évolution et l’état actuel de deux systèmes différents de rémunération dans le domaine de la psychiatrie, dont les données devraient être réunies dans un projet Tarpsy. Tarpsy devrait mieux/correctement reproduire et rémunérer les maladies psychosomatiques et psychiatriques de l’enfant et de l’adolescent dans les hôpitaux/cliniques pour enfants et adolescents. Actuellement les coûts d’une hospitalisation dépassant 10 jours ne sont plus couverts. Le but recherché en pédiatrie est entre autres de diminuer le nombre de traitements hospitaliers et d’effectuer ces traitements près du domicile. Différentes sources, inclues les listes d’hôpitaux, attestent que 25–40% des patients dans les hôpitaux/cliniques pour enfants et adolescents souffrent de maladies psychosomatiques ou psychiatriques. Du point de vue des patients, de leurs familles et aussi des médecins référants ainsi que des cliniques elles-mêmes ce modèle reste valable, entre autres grâce à la proximité et à l’accès plus libre (ne pas «psychiatriser»). Il va de soi que les assureurs et autres répondants qui devront assumer les coûts pour ces patients selon Tarpsy, établiront des critères de qualité et quantité. Au moyen de Tarpsy on pourra obtenir une rémunération correcte des coûts occasionnés par ces patients. Le groupe d’intérêt constate que les cliniques devront documenter les traitements complexes dans le détail et avec précision, si elles veulent obtenir, à moyen terme, une rémunération correcte des traitements complexes. Les hôpitaux/cliniques disposent de plusieurs moyens, dont le choix dépendra à l’avenir étroitement de l’évolution tarifaire, p. ex. la séparation des services psychosomatiques/ psychiatriques; les cliniques universitaires ont déjà pratiquement toutes un tel service indépendant. La qualité du traitement devra à nouveau se documenter d’après le modèle professionalisme, qualité, éthique. Il est souhaité que le groupe de travail DRG de la SSP se concerte avec les représentants de Tarpsy pour les questions de psychosomatique/psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, afin de profiter de synergies. Tarpsy doit être défini de sorte que toutes Vol. 23 No. 2 2012 les cliniques pédiatriques, et non seulement les unités psychiatriques indépendantes puissent appliquer ce tarif. Enquête auprès des médecins assistants La manière dont les questions ont été posées pourrait mener à des interprétations erronées; les médecins assistants de la clinique universitaire de Zurich ont donc rédigé un questionnaire permettant une saisie plus précise. Les cliniques qui auraient développé, voire appliqué de leur part des moyens de saisie plus précis, sont invitées à procéder à des échanges. Globalement il est souhaitable de saisir ce genre de données de façon plus objective et précise, des analyses antérieures montrant que l’effort fourni pour un travail administratif est inversément proportionnel au temps écoulé depuis l’examen final. D’autres études suggèrent que l’énergie investie pour des travaux administratifs est moindre que le ressenti subjectif. Fondation Theodora André Poulie nous présente l’arrière-plan et les nouveautés de la Fondation Theodora qu’il a fondée il y a 18 ans en 1993 et qui est active dans pratiquement toutes les cliniques pédiatriques de Suisse avec ces clowns docteurs rêves. Actuellement les docteurs rêves sont présents dans 120 hôpitaux de 8 pays; en Suisse, durant l’année passée ils ont accompli 4111 journées/demi-journées de présence dans 35 hôpitaux. Six employés, financés par 4–5 sponsors principaux, garantissent l’organisation du planning, de la formation et de la formation continue. L’intégralité des contributions de tous les autres sponsors plus ou moins importants va donc aux activités avec les enfants. Les programmes actuels sont: 1) les docteurs rêves (clowns à l’hôpital) qui visitent les cliniques 1–2 x/semaine et voient les enfants individuellement dans leur chambre. 2) Madame et monsieur rêve – visitent depuis 1998 des institutions pour enfants handicapés, p. ex. des foyers. Ces enfants ont des handicaps visuels, auditifs, psychiques ou même multiples. Dans le cadre de son plan d’activité pour les prochains 10 ans, la Fondation Theodora aimerait intensifier cet engagement et proposer ces visites à un plus grand nombre d’institutions. 3) Prof. Nutrus et les clowns du pique-nique soutiennent depuis Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques 2005 les groupes-obésité par des spectacles. Cela pose des problèmes, car Il n’est pas facile de faire passer un message à ces groupes hétérogènes, ou alors de former des groupes homogènes. Politique: entretien avec la Conseillère nationale Jaqueline Fehr Cet entretien très dense a permis de discuter les prémisses pour la mise en œuvre politique de nos requêtes concernant DRG et d’autres points importants sur le plan politique. Conclusion: la vision de la pé diatrie est probablement telle que la qualité de son travail ne baissera pas même en cas d’un budget moindre. Si nous constatons un danger pour la pédiatrie, nous devons cerner ce danger potentiel avec précision et en améliorer progressivement la perception. La pédiatrie doit pouvoir documenter ce qui est «particulier» à son domaine, faute de quoi ses préoccupations ne seront pas perçues comme «spécifiques». Les effets négatifs de DRG doivent être documentés. Dans le monde politique personne ne souhaite que la pédiatrie perde en qualité, et personne ne croit qu’elle est «trop bonne» ou de «trop haute qualité». Nous devons donc documenter ce qui effectivement se dégrade pour les enfants et nous devons le démontrer et monitorer de façon précise notamment en ce qui concerne la qualité de la prise en charge. Il est possible d’exiger le financement de la recherche d’accompagnement ou la recherche d’accompagnement elle-même par le Conseil fédéral/DFI/OFSP. Le monde politique est probablement mal informé sur le professionalisme, la qualité et l’éthique de la pédiatrie et ne possède pas le savoir de fond nécesssaire. Pour permettre aux politiciens d’agir, les problèmes existants doivent être mis en avant de manière concrète. Pour des raisons de crédibilité, les politiciens ne sont que rarement en mesure de formuler concrètement eux-mêmes les problèmes existants, mais deviennent crédibles lorsque des situations concrètes leur donnent un motif pour de plus amples mesures. Groupe de travail intermediate care. L’intermediate care (IMC) est une part importante de la prise en charge des enfants et adolescents, surtout aussi des nouveaux-nés, elle représente donc une tâche centrale de la pédiatrie. La grande majorité des cliniques pédiatriques suisses ne dispose pas d’un service de soins intensifs pédiatriques, toutes ont par contre établi une forme de collaboration avec les services de soins intensifs pédiatriques existants. En outre dans nombreuses petites cliniques des prestations, prodiguées dans les IMC des grandes cliniques, sont accomplies dans les services normaux. Les exigences pour la reconnaissance de prestations d’IMC ne doivent donc pas dépendre de la présence, dans le même établissement, d’un service de soins intensifs reconnu, et la condition voulant qu’une IMC devrait faire partie intégrante d’un service de soins intensifs serait inacceptable. D’autre part il faudra aussi clairement définir quelles prestations peuvent être accomplies dans les services pédiatriques normaux, sans disposer d’un service IMC expressément déclaré comme tel. Ceci est important si nous voulons soulager les services de soins intensifs des centres aussi à l’avenir. Succession à la co-présidence Intermediate care Urs Hunziker, fondateur et depuis 10 ans co-président du Groupe d’intérêt des cliniques pédiatriques suisses, se retire de sa fonction de directeur médical du département pour enfants et adolescents de l’hôpital cantonal de Winterthour et simultanément de la co-présidence du groupe d’intérêt. Comme successeur a été proposé et salué à l’unanimité Johannes Wildhaber, médecin-chef du service de pédiatrie de Fribourg. Nous nous réjouissons de l’engagement dont il fait preuve. Il poursuivra la co-présidence sur la même voie avec Christoph Stüssi. Nous remercions chaleureusement Urs Hunziker pour son immense travail et son grand engagement. La composition, l’orientation et la thématique du groupe resteront en principe les mêmes, l’évolution de ces dernières années a été très positive et ne nécessite pas de changement. Un éventuel élargissement ou centrage devra pourtant se discuter périodiquement. De la part de la Société suisse de médecine intensive (SSMI) a été mis sur pied, avec d’autres sociétés médicales, dont la SSP, le Correspondance [email protected] 19 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Groupe de travail médecine d’urgence Georg Staubli, Zurich Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds En 2011 le groupe de travail médecine d’urgence s’est concentré à concrétiser les exigences pour une formation approfondie en médecine d’urgence de l’enfant. La dernière version du programme de formation postgraduée pour cette formation approfondie est proposée sur le site du PEMS (Pediatric Emergency Medicine Switzerland): www.pems.ch. l’enfant le groupe de travail (Guido Baumgartner, Steffen Berger, Gérald Berthet, Luca Buetti, Andrea Duppenthaler, Daniel Garcia, Juan Llor, Sergio Manzano, Allison Sommerville, Georg Staubli (responsable), Christoph Stüssi, Gabor Szinay, Markus Wopmann) a le soutien des comités de la SSP et SSCP. Le programme de formation postgraduée a été adressé par la SSP et la SSCP à tous les membres pour lecture, avec la possibilité de nous adresser des propositions de modification. Le programme de formation postgraduée a été soumis également aux sociétés de médecine intensive et anesthésie ainsi qu’à la SSMUS. Correspondance [email protected] Les propositions reçues ont été en grande partie intégrées au programme de formation postgraduée. La version définitive sera transmise par le groupe de travail fin mars 2012 pour vérification aux comités de la SSP et SSCP. Ensuite la demande pour la création d’une formation approfondie en médecine d’urgence de l’enfant sera soumise à l’ISFM et nous espérons qu’elle pourra être mise à l’ordre du jour et votée encore au courant de cette année par la Chambre médicale suisse. Le but du programme de formation postgraduée pour la formation approfondie en médecine d’urgence de l’enfant est de parvenir à l’excellence des détenteurs de cette formation approfondie, afin de maintenir la médecine d’urgence de l’enfant à un haut niveau et d’en promouvoir les intérêts dans les hôpitaux suisses. Pour que la médecine d’urgence de l’enfant obtienne l’essor nécessaire, elle doit avoir le statut de formation approfondie, comme les autres spécialités pédiatriques, p. ex. la néonatologie ou la pédiatrie du développement. Dans ses démarches pour une formation approfondie en médecine d’urgence de 20 Vol. 23 No. 2 2012 Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Groupe de pédiatrie sociale et préventive Nicole Pellaud, Genève «Social paediatrics is an approach to child health that focuses on the child, in illness and in health, within the context of their society, environment, school, and family.» Présidente Nicole Pellaud Membres actifs 12 Membres passifs 3 conditions pour la santé et le développement des enfants, un engagement des pédiatres et autres spécialistes de l’enfance est indispensable dans la communauté. Ce groupe poursuit son activité avec de petits moyens pour une grande cause … Les pédiatres, chirurgiens pédiatres, psychiatres d’enfants et d’adolescents souhaitant s’engager sont bienvenus. Correspondance [email protected] En 2011, le travail du groupe s’est focalisé sur la préparation d’ateliers de pédiatrie sociale en allemand et en français au congrès fPmh à Montreux en septembre 2011. Le but de ces ateliers était d’identifier en pluridisciplinarité (pédiatres praticiens, scolaires, hospitaliers, psychiatres d’enfants et d’adolescents, politiciens, parents) des pistes pour les besoins de santé insuffisamment pris en considération en Suisse. L’excellente participation à ces ateliers a prouvé l’intérêt pour cette problématique. Diverses pistes ont été mises en évidence qui feront l’objet d’un rapport séparé et de recommandations. Les membres du groupe ont également été sollicités pour diverses prises de position demandées à la SSP: • Recommandations pour le traitement précoce des infections sexuellement transmissibles (IST) par les médecins de premier recours en mars 2011. • Prévention des accidents d’enfants sur la route (casque et limite d’âge) novembre 2011. • Questionnaire FMH «Promotion de la santé/Prévention» (listing des activités préventives pédiatriques) en février 2012. Il n’en reste pas moins que la pédiatrie sociale est insuffisamment développée en Suisse et que pour promouvoir de bonnes 21 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Vol. 23 No. 2 2012 Groupe de travail DRG Groupe de travail obésité Michele Losa, St Gall Josef Laimbacher, St Gall Traduction: Rudolf Schlaepfer, la Chaux-de-Fonds Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Depuis le dernier rapport du groupe de travail DRG de la SSP l’introduction du nouveau financement hospitalier par les forfaits par cas est devenue réalité. Il semble qu’au moins du point de vue technique l’introduction se soit faite sans heurts. Il est par contre trop tôt pour oser une évaluation des répercussions du nouveau système sur le financement des hôpitaux et cliniques pédiatriques et sur la qualités des soins. Membres Les activités du groupe de travail se sont concentrées sur deux objectifs. D’une part nous avons soumis plusieurs propositions d’amélioration à Swiss DRG SA et à l’Office fédéral des statistiques. Les demandes émanaient des oncologues pédiatres et ont été en partie acceptées. D’autre part le groupe s’est intéressé à la problématique du dépistage d’éventuels problèmes suite à l’introduction de Swiss DRG. Il s’agit de déceler par la recherche d’accompagnement les effets – négatifs ou positifs – des DRG sur la médecine de l’enfant et de l’adolescent, afin de procéder rapidement aux corrections nécessaires. Le groupe de travail DRG a développé sept critères substituts de possibles problèmes liés à l’introduction de Swiss DRG et faciles à saisir et analyser. La première saisie aura lieu en juillet/août 2012. Cette année aussi, plusieurs demandes ont été adressées à Swiss DRG, en particulier des corrections ou précisions concernant des demandes antérieures. Dans ce contexte des propositions pour l’interpretation des directives de codage (p. ex. pour la néonatologie) ont été également soumises. La problématique des transports est un autre sujet noté dans notre agenda. Nous continuons d’assurer la participation aux réunions des différents groupes de travail de la FMH. Correspondance [email protected] Bureau • Dagmar l’Allemand, St Gall • Nathalie Farpour-Lambert, Genève • Josef Laimbacher (responsable du groupe de travail), St Gall • Michael Steigert, Coire • Christoph Rutishauser, Zurich • Bruno Knöpfli, Davos • Bettina Isenschmid, Zofingen • Paolo Tonella, Lucerne Autres membres • Michael Cauderay, Pully • Franziska Widmer, Berne • Oliver Duperrex, Lausanne En 2011 ont eu lieu deux réunions de groupes de travail. 4 sujets ont été abordés prioritairement: 1. Traitement hospitalier de l’enfant et de l’adolescent obèses Un processus complexe nous a permis d’élaborer les bases pour la prise en charge des enfants et adolescents obèses en milieu hospitalier. Un papier de principe a été publié dans Paediatrica 2011; 22 (4): 6–12, en tant que proposition, afin de soulever un large débat au sein de la SSP. Une prise de position approfondie a été présentée par les médecins-chefs des cliniques A. Les commentaires seront disponibles prochainement sur le site de la SSP. La prochaine étape sera d’élaborer, en accord avec les médecins-chefs des cliniques A et en collaboration avec l’OFSP, une demande à la CFPP. Le programme de traitement en milieu hospitalier s’adresse exclusivement aux cas d’obésité sévère et complexe. Il ne devrait être proposé à l’avenir, au niveau Suisse, que dans un nombre limité de centres pédiatriques. 2. Indication à la chirurgie bariatrique pour adolescents obèses Dans les nouvelles directives 2010 du SMOB (Swiss Society for the Study of Morbid Obesity and Metabolic Disorders) des limites d’âge ne sont plus mentionnées pour la chirurgie bariatrique en cas d’obésité. La 22 SSP n’a pas été consultée à propos de ces directives. La CFPP/OFSP les a néanmoins avalisées, ce qui correspond clairement à un vice de procédure. Nous sommes intervenus auprès de l’OFSP au nom de la SSP. Entre temps nous avons procédé directement, avec le SMOB, aux corrections nécessaires de ces directives; l’indication à une intervention chirurgicale chez des adolescents de moins de 18 ans ne pourra être posée qu’en collaboration avec un centre pédiatrique de traitement de l’obésité. De plus nous avons exigé la tenue d’un registre national. Le SMOB devra en assumer la responsabilité. 3. Prise en charge individuelle de l’obésité Sur le modèle de la demande faite à l’OFSP en 2007 concernant la prise en charge globale de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, nous avons revu les bases pour la prise en charge individuelle et rédigé, à la fin 2011, une nouvelle demande à l’adresse de l’OFSP. La prise en charge individuelle est d’une importance capitale pour garantir une offre thérapeutique généralisée pour les enfants et adolescents obèses. Nous souhaitons entrer en négociation avec l’OFSP et les cliniques pédiatriques en 2012. 4. Thérapie de groupe ambulatoire multiprofessionnelle Nous nous sommes à nouveau penchés intensément, en collaboration avec l’Association suisse «obésité de l’enfant et de l’adolescent» (akj), sur les difficultés liées aux exigences élevées pour les cliniques pédiatriques concernant cette offre thérapeutique. Il s’agissait surtout de problèmes structurels, notamment de la révision du règlement de certification. Les expériences faites jusqu’ici avec les programmes de groupe montrent clairement que cette offre très spécifique n’est réalisable que pour un groupe de patients choisis et par des centres avec le savoir faire nécessaire, non seulement sur le plan médical, mais aussi administratif et structurel. Correspondance [email protected] Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Groupe de travail «protection de l’enfant» des hôpitaux pédiatriques suisses Markus Wopmann, Baden Membres • • • • • • • • • • • • • • • • • Aarau: Gérald Berthet Aigle: Thomas Gehrke Baden: Markus Wopmann (Leiter) Bâle: Daniel Beutler, Ronnie Rehorek Berne: Christian Wüthrich, Mischa Oesch Bienne: Marcus Bittel Coire: Elmar Keller Genève: Madeleine Mirabaud Lausanne: Jean-Jacques Cheseaux Lugano: Valdo Pezzoli Lucerne: Jeanette Stalder Münsterlingen: Christoph Stüssi St Gall: Tamara Guidi Sion: Jean-Jaques Cheseaux Winterthur: Kurt Albermann Zurich, Kinderspital: Ulrich Lips Zurich, Triemli: Ueli Bühlmann, Vera Schlumbom thème était les traces corporelles de maltraitance. Un article à ce sujet paraîtra dans le Paediatrica au cours des prochains mois. La Journée scientifique 2012 aura lieu le 20 novembre à Berne et sera organisée par le groupe de protection de l’enfant de la clinique universitaire de Bâle. Le thème sera «situation — dilemme» à plusieurs niveaux. Correspondance [email protected] Séance du 24.1.2012 Projets • Le texte «Gestion des situations de maltraitance et d’abus sexuels dans les hôpitaux pédiatriques suisses» a été accepté par la SSP. Les sociétés de chirurgie pédiatrique et de pédopsychiatrie n’ont pas encore pris position sur ce texte. • Un recensement des cas d’enfants maltraités enregistrés par les cliniques pédiatriques suisses a été effectué en 2011. 923 cas ont été répertoriés, ce qui représente une augmentation de 17% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’explique en premier lieu par un meilleur recensement des cas. Un quart des cas concerne des enfants âgés de moins d’un an; dans 50% des cas, les enfants étaient âgés de moins de 6 ans. Journée scientifique La journée scientifique annuelle a eu lieu à Berne le 22 novembre 2011. Elle était organisée par l’équipe de la clinique pédiatrique de St Gall et a rassemblé 100 auditeurs. Le 23 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Groupe de travail «assistanat au cabinet» Oliver Adam, Soleure Traduction: Valérie Dénervaud, Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Membres Départ de Jessica Templeton • • • • Ayant obtenu le titre de spécialiste, Jessica se retire du groupe de travail en tant que représentante des médecins en formation. Je la remercie ici pour son grand engagement. Son envestissement dans différentes commissions, entre autres dans le comité de la SSP, lui a permis de défendre avec conviction et cohérence les intérêts de l’assistanat au cabinet médical. Cela ressemble parfaitement à Jessica d’avoir trouvé elle-même un successeur approprié en la personne de Valérie Dénervaud. Nous souhaitons une bienvenue chaleureuse à Valérie dans notre groupe de travail. Elle permettra dorénavant d’établir le contact important avec la Suisse romande, tout en maintenant celui avec le comité de la SSP. Jessica Templeton Sepp Holtz Philipp Trefny Oliver Adam (président) A l’occasion de l’assemblée générale de la SSP la formation postgraduée au cabinet pédiatrique a été un des sujets de discussion. En tant que représentants du groupe de travail, Jessica Templeton et Oliver Adam ont pu présenter les préoccupations et les problèmes qui peuvent être liés à ce mode de formation. La discussion qui a suivi a permis d’entendre de nombreuses manifestations de soutien, mais aussi une certaine résignation concernant les possibilités de motiver des maîtres de stages, les médecins en formation et aussi les médecins chefs des cliniques pédiatriques. La motivation manquante de toutes les personnes concernées se reflète aussi dans le faible nombre d’inscriptions au séminaire pour l’assistanat au cabinet du 23./24.9.2011, qu’il a malheureusement fallu annuler. Par contre le programme de formation postgraduée révisé est en vigueur depuis le 1.1.2012. Maintenant, il est donc possible de faire reconnaître pour la formation postgraduée deux années d’assistanat au cabinet, avec comme limitation au maximum une année au sein du même cabinet. De plus, toutes les cliniques ayant un droit de formation postgraduée de 4 ans en pédiatrie ont l’obligation de prévoir une place d’assistanat au cabinet dans leur cycle de rotation. L’année prochaine Sepp Holtz et Philipp Trefny organiseront un séminaire pour praticiens maîtres de stage à l’occasion de l’assemblée annuelle de «Kinderärzte Schweiz» (anciennement Forum pour la Pédiatrie Pratique). Je remercie finalement les collègues qui ont accepté un ou plusieurs assistanats au cabinet ou en ont annoncé un durant l’année écoulée. Si j’oublie quelqu’un, je le prie de m’excuser et de m’en informer. L’ordre est aléatoire: • D’Apuzzo Vincenco et Maurizio Marco, Mendrisio TI • Kägi Roland, Zurich ZH • Sulser Rainer, Stans NW • Schneider Stefan, Kreuzlingen TG • Peters Carsten, Frauenfeld TG • Geiser Andreas et Thomann Birgitta, Schlieren ZH • Belvedere Marco, Zurich ZH • Cabinet de groupe pour enfants et adolescents (Thomas Baumann, Thomas Ernst, Hanna Bieri, Paul W. Meier et Oliver Adam), Soleure SO • Trefny Philipp, Lucerne LU • Temperli Rolf, Liebefeld BE • Bürki Pius, Baar ZG • Brunner Daniela et Lehmann Barbara, Muri BE • Schenk Beat, Thalwil ZH • Brauer Heinz, Urtenen-Schönbühl BE • Tabin René et Wehrli Ursula, Sierre VS 24 Vol. 23 No. 2 2012 • Prince-Dit-Clottu Hélène et Bille Lemaire Karin, Lutry VD • Holtz Sepp, Zurich ZH • Imahorn Kilian, Wil SG • Klauser Pierre, Genève GE • Spoerri Diego, Münsingen BE • Scherler Christoph, Langenthal BE Correspondance [email protected] Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Vol. 23 No. 2 2012 Fondation pour la promotion de la formation en médecine de famille Oliver Adam, Soleure, membre du conseil de fondation Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Membres du conseil de fondation • Marina Carobbio (présidente, conseillère nationale, représentante de la SSMG) • Marc Müller (vice-président, représentant du CMPR) • Jürg Pfisterer (représentant de la SSMI) • Max Giger (président ISFM, représentant de la FMH) • Urs Sieber (représentant de l’ASMAC) • Christian Häuptle (responsable du curriculum de médecine de famille et assistanat au cabinet, St Gall) • Oliver Adam (représentant de la SSP). Secrétaire générale • Manolya von Erlach Sekretariat • Franziska Kohler • Jacqueline Bähler Saxenhofer Le programme d’assistanat au cabinet de la fondation est financé par des contributions de la FMH (environ 25.– par membre et par an) et de la SSP, SSMG et SSMI (chacune 20.– par membre et par année). Pour chaque membre de la SSP cela représente 45.– par année. En 2011 ont été cofinancés, comme l’année précédente, 38 (sur un total de l63) mois d’assistanat au cabinet pédiatrique et 14 mois (sur un total de 153) ont été bénéficié d’un accompagnement administratif. Jusqu’ici il a été possible de répondre positivement à toutes les demandes de cofinancement d’assistanat au cabinet satisfaisant les conditions requises (publiées également sur www.whm-fmf.ch). Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à contacter la Fondation pour la Promotion de la Formation en Médecine de Famille. Collaborateur • Bernhard Rindlisbacher Assesseur • Ewa Mariethoz (Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé) En 2011 ont eu lieu trois réunions du conseil de fondation. Une commission bicéphale (actuellement M. Carobbio et O. Adam) a statué sur toutes les demandes d’assistanat au cabinet médical. La fondation est le centre compétent et la première adresse concernant la formation postgraduée en médecine de famille, notamment l’assistanat au cabinet médical. Toutes les informations, pas seulement celles concernant les assistanats autofinancés, confluent à la FMF. Cela concerne aussi les programmes cantonaux pour la formation postgraduée au cabinet médical ainsi que des cours spécialisés (p. ex. pour les futurs maîtres de stage ou pour la gestion du cabinet). Toutes les informations relatives se trouvent sur le site www. whm-fmf.ch en allemand et en français. Correspondance Fondation pour la Promotion de la Formation en Médecine de Famille Weissenbühlweg 8 3007 Berne Tél. 031 371 84 04 Fax 031 371 84 06 [email protected] 25 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques La commission laboratoire du praticien obtient, après de longues années, un nouveau représentant de la SSP Sylvia Gschwend, Zoug Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Après sa retraite bien méritée, Heini Haldi remet, après des années de travail intense, exigeant et très important concernant la gestion et le maintien de notre laboratoire de praticien, son mandat de représentant de la SSP à Carlos Lorca. Heini représente les médecins de premier recours dans la Commission de formation postgraduée au laboratoire du praticien, qui existe depuis 1999, et la préside depuis 2008. Jusqu’à ce qu’on ait trouvé un successeur aussi pour ce poste, Heini continuera à présider 2 fois par année les séances de la commission. Que fait cette commission, comment est-elle née? Au milieu des années 1990 le comité de la SSP a délégué Heini Haldi dans une commission de l’OFSP ayant pour but de définir le laboratoire du praticien et le diagnostic en présence du patient. L’OFSP souhaitait réduire le laboratoire du praticien aux seuls diagnostics en présence du patient, ce qui fut fait avec la liste des examens de laboratoire du médecin de premier recours. Le but était de garantir la qualité du laboratoire du praticien et de règlementer les modalités de facturation. L’exigence suivante, formulée sous l’égide de H. H. Brunner, a été la création d’un certificat de capacité pour la gestion d’un laboratoire du praticien. Le certificat fut créé et le CMPR a été chargé d’en assumer l’organisation et l’administration. L’intention était d’améliorer la qualité en le rendant obligatoire. Mais seule la SSMG l’a intégré en tant qu’élément obligatoire dans son curriculum de médecine générale. Pour les autres médecins disposant d’un laboratoire il fut déclaré souhaitable. Le programme de formation postgraduée est entré en vigueur en 2011. Le certificat de capacité pouvait être obtenu, en vertu d’une disposition transitoire et sans pratiquer le cours, par les collègues qui géraient déjà un laboratoire ou qui avaient obtenu le titre de spécialiste avant 2003. Comment la commission est-elle composée? La commission est composée de 5 représentants des sociétés de médecins de premier recours et de 4 représentants des différentes sociétés de spécialistes du laboratoire; le président devrait être un représentant des médecins de premier recours (les intéressés pour ce poste important pour le maintien de nos laboratoires sont les bienvenus!). D’autres sociétés de spécialistes peuvent déléguer un représentant en tant qu’assesseur. La commission gagne en importance! L’obligation du certificat pour tous les médecins souhaitant facturer des prestations de laboratoire était depuis toujours une exigence de Qualab et des assureurs. En 2011 le certificat de capacité a été révisé et avalisé en décembre par l’ISFM. Dès 2012 seront proposés un e-cours avec un examen final (en Suisse romande seulement dès 2013) et 2 journées pratiques. Le programme sera obligatoire et ancré dans la LAMal. Perspectives Heini Haldi, nous te remercions chaleureusement pour ton engagement durant toutes ces années, en tant que représentant des pédiatres praticiens qui dépendons d’un laboratoire en présence du patient, rapide et efficace, de qualité irréprochable et fonctionnant pour le moins à prix coûtant, dans l’intérêt de nos petits et plus grands patients. Dans l’effervescence quotidienne 26 Vol. 23 No. 2 2012 nous restons conscients des efforts fournis en arrière-plan, à une époque où la politique souhaite décider de plus en plus de notre fonctionnement, en espérant réaliser des économies. J’ai eu le privilège d’apprécier personnellement ton enthousiasme et ta compétence, forgée au fil des années, lors de ton remplacement dans mon cabinet ces deux derniers mois. Correspondance [email protected] Vol. 23 No. 2 2012 Rapports annuels: Groupes d’intérêts pédiatriques Rapport annuel 2011 Dépistage néonatal en Suisse Nombre de nouveau-nés examinés en routine en Suisse et dans la principauté de Liechtenstein Analyses 2011 1965–2011 Phenylalanin (MS/MS) 83 198 3 618 051 Gal-1-P Uridyltransferase (enzymatique) 83 198 3 449 418 Galaktose (enzymatique) 83 198 3 310 376 TSH (DELFIA) 83 198 2 764 746 Biotinidase (fluorimétrie) 83 198 2 029 382 17-OH-Progesterone (DELFIA) 83 198 1 605 719 Acylcarnitine (MS/MS) 83 198 547 806 Trypsine immunoréactive IRT (DELFIA, projet pilote) 83 198 83 198 2011 1965–2011 Phenylcétonurie + autres hyperphénylalaninémies 12 454 Galaktosémie/déficit en galactokinase/déficit en UDP-Gal-4-épimerase 3 85 Hypothyroïdie primaire 24 759 Déficit en biotinidase (complet/partiel) 13 41 Syndrome adréno-génital 10 173 4 49 30 30 Cas décelés et identifiés Maladies Déficit en MCAD Mucoviscidose Vous trouverez également des informations complémentaires sur notre nouveau site internet: www.neoscreening.ch. Correspondance Neugeborenen-Screening Schweiz Dr. phil. nat. T. Torresani (Technischer Leiter) Prof. Dr. med. M. Baumgartner (Medizinischer Leiter) Steinwiesstrasse 75 8032 Zürich Tel. 044 266 71 11 VISION SCREENER plusoptiX S09 Fiable | Rapide | Utilisation simple Appareil EN PRÊT: Vous payez seulement vos mesures! Distribution en Suisse: COBACOtec Vogelsangstrasse 15 CH-8307 Effretikon Téléphone 052 355 18 18 Téléfax 052 355 18 19 [email protected] 27 w w w. c o b a c o - t e c . c h 1006193 Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 Dépistage précoce de l’amblyopie dans le cabinet pédiatrique Thomas Baumann, Soleure Traduction: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds L’amblyopie est le trouble de la vue le plus fréquent de l’enfant apparaissant pendant les premiers mois de vie. Les examens effectués actuellement dans le cadre des examens préventifs au cabinet pédiatrique ne décèlent ce trouble, la plupart des fois, que tardivement, de manière imprécise ou alors pas du tout. Des techniques d’examen modernes permettent pourtant au pédiatre de diagnostiquer l’amblyopie de manière fiable dans le cadre des examens préventifs. Nous analysons ici les méthodes de dépistage actuelles et nouvelles et en discutons la valeur diagnostique. L’économicité d’un programme de dépistage précoce a également été prouvé9). Le dépistage précoce de l’amblyopie est actuellement même recommandé dans les médias10). Il y a un besoin urgent d’agir. Les troubles de la vue les plus fréquents à l’âge préscolaire sont le strabisme, l’anisométropie et les anomalies importantes de la réfraction. Tous peuvent être à l’origine d’une amblyopie. L’amblyopie est un problème important de santé publique. Elle concerne 3–5% de la population1). Le dépistage à l’âge préscolaire est décisif pour un traitement efficace. Pour dépister l’amblyopie, dans le cabinet pédiatrique des examens cliniques sont effectués qui ne sont pas en mesure de diagnostiquer de façon fiable cette pathologie2). De plus les recommandations à ce propos3) ne sont pas toutes suivies correctement par les pédiatres4). Des études ont pourtant montré que le dépistage précoce parvient a diminuer la prévalence de l’amblyopie5), 6). Une autre étude ne laisse pas de doute concernant l’efficacité du traitement précoce7). Le risque probablement le plus important lié au non-traitement d’une amblyopie consiste en une perte de la vue pour le restant de la vie. Une étude finlandaise conclut que le risque d’une perte de l’acuité visuelle de l’œil sain est plus élevé chez l’individu partiellement amblyopie en comparaison avec des individus sains8). Les résultats de ces études prouvent aux critiques du dépistage visuel que l’amblyopie est une affection conséquente qui doit être dépistée et traitée précocément. Pour le développement d’une acuité visuelle normale, certaines conditions doivent être réunies: une image nette d’un objet doit apparaître sur la rétine, la rétine doit enregistrer l’image et transformer les ondes lumineuses/rayonnements corpusculaires en stimuli électriques et les transmettre au nerf optique; ils atteindront le cortex visuel en passant par les voies visuelles. L’image doit ensuite être reconnue par le cerveau (perception). Tout cela se fait avec la participation symétrique des deux yeux. Si une de ces conditions n’est pas réalisée, en résulte une amblyopie. Prévalence Avec une prévalence de 5% l’amblyopie est le trouble de la vue le plus fréquent durant les premières années de vie. Elle est définie comme étant un déficit développemental de l’acuité visuelle, réversible par un traitement précoce et adéquat8). Causes Des images troubles sur la rétine sont dues en première ligne à des altération de la réfraction (amétropie, plus rarement anisométropie) ou à des opacités de la lentille, de la cornée ou du corps vitreux. Altérations de la réfraction et strabisme sont souvent combinés et sont responsables de 90% des amblyopies11). Le strabisme entraîne une participation inégale des deux yeux à la vision et débouche sur la suppression de la perception de l’œil qui louche. Le cerveau empêche ainsi l’apparition d’images doubles, mais le côté supprimé mène à l’amblyopie. Les anomalies maculaires, du nerf optique ou des centres supérieurs ne sont que 28 rarement à l’origine de troubles de la vue. Encore plus rare est la suppression par une blépharoptose (l’œil est caché par l’affaissement de la paupière supérieure), une opacité de la lentille (cataracte) ou d’autres anomalies anatomiques de l’œil troublant l’axe optique. Ces dernières ont par contre l’avantage d’être facilement repérables cliniquement et d’être donc prises en charge précocément. Phase sensible La faculté du cerveau d’assimiler des informations visuelles augmente rapidement durant les premières semaines de vie, pour diminuer déjà au courant de la deuxième année. En raison de la plasticité insuffisante du cerveau, une diminution des capacités visuelles se développant pendant ce laps de temps ne pourra plus être compensée plus tard. La phase vulnérable ou sensible se situe donc à l’âge préscolaire. Une déprivation monoculaire précoce influence de nombreux processus et a donc des conséquences catastrophiques sur les système visuel. Chez le singe, la suppression monoculaire entraîne après 3 mois une réduction de la sensibilité à la lumière, entre 3 et 6 mois une diminution de la vision des couleurs et de la perception de la luminosité, après 18 mois la perception de l’espace est altérée et après 24 mois la perte de la vision binoculaire est définivement perdue12). Les phases critiques sont moins bien définies chez l’être humain. Elle peuvent être déterminées retrospectivement en évaluant l’acuité visuelle après l’opération unilatérale d’une cataracte13). Mais cela laisse supposer que la durée critique de suppression amenant à une perte durable de l’acuité visuelle, tout en étant plus longue chez l’homme que chez le chat ou le singe, n’est que de quelques semaines à l’âge de 6 à 8 mois ou de plusieurs mois jusqu’à l’âge de 8 ans14). La correction précoce est donc essentielle pour obtenir une amélioration de la vision. Symptômes Les enfants en âge préscolaire ne se plaignent en général pas de leur «mauvaise vue» et leur comportement (se heurter à des objets, ne pas les voir, etc.) ne la laisse que rarement soupçonner. Pour Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 cette raison l’amblyopie unilatérale n’est généralement pas constatée par l’entourage. Des examens de dépistage ciblés sont nécessaires pour les déceler précocément afin de pouvoir les traiter et éventuellement même les guérir complètement. Dépistage précoce Dans le manuel des examens préventifs de la SSP15) et dans les nouvelles checklists16) sont mentionnées des mesures utiles au dépistage précoce de l’ambliopye (lumière directe, voir des raisins secs, stéréotest de Lang, test de Hirschberg, cover-test, test de Brückner, examen de l’acuité visuelle). Nous savons tous que ces tests sont en théorie très utiles, mais aussi qu’ils sont difficiles à exécuter à l’âge préscolaire. Facteurs amblyogènes que le dépistage doit mettre en évidence17): • Anisométropie (sphérique ou cylindrique) > 1.5 dioptries (D) • Strabisme nouvellement apparu • Hyperopie > 3.5 D pour chaque méridien • Myopie > 3 D pour chaque méridien • Toute opacité de > 1mm des structures transparentes • Astigmatisme > 1.5 D sur 90° ou 180°, > 1.0 D sur l’axe oblique (excentrique de > 10° par rapport à l’axe 90° ou 180°) • Ptose ≤ 1mm de distance entre bord de la paupière supérieure et reflet lumineux sur la cornée • Acuité visuelle ne correspondant pas à l’âge18) Examen au cabinet pédiatrique Examen à la lumière directe Toute pupille blanche (leucocorie) signifie, jusqu’à preuve du contraire, un rétinoblastome et doit être investiguée sans tarder. Mais une opacité de la lentille, un décollement de la rétine ou un colobome étendu de la choroïde peuvent aussi occasionner une leucocorie19). Cette technique est donc appropriée pour le diagnostic d’une maladie de l’œil nécessitant un traitement immédiat, mais pas pour le dépistage d’une amblyopie. Reconnaître des raisins secs A l’occasion des examens préventifs à 12 et 18, voire 24 mois on présente à l’enfant des raisins secs (petit flacon, concept contenu/récipient, saisit en pincette, contact visuel référentiel etc.). Si l’enfant reconnaît ou saisit les raisins, on peut admettre qu’il a une acuité visuelle d’au moins 0.1 D. Qu’elle soit monoculaire ou binoculaire reste à définir. Ce test n’est donc pas non plus adapté au dépistage de l’amblyopie. Test de Lang Le test de Lang examine la vision stéréo scopique, c’est à dire la faculté de créer à partir de deux images infiniment disparates une impression tridimensionale. On présente la carte à l’enfant, sans trembler, à une distance de 40cm. Il va fixer l’objet ou essayera de le saisir. Ce comportement de l’enfant permet, mais pas non plus de façon fiable, de savoir s’il possède une stéréopsis complète. Une stéréopsis parfaite exclut un strabisme, mais pas une amblyopie de réfraction! Il faut, pour reconnaître le stéréotest de Lang, une acuité visuelle minimale d’environ 0.3 à chaque œil. Même s’il est théoriquement possible d’effectuer le test de Lang déjà pendant la (première) ou deuxième année de vie, le résultat ne sera pas au dessus de tout soupçon. Concrètement cela signifie que le test est repoussé à une date ultérieure et souvent il ne se fera qu’en examinant l’acuité visuelle lors de l’examen préventif préscolaire à l’âge de 4 ans. Du temps précieux 29 a ainsi été perdu! Une prévention méritant ce nom se présente autrement! Cover-test, test de Hirschberg Ce dernier vérifie la symétrie des reflets cornéens générés par une source lumineuse maintenue sur le front de l’examinateur à une distance d’environ 60cm du patient. Le cover-test examine le mouvement de restitution. Ces examens cherchent le strabisme, une cause importante d’amblyopie. Une amblyopie due à un trouble de la réfraction n’est par contre nullement exclue en absence d’un strabisme! Et il peut s’avérer très difficile de déceler un microstrabisme à l’aide du cover-test ou du test de Hirschberg. Test de Brückner Le test de Brückner consiste à illuminer les deux yeux de l’enfant, p. ex. avec la lumière directe de l’ophtalmoscope ou avec le flash d’un appareil photo (en annulant la fonction «yeux rouges») par la famille à une distance de 0.5 à 1m. L’enfant est exhorté à regarder la lumière. Si les deux pupilles montrent le même reflet rouge, un strabisme est peu probable. Mais là aussi un microstrabisme peut donner un reflet normal. Un reflet asymétrique laisse fortement soupçonner un strabisme manifeste ou un trouble de la réfraction du côté de l’œil avec le reflet plus clair. Lorsqu’on indique à l’enfant de regarder à côté de la source lumineuse et qu’en aucune direction du regard une ou les deux pupilles ne brillent, on soupçonnera une opacité de la cornée, de la lentille ou du corps vitreux. Effectué correctement, le Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 test de Brückner permet souvent de reconnaître rapidement, déjà chez le nourrisson, les causes les plus fréquentes d’une amblyopie20). Mais il ne permet pas de différencier ultérieurement les étiologies d’un test suspect. Examen de l’acuité visuelle L’acuité visuelle définit la capacité de l’œil de différencier deux points proches. La détermination de l’acuité visuelle monoculaire est possible dès l’âge de (trois?) quatre ans. Pour ce faire l’enfant indique des objets ou des symboles sur un tableau (p. ex. le test de Lea-Hyvärinen). Ce dernier utilise 4 optotypes très semblables que l’enfant doit reconnaître sur une carte qu’il tient dans la main. L’expérience montre que les optotypes de Snellen ne sont pas adaptés à cet âge, les enfants ne comprenant pas suffisamment les différences. Les tables avec dessins sont moins bien adaptées pour un examen précis de l’acuité visuelle, les disparités étant imprécises et non standardisées. De plus, pour des raisons culturelles, certains objets ne sont pas reconnus ou ne sont pas restitués en français. Les parents fournissent la traduction dont la qualité n’est pas vérifiable. Ces tables ont par contre l’avantage de tester en même temps le langage. L’examen de l’acuité visuelle est le test le plus fiable pour déceler une amblyopie, mais il n’est possible que très tard! De plus il devrait être effectué, afin de déceler une amblyopie, avec des optotypes très proches l’un de l’autre, car l’amblyopie se caractérise par un effet typique de «crowding»: la discrimination d’images très proches est particulièrement difficile21). Mais souvent le pédiatre ne dispose pas de telles tables. Examen ophtalmologique Le dépistage précoce serait en principe possible par un examen orthoptique et ophtalmologique de tous les enfants. Tous les enfants devraient alors se rendre chez l’ophtalmologue, ce qu’au regard des ressources de cette spécialité ne serait que difficilement réalisable. Les enfants se rendent généralement chez l’ophtalmologue à la demande du pédiatre ou suite à des troubles visuels constatés à l’école. Un diagnostic précoce peut aussi se faire par des examens de dépistage simples, à l’aide de tests de discrimination rapides et faciles à exécuter, adaptés au cabinet pédiatrique. Seuls les patients avec un résultat suspect seront adressés, pour confirmation et traitement, à l’ophtalmologue. De nombreux pays voisins ont établi de tels programmes de dépistage22). Chez nous aucun effort n’est entrepris dans ce sens. Les analyses coût-efficacité sont pourtant favorables23). Réfractomètre automatique Par un système de mesure assistée par ordinateur il est possible de mesurer la réfraction des deux yeux simultanément. Ce système base sur la photoskiaskopie excentrique par lumière infrarouge. La lumière reflétée par la rétine génère, selon le degré d’amétropie, une courbe de luminosité spécifique. Elle permet de calculer la réfraction sphérique et de la comparer aux valeurs spécifiques pour l’âge. La mesure est répétée sur trois méridiens, afin de déterminer les valeurs cylindriques ainsi que leur axe. La mesure se fait à un mètre de distance des yeux de l’enfant. L’examen durant en principe moins d’une seconde, il est possible d’examiner aussi des enfants agités. Un nystagmus n’est pas une contre-indication non plus. Il est aussi possible de mesurer la réfraction tout en portant des lunettes ou des lentilles de contact. Les appareils modernes mesurent la réfraction globale (sphère, cylindre, axe), la symétrie des reflets cornéens ainsi que le diamètre des pupilles (anisocorie) et la distance entre elles. Selon la littérature actuelle la sensibilité de la méthode est de 98.9%, la spécificité 96.1%, le taux de faux-positifs 3.7%, de 30 faux-négatifs 1% et la valeur prédictive positive est de 97.9%. Ce sont des résultats excellents qui ne craignent pas la comparaison avec l’examen ophtalmologique en cycloplégie. Cet appareil est depuis peu de temps disponible aussi en Suisse. Expérience personnelle Durant l’automne 2011 nous avons évalué, dans notre cabinet de groupe pour enfants et adolescents à Soleure, l’appareil de dépistage PlusoptiX S0925). Nous avons examiné 473 enfants, dans le cadre des examens préventifs entre l’âge de 6 et 24 mois. Tous les participants ont trouvé la procédure simple et facile à effectuer. Aucun enfant n’a été exclu pour «non-compliance». Les enfants avec un résultat anormal ont été adressés à un ophtalmologue pour vérification. Les résultats de cette petite étude confirment ceux d’études antérieures effectuées dans des cabinets pédiatriques en Suisse26). La valeur définissant un résultat «suspect» d’hyperopie était réglée à 2 D sur l’appareil disponible, un nombre relativement grand d’enfants a donc été considéré suspect. D’après les ophtalmologues et la littérature consultée (voir plus haut) une hyperopie de moins de 3.5 D n’a pas de conséquences pratiques à cet âge, elle est donc surévaluée par la méthode d’examen. Il est possible de modifier la valeur limite, ou alors l’examinateur tient compte de ce fait. En résumé nous constatons qu’il s’agit d’un excellent outil pour le dépistage de l’amblyopie dans le cadre des examens préventifs en pédiatrie. Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 Recommandations La US Preventive Services Task Force conseille un dépistage de la vue au moins une fois entre l’âge de 3 et 5 ans, afin de déceler une amblyopie ou ses facteurs de risque (recommandation de degré B)27). La USPSTF conclut que les données disponibles actuellement ne permettent pas d’évaluer les avantages ou désavantages d’un test de la vue chez les enfants de moins de trois ans (critère I). Coûts Contrairement à la situation en Allemagne, en Suisse les assureurs ne remboursent pas ces examens préventifs chez l’enfant, les pédiatres ne disposant pas de la dignité et donc d’une position Tarmed relative. Mais il faut espérer que la SSP suivra l’exemple allemand et mettra tout en œuvre pour rendre accessible cette position aussi aux pédiatres. Bien évidemment on peut, en attendant, offrir ce service gracieusement à ses patients. Ou bien le fournir en tant que prestation volontaire contre rémunération. Cette dernière solution déplait à l’auteur, car un examen préventif lié à des contraintes économiques ne mérite pas ce nom. Conclusions Le dépistage précoce de l’amblyopie durant l’enfance est une tâche préventive importante. Les méthodes d’examen traditionnelles, en cours actuellement, ne sont pas en mesure de diagnostiquer de façon fiable et surtout précoce cette pathologie fréquente. On ne peut pas douter de l’évidence d’une méthode de dépistage dès l’âge de 3 ans. Les autoréfractomètres modernes répondent de manière simple aux attentes des pédiatres vis à vis d’un dépistage ophtalmologique praticable au cabinet. Nous conseillons de l’effectuer dès le premier anniversaire et de le répéter régulièrement, afin de déceler des troubles se manifestant ultérieurement. Remerciements Nous remercions les parents et les enfants d’avoir participé à l’étude, Oliver Adam pour la relecture du manuscrit et M. Hüttgens pour la mise à disposition de l’appareil. Je remercie chaleureusement la Dresse Corina Klaeger, ophtalmologue FMH à Berne, d’avoir vérifié et complété avec son attention et sa précision habituelle les données spécifiquement ophtalmologiques du manuscrit. Références 1) Donahue SP: Screening. In Taylor D, Hoyt CS. Pediatric Ophthalmology and strabismus. 3rd. Ed. Elsevier 2005. 2) Kemper AR, Margolis PA, Downs SM, Bordley WC. A systematic review of vision screening tests for the detection of amblyopia. Pediatrics 1999; 104: 1220–22. 3) Baumann T. Atlas der Entwicklungsdiagnostik, 2. Aufl. Thieme 2007. 4) Wall TC, MarshTootle W, Evans HH et al. Compliance with vision screening guidelines among a national sample of pediatricians. Ambul Pediatr 2002; 2: 449–55. 5) Kvarnstrom G, Jakobsson P, Lennerstrand G. Visual screening of Swedish children: an ophthalmological evaluation. Acta Ophthalmol Scand 2001; 79: 240–4. 6) Eibschitz-Tsimhoni M, Friedman T, Naor J et al. 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Monatschr Kinderheilkd 2010; 158: 646–652. 23)Konig HH, Barry JC. Economic evaluation of different methods of screening for amblyopia in kindergarten. Pediatrics 2002; 109: e 59. 24)Matta Noelle S, Arnold RW, Singman EL, Silbert DI. Comparison between the plusoptiX and MTI Photoscreeners. Arch Ophthalmol 2009; 127 (12): 1591–1595. 25)COBACOtec, Vogelsangstrasse 15, 8308 Effretikon, Tel. +41 52 3551818, [email protected]. 31 26)Schimert G, Kramer U, Bähler A. Augenuntersuchungen bei Kleinkindern. ForumNews 2/2009. 27)US Preventive Services Task Force: Vision Screening for Children 1 to 5 Years of Age: US Preventive Services Task Force Recommendation Statement. Pediatrics 2011; 127, 2: 340–346. Correspondance Thomas Baumann Dr. med. Kinderarzt FMH Zentrum für Körper- und Sinnesbehinderte Kinder ZKSK, Solothurn Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 Carence en fer sans anémie chez l’enfant et l’adolescent: un traitement intraveineux est-il indiqué? Justifié? Revue systématique de la littérature, propositions d’investigations et de traitement François Cachat*, Manuel Diezi**, ***, Maja Beck Popovic** Résumé 1. Il existe des données épidémiologiques et expérimentales mettant en lien une carence en fer sans anémie (CF-A) et troubles de la concentration, fatigue, faiblesse musculaire, ainsi que diminution des performances sportives, et ce surtout chez le grand adolescent et l’adulte jeune. Certaines études sont toutefois sujettes à critique, souvent en raison de la présence de facteurs confondants importants associés à la CF-A (niveau d’évidence 1b à 4). Chez l’enfant, les données sont également plus hétérogènes, et d’autant plus difficiles à interpréter que les études à disposition présentent elles-aussi de nombreux facteurs confondants. De manière générale, une certaine prudence doit en conséquence être de mise avant d’attribuer de tels symptômes à une carence en fer (CF). 2. Le traitement d’une CF-A peut parfois améliorer le développement psychomoteur de l’enfant, diminuer la fatigue et augmenter les performances physiques chez le jeune adulte, même si de nombreuses études rapportent des résultats * Département de pédiatrie, Hôpital du Samaritain, Vevey ** Unité d’Hémato-Oncologie pédiatrique, Département de pédiatrie, CHUV, Lausanne, Suisse ***Division de pharmacologie Clinique, Département de médecine, CHUV, Lausanne, Suisse aucune indication à un traitement martial intraveineux (iv) en première intention chez les patients avec CF-A. C’est seulement en cas d’échec d’un traitement bien conduit po (mauvaise compliance, mauvaise absorption) que l’on entreprendra éventuellement un traitement iv (degré de recommandation D). 1. Introduction contradictoires (niveaux d’évidence 1b à 4, degré de recommandation D). 3. Il n’existe aucune étude montrant l’efficacité ou la sécurité d’un traitement intraveineux de fer pour l’indication particulière d’une CF-A chez l’enfant (2 études avec administration intramusculaire) (degré de recommandation D). 4. Un traitement martial chez l’enfant/adolescent avec CF-A et fatigue et/ou diminution des performances physiques ne doit être proposé que chez ceux qui présentent une ferritine basse. Les limites de ferritinémie à partir desquelles il faut considérer une CF ne sont pas connues avec certitude. En fonction des limites utilisées dans la plupart des études et de la distribution normale des valeurs de ferritinémie dans la population générale, on peut probablement déduire qu’une ferritinémie < 30 µg/l chez la fille réglée depuis plus de 6 mois, et < 20 µg/l chez la fille non réglée ou réglée depuis < 6 mois, et chez le garçon, représente un certain degré de carence en fer, si elle est associée à des symptômes compatibles avec ce diagnostic (degré de recommandation D). On discutera de cas en cas, si les symptômes sont sévères, lorsque la ferritinémie se situe entre 30–50 µg/l. 5. Le traitement doit toujours être commencé per os (po). Il n’y a, à notre avis, La prévalence de l’anémie ferriprive est relativement rare dans les pays occidentaux, un peu plus fréquente pour la CF-A. Une étude portant sur une population de > 24 000 personnes (étude NAHNES) a trouvé une prévalence de la carence en fer avec anémie (CF+A) de 3% chez l’enfant et l’adolescent, et de 9% pour la CF-A1). Une autre étude, utilisant des valeurs limites de la ferritinémie situées entre 14 et 16.5 µg/l en fonction de l’âge pour définir une CF-A, rapporte une prévalence de la CF-A de 4.5% chez l’enfant de 3–5 ans, et de 15.6% chez l’adolescente et la femme jeune2). L’évaluation des réserves en fer chez l’enfant peut être parfois difficile à interpréter, car les résultats de laboratoire sont très variables en fonction de l’âge et surtout en présence d’un éventuel état inflammatoire. La mesure du fer au niveau de la moelle osseuse par immunohistochimie représente le test standard du diagnostic d’une CF-A3). Cependant, cet examen est invasif, douloureux, et ne se fait en conséquence pas de routine. Les autres examens de laboratoire servant à évaluer le degré de sévérité de la déplétion en fer sont rapportés dans le tableau 1, adapté de la référence 25. Il faut savoir que l’anémie est un mauvais indicateur d’une carence en fer, en particulier en raison de son apparition souvent tardive4). Les valeurs de ferritinémie varient en fonction de l’âge et du sexe5)–9). La médiane chez l’enfant, au-delà de la Hb (g/dL) Ferritin (μg/L) Erythrocyte Porphyrin (μg/dl) Transferrin saturation (%) MCV(fl) Normal ≥ 11 > 12 < 30 > 15 ≥ 70 Iron depleted ≥ 11 < 12 < 30 > 15 ≥ 70 Iron depleted (biological) ≥ 11 < 12 > 30 < 15 ≥ 70 Iron depleted (biological and cellular) ≥ 11 < 12 > 30 < 15 < 70 Tableau 1: Evaluation de la sévérité de la déplétion martiale lors de CF-A. Les valeurs seuils indiquées sont à interpréter à chaque fois en fonction de la clinique (adapté selon référence 25). 32 Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 période néonatale, se situe entre 20 et 30 µg/l, reste stable chez la femme réglée, mais augmente par contre de façon progressive chez l’homme pour atteindre des valeurs aux alentours de 120 µg/l. Les valeurs de ferritinémie sont par ailleurs fortement influencées par les états inflammatoires. La CF-A et son traitement jouissent récemment d’un regain de popularité10), 11). Il est vrai que la CF-A est probablement une condition relativement courante, souvent non- ou sous-diagnostiquée, surtout chez la jeune femme en âge de procréer. De plus, les symptômes attribuables ou attribués à une CF-A sont multiples et peu spécifiques. La tentation de les corriger par administration de fer (en admettant alors la causalité carence en fer et symptômes comme certaine) est donc grande, peut-être même exagérée, souvent non basée sur des preuves solides. Cet article analyse de façon détaillée, à la lumière de deux cas cliniques, la littérature ayant pour objet la CF-A chez l’enfant et l’adolescent, ses manifestations cliniques et ses différentes modalités thérapeutiques. Deux tableaux résument de façon synthétique toutes les études trouvées à ce sujet. Pour éviter une traduction fastidieuse de termes médicaux spécifiques, nous avons volontairement laissé les deux tableaux en anglais. Une partie des résultats a déjà été présentée lors du congrès suisse de pédiatrie 2010 (Swiss Med Weekly 2010; 140: S 34–S 35). 2. Les cas cliniques Cas clinique 1 Une adolescente de 17 ans, réglée depuis 4 ans, en bonne santé habituelle, se plaint de fatigue, d’une baisse (subjective) de concentration et de ses performances physiques. Le status somatique est normal. Le laboratoire montre les valeurs suivantes: Hb 125 g/l, MCV 80 fl, et ferritine 16 µg/l. Un traitement martial oral lui est proposé, sous forme d’hydroxyde de fer3+ (Maltofer ®) 100 mg/j (2 mg/kg/j). Lors du contrôle clinique 3 mois plus tard, elle se plaint d’une même fatigue, modérée. Elle ne prend son traitement martial que de façon épisodique. Son taux d’hémoglobine est toujours normal, et sa ferritine à 22 µg/l. Sa maman vous pose la question d’un traitement martial intraveineux. Elle a bénéficié elle-même de deux perfusions de fer courtes pour une anémie du post-partum. Cas clinique 2 Un adolescent de 17 ans, sportif de haut niveau, se plaint d’une baisse de ses performances physiques. Son status somatique est normal. Son laboratoire montre les valeurs suivantes: Hb 140 g/l, MCV 85 fl, et ferritine 20 µg/l. Il vous demande si un traitement martial po ou iv lui serait utile. 3. Méthodes Recherche de littérature Une recherche systématique de littérature a été effectuée dans les bases de donnée Medline, Cochrane, Best Evidence, Clinical Evidence, BestBets, NICE, AHRQ et ClinicalTrials.gov de 1966 à 2011, avec comme sujet principaux: «iron deficiency» et comme sujets secondaires «therapy» OU «drug therapy» OU «iron» OU «ferritin». La base de donnée Medline a été recherchée avec la fonction Mesh et en texte libre. Toutes les autres bases ont été cherchées en texte libre. Deux auteurs (FC et MD) ont recherché de manière indépendante les articles. Les références des articles inclus ont également été revues. Les auteurs n’ont pas été contactés personnellement. Aucune limitation d’âge, de langage n’ont été utilisées dans la recherche d’article. La recherche s’est effectuée de mars à septembre 2009, avec une nouvelle recherche en octobre-novembre 2011. Sélection des articles Les critères d’inclusion, établis avant le début de la recherche, étaient les suivants: participant humain, âge compris entre 0 et 18 ans y compris, présence d’une carence en fer (définition laissée libre à l’auteur) et présence d’un groupe témoin (sans carence en fer). Pour tenir compte des résultats des études épidémiologiques, nous n’avons pas retenu le traitement martial comme critère indispensable d’inclusion. Nous n’avons pas retenus les lettres à l’éditeur, les commentaires ou les revues non systématiques (narratives). 831 articles ont été trouvés et leurs résumés revus. Sur la base du titre de l’article et de l’abstract, 692 articles ont pu être éliminés. 139 articles ont été sélectionnés et analysés en détail. Nous avons finalement retenus 30 articles répondants aux critères de sélections. Ces 30 articles sont rapportés dans les tableaux 1 et 2. 33 Niveaux d’évidence et degrés de recommandation (selon l’Oxford Centre for Evidence-based Medicine (réf: Straus SE, Richardson WS, Glaziou P, Haynes RB. Evidence-Based Medicine. Elsevier Churchill Livingston, Edinburg, 2005). Les études ont été évaluées en utilisant les niveaux d’évidence (levels of evidence) suivants 1a–1c: revues systématiques d’études contrôlées ou études contrôlées randomisées. 2a–2b: revues systématiques d’études de cohorte ou étude de cohorte individuelle. 3a–3b:revues systématiques d’études cas-contrôle ou étude cas-con trôle individuelle. 4: études cas-série. 5: avis d’expert. Les degrés de recommandation (grades of recommendation) sont les suivants A: recommandation basée sur des études de niveau 1. B: recommandation basée sur des études de niveau 2 ou 3 ou extrapolée à partir d’études de niveau I. C: recommandation basée sur des études de niveau 4 ou extrapolée à partir d’études de niveau 2 ou 3. D: recommandation basée sur des études de niveau 5 ou basée sur des études non conclusives ou démontrant des résultats inconsistants. 4. Résultats Analyse de la littérature pertinente sur la CF-A, ses symptômes, et l’effet d’un traitement martial A.Performances cognitives et neurologiques Plusieurs études montrent, chez l’enfant avec CF±A, un développement, évalué le plus souvent par le Bayley Scale of Infant Development (BSID), significativement plus bas que des enfants du même âge, avec des réserves en fer adéquates12). Cette différence est parfois observée avant toute intervention (études épidémiologiques transversales)13), 14). D’autres études montrent une amélioration, voire une correction totale du déficit développemental/psychomoteur avec une substitution martiale (études avec intervention pharmacolo- Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 Table 2: Iron deficiency without anemia: effect of iron deficiency and iron therapy on neurologic and cognitive performances. Summary of studies. PAEDIATRIC studies (< 18 year old): SIGNIFICANT EFFECT FOUND Citation, country Study group Study type (level of evidence) Ferritin cut off value (µ g/l) Intervention Outcome Key results / Comments Bruner AB, 1996, USA Girls 13-18 y n: 81 Groups: ID-A before/after IS Lost to f/u: 3 (4%) Randomisation: computer generated random number list Double-blind RCT 1b 12 Elemental iron 260 mg/d for 8 weeks vs. P Brief test of attention (BTA), Symbol Digit Modalities Test (SDMT), Visual Search Attention Test (VSAT) and Hopkins Verbal Learning Test (HVLT) (baseline and after 8 weeks) Baseline: no difference in any tests between groups Children 9-11 y n: 1358 Groups: IDA, ID-A and C, all before/after IS Lost to f/u: NS Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Pollitt E, 1989, Thailand 10 Elemental iron 2 mg/kg/d for the first 2 weeks and then 4 mg/d for 14 weeks vs. P Educational achievement (Thai language, math, Raven Colored Progressive Matrice (RCPM) (IQ measurement) (baseline and after 16 weeks) Iron effect on hematological values: ↑Hb and SF in IS vs. P End of treatment: improvement of the total recall (learning) in the IS vs. P Confounding factors: not reported Comments: only a subgroup analysis showed a significant improvement Baseline: statistical association between iron status and IQ/educational achievement. ID±A scored lower at T1 or T2 in Thai language compared to C Iron effect on hematological values: correction of Hb, TS, SF in IS groups End of treatment: no effect of IS Confounding factors: ANCOVA for anthropometrics and socioeconomic strata: no effects Comments: difference between groups at baseline. No effect of IS despite correction of hematological values Otero GA, 2008, Mexico Children 8-10 y n: 43 Groups: C, ID-A before/after IS Lost to f/u: 13 (30%) Randomisation: NA Case-control Case series 4 --(SFe < 60 µg/dl) 5 mg/kg/d until correction of iron deficiency, approx. 3 months, no P Working Memory study, Event Related Potential Baseline: better performance of C vs. ID-A group for 5 digits recall test Iron effect on hematological values: correction of SF, improvement of Hb after IS in ID-A End of treatment: no difference between ID-A and C after IS Confounding factors: not reported Halterman JS, 2001, USA Otero GA, 1999, Mexico Children 6-16 y n: 5398 Groups: C, IDA, IDA (defined according to iron status) Lost to f/u: NA R Randomisation: NA Cross-sectional (NHANES) 4 Children 6-12 y n: 33 Groups: C, ID-A (defined according to iron status) Lost to f/u: NA Randomisation: NA Cross-sectional 4 12 --- Wechsler intelligence scale, Wide range achievement testrevisited Walter T, 1983, Chile Iron effect on hematological values: NA End of treatment: NA Confounding factors: performed for age, gender, race, poverty status, caretaker education and lead status Comments: difference between groups at baseline. No intervention --(SFe < 60 µg/dl) --- Wais Intelligence Scale for Children (WISC-R) and Dynamic Evaluation of Learning (DEL) Baseline: ID-A performed significantly worse on all WISC items than C Iron effect on hematological values: NA End of treatment: NA Confounding factors: not performed Akman M, 2004, Turkey Comments: difference between groups at baseline. No effect of IS despite correction of hematological values. ID primarily defined as serum iron < 60 µg/dl Baseline: lower scores for math in ID±A vs. C Children 6-30 m n: 114 Groups: IDA, ID-A before/after IS, C Lost to f/u: 6 (5%) Randomisation: table of random numbers Single-blind RCT 1b Children 15 m n: 51 Groups: IDA, ID-A, C all before/after IS, no P Lost to f/u:14 (27%) Randomisation: NA Case series 4 Children 9-12 m n: 38 Groups: C, ID-A (iron depleted, deficient biochemical or cellular) all before/after IS Lost to f/u: NS Randomisation: NA Case series 4 12 Elemental iron 6 mg/ kg/d for 3 months, No P Denver Dev. Score (DDST) and BSID (baseline and after 3 months) Comments: difference between groups at baseline. No intervention. ID primarily defined as serum iron < 60 µg/dl Baseline: ↓ DDST and MDI between ID±A and C Iron effect on hematological values: correction of SF in IS groups, correction of Hb in ID+A (difference at the end of study still persisting) End of treatment: ↑ MDI after IS in ID-A Confounding factors: analyzed at baseline for maternal education, income and breastfeeding 10 Iron sulfate 3 mg/kg/ d for 75 days, tests performed after 10 d, no P BSID (after 11 days) Baseline: lower MDI in IDA vs. C Iron effect on hematological values: not shown End of treatment: No significant improvement in the ID-A group overall, but ↑ MDI in the ID-A with ≥ 2 abnormal values for iron deficiency Confounding factors: not done Comments: importance of the iron deficit on response Oski FA, 1983, USA 12 Iron dextran IM 50 mg single dose, no P BSID (after 7 days) Baseline: no differences between groups Iron effect on hematological values: correction of SF in all groups with IS End of treatment: no change in ID-A group with low SF only. Improvement of the MDI in ID-A with ≥ 2 abnormal values (ferritin, erythrocyte porphyrin or MCV) Confounding factors: not reported Comments: importance of the iron deficit on response PAEDIATRIC studies (< 18 year old): NO EFFECT FOUND Citation, country Study group Study type (level of evidence) Ferritin cut off value (µ g/l) Intervention Outcome Key results / Comments Lozoff B, 2008, USA Children 9-10 m n: 77 Groups: IDA, ID-A and iron sufficient before/after IS for all groups Lost to f/u: NA Randomisation: NA Cohort study 2b 12 Elemental iron 2-3 mg/kg for 3 m for all infants. No P Emotionality, activity, sociability, temperament survey (EAS) and Behaviour Rating Scale (BRS) Baseline: Significant effect of iron status on EAS (IDA least optimal, iron sufficient most optimal) at 9 m. Iron effect on hematological values: Improvement of anemia at 12 m in IDA group only End of treatment: no effect of IS on EAS 34 Confounding factors: WHZ-, WAZ-, and HAZ-scores, maternal education, age, Home Observation for Measurement of the Environment, social support, birth weight tested as significant covariates 1 deficiency (27%) Randomisation: NA Confounding factors: not done Comments: importance of the iron deficit on response Oski FA, 1983, USA Children 9-12 m Case series Vol.423 No. n: 38 Groups: C, ID-A (iron depleted, deficient biochemical or cellular) all before/after IS Lost to f/u: NS Randomisation: NA 12 2 2012 Iron dextran IM 50 mg single dose, no P BSID (after 7 days) Formation continue Baseline: no differences between groups Iron effect on hematological values: correction of SF in all groups with IS End of treatment: no change in ID-A group with low SF only. Improvement of the MDI in ID-A with ≥ 2 abnormal values (ferritin, erythrocyte porphyrin or MCV) Confounding factors: not reported Comments: importance of the iron deficit on response PAEDIATRIC studies (< 18 year old): NO EFFECT FOUND Citation, country Study group Study type (level of evidence) Ferritin cut off value (µ g/l) Intervention Outcome Key results / Comments Lozoff B, 2008, USA Children 9-10 m n: 77 Groups: IDA, ID-A and iron sufficient before/after IS for all groups Lost to f/u: NA Randomisation: NA Cohort study 2b 12 Elemental iron 2-3 mg/kg for 3 m for all infants. No P Emotionality, activity, sociability, temperament survey (EAS) and Behaviour Rating Scale (BRS) Baseline: Significant effect of iron status on EAS (IDA least optimal, iron sufficient most optimal) at 9 m. Children 18-60 m n: 114 Groups: IDA (before/after IS), ID-A (before/after IS vs. P), C (before/after P) Lost to f/u: 7 (6%) Randomisation: alternating basis for ID-A Children 12-18 m n: 126 Groups: IDA, ID-A, C (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 7 (6%) Randomisation: table of random number RCT 1b Children 12-23 m n: 195 Groups: IDA, intermediate ID, IDA, C, before/after IS (IM and/or PO) for all groups Lost to f/u: 13 (7%) Randomisation: NS Children 12-23 m n: 195 Groups: chronic iron deficient (IDA and all without good response after IS), good iron status (before or after IS) Lost to f/u: 13 (7%) Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Pre-school children, mean age 54.2 m n: 235 Groups: IDA, ID-A, C (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 66 (28%) Randomisation: NS Children 12 m n: 192 Groups: IDA, ID-A (different severity groups, C, (all before/after IS and/or P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Deinard AS, 1986, USA Idjradinata P, 1993, Indonesia Lozoff B, 1987, Costa Rica Shafir T, 2006, Costa Rica Soewendo S, 1989, Indonesia Walter T, 1989, Chile Iron effect on hematological values: Improvement of anemia at 12 m in IDA group only End of treatment: no effect of IS on EAS Confounding factors: WHZ-, WAZ-, and HAZ-scores, maternal education, age, Home Observation for Measurement of the Environment, social support, birth weight tested as significant covariates 20 Elemental iron 6 mg/kg/d for 6 months for all IDA, vs. placebo for ID-A, and P only for C BSID (18-24 m), Stanford-Binet Intelligence scale (≥2y), Likert develop. Scale (at 0-3-6 m) Baseline: no difference for BSID between ID±A and C Iron effect on hematological values: correction of Hb in IDA (Hb within normal limits, although still significantly different from C), correction of SF in both ID-A with or without IS 2 End of treatment: no effect of IS in ID±A at 3 and 6 months Confounding factors: controls matched for mother’s educational level and for baseline mental development Double-blind RCT 1b 12 Elemental iron 3 mg/kg/d for 4 months vs. P BSID (at baseline and at 3 m) Baseline: significant lower BSID in ID+A, no difference between ID-A and C Iron effect on hematological values: significant ↑ in Hb and SF after IS in both ID±A End of treatment: improvement of BSID in IDA with IS only. No effect of IS on BSID in the other groups Confounding factors: Mean years of schooling of mothers in the IDA group significantly lower. Mother’s maximum school grade attained used as a covariate 12 Elemental iron oral 5 mg/kg/day for 1 week or 3 months vs. P and IM iron (dose calculate to replenish iron stores and correct Hb) vs. P BSID (at baseline, 1 week and 3 m) Baseline: no differences between ID-A and C groups Iron effect on hematological values: overall improvement of HB, SF, TS or free EPP End of treatment: no change in the ID-A group at any time Confounding factors: no effect of maternal IQ, or HOME score on outcome Double-blind RCT 1b 12 Elemental iron oral 5 mg/kg/day for 1 week or 3 months vs. P and IM iron (dose calculate to replenish iron stores and correct Hb) vs. P BSID (PDI score) (at baseline, 1 week and 3 m), BruninskOseretsky test of Motor Proficiency at 5 y (long form) and 11-14 y (short form) Baseline: children with chronic ID score lower than their good iron status counterpart Iron effect on hematological values: no child with IDA at 5 and 11-14 y, ID-A in < 5% End of treatment: no effect of IS in the chronic ID group at 5 and 11-14 y Confounding factors: score adjustment for background characteristics (gender, birth weight, age at enrolment, breastfed, duration of breastfeeding, cow milk use and age at introduction, father absent, grandparents present, socioeconomic status, mother’s IQ, HOME score in infancy 12 Elemental iron 50 mg for 8 weeks vs. P Two Choices Discrimination Learning, Oddity Learning, Peabody Picture Vocabulary Test Baseline: no difference between C and ID-A in all tests Iron effect on hematological values: ID±A with IS all experienced significant improvement in Hb, SF, TS, erythrocyte protoporphyrine End of treatment: no effect of IS for all tests Confounding factors: age and T1 evaluation as covariates Double-blind RCT 1b 10 Elemental iron 15 mg tid vs. P for 10 days. Elemental iron 15 mg tid for 3 months thereafter for all groups, no P BSID (at baseline, after 10 days and 3 m) Baseline: IDA had significant lower MDI and PDI scores than C. No significant difference in MDI and PDI scores between ID-A vs. C Iron effect on hematological values: correction not detailed 3 End of treatment: No effect of the short or long-term IS Confounding factors: no difference between the three iron status for mother’s age, number of pregnancies, socioeconomic index, birth weight, weight, height, head circumference, weight/height adequacy at 12 m Comments: MDI/PDI significantly worse when evaluated against Hb levels. Importance of the iron deficit on response Kurekci AE, 2006, Turkey Children 6-24 m n: 132 Groups: ID±A (before/after IS) and C Lost to f/u: 39 (30%) Singe group prepost observational study 4 12 Elemental iron 5 mg/kg/d for 12 weeks for ID±A groups, no P Brainstem Auditory Evoked Potentials (at baseline and 12 weeks) Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: at baseline, Hb sign. lower in IDA vs. C, but not ID-A and C. SF sign. lower than C in IDA and IDA. Complete correction of Hb, MCV, RDW and SF in ID±A, no difference with C after 12 weeks End of treatment: no effect of IS Confounding factors: not reported Legends: BSID: Bayley Scale of Infant Development, C: controls, Hb: hemoglobin, IDA: iron deficient anemia, ID-A: iron deficiency without Legends: IQ: BSID:intelligence Bayley Scale of Infant Development, controls, Hb: hemoglobin, IDA: iron anemia, ID-A:mean iron deficiency without anemia, IQ: intelligence IS: iron supplementation, m: month, anemia, quotient, IS: C: iron supplementation, m:deficient month, MCV: corpuscular volume, MDI:quotient, mental development index, MCV: mean corpuscular volume, MDI: mental development index, NA: not applicable, NS: not specified, P: placebo, PDI: psychomotor development index, RCT: randomized controlled trial, RDW: red blood cell NA: not applicable, NS: notSFe: specified, P:transferrin, placebo, PDI: psychomotor development index, RCT: randomized controlled trial, RDW: red blood distribution width, SF: serum ferritin, serum iron, TF: TFS: transferrin saturation, y: year, ZPP/H: zinc protoporphyrine/hemoglobin cell distribution width, SF: serum ferritin, SFe: serum iron, TF: transferrin, TFS: transferrin saturation, y: year, ZPP/H: zinc protoporphy rine/hemoglobin. 35 Formation continue gique)15), 16). Enfin, d’autres études ne montrent aucune différence entre les groupes avant toute intervention et/ou aucune correction du déficit après supplémentation martiale et correction biologique de la CF (évalué le plus souvent par un retour à des valeurs normales d’hémoglobine et de ferritine)17)–22). La très grande majorité des études portant sur la CF-A, son éventuelle correction et les effets sur le développement psychomoteurs concernent avant tout l’enfant de 6 à 30 mois. Ces études sont résumées ci-dessous. Cinq études analysent les performances scolaires et la mémoire de l’adolescent avec CF-A. La première étude, randomisée contrôlée en double aveugle, effectuée à Baltimore (USA), a évalué des adolescentes de 13 à 18 ans avec CF-A à l’aide d’une batterie de tests d’attention et de mémorisation23). Il n’existe pas de groupe contrôle. Après administration de fer pendant 8 semaines et correction des valeurs de ferritinémie, les auteurs ne notent une amélioration significative que sur un seul test de mémoire (total recall). Les facteurs confondants ne sont pas rapportés. La deuxième étude randomisée contrôlée en double aveugle concernant une population d’enfants âgés de 9–11 ans est rapportée par Pollitt et al.14). Avant toute intervention, les enfants avec CF±A présentent une performance significativement moindre en langage thai, mais pas en mathématiques. L’administration de fer pendant 14 semaines permet de corriger le déficit en fer. Il existe un effet significatif du status en fer sur le langage et le QI, tant avant qu’après intervention, mais aucun effet bénéfique de l’intervention, i. e. de la supplémentation martiale. Otero et al.15) évaluent 43 enfants (âgés entre 8–10 ans) avec une CF-A (définie par un fer sérique < 60 µg/dl) et leur réponse électro-physiologique (mémoire, EEG). Il s’agit d’une étude case-serie, sans groupe placebo. Avant intervention, le groupe CF-A présente une performance significativement moins bonne en ce qui concerne la mémoire d’un nombre à 5 chiffres (mais pas à trois chiffres). Après supplémentation, la différence entre le groupe CF-A et contrôle disparaît. La différence de potentiels au niveau électro-physiologique disparaît également. Dans une deuxième étude, transversale, la même équipe13) évalue les conséquences d’une CF-A sur l’intelligence et les capacités d’apprentissage chez des enfants de 6–12 ans. Aucun traitement n’est administré. Les Vol. 23 No. 2 2012 enfants avec CF-A ont une ferritinémie significativement plus basse que les contrôles, et présentent des performances significativement moins bonnes sur tous les items étudiés (Wais Intelligence Scale for Children) que les contrôles. La recherche de facteurs confondants n’est pas rapportée. Enfin, dans la dernière étude transversale sans intervention aucune, Halterman et al.24) analysent les données de > 5000 enfants entre 6–16 ans faisant partie d’une grande cohorte NHANES III (National Health and Nutritional Examination Survey III). Les enfants sont classés en normaux et CF±A. Les enfants avec CF±A ont des performances en mathématiques un peu moins bonne (p < 0.05). La différence entre groupes est faible, et ne concerne pas tous les autres items analysés. En résumé, chez le grand enfant, les données de ces études épidémiologiques ou interventionelles démontrent des capacités d’apprentissage un peu moins bonnes chez l’enfant avec CF-A, sans qu’une amélioration des items examinés soit observée dans tous les cas après thérapie martiale lorsqu’elle est administrée. Les facteurs confondants associés à la CF±A ne sont que rarement rapportés! Toutes les autres études concernent des enfants plus jeunes. Dans l’étude de Akman et al.12), randomisée contrôlée, les enfants avec CF±A présentent un BSID significativement plus bas que les contrôles (p = 0.02). L’administration de fer permet une correction partielle du BSID (MDI: mental development index score) dans le groupe CF±A. Walter et al.22) étudient 51 enfants de 15 mois, avant et après supplémentation martiale. Il s’agit d’une étude case-serie consécutive, sans placebo. Il n’existe aucune différence avant intervention entre le groupe contrôle et le groupe CF-A. L’effet de la thérapie martiale sur les facteurs hématologiques n’est pas rapporté. En fin de traitement, le groupe CF-A ne montre pas d’amélioration significative, sauf pour le sous-groupe avec plus de 2 valeurs hématologiques anormales définissant leur déficit en fer. A noter que d’éventuels facteurs confondants (niveau socio-éducatif maternel, support social, poids de naissance, zscore du poids et de la taille, âge …) n’ont pas été pris en compte et que le traitement martial a été administré sur une durée extrêmement courte (10 jours). 36 Ainsi, le degré de sévérité du déficit en fer et sa durée semblent jouer un rôle capital sur l’éventuelle réponse favorable à une supplémentation martiale. Cette notion va ressortir dans de nombreuses études. Dans une étude randomisée, Oski et al.25) rapportent 38 enfants avec CF-A (patients avec ≥ 2 valeurs anormale parmi ferritine, porphyrine érythrocytaire et MCV) ou sans (patients avec ferritine basse isolée) ayant reçu 50 mg de fer par voie intramusculaire (IM), et testés à nouveau avec l’échelle BSID après 7 jours (seulement). Aucune différence entre les deux groupes avant intervention n’est observable. A 7 jours, il n’existe une amélioration du BSID que chez les enfants du premier groupe (≥ 2 valeurs biochimiques anormales. Aucune amélioration pour le deuxième groupe (ferritine basse isolée) n’est notée. La dose de fer est relativement faible, et l’intervalle entre les deux tests court. Dans une étude de cohorte, Lozoff et al.19) évaluent l’efficacité d’un traitement martial de 3 mois sur le comportement de l’enfant (Emotionality, Activity and Sociability Temperament Survey; and Behavior Rating Scale (BRS)) âgé de 9–10 mois. Les auteurs n’observent aucun effet de la supplémentation martiale. Le déficit sur le BRS, présent au départ, persiste à 12 mois dans le groupe CF±A par rapport au groupe contrôle. A noter que les auteurs font une très bonne analyse des facteurs confondant possibles, utilisés comme covariables. Deinard et al.17) rapportent une étude randomisée sur > 100 enfants entre 18 et 60 mois, séparés en trois groupes (CF±A et contrôles). Ils évaluent le BSID avant et après un traitement martial de 6 mois vs placebo. Il n’existe aucune différence au départ entre les groupes, après ajustement en fonction du niveau d’éducation de la mère. Bien que dans le groupe CF-A la ferritinémie se corrige complètement, ils n’observent aucune amélioration du BSID dans ce groupe. A 6 mois, il n’existe aucune différence entre les 3 groupes en ce qui concerne le BSID. Idjradinata et al., dans une étude randomisée en double aveugle26) chez des patients stratifiés en 3 groupes (non carencés, CF-A, CF+A), n’observent aucune différence dans le BSID entre le groupe non carencé et le groupe avec CF-A, ni avant ni après supplémentation martiale, malgré une augmentation significative de l’hémoglobine dans les groupes CF±A, Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 ainsi qu’une augmentation significative de la ferritinémie dans tous les groupes. Lozoff et al.27) arrivent aux mêmes conclusions. Les auteurs étudient 195 enfants entre 12 et 23 mois, avec divers degrés de déficit en fer, avant et après randomisation (fer élémentaire per os (PO) et IM vs placebo). L’étude est de bonne qualité, malgré une combinaison de traitements possibles assez importante, rendant l’article un peu confus et surtout les différents groupes relativement petits. Avant supplémentation, les enfants anémiques présentent un développement (MDI: mental development index et PDI: psychomotor development index) significativement plus bas que le groupe contrôle ou même le groupe CF-A. La thérapie martiale corrige de façon globale le déficit en fer, même si un pourcentage certain d’enfants anémiques présente encore une certaine carence en fer. Seul le groupe avec le déficit en fer le plus important (CF+A) présente une amélioration du score PDI lorsque leur déficit en fer est corrigé. Dans une étude follow-up de ces enfants, à 5 ans et 11–14 ans16), les auteurs n’observent aucune amélioration des scores de développement chez les enfants avec déficit en fer chronique (CF+A ou CF-A sans correction des réserves en fer), alors que les enfants avec réserves en fer normales (contrôles ou CF±A mais correction complète du déficit en fer) montrent un développement normal. Dans les trois dernières études exclusivement pédiatriques, les auteurs n’observent également aucune différence, ni avant ni après intervention, entre les groupes CF-A et contrôles18), 20), 21). Le tableau 2 résume toutes les caractéristiques des études retrouvées et leur validité. En résumé, en ce qui concerne l’effet d’un traitement martial chez les sujets avec déficit en fer sans anémie, nous avons retrouvé 9 essais randomisés montrant un effet bénéfique, et 3 essais ne montrant aucun effet significatif Basé sur cette revue de la littérature et en ce qui concerne le cas numéro 1, on peut probablement conclure qu’un déficit en fer peut éventuellement contribuer à des performances scolaires (mémoire, langage, mathématique) diminuées, et qu’une thérapie martiale avec correction de l’hypoferritinémie pourrait améliorer de façon modeste certains points. Une administration intraveineuse ne se justifie qu’en cas d’échec de la voie orale, après exclusion de toute autre cause d’hypoferritinémie, ce qui est le cas dans l’exemple 1. Le degré du déficit en fer est important à prendre en compte, puisque les enfants avec anémie présentent souvent des scores développementaux significativement plus bas que les enfants avec carence en fer sans anémie ou les patients contrôles. B.Performances physiques/sportives Nous n’avons retrouvé aucune étude évaluant la relation entre CF-A et les performances physiques exclusivement chez des enfants < 18 ans. Les études incluant des adolescents/jeunes adultes (i. e. ≥ 18 ans) sont décrites ci-dessous. Hinton et al.28) étudient 49 jeunes femmes, avant et après administration (d’une dose très modeste) de fer (20 mg/j) pendant 6 semaines contre placebo. Il n’existe pas de différence entre les groupes avant intervention. A 6 semaines, le groupe supplémenté met significativement moins de temps pour finir l’exercice, et sa dépense énergétique est significativement plus élevée que dans le groupe placebo, positivement associé à l’augmentation de l’hémoglobine. Dans une deuxième étude29), la même équipe étudie 20 individus avec CF-A avant et après supplémentation martiale vs placebo. A nouveau, il n’existe aucune différence en situation basale. L’apport de fer prévient, chez les patients avec supplémentation martiale, la diminution du seuil ventilatoire qui est observée dans le groupe placebo, et augmente l’efficience énergétique globale. Dans une autre étude30) concernant 20 jeunes femmes avec CF-A avant et après thérapie martiale, l’administration de fer permet d’augmenter les capacités physiques en atténuant la fatigue musculaire. A noter ici également une administration de fer modeste (20 mg/j) et une puissance statistique relativement faible, ne permettant pas d’attribuer de façon certaine l’amélioration de la fatigue au status martial. Brownlie et al, dans 2 études successives31), 32), montrent également un effet bénéfique d’une thérapie martiale sur l’endurance physique (time trial), en particulier, dans les deux études, chez les sujets avec un récepteur de la transferrine soluble > 8 mg/l, i. e., les plus sévèrement déficients en fer. Ces deux études notables mettent en exergue l’importance du degré de CF dans la réponse à la thérapie martiale. Il 37 semble que les patients les plus carencés soient ceux qui répondent le mieux, si leur déficit martial est bien corrigé (évalué par l’augmentation significative de la ferritinémie, sans changement de l’hémoglobine). Dans les cinq dernières études positives33)–37), les auteurs n’observent aucune différence entre les groupes avant substitution, mais une augmentation de la VO2max pour 3 études33)–35), une augmentation du temps d’endurance pour Rowland36), et enfin, dans une étude transversale, une corrélation positive entre le taux de ferritine et la VO2max37). Enfin, trois études randomisées ne rapportent pas d’effet d’une supplémentation martiale. Fogelholm et al.38) comparent deux groupes de patients avec CF-A recevant ou non un traitement martial pendant 8 semaines. Malgré une augmentation significative de la ferritinémie dans le groupe supplémenté, les auteurs n’observent aucune amélioration de la VO2max, exprimée en ml/kg/min (test ergométrique progressif). Peeling et al.39) et Schoene et al.40) ne démontrent également aucun effet de la supplémentation martiale sur la VO2max. Une dernière étude de type case-serie, basée sur un questionnaire et sans évaluation physiologique, ne montre aucune amélioration subjective après supplémentation. L’étude de Risser et al.41), de type case-serie également, ne démontre aucun bénéfice d’une thérapie martiale de 3 mois, sur une échelle de satisfaction subjective. Le tableau 3 résume toutes les caractéristiques des études retrouvées et leur validité. En résumé, en ce qui concerne l’effet d’un traitement martial chez les sujets avec déficit en fer sans anémie, nous avons retrouvé 9 essais randomisés montrant un effet bénéfique, et 3 essais ne montrant aucun effet significatif Basé sur cette revue de la littérature, et concernant le cas numéro 2, on peut probablement conclure qu’un déficit en fer peut contribuer à des performances physiques moindres (VO2max en particuliers), et qu’une thérapie martiale avec correction de l’hypoferritinémie peut améliorer de façon modeste certains points. Une administration intraveineuse ne se justifie également qu’en cas d’échec de la voie orale. Formation continue Vol. 23 No. 2 2012 Table 3: Iron deficiency without anemia: effect of iron deficiency and therapy on physical performances. Summary of studies. ADULT studies (≥ 18 year old): SIGNIFICANT EFFECT Intervention Outcome Citation, Study group Study type Ferritin cut off country (level of value (µ g/l) evidence) Hinton P, 2000, Females 18-35 y Double-blind 16 Elemental iron 20 mg VO2 max, %VO2 USA n: 49 RCT 1b daily for 6 weeks vs. P max, 15-km cycling Groups: ID-A time trial (at baseline (before/after IS vs. and 6 weeks) P) Lost to f/u: 7 (14%) Randomisation: NS Hinton PS, 2007, USA Brutsaert TD, 2003, USA Brownlie T, 2004, USA Males and females 18-41 y n: 20 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 0 Randomisation: NS Female 18-45 y n: 20 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 0 Randomisation: NS Female 18-33 y n: 41 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 7 (17%) Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Double-blind RCT 1b 16 Elemental iron 30 mg/d for 6 weeks vs. P --(SFe < 60 µg/dl) Elemental iron 20 mg/d for 6 weeks vs. P VO2 max, 60% VO2 max, ventilation threshold (VT) (at baseline and 6 weeks) Maximum voluntary static contraction (MVC) (at baseline and 6 weeks) Key results / Comments Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: ↑ SF and SFe, ↓ STFR in IS after 6 weeks of IS. No change in P group End of treatment: significant ↓ of %VO2max, ↑ average VO2 in IS. ↑ rate of energy expenditure in the IS group, positively associated to ↑ in Hb. Post test VO2 max, RER, TT improved in both groups, demonstrating a positive effect of training regimen Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. ↑ SF in the IS group End of treatment: . Significant ↓ VT in C but maintained in IS group, ↑ workload for the IS group. No change in VO2 max, max RER, HR or energy expenditure Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. ↑ SFe and TFS in IS group End of treatment: Rate of MVC decline after treatment is attenuated after IS Double-blind RCT 1b 16 Elemental iron 16 mg daily for 6 weeks vs. P VO2 max, relative VO2, %VO2 max, HR, RER, energy expenditure, time to complete the trial (TT) (at baseline and 7 weeks) Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. Significant time and group effect of SF (IS group). Significant group x time interaction for SFe and TFS (IS group) End of treatment: Significant group x time x baseline STFR interaction for change in TT, work rate, and change in %VO2 max for subjects with STFR > 8 mg/l. Significant main effect of time for TT, %VO2max, and work rate for subjects with STFR ≤ 8 mg/l Comment: Effect of iron therapy most obvious in patients with low iron status as assessed by STFR > 8 mg/l Brownlie T, 2002, USA Female 18-33 y n: 41 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 7 (17%) Randomisation: NS Double-blind RCT 1b 16 Elemental iron 16 mg daily for 6 weeks vs. P VO2 max, relative VO2 max (at baseline, 3 and 6 weeks) Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. Significant group x time interaction for SF, SFe and TS. No change in Hb End of treatment: significant group x time and time effects for absolute and relative VO2max P group vs. IS group Comment: subjects with STfR > 8 mg/l showed greater improvement in relative and absolute VO2max LaManca JJ, 1993, USA Friedmann B, 2001, Germany Magazanik A, 1991, Israel Rowland T, 1988, USA Zhu YI, 1997, USA Female 19-35 Groups: ID-A n: 20 (before/after IS vs. P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Double-blind 1b RCT Male and female 13-25 y n: 51 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 11 (22%) Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Female mean age 19 y n: 13 Groups: group A: IS, and group B: P (before/after IS vs. P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Female-high school (age not mentioned) n: 14 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Female 19-36 y n: 30 Groups: ID-A, C Lost to f/u: 0 Randomisation: NA Double-blind RCT 1b 20 Elemental iron 50 mg/d for 8 weeks vs. P VO2 max, endurance lactate (at VO baseline test (80% 2 max), and 8 weeks) Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. ↑ SF in IS group vs. baseline and P group. ↑ Ht in IS group vs. P, ↑ Hb in IS vs. baseline. No change in P group End of treatment: significant ↑ in VO2max (ml/kg/min) and lower blood lactate after IS 20 Elemental iron 200 mg/d for 12 weeks vs. P VO2 max, O2 consumption, lactate, max. accumulated oxygen deficit (MAOD) (at baseline and 12 weeks) Baseline: MAOD (ml/kg) and VO2max significantly lower in P group vs. IS group during anaerobic test Iron effect on hematological values: SF ↑ significantly in IS group vs. baseline or P. After treatment Hb significantly lower in P group vs. IS group End of treatment: ↑ VO2max in IS group vs. baseline, no difference with P group, ↑ time and VO2max during anaerobic test vs. baseline and vs. P group at 12 weeks --- Elemental iron 160 mg/d for 7 weeks vs. P VO2 max (at baseline and 21 and 42 days) Baseline: no difference at baseline between groups Iron effect on hematological values: ↑ SF/SFe on day 21 and Hb/TIBC on days 21 and 42 in IS group, no change in P group End of treatment: VO2max ↑ by 7.5% and 15.8% in IS group on days 21 and 42, significantly different from P group on day 21, not on day 42 Double-blind RCT 1b Cross sectional study 4 20 12 Elemental iron 195 mg/d for 1 month vs. P Treadmill endurance time, VO2 max, submax VO2, max. O2 consumption (at baseline and week 4 and 8) VO2 max, VO2 max/weight, VO2 max/fat-free mass, ventilatory threshold (at baseline) -- Baseline: no difference between groups Iron effect on hematological values: no difference at baseline. ↑ SF at week 8 (vs. P or baseline), no change in Hb End of treatment: ↑ endurance time after IS vs. ↓ endurance time in P group. No change in VO2max, VEmax or HR Baseline: no difference between groups in any test except VO2max/fat free mass (ml/kg/min) Iron effect on hematological values: no intervention. Significant lower Hb, SF and TS and higher TIBC in the ID-A vs. C End of treatment: NA Comment: effect of fat free mass and physical activity level tested for as covariate. No correlation between Hb and VO2max. Positive correlation between SF and VO2max ADULT studies (≥ 18 year old): NO EFFECT Citation, country Study group Study type (level of evidence) Ferritin cut off value (µ g/l) Intervention Outcome Key results / Comments Peeling P, 2007, Australia Female athletes n: 16 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Double-blind RCT 1b 35 100 mg elemental iron im x 5 (over 10 days) vs. P VO2 max, steadystate submaximal economy test, timed test to exhaustion (at VO2max workload) Baseline: no difference between groups 38 Iron effect on hematological values: SF significantly lower in the IS group at baseline. Significant ↑ SF after IS on day 20 and 28, 1 Zhu YI, 1997, USA Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Female 19-36 y Cross sectional Vol. study 23 No. 2 n: 30 Groups: ID-A, C 4 Lost to f/u: 0 Randomisation: NA baseline and week 4 and 8) 12 -- 2012 VO2 max, VO2 max/weight, VO2 max/fat-free mass, ventilatory threshold (at baseline) End of treatment: ↑ endurance time after IS vs. ↓ endurance time in P group. No change in VO2max, VEmax or HR Formation continue Baseline: no difference between groups in any test except VO2max/fat free mass (ml/kg/min) Iron effect on hematological values: no intervention. Significant lower Hb, SF and TS and higher TIBC in the ID-A vs. C End of treatment: NA Comment: effect of fat free mass and physical activity level tested for as covariate. No correlation between Hb and VO2max. Positive correlation between SF and VO2max ADULT studies (≥ 18 year old): NO EFFECT Citation, country Study group Study type (level of evidence) Ferritin cut off value (µ g/l) Intervention Outcome Key results / Comments Peeling P, 2007, Australia Female athletes n: 16 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: NS Randomisation: NS Double-blind RCT 1b 35 100 mg elemental iron im x 5 (over 10 days) vs. P VO2 max, steadystate submaximal economy test, timed test to exhaustion (at VO2max workload) (at baseline and 20 days) Baseline: no difference between groups Female 17-31 y athletes n: 33 Groups: ID-A (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 2 (6%) Randomization: Permuted blocks Female athletes 18-35 y n: 15 Groups: ID-A, C (before/after IS vs. P) Lost to f/u: 0 Randomisation: NS Double-blind RCT 1b Fogelholm M, 1992, Finland Schoene RB, 1983, USA 25 Elemental iron 100 mg/d for 8 weeks vs. P VO2 max, lactate (at baseline and 8 weeks) Iron effect on hematological values: SF significantly lower in the IS group at baseline. Significant ↑ SF after IS on day 20 and 28, significant difference between IS and P groups on day 20 but not 28 End of treatment: no difference between groups in term of VO2, VO2 (ml/kg/min), VO2max, VO2max (ml/kg/min), HR, lactate 2 Baseline: no difference in VO2max between groups Iron effect on haematological values: no difference at baseline. IS significantly ↑ SF, Hb, Ht compared to P End of treatment: no effect of IS Single blind RCT 1b 20 Elemental iron 180 mg/d for 2 + 2 weeks vs. P Max. exercise performance, lactate, VO2max, HR, VEmax (at baseline and week 2 and 4) Baseline: no difference at baseline between groups Iron effect on hematological values: lower Hb, TFS, SF in ID-A vs. C at baseline. Significant ↑ Hb, TF TFS, SF in IS group vs. baseline. No change in P group End of treatment: no change in max. workload, VO2max, VEmax or HR between groups after IS vs. P. significant ↓ in lactate after IS vs. baseline Comment: short trial of only 2 weeks Risser WL, 1988, USA Female athletes mean age 19.9 ±1.5 y n: 166 Groups: athletes and C with IDA, IDA Lost to f/u: 18 (11%) Randomisation: no randomisation Case series 4 12 Elemental iron 65mg daily for ID-A athletes and non athletes (with the lowest iron stores) for 3 months. P for other subjects Likert scale of satisfaction (at baseline and end of season) Baseline: no difference in the prevalence of symptoms between C and ID±A athletes Iron effect on hematological values: same prevalence of anemia and iron depletion in both groups End of treatment: no change of symptoms in the successfully treated athletes Comment: no objective studies of physical performances. No randomisation of IS. Results difficult to interpret C: control, Hb: hemoglobin, HR: heart rate, ID-A: iron deficiency without anemia, im: intramuscular, IS: iron supplementation, Legends: C: control, Hb: hemoglobin, HR: heart rate, ID-A: iron deficiency without anemia, im: intramuscular, IS: iron supplementation, NA: not applicable, NS: not specified, P: placebo, RCT: randomized NA: not applicable, NS:exchange not specified, P: ferritin, placebo, RCT: randomized controlled RER: exchange ratio, SF: serum controlled trial, RER: respiratory ratio, SF: serum SFe: serum iron, STFR: soluble transferrin receptor,trial, TIBC: total iron respiratory binding capacity, TF: transferrin, TFS: transferrin saturation,ferritin, TT: time to complete the trial, VEmax: maximum respiratory minute volume, VO max: maximal oxygen debt, VT: ventilation threshold, y: year, ZPP/H: zinc protoporphyrine/hemoglobin. SFe: serum iron, STFR: soluble transferrin receptor, TIBC: total iron binding capacity, TF: transferrin, TFS: transferrin saturation, TT: time to complete the trial, VEmax: maximum respiratory minute volume, VO2max: maximal oxygen debt, VT: ventilation threshold, y: year, ZPP/H: zinc protoporphyrine/hemoglobin. Legends: 2 5. Discussion L’analyse de la littérature amène aux remarques suivantes: Hétérogénéité des traitements On trouve autant d’études positives que négatives quant à l’effet d’une CF-A sur le développement (moteur et mental) de l’enfant, tant avant intervention qu’après. Mise à part une étude25), toutes les supplémentations sont orales. Cependant, les posologies et les durées de la thérapie martiale sont très variables, ce qui explique probablement en partie des résultats divergents et complique passablement l’interprétation globale des résultats. Le nombre de participants varie également de façon importante entre les études. Contrairement aux études concernant les conséquences d’une CF sur l’aspect développemental de l’enfant, les résultats concernant les capacités physiques sont moins hétérogènes. Nous avons trouvés plus d’études positives (10) que négatives (4). Importance du déficit L’importance du déficit en fer (sévérité, durée) joue un rôle important et primordial sur les conséquences développementales. La réponse à une thérapie martiale semble assez souvent plus importante chez les sujets avec déficit en fer sévère. Mais c’est également ce groupe qui présente parfois un déficit développemental «fixé» dans le temps, souvent non corrigeable à long terme. Comme pour l’aspect cognitif, l’importance et la durée de la CF jouent un rôle important sur les performances physiques des sujets, ainsi que, probablement, sur les possibilités d’amélioration de ces performances par une thérapie martiale avec correction de la CF. Valeurs limites utilisées pour la ferritinémie Les valeurs plasmatiques de ferritine varient avec l’âge. La ferritine plasmatique est relativement élevée dans les 3 premiers mois de vie, puis diminue et se stabilise aux alentours de 30 µg/l (médiane, 39 percentile 50) jusqu’à l’âge adulte, pour ensuite diverger en fonction des sexes, augmentant à plus de 100 et 30–40 µg/l chez l’homme et la femme jeune, respectivement. 3 La plupart des études rapportées dans cet article ont défini une limite inférieure de la ferritine à 10–12 µg/l chez l’enfant (études sur le développement psychomoteur principalement), et 16– 20 µg/l chez le jeune adulte (études sur les performances physiques principalement). Ces valeurs nous paraissent appropriées, puisque correspondant au percentile 5–25 env. des populations étudiées. Outils d’évaluation de la réponse à la thérapie martiale Dans presque toutes les études que nous rapportons, l’évaluation psychomotrice a été étudiée avec le Bayley Scale of Infant Development. Cet instrument est utilisé pour évaluer les performances mentales et motrices du petit enfant, entre 12 et 30 Formation continue mois. Il s’agit d’un score s’échelonnant entre 50 et 150 points, avec une moyenne à 100 et une déviation standard de 16. Plusieurs aspects particuliers à cette échelle et son emploi peuvent rendre l’évaluation des effets d’une CF-A (et de son traitement le cas échéant) difficile: • cette échelle n’est pas utilisable pour les enfants de plus de 30 mois. On ne peut donc l’utiliser chez le plus grand enfant, ce qui rend les comparaisons entre les enfants de plus et de moins de 30 mois difficile. • Les différences entre les mesures pré et post-interventionnelles du BSID sont souvent relativement faibles. Il faut savoir que nombre de psychologues pour enfants ne considèrent pas une différence sur le BSID comme significative si elle est inférieure à 10 points au minimum (échelle allant de 50 à 150). Il faut donc évaluer les résultats des interventions à la lumière de ces limitations. Les facteurs confondants La survenue d’une CF-A est intimement liée aux conditions socio-économiques de l’enfant et de sa famille. La prévalence de la CF-A, et plus encore de la CF+A, est nettement plus importante dans la population avec un seuil de pauvreté élevé, dans les classes socio-économiques basses42), 43). L’impact de ces facteurs confondants sur le développement de l’enfant est important, ceci indépendamment de la présence ou non d’une CF. De nombreuses études n’ont pas pris en considération ces facteurs confondants dans l’interprétation des résultats, ou n’en ont considéré qu’une partie. Il faut en tenir compte dans l’interprétation du résultat, à long terme, des différentes interventions. Autres aspects Dans plusieurs études, des résultats significatifs ne sont retrouvés que dans des sous-groupes, ou après analyse posthoc, ce qui peut diminuer la validité de ces résultats. De façon générale, il faut se méfier des analyses post-hoc ou des études analysants de multiples sousgroupes, avec souvent un nombre de participants faibles, diminuant de façon importante la puissance significative de l’étude («alpha inflation»). D’autre part, bien que nous ayons recen- Vol. 23 No. 2 2012 sés plus d’études positives que négatives, il est comme toujours difficile de savoir si des études négatives n’ont pas été publiées, simplement à cause de leurs résultats («File-drawer effect»). 6. Traitement A la lumière de cette analyse approfondie de la littérature, nous proposons, à l’heure actuelle, l’approche suivante de l’enfant/ adolescent avec CF-A. Exclusion d’une patholologie sévère à la source de la CF-A Avant de commencer le traitement, il est indispensable de rechercher et, dans la mesure du possible, de traiter les causes éventuelles de la carence en fer telles que malabsorption ou pertes digestives (maladie cœliaque, gastrite, maladies inflammatoires digestives chroniques (Crohn, RCUH), infections à H. pylori, parasitoses intestinales) ou gynécologiques (ménométrorragies). On attachera également une importance particulière à la nutrition. Traitement par voie orale Sauf cas très particulier, le traitement commencera toujours de façon orale. La dose à administrer est de 3 à 6 mg/kg/j de fer, préférablement sous forme de Fe2+ (Aktiferrin® par exemple), en plusieurs doses. On le prendra si possible avec de la vitamine C, du jus de citron ou d’orange, l’absorption étant meilleure. La tolérance digestive est en général assez bonne. En cas d’inconfort digestif, on pourra diminuer la posologie, ou passer à du fer sous forme Fe3+ (Maltofer ® par exemple), mieux toléré mais moins bien absorbé. La durée du traitement initial pour une CF-A sera d’environ 4–6 mois, au minimum, avec suivi clinique et biologique. Traitement intraveineux A notre avis, à l’heure actuelle, en l’absence de preuves démontrant une supériorité d’un traitement martial intraveineux par rapport à une supplémentation orale, il n’y a pas de place à un traitement intraveineux de première intention chez l’enfant ou l’adolescent avec CF-A. Dans les rares cas où un traitement oral n’apporte pas le succès escompté ou n’est pas toléré par le patient, un traitement intraveineux peut être justifié. Si le patient ne répond pas au traitement oral malgré 40 une bonne observance, le diagnostic de la CF et de ses causes doit être revu avant de passer au traitement intraveineux. Chez les patients présentant des stocks de fer très faibles (ferritine < 10 μg/l), l’administration d’une dose cumulative totale de 1000 mg de fer doit être envisagée (en deux doses au minimum). Chez les patients présentant une ferritine de 10– 30 μg/l, on préconise une dose cumulative totale de 500 mg de fer (en une dose chez le grand enfant/adolescent). Les patients qui suivent un traitement par voie orale doivent faire contrôler leur ferritinémie au bout de 3–4 mois. Avant le contrôle, le traitement doit avoir été interrompu pendant 2 semaines au moins. Chez les patients recevant un traitement par voie intraveineuse, la ferritinémie ne doit pas être contrôlée avant 8–12 semaines après la dernière injection. En résumé toutes ces études, qu’elles soient épidémiologiques ou interventionnelles, montrent des résultats souvent discordants, et suggèrent que des interventions plus larges, en terme de portée et de durée, sont nécessaires dans cette population particulière, difficile à étudier, et présentant de nombreux facteurs confondants biologiques, psychologiques et sociaux associés à leur déficit en fer. Références 1) Looker AC, Dallman PR, Carroll MD, Gunter EW, Johnson CL. Prevalence of iron deficiency in the United States. JAMA: the journal of the American Medical Association. 1997 Mar 26; 277 (12): 973–6. 2) Cogswell ME, Looker AC, Pfeiffer CM, Cook JD, Lacher DA, Beard JL, et al. Assessment of iron deficiency in US preschool children and nonpregnant females of childbearing age: National Health and Nutrition Examination Survey 2003–2006. The American journal of clinical nutrition. 2009 May; 89 (5): 1334–42. 3) Wulfhekel U, Dullmann J. The diagnostic value of bone marrow iron. 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The Journal of nutrition. 2001 Feb; 131 (2 S–2): 649 S–66 S; discussion 66 S–68 S. 43)Pollitt E. The developmental and probabilistic nature of the functional consequences of irondeficiency anemia in children. The Journal of nutrition. 2001 Feb; 131 (2 S–2): 669 S–75 S. Correspondance Dr Manuel Diezi Hémato-Oncologie Pédiatrique DMCP & Pharmacologie clinique DMI Centre Hospitalier Universitaire Vaudois Rue du Bugnon 46 1011 Lausanne Informations Vol. 23 No. 2 2012 Expérience d’un médecin assistant à l’Hôpital Albert Schweitzer à Haïti Andreas Schindele, Tübingen Traduction: Nicole Dietschi Mon intérêt pour Haïti avec son passé combien tumultueux et son héritage tout à fait spécifique de mélange culturel afro- caraïbe, date de bien avant le terrible séisme de 2010. J’ai découvert l’association «Jumelage d’hôpitaux d’enfants Bienne-Haïti» alors que je travaillais en tant que médecin-assistant à la clinique pour enfants Wildermeth à Bienne. J’ai d’emblée été enthousiasmé à l’idée de pouvoir partir en avril 2011 travailler pendant 6 mois au service pédiatrique du HAS, d’autant que ce stage est approuvé pour la formation post-graduée en pédiatrie par la FMH. Durant cet engagement, je m’attendais avant tout à être confronté au travail clinique avec ressources limitées et aux maladies «tropicales» classiques. L’Hôpital Albert Schweitzer et les structures de santé du secteur L’hôpital Albert Schweitzer (HAS) a été fondé en 1956 par un couple d’humanistes américains: les Mellon. Actuellement, cet hôpital couvre les besoins de plus de 345 000 personnes des zones rurales de la vallée de l’Artibonite. Avec ses 130 lits, il sert non seulement d’hôpital de référence pour toute une région mais possède également un secteur de santé communautaire. Par le biais de ses dispensaires, des centres de soins ambulatoires dans lesquels travaille du personnel soignant, ce secteur de santé communautaire permet de couvrir les besoins en santé primaire et pourvoit ainsi au développement communautaire au sens large du terme puisqu’il s’occupe également, par ex., de projets de reforestation. Cette institution est soutenue en grande partie par les Etats-Unis. Pourtant, la Suisse y participe de façon notoire aussi bien au niveau financier qu’organisationnel. Pour exemples, l’association grisonne «Bündner Partnerschaft Hôpital Albert Schweitzer», fondée en 1997, s’occupe du financement du département de pédiatrie qui compte 65 lits. La Haute Ecole Bernoise d’architecture en collaboration avec la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), ont dirigé et financé la rénovation des six dispensaires, dont certains ont partiellement été reconstruits. L’association «Jumelage d’hôpitaux d’enfants Bienne-Haïti», fondée en 1991, finance depuis lors des pédiatres du HAS. Début 2010, elle a créé la fondation «Suisse-Santé-Haïti». Cette fondation s’occupe de la gestion et du financement de deux de ces six dispensaires. Ainsi, ce sont plus de L’hôpital Albert Schweitzer après le tremblement de terre 50 000 personnes qui peuvent bénéficier des services de santé primaire1). En 2010 et pour la troisième fois, une Suissesse, Silvia Ernst, a accédé au poste de directrice médicale de l’HAS. Elle succède à Rolf Maibach qui a été nommé, en 2010, à deux reprises pour son engagement, la première fois en tant que «médecin CMPR de l’année» et la deuxième en tant que «Suisse de l’année» en compagnie de l’infirmière Marianne Barthelmy-Kaufmann. Activités à l’HAS en tant que médecin-assistant en pédiatrie Toute l’équipe soignante haïtienne de la pédiatrie m’a beaucoup aidé dans l’approfondissement des méthodes et domaines de travail différents. Le Dr Toussaint, néonatologue et médecin-chef haïtien de la pédiatrie, tient tout particulièrement à l’excellence du travail clinique fondé sur les preuves. Il est très expérimenté quant aux maladies classiques qui surviennent encore et toujours comme la tuberculose (forme miliaire ou méningite tuberculeuse comprises), la malnutrition chez l’enfant et plus particulièrement le Kwashiorkor; le VIH/ Sida; la syphilis néonatale et la malaria. Je n’étais pas le seul des «médecins invités» à être très étonné de voir comment nos collègues haïtiens, suite à leur expérience clinique, soignent passablement de cas décrits selon les critères internationaux comme paludisme grave (taux parasitaire pouvant atteindre 25%, par exemple) avec de la chloroquine per os en remplacement de la quinine intraveineuse. Dans ce cadrelà tous les cas que j’ai pu observer ont guéri sans aucune complication. Une mère attendant devant un dispensaire, avec le carnet de v accinations et percentiles «Chemin Lasante» Source: Karl Grobl 42 Informations Vol. 23 No. 2 2012 Dr Toussaint dans l’unité de soins intensifs néonataux Source: Karl Grobl En règle générale, nous retrouvons à l’HAS un panel de maladies pareilles à celles de nos cliniques pédiatriques européennes. Malgré les ressources réduites, la plupart des enfants bénéficient des mêmes traitements qu’en Europe comme, par exemple, en ce qui concerne les infections néonatales. Donc, en fait, ce qui fait la différence dans le travail clinique quotidien, c’est le plus souvent, le manque de moyens. Par exemple, l’absence de systèmes de respiration assistée prolongée a souvent, comme conséquence, le probable décès des enfants gravement malades. Actuellement, nos espoirs sont placés dans le développement des systèmes CPAP adaptés aux milieux à ressources limitées. Bien qu’au début, je n’aie jamais été livré à moi-même, car en arrière-fond je pouvais toujours compter sur l’aide d’un médecin-chef haïtien expérimenté, les services de gardes de 24 heures, les nuits ainsi que les fins de semaines, étaient Hôpital Albert Schweitzer, traitement d’une fracture du fémur sous scopie particulièrement astreignants. Encore et toujours, ces gardes étaient assombries par des décès d’enfants. Les collègues haïtiens ne connaissent pas la semaine de 50 heures et la compensation des nuits de garde. Pour que mon travail soit efficient (sans traducteurs), un autre pas important fut l’apprentissage du créole. Bien que le français soit la langue administrative, il est peu parlé par la population. Heureusement, cette charmante langue est relativement facile à apprendre avec quelques connaissances de français, son vocabulaire en découle et sa grammaire, en provenance de l’Afrique de l’Ouest, est relativement simple. Quelques cas cliniques vécus à l’HAS A tout moment, j’étais confronté à des cas dramatiques. Pour n’en nommer qu’un, Jeannette lors de son admission, ne pesant plus que 15 kg celui de Jeannette, une fillette de neuf ans qui s’est présentée lors de ma première garde assommée par une forte fièvre et souffrant de dyspnée ainsi que de choléra. Le jour suivant, la maman de la fillette décédait en route vers l’hôpital. Soudainement, j’étais placé face au défi de trouver, d’une part une solution pour adapter une oxygénothérapie pour la division de choléra et d’autre part, comment transporter notre jeune patiente de 15kg souffrant d’une forte diarrhée jusqu’en radiologie. La radio du thorax nous montra que le mauvais état général était dû à une tuberculose miliaire. Par chance le test VIH était négatif. Même sous thérapie corticoïde, Jeannette souffrit d’une forte dyspnée pendant encore trois mois. Cinq mois plus tard, en suivant le schéma de traitement de la tuberculose miliaire, c’est avec plaisir que nous devions découvrir, lors d’un suivi, une fillette radieuse, guérie et qui pesait à nouveau 22kg. D’autres cas me restent en mémoire, Jeannette après 5 mois de traitement Source: Jeannette avec tuberculose miliaire; photo: Rolf Maibach 43 Photo: Andreas Schindele Informations Vol. 23 No. 2 2012 Après l’accalmie de la première épidémie de 2011, une majeure partie des organisations humanitaires internationales avaient transmis au secteur de la Santé publique haïtien qu’il était de son ressort de préparer le pays à une nouvelle vague d’épidémie. Cela avait été pronostiqué par quelques experts, notamment ceux du Center for Disease Control. Quelques jours après l’arrivée des premières fortes pluies, début juin 2011, le nombre de cas prenaient l’ascenseur. Bien que l’HAS ne figure pas sur la liste des Centres de Traitement du Choléra officiels, il fut, en fait, la seule institution de la région réellement préparée à l’assaut de cette deuxième épidémie. Juliette et Frédéric: nouvelles jambes – nouveaux amis comme celui de ce nouveau-né de huit jours atteint de tétanos néonatal et qui mourut deux semaines plus tard après d’évidentes souffrances. Sa mère l’avait abandonné quelques jours auparavant. Celui encore de l’adorable Irmine, âgée de treize ans traitée durant plusieurs semaines aux antibiotiques et antituberculeux. Le drainage pleural restant toujours très sécrétant, elle a été transférée pour suspicion de Tb multirésistante dans un centre offrant la possibilité de tester ce type de tuberculose. Malheureusement, nous apprenions son décès deux semaines plus tard. Nouvelle malédiction pour Haïti – Epidémie de choléra en 2011 En octobre 2010, une épidémie de choléra a éclaté à Haïti après une pause de presque 100 ans. Le germe a frappé une population sans résistance immunologique et qui vit dans la plupart des cas dans des conditions d’hygiène et sanitaires désastreuses; par conséquent, des conditions optimales pour la propagation. Le germe identifié, une variante hybride du biotype El Tor, est connu pour une production élevée de toxine et une évolution clinique aggravée. Il a très probablement été introduit par les troupes des Nations Unies en provenance du Népal suite à un dispositif inadapté en matière d’hygiène2). En juin 2011, ce sont jusqu’à 132 nouvelles admissions de patients atteints du choléra par jour (!) qui arrivaient à l’hôpital. Il fallut ouvrir, juste en face, un département spécifique d’une capacité de 240 lits. La virulence de cette nouvelle épidémie fut bien plus forte que la première. Pour le seul mois de juin, 351 enfants furent traités contre le choléra par l’HAS, ce qui signifiait jusqu’à une cinquantaine d’enfants en plus par jour, alors que la pédiatrie est déjà surchargée. Pour la majorité des enfants, une réhydratation orale suffit à les soigner mais les cas graves durent être traités par perfusion de solution Ringer, d’érythromycine ou d’azithromycine. Chaque enfant reçut du zinc par voie orale, ce qui diminue la durée et l’intensité de la diarrhée de manière significative3), 4). Régulièrement, des enfants gravement déshydratés nous parvenaient, certains en état de choc hypovolémique. En général, une réhydratation agressive par voie intraveineuse suffisait à une surprenante et rapide amélioration du tableau clinique: les extrémités froides observées à l’admission se réchauffaient, le pouls périphérique redevenaient palpable et les enfants reprenaient conscience. Les seuls cas mortels d’enfants furent dus à des complications secondaires, tels que le Kwashiorkor. Il arrivait parfois que l’on soit confronté à de réels défis quant au diagnostic pour des enfants atteints de malnutrition de type marasme. Des signes typiques du marasme comme des yeux enfoncés dans leurs orbites, un turgor cutané pauvre et un mauvais état général sont aussi ceux d’une déshydratation aigüe. Ces enfants souf- 44 frent souvent d’une fonction ventriculaire gauche réduite et doivent être réhydratés avec beaucoup de précaution. Une réhydratation trop agressive peut conduire à des œdèmes pulmonaires et impliquer le décès de ces enfants déjà si affaiblis4). Projets en cours à l’HAS 1.Programme de nutrition Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 7% de la mortalité globale et 10% de la charge mondiale de morbidité sont dues à un poids corporel insuffisant, un manque en oligoéléments (fer, vitamine et zinc) ainsi qu’à un allaitement insuffisant5). Même en observant strictement le protocole de l’OMS pour le traitement de la malnutrition, le taux de mortalité dû à la malnutrition sévère aigüe reste très élevé. Notamment, la malnutrition de type oedèmateuse, le Kwashiorkor, habituellement trouvé à l’HAS, accuse toujours une mortalité très élevée. Son aspect physio-pathologique reste toujours mal compris (la thèse de l’hypoprotéinémie que l’on trouvait encore il y a peu sur la plate-forme internet Uptodate entre autres, est sérieusement remise en question depuis quelque temps déjà)6), 7). C’est pourquoi, de nombreux auteurs revendiquent de nouvelles stratégies dans les interventions thérapeutiques pour traiter la malnutrition aigüe. Brewster en donne un excellent aperçu7). Durant ces dix dernières années, de nouvelles possibilités ont été démontrées par l’introduction, absolument réussie, de la thérapie nutritionnelle dite «Ready-to-use». Cette thérapie à base d’huiles réduit le risque de contamination par bactéries. Ces produits sont utiles pour traiter et prévenir la malnutrition, là où les gens se trouvent, c’est-à-dire au niveau des communes8), 9). Non seulement ces traitements sont moins chers mais ils permettent aussi un traitement ambulatoire même dans les cas de malnutrition sévère. Auparavant, la mère et l’enfant devaient séjourner au centre de réhabilitation nutritive de l’HAS pendant 4 à 6 semaines jusqu’à ce que le poids cible soit atteint. Depuis 2011, en collaboration avec l’UNICEF, on s’attèle à déplacer les centres d’action vers les communes. Six centres de nutrition ont été ouverts dans les régions de montagne retirées et difficiles d’accès. Toutes les familles doivent pouvoir y accé- Informations Vol. 23 No. 2 2012 der en moins d’une heure de marche. D’autre part, plus de 200 postes ambulatoires de périphérie ont été créés dans des villages retirés. Ils sont régulièrement visités, à pied, par des agents de santé. Leur tâche est de dépister des cas de malnutrition au stade précoce en mesurant la circonférence du bras. Les femmes en âge de procréer sont intégrées à ce programme afin de prévenir, entre autres, un retard de croissance intra-utérine et par conséquent un futur risque de malnutrition. Il est à signaler qu’en ce faisant, ce ne sont pas seulement la malnutrition infantile que l’on prévient mais également, par des mécanismes épigénétiques, le diabète sucré de type 2, l’obésité et l’hypertension artérielle à l’âge adulte. Ces aspects, mis en relief par un champ de recherche prenant de plus en plus d’importance depuis l’hypothèse de Barker, constituent un élément probablement important dans la progression des maladies non-transmissibles typiques, jadis, aux populations aisées vers celles, actuellement, des pays pauvres10). 2. Formation continue du personnel soignant Un autre projet d’envergure est la formation continue du personnel soignant de l’HAS et des dispensaires de périphérie. Dans les faits, le personnel soignant des dispensaires remplit le rôle des généralistes. Pourtant, trop souvent, il ne dispose pas de suffisamment de connaissances médicales. C’est pourquoi le Jumelage biennois par le biais de sa Fondation Suisse-Santé-Haïti avait prévu de mettre sur pied des programmes de formation continue. Une partie importante de mon engagement en Haïti aurait dû consister d’une part, à apporter mon soutien dans le domaine de la coordination et d’autre part, collaborer, en tant qu’un des acteurs principal, dans l’apport de thèmes en lien avec la pédiatrie. Malheureusement, suite à l’imprévisibilité de la virulence du deuxième assaut de l’épidémie de choléra, toutes les forces disponibles ont dû être engagées dans cette lutte. Ainsi le projet de formation continue a été repoussé à 2012 et aux années suivantes. Références 1) Fritzsche M. La catastrophe oubliée d’Haïti. Prim Care 2010; (14): 268–9. 2) United Nations Independent Panel. Final Report of the Independent Panel of Experts on the Cholera Outbreak in Haiti. United Nations 2011; Available from: www.un.org/News/dh/infocus/haiti/UNcholera-report-final.pdf. 3) Roy SK, Hossain MJ, Khatun W, Chakraborty B, Chowdhury S, Begum A, et al. Zinc supplementation in children with cholera in Bangladesh: randomised controlled trial. BMJ (Clinical research ed.) 2008; 336 (7638): 266–8. 4) Ministry of Health and Population in Haiti/U.S. Centers for Disease Control and Prevention. Haiti Cholera Training Manual: A Full Course for Healthcare Providers. 2011; Available from: http://www. cdc.gov/haiticholera/pdf/haiticholera_trainingmanual_en.pdf. 5) WHO. Global health risks: mortality and burden of disease attributable to selected major risks. 2009; Available from: http://www.who.int/healthinfo/ global_burden_disease/GlobalHealthRisks_report_full.pdf. 6) Golden MH. Evolution of nutritional management of acute malnutrition. Indian pediatr 2010; 47 (8): 667–78. 7) Brewster DR. Inpatient management of severe malnutrition: time for a change in protocol and practice. Ann Trop Paediatr 2011; 31 (2): 97–107. 8) Ashworth A. Efficacy and effectiveness of community-based treatment of severe malnutrition. Food Nutr Bull 2006; 27 (3 Suppl): 24–48. 9) Collins S, Dent N, Binns P, Bahwere P, Sadler K, Hallam A. Management of severe acute malnutrition in children. Lancet 2006; 368 (9551): 1992– 2000. 10)Wadhwa PD, Buss C, Entringer S, Swanson JM. Developmental origins of health and disease: brief history of the approach and current focus on epigenetic mechanisms. Semin Reprod Med 2009; 27 (5): 358–68. Correspondance Andreas Schindele Médecin assistant Schwabstrasse 12/1 72074 Tübingen Allemagne [email protected] Dr.med. Jean Klingler Präsident Verein Partnerschaft Kinderspitäler Biel-Haiti Kloosweg 91 2502 Biel-Bienne [email protected] La Fondation Suisse-Santé-Haïti recherche toujours des pédiatres engagés qui seraient prêts, à moyen terme, à s’investir à l’HAS et à participer à la mise sur pied de ces formations. 45 Point de vue Vol. 23 No. 2 2012 Derrière une phobie scolaire salles et je me perds et j’oublie des trucs, ça, ça me stresse» La maman est pensive: «mais je ne crois pas que l’école le stresse tant que ça, j’ai discuté avec les enseignants, qui sont inquiets, il semble qu’il ait des amis et il est parmi les meilleurs de la classe.» Risako Roch-Suzuki, Chambésy D’abord, le téléphone, une voix douce me dit que son fils est malade depuis quelques mois, étrange ce calme et un enfant malade depuis plusieurs mois. Elle ajoute qu’il a beaucoup manqué l’école et demande un rendez-vous, je bloque un long moment. Salle d’attente. La mère et le fils, la mère est toute petite, 45kg à peine, le fils à côté fait grand, il n’a que 11 ans et demi. Il a l’air tout à fait en forme. Face à moi, dans le bureau. Lui, il est souriant, elle est «comme il faut». Je demande «qu’est ce qui t’amène?» question banale que je pose à tous les enfants. Lui, étonné, regarde sa mère, avec un léger sourire. Avant qu’elle ne parle, je lui dis «tu peux me dire, toi?», la maman dit «mais oui, explique au docteur». Il se met à parler, je suis surprise de sa voix de fausset, une petite voix douçâtre, qui sort de ce corps déjà grand. Est-ce la mue … c’est étrange. Je l’ai vu une fois auparavant, à 10 ans et demi, son père ayant eu des postes dans différents pays, il a habité dans de nombreuses capitales, passant d’une école internationale à l’autre. La maman n’avait signalé rien de particulier dans son passé. Mes notes racontent une histoire pédiatrique banale avec un examen clinique dans les limites de la norme. Mais j’avais noté que ses organes génitaux étaient grands, sans aucune pilosité. Effectivement, je me souviens de mon étonnement. Il est là. Il raconte avec cette voix fluette et un peu pédante que depuis des années il a des vertiges, mal à la tête. Il a un sourire qui plisse ses yeux et il est difficile de comprendre ce que ses yeux expriment. Je me sens un peu perdue. Je lui dis «Mais tu parles vraiment d’un vertige? Un vertige: tu as la tête qui tourne, les choses semblent tourner ou bouger autour de toi, ou ça tangue comme sur un bateau» et je mime quelqu’un qui se lève avec un vertige … Il se reprend «Non, non, ce n’est pas ça, non, je me sens lourd» avec un sourire. Ce sourire m’énerve, je reprends «Ah! bon. Parce que je pense que si ta maman ou ton papa avait entendu que tu avais le vertige, ils seraient venu me voir tout de suite, il y a des maladies qui peuvent causer ce genre de chose et ils n’auraient pas laissé passer, je pense». Je regarde la maman, elle se repositionne et me dit «En fait c’est depuis la rentrée de l’automne, toutes les 2 semaines, il ne se sent pas bien et ne peut aller à l’école, il a l’air vraiment souffrant, il a le visage marqué et il se repose un peu quelques jours et ensuite ça va. Il a besoin de deux ou trois jours. Au début je pensais que c’était le stress de l’école, il vient de passer au secondaire et c’est plus compliqué. Puis par la suite je me suis rendue compte que ça pouvait arriver même les week-ends, ou les vacances alors je me suis demandée s’il n’a pas quelque chose de physique». Je lui demande combien de jour, il avait manqué l’école. Elle sort un cahier, elle a pris des notes avec une écriture soignée, elle compte: 17 jours. Je demande «et l’école, elle n’a rien dit?», la maman répond «oui, les enseignants sont un peu inquiets de la situation», j’ai l’impression que c’est un peu édulcoré. Je propose de l’examiner. Poids, taille, il a sacrément grandi, la grande poussée pubertaire, puis je lui demande d’aller sur le lit d’examen. L’examen clinique est dans les limites de la norme. Je leur annonce qu’il n’y a rien qui semble anormal, en ce moment, qu’il faudrait qu’il revienne lorsqu’il se sent mal et ne peut aller à l’école. Il m’est difficile de sentir ce que la maman pense. Est-elle soulagée qu’il n’y a rien d’organique? Il ne me semble pas qu’elle soit prête pour entendre une piste psychologique, elle m’a fait comprendre qu’elle avait déjà pensé et qu’elle pense que ce n’est pas cela. Je demande quand même au jeune homme «est ce que tu t’es senti stressé ces dernier temps à l’école?» Il me répond: «Il y a beaucoup de nouveaux profs, de nouvelles 46 La maman est sur la défensive. Je lui réponds qu’il peut être aussi stressant de garder une bonne place, pour être le premier, il n’y a qu’une place. Pensive, elle dit: «Mon mari dit: qu’il n’a pas de fièvre, qu’il n’a pas de symptôme et qu’il faut l’envoyer à l’école, même de force … et ça devient compliqué car il se débat». Je sens qu’elle veut parler de la violence de ce jeune homme lorsqu’il craint d’être forcé d’aller à l’école … la violence qui flotte depuis le début, menaçante mais qu’on ne veut pas voir … Pause – a cup of tea. De quelle violence s’agit-il? Contre quelle menace, quelle peur ce jeune homme est-il entrain de se battre? Comment ce jeune homme ou ce grand garçon tout doux pourrait faire peur à ses parents? Comment on ne pourrait pas le sortir de sa chambre manu militari et l’envoyer à l’école, il n’a que 11 ans, somme toute? Il est possible qu’il soit en train de muer, mais cette impression de «fausset» me semble juste. Il est en «faux-self». Pour répondre à une demande extérieure, il s’est conformé à cette demande en se perdant lui-même. Il n’est pas vraiment lui-même. C’est une notion de Winnicott. Il n’a pas précisé ce que l’enfant dans non imaginaire craignait s’il ne satisfaisait pas à ce qu’il pense de l’attente de ses parents. Mais il a précisé que ça se passe dans la relation précoce. Un conflit dans la relation précoce. J. Bergeret psychiatre-psychanalyste, qui a été pédiatre pense que les enfants vivent dans une étape extrêmement précoce de leur évolution dans un monde imaginaire archaïque où règnent les conflits violents. Je le cite: «… conflit de la relation précoce. Mais une attitude qui ne me semble pas Point de vue Vol. 23 No. 2 2012 très heureuse consiste à situer trop systématiquement un tel conflit dans le cadre de la problématique triangulaire oedipienne classique, au lieu de reconnaître l’importance des sentiments réciproques de lutte pour la vie qui opposent primitivement parents et enfants». C’est étrange à entendre et difficile à comprendre, mais cependant, il me semble que c’est une idée «fondamentale» pour comprendre les états limites et la psychogenèse. Le conflit de la relation précoce n’est pas une problématique oedipienne: J’aime ma mère, mais il y a mon père qui me barre la route où il y a trois êtres qui doivent trianguler, moi, elle et lui. Mais une lutte duelle à deux parties. C’est toi et moi qui sont opposés pour lutter pour la vie: C’est toi OU moi. Cela voudrait dire dans cette situation, pour le parent: si l’enfant n’entre pas dans l’idée que je me fais de lui, c’est la catastrophe pour moi. Et pour l’enfant, si je n’entre pas dans l’idée que le parent se fait de moi, c’est la catastrophe pour moi. stade plus avancé du développement de la psyché. Cet enfant n’a probablement pas pu passer d’un état de violence fondamentale à un état libidinal qui lui aurait permis de vivre plus harmonieusement les étapes de développement psycho-affectif. Et l’adolescence s’annonce difficile. Lectures conseillées • Donald Winnicott: De la pédiatrie à la psychanalyse, PUF. • Jean Bergeret: La violence fondamentale, Dunod. Correspondance Dr R. Roch-Suzuki FMH Pédiatrie 33 Av. Foretaille 1292 Chambésy [email protected] Les pédiatres ont des moyens d’observation: même cabinet, mêmes produits, même médecin, le seul variable majeur est l’enfant … Avec une grande cohorte d’enfants normaux. Nous avons tous eu des enfants particuliers qui se débattent de manière hors norme lors des examens ou des vaccinations. Dans ceux-ci, probablement, certains vivent non une piqûre mais une quasi mise à mort. Ils répètent probablement cette relation précoce violente. Un tel enfant, dans une telle violence ou peur, ne peut pas tenir compte de ce que son geste fera sur l’autre; la maman a dit un peu pensive: «ça devient compliqué car il se débat». Effectivement, lorsque ce jeune homme se débat pour ne pas aller à l’école, il se débat pour sa survie. Et cette violence fondamentale qu’il a dégagée a empêché toute réaction et obligé son père à quitter la maison pour aller travailler en laissant son fils derrière lui, avec sa femme. Cette violence fondamentale ne doit pas être confondue avec une agressivité, car une agressivité est liée à des sentiments d’amour ou de haine qui arrivent dans un 47 Quiz FMH Vol. 23 No. 2 2012 Quiz FMH 48 Présentation du cas Daniel, nourrisson de 23 mois en bonne santé habituelle qui présente depuis 2 jours un épisode fébrile avec écoulement nasal clair. Brusquement, depuis 24h, il pleure beaucoup, il est agité et se plaint de douleur aiguë de l’oreille droite qui l’empêche de dormir. A l’examen, température à 39°C, poids et taille dans la norme, bon état général, auscultation pulmonaire et cardiaque sp. L’examen ORL montre une gorge propre; l’examen de l’oreille droite est difficile et douloureux mais montre l’image suivante (Fig. 1). Le reste de l’examen est sans particularité. Question 1 Donnez les 2 éléments pathologiques de cette otoscopie. Question 2 Quel est votre diagnostic? Question 3 Décrivez votre attitude thérapeutique Cas Daniel: Otoscopie directe de l’oreille droite. Fig. 1: 48 Quiz FMH Vol. 23 No. 2 2012 Réponse 1 • Inflammation de l’oreille moyenne avec un érythème de la membrane tympanique • Epanchement avec bombement de la membrane tympanique. Réponse 2 Otite moyenne aigue (OMA) droite Réponse 3 • Antalgique • Contrôle 48h • En cas de persistance des signes: antibiothérapie 5 jours Commentaires Mustapha Mazouni Question 1 Dans le cas de Daniel l’image otoscopique qui a été présentée aux candidats est très parlante: inflammation de l’oreille moyenne et épanchement avec bombement de la membrane tympanique. On note par ailleurs qu’il n’y a pas de niveau hydro- aérique, et pas de perforation. Mais l’image otoscopique n’est pas toujours aussi évidente et dans la pratique courante les OMA sont plutôt sur-diagnostiquées: conduits auditifs étroits et poilus, présence de cire, hyperémie en raison des pleurs de l’enfant. L’expérience en otoscopie et un bon otoscope permettent d’en faire le diagnostic correctement. Nous reviendrons sur ce point important. Question 2 Une symptomatologie de début aigu comportant la présence simultanée d’un état fébrile (39°C), d’un épanchement dans l’oreille moyenne (bombement tympanique) et des signes inflammatoires (érythème tympanique et otalgie) permettent de poser le diagnostic d’otite moyenne aiguë qui reste un diagnostic clinique. Question 3 L’attitude thérapeutique proposée et résumée dans la réponse, est conforme aux recommandations internationales actuelles. Nous reviendrons sur ce point important. A propos de l’otite moyenne aiguë de l’enfant L’otite moyenne aiguë de l’enfant (OMA) représente l’infection la plus fréquente de l’enfant, entraînant de multiples consulta- tions pédiatriques et représente encore un motif fréquent de prescriptions d’antibiotiques. L’incidence est maximale à l’âge de 6–24 mois et décline avec l’âge. Les facteurs de risque de l’OMA rapportés dans la littérature1), 2) sont multiples: le sexe masculin, la notion d’OMA récurrente dans la fratrie, le début précoce avant 6 mois, l’absence d’allaitement maternel, l’alimentation en position couchée, enfant de famille nombreuse et de bas niveau socio-économique, fumée de tabac, pollution de l’air, enfant en crèche. Dans la pathogénie2) de l’OMA il faut signaler le rôle important de la colonisation du nasopharynx par des bactéries otopathogénes (serotypes de pneumocoques non contenus dans le vaccin PCV-7 ou PCV-13, H. influenzae non typisables, moraxella, streptocoques du groupe A, staphylocoques dorés, divers germes entériques gram-négatifs chez les enfants de moins d’un an surtout), de la fréquence élevée des infections aiguës virales des voies respiratoires supérieures, du dysfonctionnement de la trompe d’Eustache et des faibles moyens de défense immunitaire du jeune enfant. Tous ces facteurs peuvent être incriminés ou associés dans la survenue de l’otite moyenne aiguë. A propos de ce cas clinique, 3 points nous semblent importants à aborder: la précision du diagnostic otoscopique, la stratégie du traitement de l’OMA et les recherches sur les possibilités de prévention des rechutes: La précision du diagnostic otoscopique Le diagnostic de l’OMA repose sur un diagnostic otoscopique précis. Il nécessite un entraînement otoscopique suffisant, l’utilisation d’un bon otoscope et d’un tympanomètre1). Hormis ces conditions l’OMA est le plus souvent sur-diagnostiquée, avec comme conséquence la prescription inutile d’antibiotiques. La stratégie du traitement antibiotique de l’OMA chez l’enfant Après une revue de la littérature récente sur le traitement de l’OMA, nous présentons une stratégie thérapeutique recommandée par de nombreux travaux1)–5): • Une antibiothérapie d’emblée est recommandée dans certaines situations particulières: 49 ·Hôte vulnérable: déficit immunitaire, enfant de moins de 6 mois, enfant entre 6 mois et 2 ans en mauvais état général, otite bilatérale ·Fonction auditive compromise par un déficit fonctionnel pré-existant ·Oreille moyenne vulnérable en raison d’une anomalie anatomique (p. ex. fente palatine, trisomie 21) ·Otorrhée • Par contre, en règle générale, une antibiothérapie empirique n’est prescrite qu’après une période d’observation de 24h chez un enfant de 6 mois à 2 ans et de 48h–72h chez un enfant de 2 ans et plus, s’il y a absence d’amélioration clinique sous traitement antalgique et anti-inflammatoire (Ibuprofen 10mg/kg 3x/j). Ce délai d’observation entraîne dans certains cas une guérison spontanée de l’OMA. · En cas de premier épisode: l’amoxicilline po est l’antibiotique de premier choix. La dose standard est de 50mg/ kg/jour, mais doit être portée à 90mg/ kg/jour (dose maxi 3000mg/j) s’il y a eu une antibiothérapie de pénicillines semisynthétiques ou de céphalosporines au cours des 30 jours précédents. La durée recommandée est de 5 jours en règle générale et de 10 jours pour un enfant < 2 ans. • En cas d’épisode ultérieur survenant dans un délai de 30 jours après un épisode précédent, la probabilité d’avoir à traiter un pneumocoque de sensibilité intermédiaire oblige à recourir systématiquement à l’amoxicilline po à haute dose (90mg/kg/j) • En cas d’échec du traitement empirique initial, la combinaison amoxicilline-clavulanate à haute dose d’amoxicilline (90mg/kg/j) en 2 doses po pendant 10 jours est recommandée. Une alternative avec ceftriaxone 50mg/kg/j, 1 dose/j IM ou IV (maxi 500mg) pendant 3 jours est aussi valable. Cet échec du traitement empirique est souvent provoqué par un s.pneumoniae de sensibilité intermédiaire. • En cas de notion d’allergie à la pénicilline de type anaphylaxie, urticaire: utiliser un macrolide ou en cas d’une autre allergie à la pénicilline: céphalosporine de 2è et 3è génération. • Quel que soit le traitement une surveillance clinique très stricte est impérative pour dépister une complication de Quiz FMH Vol. 23 No. 2 2012 l’OMA (surtout mastoïdite, méningite …) et programmer les contrôles. ·À 24–48 heures (selon le cas) en cas d’abstention thérapeutique (mais poursuite du traitement anti-inflammatoire pendant 5 jours). ·À 5 ou 10 jours selon le cas (avec tympanométrie: otite moyenne sécrétoire?) ·À 3 mois avec tympanométrie (sauf si contrôle normal à 10 jours). L’utilisation de cette stratégie thérapeutique a permis d’une part de diminuer de façon conséquente la prescription d’antibiotiques lors d’une OMA (et éviter ainsi l’émergence de bactéries résistantes) et d’autre part d’avoir une action favorable précoce sur son évolution. Par contre elle diminue très faiblement le risque de mastoïdite et n’a pas entraîné d’effet positif dans la prévention du développement d’une otite sécrétoire asymptomatique à un mois. Elle n’a pas eu d’effet non plus sur la prévention des rechutes. Enfin quel que soit le traitement appliqué, la surveillance doit être maintenue et en cas de complications référer l’enfant au spécialiste. Stratégies de prévention des rechutes de l’OMA Compte tenu de l’impact de l’OMA sur les coûts de la santé publique (nombre élevé de consultations, prescription souvent non justifiée d’antibiotiques …) de nombreux travaux ont été consacrés à la recherche de méthodes de prévention des rechutes1), 2). Parmi elles, l’administration du vaccin conjugué contre le pneumocoque, la prescription de probiotiques, la paracentèse et la pose d’un drain chez le jeune nourrisson et l’adénoïdectomie, n’ont pas donné les résultats attendus. Références 1) Cherpillod J. Acute otitis media in children. Int J Gen Med 2011; 4: 421–423 (reichhaltige neueste Bibliographie). 2) Pelton S and Leibovitz E. Recent advance in otitis media. The Pediatric infectious disease journal 2009; 28: S 133–S137. 3) Vouloumanou EK et al. Antibiotics versus placebo or watchful waiting for acute otitis media: a metaanalysis of randomized controlled trials. J antimicrob chemother 2009; 64: 16–24. 4) Kozyrsky A et al. Short-course antibiotics for acute otitis media. Cochrane Database Syst Rev 2010 (9) CD001095. 5) Groth A et al. Acute mastoiditis in children in Sweden 1993–2007 – no increase after new guidelines. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2011; 75: 1496–501. Correspondance Prof. Hon. Dr Mustapha Mazouni Route du Pavement 13 CH-1018 Lausanne [email protected] 50 Recensions Vol. 23 No. 2 2012 Informationen vom Kinderarzt Thomas Baumann, Paul W. Meier, 440 Seiten. inkl. CD-Rom, Hans Huber Verlag, 2. Auflage, 2011 Corinne Wyder, Burgdorf fundiert recherchiert und in für Laien verständlichem Deutsch zu einem Informationsblatt zusammengefasst. Sehr gerne werden wir diese Informationsblätter von der beigelegten CD-ROM herunterladen und zur Abgabe ausdrucken. Gerne werden wir auch das Buch im Wartezimmer auflegen und vor allem den Eltern empfehlen, die sich in den vielen, manchmal falschen Informationen im Internet verlieren und von diesen verunsichern lassen. Wer kennt das nicht? Einen ganzen Tag lang hat man immer wieder erklärt, was eine Bronchiolitis ist, was das RS-Virus ist und warum nur eine supportive Therapie möglich ist. Kaum ist die RSV-Saison überstanden, kommen wieder die Parainfluenza- Viren mit den damit vergesellschafteten Pseudokrupps und schon wieder spricht man sich den Mund wund. Aufklären, informieren, beruhigen gehören zu unseren Kernaufgaben, die wir gerne machen, aber manchmal fehlt uns einfach die Zeit und manchmal vielleicht auch die Geduld. Wie hilfreich ist es in solchen Situationen ein Infoblatt den Patienten abgeben zu können oder ev. im Wartezimmer schon aufzulegen. Oder wenn sich die Sorgenfalten bei den Eltern nicht glätten, obwohl man versucht hat ausführlich zu erklären. Zum Beispiel, dass eine Pityriasis rosea ungefährlich und nicht ansteckend ist. Mit der Abgabe eines guten, auch für Laien verständlichen Informationsblattes, wirkt man glaubhafter. Die beiden routinierten Kinderärzte haben an so viele häufige – und manchmal auch seltenere – Themen gedacht, die uns in der Praxis beschäftigen und die bei Eltern Fragen und Sorgen aufwerfen. Alle wurden Aber nicht nur für die Eltern ist es ein sehr informatives und hilfreiches Nachschlagewerk. Auch für neu einzuarbeitende Praxis assistentinnen und für angehende und junge KinderärztInnen gibt es sehr klar redigierte, praxisnahe Antworten auf die von Patienten gestellten Fragen. Und für die alten Hasen unter uns ist es ein spannendes «überdieSchulternschauen» wie man gewisse Fragen/Probleme auch noch angehen könnte. Wie von Petrign Töndury nach der ersten Auflage beanstandet, wurde in der vollständig überarbeiteten, zweiten Auflage der medizinische Fachjargon in leserfreundliches Deutsch «übersetzt». Die 2. Auflage ist noch kompletter, es fehlt wirklich praktisch kein praxisrelevantes Thema, ist spannend und gut illustriert und wurde auch fachlich nochmals gründlich überarbeitet. Es liegt eine CD-Rom bei, die es erlaubt einzelne Blätter sofort auszudrucken und abzugeben. Wir danken den beiden engagierten Autoren für dieses sehr hilfreiche Werk, es wird uns den Praxisalltag deutlich erleichtern. 51 Lus pour vous Vol. 23 No. 2 2012 Accidents d’enfants Olivier Reinberg, Lausanne A quel âge les enfants sont-ils capables d’utiliser un four à micro-ondes? tion spécifique, par exemple en appliquant à l’ouverture de la porte les règles des bouchons de sécurité. Devant le nombre important d’enfants victimes de brûlures en relation avec l’usage de fours à micro-ondes, essentiellement des échaudements et des brûlures de contact, les auteurs ont voulu savoir dans quelle mesure un enfant peut utiliser un tel appareil. Ils ont donc observé un collectif de 40 enfants de 15 mois à 5 ans lors de l’ouverture-fermeture du four, de la mise en route, et pour récupérer une tasse à l’intérieur. Référence Behaviors of young children around microwave ovens. Robinson MR, O’Connor A, Wallace L, Connell K, Tucker K, Strickland J, Taylor J, Quinlan KP, Gottlieb LJ. J Trauma 2011; 71 (5 Suppl 2): S 534–6. Affiliation: University of Chicago Medical Center, Chicago, Illinois, USA. Tous les enfants de 4 ans et plus étaient capables d’effectuer ces 3 opérations. A 2 ans, 90% mettaient en route le four à microondes et pouvaient ouvrir la porte et saisir la tasse à l’intérieur et 25% des enfants dès 17 mois pouvaient également le faire, s’exposant ainsi à un réel danger d’échaudement et/ou de brûlure. Ces constatations corrèlent leur expérience pratique, puisqu’ils ont traité pour brûlure des enfants dès 18 mois qui avaient mis en route seuls des fours à micro-ondes. Les fours à micro-ondes sont des «jouets» fascinants pour les enfants, avec des boutons aisément accessibles, des sons et des lumières sympathiques. Cette étude démontre combien il leur est aisé d’imiter leur entourage pour s’en servir, se mettant gravement en danger de se brûler. Les auteurs insistent sur la méconnaissance du public des dangers qu’ils représentent pour les petits enfants, puisqu’aucun n’est équipé d’un dispositif pour empêcher les enfants de s’en servir. Quelques fours ont un dispositif de verrouillage de la mise en route (maintenir la pression 4 secondes pour que le four démarre), mais il n’empêche pas l’ouverture de la porte en fin de minuterie. Les auteurs militent pour que l’industrie révise le concept des fours à micro-ondes en incluant une sécurité pour éviter que les petits enfants puissent les mettre en route et s’en servir, et en appellent à une législa- Morsures au visage Etude rétrospective de 77 cas de morsures au visage de petits enfants par des chiens sur une période de 8 ans. L’âge moyen était de 5.3 ans. 27.7% des chiens avaient déjà mordu auparavant. Dans presque tous les cas il s’agissait du chien de la famille ou des proches et était connu de l’enfant. La majorité des morsures (71.5%) concernaient le centre du visage, 77% étaient profondes, avec des amputations ou des pertes de substance dans 31% des cas. Le temps de guérison moyen était de 10.5 mois. Un tiers des enfants a requis plusieurs chirurgies et 41.5% ont des séquelles cosmétiques et fonctionnelles. En outre 35.1% des enfants gardent des séquelles psychologiques. Cette étude arrive aux mêmes conclusions que d’autres, en particulier celle d’Ursula Horisberger dans sa thèse «Enquête sur les accidents par morsure de chien suivis d’une consultation médicale en Suisse», 2002. Elle y montrait entre autres que les petits enfants étaient les plus souvent concernés, qu’il est faux de croire qu’un petit chien est moins dangereux qu’un gros, en particulier pour les enfants de moins de 5 ans qui sont mordus au visage quel que soit le chien, que 70% des morsures proviennent d’un chien connu de l’enfant (famille, voisins) et que le chien croisé par hasard et qui mord ne représente que 12% de toutes les morsures. Nous rappelons la recommandation 52 absolue que tous les chiens sont dangereux pour les petits enfants et qu’il est déraisonnable de les laisser seuls ensemble. Le slogan de prévention au Québec sur ce sujet est: «Il est aussi irresponsable de les laisser seuls ensemble, sans surveillance que de laisser un enfant jouer avec une arme.» Référence Facial dog bite injuries in children: Retrospective study of 77 cases. Hersant B, Cassier S, Constantinescu G, Gavelle P, Vazquez MP, Picard A, Kadlub N. Ann Chir Plast Esthet 2011; ePub. Affiliation: Service de chirurgie maxillofaciale et plastique, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Paris, France. Perforation oesophagienne par barotraumatisme en ouvrant une boisson gazeuse Un case report qui doit servir de mise en garde: une petite fille de 6 ans ouvre une boisson gazeuse dans une bouteille en PET avec les dents et la pression dégagée à l’ouverture lui crée un barotraumatisme avec perforation de l’oesophage moyen, pneumomédiastin et emphysème souscutané (images spectaculaires du thorax et du CT-scan!). L’histoire se termine bien au bout de 15 jours et réparation chirurgicale de l’oesophage. Référence Barotraumatic esophageal perforation by explosion of a carbonated drink bottle. Park JB, Hwang JJ, Bang SH, Lee SA, Lee WS, Kim YH, Chee HK. Ann Thorac Surg. 2012; 93 (1): 315–316. Affiliation: Department of Thoracic and Cardiovascular Surgery, Konkuk University, Seoul, Republic of Korea. L’inactivité physique est le principal facteur de risque lors d’activités physiques Cette étude analyse les circonstances de 959 accidents d’exercices physiques scolaires (EPS) chez des enfants de 9 à 12 ans, dans le but d’identifier des facteurs de risque. Les facteurs analysés étaient le sexe, l’âge, les facteurs socio-économiques, l’ethnie, l’habitude d’une activité physique régulière, l’index de masse corporelle et un score d’habilité motrice. Lus pour vous Vol. 23 No. 2 2012 Le facteur de risque le plus significatif est l’absence de pratique régulière d’une activité physique, autrement dit l’inactivité physique est le principal facteur de risque lors d’activités physiques. Ainsi, outre tous les bénéfices déjà identifiés d’une activité physique régulière, elle est en soi un facteur préventif d’accidents. Référence Physical inactivity is a risk factor for physical activity-related injuries in children. Bloemers F, Collard D, Paw MC, Van Mechelen W, Twisk J, Verhagen E. Br J Sports Med. 2011; ePub. Affiliation: Department of Trauma surgery, VU University Medical Center, Amsterdam, The Netherlands. Quelles connaissances ont les parents du risque d’inhalation de corps étrangers? Cette étude très détaillée évalue les connaissances de 492 parents d’enfants de moins de 4 ans en ce qui concerne le risque d’inhalation de corps étrangers alimentaires et non-alimentaires et recherche les sources de leurs informations. En ce qui concerne les corps étrangers alimentaires, 42% des parents connaissent le danger potentiel d’inhalation avec des gros morceaux de fruits (pommes), 59% pour les hot-dogs, 41% pour légumes crus (carottes), 67% pour les popcorns, 68% pour les grains de raisin entiers, 73% pour les noix (noix, noisettes, pistaches), 79% pour les bonbons, 65% pour les graines (tournesol); 76% surveillent leurs enfants lors des repas, 57% coupent eux-mêmes la nourriture en petits morceaux, et 62% connaissent les manoeuvres de réanimation (manoeuvre de Heimlich). Pour les corps étrangers non-alimentaires, 97% des parents connaissent le danger potentiel d’inhalation avec des pièces de monnaie, 94% pour les billes, 93% pour les piles-boutons, 93% pour les petites pièces de jeux ou jouets, 92% pour les dés, 92% pour les bouchons de stylo, 85% pour les punaises, 84% pour les ballons gonflables. Lorsqu’ils sont interrogés sur les sources de leur information sur les risques d’inhala- tion, 67% citent leur pédiatre, 52% la famille et les amis, 40% les livres et les magazines et 25% l’Internet. Les auteurs sont convaincus que la prévention passe par l’information des parents et en ce domaine les pédiatres jouent un rôle prépondérant. Référence Pediatric exposure to choking hazards is associated with parental knowledge of choking hazards. Nichols BG, Visotcky A, Aberger M, Braun NM, Shah R, Tarima S, Brown DJ. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2011; ePub. Affiliation: Medical College of Wisconsin, United States. Lésions de l’urètre postérieur dans les accidents de motocycles Intéressant travail de l’équipe de chirurgie pédiatrique de Nice (F) qui a modélisé le bassin des enfants et des adolescents à partir de CT-Scan 3D d’un garçon adolescent de 15 ans, en recréant toutes les propriétés biomécaniques des différentes structures anatomiques. Sur ce modèle, ils ont reconstitué les circonstances d’impact lors des trois types les plus fréquents de collisions voiture contre motocycle à savoir impact latéral, collision frontale, collision postéro-latérale. Dans les 3 circonstances d’impact, la lésion de l’urètre postérieur survenait nettement avant les lésions osseuses du bassin. Les conséquences pratiques d’une telle étude est que l’on doit soupçonner une lésion de l’urètre postérieur d’un garçon cycliste ou motocycliste ayant subi un traumatisme du bassin, même en l’absence de fracture du bassin, c’est-à-dire que la cathétérisation de l’urètre doit suivre des règles strictes de mise en place, faute de quoi on risque d’aggraver une lésion urétrale méconnue. Reférence Posterior urethral injuries associated with motorcycle accidents and pelvic trauma in adolescents: Analysis of urethral lesions occurring prior to a bony fracture using a computerized finite-element model. Bréaud J, Montoro J, Lecompte JF, Valla JS, 53 Loeffler J, Baqué P, Brunet C, Thollon L. J Pediatr Urol 2012; ePub. Affiliation: Service de Chirurgie Infantile, Hôpitaux Pédiatriques de Nice, France. Correspondance Prof. Dr Olivier Reinberg Service de Chirurgie Pédiatrique Centre Hospitalier Universitaire Vaudois 1011 Lausanne – CHUV [email protected] Congrès annuel Vol. 23 No. 2 2012 Congrès annuel 2012 de la SSP Thomas J. Neuhaus, président du congrès, Lucerne Chères et chers collègues Vous êtes cordialement conviés à participer au prochain congrès annuel de la Société suisse de pédiatrie qui se déroulera à Lucerne en 2012. Le thème principal de ce congrès sera «L’enfant en service d’urgences – Urgences en pédiatrie». Tout au long des conférences plénières, des tables rondes et des ateliers seront déclinés divers aspects de l’«urgence pédiatrique» dont, en particulier, les thèmes suivants: • Médecine et chirurgie pédiatriques d’urgence: Des champs d’activité passionnant et exigeant • Organisation interdisciplinaire d’un service d’urgence • Organisation des services de garde pédiatrique en ville et à la campagne • Cabinet de pédiatrie d’urgence à l’hôpital • Lignes téléphoniques d’urgence (numéro 0900) • Politique professionnelle: formation approfondie Un atelier de simulation vous permettra de vous entraîner à des procédures d’urgence sous la direction d’experts. Des communications libres, des posters et des conférences satellites enrichiront le programme. Sans oublier la traditionnelle journée des chercheurs, point fort des nos congrès. Enfin, un symposium sur l’engagement de pédiatres suisses dans les pays en voie de développement permettra d’élargir nos horizons. JAHRESVERSAMMLU NG 2012 CONGRÈS ANNUEL 20 12 Luzern, 31. Mai – 1. Ju ni 2012 / Lucerne, 31 ma er i – 1 juin 2012 Armee-Ausbildungsze ntrum (AAL), Allmend Luzern THEMA: DAS KIND AU F DER NOTFALLSTATIO N THÈME: L’ENFANT EN SERVICE D’URGENCES Correspondance [email protected] 54