22 mars 2016 n° 3 - Chambre d`Agriculture des Hautes
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22 mars 2016 n° 3 - Chambre d`Agriculture des Hautes
22 mars 2016 n° 3 Meteo Données météo 22 mars 2016 Somme de Précipitations (mm) températures (°C-jour) du 2016 2015 Altitude (m) 14-mars au 21-mars Mise à l'herbe 250°j 300°j 400 °j Ossun Vic Bazus Aure Campistrous Castelnau 360 219 767 593 298 7,2 4,4 5,8 33,1 2,4 355 399 269 303 382 349 349 209 278 334 4-mars 3-mars 20-mars 14-mars 3-mars 14-mars 10-mars 24-mars 21-mars 11-mars 27-mars 22-mars 3-avr 3-avr 24-mars Lomné 447 6,8 348 317 6-mars 15-mars 28-mars Repères Repères intervention Prairie temporaire Prairie permanente fertile et précoce Prairie permanente plus tardive Mise à l'herbe Fin déprimage 250 °Cjour 500 °Cjour 300 °Cjour 500 °Cjour 400 °Cjour 800 °Cjour Repères altitude -300m -200m -100m Altitude station +100m +200m +300m +400m + 90°Cjour + 60°Cjour + 30°Cjour 0 - 30°Cjour - 60°Cjour - 90°Cjour - 120°Cjour Retirez 30°jour si vous êtes situés 100m AU DESSUS de la station (cf. altitude ci dessus) et ajoutez-les si vous êtes 100m plus bas. (sauf pour une parcelle en bas fond). Par exemple, si vous êtes situés à 550m d’altitude et que vous utilisez la station météo d’Ossun, vous êtes à +100m, la somme de température pour chez vous est de 355-30 = 325°jour. A faire cette semaine • • • • Les 300°jour requis pour lâcher les animaux sur les prairies fertiles sont atteints sur les parcelles jusqu’à 500m d’altitude. Attention cela dépend bien sur du type de prairie (cf tableau ci dessus) En montagne, vers 800m d’altitude, il faudra attendre la semaine prochaine pour atteindre ce stade. Attention à bien respecter ces stades sous peine de vous faire dépasser par l’herbe plus tard ce qui aura pour conséquence de proposer à vos troupeaux de l’herbe de moins bonne qualité. Pour la sortie des animaux, préférez les parcelles les plus portantes afin de ne pas pénaliser les prairies (cf article suivant) Un élevage bovin viande du plateau de lannemezan Le premier élevage que nous allons suivre cette saison est situé sur le plateau de Lannemezan à 550 d’altitude. L’éleveur possède 45 vaches de race Blonde d’Aquitaine et élève principalement des veaux sous la mère. Assolement : Ses 75 ha de SAU se décomposent en : - 9 Ha de maïs, - 7.5 Ha de céréales ou oléagineux - 55 Ha de prairies, la moitié étant semée avec des mélanges de graminée et de légumineuses et l’autre moitié étant naturelle de productivité moyenne. L’organisation du pâturage : Le troupeau est géré en plusieurs lots liés à des groupes de parcelles proches. Le lot des mères des veaux sous la mère doit resté proche du bâtiment car il rentre matin et soir pour faire téter. La faible surface disponible et facilement accessible autour du bâtiment amène l’éleveur à affourager ce lot une bonne partie de l’année jusqu’à maintenant alors que la surface disponible pour les autres lots est trop importante. L’objectif de l’éleveur est donc d’améliorer l’alimentation des mères qui ont les besoins les plus importants en optimisant le pâturage. Pour cela il va introduire de nouvelles parcelles dans la sole pâturée par les mères des veaux et optimiser le pâturage tournant avec des parcs de 3 jours qui seront laissés au repos 21 jours minimums entre deux passages C’est ce lot que nous allons suivre durant toute la saison de pâturage. En appliquant les principes du 2j pâturage tournant, nous avons 2j redécoupé ces surfaces en 9 parcs 2j 3j dans lesquels vont 4j tourner 10 UGB avec 2j 2j une surface de 40 ares par UGB. Si 4j 2j besoin l’un des parcs pourra être fauché Surface fauchée en cas d’excès complémentaire d’herbe en fonction de la saison. Une parcelle de fauche attenante permettra de compléter cette surface avec des repousses lorsque l’herbe sera moins abondante. La somme de température observée aujourd’hui sur cette exploitation est de 300°jour. Même si l’herbe est encore assez courte, elle démarre c’est donc le moment de sortir les troupeaux. L’éleveur a prévu de le faire ces prochains jours, de commencer par pacager rapidement les parcelles dédiées au pâturage puis de déprimer les parcelles de fauche voisines. C’est la hauteur de l’herbe qui lui permettra de piloter les entrées et sortie des animaux sur les différents parcs. Pâture et piétinement Les effets du piétinement sont différents selon la portance du sol, elle-même liée à l'humidité et à la compacité de ce dernier : - En conditions portantes, le piétinement tasse ou compacte le sol, provoquant une réduction de la porosité et de la perméabilité et entraînant des difficultés d'enracinement et une moindre infiltration des pluies ; par contre, les effets mécaniques directs du piétinement sur les plantes prairiales sont réduits. - En conditions non portantes, il y a poinçonnement et «défoncement» du sol dont les conséquences sont : 1)- pour les animaux, des problèmes de confort dus à la désorganisation du relief et une diminution de l'appétence due à la souillure de l'herbe, qui provoquent une baisse de production ou la nécessité de sortir les animaux de la parcelle ; 2)- pour la végétation, sa destruction ou son enterrement partiel qui compromettent la production du cycle suivant et favorisent le développement d'espèces moins appétentes, moins productives ou peu résistantes à la sécheresse : pâturin annuel, capselle bourse à Pasteur, plantain majeur … ; 3)- pour le sol, la réduction de sa perméabilité en raison de la destruction de sa structure, le rendant plus susceptible à un nouveau défoncement. Pendant les périodes où la pluviométrie est importante (plus de 100 mm par quinzaine, en situation portante, données Chambres d'Agriculture Bretagne), le piétinement peut avoir raison de la prairie. Les conditions climatiques restent donc prioritaires, retardant les lâchers ou/et ramenant les troupeaux en bâtiments. Mais dorénavant, en tout cas en zone de plaine et coteaux, toute « accalmie météo » (3-4 jours sans pluie sur terre portante ; plutôt une bonne semaine sur des terres plus lourdes) est à exploiter. Les parcelles à privilégier sont celles destinées à la fauche (qui seront ainsi déprimées), les prairies « installées » (une bonne couverture végétale favorisant la portance) et les dérobées (éventuellement à réserver pour la pâture les jours de pluie, en réduisant le temps de présence pour limiter le piétinement). Il importe, dans la mesure du possible, de ne pas attendre une hauteur de végétation supérieure à 7 – 8 cm (hauteur cheville) pour les 1ères valorisations par le bétail ; et d'y laisser une hauteur d'herbe résiduelle de 5 cm (hauteur talon). En entrée de parcelle « en routine », il faudra plutôt viser l'entrée de parcelle à 10 - 12 cm (hauteur bas du mollet, pour des bovins ; plutôt 8 - 9 cm pour des brebis) : l'herbe est alors disponible en quantité suffisante et de qualité, permettant une valorisation optimum.