médecin de campagne
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médecin de campagne
a Ciném garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) MÉDECIN DE CAMPAGNE Thomas LILTI France 2016 1h42 avec François Cluzet, Marianne Denicourt, Isabelle Sadoyan, Christophe Odent, Patrick Descamps, Felix Moati… Scénario de Thomas Lilti et Baya Kasmi On a découvert Thomas Lilti, médecin passionné devenu cinéaste du même métal, avec Hippocrate, formidable portrait d'un jeune interne plongé dans le maelstrom d'un grand hôpital parisien en proie à la réduction des effectifs et à la surchauffe. Son nouveau film s'in- téresse encore à la médecine – le titre ne laisse aucun doute sur la question – mais, bien loin des grands complexes hospitaliers parisiens, il nous parachute dans le Vexin, région encore largement rurale à cheval entre la Normandie et les confins de l’île de France. La vie quoti- No 225 Du 23 mars au 3 mai 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places Dimanche 17 avril à 10h à Tournefeuille, la projection du film sera suivie d’un débat autour de la revue Pratiques, les cahiers de la médecine utopique, qui vient de fêter ses quarante ans d’existence sans une once de publicité ! Évelyne Malaterre, Séraphin Colle… (médecins et rédacteurs) seront là pour présenter les valeurs de la revue, de sa conception du soin (l’écoute, l’humanité, le lien social, l’accompagnement des patients…). Amenez les viennoiseries, on offre le café (achetez vos places à partir du 8 avril). MÉDECIN DE CAMPAGNE dienne est sans doute ici plus sereine, son rythme est plus raisonnable, à la mesure de ces paysages paisibles, qui n'ont guère bougé depuis un siècle… Il n'empêche que pour Jean-Pierre Werner, seul médecin dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, la surchauffe est bien présente aussi. Du matin au crépuscule, il sillonne les départementales de la région, au devant des petits bobos et des grandes solitudes, tour à tour médecin généraliste, psychologue, assistant social, homme à tout faire, dans une campagne peuplée essentiellement de personnes âgées, pour qui il est parfois une des rares visites. Les consultations à domicile s'enchaînent – très belles scènes qui témoignent bien du regard chaleureux de Thomas Lilti, en même temps que de sa connaissance approfondie de son sujet – et quand il revient, quasi systématiquement en retard, à son cabinet, la salle d'attente est souvent pleine de patients… Pas de doute, la tâche est rude. Et les confrères ne se bousculent pas au portillon pour accepter de s'installer dans une région pas spécialement attractive et fort peu lucrative : travailler dix à douze heures par jour à ce prix là, c'est du sacerdoce ! Mais pour l'instant, ce n'est pas la surcharge de travail qui préoccupe JeanPierre. C'est même tout le contraire : ce qui le mine, c'est qu'il risque d'être obligé d'arrêter… Et c’est comme ça que débarque Nathalie, qui a tout pour déplaire au vieil ours Jean-Pierre, habitué à travailler tout seul, à ne rien expliquer à personne, et claffi de préjugés éventuellement machistes : Nathalie est incontestablement une femme, une citadine qui n'a aucune expérience de la campagne, incapable de distinguer un jars d'un canard et qui en plus a suivi un parcours peu orthodoxe puisqu'ancienne infirmière ayant repris des études de médecine sur le tard… Ce qui nous vaudra quelques scènes de bizutage aussi répréhensibles que cocasses. Thomas Lilti livre un bel hommage, d'une évidente authenticité, à cette profession de médecin de campagne, somme toute méconnue et guère valorisée – pas étonnant qu'elle soit en voie de disparition –, en première ligne face à la crise générale de notre système de santé. Et il agrémente cette chronique bien sentie d'une fine trame romanesque où l'amour et la peur de la mort vont se croiser. Pour incarner ce couple à priori pas du tout fait pour s'entendre mais dont les solitudes vont évidemment se rapprocher, Marianne Denicourt et François Cluzet excellent. TOURNEFEUILLE Pratiques, les cahiers de la médecine Utopique, c'est cette passionnante revue qu'on laisse à votre disposition dans le coin cheminée de Tournefeuille. Loin d'être une publication technique c'est avant tout une revue très humaine, qui parle de vous, de moi, des autres… Car à travers le soin on en apprend beaucoup sur nos contemporains, leurs fragilités. On découvre leurs peurs, l'influence du monde du travail sur notre santé, le résultat de la précarité, des mauvaises conditions de vie, d'alimentation. Pratiques c'est une revue entièrement indépendante, portée par une bande de passionnés (médecins, infirmiers, sociologues, philosophes, gens lambda comme vous et moi…). Il y est question de la qualité des soins, de la philosophie qui se cache derrière, ainsi que des soignants, de leurs difficultés, de leurs inquiétudes, de leurs combats. Les articles sont tour à tour dérangeants, touchants, parfois point une note d'humour… Et vous trouverez sur leur site (pratiques.fr) une mine d'informations… Et cela dure déjà depuis 40 ans ! Bon anniversaire ! MAGGIE A UN PLAN Écrit et réalisé par Rebecca MILLER USA 2016 1h38 VOSTF avec Greta Gerwig, Ethan Hawke, Julianne Moore, Bill Hader, Maya Rudolph… La Maggie du titre est une adorable tête de linotte, un peu rêveuse, lunaire, un brin gaffeuse, ce qui provoque parfois des situations loufoques et hilarantes. Bien vivante avec son autodérision et ses taquineries, elle semble parfois ailleurs, promenant sur le monde des yeux écarquillés, perpétuellement étonnés, comme dans l'attente d'une chose qui ne se produit jamais. Tiens par exemple : les mecs… Comment faire pour en garder un ? Un qui lui corresponde, la soutienne, la supporte, avec lequel tout serait rose et limpide. Bien sûr il y a Tony et son amitié indéfectible, Tony qui n'abdique jamais, tel un scout toujours prêt à lui tendre une oreille, une main, ou une épaule sur laquelle se reposer. Un « ex » grand teint et grande classe, magnanime et perspicace, qui reste envers et contre tout attaché à cette blondinette que la stabilité affective semble fuir de manière chronique. Elle lui confie tout, jusqu'aux détails les plus intimes et improbables. Lui tente de jouer les mentors, les direc- teurs de conscience tout en charriant Maggie à longueur de temps, histoire de lui remettre les idées en place. Entre eux c'est pas du réchauffé, du tiède, c'est du tac au tac et Felicia, la propre compagne actuelle de Tony, se prend aussi au jeu. Toujours à épauler cette sorte de petit poussin romantico-comique, à lui fournir un coin de table ou un nid douillet pour panser ses désillusions. Mais Maggie ne se laisse pas abattre longtemps et refuse que ce fichu destin préside à sa place. Si le prince charmant n'arrive pas, elle peut très bien s'en passer, et avoir un bébé sans lui ! Et pourquoi faire simple quand on peut pimenter sa vie de scénarios alambiqués ? Voilà Maggie en train d'échafauder un de ces plans décalés dont elle a le secret tandis que Felicia et Tony finissent par se faire une raison. Mais évidemment, entre les rêves et la réalité, celui qu'on croyait écarté, sieur Destin en personne, ne va avoir de cesse que de revenir pointer son nez pour tout chambouler. Quand Maggie rencontre John dans le bureau d'une employée de bureau grincheuse de la fac où ils sont tous deux professeurs, y'a comme une sorte de petite étincelle. John (le trop séduisant Ethan Hawke) se prend d'amitié pour cette jeune femme à l'allure enfantine, si drôlement fagotée dans des tenues pittoresques qui oscillent entre puritanisme et coloris improbables qui lui correspondent si bien. Il se grise de ses mots, de son regard si compréhensif et attentif. Et peu à peu il se confie, parle de sa morne vie en ménage où il étouffe face à son épouse Georgette trop parfaite (il n'y a pas d'autre mot pour Julianne Moore !). Georgette est brillante, organisée, directive… l'antithèse de notre Maggie perpétuellement indécise. Mais, même si cette dernière compatit avec John, n'a d'yeux que pour lui, rien ne la détourne de sa décision : il ne fait pas partie de son plan. Celui qui en fait partie c'est un vendeur de gros cornichons au look néorural, qui semble être descendu de sa campagne sans passer par la case rasage, pas de ceux qu'on imagine en train de traîner dans les beaux quartiers new-yorkais… Voilà, vous connaissez maintenant quelques personnages mais vous vous doutez bien qu'on n'en dira pas plus sur cette délicieuse comédie, fraîche et enjouée, légère comme une brise de printemps. Faut pas s'en priver ! TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Mort programmée du documentaire sur les antennes régionales de France 3 ? C'est une pétition qui vient de surgir sur change.org : en Janvier 2016, la direction de France 3 a décidé brutalement et sans concertation de déprogrammer les 240 documentaires régionaux qu'elle coproduit chaque année, pour reléguer le Lundi soir après minuit des films qui jusqu'à maintenant étaient diffusés les fins de semaine en journée. Il sera ainsi démontré ainsi que, décidément, personne ne s'intéresse aux documentaires en dehors des insomniaques… Dieu bénisse les insomniaques ! Au même moment, l'émission emblématique de France 3 « La Case de l'Oncle Doc » disparaît des radars. Depuis des années, elle rediffusait une partie de ces œuvres régionales au plan national. Serait-ce la mort annoncée du documentaire produit en dehors de Paris par le service public ? Pour nous, Utopia, ce nouveau coup porté aux films de la diversité, déjà fragilisés par la disparition de TLT, va dans le sens tant dénoncé d'un appauvrissement, d'une normalisation des programmations, orientées de plus en plus vers le sport, les jeux, les feuilletons couillons, les docu-promotion de régions… « Je signe, écrit Jean-Louis Comolli, parce que le documentaire est nécessaire à la démocratie… » « Il y a forcément un élément émancipateur dans ces documentaires, cela ne plait pas aux néolibéraux en place » écrit Gérard Robert… La pétition frôle les 3000 signatures. DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE UTOPIA… On devrait pouvoir vous en donner dans la prochaine gazette : nos avocat(e) s s'activent… que ce soit pour cette histoire à épisodes de loyer, ou pour la plainte déposée contre X à la suite des dégradations et des méchancetés visant Utopia et BDS pour une soirée-débat sur l'invasion israélienne du Liban et Georges Ibrahim Abdallah : voir l'édito de la gazette 224 où nous racontions comment nous nous étions retrouvés un matin devant les serrures du ciné bloquées et des affichettes injurieuses collées sur les portes d'Utopia (« BDSMerah- Utopia – même combat »)… les mêmes amalgames déplaisants étant aussitôt étendus à d'autres (Fofana, Kouachi…) par des communiqués du Crif et de la Licra simultanément pris en compte par JSSnews, un site internet qui s'est mis à l'abri des poursuites en se domiciliant en Chine, tandis que son créateur et animateur, chantre de l'extrême droite juive francophone, basé principalement en Israël, reprend (en plus méchant et en plus menaçant) les arguments développés par nos si proches voisins. Ce n'est pas nouveau, vous connaissez, nous connaissons bien ces méthodes et pratiques qui consistent à insinuer les pires horreurs, et à brandir injures et insultes pour discréditer et intimider tous ceux qui, peu ou prou, osent interroger le bien fondé de la politique de colonisation israélienne. Il y a assez peu de chance pour qu'on retrouve les coupables et qu'on gagne notre procès contre la Licra, même si Thierry Levy et associés sont les plus formidables avocats de la terre… mais peut-on accepter sans rien tenter de voir ainsi museler de façon répétée une liberté d'expression déjà bien malmenée ? On y reviendra dans les prochaines gazettes, car le temps judiciaire est un temps long. On remercie les associations et les nombreuses personnes qui nous ont témoigné leur soutien : AFPS, Artisan du Monde Toulouse, BDS France Toulouse, CGT Educ'Action 31, Coup pour Coup 31, Couserans Palestine, NPA 31, Palestine Libre, Sud Educ 31, Sud Santé Sociaux 31… et en tout premier lieu l'Union Juive Française pour la Paix qui publie par ailleurs un « Appel juif pour le BDS » que vous pouvez rejoindre (www.ujfp.org) LA GAZETTE D’UTOPIA, vient jusqu’à vous… Vous nous le demandiez depuis longtemps, et voilà qu’elle arrive : que vous soyez à Dunkerque, à Massat, à Agen, à Lille ou Brighton… vous pouvez désormais télécharger le PDF de la gazette sur le site d’Utopia et ce depuis le numéro 219 de septembre 2015, suivre le feuilleton des éditos, rattraper celles que vous avez ratées, où que vous soyez : La Gazette vous accompagne. Vous pouvez l’imprimer en son entier, la remettre dans le sens qui vous agrée, numéroter les pages… toutes ces petites facilités qu’on s’obstine à vous refuser par pur sadisme… ou imprimer seulement les pages qui vous intéressent, les agrandir, les afficher : au boulot, dans votre cabinet de kiné, vos lieux de réunion… partout où il vous semblera bon de relayer un événement, un débat qui vous concerne, et vous pourrez aussi l’envoyer à votre cousin en estive, à votre fille qui fait un stage à l’étranger, faire découvrir Utopia à d’autres… Un espace d’hébergement vous permettra prochainement de vous procurer les gazettes des années passées. Et pas seulement pour Utopia Toulouse, mais aussi pour les autres Utopia. C’est un outil pour les professionnels du cinéma qui nous titillaient depuis belle lurette et une bonne nouvelle pour les « annonceurs » qui voient ainsi leur publicité propulsée au-delà de l’édition papier puisque s’ajoutent ainsi aux 60000 exemplaires de la N° 225 (le tirage est à géométrie variable), les 5000 personnes qui visitent chaque jour, en moyenne, le site des cinémas Utopia (www.cinemas-utopia.org). Augmentation en vue à partir du 5 mai ! À partir du 5 mai (deuxième jour de la prochaine gazette), le prix des places augmente à Utopia : 7 euros la place, 50 euros le carnet de dix places non limité dans le temps. Les premières séances de la journée et toutes les séances du mercredi restent à 4 euros pour tous. La passion d'Augustine Léa POOL Québec 2015 1h43 avec Céline Bonnier, Lysandre Ménard, Valérie Blais, Diane Lavallée, Pierrette Robitaille… Scénario de Marie Vien et Léa Pool Prix du public, Festivals de la Baule et d'Angoulême C'est une drôle de coïncidence : deux films dans cette gazette, très différents l'un de l'autre, nous viennent du Québec et parlent de la passion de la musique (l'autre est Mobile étoile). Dans celui dont je vous cause ici, Simone Beaulieu, devenue Mère Augustine, dirige d'une main ferme un couvent au Québec. Un couvent qui, dans les années 60, reçoit des jeunes musiciennes et dont elle a fait un creuset extraordinairement productif d'une quantité formidable de talents qui raflent tous les prix de piano de la région. Elle a de l'oreille, mais elle a l'œil aussi, Augustine, et rien ne lui échappe. On peut la trouver dure, intransigeante, implacable, mais on voit bien que chacune des quarante pensionnaires se laisse gagner par sa passion et dans la demeure somptueuse où les parents viennent en confiance accompagner leur fille, les parquets craquent, on chuchote, on critique, mais il n'est pas questions de mollir sur l'exercice, de transiger sur la discipline de fer qu'Augustine fait régner. La musique est omniprésente que c'en est un bonheur et on passe des chants religieux à la musique profane, à Purcell, Chopin et quand Alice déboule, nouvelle pensionnaire indisciplinée et rebelle… à Bach revisité en jazz. Mais pour Augustine, le talent compte plus que tout. Curieusement, dans un contexte où la religion semble être un étouffoir qui ne laisse pas beaucoup de place à la fantaisie, Mère Augustine a quelque chose de très libre, en avance sur son temps. Au Québec (mais ailleurs aussi), les nonnes étaient parfois des bâtisseuses qui avaient souvent des idées plus à gauche qu'on ne pense et apportaient beaucoup au niveau social et culturel. Il fut un temps où les femmes n'envisageaient pas tellement de solutions pour parvenir à une vie autonome et pour certaines, entrer au couvent pouvait être un moyen de ne pas se soumettre à un homme, de s'émanciper, d'exprimer leur goût pour l'étude, les arts, voire le social, les voyages… Il y avait toutes sortes de couvents, toutes sortes de communautés et en leur sein même, d'horribles rétrogrades cotoyaient des progressistes pleines d'humour (moi-même qui vous cause, je me souviens d'une jeune dominicaine qui surveillait les dortoirs en patins à roulette et chantait des chansons qui n'avaient rien de chants d'église). Le film raconte aussi le dégel d'une société, mais ce dégel-là va entraîner la suppression des aides aux écoles privées, et malgré le soutien financier de certains parents, cette évolution menace le musical pensionnat. On sera attentif à la scène du dévoilement, « quand on parle aujourd'hui du port du voile ou de la burka, la problématique n'est pas très différente » dit la réalisatrice. Les occidentaux ont tendance à l'interpréter négativement, mais cela peut être aussi constitutif d'une identité, il arrive aussi que le choix de se couvrir préserve et rassure… « Il ne faut pas oublier que cet abandon du voile nécessite tout un chemin, dit elle encore, perplexe de voir une des comédiennes, impliquée dans son rôle, pleurer : « c'est comme si on m'arrachait la peau… Ce geste n'est pas anodin. » Lysandre Ménard, jeune pianiste de 21 ans qui joue Alice, a commencé le piano à cinq ans, a obtenu un grand nombre de prix dans toute sortes de concours et ajoute ici, avec son premier rôle au cinéma, une distinction de plus à son actif, celle de la meilleure actrice au festival de Newport. Quant à François Dompierre qui a dirigé musicalement le film, il a signé la musique d'une bonne soixantaine de films (dont Le Déclin de l'Empire américain, Jésus de Montréal…) et a composé quelques partitions régulièrement jouées un peu partout dans le monde. TOURNEFEUILLE Grands projets inutiles et imposés Où l’on recause de ce projet d’implantation d’un énorme centre commercial à Plaisance du Touch, sur le Plateau de la Menude. Le projet, bloqué depuis dix ans en raison des oppositions locales (seulement trois maires y étant favorables), a valu moult recours et manifestations joyeuses sur le site depuis. Si vous lisez la gazette d’Utopia, la chose n’a pas dû vous échapper… L’affaire est en train de reprendre de la vigueur, mais pas dans le sens espéré par les opposants, grâce à quelques tours de passepasse : un permis de construire recyclé in extremis, et un appel à trancher au plus haut niveau devant l’impossibilité de faire aboutir le projet. C’est pas bon signe, surtout si on s’ait qu’un des conseillers de François Hollande est l’ex-PDG d’Unibail-Rodamco, promoteur du bazar : l’Elysée a décidé de se mêler de l’affaire (tous aux abris !). N’importe quel naïf peut deviner ce qui va suivre : malgré l’opposition du Collectif d’habitants qui dure depuis toutes ces années, du Maire de la Salvetat St Gilles, du Président du Conseil Départemental du Gers et autres… qu’on s’était bien gardé d’inviter, la réunion parisienne a débouché sur la nomination d’un médiateur… dont on devine d’avance les conclusions, déjà perceptibles dans l’annonce faite par le Préfet le 14 janvier 2016. Voir la suite sur le site du Collectif : www.gardaremlamenude.com Happy birthday Fukushima… Happy birthday Tchernobyl… de toute existence sur la planète bleue. Et là, ça ne rigole pas ! L’Institut de radio protection et de sureté nucléaire a en ef30 ans pour l’un, 5 ans pour l’autre et dans fet froidement calculé qu’un accident males deux cas, la catastrophe est toujours jeur sur un réacteur standard de 900 méen cours, les coûts induits ne cessent gawatts, l’essentiel du parc hexagonal, d’augmenter. Greenpeace parle de 1000 nous coûterait la somme astronomique milliards pour Tchernobyl, on n’en est de 430 milliards d’euros, plus de 20 % qu’au début pour Fuskushima : trop tôt de notre PIB. Cette fusion du réacteur et pour annoncer des chiffres de toute façon ses rejets massifs de particules radioacimprévisibles. La construction de l’arche tives dans l’environnement entraîneraient enfermant le sarcophage de Tchernobyl la contamination de 1500 Km2 et l’évane sera terminée qu’en 2017 (108m de cuation de 100 000 personnes… dans le haut, 270m de long…) et pendant les tra- meilleur des cas, et bien pire en fonction vaux, la contamination continue et conti- des conditions météo et des vents… On nuera encore longtemps longtemps après n’ose imaginer ce que deviendraient nos que le dernier poète contaminé ait dispa- flamboyants vignobles bordelais et notre ru. Tchernobyl for ever : c’est un bouquin, rutilante maison des vins à Bordeaux, reun DVD qui racontent que le monstre ato- cyclée pour la circonstance en la maimique n’a pas fini de sévir (voir sites in- son de l’atome si, d’aventure, un réacteur nous pétait à la gueule à la centrale du ternet en bout de texte) Du côté de Fukushima, c’est le Monde du Blayais (57 km du centre de Bordeaux). 11 mars, date anniversaire de la catas- Quant à celle de Nogent : 100 km du cœur trophe, qui le raconte : le démantèlement de Paris avec la Seine comme indispenprend du retard, il y faudra a minima une sable source de refroidissement… quarantaine d’années (optimiste !) et les Très mauvais pour le commerce, le toueaux radioactives continuent de s’accu- risme mondial dont la France est la premuler sur le site, quand elles ne sont pas mière destination… sans compter le boystockées dans des réservoirs en attente cott inévitable de la production de nos de traitement et de rejet dans l’océan (ce braves agriculteurs… On ne parle pas que refusent les pêcheurs de Fukushima). de l’EPR, catastrophe économique avant Les déchets radioactifs remplissent déjà même d’avoir commencé à fonctionner, ni près de 3000 conteneurs alors que le re- des mines d’uranium et autres problèmes trait des combustibles des piscines de re- induits par la persistance à ne pas vouloir froidissement prend du retard pour cause lâcher une filière qui ne représente pourde haut niveau d’irradiation qui empêche tant que 10% de la consommation monque des personnes puissent intervenir di- diale d’électricité, 19,5% aux USA (mais rectement : le « robot serpent » introduit 77% de la consommation électrique frandans un tuyau du réacteur 1 a vu ses cir- çaise)… cuits grillés par les radiations… Je ré- La part du nucléaire ne cessait de baisser sume mais on imagine la souffrance des dans l’électricité mondiale depuis le dépopulations évacuées, le retour de cer- but des années 2000 et ce déclin s’est fatains dans des zones contaminées faute talement accéléré depuis Fuskushima… de pouvoir vivre ailleurs, les problèmes nos voisins sont inquiets de voir vieilde santé des liquidateurs : déjà 250 000 lir les centrales françaises qui leur sont morts dit-on, parmi ceux de Tchernobyl ? proches. Mais EDF se bat pour garder à la France sa position de N°1 du nucléaire Mais qui sait exactement ? On a souvent du mal à comprendre nos mondial avec ses 58 réacteurs (contre contemporains et cela ne date pas d’hier. 33 en Russie) et ses 1100 sites enferEn effet, dans la masse des informations mant des déchets, qui en font le pays le qui nous tombent chaque jour sur le pale- plus nucléarisé au monde par tête d’habitot, une petite dizaine au moins devraient tant… Et notre gouvernement tente vailpour le simple exercice de notre survie lamment d’exporter son savoir faire au nous conduire plusieurs fois par jour à Royaume-Uni et dans d’autres pays d’Eubattre le pavé pour prendre et reprendre la rope, tandis que certains, comme l’AlleBastille. Un rapport récent nous apprend magne, se tournent résolument vers les au saut du lit qu’un accident nucléaire en énergies renouvelables… France serait une catastrophe pour l’économie. Pas pour la santé de nos chères www.connaissancedesenergies.org têtes blondes ni pour nous mêmes, qui www.observatoire-du-nucleaire.org avons bien largement assez vécu, ça tout www.amisdelaterre.org le monde s’en fout, mais pour l’économie www.nucleaire-nonmerci.net dont on sait qu’elle est la finalité ultime www.criirad.org DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS Dominik MOLL France 2016 1h41 avec François Damines, Vincent Macaigne, Veerle Baetens, Michel Aumont, Catherine Samie, Philippe Laudenbach… Scénario de Dominik Moll et Gilles Marchand ÉVOLUTION Lucile HADZIHALILOVIC France 2015 1h21 avec Max Brebant, Julie-Marie Parmentier, Roxane Duran, Nathalie le Gosles, Mathieu Goldfeld… Scénario de Lucile Hadzihalilovic et Alanté Kavaïté Grand Prix du Jury, Festival des Utopiales de Nantes Le propre du fantastique, c'est d'introduire des éléments étranges dans un univers tout à fait crédible, contemporain ou passé. Et de fait rien – du moins au début du film – ne paraît particulièrement incongru dans la vie de Nicolas, un gamin de onze ans qui vit au bord de la mer. Dans une maison cubique et pour le moins austère, qui ne permet pas de situer précisément l'époque mais peu importe. Il s'adonne aux jeux que tout enfant du littoral pratique, en particulier la plongée en apnée. Jusqu'au jour où il croit apercevoir sur le fond marin, entre étoiles de mer et bancs coralliens, le corps d'un enfant noyé. Mais sa mère ne le croit pas, lui dit assez sèchement que tout cela est le fruit de son imagination. Et petit à petit le doute nait chez l'enfant, qui était tout innocence et amour filial fusionnel. Des questions s'immiscent : pourquoi dans ce village ne vivent-ils qu'entre garçons du même âge et leurs mères, toutes jeunes et diaphanes ? Quel est cet étrange traitement qu'on leur impose dans cette clinique fantomatique ? Et si sa mère ne l'était pas ? Scénariste puis réalisatrice singulière, Lucile Hadzihalilovic s'immerge dans le monde aquatique qui l'a toujours fascinée (elle a grandi au bord de la mer, au Maroc), elle aborde les angoisses de l'enfantement, de la mutation, de l'univers médical et chirurgical. Elle interroge l'ambivalence du rôle de la mère, qui ne veut pas forcément que du bien à son enfant… La réalisatrice crée un univers bien à elle, installe un climat fascinant grâce à une mise en scène d'une grande maîtrise qui joue parfaitement de la lumière, des paysages singuliers des Canaries, des fonds marins ou des intérieurs quasi-carcéraux de la clinique… Le film est profondément étrange et séduisant, comme le visage de madones flamandes de ses deux magnifiques actrices, Julie-Marie Parmentier et Roxane Duran. TOULOUSE Philippe Mars, ingénieur informaticien, ne comprend plus rien au monde dans lequel il vit. Ni aux gens qu'il croise au boulot, ni à ce type qui refuse de ramasser la crotte de son chien, ni au végétarisme soudain de son fils, ni à l'obsession de « réussite » de sa fille, ni à l'agitation de son ex-épouse… On ne peut pas dire que l'époque soit caractérisée par une grand confiance dans l'avenir : agitation, stress et désarroi semblent gagner du terrain chaque jour un peu plus. Alors Philippe s'enferme dans sa bulle immobile, se rêve cosmonaute, plane entre les étoiles et reçoit régulièrement la visite des fantômes de ses père et mère qui ont pu gratter un petit rab de présence sur terre et lui font un brin de compagnie avec une bienveillance inquiète et amusée. Le plus gros problème de Philippe, c'est qu'il est trop gentil, incapable de dire non, incapable de mettre quelqu'un qui l'emmerde dehors, de refuser le boulot de trop : indifférence, flemme de s'opposer, ou tout simplement parce que faire de la peine à quelqu'un est au-dessus de ses capacités… Sa vie subit tout à coup une série de coups de tabac qui l'obligent à sortir de sa posture d'observateur immobile. Ça commence le jour où son ex-femme, journaliste survoltée qu'il croise plus souvent dans l'écran télé que dans son quotidien, lui ramène sans prévenir leurs deux ados qu'elle était censée garder pour la semaine. Au moment même où son patron lui a filé la lourde responsabilité de contrôler et de cadrer un collaborateur au bord du burn out : inénarrable Jérôme (Vincent Macaigne), un allumé de première, qui réussit néanmoins à être fichtrement attendrissant. Philippe, qui se trouvait plutôt peinard à se faire la popote en solitaire, distant du monde et de sa propre vie, va donc devoir affronter une réalité aussi multiple qu'insaisissable… TOURNEFEUILLE saison 2015/2016 Midi-Pyrénées Grep Groupe de Recherche pour l’Education et la Prospective • Vendredi 8 Avril 18h30 cinéma Le Cratère Tarif unique 4,50 € — Regards croisés — “La Sapienza” Film d’Eugène Green Projection du film (durée 1h50) suivie d’un débat avec Alice VINCENS, professeur de sémiologie. Samedi 9 Avril 17h00 TBS (ESC) Entrée : 6 €, réduit 2€, gratuit pour les adhérents “La démocratie face à la corruption ?” Séverine TESSIER,Vice-Présidente & membre fondatrice de l’association Anticor, auteur de Lutter contre la corruption en France - À la conquête d’un nouveau pouvoir citoyen, Éd. Francois Bourin (2015). Mardi 12 Avril 18h00 salle Duranti-Osète Entrée libre et gratuite — Lectures croisées — “Jeunes écrivains dans la lignée de Maylis de Kérangal” Paule Brocard et Annick Maumus, animatrices du GREP. • programme détaillé, adhésions www.grep-mp.fr 05 61 13 60 61 Formules de 12 à 17€ Tout à volonté et végétarien : salades, soupe, tartes salées, plat du jour, desserts... 05 61 22 49 25 Ouvert 7 jours/7, 365 jours/an 2 bis, rue du Puits Vert www.lafaimdesharicots.fr Jeudi 14 avril à 20H30, avant-première à Tournefeuille animée par Frédérique Bianchi dans le cadre du Festival des Cinémas Indiens de Toulouse. Suivi d'un échange convivial autour d'un thé indien. Achetez vos places à partir du 1er avril aux tarifs habituels. LA SAISON DES FEMMES Écrit et réalisé par Leena YADAV Inde 2015 1h57 VO (essentiellement hindi) STF avec Tannishtha Chatterjee, Radhika Apte, Surveen Chawla, Lehar Khan… Quel film réjouissant, avec un ton qui oscille constamment entre Bollywood chatoyant et sésuisant pamphlet féminin, pour ne pas dire féministe ! Un cri de guerre joyeux au service des femmes mais aussi des hommes, tout autant prisonniers qu'elles des règles de convenance imposées par leur société patriarcale. Cet effeuillage candide nous livre les dessous d'une Inde contemporaine très éloignée de nos images d'Épinal occidentales. Non content de nous faire passer un agréable moment, La Saison des femmes remet les pendules à l'heure efficacement. Trop ? Le comité de censure indien va-t-il accepter sa diffusion dans son pays ? C'est déjà un petit miracle que le film ait vu le jour : entre les producteurs qui refusaient de le soutenir, les villages qui ne voulaient pas accueillir un tournage dirigé par une femme plus adepte du port des pantalons que du voile… Mais Leena Yadav n'a jamais baissé les bras, comme ses personnages, ces terribles drôlesses qui vous feront tourner la tête. Il y a Rani, la toujours sage, celle qui s'étiole dans une morne tenue de jeune veuve et peine à élever seule son insup- portable fiston. Il y a Bijli, la délurée, celle dont le métier est de se trémousser, d'émoustiller ces messieurs, voire un peu plus à la demande de son patron. Entre les deux femmes : un monde ! Et pourtant Rani refuse, malgré l'opprobre de son entourage, de renier cette amitié « contre nature », construite dans les ferments de l'enfance. Cette façon de résister, de tenir tête, c'est peut-être un de leurs points communs les plus forts. Chacune a réussi à s'émanciper de la gouvernance d'un homme : l'une en n'en ayant aucun, l'autre en les ayant tous. Pourtant, sous leurs carapaces d'amazones indomptables, toutes deux partagent ce désir inavoué de l'autre, la même sensualité, une soif inextinguible de romantisme. Les hormones qui les titillent, torrides, poussent leurs corps à exulter. Oser rêver de s'échouer sur des rivages voluptueux d'un monde de jouissances et de libertés inaccessibles aux femmes ? C'est déjà franchir bon nombre d'interdits. Bijli et Rani représentent tout un pan de la population féminine de leur pays, mais le tableau resterait incomplet sans Lajjo, la femme maltraitée par un mari qui lui reproche sa stérilité ; et sans la toute jeune Lehar Khan, qui incarne a elle seule le cercle vicieux que chaque génération a tendance à reproduire. Celui dans lequel s'enferre Rani en voulant la marier avec son propre fils, faisant subir aux deux jeunes ce qu'elle a dû endurer jadis à son corps défendant. Difficile de sortir des schémas que la pression sociale martèle sans arrêt. Pourtant la bande des quatre (Rani, Bijli, Lajjo et Lehar) va s'enhardir peu à peu et devenir un quatuor explosif, vibrant, exalté. Si elles n'ont pas encore les mots pour la décrire, sourd une saine révolte grisante, radieuse. Sentir le vent dans ses cheveux, déposer son voile, mettre les voiles… Tant de choses à expérimenter, à inventer. Certes, en face ils ont la puissance pour les rappeler à l'ordre, mais qu'est-ce que la puissance face à la force que donne le sentiment de n'avoir rien à perdre ? TOULOUSE & TOURNFEUILLE Festival des Cinémas Indiens de Toulouse, 4e édition du 08 au 17 avril projections de films indiens, bollywood party, buffets et échanges avec le public, prix du public décerné lors de la soirée de clôture le 17 avril à 19h [email protected] LES DÉLICES DE TOKYO Écrit et réalisé par Naomi KAWASE Japon 2015 1h53 VOSTF avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase , Kyara Uchida… D'après le roman An, de Durian Sukegawa (en librairie le 3 Février) Tokyo… Un quartier, excentré, banal et terne, s'il n'y avait… les cerisiers en fleurs ! Ils donnent un air printanier aux maisons sans charme. Mais le printemps peine à pénétrer dans certaines boutiques. Celle que tient Sentaro reste résolument insipide, à l'image de son gérant et de la pâte « an » des « dorayakis » qu'il cuisine… Vous ne connaissez pas les dorayakis ? Qu'importe, vous aurez tout le film pour les découvrir… Mais ne croyez pas que vous avez affaire à un film culinaire : nous sommes dans l'univers de Naomi Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la vie. Ces dorayakis se révèlent être plus que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l'essence des choses, la saveur de l'enfance, l'attention aux autres, aux petites choses. Ils sont une invitation à s'ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de la vie. Une ode au Carpe Diem… Les jours de Sentaro se suivent et se ressemblent, sans grande joie. Des litres de pâte qu'il transforme en dizaines de petites crêpes pour les gosiers voraces d'une poignée de collégiennes qui les ingurgitent en se moquant de lui, de ses airs bougons. Seule Wakana semble prendre racine, une fois la nuée de ses copines passée. Elle n'a guère d'alternative puisque ses camarades filent vers des cours particuliers qu'elle n'a pas les moyens de s'offrir. Elle n'ose tout bonnement plus espérer accéder à l'université faute de l'argent nécessaire. C'est une drôle de complicité qui se tisse en silence entre le quadragénaire et la collégienne. La tristesse désabusée de ces deux égratignés de la vie n'a pas besoin de mots pour s'exprimer. Jusqu'au jour où apparaît drôle de petite vieille, hésitante et bancale : Tokue et sa recette de pâte « an » vont bousculer les choses, bouleverser Sentaro et Wakana, dans tous les sens du terme… TOURNEFEUILLE LES INNOCENTES Anne FONTAINE France 2016 1h55 VOSTF (français, polonais, anglais…) avec Lou De Laâge, Agata Buzek, Vincent Macaigne, Agata Kulesza, Joana Kulig… Scénario de Sabrina B. Karine, Alice Vial, Anne Fontaine et Pascal Bonitzer, sur une idée de Philippe Maynial Ce film est un moment de grâce. Plus qu'un beau film, une expérience à la fois humaine et quasi spirituelle. Si l'histoire de départ est bien réelle – celle de Madeleine Pauliac, jeune et jolie Française, provisoire médecin-chef de l'hôpital de Varsovie en 1945 –, elle sert ici de révélateur à des relations aussi universelles qu'intemporelles qui prennent une intensité particulière dans le huis-clos de ce couvent austère, magnifié par les images de Caroline Champetier. La part faite aux chants grégoriens, interprétés essentiellement par les comédiennes, contribue au sentiment de sérénité, de plénitude si particulières à l'ambiance monastique qui contraste ici avec la violence de la situation. 1944 : la Pologne a été dévastée par l'occupation allemande. Tandis que les autochtones tentent de survivre, la Croix Rouge française s'est installée dans ce qu'il reste d'un hôpital pour soigner et rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L'équipe médicale n'a pas pour mission de s'occuper des Polonais, et quand une jeune religieuse vient demander du secours, on l'éconduit dans un premier temps, mais Mathilde Beaulieu, interne de vingt-cinq ans, se laisse toucher par sa détresse et accepte de la suivre jusque dans son couvent, malgré l'interdiction qui lui est faite de s'éloigner du cadre de sa mission. Là, elle découvre une communauté de Bénédictines qui continuent à vivre leur vie de moniales, rythmée par les sept offices quotidiens, mais qui cachent dans la honte et le désarroi un secret terrible. Les soldats de l'armée rouge, suivant le reflux de l'armée allemande, ont pénétré dans le couvent à plusieurs reprises, brutalisé, violé les jeunes religieuses et certaines sont sur le point d'accoucher… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE LE COEUR RÉGULIER Vanja D'ALCANTARA France 2016 1h35 VOSTF (une partie du film est en anglais…) avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider, Fabrizio Rongione, Masanobu Ando… Scénario de Vanja D'Alcantara, Gilles Taurand et Emmanuelle Beaugrand-Champagne, d'après le roman d'Olivier Adam Parfois, quand on a envie que tout cesse, qu'on s'apprête à sauter dans le vide, apparaît une main secourable, qui redonne le courage d'avancer. Au dessus de falaises battues par les vents marins, dans le lointain Japon, s'agrippe une petite maison où veille Daïsuke, un homme entre deux âges, qui guette ceux qui n'ont plus le cœur à vivre. Dans sa bouche, ni jugement, ni mots de consolation. Il est juste une oreille qui écoute. Il a laissé derrière lui son étrange passé, la somme de toutes ses impuissances pour se placer du côté de la barrière où il peut encore tenter de faire bifurquer le cours des choses. Ni héros, ni gourou, il est là où il lui semble devoir être. Tout cela est étranger à Alice (Isabelle Carré), à son pays (la France), à sa réalité. Douillettement installée dans un quo- tidien impeccable : jolie maison design, sages chérubins, mari aimant (Léo). Chaque chose à sa place et pas plus de place pour la fantaisie que pour un grain de poussière. Alice pourrait être une illustration du poème de Jean Richepin : « Possédant pour tout cœur un viscère sans fièvre, un coucou régulier, et garanti dix ans ». Cette chose qui bat en elle, parfois un peu trop fort, qui brouille son regard sous ces cils disciplinés… elle évite d'y prêter attention et s'acharne à la faire taire. Nul soupir n'émane de ses lèvres sagement fardées et si tel était le cas, on imagine sans peine comment les braves gens de son entourage fondraient sur celle qui a tout pour être heureuse. Elle se meut par habitude, sans conviction, comme si elle passait à côté de sa propre vie, à côté d'elle-même. Alors que Léo se régale de soirées fréquentées par des gens de sa condition sociale, triés sur le volet, il s'étonne de voir sa femme étrangement absente, en souffrance d'une chose qu'elle ne sait même pas nommer. C'est dans ce couple qui s'étiole que déboule, sans crier gare, Nathan, le jeune frère d'Alice. Vif, indépendant, bohème, vivant de l'air du temps, n'ayant pas peur d'avouer ses faiblesses, ses sentiments, ivre d'un amour incommensurable pour la vie. C'est une brise rafraîchissante qui déferle dans la maisonnée. Tout semble soudain respirer : les meubles, la cuisine qui déborde soudain de casseroles pleine de pâte à crêpes, les gosses qui se lèchent les doigts, osant rire de tout, comme mus par un droit à la désobéissance… et Alice qui s'illumine soudain. C'est un joyeux bordel ! Tous se régalent, s'enthousiasment, mis à part Léo, sans doute jaloux de voir le frangin prodigue réussir là où lui-même échoue depuis trop longtemps. Nathan parle de ses voyages, de ses rencontres, d'une en particulier qui l'a bouleversé. Mais tout en babillant, il voit ce que les autres ne savent pas voir et pose la seule vraie question : « T'es où ma sœur, mon Alice ? Tu restes là, coincée dans ta petite vie parfaite… » Alice va alors entreprendre un voyage qui la conduira tout au bord des falaises de Tojimbo, que son frère arpenta, là où l'espoir peut renaître parfois. Au bout de son cheminement elle trouvera quelque chose qu'elle n'attendait pas. Un roulement de plus en plus régulier, comme celui d'un cœur qui bat… TOURNEFEUILLE À Tournefeuille, Samedi 26 mars à 16h et 18h, et dimanche 27 mars à 18h20 REPRISE DU PALMARÈS DE LA COMPÉTITION DOCUMENTAIRE du FESTIVAL CINÉLATINO En guise de séances de rattrapage, une semaine après la remise des prix et la fin des 28e rencontres des cinémas d'Amérique Latine de Toulouse, trois films primés dans la section documentaire du festival seront projetés à Utopia Tournefeuille. Les films présentés dans la section documentaire cette année : CUERPO DE LETRA de Julián D´Angiolillo (Argentine, 1h17) EL LEGADO de Roberto AnjariRossi (Chili, 1h23) FUTURO JUNHO de Maria Augusta Ramos (Brésil, 1h37) JUANICAS de Karina García Casanova (Mexique, 1h18) LA SOMBRA de Javier Olivera (Argentine, 1h12) PACIENTE de Jorge Caballero (Colombie, 1h10) JONAS E O CIRCO SEM LONA de Paula Gomes (Brésil, 1h21) À l'heure où nous bouclons cette Gazette, le palmarès n'a pas encore été dévoilé… Vous pourrez donc trouver le détail des films programmés, dès le Dimanche 20 mars, sur le site internet du festival : cinelatino.com.fr et sur celui de votre ciné préféré : cinemas-utopia.org ALIAS MARIA Jose Luis RUGELES Colombie 2015 1h31 VOSTF avec Karen Torres, Carlos Clavijo, Erik ruiz, Anderson Gomez… Scénario de Diego Vivanco Maria ne s’appelle pas Maria. C’est le nom qu'elle porte depuis qu’elle a pris les armes pour rejoindre la guérilla, au cœur de la forêt amazonienne de Colombie. Un surnom, un pseudonyme, un nom de guerre, la marque que celle qu’elle était avant n’est plus, et qu’elle a perdu, en embrassant la cause, son nom de baptême et les traces de son passé. De Maria on ne saura pas grand chose. Ni pourquoi elle a rejoint les FARC – à moins qu’elle n’ait été enrôlée de force – ni ce qu’était sa vie. Ses parents, son village, sa famille : tout cela n’a plus d’importance pour elle et n’en aura pas plus pour nous, spectateur. Maria est une compañera, soldate armée et en treillis d’un commando composé essentiellement de femmes, souvent très jeunes. Dirigé forcément par un homme suffisamment habile pour être accepté par ses soldates, le commando doit rejoindre un lieu plus sûr. Peut-être parce qu’elle est plus coriace et déterminée que les autres, ou simplement par hasard, Maria se voit confier une mission : transporter en lieu sûr le nouveau-né du commandant. Car en dépit des précautions et des avortements pratiqués régulièrement, des bébés naissent dans la jungle. Nous allons suivre l'improbable expédition de Maria et de ses acolytes (dont un gamin enore plus jeune qu'elle) au plus profond de la jungle, qui définit un étrange huis-clos oppressant et moite où chaque pas de travers peut-être fatal. Au-delà de la dimension documentaire du film, qui s’inspire bien évidemment de la brutale réalité de la Colombie et de ses guerres internes, sans pourtant jamais poser un regard moralisateur ou inquisiteur, Alias Maria est surtout le portrait bouleversant d’une gamine luttant pour sa survie. Sa force vive, son courage, mais aussi son empathie et son désir incandescent de se sortir de ce bourbier résonnent comme les promesses fragiles d’une vie meilleure, loin de la violence arbitraire, des règlements de comptes, de la prédation des mâles. TOULOUSE EVA NE DORT PAS Écrit et réalisé par Pablo AGÜERO Argentine 2015 1h27 VOSTF avec Gael García Bernal, Denis Lavant, Daniel Fanego, Imanol Arias, Sofia Brito, Sabrina Macch… C'est un film étrange et assez fascinant, un récit surréel au croisement de la petite et de la grande Histoire. En 1952, Eva Peron, bien qu'elle n'ait que 33 ans, est déjà une icône pour tout un peuple. Femme du président d'obédience marxisante, elle a obtenu pour l'Argentine le vote des femmes et a créé une fondation qui œuvre pour l'émancipation sociale de la classe ouvrière. Mais la maladie va interrompre brutalement cette trajectoire hors du commun, un cancer foudroyant va l'emporter à l'âge où le Christ est monté sur la croix. Dans ce pays catholique, la disparition prématurée de la jeune femme à la blondeur pure, au regard déterminé mais bienveillant, va la transformer en sainte des forces progressistes, toujours adulée de nos jours et à qui se réfèrent des générations de femmes politiques, la dernière en date étant Christina Kirschner, récemment présidente… Si Eva Peron est une personnalité connue du monde entier, on ignore généralement le destin rocambolesque de sa dépouille. Dans la plus pure tradition soviétique, le corps d'Evita Peron fut embaumé grâce à une technique ultra moderne (l'injection d'une substance plastique pour remplacer le sang et momifier les tissus). Rien de très neuf, Lénine l'avait été bien avant elle… C'est avec le renversement de son mari et l'arrivée au pouvoir d'une junte militaire que tout va basculer. Le corps d'Eva Peron, gardé au mythique batiment de la CGT, fait l'objet d'un culte bien gênant pour le nouveau pouvoir en place. Mais les généraux sont des catholiques convaincus, leur électorat aussi, on ne peut donc se débarrasser du cadavre de celle qui pourrait être leur pire ennemie, même d'entre les morts. Alors va commencer le périple ubuesque d'Eva Peron momifiée, enlevée en grand secret et cachée via le Vatican durant près de 25 ans. Le film, à la construction assez déroutante, à l'esthétique stylisée, au récit extrêmement théâtralisé, mêle avec maîtrise scènes de fiction et images d'archives passionnantes, montrant bien la liesse qui entourait chaque apparition de l'héroïne. Pablo Agüero prend le parti de mener son récit en suivant des hommes de l'ombre au rôle trouble : l'embaumeur qui fut de long mois l'unique gardien d'Evita, le sinistre colonel d'origine française (rappel du rôle de quelques anciens d'Indochine dans la dictature argentine) qui eut la mission d'enlever et de transporter en lieu sûr le corps, bien plus tard les geôliers d'un des généraux enlevé pour lui faire justement avouer la cachette de la dépouille d'Evita. Et enfin un des généraux de 1976, heureux d'enterrer enfin celle qui tenait une trop grande place dans le cœur et l'esprit des Argentins. Eva ne dort pas est une belle réflexion sur la valeur symbolique, et éventuellement irrationnelle, des grandes figures historiques, qui, malgré les périodes sombres de persécution et de dictature, ont continué à inspirer des générations successives. TOULOUSE Soirée FADO CINÉ-CONCERT exceptionnelle avec le duo Minha Lua mardi 29 mars à 20h à Tournefeuille. Projection en avant-première du film Volta a terra précédée d’un concert de fado (tarif unique 8€, achetez vos places à l’avance dès le 23 mars, le film sort le 30/03 à Toulouse). Minha Lua est un groupe de fado porté par la belle voix chaude de Victoria Cruz et la guitare élégante de Gabriel Pancorbo reconnu par la critique et salué par le public au cours de nombreuses performances en France, Espagne, Portugal, Brésil, Allemagne, Suisse… Aikido Franck Noël 7e Dan Aikikai VOLTA À TERRA João Pedro PLACIDO Portugal 2015 1h18 au Dojo de la Roseraie 4, chemin Nicol - 31200 Toulouse Tél : 05 61 26 10 31 metro Argoulets www.aikido-noel.com Cours tous niveaux, du débutant complet au plus avancé Tous les jours midi et soir. Tarifs réduit ado., étudiant et chômeur. Qui voudrait vivre dans la campagne perdue en haut des monts du nord du Portugal ? Pas grand monde. Dans le village d’Uz, beaucoup sont déjà partis. Des panneaux avec la mention « vendu » sont accrochés sur les murs des maisons. Il ne reste plus que quelques irréductibles, une poignée de familles, avec les anciens et les jeunes, qui s’obstinent à travailler dans ce lieu où ils sont nés et à y élever des animaux. En particulier des vaches magnifiques, mais pas toujours faciles à faire avancer dans les passages pentus et parfois glissants. Au mois d’août, les habitants organisent des fêtes traditionnelles où ils manient les outils du passé. Mais, le restant de l’année, ils ne paraissent pas beaucoup plus modernisés – on y fauche encore dans certains endroits à la faux. La région est pauvre, chaque tête de bétail est un bien précieux, et on compte sur un nombre minimum de mises à bas dans l’année. Tandis que la télévision diffuse le discours d’un homme politique portugais évoquant la troïka et un « plan de sauvetage » du pays. Une réalité si lointaine, si hors-champ… Que signifie avoir vingt ans dans une telle contrée ? On fait ainsi plus particulièrement connaissance avec Daniel, un garçon sortant à peine de l’enfance, un peu rêveur, qui n’a pas d’autre destinée que de faire le même métier que ses aïeux : paysan. Mais le jeune homme envisage aussi d’avoir une vie sentimentale et de se marier. Au long de ce film qui se déroule sur une année, la communauté vit au rythme des saisons – l’hiver y est la saison la plus difficile mais la plus belle à l’écran – et des rites de la vie quotidienne, notamment religieux. Volta à terra raconte aussi le début d’une idylle. Pendant les fêtes estivales, Daniel fait la connaissance d’une jeune fille… Une merveille d’authenticité, de lucidité, de délicatesse, de poésie… (C. Kantcheff, Politis) TOULOUSE PAULINA (LA PATOTA) Santiago Mitre Argentine 2016 1h43 VOSTF avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Esteban Lamothe, Cristian Salguero… PRIX DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE ET GRAND PRIX DE LA SEMAINE DE LA CRITIQUE FESTIVAL DE CANNES 2015 PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE FESTIVAL DE BIARRITZ 2015 Paulina, deuxième film du jeune réalisateur argentin Santiago Mitre après El estudiante, s'ouvre sur une longue joute verbale. Dans le bureau de son juge de père, dont les ors dévoilent sa haute place dans la magistrature, Paulina tente d'expliquer les raisons qui la poussent à quitter sa prometteuse carrière d'avocate pour aller enseigner dans une région défavorisée. Son père désapprouve et s'énerve, la jeune femme s'entête : pour elle, les idéaux politiques ne valent rien s'ils ne sont pas incarnés, s'ils ne servent pas des causes justes pour lesquelles il est nécessaire de s'engager personnellement. Sa ténacité aura raison de son père, et les enjeux du film sont ainsi posés : là où El estudiante s'intéressait au discours politique de manière théorique, voire rhétorique, via le parcours initiatique d'un jeune étudiant d'une université de Buenos Aires, Paulina se pose la question de la mise en pratique concrète de ces idéologies. Dès son arrivée dans la classe qui lui est assignée, Paulina se trouve confrontée à ses contradictions : elle ne parle pas le dialecte de la région, elle ignore tout des us et coutumes de ceux à qui elle doit faire cours et n'arrive pas à contenir certains de ses élèves qui ne semblent que peu intéressés par cet enseignement qui lui paraît à elle si essentiel. Mais Paulina est têtue, elle s'accroche à ses convictions et ne se laisse pas déstabiliser sans tenter de reprendre le dessus. Et malgré la désapprobation de son père et de son fiancé – qui la rejoint moins pour passer du temps avec elle que pour tenter de la raisonner –, Paulina s'ancre peu à peu dans cette région hostile, noue des amitiés, s'échine à faire accepter son rôle de professeur à des jeunes récalcitrants… Jusqu'au jour où elle est violemment agressée, et où elle reconnaît dans ses agresseurs certains de ses élèves. Ébranlée, Paulina n'en perd pas pour autant sa détermination. Le film suit alors le cheminement tortueux de la jeune femme pour réagir aux événements tout en restant en accord avec ses idéaux et sa vision de l'engagement. Porté par une actrice fascinante – Dolores Fonzi dont le réalisateur loue « le travail mystérieux et si sensible, sans lequel le film n'aurait aucun intérêt » –, Paulina est un film profondément troublant, qui parvient à restituer la complexité de ses personnages et des situations qu'ils traversent, à en dévoiler les enjeux, et à nous faire comprendre des choix qui pourraient pourtant paraître impensables. Avant de se tourner vers la réalisation, Santiago Mitre fut scénariste, notamment des films de son compatriote Pablo Trapero (Leonera, Carancho, Elefante Blanco). Cela se ressent dans Paulina : sans jamais céder au didactisme ni au jugement, il construit avec une intelligence remarquable une histoire complexe et ambiguë. Il n'hésite pas à brouiller les pistes, à se jouer de la temporalité, à déplacer l'axe de la narration d'un personnage à l'autre pour saisir au mieux leurs motivations. Paulina use ainsi des ressorts dramatiques de la fiction pour approfondir avec brio les questionnements – amorcés par El estudiante – de la croyance idéologique, de l'engagement politique et de leur confrontation à la réalité. En un mot : brillant. TOULOUSE MOBILE ÉTOILE Écrit et réalisé par Raphaël NADJARI France/Québec 2016 1h59 avec Géraldine Pailhas, Luc Picard, Félicia Shulman, Eléonore Lagacé, Natalie Choquette… Musique – essentielle pour le film – de Jérôme Lemonnier Si vous aimez la musique, si vous êtes avide d'œuvres rares, attentifs, voire fascinés par l'expression de la passion obsessionnelle d'artistes exceptionnels autant qu'obstinés… alors vous devriez être intrigués, touchés et peut-être même davantage par ce film délicat qui se passe pour l'essentiel à Montréal et raconte l'histoire d'Hannah, chanteuse classique qui dirige une petite chorale avec son mari, son fils… et s'est spécialisée dans la recherche de musiques liturgiques composées dans les synagogues de France à la fin xixe et au début du xxe siècles. Ça peut paraître « pointu » dit comme ça, mais la découverte n'en est que plus belle et plus forte. Le petit groupe vit de concerts et l'originalité de ses productions lui a constitué un public d'amateurs fidèles, émer- veillés à chaque découverte de trésors débusqués dans des archives poussiéreuses, de manuscrits parfois difficiles à reconstituer. Si tous sont embarqués dans la même aventure où vie privée et engagement ne sont jamais dissociés, Hannah est particulièrement immergée dans cette passion où elle se fond toute entière, guidée par Samuel, son vieux mentor exigeant qui justement débarque de Londres avec un parchemin rare, à peine déchiffrable… un tyran dont on sent bien que l'influence agace l'entourage d'Hannah, même si elle reste incontestée. C'est donc l'histoire d'un groupe de gens fédérés autour d'une passion, c'est aussi l'histoire d'une émancipation où l'élève parvient à se dégager de la vénération portée au « maître » et arrive enfin à donner sa propre mesure : un cheminement difficile qui comporte aussi de grands moments de fulgurances, de joies intenses et fusionnelles. On y voit comment la musique participe de la construction d'une identité culturelle, le lien qu'elle crée, la connivence que provoque le partage d'un engagement pas- sionné. Il faut dire, pour l'apprécier à sa juste mesure, que la musique du film est une création pure de Jérôme Lemonnier, composée à partir d'éléments de musique liturgique et de poèmes inspirés de la Bible hébraïque et qu'il se dégage quelque chose de particulier des interprétations, à la fois fondées sur la tradition et néanmoins curieusement modernes comme on dit. Natalie Choquette, superbe soprano Québécoise, est la voix de la tout aussi superbe Géraldine Pailhas (on ne s'en doute pas tant le boulot technique a été finement fait) et c'est sa propre fille, talent prometteur du Québec, qui interprète la jeune recrue qui vient redonner un élan nouveau à la petite troupe. Jérôme Lemonnier a déjà composé la musique de plusieurs films (notamment du beau La Tourneuse de pages de Denis Dercourt, avec Catherine Frot et Déborah François). Il raconte : « L'idée était de créer les chants du film à partir de cent ans d'histoire de la musique française. Nous voulions une musique à la fois moderne, romantique, dégagée de l'empreinte communautaire, mais fidèle à ce que les musiciens de cette époque recherchaient : une élégance, une émotion pure et une fierté. Une manière de se relever par la musique ». TOULOUSE Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! CHEBURASHKA et ses amis Film d’animation de Makoto Nakamura Pour les enfants à partir de 3/4 ans Cheburashka est une drôle de petite créature, qui pourrait ressembler à un ourson en peluche avec une bouille toute ronde et de grandes oreilles à la Mickey. Il débarque dans une petite ville russe à l’intérieur d’une caisse d’oranges venue d’un pays lointain. Le brave épicier qui le découvre veut assez logiquement le confier au zoo de la ville, mais l’établissement ne veut pas le garder au prétexte que personne ne peut dire à quelle espèce animale il appartient. C’est primordial pour l’administration, l’identité animale… Sans domicile fixe, Cheburashka va être embauché comme décoration de vitrine par un brocanteur dynamique, qui lui propose en guise de logement la cabine téléphonique voisine de son magasin… Généreux, le boutiquier ! Bref, ce n’est pas la joie pour notre ami, qui doit se coltiner avec un sentiment terrible, la solitude… Sa chance, c’est qu’il n’est pas le seul à se sentir seul. C’est aussi le cas de Gena, qui lui est un citoyen tout à fait identifié : crocodile de son état, il fait tous les jours ses huit heures contractuelles au zoo, avant de regagner son coquet appartement, où il souffre désespérément du manque de compagnie… Vous avez bien sûr compris que Cheburashka et Gena sont faits pour se rencontrer, ils vont devenir les meilleurs potes du monde, et entreprendre de construire un endroit formidable qu’ils vont appeler « La Maison des amis »… Cheburashka et ses amis est une très chouette réussite, pleine d’invention et de drôlerie, jamais niaise. et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info LES SAISONS Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD Documentaire France Allemagne 2015 1h37 POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS Après avoir parcouru le globe à tire-d’aile avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies manta, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent pour ce nouveau film sur des terres plus familières. Ils nous convient à un voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que nous partageons avec les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire. L’hiver durait depuis 80 000 ans lorsque, en un temps très bref, une forêt immense recouvre tout le continent. Une nouvelle configuration planétaire et tout est bouleversé. Le cycle des saisons se met en place, le paysage se métamorphose, la faune et la flore évoluent. L’histoire commence… À un interminable âge de glace succède une forêt profonde et riche puis, sous l’impulsion d’hommes nouveaux, une campagne riante. Un peu plus qu’un simple film documentaire animalier, Les saisons est une épopée sensible et pédagogique à travers les âges qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme aux animaux. Le discours n’est pourtant pas assommant et si le film s’adresse à un public large (et donc aussi scolaire), il reste avant tout très visuel. Pas de grand exposé scientifique ni trop de blabla universitaire : la beauté des images se suffit à elle-même et les mots, dévoilés avec parcimonie, ne sont là que pour situer les grandes lignes du propos. La caméra suit au plus près les animaux petits et gros, lents et rapides, prédateurs ou simple habitants de cette planète bleue et verte que l’homme et sa technologie n’ont pas épargnée. Bébés renard et oisillons, majestueux cerfs, sangliers, oies sauvages, hibou, en solo ou en troupeau, sous le vent, les feuilles, la neige ou le soleil, le règne animal est filmé dans toute sa sublime diversité, dans sa sauvagerie autant que son authentique poésie. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE PORCO ROSSO Hayao MIYAZAKI Japon 1992 1h33 VF A PARTIR DE 7/8 ANS Un superbe dessin animé, un grand film d’aventures, romanesque à souhait, avec des personnages attachants, de l’humour à revendre, et même du lyrisme et de la poésie. Ca se passe en Italie, dans les années trente, sur les bords et au-dessus de l’Adriatique. Porco rosso (« cochon rouge ») est un pilote d’hydravion solitaire, qui a élu refuge dans une petite île déserte. Drôle de citoyen, ce Porco ! Il était homme et aviateur pendant la première guerre, et il s’est retrouvé cochon, victime d’une malédiction jamais élucidée. En tout cas, il a gardé son amour du ciel, sa passion pour l’avion, et plus préci- sément donc pour l’hydravion, qui règne en maître en ces contrées maritimes. Les pirates aériens pullulent, rançonnent les riverains, profitent de la montée du fascisme en Italie pour imposer leur propre loi, à coups de kidnappings et de raids aériens… Les pirates, Porco n’aime pas ! Le fascisme non plus. Alors il emballe le moteur de son vieux coucou écarlate et s’en va livrer dans le ciel d’azur des duels flamboyants. TOURNEFEUILLE MIMI & LISA Tarif unique : 4 euros Programme de 6 films d'animation de Katarina KEREKESOVA Slovaquie 2011-2013 Durée totale : 45 mn POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 4/5 ANS Au départ de ces petits films assez épatants, une très très bonne idée : s'attacher à deux copines inséparables dont l'une est privée de la vue. Timide et non-voyante, Mimi perçoit le monde différemment grâce à ses autres sens. Lisa, sa voisine de palier délurée, est toujours prête à provoquer des situations amusantes. Ensemble, elles découvrent les univers de leurs voisins dans lesquels le moindre objet peut devenir le prétexte d’une aventure fantastique, avec l’imagination pour seule frontière. MA PETITE PLANÈTE VERTE Tarif unique : 4 euros Programme de 5 films d'animation Des 4 coins du monde 1995-2015 Durée totale : 40 mn POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS Un programme qui aborde intelligemment quelques grandes questions environnementales, sans discours, sans lourdeur, au contraire : tout en douceur ludique, drôlerie et poésie, il raconte aux plus petits l'écologie, le bio, les gestes qui font du bien à la planète. Bienvenue chez moi – Corée du Sud, 2012, 5mn30 Comme son igloo a fondu, un petit Inuit part à la recherche d'une nouvelle maison. En chemin, il rencontre des animaux polaires qui fuient. Où trouver un nouveau chez soi ? Comment aider les animaux ? S'il vous plaît, goutelettes ! – Mexique, 2013 5mn Ponkina aime jouer avec l'eau. Parfois, forcément, elle en gaspille un peu trop. Si bien qu'un jour, il n'y en a plus ! La petite fille décide alors d'aller trouver la source de l'eau bienfaisante… Paola, poule pondeuse – Belgique, 2008, 6mn Paola est une poule qui travaille dans une usine où elle pond à la chaîne. Un jour elle reçoit une carte postale de sa cousine qui vit bienheureuse dans une ferme. Pas d'hésitation, Paola va s'évader et la rejoindre. C'est une nouvelle vie qui commence ! Prends soin de la forêt, Pikkuli ! – Finlande 2015 5mn Par une belle journée, au fond des bois, les animaux ont l'idée d'organiser une grande fête, avec de la musique et des danses. Mais la forêt est pleine de déchets, de toute sorte d'objets dangereux. Un tout petit oiseau prend alors les choses en main. Le Bac à sable – Canada, 1995, 13mn Il faut absolument une maison pour l'ours en peluche ! Deux enfants imaginent un vaste espace pour leur compagnon. Mais attention, ce n'est pas facile de protéger un animal sauvage. Ni même de préserver un coin de nature… TOURNEFEUILLE N'aie pas peur du noir Mimi a construit un superbe château de cubes dans sa chambre. En découvrant sa création, Lisa l’entraîne à l’intérieur. Mais les lieux sont hantés par la poupée de Lisa, un malicieux fou du roi. Adieu, grisaille ! Aspirée dans un monde de couleurs, la gardienne de l’immeuble se retrouve piégée par le gris qu’elle aime tant. Mimi et Lisa partent la sauver en lui montrant la beauté des autres couleurs. Le Jeu de cartes Alors qu’elles jouent aux cartes en cherchant des paires d’animaux, Mimi et Lisa sont interrompues par deux voisines couturières. Il n’en faut pas plus pour qu’elles se retrouvent dans un monde de tissus dans lequel tous les animaux sont en double, à l’exception d’un crocodile esseulé. Où est passée l'ombre Mimi et Lisa ont besoin de l’ombre d’un arbre pour jouer tranquillement dans la cour de l’immeuble. En cherchant des graines sur le balcon d’un voisin, elles tombent dans un pot de fleur et atterrissent dans une jungle sauvage. Monsieur Vitamine Une artiste lyrique vient de perdre sa voix à cause d’un virus amoureux de rock and roll. Avec l’aide de Monsieur Vitamine, Mimi et Lisa partent déloger le microbe qui tambourine dans la gorge de la chanteuse. Le Poisson invisible Dans un grand aquarium, un poisson magique doit se rendre invisible pour échapper aux moqueries des autres espèces aquatiques. Mimi et Lisa décident de le retrouver pour l’aider à assumer sa différence. TOULOUSE NO LAND'S SONG Film documentaire écrit et réalisé par Ayat NAJAFI Iran/France 2016 1h31 VOSTF avec Sara Najafi, Parvin Namazi, Jeanne Cherhal, Elise Caron, Emel Mathlouthi… Imaginez un instant ce que serait la scène musicale française sans qu’aucune femme ne puisse chanter seule sur scène. Imaginez que toutes nos chanteuses soient dans l'impossibilité de se produire devant un public mixte. Imaginez qu’elles soient contraintes, pour pouvoir être sur scène, de se placer docilement au second plan, dans les décors, derrière des interprètes uniquement masculins. Imaginez encore qu’on leur demande fermement de ne pas trop pousser leur voix et si possible de se limiter à des chuchotements, de se faire discrètes, de devenir invisibles… Cela semble impensable. C’est pourtant la réalité que vivent les femmes dans la République islamique d’Iran : elles n’ont pas le droit de chanter en public, à moins que l'audience ne soit composée uniquement que de leurs semblables (entendre par semblables : « femmes, êtres inférieurs à l’homme »). Un interdit d’une violence inouïe qui prive les « auteures compositrices » du plaisir singulier de jouer pour les autres, de vivre sur scène un art qui est fait pour être partagé, pour vibrer à l’unisson. Cet état de fait imposé par un régime autoritaire et considéré par tous comme une immuable fatalité, Sara Najafi, auteure et compositrice de Téhéran, a décidé de lui tordre le cou. Mais « tordre le cou », quand on est une femme, une audacieuse autant que charismatique artiste, on se doit de le faire avec intelligente et talent, avec grâce et délicatesse, avec persévérance et diplomatie. C’est cette histoire que nous raconte cet incroyable documentaire, l’histoire d’une femme qui veut faire chanter des femmes dans une société patriarcale qui connut pourtant un passé libre où une femme pouvait chanter et danser l’amour devant un public conquis composé de ses semblables (entendre par semblables : êtres humains des deux sexes jouissant des mêmes droits – ou presque). Sara va monter un projet ambitieux et fou : organiser un concert officiel pour femmes solistes en faisant monter sur scène non seulement des Iraniennes (Parvin Namazi et Sayeh Sodeyfi) mais aussi deux Françaises (Elise Caron et Jeanne Cherhal) et une Tunisienne (Emel Mathlouthi, qui donna une série de concerts lors du printemps Tunisien). Mais rien ne peut se faire sans l’accord des autorités et du terrible département culturel, qui va tout mettre en œuvre pour empêcher le concert… No land’s song se vit presque comme un film d’aventure, avec du suspens, des rebondissements et des déceptions, avec des instants de grâce nés de l’extraordinaire beauté des voix et de la musique iranienne et de très forts moment de partage que seule la langue commune de la musique sait faire naître. Et au-delà de la musique, bien sûr, c’est une plongée dans le système kafkaïen et souvent totalement ridicule d’une « république islamiste » qui ne sait plus sur quel pied danser, entre un renouveau politique incarné par l’élection du président Hasan Rohani et une vision sclérosée venue d’un autre âge. Mais heureusement, en Iran, en Egypte, en Tunisie, comme hier au Chili, en Argentine, en Tchécoslovaquie… : Kelmti Horra ! (en arabe : « ma parole est libre », chanson de Emel Mathlouthi) TOURNEFEUILLE Jeudi 31 mars à 20h30 à Toulouse, projection unique suivi d’une rencontre avec Françoise Lavisse, la réalisatrice, et Jean Pierre Mercier, ouvrier cariste délégué syndical CGT chez PSA Aulnay. Soirée organisée avec Les Amis du Monde Diplomatique et l’Université Populaire de Toulouse, avec la participation des syndicats CGT, SUD et FSU (achetez vos places à partir du 23 mars). COMME DES LIONS Film documentaire de Françoise DAVISSE France/Belgique 2015 1h55 Le film commence par la fin. Point de surprise puisque l'usine Peugeot d'Aulnay, fleuron de la marque durant des décennies a, malgré quatre mois de grève d'une partie de ses ouvriers, fermé ses portes en Avril 2014, victime des stratégies financières d'un grand groupe pourtant bénéficiaire et largement aidé par l'Etat. Dans la séquence d'ouverture, on voit quelques ouvriers autrefois grévistes dans leur usine à l'arrêt, en passe d'être démantelée, exprimer leur sentiment. Et étrangement, au lieu d'être hébétés, résignés, écœurés, ils ne se montrent pas peu fiers d'une lutte qui non seulement leur a apporté des avancées significatives mais a surtout prouvé la force de la solidarité ouvrière et sa dignité inaliénable. Vous l'aurez compris, Comme des lions est un magnifique portrait de travailleurs que rien, pas même la perspective du chômage injuste, ne semble devoir abattre. Mais revenons deux ans auparavant. Les chaînes de montage tournent à plein, l'usine fabrique la célèbre C3, grand succès que l'on peut croiser à chaque coin de rue. L'usine semble une fourmilière, où les ouvriers de toutes origines (plus de quarante nationalités différentes) se côtoient, symbole d'un monde ouvrier qui transcende les différences culturelles. Et puis tombe, anonyme, dans la boîte aux lettres du syndicat CGT PSA, la copie d'un plan secret du groupe pour fermer l'usine et sceller le sort de ses 3000 ouvriers. La réalisatrice, habitante de Saint-Denis et voisine du secrétaire CGT de l'usine Philippe Julien, filme les premières réunions, les premières mobilisations, les premières entrevues avec les politiques, notamment avec François Hollande qui, en pleine campagne présidentielle et sous le regard des caméras, promet aux « lions » de se battre pour eux. Et puis, malgré le déni initial de la direction, le couperet tombe et PSA annonce – comme par hasard au cœur de l'été 2013 – la fermeture d'Aulnay. Ce sera ensuite le Plan Social d'Entreprise en Octobre et à partir de Janvier 2014 le début de la grève, les promesses des ministres (le très beau parleur Montebourg), les actions coup de poing, comme l'occupation du siège du MEDEF ou de la Direction du Travail. Comme le disait le regretté philosophe marxiste Daniel Bensaïd, « Les seuls combats que l'on perd sont ceux que l'on n'a jamais menés. » TAKLUB Brillante MENDOZA Philippines 2015 1h37 VOSTF avec Nora Aunor, Julio Diaz, Aaron Rivera… Scénario de Mary Honeylyn Joy Alipio Brillante Mendoza est l'un de ces réalisateurs qui semble faire du cinéma par nécessité absolue tant ses films témoignent de la situation d'un pays, audelà des récits personnels, petits ou grands. Toujours surgissent, derrière l'histoire qu'il raconte, des moments, des réalités parfois difficiles, la situation d'une ville, la débrouille de ses habitants. La solidarité aussi. Taklub s'inscrit tout à fait dans cette démarche mais de manière plus frontale encore, puisque le film s'attache à raconter un épisode particulièrement tragique : l'après typhon Haiyan, qui a dévasté la ville de Tacloban aux Philippines en 2013. Le film commence par un incident dramatique, avant même qu'on ait pris conscience de l'ampleur du désastre lié au typhon : un incendie. Nous n'avons pas pu apprécier la situation que nous sommes déjà dépassés par l'urgence du moment. Peu à peu, on comprend que c'est une tente d'un camp de fortune qui est en feu. Panique, entraide… tout va très vite… rien à faire… drame sur drame, cette famille qui avait été épargnée par le typhon est aujourd'hui touchée par les flammes… Mais point de pathos : dès le lendemain, la communauté s'organise et des initiatives de soutien surgissent d'ellesmême. Le film suit les déambulations de plusieurs personnages. Bebeth tient une cantine de fortune avec sa fille. Elle recherche ses enfants qui probablement n'ont pas survécu à la catastrophe. Mais elle organise également une collecte pour aider la famille touchée par l'incendie, elle fait la cuisine pour la communauté, s'enquiert en permanence de ses voisins et proches. Larry, veuf, s'investit dans un groupe religieux qui récolte des fonds pour aider les survivants. Il participe à porter une croix au milieu des tentes, le tout sans réussir vraiment à se défaire de la culpabilité de n'avoir pas réussi à protéger sa femme. Erwin et son frère prennent en charge leur petite sœur et apprennent à vivre sans leurs parents… Tout ça est montré de manière quasi documentaire : l'image est très réaliste, les acteurs se fondent dans le décor, dans la foule, les couleurs sont sourdes pour correspondre à l'atmosphère des lieux, et le film raconte ainsi, au plus près du quotidien, l'histoire de ces personnages et la manière dont ils parviennent à faire leur deuil. Le décor est là, post-apocalyptique, mais sans surenchère spectaculaire. Ce sont des bateaux énormes échoués au milieu des ruines, des débris surplombés par des habitats de fortune… Cette réalité à laquelle le réali- sateur ne semble pas prêter attention (c'est simplement là) nous saute aux yeux et rend compte d'une situation qui ne nous est jamais rapportée par les médias. La force du film est là : nous montrer la vie qui reprend après la catastrophe alors que le traitement médiatique fait que, une fois l'émotion de la catastrophe passée, nous ne revenons jamais sur les lieux. C'est probablement (et paradoxalement) l'une des œuvres les plus optimiste de la filmographie de Mendoza : là où des films comme Kinatay et Lola mettaient en avant une violence sociale protégée par un régime corrompu, Taklub raconte une forme de « lâcher prise » face à la fatalité de la situation. La population, malgré les difficultés terribles qui l'accablent, a le réflexe de se rassembler pour affronter ensemble le quotidien et amorcer la reconstruction. Travailler sur un drame comme celuici sans jamais mettre le spectateur en position de voyeur, toujours garder une distance respectueuse vis à vis de ses personnages… C'était probablement le meilleur moyen de rendre hommage aux victimes et c'est d'ailleurs l'une des raisons qui ont poussé Brillante Mendoza à réaliser ce film. Cette distance crée une émotion toute particulière et rend les personnages extrêmement attachants. Car ce qui ressort du film, c'est important de le souligner, c'est la vie qui suit son cours, qui s'adapte, se réajuste et trouve des solutions jour après jour. TOULOUSE LES ARDENNES Robin PRONT Belgique flamande 2015 1h33 VOSTF avec Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens, Sam Louwyck, Jan Bijvœt… Scénario de Jeroen Perceval et Robin Pront Ami spectateur, si tu ne rêves que de bluettes, de comédies légères, d'histoires à l'eau de rose, l'honnêteté la plus élémentaire nous oblige à te conseiller de passer ton chemin. Ce séjour dans les Ardennes belges n'est pas pour toi. Ce n'est rien d'autre en effet qu'une tragédie que nous propose le réalisateur flamand Robin Pront. Pas un drame, non, une tragédie, une vraie, à l'antique. De celles qui faisaient dire à Georg Lukacs, philosophe et grand spécialiste de la littérature, que lorsque le rideau se lève « l'avenir est déjà présent depuis l'éternité ». On laissera aux spécialistes le soin de déterminer si George Lucas connaissait la pensée de son presque homonyme en créant Star Wars. Le film s'ouvre sur l'échec d'un casse. Kenny se fait arrêter et il ne dénoncera ni sa petite amie Sylvie, ni son jeune frère Dave qui ont pu s'échapper. L'histoire commence vraiment quatre ans plus tard, à sa sortie de prison, alors que bien des choses ont changé. Sylvie a rompu, non seulement avec Kenny, mais aussi avec la coke à laquelle elle n'a pas touché depuis deux ans, et surtout, elle vit désormais une relation amoureuse avec Dave. Cela, il faudra bien le dire à Kenny et le plus rapidement serait le mieux, mais cela n'a jamais été facile de lui parler et la prison n'a en rien apaisé la rage qui sourd en lui, toujours prête à se retourner contre lui-même ou contre ceux qu'il aime. Ce n'est pas la Flandre opulente qui sert de cadre à ce film et peu importe si on y parle néerlandais ou français, nous sommes plutôt dans l'univers des frères Dardenne, chez les prolos, les précaires, les chômeurs, les délinquants petits ou grands. Le copain d'école qui s'en est sorti possède des boîtes de striptease à la légalité probablement douteuse. Tous les autres galèrent. Et dans cet uni- vers d'une noirceur totale, Robin Pront, le réalisateur, et Robrecht Heyvaert, son directeur de la photographie, nous proposent des images d'une force inouïe. Qu'il s'agisse des deux frères silencieux derrière la vitre d'une voiture ou celle d'un snack, qu'il s'agisse de la forêt ou des ciels ardennais gorgés d'eau, des plans d'une totale beauté, jamais artificielle, rythment le film. Tout comme la bande son – martèlement de la musique électronique, bruit de la machine de lavage des voitures, ballade d'Adamo… – qui fait partie intégrante de la narration qu'elle accompagnera jusqu'à son inéluctable fin. Inéluctable car nous sommes dans la tragédie, mais non sans surprise toutefois. Parmi les acteurs, tous impeccables, vous reconnaîtrez Veerle Baetens, l'héroïne d'Alabama Monroe, et Jan Bijvoet, tête d'affiche de Borgman et de L'Étreinte du serpent. Décidément, d'Alabama Monroe à Bullhead, de Les Premiers les derniers à Belgica, le cinéma belge connaît un moment de grâce. Aussi, rien que pour cela, ami spectateur du début de cet article, tu feras fi de ta méfiance et tu te laisseras prendre dans les rêts tendus par Robin Pront. Puis, comme nous, surpris qu'il puisse s'agir d'un premier long métrage, tu attendras avec impatience le deuxième film de ce réalisateur. TOULOUSE Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! Après Une Séparation et À propos d’Elly, disponibles en HD, deux autres films d’Ashgar Farhadi LES ENFANTS DE BELLE VILLE Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi Belle Ville, c’est un quartier de Téhéran où se trouve un centre de détention pour mineurs. Akbar y fête son dix-huitième anniversaire, qui signifie pour lui transfert vers la prison des adultes et au bout du chemin l’exécution capitale : il a été condamné à mort pour avoir tué, deux ans plus tôt, sa bien aimée : ce devait être un suicide romantique à deux, pour fuir l’oppression et les tabous de la société, mais il a survécu… Seule solution pour éviter l’inéluctable : obtenir du père de la victime le pardon qui signifierait la grâce, puisque la loi du Talion prévaut dans la justice iranienne… Ala, son meilleur ami, détenu avec lui, va alors se débrouiller pour être libéré, il va demander de l’aide à Firoozeh, la sœur aînée d’Akbar… Ashgar Farhadi suit pas à pas ce formidable combat pour la vie et livre une analyse intelligente et subtile de la société iranienne, incroyablement complexe et contradictoire. LA FÊTE DU FEU Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi Rouhi est à deux doigts du mariage, et nage en pleine félicité. Pas riche, elle joue les aide-ménagères et atterrit par la grâce d’une agence d’intérim dans un couple en pleine crise. C’est le bordel dans la maison, et la belle maîtresse des lieux vit une crise intense de suspicion, collant ses oreilles sur les bouches d’aération de la salle de bain pour tenter d’entendre ce qui se passe chez sa voisine, qu’elle soupçonne d’avoir emberlificoté le cœur de son mari. Soupçonneuse de tout, elle voit d’un sale œil tout d’abord cette Rouhi envoyée par son mari, la paie pour qu’elle s’en aille, puis la rappelle, puis l’envoie chez sa voisine pour l’espionner… et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info MUSTANG Deniz Gamze ERGÜVEN Turquie 2015 1h37 VOSTF avec Günes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba Sunguroglu, Elit Iscan, Ilayda Akdogan, Ayberk Pekcan... Scénario de Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour C’est le dernier jour de l’année dans ce collège d’un village de bord de mer. Sentiments contradictoires : tristesse de quitter ses camarades de classes, joie d'être en vacances. Lale et ses quatre sœurs serrent bien fort copines et copains dans leurs bras. Lale se montre particulièrement émue par le départ d’une de ses enseignantes pour Istanbul. Après les séparations et les embrassades, place à l’euphorie de ceux qui restent : les cinq sœurs et quelques garçons se dirigent vers la plage pour se prêter à des batifolages aquatiques gentiment chahuteurs. Mais ces jeux innocents et joyeux ne sont pas du goût de tout le monde et suscitent un scandale aux conséquences inattendues. L’honneur est en jeu, il faut répondre à l’accusation d’une voisine, une de ses gardiennes d’une morale d’un autre temps qui crie à la débauche. La grand-mère se lamente, l’oncle l'accuse de laxisme et promet la remise au pas. Mais rien ne semble atteindre cette fratrie unie comme les doigts de la main, ces cinq filles belles comme des cœurs, vives, espiègles, d'une complicité qui crève l’écran. Puis vient la goutte d'eau qui fait déborder le vase du puritanisme familial lorsqu'elles bravent l’interdiction de se rendre à un match de foot : le pot au rose est découvert au travers d’une scène assez comique. À partir de là, serrage de vis en règle. Une vaste entreprise matrimoniale se met branle et dès lors tout sera fait pour empêcher les sœurs d’échapper à leur destin contraint. On met sous clef ordinateurs et téléphones, on installe des barreaux aux fenêtres, on rehausse les murs d’enceinte de la maison, qui se transforme en prison. Tout est mis en œuvre pour éduquer ces jeunes femmes à devenir de bonnes épouses, dociles, respectueuses de leur mari, de la tradition, de la religion. A la rentrée, aucune ne retourne à l’école, les cours de pratiques ménagères suffisent ! Mais le désir de liberté et d'accomplissement personnel est toujours là... TOURNEFEUILLE IN JACKSON HEIGHTS Film documentaire de Frederick WISEMAN USA 2016 3h10 VOSTF Alors que les chaînes d'info font leur choux gras d'une des campagnes présidentielles les plus puantes que les EtatsUnis aient connues – avec son clown peroxydé, outrancier, raciste et misogyne en meneur de revue –, le grand Frederick Wiseman nous donne une magnifique lettre d'amour à ce pays de contrastes. Et ça fait un bien fou. Malgré Donald Trump, malgré les flics pères la bavure, malgré les armes en vente libre qui tuent quotidiennement, on n'a qu'une envie à la fin de In Jackson Heights : rejoindre la grosse pomme et plus particulièrement ce petit quartier new yorkais qui nous réconcilie avec l'Amérique qu'on aime. In Jackson Heights c'est, en trois petites heures qui ne doivent pas vous effrayer parce qu'elles passent comme un charme, la plongée au cœur de la vie de ce quartier niché dans le Queens, un peu à l'écart de l'effervescence économique et mondaine de Manhattan, quelque part de l'autre côté de l'East River. Frederick Wiseman est le roi de l'immersion documentaire, toujours sans commentaire, presque toujours sans interview, juste sa caméra qui pénètre au cœur des situations et des conversations, qui se fait discrète voire invisible. Wiseman a filmé avec une empathie communicative les lieux ou les institutions les plus divers : des asiles, les coulisses de l'Opéra de Paris, la National Gallery, une salle de boxe, l'université de Berkeley… Il a aussi filmé des communautés tout entières, avec un regard parfois acide comme dans Aspen, portrait de la célèbre station de ski du Colorado, paradis de la jet set, ou un regard plus tendre comme c'est le cas ici. Jackson Heights est un exemple étonnant du vivre ensemble : pas moins de 167 nationalités s'y côtoient, avec régulièrement de nouveaux arrivants. Et le choix de Wiseman de débuter le film sur des images de jeunes Musulmans au sein d'une école coranique n'est pas innocent, dans un pays où le spectre du 11 Septembre a généré une intense paranoia islamophobe… Jackson Heights est aujourd'hui devenu un quartier majoritairement latino, avec de fortes communautés colombiennes et portoricaines, auprès desquelles vivent des minorités pakistanaises, tibétaines… sans parler des descendants des premiers immigrants italiens ou irlandais, comme son chaleureux maire Daniel Dromm. À cela s'ajoute une spécificité : Jackson Heights, pourtant bien loin des célèbres quartiers gays de Chelsea ou Hell's Kitchen, fut un des premiers quartiers à avoir sa parade LGBT, sous l'impulsion justement de Daniel Dromm, un des premiers à faire une place aux trans- sexuels, la plupart hispanophones. Le montage virtuose et malicieux de Frederick Wiseman montre avec jubilation cette diversité : des petites grands mères WASP parlent des cimetières oubliés devant un thé et peu après c'est au tour des transgenres d'évoquer l'indifférence policière face à l'homophobie, avant de retrouver quelques survivants de la Shoah au fond d'une synagogue. Cette balade a un charme fou, elle pourrait être quelque peu anecdotique si Wiseman ne mettait pas en évidence, comme un fil directeur, les dangers qui pèsent sur cette harmonie fragile, notamment la spéculation immobilière qui menace d'exproprier des petits commerçants installés là depuis plusieurs décennies au profit de grandes enseignes plus lucratives. Face à cette gentrification rampante, on voit émerger une tentative de résistance, la construction d'une démocratie locale en action. Wiseman réussit ainsi plusieurs paris : nous faire découvrir un petit bout d'Amérique fier de sa diversité et respectueux de ses différences, nous alerter sur ce qui peut le menacer – en premier lieu la course aux profits – et enfin nous montrer comment la démocratie peut prendre des chemins de traverse, bien loin de la politique-spectacle des Trump, Clinton et consorts. TOULOUSE Demain on refait le monde ! Le cycle sur les initiatives citoyennes réjouissantes continue et s'amplifie grâce à vous ! Vous trouverez dans ces pages des débats, des rencontres, des idées pour participer. Mais on attend aussi les vôtres ! Le prochain rendez-vous avec un débat autour du film est à Tournefeuille le 3 mai sur l'économie solidaire et il sera animé par IéS. Avant la projection, à partir de 19 heures, il y aura un ou plusieurs stands dans le hall pour vous présenter des systèmes d'échanges locaux différents. Seront présents les SEL de Cocagne, mais on espère bien la présence d'autres collectifs pour nous parler des zones de gratuité, des Sols Violettes, d'Alternatiba… etc…Ceux qui ont envie de tenir un stand peuvent appeler Utopia Tournefeuille : 05 34 51 48 38. D'autres moments d'échange sont en train de se mettre en place avec les groupes d'Alternatiba. On organisera avec eux des journées de rencontre, avec des stands et des ateliers autour 5 thématiques du film : l'alimentation responsable, l’énergie, les échanges économiques alternatifs, l’éducation et la démocratie. Ne loupez pas non plus le débat du 17 avril à 10h autour du film Médecin de Campagne. Une occasion de rencontrer des soignants qui participent à la rédaction des cahiers de la médecine Utopique et d'aborder des sujets comme celui de la marchandisation de la santé. Mais pour échanger après les séances des films n'attendez pas après des experts, des conférenciers ! Après chaque projection de Demain vous pouvez aller bavarder tous ensemble dans le coin cheminée. Vous y trouverez un livre d'Or dans lequel vous pourrez noter vos idées, vos actions, vos projets… Il est mis en place par Christian Durante artiste sculpteur, animateur de La Baleine. À ce propos alors que Christian se bat comme un bon petit diable pour mettre la Baleine aux normes handicapé-e-s, la municipalité de Plaisance du Touch vient de lui interdire de fonctionner ! Toutes les actions possibles sur : www.labaleine31.com AU PIED DU MUR Film documentaire de Gil CORRE France 2015 1h27 VOSTF Et les Chrétiens ? Voilà un documentaire unique et beau à voir : Gil Corre a un talent certain pour réaliser de belles images nourrissantes et sensibles. Unique ? Si la communauté internationale a pris conscience récemment du sort réservé aux Chrétiens du Moyen Orient, persécutés en Irak et en Syrie par l'extrémisme islamiste, sous la bannière de EI ou celle d'Al-Qaida… elle ignore toujours tout de la communauté chrétienne de Palestine et on ne connait pas de film qui aborde le sujet. Certes, ils sont de moins en moins nombreux : poussés à l'exil, leur population diminue inexorablement. Doit on (peut-on ?) imaginer une « Terre Sainte » bientôt débarassée des descendants des premiers Chrétiens ? Ceux qui décident de rester se retrouvent aujourd'hui désemparés et, dans tous les sens du terme, au pied du Mur. Gil Corre est allé à la rencontre de femmes et d'hommes qui, malgré leur petit nombre, résistent à l'occupation. Leur présence sur cette terre est choisie, riche de sens et le film raconte leur diversité, les valeurs qui les fondent et leur attachement à une culture, à un patrimoine, à une terre habitée par les Chrétiens depuis plus de 2000 ans. Une façon d'aborder le conflit israelo-palestinien autrement qu'à partir de la vision d'une lutte entre Juifs et Musulmans. La chaleur des témoignages, les voix contrastées expriment des différences, mais le font en toute tranquillité car l'empathie du réalisateur est évidente. Chacun a été filmé sur son lieu de vie : ses terres pour l'agriculteur, son église pour le prêtre, son dispensaire pour le médecin, son école pour l'enseignant… Leur mise en situation fait la part belle au paysage et au contexte. C'est leur attachement à cette terre qui justifie leur combat pour rester vivre au pays, quels que soient les écueils de l'occupation. Tout fait sens et ce décor de Palestine porte l'histoire ancestrale d'une terre qui est sainte pour les 3 religions du Livre : juive, chrétienne et musulmane. La parole a pour cadre des lieux mythiques autant qu'historiques. Mais le paysage porte aussi la trace extrêmement visible des enjeux qui se livrent aujourd'hui : les colonies juives de peuplement, la balafre que trace du Nord au Sud le Mur de séparation, les oueds étouffés par les détritus, les vestiges millénaires disputés par les trois religions, la concurrence des églises et des mosquées… mais aussi le spectacle de cette surprenante bouffée de liberté et du « vivre ensemble » où l'on découvre, fanfares et cornemuses en tête, le défilé de fête bon enfant de milliers de chrétiens palestiniens dans les rues de Ramallah. La bande son aussi est superbe, chants religieux ou profanes, musiques porteuses de toutes les cultures qui traversent cette communauté polyglotte et contribue à la transmission d'un humanisme profond. TOURNEFEUILLE DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Mardi 3 mai à 20h à Tournefeuille, la projection sera suivie d'une rencontre avec la coopérative IéS (Initiatives pour une Économie Solidaire) et la Nef. L'argent : le nerf de la guerre ? Pour « changer le monde », on peut aussi épargner différemment, choisir de soutenir des projets qui ont des valeurs qui nous conviennent, qui font du respect de l'autre et de l'environnement leur priorités… (places en prévente dès le 20 avril). IéS est une société de financement coopératif qui propose à tout un chacun d’investir financièrement dans des entreprises sociales et solidaires locales, et de contribuer à leur développement par un suivi régulier. Les investisseurs citoyens qui rejoignent IéS peuvent aussi participer démocratiquement à la vie de la coopérative, et bénéficier de formations. Autant dire que c'est aussi et peut-être avant tout une formidable aventure humaine à la portée de tous ! Même si on n'est pas riches, ensemble on peut beaucoup… www.ies.coop sens du terme, qui nous montre bien que tout est lié, qu'il s'agit bien d'un problème politique, là aussi dans le sens noble du terme. Et il présente des actions, des alternatives concrètes qui sont mises en œuvre, avec succès, dans tous ces domaines. Mélanie Laurent : « Mises bout à bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies renouvelables, dessinent un monde possible. Ce qui peut paraître démotivant, c’est qu’il ne s’agit que d’initiatives isolées, mais en même temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un monde qui tient la route, qui existe, où tout est possible. Des solutions sont déjà disponibles, dans tous les domaines, c’est forcément inspirant ! » DEMAIN Film documentaire de Cyril DION et Mélanie LAURENT France 2015 2h Qui n'a pas eu envie de changer le monde ? Au moins de le rendre meilleur ? Qui n'a pas rêvé d'un monde où chacun mangerait à sa faim, et sainement, aurait un toit, de qualité, pourrait circuler librement, où l'argent ne serait plus le roi, mais juste un moyen, où l'air ne serait plus pollué jusqu'à l'asphyxie, où les océans ne seraient plus pillés par la pêche industrielle ni envahis par le pétrole ou le plastique, où les champs, les arbres, les animaux ne seraient plus empoisonnés par les pesticides, infectés par la radioactivité invisible, inodore ? Un monde où l'intérêt commun serait compris de toutes et tous : la nécessité de nous inventer une nouvelle et belle vie, maintenant, pendant qu'il est encore temps, pour que demain ne soit pas le résultat inéluctable de nos errements… Loin de l'écologie triste et punitive, loin du discours sur le développement durable cher au greenwashing, vous allez voir un film formidable, vivant, enthousiasmant sur notre extraordinaire capacité à rebondir face à l'adversité, notre extraordinaire capacité à imaginer, notre extraordinaire capacité à faire. Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à travers le monde, qui œuvrent au quotidien à ce changement indispensable : Inde, États-unis, Canada, Danemark, Allemagne, Islande, Scandinavie, Finlande, Grèce, France… Le film est composé de cinq chapitres : agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente et pédagogique, dans le meilleur Tout s'enchaîne judicieusement et vient renforcer la certitude qu'il faut d'urgence opérer une rupture symbolique, mais aussi pratique avec notre système actuel fondé sur le pétrole et les autres énergies fossiles, sur le nucléaire, sur le productivisme, sur le consumérisme, sur la financiarisation de l'économie, sur l'éducation normative et compétitive… Pas de doute, Cyril Dion, co-fondateur avec Pierre Rabhi du mouvement Colibris, et Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice, tous deux activistes pour un monde meilleur, ont réussi leur coup : sur les thématiques qu'il aborde, Demain est un film-somme, essentiel, un outil d'information et d'action qui est aussi un spectacle passionnant et exaltant. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Agenda 21 et participation citoyenne. Vous aussi vous pouvez vous inscrire dans ces démarches ! L’Agenda 21 ? C’est un grand programme d’action pour le xxie siècle adopté par 173 chefs d’États lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. On y déclarait « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » Il y était question des problématiques liées à la santé, au logement, à la pollution de l’air, à la gestion des zones naturelles, des ressources en eau, de la gestion des déchets… Depuis, cahin-caha, certaines collectivités territoriales s’en sont emparées, mais nous tous citoyens pouvons aussi le faire et y participer pour accélérer le processus, faire bouger les lignes, exprimer nos besoins, nos envies… Ensemble on dresse des constats sur ce qui se passe dans notre ville, puis on essaie de trouver des solutions, de faire des propositions concrètes pour améliorer la qualité de l’air qu’on respire, limiter le réchauffement climatique… C’est à nous tous de nous préoccuper de créer des zones harmonieuses, d’échanges, de convivialité. À Tournefeuille, des habitants se sont déjà investis : vous pouvez à tout moment les rejoindre, il suffit de s’inscrire sur le site de la ville (mairie-tournefeuille.fr). Trois groupes ont été constitués : le premier sur l’alimentation, la santé, le climat… Le second à pour thème « se déplacer autrement au quotidien »… Dans le troisième on prépare une charte, un règlement pour faire des appels à projets citoyens, le but étant que les habitants et usagers de la ville puissent participer activement à la vie de la cité, que leurs initiatives positives soient entendues et soutenues. AGROFORESTERIE ET APICULTURE : dans le cadre de la Semaine sans pesticides, projection unique mardi 29 mars à 20h30 à Toulouse suivie d'un débat avec Olivier Fernandez, président du Syndicat Apiculteurs Midi-Pyrénées, et Alain Canet, président de l'Association Française d'Agroforesterie, sur les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, organisée avec Arbres et Paysages du Gers (achetez vos places à partir du 20 mars). LA MAGIE DES HAIES Sébastien Bradu et Marie-Odile Laulanie Documentaire France 2009 1h18 taine d’intervenants racontent leur expérience : agriculteurs, éleveurs, scientifiques, vignerons, boulangers... Prix du meilleur film étranger au festival de film de Portneuf sur l’environnement (Québec). Hérisson d’or au 24e Festival International du film nature et environnement de la FRAPNA. Les pesticides néonicotinoïdes ont une lourde responsabilité dans le déclin des pollinisateurs en général et des populations d’abeilles en particulier (30 à 40% au niveau mondial, avec des pointes à 60% dans certaines zones du Sud-Ouest de la France). Après le remembrement brutal des années 60 et 70, une ode au rôles des haies dans le paysage : protection de la faune sauvage, des paysages, des cultures, de la biodiversité ; lutte biologique intégrée, qualité des eaux, ressources en bois, baies et majesté du bocage. Une ving- Devant ce constat alarmant, Nicolas Hulot a lancé une pétition HALTE AU MASSACRE DES ABEILLES, soutenue par le Syndicat Apiculteurs MidiPyrénées DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Dimanche 10 avril à 10h00, projection unique du film en collaboration avec les Jardiniers de Tournefeuille, suivie d’un débat proposé par L'A.P.A, avec Francis Hallé qui nous fait l'amitié de venir nous parler du film et des forêts après la projection. Botaniste de renommée mondiale, dont l'érudition est incommensurable, Francis Hallé sait nous captiver et nous passionner à travers ses livres, ses conférences… Ses exposés sont simples, limpides, clairs, saupoudrés d' une pointe de poésie et d'humour. Il est le plus grand spécialiste des forêts tropicales, où il a travaillé une partie de sa vie, dans tous les continents (le radeau des cimes). Il répondra à toutes vos questions avec l' affabilité qui le caractérise. Accueil à partir de 9H30 autour d'une café. Un apéritif sera offert à la suite de ce débat suivi d'un pique-nique (repas partagé, chacun amène un plat). Nous terminerons tous ensemble l'après-midi par une visite des jardins familiaux de Tournefeuille. Achetez vos places aux tarifs habituels du cinéma à partir du 23 mars. IL ÉTAIT UNE FORÊT était une forêt offre une plongée exceptionnelle dans ce monde sauvage resté dans son état originel, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand – connecté à tous les autres, joue un rôle essentiel. Le film donne aussi l’occasion de rencontrer un homme discret, méconnu, et qui sera notre guide dans ce voyage à la fois intime et grandiose. Pour Francis Hallé, c’est l’aboutissement d’une vie consacrée aux forêts : « Je bataillerai pour et aux côtés de la forêt jusqu’à ma mort. Qui sait, nous nous éteindrons peut être en même temps ». Le botaniste espère que ce film aura, pour les forêts, le même impact que Le Monde du silence (1956) a eu pour les océans. Luc Jacquet Documentaire France 2013 1h18 Texte dit par Michel Papineschi… Pour les enfants à partir de 7 ans. Sur une idée originale de Francis Hallé. Musique Éric Neveu. Après La marche de l’Empereur et Le renard et l’enfant, Luc Jacquet nous emmène dans un extraordinaire voyage au plus profond de la forêt tropicale, au cœur de la vie elle-même. Pour la première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. De la première pousse à l’épanouissement des arbres géants, de la canopée en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux. Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. Sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimonial sur les ultimes grandes forêts primaires des tropiques, au confluent de la transmission, de la poésie et de la magie visuelle. Il Si les images sont magnifiques il ne faut pas oublier ce qu’elles disent, car le récit s’appuie sur la restitution de nombreuses études. La nature est filmée dans sa beauté primitive, le cycle de la vie s’affiche dans son plus simple élément et dévoile ses richesses. Le documentaire raconte sept siècles d’évolution des forêts tropicales grâce à un ingénieux dispositif d’images animées qui viennent se fondre dans les images de prise de vue réelles nous permettant ainsi d’appréhender la vie de ces géants immobiles. Les forêts tropicales disparaissent, mais nos forêts européennes sont aussi en danger 70% de la biodiversité se trouve dans les forêts tropicales, 20% au moins du réchauffement climatique est due à la déforestation. Constat négatif…, mais il y des gens qui se mobilisent à tous les nivaux : L'association Arbres et Paysages d'Autan (A.P.A.) incite à la plantation d'arbres, accompagne les planteurs, intervient pour la protection des vieux arbres en forêts ou dans les champs ; la biodiversité y est très importante et vitale. Mardi 26 Avril à 20h30 à Toulouse, en collaboration avec les Amis de la Terre et les Amis du Monde diplomatique, et avec le soutien de l'Université Populaire de Toulouse, projection unique suivie d'un débat avec Daniel Roussée et Marc Saint Aroman, administrateurs du réseau Sortir du Nucléaire et des Amis de la Terre (achetez vos places à partir du 16/04). Café Botanique Cinq ans après Fukushima et trente ans après Tchernobyl, la ligne politico-industrielle française en ce qui concerne le nucléaire n'a pas changé d'un iota. Dans une véritable fuite en avant, le groupe AREVA, soutenu par l’État et EDF, poursuit à grand frais ses projets : opération déficitaire en Finlande avec neuf années de retard et un coût qui a plus que doublé, EPR de Flamanville dont le coût supérieur à 10 milliards d'euros a triplé, projet de deux EPR au RoyaumeUni pour 24 milliards d'euros qui a conduit le directeur financier du groupe à démissionner. Si l'on ajoute à cela les coûts cachés du traitement des déchets et du futur démantèlement des centrales, non seulement le mythe de l'électricité nucléaire bon marché a vécu, mais les consommateurs-contribuables devront probablement en assurer les conséquences et payer l'addition. Les rendez-vous mensuels des AJT dans le coin cheminée d’Utopia Vendredi 8 avril à 20h30 Plouf, la mare… L’eau évoque la sérénité au détour du jardin, un centre de vie et de réconfort. Nous partagerons nos expériences sur la mise en place d’un bassin, sur les plantes d’eau et la faune aquatique qui le composent. Les jardiniers participent activement aux commissions de l’Agenda 21 de la ville, vous pouvez participer aussi. www.jardiniersdetournefeuille.org 06 32 32 07 00 ARE VAH Un documentaire de Micha Pataud et Sarah Irion France 2014 1h11 Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 Que dire d'un projet de construction d'une centrale nucléaire dans l'aire postFukushima ? Que dire si cette centrale sera construite sur une zone hautement sismique et en bordure de mer ? Que dire si cette centrale s'enorgueillit d'être la plus grande centrale nucléaire au monde ? Que dire de ce projet s'il menace l'économie de 10 000 personnes ? Un indien vous dira de manière impulsive : « Are Vah ! », pour marquer son étonnement ou sa stupéfaction. La France est l'heureux promoteur de cet étonnement : le géant nucléaire français Areva s'apprête à construire cette centrale sans commune mesure dans une région de l'Inde propice aux tremblements de terres (Jaitapur, État du Maharashtra). Il s'agirait de doter l'Inde de six réacteurs de technologie EPR pour subvenir aux besoins croissants en électricité du pays. Après un gel des nouveaux projets nucléaires dans le monde dû à la crise nipponne, la France est à la recherche de son modèle d'exportation et confirme son obsession nucléaire. De son côté, l'Inde rassure les entreprises étrangères en minimisant leurs responsabilités en cas d'incident majeur. De manière acharnée, la France parie sur une renaissance nucléaire, et l'Inde parie sur le nucléaire pour son développement énergétique. Demandons-nous à quel prix ces grands paris seront pris ! DEMAIN ON REFAIT LE MONDE NOUS TROIS OU RIEN Écrit et réalisé par KHEIRON France 2015 1h42 avec Kheiron, Leila Bekhti, Zabou Breitman, Gérard Darmon, Alexandre Astier, Kyan Khojandi, Arsène Mosca, Jonathan Cohen… C'est film marrant comme tout, intelligent, plein de surprises et de chaleur, débordant d'amour pour l'humanité toute entière et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron, drôle d'énergumène qui, dans ce premier film très réussi, nous fait en plus traverser trente ans d'histoire de la façon la plus surprenante, franchir trois ou quatre frontières pour atterrir dans une cité de la banlieue parisienne, et nous donne une foultitude d'informations qui trouvent leur prolongement dans notre histoire présente… endossant luimême le rôle de son propre père… Quel tempérament ce Hibat (le nom du papa) ! Issu d'une famille très nombreuse, très solidaire, très animée. Jeune avocat, irréductible et turbulent opposant au Chah d'Iran et à son régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs de ses copains et frères. Il passera sept années de mauvais traitements dans les geôles iraniennes. Comme beaucoup d'opposants, il se réjouit tout d'abord de la révolution qui renverse le Chah (79) et lui permet de retrouver la liberté. Mais au premier discours de l'ayatollah Khomeiny, il comprend vite qu'elle ne va pas amener la démocratie dont il rêve et se retrouve à nouveau dans l'opposition au nouveau régime. Entre temps il a rencontré celle qui va devenir sa femme… Leur fuite d'Iran à travers les montagnes enneigées du Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à Stains (84)… une épopée miraculeuse dont on se demande encore comment ils ont pu en sortir… le tout emballé avec un humour décapant. C'est un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à la tolérance, à l'intégration et la réalité donne raison à ce parti pris de prendre les choses du bon côté quoi qu'il arrive : une bonne façon de donner le ton pour ce début d'année qu'on vous souhaite excellente. Et que l'humour nous préserve tous de devenir de vieux imbéciles craintifs et amers… TOURNEFEUILLE Jeudi 24 mars à 20h30 à Tournefeuille, soiréedébat sur le sport et la santé dans le cadre de la 27e Semaine d'information sur la Santé Mentale (SISM) du 14 au 27 mars, organisée par l'association UNAFAM et qui a pour thème cette année : la santé mentale, santé physique, un lien vital. Séance unique suivie d'un débat avec deux membres de l’hôpital Marchant : Patricia Marquez, infimière, et Carole Brami, psychologue (achetez vos places dès le 16 mars, tarif unique 4€). VIVRE AVEC SON BLEU À L'ÂME Nadège Buhler France 2013 59 mn Atteints de troubles psychiques, Antoine, Rémi et Cyril ont la trentaine, l'âge où l'on construit sa vie. Aujourd'hui « stabilisés », ils ont parcouru tout un cheminement et livrent un combat de chaque jour pour vivre avec leur maladie, pour acquérir autonomie et liberté, pour s'adapter au monde qui les entoure. Selon leurs mots la psychiatrie est un terme qui affole l'ignorant, traine une mauvaise réputation. C'est comme s'ils étaient déviants, malsains, débiles voire dangereux. C'est lié à la peur de ce que l'on ne connait pas, de ce que l'on ne comprend pas. C'est aussi ce qui les enferme dans la solitude… Avec l'aide des médicaments mais aussi grâce au travail, à la pratique d’un art, d’un sport, de la relaxation, grâce au soutien de proches, d’associations… ils ont retrouvé un équilibre, souvent fragile, mais au moins, ils ont le sentiment de vivre, et non plus uniquement de survivre. Le film raconte le combat qu'ils ont dû mener pour parvenir d’abord à traverser la rue, puis à reprendre des études, à trouver un emploi, et parfois, à s’engager dans une relation amoureuse durable… MERCI PATRON Film documentaire de François RUFFIN France 2016 1h24 C'est l'histoire de Jocelyne et Serge Klur, ex-employés d'Ecce, filiale du groupe LVMH. Ex-employés de son usine de Poixdu-Nord, jadis chargée de la confection des costumes Kenzo. « Jadis » car, mondialisation oblige, le groupe a cru bon d'en délocaliser toute la production en Pologne. Moyennant quoi les Klur ont été invités à se rendre employables ailleurs. Quatre ans plus tard, la fin de droits est passée depuis belle lurette, on tourne à 400 euros par mois, la maison est fraîche – forcément, il n'y a plus de chauffage, et il a fallu se replier dans la seule pièce habitable… On en est là quand survient un avis de saisie de la maison, ni plus ni moins, à la suite d'une ardoise d'assurance de 25 000 euros… On ne fait pas plus local que le cas Klur. Et on ne fait pas plus global non plus. Car les Klur offrent un résumé presque complet du système. Pourtant, contrairement à bon nombre de ceux qui ont traité avant lui de la condition salariale à l'époque néo-libérale, le film de François Ruffin n'a aucune visée analytique ou pédagogique. C'est un film d'un autre genre… un film d'action directe. Car Ruffin, qui a Bernard Arnault dans le collimateur depuis un moment, va opter pour l'attaque frontale : Klur-Ruffin contre Arnault. L'époque néo-libérale enseignant que si l'on ne demande pas avec ce qu'il faut de force, on n'obtient rien, Klur-Ruffin vont demander. Avec ce qu'il faut de force. 45 000 euros de dédommagement pour réduction d'un couple à la misère, plus un CDI quelque part dans le groupe LVMH pour Serge ! Et sinon, campagne de presse. Pas Le Monde, pas France Inter, pas Mediapart : Fakir, journal libre fondé par Ruffin et basé à Amiens. Tremblez, puissants ! … Et le puissant se met à trembler pour de bon. On ne peut pas raconter ici la série des hilarantes péripéties qui y conduisent… (Frédéric Lordon, Le Monde diplomatique) TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Lundi 4 avril à 20h à Toulouse, dans le cadre du 6e Festival international audiovisuel FreDD « Objectif Terre ! » du 1er au 10 avril à Toulouse et en région. Séance unique suivie d'une rencontre avec La Maison du Vélo, l'association Sens Dessus Dessous, Benoit Van Oost (Université Catholique de Louvain) et des membres de l'association Festival Film, Recherche et Développement Durable (FreDD). Achetez vos places à partir du 26 mars aux tarifs habituels. BIKES VS CARS Fredrik Gertten Suède 2015 1h30 VOSTF et accessible aux sourds et malentendants Derrière l’activisme de quelques cyclistes et militants d’une ville apaisée se dresse un mur : celui de la voiture et avec elle son industrie, sa toute puissance, ses lobbies. C’est le constat que dresse le réalisateur suédois Fredrik Gertten dans son film Bikes vs Cars. Un tour du monde du changement de comportement et des usages nourri de témoignages d’activistes à Sao Paulo, Toronto ou Los Angeles. La mobilité douce du cycliste est mise en perspective avec les questions énergétiques, financières et climatiques. En présentant des productions issues du monde entier, le festival vise à la sensibilisation et à l’engagement citoyen des différents publics sur les enjeux majeurs liés aux problématiques d'un développement soutenable et solidaire. Le festival associe des projections de documents audiovisuels à des rencontres avec des laboratoires de recherche, des associations militantes, des entreprises et des collectivités locales. Des universitaires des réalisateurs, des porteurs de projet et des citoyens engagés échangent pour une meilleure compréhension des défis environnementaux, sociaux, économiques et culturels de la Planète, et pour explorer ensemble solutions et perspectives. La présidence du Jury est cette année dévolue à Pascal Dessaint, écrivain et scénariste toulousain. L’association Film, Recherche et Développement Durable (FReDD), association de culture scientifique centrée sur les problématiques du développement durable, basée à Toulouse coordonne et anime le festival international FReDD. Le festival FReDD fait partie du réseau international des festivals dédiés à l’environnement : le Green Film Network. Programme, renseignements et inscriptions : festival-fredd.fr DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Dans le cadre du Festival Pink Paradize, deux soirées à Toulouse jeudi 24 mars et jeudi 7 avril à 20h30 autour de Pierre Carles, qui sera présent le 7 avril pour une rencontre (achetez vos places à partir du 16 mars). Jeudi 24 mars à 20h30 Jeudi 7 avril à 20h30 suivie d’une rencontre avec Pierre Carles ATTENTION DANGER TRAVAIL Pierre CARLES, Christophe COELLO et Stéphane GOXE France 1971-2003 1h49 Pierre CARLES, Christophe COELLO et Stéphane GOXE France 2007 1h47 Avec Volem rien foutre al païs, Carles, Cœllo et Goxe poursuivent leur travail sur le travail et nous font découvrir des gens qui s'activent autrement, en marge des comportements majoritaires et trop souvent considérés comme obligatoires. Certains parlent de « décroissance », d’autres opposent la libre activité au travail, certains utilisent le RMI et se qualifient de travailleurs sociaux, d’autres récusent toute forme de compromis avec l’État. À leur manière et avec leurs propres moyens, ils résistent, au nom de la communauté humaine, à ce que le système marchand a mis en place : de faux besoins et une kyrielle d’objets domestiques que personne ne saura plus réparer. Loin de l'action politique traditionnelle et des idéologies bien calibrées, il s’agit plutôt d’organiser ici et maintenant la survie dans un monde qui aurait trouvé ses limites : celui du capitalisme. Volem… est un film au ras de l’humanité, mordant, perspicace, jamais moralisateur ou donneur de leçons, c’est un miroir à multiples facettes où chacun pourra contempler sa propre faculté de résistance au système économique qui domine nos vies. Carles, Cœllo et Goxe ne sont sûrs de rien, ils cherchent, il s'activent à trouver des gens qui s'activent aussi, leur montage témoigne de leurs contradictions, qui sont celles de l’époque. Composé d’entretiens avec des déserteurs du marché du travail, de reportages divers, et d’extraits d’une dizaine de films réalisés ces trente dernières années sur la question… Les trois réalisaterurs, fervents défenseurs d’un journalisme d’investigation, sans concession, sans conformisme aucun, ont décidé de nous livrer un petit brûlot qui n’a pas fini de susciter de virulentes réactions. Pourquoi ? Parce qu’ils ont décidé de s’attaquer à une valeur ancestrale, indéboulonnable de notre bonne vieille société : Le Travail. La question est enfin abordée : « Est-ce que les gens qui ont du boulot doivent vraiment s’estimer heureux ? » Et pour y répondre, ils ont donné la parole à des « déserteurs du marché du travail », des personnes bien dans leur peau, ni folles furieuses, ni irresponsables, qui n’adhèrent pas ou plus au discours dominant sur le travail, qui disent ne plus vouloir perdre leur vie à la gagner. Tous semblent légers, épanouis, ils peuvent enfin profiter de la vie. Certains se tournent vers des activités sociales, d’autres militantes, d’autres sont plus dans une recherche intérieure… Et c’est là que ça devient subversif car on en vient à se poser des questions sur le véritable sens de la vie ! Surtout que pour couronner le tout, des extraits de films, des petits sujets tous plus accablants les uns que les autres, viennent s’intercaler aux entretiens. On assiste à un pur moment de management dans une chaîne de restauration rapide, on découvre aussi quelques séquences gratinées tournées au Medef et même si l’humour si cher à Carles est de mise, le constat reste inchangé, le verdict indiscutable : le travail est dangereux ! À l’heure où le Medef semble mener notre société par le bout du nez, ce discours salvateur, cette bouffée d’oxygène tombe à pic. Allez, on s’arrête tous… Organisé par Les Productions du Possible, Pink Paradize est un festival auto-produit basé sur une programmation hybride, politique et indépendante au cœur de Toulouse. Dans ce sillon idéologique, Utopia a toujours été un partenaire d'évidence, notamment avec The rocky horror picture show en plein air à Tournefeuille, et encore cette année avec la venue de Pierre Carles. Pierre Carles est une figure emblématique du cinéma documentaire engagé, également cheval de bataille des Productions du Possible lors de sa création en 2006, et correspond donc idéalement à l'esprit de ce festival Pink Paradize (productionspossible.wix.com/pinkparadizefest). DOCUMENTAIRE SUR L’IMPROVISATION THEATRALE LIBERTE, EGALITE, IMPROVISEZ ! L’improvisation théâtrale peut servir à tous, et en toutes circonstances. Faire de celle-ci une discipline scolaire reconnue par les pouvoirs publics, c’est le défi que Jamel Debbouze, Alain Degois, créateur de la compagnie Déclic Théâtre, et Marc Ladreit de Lacharrière, un homme d’affaires, se sont fixé. Ce documentaire témoigne de leur engagement. L'impro est un outil d’intégration qui brise les barrières et les codes : donner à tous les jeunes l'accès à l’improvisation s'avère un moyen d’équilibrer leurs chances de réussite, quel que soit leur milieu social ou culturel. Le travail réalisé dans celui d’un collège bordelais constitue le fil rouge de ce documentaire. À UTOPIA TOURNEFEUILLE Avec la Ligue d’Improvisation Collégienne (LIC). DIMANCHE 17 AVRIL, Si Vivre Ensemble devenait un Jeu. Matin : Documentaire Liberté, Egalité, Improvisez. Après Midi : Stage Théâtre d’Impro animé par des comédiens professionnels Informations / Réservations [email protected] Hervé au 06 80 43 95 44 www.legranditheatre.com www.asso-melting.com Séance spéciale Dimanche 3 avril à 10h00 à Tournefeuille À l'occasion de la journée de l'autisme nous vous proposons de redécouvrir le film d'animation Mary et Max avec un regard différent. Que vous soyez parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, voisins, grands-frères ou grandes sœurs…venez découvrir le monde dans lequel nous vivons au travers des yeux de Max qui présente un syndrome d'Asperger et de Mary qui, par son empathie, va devenir son amie. Le film sera suivi d'un échange avec Sébastien Roucayrol, adulte Asperger et d'une partie de l'équipe d'InPACTS et InPACTS ADOM, deux associations de professionnels qui proposent un accompagnement personnalisé aux personnes avec autisme afin de leur permettre la meilleure inclusion possible dans ce monde qu'ils peinent tant à décoder. Achetez vos places à partir du 23 mars. Tarif unique 4€ On offre le café, amenez les croissants ! MARY ET MAX Film d’animation écrit et réalisé par Adam ELLIOT Australie 2008 1h35 VF avec les voix de Philip Seymour Hoffman, Toni Collette, Eric Bana, Barry Humphries… Grand prix du Festival du film d'animation d’Annecy 2009 Adam Elliot, véritable référence de l’animation en pâte à modeler, (oscarisé en 2004 pour son court-métrage Harvie Krumpet) impose un univers d'une beauté ténébreuse, secoué par un humour noir désenchanté, peuplé d’êtres singuliers, loufoques, terriblement attachants. Pour son premier long-métrage, Adam Elliot réussit donc un coup de maitre : l'expressivité des éclairages couplée à un sens aigu et poétique de la mise en scène font de Mary & Max un film d’animation parmi les plus remarquables et les plus originaux qu’on ait vu dernièrement et donc un vrai bijou de cinéma. Mary Daisy Dinkle est une petite australienne de 8 ans qui vit dans la banlieue de Melbourne. Pour fuir son quotidien morne et sans joie, coincée qu'elle est entre sa mère chancelante à force de cherry et son père effacé jusqu'à l'inexis- tence, elle va entreprendre une correspondance avec un New-yorkais, Max Jerry Horovitz, un Juif de 44 ans, obèse et atteint du syndrome d’Asperger (sorte d'autisme qui handicape la vie courante mais qui n'empêche nullement l'intelligence et la sensibilité de s'exprimer). Leur échange épistolaire va durer près de 20 ans : les deux solitaires vont s’écrire et se confier ainsi leurs angoisses, leurs joies et leurs peines. De ces échanges va naître une amitié littéralement extraordinaire, qui deviendra un exutoire et un refuge. Avec une infinie poésie et un sens de l'humour ravageur, Adam Elliot nous raconte le destin de ces deux êtres qu’en apparence tout – la géographie, l'âge, la culture… – oppose. Ses personnages ont évidemment un petit quelque chose qui cloche, une petite différence qui les renvoie à la marge de la société. Mais au lieu de s'appesantir sur leur malheur, il nous invite à pénétrer leur univers singulier, il joue sur la manière atypique qu’ils ont de percevoir et d’interpréter le monde qui les entoure. Sorte de prisme déformant de la réalité, il nous offre un point de vue qui se pare d’une inquiétante étrangeté. Un cocktail savoureux, entre burlesque et lyrisme. DEMAIN ON REFAIT LE MONDE CHALA , UNE ENFANCE CUBAINE Écrit et réalisé par Ernesto DARANA Cuba 2015 1h48 VOSTF avec Armando Valdes Freire, Alina Rodriguez, Silvia Aguila, Yuliet Cruz… Visible par les enfants à partir de 12 ans Nous voici au cœur des quartiers populaires de La Havane, là où habite la majorité de la population de la capitale cubaine, là où le quotidien tourne toujours autour du besoin de se nourrir. C'est ici que grandit Chala, petit homme malin et débrouillard. C'est une période de transition à la croisée de deux systèmes, une période qui n'en finit pas, qui désespère les laissés pour compte d'un régime à bout de souffle, d'une société en pleine mutation. Chala a onze ans et oscille entre deux statuts. Celui de l'enfant qui devrait aller régulièrement à l'école et celui de l'homme de la famille qui se charge d'amener nourriture et attention particulière à une mère défaillante, qui vit la nuit plutôt que le jour. Afin de gagner quelques sous, Chala élève des pigeons et des chiens de combat sur les toits-terrasses de son immeuble. Vaquant à ses activités illégales – mais nécessaires à sa survie –, le gamin slalome entre la police qui guette et Carmela, enseignante chevronnée qui refuse d'abandonner les enfants à leur sort. Elle est de la vieille école, Carmela, garante des valeurs d'un projet social basé sur la solidarité mais confronté aujourd'hui à des pratiques bureaucratiques et autoritaires qui en ont déformé la générosité initiale. Acculée par un système pour lequel les rapports administratifs priment sur une approche bienveillante et humaine des problèmes que rencontrent les populations, la vieille institutrice lutte contre une infâme et détestable jeune inspectrice scolaire. Selon cette zélée fonctionnaire, il n'est d'autre solution pour Chala que de le placer en foyer. Ce serait le seul moyen de l'éloigner d'un milieu familial nocif et d'activités inappropriées pour un enfant de cet âge. C'est le règlement qui l'impose. La déliquescence du système éducatif, autrefois fer de lance de la révolution cubaine, est au centre de l'intrigue et témoigne de l'ère de changement qui se profile. Non seulement au travers des difficultés que rencontre Chala mais aussi de la vie de cette institutrice qui voit tout ce pour quoi elle s'est battue lentement disparaitre, douloureux constat renforcé par le départ de ses propres enfants qui ont fait le choix d'émigrer vers une autre terre promise. Pour Carmela, l'espace de la salle de classe est un lieu où aucune différence n'est stigmatisée, où chaque en- fant peut exprimer ce qu'il est. C'est donc le lieu de l'expression ouverte pour certains, celui de la discrétion pour d'autres. La douce et charmante Yeni est de ceux-là. Voisine de table de Chala, elle fait naitre chez lui un nouveau et agréable sentiment. Elle est originaire de Holguín, dans la région orientale de l'île. Avec son père, ils ont émigré clandestinement à La Havane, dans l'espoir d'y vivre dans des conditions moins difficiles. A ce titre et de façon assez ironique, ils sont appelés les « Palestinos » ! Le père, bon chef de famille et vaillant travailleur, veille à ce que sa fille s'élève dans la société. Il lui offre des cours de flamenco, l'accompagne chaque jour à l'école. C'est donc à nouveau une autre forme de lutte qui est abordée, une nouvelle forme de défiance face aux irrégularités du système. Au fil du film, ce sont de superbes histoires d’amour qui s’additionnent. Celles des personnages pour ceux qui les entourent mais aussi celle du réalisateur pour son pays et ses habitants. La chaleur humaine des personnages, l'expression libre de leurs idées n'ont pas trompé les spectateurs Cubains, qui ont fait un triomphe au film lors de sa sortie sur l'île. TOURNEFEUILLE Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 Bazar au Bazacle fête ses 10 ans ! Dix ans de ce carrefour des luttes ! Comme chaque année des tas de manifestations militantes, rigolotes, intelligentes. Des débats, spectacles, des stands, des « villages » d’Alternatiba, des documentaires… Et la fameuse Foire à l’Autogestion. Restauration possible sur place. C’est du 29 avril au 1er mai au Parc des Sports du Bazacle. « Créer c’est résister, résister c’est créer ! » LES FILMS À TOULOUSE ALIAS MARIA DU 23 AU 29/03 A PERFECT DAY DU 23/03 AU 26/04 ARE VAH ! Mardi 26/04 à 20h30 LES ARDENNES DU 13/04 AU 3/05 ATTENTION DANGER TRAVAIL Jeudi 7/04 à 20h30 LES INNOCENTES DU 23/03 AU 2/05 PAULINA DU 13/04 AU 3/05 LIBERTÉ, ÉGALITÉ, IMPROVISEZ Dimanche 17/04 à 10h ROOM DU 6/04 AU 3/05 ROYAL ORCHESTRA DU 23/03 AU 12/04 MA PETITE PLANÈTE VERTE DU 13/04 AU 1/05 LA SAISON DES FEMMES DU 20/04 AU 3/05 MARY ET MAX Dimanche 3/04 à 10h LES SAISONS DU 23/03 AU 3/04 LES SENTINELLES Mardi 16/04 à 20h30 BIKES VS CARS Lundi 4/04 à 20h LA SOCIOLOGUE ET L’OURSON Mercredi 6/04 à 20h45 PUIS JUSQU’AU 18/04 CERVEAUX MOUILLÉS D’ORAGE Dimanche 3/04 à 14h30 LE CHANT DU CYGNE Jeudi 14/04 à 20h30 COMME DES LIONS Jeudi 31/03 à 20h30 DÉGRADÉ À PARTIR DU 27/04 DEMAIN DU 23/03 AU 2/05 DON’T GROW UP Dimanche 24/04 à 21h30 EVA NE DORT PAS DU 6 AU 26/04 ÉVOLUTION DU 23/03 AU 5/04 GOOD LUCK ALGERIA DU 30/03 AU 3/05 MÉDECIN DE CAMPAGNE DU 23/03 AU 3/05 MERCI PATRON DU 23/03 AU 3/05 MIDNIGHT SPECIAL DU 23/03 AU 3/05 SPOTLIGHT DU 23/03 AU 10/04 MUSTANG DU 23/03 AU 1/05 SUITE ARMORICAINE DU 23/03 AU 5/04 NO LAND’S SONG DU 13/04 AU 2/05 TAKE SHELTER Lundi 2/05 à 20h NOUS TROIS OU RIEN DU 23/03 AU 30/04 TAKLUB DU 13 AU 3/05 LES OGRES DU 23/03 AU 12/04 THE REVENANT DU 23/03 AU 5/04 UN MONSTRE À MILLE TÊTES DU 30/03 AU 26/04 VOLEM RIEN FOUTRE AL PAÏS Jeudi 24/03 à 20h30 VOLTA À TERRA DU 30/03 AU 19/04 AKIRA KUROSAWA DU 23/03 AU 3/05 HIGH-RISE DU 6/04 AU 3/05 LES FILMS À TOURNEFEUILLE I DON’T BELONG ANYWHERE Vendredi 8/04 à 19h A PERFECT DAY DU 13/04 AU 3/05 IN JACKSON HEIGHTS DU 23/03 AU 1/05 MAGGIE A UN PLAN À PARTIR DU 27/04 SAINT AMOUR DU 23/03 AU 12/04 AVE CÉSAR ! DU 23/03 AU 12/04 D’UNE PIERRE DEUX COUPS DU 20/04 AU 3/05 Les samedis 26 mars et 30 avril à 12h précises ! Ouvert à tous, musiciens ou pas : rendezvous dans le coin cheminée pour une auberge espagnole dans la joie et la bonne humeur. Les casseroles enchantées, c'est un petit groupe de spectateurs qui se réunissent le dernier samedi de chaque mois pour casser la croute ensemble. On partage ce qu'on a dans sa besace : à boire, à manger, ses rires, son instrument de musique… On chante si on ose ou on se contente de battre la mesure. Amenez vos chants de lutte ! NO HOME MOVIE DU 10 AU 18/04 AU PIED DU MUR DU 23/03 AU 1/05 PALMARÈS CINELATINO Samedi 26/03 à 16h et 18h Dimanche 27/03 à 18h20 LA PASSION D’AUGUSTINE DU 30/03 AU 2/05 PORCO ROSSO LES 30/03 ET 2/04 ROOM DU 6/04 AU 3/05 ROYAL ORCHESTRA DU 23/03 AU 19/04 SAINT AMOUR DU 23/03 AU 3/05 LA SAISON DES FEMMES Jeudi 14/04 à 20h30 PUIS DU 20/04 AU 3/05 LES SAISONS DU 23/03 AU 10/04 LES INNOCENTES DU 23/03 AU 1/05 CHALA UNE ENFANCE CUBAINE DU 13/04 AU 2/05 KAILI BLUES DU 23/03 AU 5/04 LE COEUR RÉGULIER DU 30/03 AU 2/05 LESBIENNES EN COURTS Vendredi 8/04 à 21h30 LES DÉLICES DE TOKYO DU 23/03 AU 30/04 MAGGIE A UN PLAN À PARTIR DU 27/04 DEMAIN DU 23/03 AU 3/05 THE ASSASSIN DU 6 AU 26/04 LA MAGIE DES HAIES Mardi 29/03 à 20h30 DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS DU 23/03 AU 19/04 THE REVENANT DU 23/03 AU 19/04 MERCI PATRON ! DU 23/03 AU 3/05 MIDNIGHT SPECIAL DU 13/04 AU 2/05 MIMI ET LISA DU 6/04 AU 1/05 MOBILE ÉTOILE À PARTIR DU 27/04 FRITZ BAUER DU 13/04 AU 3/05 SPOTLIGHT DU 23/03 AU 10/04 TEMPÊTE DU 23 AU 28/03 LA VACHE DU 23/03 AU 3/05 GOOD LUCK ALGERIA DU 30/03 AU 3/05 VIVRE AVEC SON BLEU À L’ÂME Jeudi 24/03 à 20h30 IL ÉTAIT UNE FORÊT Dimanche 10/04 à 10h00 2 séances supplémentaires les 9 et 13/04 VOLTA A TERRA Mardi 29/03 à 20h PUIS DU 20/04 AU 3/05 24 MAR VEN 25 MAR SAM 26 MAR DIM 27 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 11H40 A PERFECT DAY 11H30 LES INNOCENTES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 23 4€ 11H10 SPOTLIGHT 11H20 LES INNOCENTES 12H10 KAILI BLUES 4€ 13H40 MERCI PATRON ! 13H30 bébé ROYAL ORCHESTRA 14H20 SUITE ARMORICAINE 4€ 13H50 16H00 MIDNIGHT SPECIAL MERCI PATRON ! 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H15 LES OGRES 14H00 THE REVENANT 17H45 SAINT AMOUR 17H30 NOUVELLES DE MARS 17H00 LES INNOCENTES 17H00 SPOTLIGHT 19H50 MIDNIGHT SPECIAL 19H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H10 TEMPÊTE 19H30 ROYAL ORCHESTRA 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 21H00 LA VACHE 21H30 LES OGRES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H40 AVE CÉSAR ! 11H00 THE REVENANT 11H30 YOJIMBO 11H30 AVE CÉSAR ! 11H50 A PERFECT DAY 10H40 IN JACKSON HEIGHTS 13H40 DEMAIN 14H00 THE REVENANT 14H10 ROYAL ORCHESTRA 16H00 LES SAISONS 17H00 LES INNOCENTES 16H10 KAILI BLUES 18H00 AVE CÉSAR ! 18H20 ÉVOLUTION 20H15 MERCI PATRON ! 19H15 A PERFECT DAY 20H05 YOJIMBO 22H00 SAINT AMOUR 21H30 SPOTLIGHT 22H15 ROYAL ORCHESTRA 11H40 MIDNIGHT SPECIAL 12H10 LES INNOCENTES 11H00 LES OGRES 11H50 ROYAL ORCHESTRA 13H50 MIDNIGHT SPECIAL 14H40 DEMAIN 13H40 DÉLICES DE TOKYO 14H00 bébé MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H00 PALMARÈS CINÉLATINO 18H00 PALMARÈS CINÉLATINO 17H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H40 NOUS TROIS OU RIEN 18H15 ROYAL ORCHESTRA 20H00 MIDNIGHT SPECIAL 19H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H40 NOUVELLES DE MARS 20H10 LA VACHE 22H10 MIDNIGHT SPECIAL 21H30 THE REVENANT 21H40 LES OGRES 22H00 SPOTLIGHT T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE PROGRAMME Les séances sur fond gris sont à 4 euros. (D)=dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film, soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. www.cinemas-utopia.org 11H20 DEMAIN 11H00 SPOTLIGHT 11H10 ENTRE LE CIEL ET… 13H40 LES INNOCENTES 13H30 A PERFECT DAY 14H00 SUITE ARMORICAINE 16H00 MERCI PATRON ! 15H40 ROYAL ORCHESTRA 17H50 A PERFECT DAY 17H35 ÉVOLUTION 16H50 KAILI BLUES 20H00 SAINT AMOUR 19H20 ROYAL ORCHESTRA 19H00 ALIAS MARIA 22H00 AVE CÉSAR ! 21H15 THE REVENANT 21H00 LES BAS-FONDS 10H20 DEMAIN 10H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 10H00 LES OGRES 10H40 AU PIED DU MUR 12H40 MIDNIGHT SPECIAL 12H15 SAINT AMOUR 12H45 TEMPÊTE 12H30 NOUVELLES DE MARS 14H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H15 MUSTANG 14H40 LES SAISONS 14H30 ROYAL ORCHESTRA 17H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H10 MIDNIGHT SPECIAL 16H45 MERCI PATRON ! 16H30 LA VACHE 19H10 SAINT AMOUR 18H20 PALMARÈS CINÉLATINO 18H30 NOUS TROIS OU RIEN 18H40 LES INNOCENTES 21H15 MIDNIGHT SPECIAL 20H20 THE REVENANT 20H30 LES OGRES 20H50 SPOTLIGHT 4€ 4€ 4€ 4€ 13H50 A PERFECT DAY 14H00 ROYAL ORCHESTRA 13H40 IN JACKSON HEIGHTS 16H10 LES SAISONS 16H00 LES INNOCENTES 17H10 KAILI BLUES 18H10 MERCI PATRON ! 18H20 ALIAS MARIA 4€ 20H00 A PERFECT DAY 20H15 SAINT AMOUR 19H20 ROYAL ORCHESTRA 22H10 MERCI PATRON 22H15 ÉVOLUTION 21H15 SPOTLIGHT 19H15 MIDNIGHT SPECIAL 19H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 LA VACHE 20H00 ROYAL ORCHESTRA 21H30 THE REVENANT 21H50 MIDNIGHT SPECIAL 21H40 LES OGRES 22H00 SPOTLIGHT 22H10 ÉVOLUTION 14H20 LES OGRES 13H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H50 ROYAL ORCHESTRA 14H00 MIDNIGHT SPECIAL 15H40 LES SAISONS 15H50 LA VACHE 16H10 NOUVELLES DE MARS 17H10 SAINT AMOUR 17H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H45 MERCI PATRON ! 18H10 TEMPÊTE 13H50 SAINT AMOUR 13H45 SPOTLIGHT 14H00 LES BAS-FONDS 15H55 MERCI PATRON ! 16H15 ROYAL ORCHESTRA 16H45 ALIAS MARIA 17H40 DEMAIN 18H10 A PERFECT DAY 18H40 KAILI BLUES 20H00 AVE CÉSAR ! 20H30 Pink Paradise 15H00 MIDNIGHT SPECIAL 15H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H10 MUSTANG 15H20 LES OGRES 17H20 MIDNIGHT SPECIAL 17H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H10 MERCI PATRON ! 18H05 ROYAL ORCHESTRA 19H30 SAINT AMOUR 19H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H00 LA VACHE 20H00 15H30 A PERFECT DAY 15H25 SAINT AMOUR 17H15 ALIAS MARIA 17H40 AVE CÉSAR ! 17H30 MERCI PATRON ! 19H50 A PERFECT DAY 19H20 ROYAL ORCHESTRA 19H10 ÉVOLUTION 22H00 DEMAIN 21H15 THE REVENANT 21H00 ENTRE LE CIEL ET… 4€ 4€ 15H50 TEMPÊTE 16H10 SAINT AMOUR VOLEM RIEN FOUTRE AL PAÏS + rencontre 21H00 SUITE ARMORICAINE 21H35 MIDNIGHT SPECIAL 21H45 NOUVELLES DE MARS 21H00 THE REVENANT VIVRE AVEC SON BLEU À L’ÂME + rencontre MAR MAR 29 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 28 4€ 13H50 SPOTLIGHT 14H05 ROYAL ORCHESTRA 14H45 ENTRE LE CIEL ET… 16H30 A PERFECT DAY 16H00 THE REVENANT 17H30 ROYAL ORCHESTRA 18H50 MERCI PATRON ! 19H00 AVE CÉSAR ! 20H45 A PERFECT DAY 21H15 ÉVOLUTION 19H30 IN JACKSON HEIGHTS 12H20 MUSTANG 12H00 SAINT AMOUR 12H10 MERCI PATRON ! 11H50 DEMAIN 4€ 14H30 MIDNIGHT SPECIAL 14H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H00 TEMPÊTE (D) 14H10 THE REVENANT 16H40 LES INNOCENTES 16H30 LES SAISONS 15H50 LES OGRES 17H10 LA VACHE 18H50 NOUVELLES DE MARS 18H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H40 ROYAL ORCHESTRA 19H00 DÉLICES DE TOKYO 21H00 MIDNIGHT SPECIAL 20H40 SPOTLIGHT 20H30 LES OGRES 21H15 MÉDECIN DE CAMPAGNE T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE LUN 11H40 SAINT AMOUR 11H50 LES INNOCENTES 12H30 KAILI BLUES 11H30 AVE CÉSAR ! 11H50 SUITE ARMORICAINE 12H05 ROYAL ORCHESTRA 13H40 A PERFECT DAY 14H40 THE REVENANT 14H00 YOJIMBO 15H50 LES INNOCENTES 20H15 MERCI PATRON ! 20H30 22H00 A PERFECT DAY 16H10 ROYAL ORCHESTRA 18H10 SAINT AMOUR 17H40 SPOTLIGHT 18H05 ALIAS MARIA (D) 20H00 KAILI BLUES 22H10 ÉVOLUTION 15H00 MIDNIGHT SPECIAL 15H05 LES OGRES 15H30 SAINT AMOUR 15H15 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H10 NOUVELLES DE MARS 17H50 LA VACHE 17H40 MERCI PATRON ! 17H20 LES INNOCENTES 19H10 MIDNIGHT SPECIAL 20H00 21H20 THE REVENANT 4€ 4€ LA MAGIE DES HAIES + rencontre VOLTA A TERRA + Fado 19H30 21H30 ROYAL ORCHESTRA LES OGRES 19H40 21H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE MÉDECIN DE CAMPAGNE MAR JEU 31 MAR VEN 1 er AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 30 T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 12H00 AVE CÉSAR ! 11H00 IN JACKSON HEIGHTS 11H20 LES BAS-FONDS 11H30 A PERFECT DAY 11H15 SUITE ARMORICAINE T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE À Toulouse, en prévision de la sortie du cinquième album du groupe Uniform Motion, le film A PERFECT DAY sera précédé du clip de leur chanson False start, réalisé par Vincent Baudry (vincentbaudry.com). Vous pouvez d'ailleurs pré-commander cet album, ou (re)découvrir les précédents sur leur site : uniformmotion.net 11H45 MERCI PATRON ! 11H55 ÉVOLUTION 12H05 YOJIMBO 4€ 4€ 4€ 14H10 GOOD LUCK ALGERIA 14H30 UN MONSTRE À MILLE... 14H00 VOLTA À TERRA 16H00 DEMAIN 16H10 ROYAL ORCHESTRA 15H40 LES SAISONS 18H20 MERCI PATRON ! 18H05 A PERFECT DAY 17H40 KAILI BLUES 20H05 GOOD LUCK ALGERIA 20H15 UN MONSTRE À MILLE... 19H50 VOLTA À TERRA 22H00 ÉVOLUTION 21H50 SAINT AMOUR 21H30 SPOTLIGHT 13H40 MIDNIGHT SPECIAL 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 13H30 LE COEUR RÉGULIER 14H10 LES OGRES 16H00 PORCO ROSSO 16H00 SAINT AMOUR 15H40 LA VACHE 17H50 PASSION D’AUGUSTINE 18H00 GOOD LUCK ALGERIA 17H30 ROYAL ORCHESTRA 17H10 MIDNIGHT SPECIAL 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 LE COEUR RÉGULIER 19H20 NOUVELLES DE MARS 21H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H40 ROYAL ORCHESTRA 21H20 PASSION D’AUGUSTINE 13H40 GOOD LUCK ALGERIA 14H05 ÉVOLUTION 13H30 KAILI BLUES 15H30 LES INNOCENTES 15H50 UN MONSTRE À MILLE... 15H40 VOLTA À TERRA 17H50 GOOD LUCK ALGERIA 17H25 THE REVENANT 17H20 ENTRE LE CIEL ET… 19H45 A PERFECT DAY 20H30 21H55 MERCI PATRON ! 20H10 ROYAL ORCHESTRA 22H05 UN MONSTRE À MILLE... 15H10 MIDNIGHT SPECIAL 15H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H00 LE COEUR RÉGULIER 15H20 DEMAIN 17H20 NOUVELLES DE MARS 17H30 GOOD LUCK ALGERIA 17H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H40 ROYAL ORCHESTRA 19H20 MIDNIGHT SPECIAL 19H30 GOOD LUCK ALGERIA 19H10 LE COEUR RÉGULIER 19H45 PASSION D’AUGUSTINE 21H30 LES OGRES 21H20 THE REVENANT 21H40 SPOTLIGHT 21H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H30 SPOTLIGHT 13H40 A PERFECT DAY 14H15 ROYAL ORCHESTRA 16H00 GOOD LUCK ALGERIA 15H50 VOLTA À TERRA 16H10 IN JACKSON HEIGHTS 17H50 SAINT AMOUR 17H30 THE REVENANT 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 20H30 UN MONSTRE À MILLE... 19H40 VOLTA À TERRA 21H55 DEMAIN 22H10 AVE CÉSAR ! 21H20 KAILI BLUES 13H50 MIDNIGHT SPECIAL 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H40 LE COEUR RÉGULIER 13H30 bébé PASSION D’AUGUSTINE 16H00 GOOD LUCK ALGERIA 16H40 LES OGRES 15H50 LES INNOCENTES 15H30 MERCI PATRON ! 17H50 19H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE MIDNIGHT SPECIAL 19H30 GOOD LUCK ALGERIA 18H00 20H00 ROYAL ORCHESTRA LE COEUR RÉGULIER 17H10 19H10 NOUVELLES DE MARS PASSION D’AUGUSTINE 4€ 4€ 4€ COMME DES LIONS + rencontre 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 22H10 GOOD LUCK ALGERIA 21H10 THE REVENANT 3 AVR LUN 4 AVR MAR 5 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE DIM T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 4€ 12H30 GOOD LUCK ALGERIA 10H30 THE REVENANT 11H30 ENTRE LE CIEL ET… 13H30 LES INNOCENTES 14H20 VOLTA À TERRA 15H50 A PERFECT DAY 16H10 LES SAISONS (D) 17H30 GOOD LUCK ALGERIA 18H00 UN MONSTRE À MILLE... 18H10 YOJIMBO (D) 10H00 DEMAIN 10H00 Petit déjeuner 12H20 MIDNIGHT SPECIAL 10H30 AU PIED DU MUR 10H20 GOOD LUCK ALGERIA 12H30 LE COEUR RÉGULIER 12H10 MUSTANG 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H00 ROYAL ORCHESTRA 14H45 LES SAISONS 14H10 LA VACHE 16H40 GOOD LUCK ALGERIA 16H10 MIDNIGHT SPECIAL 16H50 LES INNOCENTES 16H00 MERCI PATRON ! 18H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H20 GOOD LUCK ALGERIA 19H00 PASSION D’AUGUSTINE 17H45 LE COEUR RÉGULIER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 2 12H10 A PERFECT DAY 12H20 UN MONSTRE À MILLE... 11H40 KAILI BLUES 14H20 bébé GOOD LUCK ALGERIA 14H00 A PERFECT DAY 13H50 SUITE ARMORICAINE 16H20 SPOTLIGHT 16H10 ROYAL ORCHESTRA 16H40 VOLTA À TERRA 19H00 MERCI PATRON ! 18H05 UN MONSTRE À MILLE... 18H20 LES BAS-FONDS (D) 20H45 GOOD LUCK ALGERIA 20H00 21H00 VOLTA À TERRA 12H00 MIDNIGHT SPECIAL 12H05 ROYAL ORCHESTRA 11H50 LE COEUR RÉGULIER 12H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H10 SAINT AMOUR 14H00 THE REVENANT 14H20 MERCI PATRON ! 14H30 PASSION D’AUGUSTINE 16H20 LES INNOCENTES 17H00 GOOD LUCK ALGERIA 16H10 LA VACHE 16H40 SPOTLIGHT 18H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H50 DEMAIN 18H00 LE COEUR RÉGULIER 19H10 PASSION D’AUGUSTINE 20H40 MIDNIGHT SPECIAL 21H10 GOOD LUCK ALGERIA 20H15 LES OGRES 21H20 ROYAL ORCHESTRA 12H20 GOOD LUCK ALGERIA 11H30 THE REVENANT (D) 12H30 VOLTA À TERRA 14H15 ROYAL ORCHESTRA 14H30 KAILI BLUES (D) 14H10 ÉVOLUTION (D) 16H10 17H45 UN MONSTRE À MILLE... GOOD LUCK ALGERIA 16H40 18H20 VOLTA À TERRA AVE CÉSAR ! 15H55 18H00 (D) SAINT AMOUR SUITE ARMORICAINE 19H40 A PERFECT DAY 20H30 IN JACKSON HEIGHTS 21H00 (D) ENTRE LE CIEL ET… 21H50 DEMAIN 15H10 GOOD LUCK ALGERIA 14H50 THE REVENANT 15H00 LE COEUR RÉGULIER 14H40 ROYAL ORCHESTRA 19H15 LES INNOCENTES 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H00 LE COEUR RÉGULIER 19H30 PASSION D’AUGUSTINE 21H30 MIDNIGHT SPECIAL 21H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 21H15 SAINT AMOUR 21H40 NOUVELLES DE MARS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 11H40 DEMAIN 11H20 AVE CÉSAR ! 12H30 ROYAL ORCHESTRA 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 13H30 SPOTLIGHT 14H30 VOLTA À TERRA 15H50 LES INNOCENTES 16H00 UN MONSTRE À MILLE... 16H10 SUITE ARMORICAINE 18H10 MERCI PATRON ! 17H35 SAINT AMOUR 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H40 UN MONSTRE À MILLE... 19H00 LES BAS-FONDS 22H00 A PERFECT DAY 21H15 THE REVENANT 21H45 ÉVOLUTION 11H40 MIDNIGHT SPECIAL 11H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 11H50 LE COEUR RÉGULIER 11H15 SAINT AMOUR 13H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H40 GOOD LUCK ALGERIA 14H00 LES SAISONS 13H20 PASSION D’AUGUSTINE 16H00 PORCO ROSSO 15H30 ROYAL ORCHESTRA 16H00 DÉLICES DE TOKYO 15H20 NOUVELLES DE MARS 18H00 LA VACHE 17H30 MIDNIGHT SPECIAL 18H10 MERCI PATRON ! 17H20 NOUS TROIS OU RIEN 20H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H40 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 LE COEUR RÉGULIER 19H30 PASSION D’AUGUSTINE 22H10 MIDNIGHT SPECIAL 21H30 THE REVENANT 22H00 SPOTLIGHT 21H40 LES OGRES 19H25 SAINT AMOUR 19H40 ROYAL ORCHESTRA 20H20 ÉVOLUTION 21H30 AVE CÉSAR ! 21H40 A PERFECT DAY 22H00 MERCI PATRON ! 20H40 MIDNIGHT SPECIAL 20H10 THE REVENANT 21H00 NOUVELLES DE MARS 20H00 LES OGRES 4€ 4€ 4€ 14H30 Printemps Lesbien CERVEAUX MOUILLÉS D’ORAGES + rencontre MARY AND MAX 4€ 4€ 4€ 4€ 17H00 MIDNIGHT SPECIAL 17H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H15 MERCI PATRON ! 16H40 LES OGRES BIKES VS CARS + rencontre MER 6 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Toute l'actualité cinéma et vidéo, c'est dans l'émission Pour 35mm de plus, le jeudi de 19h à 20h sur l'antenne de Radio Radio Toulouse (106.8), ou en podcast sur radioradiotoulouse.net 12H00 MERCI PATRON ! 11H30 AVE CÉSAR ! 11H45 JE NE REGRETTE RIEN... 4€ 13H50 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 HIGH-RISE 14H00 ROOM 15H45 17H20 UN MONSTRE À MILLE... A PERFECT DAY 16H00 17H05 MIMI & LISA IN JACKSON HEIGHTS 16H20 18H00 VOLTA À TERRA ROYAL ORCHESTRA 14H00 MIDNIGHT SPECIAL 13H50 GOOD LUCK ALGERIA 14H15 LES OGRES 13H40 PASSION D’AUGUSTINE 16H10 LA VACHE 15H40 IL ÉTAIT UNE FORÊT 4€ 18H00 MERCI PATRON ! 17H20 THE ASSASSIN 17H00 ROOM 15H50 17H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE NOUVELLES DE MARS 19H30 HIGH-RISE 20H45 22H00 GOOD LUCK ALGERIA LA SOCIOLOGUE ET L’OURSON + rencontre 20H00 EVA NE DORT PAS 21H50 SAINT AMOUR 19H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 GOOD LUCK ALGERIA 19H20 ROYAL ORCHESTRA 19H55 PASSION D’AUGUSTINE 21H50 MIDNIGHT SPECIAL 21H20 THE REVENANT 21H10 LE COEUR RÉGULIER 22H00 THE ASSASSIN VEN 8 AVR SAM 9 AVR DIM 10 AVR LUN 11 AVR 4€ 15H00 MIDNIGHT SPECIAL 15H20 GOOD LUCK ALGERIA 15H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H10 LE COEUR RÉGULIER 17H15 PASSION D’AUGUSTINE 17H10 MUSTANG 17H40 ROYAL ORCHESTRA 17H30 NOUVELLES DE MARS 19H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H10 GOOD LUCK ALGERIA 19H40 LE COEUR RÉGULIER 19H30 THE ASSASSIN 21H30 MIDNIGHT SPECIAL 21H00 LES OGRES 21H50 ROOM 21H40 SAINT AMOUR 12H10 GOOD LUCK ALGERIA 11H50 A PERFECT DAY 12H00 EVA NE DORT PAS 14H10 LES INNOCENTES 14H00 ROYAL ORCHESTRA 13H50 bébé VOLTA À TERRA 16H30 DEMAIN 16H00 SAINT AMOUR 15H30 UN MONSTRE À MILLE... 18H10 MERCI PATRON ! 17H10 SPOTLIGHT 19H00 Printemps Lesbien I DON’T BELONG... 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H40 ROOM 21H30 Printemps Lesbien LESBIENNES EN COURTS 21H50 HIGH-RISE 22H00 AVE CÉSAR ! 15H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H30 NOUVELLES DE MARS 4€ 13H50 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 ROYAL ORCHESTRA 14H15 LES OGRES 14H30 MIDNIGHT SPECIAL 17H45 THE ASSASSIN 17H30 LA VACHE 17H00 LES INNOCENTES 17H00 DEMAIN 19H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 GOOD LUCK ALGERIA 19H10 PASSION D’AUGUSTINE 19H20 LE COEUR RÉGULIER 21H50 MIDNIGHT SPECIAL 21H20 THE REVENANT 21H10 SPOTLIGHT 21H40 NOUS TROIS OU RIEN 11H30 ROOM 12H00 LA SOCIOLOGUE... 11H00 DODES’KA-DEN 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 UN MONSTRE À MILLE... 13H50 JE NE REGRETTE RIEN... 15H50 DEMAIN 15H15 SPOTLIGHT 16H00 HIGH-RISE 18H10 AVE CÉSAR ! 17H45 ROYAL ORCHESTRA 18H20 EVA NE DORT PAS 20H20 GOOD LUCK ALGERIA 19H40 A PERFECT DAY 20H10 VOLTA À TERRA 22H10 MERCI PATRON ! 21H50 HIGH-RISE 22H00 SAINT AMOUR 11H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 12H20 GOOD LUCK ALGERIA 11H30 LES INNOCENTES 11H40 LES SAISONS 14H00 MIDNIGHT SPECIAL 14H10 THE REVENANT 13H40 MERCI PATRON ! 13H50 PASSION D’AUGUSTINE 16H10 IL ÉTAIT UNE FORÊT 15H25 ROYAL ORCHESTRA 16H00 NOUS TROIS OU RIEN 17H50 MIDNIGHT SPECIAL 17H15 DÉLICES DE TOKYO 17H20 NOUVELLES DE MARS 18H00 LA VACHE 20H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 GOOD LUCK ALGERIA 19H20 LE COEUR RÉGULIER 19H50 PASSION D’AUGUSTINE 22H10 MIDNIGHT SPECIAL 21H20 LES OGRES 21H40 ROOM 22H00 THE ASSASSIN 11H10 SPOTLIGHT (D) 10H20 IN JACKSON HEIGHTS 10H30 11H40 MIMI & LISA HIGH-RISE 13H40 VOLTA À TERRA 13H50 AVE CÉSAR ! 14H00 ROYAL ORCHESTRA 15H20 LES INNOCENTES 15H55 SAINT AMOUR 16H05 NO HOME MOVIE 17H40 GOOD LUCK ALGERIA 18H00 ROOM 18H20 VIVRE DANS LA PEUR 19H30 HIGH-RISE 20H20 UN MONSTRE À MILLE... 20H30 EVA NE DORT PAS 21H50 GOOD LUCK ALGERIA 22H00 A PERFECT DAY 22H10 MERCI PATRON ! 12H20 MIDNIGHT SPECIAL 12H40 IL ÉTAIT UNE FORÊT GOOD LUCK ALGERIA 10H30 12H15 AU PIED DU MUR MERCI PATRON ! 10H10 12H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE SAINT AMOUR 14H40 LA VACHE 14H30 MUSTANG 14H00 LES OGRES 14H10 LES SAISONS (D) 16H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H30 THE ASSASSIN 16H45 NOUVELLES DE MARS 16H10 ROYAL ORCHESTRA 18H50 PASSION D’AUGUSTINE 18H40 GOOD LUCK ALGERIA 18H45 LE COEUR RÉGULIER 18H10 LES INNOCENTES 21H00 MIDNIGHT SPECIAL 20H30 THE REVENANT 21H00 ROOM 20H30 SPOTLIGHT (D) 12H10 UN MONSTRE À MILLE... 12H00 GOOD LUCK ALGERIA 12H15 ROYAL ORCHESTRA 13H50 EVA NE DORT PAS 14H10 HIGH-RISE 16H50 GOOD LUCK ALGERIA 15H40 ROOM 16H30 VOLTA À TERRA 18H40 HIGH-RISE 18H00 LA SOCIOLOGUE... 18H10 SAINT AMOUR 21H00 A PERFECT DAY 19H40 IN JACKSON HEIGHTS 20H15 JE NE REGRETTE RIEN... 12H00 MIDNIGHT SPECIAL 12H00 DEMAIN 11H50 PASSION D’AUGUSTINE 12H20 THE ASSASSIN 14H10 PASSION D’AUGUSTINE 14H20 GOOD LUCK ALGERIA 14H00 ROYAL ORCHESTRA 14H30 bébé LE COEUR RÉGULIER 16H20 LA VACHE 16H10 ROOM 16H00 SAINT AMOUR 16H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H20 MIDNIGHT SPECIAL 18H30 GOOD LUCK ALGERIA 18H10 MERCI PATRON ! 18H50 LE COEUR RÉGULIER 20H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H20 THE REVENANT 20H00 LES OGRES 21H00 THE ASSASSIN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 21H40 ROOM T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 19H45 ROYAL ORCHESTRA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 7 4€ 18H20 VOLTA À TERRA 18H00 HIGH-RISE 18H10 UN MONSTRE À MILLE... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU 16H30 GOOD LUCK ALGERIA 15H55 AVE CÉSAR ! 16H05 VIVRE DANS LA PEUR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Le 16 avril à la salle du Lac à Castanet-Tolosan : fest-noz balèti organisé par l'association Breizh en Oc. Concerts, stages d'initiations aux danses bretonnes… Tous les renseignements sur www.breizhenoc.org 14H20 A PERFECT DAY 13H50 SAINT AMOUR 14H10 EVA NE DORT PAS 4€ 4€ 4€ 4€ 10H00 DEMAIN 10H00 Petit déjeuner 4€ 4€ 4€ 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 20H30 Pink Paradise 21H50 HIGH-RISE ATTENTION DANGER TRAVAIL + rencontre 12 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 4€ 11H15 DEMAIN 11H40 HIGH-RISE 12H00 NO HOME MOVIE 13H40 GOOD LUCK ALGERIA 14H00 (D) ROYAL ORCHESTRA 14H15 SAINT AMOUR (D) 15H30 AVE CÉSAR ! (D) 16H00 LES INNOCENTES 4€ 15H10 MIDNIGHT SPECIAL 15H00 LES OGRES (D) 15H20 LE COEUR RÉGULIER 14H50 PASSION D’AUGUSTINE 17H40 A PERFECT DAY 18H15 MERCI PATRON ! 16H20 DODES’KA-DEN 19H50 22H10 ROOM GOOD LUCK ALGERIA 20H10 21H45 UN MONSTRE À MILLE... EVA NE DORT PAS 19H05 20H45 VOLTA À TERRA HIGH-RISE 17H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H50 GOOD LUCK ALGERIA 17H40 DEMAIN 17H00 SAINT AMOUR 19H30 MIDNIGHT SPECIAL 19H45 THE ASSASSIN 20H00 NOUVELLES DE MARS 19H00 LE COEUR RÉGULIER 21H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 21H50 GOOD LUCK ALGERIA 22H00 ROOM 21H15 THE REVENANT JEU 14 AVR VEN 15 AVR SAM 16 AVR 18H00 GOOD LUCK ALGERIA 17H50 VOLTA À TERRA 17H10 EVA NE DORT PAS 19H50 PAULINA 19H30 LES ARDENNES 19H00 DODES’KA-DEN 21H55 MIDNIGHT SPECIAL 21H30 HIGH-RISE 21H45 ROOM 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 14H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H50 THE ASSASSIN 14H10 FRITZ BAUER 15H50 CHALA, UNE ENFANCE… 16H30 LA VACHE 16H00 NOUVELLES DE MARS 16H20 PETITE PLANÈTE VERTE 18H00 MERCI PATRON ! 18H20 NO LAND’S SONG 18H00 PASSION D’AUGUSTINE 17H20 ROYAL ORCHESTRA 19H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 20H00 LE COEUR RÉGULIER 19H20 FRITZ BAUER 21H45 ROOM 22H00 A PERFECT DAY 22H10 SAINT AMOUR 21H30 MIDNIGHT SPECIAL 13H50 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 PAULINA 14H00 EVA NE DORT PAS 15H40 A PERFECT DAY 15H45 HIGH-RISE 15H50 VOLTA À TERRA 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 20H30 Cinébouleg 22H00 MERCI PATRON ! 4€ 17H50 ROOM 18H05 PAULINA 17H30 UN MONSTRE À MILLE... 15H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H50 GOOD LUCK ALGERIA 15H20 LES INNOCENTES 16H00 A PERFECT DAY 18H00 LE COEUR RÉGULIER 17H40 FRITZ BAUER 17H30 PASSION D’AUGUSTINE 18H20 MIDNIGHT SPECIAL 20H30 20H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H30 THE ASSASSIN 20H45 THE REVENANT 22H00 GOOD LUCK ALGERIA 21H40 FRITZ BAUER 12H00 GOOD LUCK ALGERIA 11H45 LES ARDENNES 11H15 DODES’KA-DEN (D) 13H50 LES INNOCENTES 13H40 ROOM 14H00 VOLTA À TERRA 16H05 PAULINA 16H00 EVA NE DORT PAS 15H40 TAKLUB 18H10 MERCI PATRON ! 17H50 LES ARDENNES 17H40 UN MONSTRE À MILLE... 20H00 A PERFECT DAY 19H45 PAULINA 19H20 NO HOME MOVIE 22H10 GOOD LUCK ALGERIA 21H50 MIDNIGHT SPECIAL 21H40 HIGH-RISE 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H00 MIDNIGHT SPECIAL 13H30 ROYAL ORCHESTRA 13H45 bébé NO LAND’S SONG 16H40 SAINT AMOUR 16H10 GOOD LUCK ALGERIA 15H25 FRITZ BAUER 15H35 LE COEUR RÉGULIER 18H00 LA VACHE 17H30 LES INNOCENTES 17H45 PASSION D’AUGUSTINE 19H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H40 NOUVELLES DE MARS 19H50 FRITZ BAUER 21H15 THE REVENANT 21H50 ROOM 21H40 THE ASSASSIN 22H00 A PERFECT DAY 11H50 PAULINA 10H40 IN JACKSON HEIGHTS 11H30 NO HOME MOVIE 14H00 LES ARDENNES 14H10 bébé TAKLUB 13H45 UN MONSTRE À MILLE... 15H55 GOOD LUCK ALGERIA 16H10 MIMI & LISA 15H20 JE NE REGRETTE RIEN... 17H45 LES INNOCENTES 17H15 MIDNIGHT SPECIAL 17H30 EVA NE DORT PAS 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 19H30 ROOM 19H20 HIGH-RISE 22H00 A PERFECT DAY 21H50 PAULINA 21H40 VOLTA À TERRA 11H30 THE REVENANT 11H50 MUSTANG 11H20 PASSION D’AUGUSTINE 12H00 FRITZ BAUER 14H40 LA VACHE 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 NOUVELLES DE MARS 14H20 SAINT AMOUR 16H40 DÉLICES DE TOKYO 15H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H40 CHALA, UNE ENFANCE… 16H30 PETITE PLANÈTE VERTE 17H55 NOUS TROIS OU RIEN 17H50 ROYAL ORCHESTRA 17H40 MERCI PATRON ! 19H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 THE ASSASSIN 19H30 FRITZ BAUER 21H10 A PERFECT DAY 21H50 ROOM 22H00 NO LAND’S SONG 21H40 MIDNIGHT SPECIAL T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 15H40 DEMAIN 15H45 VIVRE DANS LA PEUR 15H30 UN MONSTRE À MILLE... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 13 11H40 A PERFECT DAY 12H00 LA SOCIOLOGUE... 11H30 TAKLUB 4€ 13H50 GOOD LUCK ALGERIA 13H40 PAULINA 13H30 LES ARDENNES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Du 15 au 24 avril, le CREA organise 10 jours d'autodéfense populaire ! Venez au Centre Social Autogéré (58 allées Jean Jaurès) partager des moments conviviaux, cantine populaire, ateliers pour les enfants, échanges de savoirs, scènes ouvertes, concerts, discussions… toutes les infos sur creatoulouse.squat.net 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ LE CHANT DU CYGNE 19H10 MIDNIGHT SPECIAL 21H20 LES ARDENNES SAISON DES FEMMES + rencontre LUN 18 AVR MAR 19 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 16H10 A PERFECT DAY 16H00 LES ARDENNES 15H50 LA SOCIOLOGUE... 18H20 GOOD LUCK ALGERIA 17H55 PAULINA 17H30 ROOM 20H10 VOLTA À TERRA 20H00 TAKLUB 19H50 LES ARDENNES 21H50 HIGH-RISE 22H00 MERCI PATRON ! 21H45 UN MONSTRE À MILLE... 14H10 GOOD LUCK ALGERIA 12H20 NO LAND’S SONG 12H30 FRITZ BAUER 14H00 SAINT AMOUR 16H00 PETITE PLANÈTE VERTE 14H20 LES INNOCENTES 14H40 MUSTANG 16H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H00 LA VACHE 16H30 ROYAL ORCHESTRA 16H45 CHALA, UNE ENFANCE… 18H10 ROOM 18H50 GOOD LUCK ALGERIA 18H30 LE COEUR RÉGULIER 19H00 FRITZ BAUER 20H30 THE REVENANT 20H40 A PERFECT DAY 20H50 THE ASSASSIN 21H10 MIDNIGHT SPECIAL T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 17 4€ 13H40 DEMAIN 13H55 PAULINA 13H45 VIVRE DANS LA PEUR 10H50 12H00 14H00 MIMI... MERCI PATRON GOOD LUCK ALGERIA 11H20 13H40 HIGH-RISE MIDNIGHT SPECIAL 11H30 13H30 LES ARDENNES EVA NE DORT PAS 15H50 LES INNOCENTES 16H00 TAKLUB 15H20 VOLTA À TERRA 18H10 LA SOCIOLOGUE... (D) 18H00 LES ARDENNES 17H00 NO HOME MOVIE (D) 19H50 GOOD LUCK ALGERIA 20H00 PAULINA 19H15 (D) VIVRE DANS LA PEUR 21H40 A PERFECT DAY 22H00 UN MONSTRE À MILLE... 21H20 ROOM 12H00 THE ASSASSIN 12H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 11H50 LE COEUR RÉGULIER 11H40 MIDNIGHT SPECIAL 14H10 GOOD LUCK ALGERIA 14H20 THE REVENANT 14H00 FRITZ BAUER 13H50 MERCI PATRON ! 16H00 LA VACHE 17H30 PETITE PLANÈTE VERTE 16H10 PASSION D’AUGUSTINE 15H40 CHALA, UNE ENFANCE… 17H50 GOOD LUCK ALGERIA 18H30 ROOM 18H10 NO LAND’S SONG 17H50 DEMAIN 19H40 A PERFECT DAY 21H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H00 ROYAL ORCHESTRA 20H10 SAINT AMOUR 21H50 THE ASSASSIN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE DIM 11H45 GOOD LUCK ALGERIA 11H30 MIDNIGHT SPECIAL 10H45 11H50 MIMI & LISA EVA NE... 11H50 GOOD LUCK ALGERIA 11H20 PAULINA 10H50 12H00 (D) MIMI & LISA VOLTA... 13H50 16H00 A PERFECT DAY GOOD LUCK ALGERIA 13H30 (D) 15H45 JE NE REGRETTE RIEN... LES INNOCENTES 13H40 15H40 TAKLUB LES ARDENNES 17H50 DEMAIN 18H00 HIGH-RISE 17H40 ROOM 20H15 21H50 UN MONSTRE À MILLE... MIDNIGHT SPECIAL 20H30 Université Populaire LES SENTINELLES + rencontre 20H00 22H00 EVA NE DORT PAS LES ARDENNES 11H00 PETITE PLANÈTE VERTE 11H30 DEMAIN 12H00 LES INNOCENTES 11H40 PASSION D’AUGUSTINE 12H00 ROOM 14H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H10 CHALA, UNE ENFANCE… 13H45 FRITZ BAUER 16H45 19H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE GOOD LUCK ALGERIA 17H50 19H40 LA VACHE THE ASSASSIN 18H15 20H30 LE COEUR RÉGULIER NO LAND’S SONG 17H50 19H50 NOUVELLES DE MARS (D) FRITZ BAUER 4€ 10H00 Petit déjeuner LIBERTÉ, ÉGALITÉ… 10H00 Petit déjeuner MÉDECIN DE CAMPAGNE 10H30 AU PIED DU MUR 10H15 DEMAIN 4€ 4€ 4€ 4€ 14H30 A PERFECT DAY 16H00 GOOD LUCK ALGERIA 16H20 ROYAL ORCHESTRA (D) 15H50 SAINT AMOUR 22H00 FRITZ BAUER 22H10 NOUVELLES DE MARS 21H00 THE REVENANT (D) 21H40 A PERFECT DAY 22H15 MERCI PATRON ! 21H50 MIDNIGHT SPECIAL Le 1er mai à Tournefeuille, les jardins familiaux organisent comme chaque année la bourse d'échange de plantes. L'occasion de troquer gratuitement plantes et boutures et de visiter ce très beau projet populaire. Les jardiniers participent aussi activement à l'Agenda 21 de Tournefeuille www.jardiniersdetournefeuille.org AVR JEU 21 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 20 4€ 13H40 SAISON DES FEMMES 14H20 D’UNE PIERRE DEUX… 14H10 PAULINA 16H00 GOOD LUCK ALGERIA 16H10 MIMI & LISA 16H20 TAKLUB 17H50 MERCI PATRON ! 17H15 A PERFECT DAY 18H20 EVA NE DORT PAS 19H40 SAISON DES FEMMES 19H30 D’UNE PIERRE DEUX… 20H15 LES ARDENNES 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H15 PAULINA 22H10 UN MONSTRE À MILLE... 11H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 11H50 SAISON DES FEMMES 12H00 NO LAND’S SONG 11H40 MIDNIGHT SPECIAL 14H10 SAISON DES FEMMES 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 14H15 PASSION D’AUGUSTINE 13H50 FRITZ BAUER 16H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H50 LA VACHE 16H15 PETITE PLANÈTE VERTE 16H00 CHALA, UNE ENFANCE… 18H40 LES INNOCENTES 17H40 SAINT AMOUR 17H15 LE COEUR RÉGULIER 18H10 FRITZ BAUER 20H50 SAISON DES FEMMES 19H45 GOOD LUCK ALGERIA 19H30 THE ASSASSIN 20H10 VOLTA A TERRA 21H30 ROOM 21H40 MERCI PATRON ! 21H45 A PERFECT DAY T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H20 LES INNOCENTES 12H00 HIGH-RISE 10H45 KAGEMUSHA 11H50 SAISON DES FEMMES 11H30 A PERFECT DAY 12H00 EVA NE DORT PAS 14H10 DEMAIN 13H40 LES INNOCENTES 13H50 LES ARDENNES 16H30 MIMI & LISA 16H00 PAULINA 15H45 UN MONSTRE À MILLE... 17H40 SAISON DES FEMMES 18H05 D’UNE PIERRE DEUX… 17H20 TAKLUB 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 MIDNIGHT SPECIAL 19H20 RAN 21H50 ROOM 22H10 MERCI PATRON ! 22H00 HIGH-RISE 11H30 SAISON DES FEMMES 12H00 A PERFECT DAY 11H40 DÉLICES DE TOKYO 11H40 THE ASSASSIN 13H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H30 CHALA, UNE ENFANCE… 13H50 LE COEUR RÉGULIER 13H40 VOLTA A TERRA 15H50 ROOM 16H50 PETITE PLANÈTE VERTE 16H00 FRITZ BAUER 15H30 GOOD LUCK ALGERIA 18H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H50 LA VACHE 18H05 PASSION D’AUGUSTINE 17H20 LES INNOCENTES 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 SAISON DES FEMMES 20H10 MERCI PATRON ! 19H30 FRITZ BAUER 21H50 SAINT AMOUR 22H10 NO LAND’S SONG 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H40 THE ASSASSIN 4€ 4€ 4€ 23 AVR DIM 24 AVR LUN 25 AVR MAR 26 AVR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 17H45 GOOD LUCK ALGERIA 18H00 TAKLUB 17H20 EVA NE DORT PAS 19H40 SAISON DES FEMMES 20H00 D’UNE PIERRE DEUX… 19H10 PAULINA 22H00 A PERFECT DAY 21H45 LES ARDENNES 21H15 HIGH-RISE 11H30 DEMAIN 12H00 MUSTANG 11H50 MERCI PATRON ! 11H40 LES INNOCENTES 4€ 14H00 bébé SAISON DES FEMMES 14H10 LA VACHE 13H40 THE ASSASSIN 13H50 FRITZ BAUER 16H20 PETITE PLANÈTE VERTE 16H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H50 PASSION D’AUGUSTINE 16H00 CHALA, UNE ENFANCE… 17H20 ROOM 18H20 GOOD LUCK ALGERIA 17H50 MIDNIGHT SPECIAL 18H10 VOLTA A TERRA 19H40 SAISON DES FEMMES 20H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H00 NO LAND’S SONG 19H50 SAINT AMOUR 22H00 A PERFECT DAY 22H10 GOOD LUCK ALGERIA 21H50 LE COEUR RÉGULIER 21H50 FRITZ BAUER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 16H30 MIMI & LISA 16H10 MERCI PATRON ! 11H40 ROOM 12H20 MERCI PATRON ! 11H45 LES ARDENNES 14H00 SAISON DES FEMMES 14H10 TAKLUB 13H40 HIGH-RISE 16H20 MIMI & LISA 16H10 D’UNE PIERRE DEUX… 16H00 RAN 17H30 DEMAIN 18H00 A PERFECT DAY 18H40 EVA NE DORT PAS 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 20H15 D’UNE PIERRE DEUX… 20H30 UN MONSTRE À MILLE... 21H50 SAISON DES FEMMES 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 22H10 PAULINA 12H00 SAINT AMOUR 12H10 GOOD LUCK ALGERIA 11H30 PASSION D’AUGUSTINE 00H00 FRITZ BAUER 4€ 14H20 SAISON DES FEMMES 14H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 13H40 MERCI PATRON ! 13H50 LES INNOCENTES 16H40 PETITE PLANÈTE VERTE 16H00 LA VACHE 15H20 CHALA, UNE ENFANCE… 16H00 DÉLICES DE TOKYO 17H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 17H50 GOOD LUCK ALGERIA 17H30 NO LAND’S SONG 18H10 NOUS TROIS OU RIEN 19H45 SAISON DES FEMMES 19H40 A PERFECT DAY 19H20 FRITZ BAUER 20H10 THE ASSASSIN 22H00 ROOM 21H50 SAISON DES FEMMES 21H30 MIDNIGHT SPECIAL 22H10 VOLTA A TERRA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 22 4€ 14H10 SAISON DES FEMMES 13H50 ROOM 14H00 KAGEMUSHA 11H15 MIDNIGHT SPECIAL 10H30 11H40 MIMI & LISA TAKLUB 10H50 IN JACKSON HEIGHTS 13H30 D’UNE PIERRE DEUX… 13H40 A PERFECT DAY 14H20 EVA NE DORT PAS 15H20 SAISON DES FEMMES 15H50 PAULINA 16H10 HIGH-RISE 17H40 GOOD LUCK ALGERIA 17H55 D’UNE PIERRE DEUX… 18H30 UN MONSTRE À MILLE... 19H30 SAISON DES FEMMES 19H40 MERCI PATRON ! 20H05 LES ARDENNES 21H50 DEMAIN 21H30 Dernière Zéance DON’T GROW UP 22H00 PAULINA 10H00 DEMAIN 10H10 CHALA, UNE ENFANCE… 10H20 AU PIED DU MUR 10H30 12H00 PETITE PLANÈTE FRITZ... 4€ 12H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 12H20 GOOD LUCK ALGERIA 12H15 LE COEUR RÉGULIER 13H40 MERCI PATRON ! 14H30 SAISON DES FEMMES 14H10 ROOM 14H40 PASSION D’AUGUSTINE 15H20 MUSTANG 17H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H30 LA VACHE 16H45 SAINT AMOUR 17H20 VOLTA A TERRA 19H10 A PERFECT DAY 18H30 SAISON DES FEMMES 18H50 NO LAND’S SONG 19H00 FRITZ BAUER 21H20 GOOD LUCK ALGERIA 20H50 SAISON DES FEMMES 20H40 MIDNIGHT SPECIAL 21H10 THE ASSASSIN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE VEN 11H50 MIDNIGHT SPECIAL 11H40 PAULINA 12H20 UN MONSTRE À MILLE... 11H20 SAISON DES FEMMES 12H30 TAKLUB 12H00 EVA NE DORT PAS 13H40 DEMAIN 14H30 LES INNOCENTES 13H50 UN MONSTRE À MILLE... 16H00 D’UNE PIERRE DEUX… 15H30 MIMI & LISA 17H50 SAISON DES FEMMES 16H50 A PERFECT DAY 16H40 KAGEMUSHA 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 19H10 ROOM 20H00 PAULINA 22H00 MIDNIGHT SPECIAL 21H30 HIGH-RISE 22H10 LES ARDENNES 12H10 GOOD LUCK ALGERIA 11H40 MÉDECIN DE CAMPAGNE 11H30 LE COEUR RÉGULIER 11H20 ROOM 14H10 SAISON DES FEMMES 13H50 LA VACHE 14H00 MIDNIGHT SPECIAL 13H40 VOLTA A TERRA 16H30 PETITE PLANÈTE VERTE 15H45 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H10 PASSION D’AUGUSTINE 15H20 CHALA, UNE ENFANCE… 17H25 A PERFECT DAY 17H50 SAISON DES FEMMES 18H15 FRITZ BAUER 17H30 LES INNOCENTES 19H30 SAISON DES FEMMES 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 20H20 MERCI PATRON ! 19H40 THE ASSASSIN 21H50 ROOM 22H00 SAINT AMOUR 22H00 FRITZ BAUER 21H40 NO LAND’S SONG T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Les 13/14/15 mai, c'est le Festival Le vent se lève à l'espace Job : 3 jours d'éducation populaire politique ! Puis à Utopia Tournefeuille : le 20 mai, conférence gesticulée Le travail est un sport collectif, comment lutter contre la souffrance au travail… Le 6 juin, conférence populaire sur la place des jeunes dans la démocratie. 11H20 DEMAIN 10H30 MIMI & LISA 11H30 RAN 15H30 SAISON DES FEMMES 16H20 PAULINA 16H30 EVA NE DORT PAS (D) 17H50 GOOD LUCK ALGERIA 18H30 D’UNE PIERRE DEUX… 18H20 (D) UN MONSTRE À MILLE... 19H40 21H50 A PERFECT DAY (D) SAISON DES FEMMES 20H30 ARE VAH ! + rencontre 20H00 22H00 TAKLUB LES ARDENNES 16H00 LA VACHE 16H45 PETITE PLANÈTE VERTE 16H20 NO LAND’S SONG 16H10 THE ASSASSIN 17H50 SAISON DES FEMMES 17H40 CHALA, UNE ENFANCE… 18H10 MERCI PATRON ! 18H20 LE COEUR RÉGULIER 20H10 GOOD LUCK ALGERIA 19H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 20H00 FRITZ BAUER 20H30 VOLTA A TERRA 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 13H45 bébé D’UNE PIERRE DEUX… 11H40 14H00 HIGH-RISE ROOM 14H15 MIDNIGHT SPECIAL 4€ 11H40 NOUS TROIS OU RIEN 12H20 A PERFECT DAY 12H10 FRITZ BAUER 12H00 SAINT AMOUR 13H40 SAISON DES FEMMES 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H20 PASSION D’AUGUSTINE 14H10 GOOD LUCK ALGERIA 22H00 SAISON DES FEMMES 21H50 ROOM 22H05 MIDNIGHT SPECIAL 22H10 THE ASSASSIN (D) Le 21 mai à 14h, les citoyens du monde entier, dans une cinquantaine de pays et une vingtaine de villes françaises, marcheront contre Monsanto et consorts. Rendez-vous place du Capitole et mobilisons-nous contre le projet d'agriculture intensive, génétiquement modifiée et dépendante des pesticides ! AVR VEN 29 AVR SAM 30 AVR DIM 1 er MAI T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 28 21H45 SAISON DES FEMMES 22H10 PAULINA 22H00 HIGH-RISE 12H00 DÉLICES DE TOKYO 11H50 LES INNOCENTES 11H40 FRITZ BAUER 11H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H20 SAISON DES FEMMES 14H10 MAGGIE A UN PLAN 13H50 MERCI PATRON ! 13H40 CHALA, UNE ENFANCE… 16H45 PETITE PLANÈTE VERTE 16H20 MÉDECIN DE CAMPAGNE 15H40 PASSION D’AUGUSTINE 15H50 VOLTA A TERRA 17H50 LA VACHE 18H20 GOOD LUCK ALGERIA 17H40 FRITZ BAUER 17H30 SAINT AMOUR 19H40 SAISON DES FEMMES 20H15 MAGGIE A UN PLAN 19H50 NO LAND’S SONG 19H30 ROOM 22H00 A PERFECT DAY 22H15 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 MIDNIGHT SPECIAL 21H50 SAISON DES FEMMES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU 19H50 MAGGIE A UN PLAN 20H20 DÉGRADÉ 19H40 MOBILE ÉTOILE 11H20 DEMAIN 12H20 MERCI PATRON ! 10H40 KAGEMUSHA 13H40 SAISON DES FEMMES 14H10 ROOM 14H00 MOBILE ÉTOILE 16H00 MAGGIE A UN PLAN 16H30 MIMI & LISA 16H20 TAKLUB 18H00 SAISON DES FEMMES 17H40 PAULINA 18H20 DÉGRADÉ 20H20 GOOD LUCK ALGERIA 19H45 D’UNE PIERRE DEUX… 20H05 LES ARDENNES 22H10 MAGGIE A UN PLAN 21H30 MIDNIGHT SPECIAL 22H00 DÉGRADÉ 11H30 MIDNIGHT SPECIAL 12H00 NO LAND’S SONG 12H10 PASSION D’AUGUSTINE 12H20 SAISON DES FEMMES 13H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 14H20 FRITZ BAUER 14H45 MAGGIE A UN PLAN 15H50 LA VACHE 15H50 SAISON DES FEMMES 16H30 CHALA, UNE ENFANCE… 16H50 PETITE PLANÈTE VERTE 17H40 A PERFECT DAY 18H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H40 VOLTA A TERRA 17H50 LES INNOCENTES 19H50 SAISON DES FEMMES 20H10 MAGGIE A UN PLAN 20H20 FRITZ BAUER 20H00 GOOD LUCK ALGERIA 22H00 ROOM 22H10 SAINT AMOUR 22H20 MERCI PATRON ! 21H50 LE COEUR RÉGULIER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE AVR 18H00 GOOD LUCK ALGERIA 18H30 D’UNE PIERRE DEUX… 17H45 LES ARDENNES 11H15 MIDNIGHT SPECIAL 12H30 DÉGRADÉ 11H50 TAKLUB 13H30 MAGGIE A UN PLAN 14H30 D’UNE PIERRE DEUX… 13H50 RAN 15H30 DEMAIN 16H20 MERCI PATRON ! 16H30 MIMI & LISA 17H55 SAISON DES FEMMES 18H15 DÉGRADÉ 17H35 PAULINA 20H15 MAGGIE A UN PLAN 20H00 D’UNE PIERRE DEUX… 19H40 MOBILE ÉTOILE 22H10 GOOD LUCK ALGERIA 21H45 ROOM 22H00 LES ARDENNES 11H30 SAISON DES FEMMES 12H00 MUSTANG 11H50 FRITZ BAUER 12H10 GOOD LUCK ALGERIA 13H50 A PERFECT DAY 14H05 MAGGIE A UN PLAN 14H00 LE COEUR RÉGULIER 14H10 ROOM 16H00 GOOD LUCK ALGERIA 16H05 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H20 NO LAND’S SONG 16H30 PETITE PLANÈTE VERTE 17H50 SAISON DES FEMMES 18H05 LA VACHE 18H10 MERCI PATRON ! 17H30 CHALA, UNE ENFANCE… 20H10 MAGGIE A UN PLAN 20H00 MÉDECIN DE CAMPAGNE 19H50 VOLTA A TERRA 19H40 MIDNIGHT SPECIAL 22H10 MAGGIE A UN PLAN 22H00 SAISON DES FEMMES 21H30 PASSION D’AUGUSTINE 21H50 FRITZ BAUER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 27 4€ 15H40 DEMAIN 16H15 MIDNIGHT SPECIAL 15H50 TAKLUB 11H30 SAISON DES FEMMES 11H50 DÉGRADÉ 12H00 LES ARDENNES 13H50 MAGGIE A UN PLAN 13H40 MERCI PATRON ! 14H00 TAKLUB 15H45 LES INNOCENTES 15H30 ROOM 16H00 MIMI & LISA 18H00 GOOD LUCK ALGERIA 17H50 D’UNE PIERRE DEUX… 17H10 MOBILE ÉTOILE 19H55 MAGGIE A UN PLAN 19H40 SAISON DES FEMMES 19H30 DÉGRADÉ 21H50 MIDNIGHT SPECIAL 22H00 HIGH-RISE 21H15 PAULINA 12H00 SAISON DES FEMMES 11H50 LES INNOCENTES 12H15 MERCI PATRON ! 12H10 LE COEUR RÉGULIER 14H30 MÉDECIN DE CAMPAGNE 14H00 MAGGIE A UN PLAN 14H10 VOLTA A TERRA 14H40 CHALA, UNE ENFANCE… 16H40 PETITE PLANÈTE VERTE 16H00 DÉLICES DE TOKYO (D) 15H50 PASSION D’AUGUSTINE 17H40 GOOD LUCK ALGERIA 18H20 LA VACHE 17H50 FRITZ BAUER 16H50 NOUS TROIS OU RIEN (D) 19H40 SAISON DES FEMMES 20H10 MAGGIE A UN PLAN 19H50 SAINT AMOUR 19H00 A PERFECT DAY 22H00 ROOM 22H10 MAGGIE A UN PLAN 21H50 NO LAND’S SONG 21H15 MIDNIGHT SPECIAL T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H50 13H40 MERCI PATRON ! MAGGIE A UN PLAN 11H00 12H10 13H55 MIMI... D’UNE PIERRE... SAISON DES FEMMES 11H20 14H05 RAN DÉGRADÉ 11H20 LES INNOCENTES (D) 10H30 (D) 11H40 MIMI & LISA LA SAISON... 10H45 (D) IN JACKSON HEIGHTS 13H40 GOOD LUCK ALGERIA 14H00 DÉGRADÉ 14H15 LES ARDENNES 15H30 DEMAIN 15H45 D’UNE PIERRE DEUX… 16H10 MOBILE ÉTOILE 17H50 MAGGIE A UN PLAN 17H30 SAISON DES FEMMES 18H30 DÉGRADÉ 19H45 MIDNIGHT SPECIAL 19H50 PAULINA 20H15 KAGEMUSHA 22H00 MAGGIE A UN PLAN 21H50 HIGH-RISE 10H10 DEMAIN 10H00 CHALA, UNE ENFANCE… 10H20 AU PIED DU MUR (D) 11H00 PETITE PLANÈTE (D) 12H30 SAINT AMOUR 12H10 LES INNOCENTES 12H20 FRITZ BAUER 12H00 PASSION D’AUGUSTINE 14H30 SAISON DES FEMMES 14H20 MAGGIE A UN PLAN 14H40 NO LAND’S SONG 14H10 MUSTANG (D) 16H50 LA VACHE 16H20 A PERFECT DAY 16H30 FRITZ BAUER 16H10 LE COEUR RÉGULIER 18H50 MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H30 MAGGIE A UN PLAN 18H40 MERCI PATRON ! 18H20 MIDNIGHT SPECIAL 20H50 GOOD LUCK ALGERIA 20H30 SAISON DES FEMMES 20H20 VOLTA A TERRA 20H30 ROOM 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ MAI MAR 3 MAI T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 2 4€ 14H15 D’UNE PIERRE DEUX… 14H00 GOOD LUCK ALGERIA 13H45 DÉGRADÉ 16H00 SAISON DES FEMMES 15H50 PAULINA 15H30 RAN (D) 18H20 DEMAIN (D) 18H00 D’UNE PIERRE DEUX… 18H10 MOBILE ÉTOILE 20H45 MAGGIE A UN PLAN 20H00 Cinéphil’o 11H50 LA VACHE 12H10 GOOD LUCK ALGERIA 11H40 (D) PASSION D’AUGUSTINE 12H00 ROOM 4€ 14H00 SAISON DES FEMMES 14H10 bébé MAGGIE A UN PLAN 13h50 (D) LE COEUR RÉGULIER 14H30 MIDNIGHT SPECIAL 16H20 VOLTA A TERRA 16H10 MÉDECIN DE CAMPAGNE 16H00 FRITZ BAUER 16H50 MERCI PATRON ! 18H00 GOOD LUCK ALGERIA 18H20 LES INNOCENTES (D) 18H10 SAINT AMOUR 18H40 NO LAND’S SONG (D) 20H00 MAGGIE A UN PLAN 20H30 SAISON DES FEMMES 20H15 A PERFECT DAY 20h40 (D) CHALA, UNE ENFANCE T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE LUN 12H20 MAGGIE A UN PLAN 11H40 MIDNIGHT SPECIAL (D) 11H50 LES ARDENNES 12H00 D’UNE PIERRE DEUX… 11H40 HIGH-RISE (D) 11H50 MOBILE ÉTOILE 13H45 SAISON DES FEMMES 14H00 bébé DÉGRADÉ 14H15 KAGEMUSHA (D) 16H05 MAGGIE A UN PLAN 15H45 PAULINA (D) 18H00 MERCI PATRON ! (D) 17H50 ROOM (D) 17H40 TAKLUB (D) 19H50 SAISON DES FEMMES 20H10 (D) GOOD LUCK ALGERIA 19H40 D’UNE PIERRE DEUX… 17H40 (D) MÉDECIN DE CAMPAGNE 18H00 VOLTA A TERRA (D) 17H50 SAINT AMOUR (D) 17H10 ROOM (D) 20H00 4€ 4€ 15H30 MAGGIE A UN PLAN 15H40 SAISON DES FEMMES 16H00 LA VACHE (D) 15H00 A PERFECT DAY (D) TAKE SHELTER + rencontre 20H30 DÉGRADÉ DEMAIN + rencontre 19H40 SAISON DES FEMMES 19H50 FRITZ BAUER (D) 19H30 MAGGIE A UN PLAN 22H10 MAGGIE A UN PLAN 22H00 DÉGRADÉ 21H30 LES ARDENNES (D) 22H00 MIDNIGHT SPECIAL (D) 21H50 MERCI PATRON ! (D) 21H30 (D) GOOD LUCK ALGERIA Mardi 10 mai à 20h30 à Toulouse, projection unique suivie d’une rencontre avec le réalisateur, organisée avec l’Université Populaire de Toulouse (achetez vos places à partir du 27 avril). ONCLE BERNARD, l’anti leçon d’économie Richard Brouillette Documentaire Québec 2015 1h19 Oncle Bernard, c’était l’incomparable Bernard Maris, un des regrettés chroniqueurs de Charlie Hebdo abattus comme Charb, Cabu, Wolinsky, Tignous, Honoré, un sinistre 7 janvier. Bernard Maris c’était l’économiste de la bande, qui tentait de rendre moins opaque une science souvent confisquée par des experts qui voulaient la rendre incompréhensible aux béotiens. Un homme à la gouaille impressionnante, à l’accent du Sud-Ouest très marqué, exécutant les pompeux cornichons de la finance à coup de formules fleuries et assassines. Il était truffé de contradictions : proche d’ATTAC, des Verts, il défendait l’importance de la gratuité, du don et du contre don, tout en acceptant en 2011 un poste de membre au conseil général de la Banque de France. Il était homme de gauche mais s’était pris d’amitié pour l’incontrôlable Michel Houellebecq à qui il avait consacré un livre. Il avait voté le traité de Maastricht, tout en disant plus tard qu’il fallait sortir de la zone euro. Un mec parfois agaçant, imprévisible, qui fascinait et énervait. En 2000, le cinéaste québécois Richard Brouillette l’avait interviewé pour un film qu’il finira bien plus tard, en 2008, L’Encerclement, fascinant documentaire qui défendait des visions alternatives de l’économie (disponible en Vidéo en Poche). La disparition de Bernard Maris rendait important d’extraire cette leçon ludique et jubilatoire d’économie à la portée de tous. En 2000, Bernard Maris porte joliment la cinquantaine et à Charlie Hebdo, Siné sème encore sa zone à la rédaction. Malgré le dispositif volontairement austère (le film est tourné en pellicule 16 mm noir et blanc, et Brouillette intègre même les changements de bobines tout en laissant tourner le son) destiné à laisser totalement la place à la parole libératoire de Oncle Bernard, on est subjugué par le fait que cette pensée d’il y a quinze ans n’a pas pris une ride au regard des événements actuels. Oncle Bernard dénonce pêlemêle la collusion des trois strates des économistes (les savants, les experts et les journalistes), l’opacité organisée au niveau international pour empêcher les Etats de jouer leur rôle régulateur, l’incertitude absolue constitutive de l’économie capitaliste, la nécessité pour le capitalisme de détruire tout ce qui est collectif et par là-même l’environnement, les batailles stupides de statistiques pour masquer le réel aux yeux de la population, le critère absurde de la croissance… Il démonte le dogme de la main invisible du marché, et a quelques mots peu amènes pour les cadres (pardon pour ceux qui nous liront). Tout cela est, malgré le dispositif aride, extraordinairement vivifiant… Et on a un petit coup de blues en entendant Maris engueuler Luz qui fout le bordel pendant l’interview ou lors d’un bref échange avec Cabu mort de rire, parce que Bernard Maris s’apprête à partir dîner avec Line Renaud… C’est sûr que ces gaillards n’auraient que moyennement goûté l’hommage des dictateurs et de Johnny Hallyday. En tout cas merci à notre réalisateur du pays des caribous d’avoir ressuscité avec ce beau film cet économiste irrévérencieux qui nous manque tant. J'AIME REGARDER LES FILLES… Six années déjà que le lycée Urbain Vitry (ex Lycée Bayard) occupe nos murs. Le projet initié par plusieurs professeurs a pour visée de permettre aux élèves de mieux maîtriser la rédaction de textes et d'analyser des œuvres artistiques autres que littéraires. Se mêlent donc lors des ateliers d'écritures plaisir et travail. Cette année, les trois films choisis s'intéressent à la place des femmes dans la société. Trois personnages venus d'horizons différents mais animés par un même souffle d'exister et de s'affirmer. Vous trouverez ci dessous, trois critiques élaborées par des élèves pleinement motivés par ce projet. Marthe sort de l'ordinaire, cette rencontre va lui apprendre à faire des choix elle-même et c'est aussi grâce à Marthe que la troisième rencontre se produira. La troisième et dernière rencontre se fera avec Virginie, jeune serveuse humiliée par sa patronne. Lulu se voit dans ce troisième personnage, elle se voit à son âge. Elle finit par la délivrer de sa patronne et lui montrer l'importance de la vie comme lui ont montré les autres rencontres qu'elle a faites juste avant. Les rencontres que Lulu fait au fil du temps dévoilent la vraie Lulu, faisant écho au titre Lulu femme nue. FATIMA de Philippe faucon VIOLETTE de Martin Provost L'affamée « Ma mère ne m'a jamais donné la main ». Phrase singulière pour une femme singulière, dans ses relations amoureuses et ses choix de vie : du marché noir à l'écriture, d'hommes en femmes… Un plan très court nous montre sa mère en robe de mariée. Elle est enceinte et frappe avec haine sur son ventre. Cela nous fait comprendre que Violette était une enfant non désirée et nous éclaire sur la relation, complexe, qu'elle entretient avec sa mère. Violette est un film au rythme très lent, découpé en chapitres qui nous parlent du parcours de l'écrivaine Violette Leduc. On peut s'interroger sur cette lenteur qui peine à nous faire rentrer dans l'histoire mais qui, peut-être, reflète l’absence de « but ». Elle nous fait vivre l'indécision de Violette, ses failles, son mal-être… Sa rencontre avec Maurice Saxe, qui l'oblige à exorciser son mal-être par l'écriture mais surtout celle, décisive, avec Simone de Beauvoir, qui voit en elle une grande écrivaine, vont la faire entrer en écriture. Ce film évoque la difficulté d'être une femme dans les années 1945-1965, et nous rappelle les grandes batailles de l’émancipation féminine dans la seconde moitié du xxe siècle : la question de l'avortement, le droit de disposer de son corps, l'émancipation financière et sexuelle des femmes. Finalement, l'histoire individuelle de Violette rejoint l'Histoire. LULU FEMME NUE de Solveig Anspach Lulu, la dévoilée, la révélée ? « Dis-donc j'ai raté le train, je ne sais pas comment je me suis débrouillée… » Lulu, femme dans la quarantaine, mariée et mère de trois enfants, loupe son train après un entretien d’embauche catastrophique. Elle appelle sa fille pour le lui dire. Elle décide de prendre des vacances. Le film porte l'attention sur la liberté de vivre, mais aussi sur les rencontres. Ce film montre que la vie de Lulu est un stéréotype du métier de mère et de femme, sans rencontres, sans aventure, sans travail et très ennuyeuse. Ce qui pousse Lulu à quitter sa famille pour pouvoir réfléchir à sa vie et à la vie qu'elle aurait pu avoir. Les rencontres qu'elle fait marquent la puissance de ce film, permettent de lui faire changer sa perception de la vie et de lui ouvrir les yeux sur la vie qu’elle mène. La rencontre de Charles est la plus importante à mes yeux, elle permet à Lulu de s'ouvrir sur un nouvel amour et cette première rencontre va la relancer… La deuxième rencontre de Lulu avec La dévouée « Elles ont toutes besoin d'une Fatima » C'est la chronique sociale d'une réalité, celle qui « s'abat » sur des femmes qui habitent dans l'environnement parfois rude des cités. Fatima , « maghrébine », la quarantaine, femme voilée, élève seule ses deux filles, Souad âgée de 15 ans ainsi que Nesrine, 18 ans. C'est le portrait tendre et non dénué d'humour d'une femme prête à tout sacrifier pour ses filles. Elle enchaîne les heures de ménage, s'épuisant physiquement mais aussi moralement. Ses employeurs mais aussi sa fille cadette la dénigrent mais cela lui importe peu. En effet, l'essentiel, pour Fatima, est d'assurer l'avenir de ses filles. Elle sacrifie sa vie de femme pour son travail… Elle sacrifie ses bijoux en or pour financer les études de médecine de sa fille aînée Nesrine à l'opposé de Souad, la cadette, adolescente en révolte qui fuit le travail et les responsabilités. Dans ce film tout en finesse et en délicatesse, le rôle de Souad, l'adolescente en révolte, est pourtant surjoué par la jeune actrice, ce qui rend son interprétation peu réaliste. A l'inverse, Nesrine, la fille aînée irréprochable mais aussi fille modèle voire très moderne et qui s'oppose pourtant au père lorsqu'il est question de l'émancipation des femmes, est formidablement bien interprétée dans son combat sur elle-même pour bénéficier de l'ascension sociale (privation des plaisirs estudiantins et de l'amour). Ainsi, le réalisateur choisit des plans fixes pour filmer les émotions de ses acteurs : colère, tristesse ou joie éclatent sur l'écran. Il n'y a aucun plan large, tout est filmé au plus près d'une réalité sociale qui frôle le documentaire : Il s'agit de montrer les difficultés de vie d'une population mais aussi le racisme dont elle peut être victime au quotidien. FRITZ BAUER, UN HÉROS ALLEMAND Lars KRAUME Allemagne 2015 1h46 VOSTF avec Burghart Klaussner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg, Jörg Schüttauf, Sebastian Blomberg… Scénario de Lars Kraume et Olivier Guez 70 ans après la chute du régime nazi, le cinéma allemand n'a pas fini d'explorer les zones d'ombre de cette sinistre période. Entreprise pédagogique ô combien louable qui nous donne en plus des films passionnants : tout récemment, Elser, un héros ordinaire d'Oliver Hirschbiegel réhabilitait la mémoire du premier (et unique !) civil à avoir tenté d'assassiner Adolf Hitler en 1939. Quelques mois auparavant, Le Labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli revenait sur les efforts menés au début des années 1960 par les procureurs de Francfort pour porter devant les tribunaux les responsables SS qui avaient « travaillé » au camp d'Auschwitz, efforts largement entravés par une méconnaissance des camps dans l'opinion publique, au diapason de la doctrine du chancelier Adenauer prônant l'oubli au nom de la réconciliation, et par la présence d'anciens fonctionnaires nazis au sein de l'administration judiciaire. Dans Le Labyrinthe du silence, on découvrait fugitivement la figure de Fritz Bauer, Juif allemand devenu procureur au tout début des années 1930, arrêté sous le régime hitlérien, mais qui parvint à fuir vers le Danemark puis la Suède avant de revenir exercer ses fonctions dans la nouvelle Allemagne prétendument débarrassée du nazisme. Fritz Bauer (interprété par un comédien magnifique : Burghart Klaussner, inoubliable pasteur dans Le Ruban blanc de Michael Haneke) est aujourd'hui le personnage central d'un film qui raconte des événements qui se sont déroulés près de dix ans avant ceux relatés dans Le Labyrinthe du silence. Nous sommes en 1952. Le rugueux mais chaleureux Fritz Bauer, magistrat atypique et médiatique, est à la tête d'une escouade de jeunes procureurs dont le but est de tenter de retrouver les anciens responsables nazis, non pas par souci de vengeance mais pour s'assurer de la construction de l'avenir dans une société démocratique. Retrouver les nazis n'est pas très compliqué puisqu'ils sont encore présents à tous les niveaux des administrations, des directions des grandes entreprises, mais ce qui l'est plus est de rassembler des preuves de leur culpabilité dans un contexte où les anciens tenants du pouvoir meurtrier se serrent les coudes. Les enquêtes piétinent, les jeunes substituts se font rudoyer par Fritz Bauer qui ne supporte pas leur manque de zèle… Et puis, cadeau du ciel, arrive une lettre d'un ressortissant allemand en Argentine, indiquant que peut-être s'y trouve Adolf Eichmann, l'horrible concepteur de la solution finale et de toute sa logistique mortifère. Ne faisant plus confiance aux autorités allemandes gangrenées par les complicités nazies, le procureur général Bauer va commettre l'impensable en appelant au secours les services secrets d'Israël, initiative qui s'apparentait clairement, pour la justice allemande, à de la haute trahison. On connait la suite : l'enlèvement et le rapatriement d'Eichmann à Jérusalem pour un procès qui fera date – pour tout savoir et comprendre sur cet épisode essentiel, on vous renvoie à l'extraordinaire film documentaire d'Eyal Sivan et Rony Brauman, Un Spécialiste. Thriller politique et historique palpitant, le film raconte avec brio la quête de justice et le combat du procureur que la raison d'état a tenté d'entraver – en vain heureusement –, au mépris de la mémoire de millions de victimes. Sur un plan apparemment plus anecdotique mais finalement éclairant, le film évoque aussi la question de l'homosexualité : Fritz Bauer était gay, ce qui faillit lui coûter son poste et son enquête… On découvre une Allemagne des années 1950 toujours soumise au terrible Paragraphe 175, édité à l'époque nazie, qui punissait de prison toute personne convaincue de pratiques homosexuelles. On perçoit bien ainsi toutes les ambiguïtés de cette Allemagne post nazie, pas encore totalement prête à son examen de conscience et à un plein exercice de la démocratie. TOURNEFEUILLE 8 films en copies numériques, versions restaurées. « Kurosawa est un prodige de la nature et son œuvre constitue un véritable don au cinéma et à tous ceux qui l’aiment. » (Martin Scorsese) JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE Akira KUROSAWA Japon 1946 1h50 VOSTF Noir & Blanc avec Setsuko Hara, Denjirô Ôkôchi, Eiko Miyoshi, Susumu Fujita... Scénario d’Eijirô Hisaita, Akira Kurosawa et Keiji Matsuzaki INÉDIT EN FRANCE Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire est instauré au Japon, le professeur d’université Yagihara est démis de ses fonctions car jugé trop démocrate par ses pairs. Il est soutenu par un petit groupe d’étudiants progressistes auquel appartiennent Noge et Itokawa. Yukie, la fille du professeur, tombe amoureuse du fougueux Noge qui se lance bientôt corps et âme dans la lutte contre le régime. La jeune fille décide de suivre son grand amour quoi qu’il advienne… Inspiré de deux faits divers bien réels, une fresque sur la résistance de la jeunesse intellectuelle japonaise de l’époque. Et un magnifique portrait de femme moderne, incarnée par l’incandescente Setsuko Hara. VIVRE DANS LA PEUR Akira KUROSAWA Japon 1955 1h43 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Eiko Miyoshi, Minoru Chiaki... Scénario de Shinobu Hashimoto, Fumio Hayasaka, Akira Kurosawa et Hideo Oguni Tokyo, 1955. Le chef de famille Kiichi Nakajima dirige une fabrique de charbon avec ses enfants et petits-enfants. Malgré la prospérité de son entreprise, le vieil homme souhaite la vendre car il est hanté par la peur d’une nouvelle bombe atomique lâchée sur le Japon. Pour échapper à cela, Nakajima est prêt à toutes les concessions financières afin de s’exiler au Brésil avec sa famille. Mais ses enfants ne voient pas cette lubie d’un bon oeil et souhaitent placer leur père sous tutelle… Récit bouleversant d’humanisme sur la déchéance d’un homme hanté par l’horreur atomique. LES BAS-FONDS Akira KUROSAWA Japon 1957 2h17 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Ganjiro Nakamura, Kyoko Kagawa, Bokuzen Hidari, Isuzu Yamada… Scénario d’Akira Kurosawa et Hideo Oguni, d’après la pièce de Maxime Gorki Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se dresse une auberge miteuse tenue par l’avare Rokubei et sa femme Osuji. Une dizaine de personnes vivent dans cette cour des miracles, parmi lesquelles un acteur raté, un ancien samouraï, une prostituée et un voleur. Un jour, un mystérieux pèlerin débarque dans ce lieu de misère. À son contact, les habitants de l’auberge se mettent à rêver et à croire en de jours meilleurs… Après Le Château de l’araignée, Akira Kurosawa se lance dans une nouvelle adaptation, celle des Bas-Fonds, célèbre pièce de théâtre du Russe Maxime Gorki – également adaptée par Jean Renoir en 1936. Transposant l’action dans le Japon de l’ère Edo, période marquée par une grande disparité entre les classes sociales, Kurosawa pose un magnifique regard humaniste et généreux sur la misère des laissés-pour-compte. YOJIMBO Akira KUROSAWA Japon 1961 1h50 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Eijiro Tono, Kamatari Fujiwara, Takashi Shimura... Scénario d’Akira Kurosawa et Ryûzô Kikushima À la fin de l’ère Edo (fin xixe), un samouraï solitaire nommé Sanjuro arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales, menées d’un côté par le bouilleur de saké Tokuemon, de l’autre par le courtier en soie Tazaemon. Pendant que les deux bandes s’entre-tuent pour régner sur les lieux, les villageois terrorisés n’osent plus sortir. Lorsque Sanjuro découvre la situation, il décide de mener en bateau les deux clans rivaux en travaillant alternativement pour l’un et l’autre… Divertissement historique de haut vol, Yojimbo restera le plus grand succès de Kurosawa au Japon et inspirera directement Sergio Leone et son Pour une poignée de dollars. RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA Acte 2 ENTRE LE CIEL ET L’ENFER Akira KUROSAWA Japon 1963 2h23 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Kyoko Kagawa, Tatsuya Mihashi, Tatsuya Nakadai... Scénario d’Eijiro Hisaita, Ryozo Kukishima, Akira Kurosawa et Hideo Oguni, d’après le roman d’Ed McBain Actionnaire d’une grande fabrique de chaussures, Kingo Gondo décide de rassembler tous ses biens dans le but de racheter les actions nécessaires pour devenir majoritaire. C’est alors qu’on lui apprend qu’on a enlevé son fils et qu’une rançon est exigée. Un second coup de théâtre ne tarde pas à survenir… Le film est scindé en deux parties. D’abord, un huis clos dans la maison de l’industriel, sur les hauteurs de la ville, tendu par un dilemme moral. Kurosawa fouille au plus profond des angoisses, menant une réflexion sur le sens du sacrifice. Puis la traque du criminel. Kurosawa fait alors descendre le spectateur dans la ville, la vraie, les quartiers déshérités, moites… laissant se déployer le film policier. Une réflexion sur la morale et le capitalisme à la beauté plastique époustouflante, à la mise en scène virtuose. DODES’KA-DEN Akira KUROSAWA Japon 1970 2h24 VOSTF Couleurs avec Yoshitaka Zushi, Kin Sugai, Junzaburo Ban, Kyoko Tange... Scénario d’Akira Kurosawa, Hideo Oguni, Shinobu Hashimoto et Shûgorô Yamamoto Dans un quartier en marge de la civilisation se dresse un bidonville peuplé d’hommes et de femmes durement éprouvés par l’existence : il y a ce père qui rêve de la maison idéale pendant que son fils s’en va mendier en ville, ces deux maris alcooliques qui échangent leur femme, cette jeune fille complètement soumise à son oncle qui finit par abuser d’elle. Le quotidien de ces personnages est rythmé par les allées et venues d’un tramway invisible, conduit par Rokuchan… Le premier film en couleurs de Kurosawa, d’une audace et d’une originalité folles : une œuvre de jeune homme ! taille, Shingen fait promettre à ses généraux de garder le secret de sa mort pendant trois ans, période durant laquelle il sera remplacé par un « Kagemusha » ou « ombre du guerrier ». Les qualités du sosie de Shingen en font un seigneur efficace et respecté, ce qui lui vaut la jalousie du prince héritier, Katsuyori. Mais le stratagème est bientôt éventé… Une fresque historique d’une ampleur hors du commun, emportée par un souffle épique incomparable (sinon avec Ran). KAGEMUSHA Akira KUROSAWA Japon 1980 3h VOSTF Couleurs avec Tatsuya Nakadai, Tsutomu Yamazaki, Kenichi Hagiwara, Jinpachi Nezu... Scénario d’Akira Kurosawa et Masato Ide. Version Intégrale. 1572. Dans un Japon en proie à des guerres incessantes, Shingen Takeda voudrait agrandir le territoire de son clan. Mortellement blessé au cours d’une ba- RAN Akira KUROSAWA Japon/France 1985 2h42 VOSTF Couleurs avec Tatsuya Nakadai, Akira Terao, Jinpachi Nezu, Ryu Daisuke... Scénario d’Akira Kurosawa, Hideo Oguni et Masato Ide, d’après Le Roi Lear de William Shakespeare. Fin du xvie siècle, l’époque des principautés belligérantes. Arrivé au seuil de la vieillesse, le seigneur Hidetora décide de partager ses biens entre ses trois fils. Le plus jeune s’oppose à cette décision paternelle et se voit banni à jamais. Bientôt ses frères se livrent à une guerre sans merci, puis s’unissent pour combattre leur propre père : c’est un vieillard fou de douleur et désespéré, qui restera seul, en compagnie de son bouffon, dans les ruines fumantes de son domaine… Magnifique relecture du « Roi Lear », la chronique grandiose et impitoyable d’une quête de pouvoir destructrice. Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 Mardi 19 avril à 20h30 à Toulouse, projection unique suivie d’une rencontre avec le réalisateur Pierre Pezerat, organisée avec l’Université Populaire de Toulouse (achetez vos places à partir du 9 avril). LES SENTINELLES Film documentaire de Pierre Pezerat France 2015 1h44 Henri Pezerat, chercheur et militant, a consacré la deuxième moitié de sa vie à défendre les victimes ouvrières contre les atteintes à la Santé au Travail. Le film raconte comment il a été un acteur important, même si méconnu, de l’interdiction de l’amiante en France, comment, à sa mort en 2009, sa compagne Annie et quelques autres ont repris le flambeau de sa lutte, en créant l’association qui porte son nom. Qu’ils soient victimes de l’amiante, des pesticides ou d’autres poisons, ces hommes et ces femmes retrouvent leur dignité dans le combat pour faire reconnaître leur maladie et demander des comptes à ceux qui les ont empoisonnés. Ce besoin de justice s’affranchit totalement du cadre socio-culturel de ceux qui sont victimes, il va casser le clivage qui peut exister entre les milieux aussi éloignés que le monde ouvrier et le monde paysan. Que ce soit avec l’amiante, ou avec les pesticides, au xxe ou au xxie siècle, les pratiques de certains industriels peu scrupuleux et de leurs lobbies sont toujours les mêmes, et en plus ça marche. D’abord, il s’agit de produire au moindre prix une marchandise, quelqu’en soit son caractère dangereux, puis d’organiser le mensonge sur sa non dangerosité. Toutes les victimes d’atteintes à la santé au travail sont passées par la moulinette du soupçon. Soupçon de l’usurpateur, soupçon du dépressif, soupçon du fainéant, chacun d’entre eux raconte comment cela a été terrible de subir ces accusations, y compris de la part de médecins. Le film explique d’ailleurs la difficulté de la médecine à explorer le lien entre la présence toujours plus importante de produits d’origine chimique dans l’environnement et la montée très importante du nombre de cancers en France. Il montre aussi que c’est avec la mobilisation des travailleurs de l’amiante, puis l’arrivée des problèmes de santé chez les consommateurs que l’interdiction de l’amiante a pu être possible. En gagnant son procès en appel contre Monsanto, Paul François, l’agriculteur, montre combien la victoire est belle, combien elle lui a coûté, et en quoi elle est hautement symbolique et porteuse d’espoirs. Les rendez-vous de l’Université Populaire de Toulouse : le 24 mars 20h30 Bourse du travail, Le code du travail en sursis ? avec Josepha Derringer • 5 avril 20h30 Bourse du travail avec Nicolas Hirt, débat sur l'éducation avec les AMD et UPT • 11 avril 20h30 Bourse du travail, De la judéophobie à l’islamophobie, Shlomo Sand avec AMD et UPT • 13 avril au Bijou Fin de cycle en Amérique du Sud ? Mouvements populaires, gouvernements « progressistes » et alternatives écosocialistes avec Franck Gaudichaud • 18 avril à la Bourse, Annie Thébaud Mony Les risques du travail et débat autour de la réouverture des mines de Salau Salsigne. Plus d’informations sur www.universitepopulairetoulouse.fr LES OGRES Léa FEHNER France 2015 2h24 avec Adèle Haenel, Marc Barbé, François Fehner, Marion Bouvarel, Inès Fehner, Lola Dueñas… Léa Fehner nous avait bouleversés avec son premier film Qu’un seul tienne et les autres suivront, elle nous en offre un second dans un tout autre registre. Les Ogres ! Voilà un titre rudement bien choisi, qui colle aux personnages pantagruéliques de cette fable un brin amorale et à plusieurs vitesses. Ils croquent la vie à pleines dents, sans se retourner sur leurs ravages : à quoi bon ? Cela fait partie de la nature de ces grands insolents qui n'ont pas renié la folie de leur enfance. Baladins sur scène comme dans la vie, ils surgissent d'on ne sait où, sautant de ville en village, de scènes en plateaux, de sourires en crises – de rire, de colère comme de larmes. Ils osent tout, de la tendresse à l'hystérie, se jurant toujours de ne jamais abdiquer leur liberté. Ils bousculent le monde et s'étonnent de le voir se fâcher ! On ne sait si on doit les haïr ou les aimer, mais peut-être est-ce au fond un peu la même chose, tant l'amour et la haine peuvent être des sentiments dévorants. Et si Léa Fehner les dépeint avec autant d'humour et si peu de complaisance, si elle ose les chatouiller et les égratigner jusqu'à la moelle épinière, c'est qu'il coule en elle le même sang. Être une ogresse et l'assumer fait partie de ses gènes. C'est comme un exorcisme aux vertus libératoires qu'elle nous offre là. Elle semble avoir chaussé ses yeux de petite fille pour filmer avec émerveillement l'exubérance déconcertante de ces géants, ces monstres de scène, ces adultes qui peuplèrent son enfance pour le pire et le meilleur, à commencer par ses propres parents. Elle aurait pu se contenter d'en tirer une plate autobiographie ? Mais non ! Il fallait un défi à la démesure de sa tribu sans renier l'infidélité de ses souvenirs travestis par le temps, s'en servir au contraire, comme d'une trame pour broder, repeupler, réinventer un univers, en faire cette pure fiction, cette allégorie prise dans les feux de glace du rêve et de la réalité. Nous voilà engloutis par ces grandes gueules d'artistes, émus ou énervés par leurs débordements qui questionnent nos tiédeurs, nos docilités. Drôle de road-movie perpétuel que celui de la troupe du Davaï, théâtre itinérant où il faut, à chaque étape, se lancer dans un rituel éternellement renouvelé. Planter le chapiteau, aller appâter le chaland : faire la parade quoi qu'il arrive ! Donner le change même si le temps ou quelques-uns font grise mine. C'est comme un sacerdoce païen, grivois, libertaire. Un engagement au service d'un art populaire où l'on rend la culture à la rue. La gravité, les grands mots camouflés sous le voile de farces légères, voilà nos saltimbanques prêts à refaire le monde sans trop d'illusion. C'est une vie de bohème tout à la fois exaltante et éprouvante dans laquelle François, le fondateur de la troupe, a entraîné femme, enfants, comédiens et, dans leur sillage, une ribambelle de loupiots incontrôlables, à l'instar de leurs aînés. Une famille d'adoption qui protège mais où l'on n'échappe jamais tout à fait au regard des autres. Ici tout se sait et on rigole de tout, sinon on boit pour oublier. En tout cas on ne fait rien dans la mesure. Alors, même s'il les tait, le chagrin qui traverse le cœur de Monsieur Déloyal, sa capacité d'autodestruction, n'échappent pas à ses pairs. Et quand il va merdoyer ferme, c'est toute la tournée et l'équilibre de la compagnie qui vont en être affectés. Puis l'arrivée de la pétillante Lola, son passif avec Marion, la compagne de François, va finir par rendre la situation explosive… TOURNEFEUILLE HIGH-RISE Réalisé par Ben Wheatley GB 2015 1h59 VOSTF avec Tom Hiddleston, Jeremy Irons, Sienna Miller, Luke Evans, Elisabeth Moss, James Purefoy… Scénario de Amy Jump, d'après le roman de J. G. Ballard. Musique de Clint Mansell. C’est un des films que certains d’entre nous attendaient le plus cette année, nouvel opus de Ben Wheatley, connu en France pour sa comédie grinçante très british Touristes, moins connu pour son film horrifique Kill list (qui avait eu une sortie plus discrète), et alors pas connu du tout pour ses deux autres films qui ne sont même pas sortis en France, A field in England, film médiéval surréaliste, et Down Terrace, mélange improbable et pourtant réussi entre Mike Leigh et les frères Coen (à noter qu’il fut aussi producteur du très sophistiqué et sexy Duke of burgundy, de Peter Strickland, un autre britannique à suivre). Pour ce cinéaste aux multiples facettes fan de Zardoz, adapter le roman culte de J. G. Ballard I.G.H. (Immeuble de Grande Hauteur, « High Rise » en anglais), c’était « l’éléphant dans la pièce », le gratte-ciel dans la banlieue pavillonnaire. Écrivain de l’urbanité violente et des traumas modernes, auteur phare de la nouvelle vague SF britannique, J.G. Ballard fut le premier à débusquer la cruauté intrinsèque à notre civilisation de l’argent, très influencé par la psychanalyse et le mouvement surréaliste. I.G.H. est le troisième volet de la Trilogie de béton, qui explore les perversions auxquelles mènent les valeurs inhumaines imposées par les mégalopoles. Le premier opus, Crash, fut adapté au cinéma par David Cronenberg et produit, tout comme High Rise, par Jeremy Thomas. La présence du « cronenberguien » Jérémy Irons fait subtilement le lien entre ces deux adaptations, pourtant très différentes dans leur approche. Le film de Cronenberg propulsait le roman dans notre contemporanéité. Ben Wheatley et Amy Jump ont fait le choix d’ancrer leur histoire dans les années 70, période d’écriture du roman d’anticipation, comme si, depuis le futur, ils observaient le passé observant lui-même le futur, une vertigineuse M.A.G.H. (Mise en Abime de Grande Hauteur). 1975, le docteur Robert Laing emménage dans une tour d’un concept nouveau, quarante étages dans lesquels se répartissent mille appartements et les avantages et commodités de la vie moderne : commerces, école, piscine… La tour semble isoler ses occupants du monde extérieur. La hiérarchie des classes sociales correspond à la hié- rarchie des étages de l’immeuble, de sorte que les habitants du gratte-ciel se répartissent géographiquement en trois classes : la classe moyenne inférieure logeant dans les bas étages, la classe moyenne supérieure aux étages à mihauteur et la classe aristocratique dans les appartements luxueux des étages supérieurs, avec au sommet l’architecte qui, telle une divinité, reste invisible au plus grand nombre mais est sur toutes les lèvres. Tout va pour le mieux dans ce monde sans histoire, sans événements, aux produits standardisés industriels, organisant des fêtes contenant difficilement l’ennui et la violence des rapports de classe. Une coupure d’électricité, une panne d’ascenseur (social)… les premiers rouages de l’édifice grincent, conduisant d’abord à des orgies alimentées par les drogues, puis à l’hostilité de classes entre étages, jusqu’à une guerre ouverte… On n’est plus dans la lutte des classes telle que décrite dans Métropolis, mais dans cette zone grise béton des classes moyennes individualistes modernes, « quelque chose de plus transversal, de plus insidieux ». Psychopathes civilisés, ils vont au bout des fantasmes qu’impose la ville occidentale en les libérant de toute retenue et du respect de l’autre. Ainsi, Wilder (littéralement « plus sauvage ») dit à Laing : « Ceux qui sont le véritable danger sont les individus autosuffisants comme toi ». Complexe, aux multiples « étages » de lecture, fourmillant de détails raffinés dans les décors, servi par une mise en scène sophistiquée, High-Rise est à la dystopie ce que la boule à facettes est au disco, brillant, sexy et festif. De plus en plus chaotique au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans le récit, il fait sourire, rire, tour à tour attire, dérange et fascine… Il ne vous laissera pas indifférent car comme le disait Hitchcock, cet autre britannique grinçant, « la logique est ennuyeuse ». TOULOUSE Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 Les Evénements Jeudi 7 avril, à partir de 19h L A NUIT DES ÉTUDIANTS Danser la peinture et la sculpture En partenariat avec L’Institut supérieur des arts de Toulouse département spectacle vivant. Tout au long de la soirée : moments dansés et petits concerts (orgue, chant, piano...), modèle et danseurs prennent la pose pour dessins et croquis et des étudiants en art vous entraînent pour de petites conversations autour des œuvres. SPECTACLE BD Concert Au Vent Mauvais Dimanche 10 avril à 16h D’après la bande dessinée Au Vent Mauvais de Thierry Murat & Rascal, sur une musique jouée en live par le groupe The Hyènes. :: gratuit réservé aux étudiants Du 11 au 24 avril Médiathèque José Cabanis www.bibliotheque.toulouse.fr 1 allée Jacques Chaban-Delmas / 05 62 27 40 00 Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Graphisme : Bibliothèque de Toulouse Crédits : Thierry Murat / Rascal UEF A EURO 2016 T M Participez à la grande collecte au musée des Augustins Toulouse s’associe avec le musée à la grande collecte nationale patrimoniale. Celle-ci vise, avec les contributions des passionnés de football, à constituer une mémoire des pratiques sportives et de leurs supporters. Les matériaux recueillis - objet fétiche, photo, mais aussi, chant ou entretien filmé… entreront dans les collections du musée national du sport de Nice. :: informations et modalités à venir sur www.augustins.org les 30 et 31 mars ŒUVRES ET PHILOSOPHIE La philosophie prend dates au musée ! Pour les étudiants Visite-conversation et lecture de Les entendre dire. Et pour tous, P. Dupeyron, conteur, propose des Regards croisés avec un professeur de philo. Les rendez-vous Réservations : 05 61 22 39 03 Jeudi 24 mars à 19h REPRÉSENTATIONS DU SOIN EN PEINTURE Dans le cadre de la Semaine d’information sur la santé mentale, avec le CH Gérard Marchand Regards croisés de Rémy Puyuelo, psychanalyste et Axel Hémery, directeur du musée. Vendredi 8 avril, à 19h COURS DE MODÈLE VIVANT Par J. P. Escafre. Lundi 11 avril à 18h30 RENCONTRE AVEC LES RESTAURATRICES Autour de La Glorification de saint Martin, peinture baroque d’André Lebré. Jeudi 14 avril à 12h30 L’ŒUVRE DU MOIS Mercure volant, bronze d’après J. de Bologne, 1623, par Ch. Riou, conservatrice. vacances de PRINTEMPS Visites, ateliers contes et rencontres pour tous les âges, voir www.augustins.org NOUVEAU : STAGE DE PEINTUR E Du 25 au 29 avril, à partir de 13 ans avec l’artiste Chad Keveny : croquis, composition, aquarelle, peinture à l’huile (matériel fourni) Le musée donne d’autres rendez-vous à tous, petits et grands ou en famille Voir notre agenda sur www.augustins.org ou à l’accueil du musée au 05 61 22 21 82 Abonnez-vous à notre e.lettre mensuelle sur augustins.org 21, RUE DE METZ 31000 TOULOUSE TÉL 05 61 22 21 82 Métro Esquirol www.augustins.org Mercredi 6 avril à 20h45 à Toulouse, la projection sera suivie d'un échange avec Sébastien Nouailles, responsable de l'antenne Midi-Pyrénées de l'APGL (Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens), Lilian Roturier, militant de Aides Midi-Pyrénées et Jérôme Courduries, anthropologue à l'université de Toulouse-Jean Jaurès, auteur de Être en couple (gay). Conjugalité et homosexualité masculine en France, publié aux Presses Universitaires de Lyon, et de Homosexualité et parenté, publié chez Armand Colin (achetez vos places à partir du 26 mars, le film est ensuite programmé jusqu’au 18 avril). LA SOCIOLOGUE ET L'OURSON Film documentaire d'Etienne CHAILLOU et Mathias THERY France 2016 1h20 avec la sociologue Irène Théry Prix du Public - Festival DIAM (Des Images Aux Mots) 2016 Comme vous vous en souvenez, l'année 2012 a été marquée par d'interminables débats et des affrontements parfois violents au sujet de la loi pour le « mariage pour tous ». Ces discussions ont eu lieu autant dans la sphère publique que privée. A l'époque, la sociologue Irène Théry est sollicitée par les politiques, les médias, les associations pour éclaircir des points du débat. Elle travaille en effet depuis une trentaine d'années sur les métamorphoses de la famille dans la société française. Son fils, l'un des co-réalisateurs du film, décide alors de la filmer et de l'enregistrer, sans se douter que les conflits sociétaux liés à ce projet de loi allaient prendre autant d'ampleur. Le film est donc ancré profondément dans l'actualité du moment : débats à l'assemblée nationale, manifestations anti-mariage pour tous, et traitement médiatique de ces questions, le tout raconté de manière chronologique. L'idée de génie de ce film, c'est la trouvaille des ours en peluche ! Le réalisateur et fils de la sociologue a enregistré sa mère dans leurs conversations intimes et familiales, et s'est servi ensuite de ces enregistrements pour créer des saynètes animées avec des jouets et peluches de son enfance. La mise en scène de ces « scènes de la vie quotidienne » et de ces discussions sur le sujet apportent une distance malicieuse qui a cruellement manqué au moment des événements. Dans le feu de l'actualité, l'ensemble du débat était monopolisé par l'angoisse liée à cette loi, perçue par une partie des Français comme attaquant les fondements de notre société. Dans ces moments d'hystérie collective, Irène Théry, interrogée par son fils dans la sphère privée, n'adopte pas du tout la posture de l'experte et, au contraire, explique longuement et de manière limpide ses positionnements et ses observations, le tout d'un ton familier et très accessible. Pendant que certains crient à la fin de la civilisation, Irène Théry tisse des liens avec le passé, démontre que les évolutions ont du sens, cherche à tranquilliser les esprits. Le résultat est un film à la fois didactique et passionnant. Nous savons quelle sera l'issue de ces débats, mais nous les revivons néanmoins de manière intense. Portrait intime et feuilleton national, le film nous permets de revenir sur un sujet que nous pensions tous comprendre parfaitement : la Famille. APGL : association (loi 1901) mixte, apolitique et a-confessionelle, l’APGL propose des activités d'information, de partage d'expériences et des services de professionnels pour les familles homoparentales, leurs enfants et les futurs homoparents. Elle œuvre pour la reconnaissance légale de l’Homoparentalité, en France et à l‘international et a pour objectif principal de faire cesser les discriminations dont les familles et leurs enfants sont les premières victimes. Dans le cadre du 19e Printemps Lesbien de Toulouse du 2 au 14 avril, organisé par Bagdam Espace lesbien (programme complet sur www.bagdam.org), trois rendez-vous à Toulouse (achetez vos places à partir du 26 mars). Dimanche 3 avril à 14h30 CERVEAUX MOUILLÉS D'ORAGES Kharine Lhémon France 2015 1h15 Séance unique suivie d'une rencontre avec la réalisatrice et les deux protagonistes, Hélène et Laurence, et une grande partie de l’équipe du film, 100 % femmes. « La blague, c’est qu’à nous deux, on a un cerveau entier ! » Ainsi s’exprime Hélène à propos du couple qu’elle forme avec Laurence. Tout d’Hélène et Laurence est singulier : leur handicap survenu pour toutes les deux à l’âge de vingt ans, l’appartenance à une identité lesbienne affirmée, leur mode de vie et le fonctionnement du couple lui-même, dans lequel se révèle l’énergie motrice de Laurence pourtant plus lourdement handicapée qu’Hélène. Le film raconte leur histoire, délivrée au fil du quotidien ou comment le simple fait de se déplacer devient si fastidieux dans un monde pensé essentiellement pour des valides. Entre Toulouse et l’Ardèche, elles cultivent leurs passions : Hélène pour son jardin et la campagne, Laurence - alias Cocopirate - pour la musique et sa création en peinture. Traverser la tyrannie des apparences liées à des formes d’exclusion, tel est le projet de ce film documentaire qui donne à voir des vies avec leurs manques, leurs dysfonctionnements, leurs imperfections, ou comment finalement deux femmes conjuguent ensemble force, complicité, rire et souffle d’amour réjouissant. Vendredi 8 avril à 19h, Le Printemps lesbien rend hommage à Chantal Akerman I DON'T BELONG ANYWHERE LE CINÉMA DE CHANTAL AKERMAN Marianne Lambert Belgique 1h07 Séance unique suivie d’une rencontre avec Nicole Fernandez-Ferrer, déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir à Paris. Comment parler de Chantal ? Comment la dire ? Comment ne pas tomber dans le piège de l’exégèse ou du didactisme avec une réalisatrice de cette trempe-là, comptant plus de 40 films à son actif ? Comment dresser un portrait sensible de la cinéaste et mettre en lumière ce qui caractérise sa personnalité, sa liberté, son indépendance ? Car il s’agissait surtout de montrer à quel point Chantal est un personnage singulier, doté d’un incroyable instinct, tout en contraste avec l’image d’intellectuelle qu’elle renvoie. Chantal est beaucoup plus une cinéaste pieds nus sur un lit qu’une intello froide et austère assise dans un fauteuil en train de vous parler de son regard sur le monde. Je voulais aussi, après m’être rendue compte que les jeunes étudiants en cinéma ne la connaissaient pas, la montrer sous un jour plus accessible, et donner aux spectateurs l’envie de découvrir ses films, leur donner des clés de lecture. Chantal n’a jamais voulu que son cinéma soit considéré comme un cinéma féministe, lesbien, juif ou expérimental. Je ne voulais en aucun cas non plus faire un film « commentaire » sur son œuvre. J’ai choisi tout simplement de la replacer dans des lieux ou des décors où elle avait vécu et tourné, à New York, Bruxelles ou Paris, pour souligner ainsi l’entrelacement permanent entre ses films et sa vie. I don’t belong anywhere. Ce titre m’est venu en un éclair. Chantal n’est ni d’ici, ni d’ailleurs. Elle oscille entre le cinéma, les installations et, encore et toujours, l’écriture. Son cinéma n’est ni totalement fiction, ni tout à fait documentaire… Il est inclassable et unique. (Marianne Lambert) biennes qu’ils veulent attaquer ? Précédé du court métrage SAUTE MA VILLE de Chantal Akerman Belgique 1968 13 mn 18 ans ! Elle avait 18 ans quand elle a tourné Saute ma ville, coup d’envoi – un vrai coup de feu – à son œuvre. Critique féroce et tragi-comique de la vie domestique et explosion littérale de l’univers dit féminin, ce brûlot tourné en 1968, où elle est seule en scène, est aussi un hommage à l’univers de Charlot. On a treize minutes pour contempler le chaos méthodique, la pagaille crescendo, burlesque et jouissive qu’elle va semer dans sa cuisine, pour finalement… Non on ne vous dira rien de plus. Appartement à vendre Jeanne Tachan France 2014 12’. C’est un polar noir, très noir, il y a mort d’hommes, car à crime inexpiable, vengeance impitoyable… Vendredi 8 avril à 21h30 LESBIENNES EN COURTS SÉANCES DE COURTS MÉTRAGES Durée totale1h29 Butch Tits Jen Crothers, Canada 2010 4’ vostfr. Des butchs témoignent des relations, parfois compliquées, qu’elles entretiennent avec leurs beaux seins. First Clue Susan Sullivan États-Unis, 201 6’ vostfr. Comment as-tu compris que tu étais lesbienne ? Un échantillon des premiers indices qui nous mettent la puce à l’oreille. My Big Mouth Vagina Jasmine Manari Italie 2013 8’vostfr. Récitatif, oratorio, mugissement, mélopée, hurlement, psalmodie, ritournelle, beuglante, complainte, rugissement, litanie… voyage hilarant dans le monde enchanté des BO (bruits orgasmiques). Bombshell Erin Sanger États-Unis 2013 14’ vostfr. Daisy, 10 ans, saurat-elle faire le bon choix entre son désir d’entrer dans la bande de crétins de son grand frère ou se solidariser avec les les- J’étais une petite fille Gülçin Balta Tezcan Turquie 2013 3’ vostfr. L’horreur patriarcale ou comment « meurent » chaque année, sur la planète Terre, des millions de petites filles. Amelia Rose Towers Jackie Farkas Australie 1991 11’ vostfr. Audacieux dans sa recherche visuelle, soutenu par une bande son tout aussi originale, ce court explore le monde d’Amelia, où s’affrontent art et science, sensualité et puritanisme, raison et folie – et c’est drôle. J’ai faim j’ai froid Chantal Akerman Belgique 1984 13’. Deux jeunes fugueuses sans le sou à Paris, où comment neutraliser, vite fait bien fait, l’hétérosexualité et partir vers de nouvelles aventures, lesbiennes, qui sait… Bonus : l’un des premiers rôles de Maria de Medeiros. I am the Mace Kelly Gallagher ÉtatsUnis 2013 4’vostfr. Harceleur, fini de rigoler… « Je suis la bombe dans ma poche, prête à te cramer les yeux. Je suis le couteau dans mon sac, prêt à te trouer la peau. » 09:55-11:05, Ingrid Ekman, Bergsgatan 4B Cristine Berglund & Sophie Vukovic Suède 2014 15’ vostfr. Quand le sexe prend de l’âge, le problème c’est nos tabous. Fetch Gweneth Baillie Canada 2013 5’ vostfr. De l’utilité des animaux domestiques. NO HOME MOVIE Écrit et réalisé par Chantal AKERMAN France/Belgique 2015 1h55 Chantal Akerman s’est donné la mort le 5 Octobre dernier. Son cinéma, marqué par une radicalité et une puissance formelle implacable et hypnotique, a inspiré quelques uns des cinéastes que vous avez coutume de voir sur nos écrans : Apichatpong Weerasetakhul, Todd Haynes ou Gus van Sant… Nous tenterons de programmer ultérieurement quelques films et notamment son chefd’œuvre avec Delphine Seyrig, Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Il y a quarante ans, elle osait filmer trois jours de la vie d’une femme dans son appartement, en déroulant de façon imparable un enchaînement de rituels répétitifs jusqu’à ce qu’advienne l’impensable. Aujourd’hui, avec ce No home movie qui restera son dernier film, elle retourne dans un appartement à Bruxelles, pour y filmer cette fois sa mère, cette femme au centre de son œuvre, dont elle n’a pu surmonter la disparition… « Cela fait des années maintenant que je me suis mise à filmer un peu partout, dès que je sentais un plan. Sans but vraiment, mais avec le sentiment qu'un jour ces images feraient un film, ou une installation. Je me laissais juste aller, par désir et par instinct. Sans scénario, sans projet conscient. « […] Ce printemps, avec Claire Atherton et Clémence Carré, j'ai rassemblé une vingtaine d'heures d'images et de sons sans toujours savoir où j'allais. Et nous avons commencé à sculpter dans la matière. Ces vingt heures sont devenues huit, puis six, et puis au bout d'un certain temps deux. Et là, on a vu, on a vu un film et je me suis dit : bien sûr, c'est ce film-là que je voulais faire. Sans me l'avouer. Et si j'avais dû me l'avouer, si j’en avais pris conscience, si j’en avais fait un projet dès le départ, je ne l'aurais sans doute pas fait. J'aurais eu peur. Ou pas assez peur. « Parce que ce film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n'est plus. Sur cette femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu'on ne verra que dans son appartement et uniquement là. Un appartement à Bruxelles. Une mère tout le temps quittée et retrouvée après de longs voyages par l'une ou l'autre de ses filles, ma sœur et moi. C'est donc un film sur ma mère, mais pas seulement. Entre les plans, les moments passés avec elle, il y a les moments au loin, dans des terres parfois arides. Et à chaque fois on la retrouve. À chaque fois, un peu moins bien. Jusqu'à ce qu'elle n'arrive presque plus à nous parler, s'endormant entre chaque phrase. Et pourtant, il ne faut pas qu’elle s’endorme. Le médecin nous l’a dit : ne pas la laisser s'endormir. « […] Ce film est un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas, elle qui ne bouge presque plus de son appartement. Et pourtant, le monde du dehors est bien là, il s’insinue entre les plans de l'appartement, comme la touche jaune d'un tableau qui fait exister tout le reste de la toile. C'est aussi un film d'amour, un film sur la perte, parfois drôle, parfois terrible. Mais, avec un regard qui garde une juste distance, je pense. Un film où se fait une transmission, discrètement, presque l’air de rien, sans pathos, dans une cuisine de Bruxelles. « Bien sûr, c'est un film brut, comme on parle d'art brut. Il ne faut surtout pas rendre lisse. Il en perdrait de sa force. Le film est parfois maladroit, mais ici, la maladresse est un plus. Le film vagabonde sans qu'on sache vraiment où il va. Et pourtant il ne peut nous mener qu'à une seule chose, la mort. La mort de la mère, on ne la verra jamais. Seul l'appartement, désormais vide, en parle en silence. La narration avance à petits pas, un peu comme on entre dans cet appartement de Bruxelles où une femme marche avec la grâce fragile de celle qui doit garder un équilibre précaire. Une femme qui ne se laisse pas aller… » Chantal Akerman TOULOUSE KAILI BLUES Écrit et réalisé par BI GAN Chine 2015 1h50 VOSTF avec Luo Feiyang, Xie Lixun Yongzhong Chen, Zeng Shuai… Poèmes de Bi Gan Festival des Trois Continents, Nantes 2015 : Grand Prix, Montgolfière d'Or C'est un premier film d'une beauté irradiante, œuvre d'un tout jeune réalisateur de 26 ans qui représente la relève d'un cinéma chinois décidément passionnant. Dès les premiers plans on est saisi par l'étrangeté fascinante de Kaili Blues, chronique tantôt sociale tantôt métaphysique qui nous plonge au cœur de Kaili, dans l'état montagneux et subtropical de Guizhou : un univers humide et brumeux, où la chaleur moite semble perpétuellement coller à la peau des personnages. Chen exerce la fonction de médecin dans un vieux cabinet décrépi, associé à une vieille doctoresse avec qui il semble former un duo uni par les blessures de la vie. On comprend vite que le passé de Chen fut tourmenté, qu'il a fait un long séjour en prison à cause de relations étroites avec les triades, et que pendant son incarcération sa femme est décédée, le laissant à jamais solitaire. Ce qui le raccroche à la vie, c'est son neveu Weiwei dont il s'occupe au mieux alors que son père joueur et fêtard le délaisse totalement. La vie de Chen va basculer quand son irresponsable de frère va vendre Weiwei, aussitôt exilé dans un village lointain ! L'objectif de Chen désormais, c'est de faire le voyage – qui sera autant intérieur que physique – pour récupérer Weiwei coûte que coûte. Son amie doctoresse en profite pour lui confier une cassette audio destinée à un vieil amour de jeunesse à qui elle veut envoyer un dernier message avant qu'il ne soit trop tard… Kaili Blues est un film magnifique consacré au voyage et à l'errance vus non seulement comme une ouverture sur l'ailleurs et sur l'autre, mais aussi comme une redécouverte de soi. Le voyage s'accomplit par tous les moyens possibles : train, vespa brinqueballante ou bac fluvial, tous ces déplacements filmés avec un brio de mise en scène qui force l'admiration. On pense notamment à ce plan séquence de quarante minutes – dont on se demande comment il a pu être tourné – qui permet de découvrir tous les recoins de l'étrange village de Dangmai, minuscule port au bord du fleuve. Bi Gan se plaît à balader le spectateur au fil de flash back improbables, dans un esprit très bouddhiste où se mêlent le passé, le présent et le futur. C'est dans ces allers et retours que se construit toute la richesse du personnage, interprété d'ailleurs (comme la quasi-totalité des rôles du film) par un non professionnel, lui-même repris de justice, qui dégage une intense authenticité – sans compter sa ressemblance étonnante avec le cinéaste fétiche de Bi Gan, Hou Hsiao Hsien (celui qui vient de nous offrir l'incroyable The Assassin). Et comme souvent dans le cinéma asiatique, la beauté des paysages magnifiés par la mise en scène va à l'unisson de celles des âmes. La brume se lève sur la vallée de Kaili alors que le destin de Chen s'ouvre enfin à la lumière. TOULOUSE Une pétition lancée par Pierre Stambul, membre du Bureau National de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP), adressée au premier ministre Manuel Valls, et à signer en ligne sur change.org Appel juif pour le BDS La guerre menée par l’État d’Israël contre le peuple palestinien n’est ni raciale, ni religieuse, ni communautaire : c’est une guerre coloniale. Depuis des décennies, le peuple palestinien subit l’occupation, la colonisation, le blocus, la fragmentation, la négation de tout droit, l’emprisonnement massif, les destructions de maisons, les exécutions extrajudiciaires, le vol de la terre et de l’eau, les pires discriminations… Le fait d’être juif-ve n’implique aucune obligation d’allégeance à Israël ni à sa politique criminelle. Je suis juif-ve et avant tout attaché-e aux droits, aux libertés et à la justice pour tous. A ce titre, j’appelle : • à boycotter Israël parce que le crime prétend se faire en mon nom. Je refuse que le peuple palestinien paie pour des crimes (l’antisémitisme, le génocide nazi) commis par les sociétés européennes. • à boycotter Israël parce que les dirigeants occidentaux sont complices de la politique israélienne et que, sans sanctions, le rouleau compresseur colonial se poursuivra. • à boycotter Israël parce que je suis fidèle à une longue tradition de Juifs/ ves considérant que la lutte pour leur émancipation et contre l’oppression qu’ils/elles ont subie est indissociable de la lutte pour l’émancipation de l’humanité. • à boycotter Israël parce que la politique de ce pays n’est pas seulement criminelle contre les Palestiniens, elle met sciemment les Juifs/ves en danger. • à boycotter Israël pour les mêmes raisons qu’on a boycotté I’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. • à boycotter Israël parce que la situation faite au peuple palestinien viole les droits humains les plus fondamentaux et qu’elle doit cesser. C’est le peuple palestinien qui a lancé cet appel au BDS et les anticolonialistes israéliens nous adjurent de boycotter leur pays. Je refuse la justice d’exception qui veut criminaliser le BDS et museler la solidarité envers les droits des Palestinien-ne-s. Jeudi 14 Avril à 20h30 à Toulouse, séance unique suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Aurélie JOLIBERT (achetez vos places à partir du samedi 2 Avril – Tarif unique : 4 euros) Incroyable ! Il semblerait que des cinéastes fassent encore des films ici, en région ! Quand en plus ils veulent repenser la façon de les montrer ça donne : « Ciné Bouleg ! » (de l'occitan : Bolegar : secouer). Tous les deux mois, « Ciné Bouleg ! » bouscule la place du spectateur lors d'une soirée participative. La salle de cinéma devient alors un lieu de création et de réflexion collective autour de films d'ici qu'on ne voit pas ailleurs ! LE CHANT DU CYGNE Aurélie Jolibert France 2013 52 mn remonter là-haut, reprendre le flambeau pour la saison toute entière. Francis est berger à Soulas depuis plus de trente ans. Mais cette année, la fatigue l’oblige à prendre sa retraite. Marion l’a remplacé là-haut. Elle était celle qui allait reprendre sa montagne. Après un mois d’estive, Marion chute mortellement. Francis doit remonter pour finir la saison. Aurélie, la réalisatrice, connaît déjà Francis depuis quelques années quand il lui annonce qu'il souhaite prendre sa retraite, la saison étant trop douloureuse pour lui maintenant. C'est Marion qui montera à sa place. Aurélie Jolibert tient son film, qui parlerait des adieux de Francis à sa montagne de toujours, et à la passation qui se ferait en douceur entre lui et Marion… Mais suite à la terrible nouvelle du décès de Marion, Francis n'a pas le choix, il doit Le chant du cygne est un film comme dernier témoignage entre un homme et « sa » montagne, une dernière marche, un dernier « chant » avant la retraite définitive. Le film nous raconte ces longues marches matinales, le plaisir d'être làhaut à nouveau, l'attente sous la pluie. Et l'appréhension, toujours plus grande, de n'avoir plus sa place ici. Comme une séparation lente et douloureuse, qui se prépare et s'appréhende, le film se construit autour de trois « montées » réparties dans le temps, comme des répétitions de petites séparations avant la grande rupture. Marion fait partie du film, elle en est toujours le deuxième personnage principal. Elle est partout avec nous, dans la cabane qu'elle avait commencé à aménager, où maintenant une photo d'elle veille sur nous. Pour cette cinquième soirée, et comme pour toutes les soirées Ciné Bouleg, le film sera accompagné de surprises ! Ensemble, nous nous mettrons dans la peau d'un cinéaste et nous expérimenterons différentes postures de réalisation documentaire ! Puis nous verrons Le chant du cygne, d’Aurélie Jolibert, qui sera présente accompagnée du berger, Francis Chevillon (sous réserve) pour nourrir le débat et la réflexion à la fin de cette soirée. personnages à situer leur rôle au beau milieu de cette guerre. Cette « parfaite journée » se situe quelques jours après la signature des Accords de Dayton, en décembre 1995, durant cette période de fin de guerre où règne l'incertitude, les soldats ne sachant pas tous si c'est vraiment fini, les profiteurs de guerre voulant encore se gaver jusqu'au dernier moment et les civils des ONG, entre deux missions, ne sachant pas si leur rôle est terminé ou pas dans cette région du monde. Une équipe comme une autre, d'une ONG comme une autre (Aids across borders), essaie de sortir d'un puits un cadavre jeté au fond par des trafiquants A PERFECT DAY d'eau potable. Ils ont vingt-quatre heures pour sortir le corps avant que le point d'eau ne devienne inutilisable, mais ils n'ont plus de corde assez solide pour le tirer de là ! Les deux voitures de leur petit groupe vont donc partir à la recherche de cette précieuse corde, véritable fil d'Ariane du récit, sillonnant les lacets des montagnes au son très rock'n roll des cordes des guitares de Marilyn Manson et Lou Reed. Il y a quelque chose de Don Quichottesque dans leur quête et dans le regard que portent sur eux les autochtones imperturbables, mais non dénués d'humour – c'est d'ailleurs ce que dit l'interprète de leur groupe : « la région est réputée pour son yaourt et son humour ». Comme Don Quichotte, leur aventure est aussi le récit tragique de la fin d'une époque, témoin ce soldat qui garde seul une cabane de sentinelle perdue dans la montagne, et qui ne veut pas céder la corde qui sert à maintenir le drapeau en haut du mât, seule raison de sa présence. (UN JOUR COMME UN AUTRE) Réalisé par Fernando LEON DE ARANOA Espagne 2015 1h46 VOSTF (anglais) avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry, Olga Kurylenko, Fedja Stukan, Sergi López… Scénario de Fernando León de Aranoa et Diego Farias, d'après le roman Dejarse Llover de Paula Farias Une des grandes réussites de cette comédie géopolitique, au rythme soutenu et millimétré, est l'assemblage hétéroclite de son casting international (mention spéciale à Benicio Del Toro et Tim Robbins, excellents en vieux baroudeurs sans frontières). Il reflète bien celui des ONG et des Casques Bleus, per- dus dans les Balkans, assemblage de nations au beau milieu du conflit fratricide de Bosnie-Herzégovine issu de la dislocation de la République Fédérale de Yougoslavie. Jamais leur rôle ne fut autant questionné, et si la comédie est très réussie, A perfect day est aussi une parabole d'une rare acuité sur le désarroi humanitaire de ces années-là. L'action est située « quelque part dans les Balkans », l'imprécision géographique de cette histoire renforce sa dimension parabolique et la difficulté des Comédie toujours sur le fil, le film ne tire jamais trop sur la corde et, sur fond d'une bande-son endiablée façon « Rock around the Balkans », fait le portrait mélancolique et touchant de ces nouveaux « chevaliers à la triste figure » qui tentent de donner un sens à leur existence dans ces endroits du monde qui n'en ont plus. Qui mieux, à la fin de cette journée parfaite et décidément pas comme les autres, que Marlène Dietrich pour chanter la mélancolie des champs de ruines avec la chanson Where have all the flowers gone ? (« Où sont passées toutes les fleurs ? »). TOULOUSE & TOURNEFEUILLE À Toulouse, en prévision de la sortie du cinquième album du groupe Uniform Motion, le film sera précédé du clip de leur chanson False start, réalisé par Vincent Baudry (vincentbaudry.com). Vous pouvez d'ailleurs pré-commander cet album, ou (re)découvrir les précédents sur leur site internet : uniformmotion.net Dernière Zéance Dimanche 24 avril à 21h30 à Toulouse (préventes dès le 16 avril). Prochaine Dernière Zéance dimanche 5 juin : La soirée sera présentée par Laurent Hellebé, auteur du livre Walter Hill, l’esprit d’équipe aux éditions Panik. DON’T GROW UP THE DRIVER Walter HILL USA 1978 1h31 VOSTF avec Ryan O’Neal, Isabelle Adjani, Bruce Dern, Ronee Blakley… Los Angeles. Le meilleur chauffeur à gages de la ville se fait prendre en chasse par un flic obsessionnel. Animés tous deux par une quête chimérique de perfection, ils s’enfoncent dans une compétition malsaine alors qu’une femme entre dans la vie du chauffeur pour tenter de lui dérober le butin de son dernier contrat. Véritable réanimation du film noir américain des années 40, le cinéaste se sert d’une intrigue prétexte pour orchestrer une sorte de ballet immobile, une partie d’échec mentale entre trois archétypes anonymes (le chauffeur, le flic, la joueuse) seulement mus par leurs névroses respectives ou par une destinée morbide qu’ils semblent désirer plus que subir. Sous le ciel nocturne d’une mégapole déserte, ces trois fantômes se cherchent, se croisent, s’évitent, dans une partie jouée d’avance et dont les courses-poursuites automobiles – parmi les plus impressionnantes jamais tournées – les mènent de plus en plus sûrement vers leur fin. Objet fantasmatique, pur film de miseen-scène, The Driver est une réussite étourdissante, Hill parvenant à marier avec une grâce et une subtilité déconcertantes l’épure Bressonienne et la vigueur du cinéma d’action américain pour un résultat aux confins de l’abstraction, l’inscrivant comme un des derniers gestes flamboyants du Nouvel Hollywood. Nicolas Winding-Refn s’en souviendra trente ans plus tard pour Drive, quasi-décalque de ce Driver à la beauté et à la puissance de fascination toujours intactes. Thierry Poiraud France/Espagne 2015 1h21 VOSTF (anglais) avec Fergus Riordan, Madeleine Kelly, McKell David, Darren Evans… OEIL D’OR (PRIX DU PUBLIC) PARIS INTERNATIONAL FANTASTIC FILM FESTIVAL (PIFFF) 2015 INÉDIT EN SALLES Un groupe d’adolescents placés dans un foyer isolé de toute habitation se retrouvent livrés à eux-mêmes lorsqu’ils constatent que l’éducateur chargé de leur surveillance a disparu. Profitant d’abord de cette liberté provisoire, ils décident de rejoindre la ville pour chercher de l’aide, sans savoir que les habitants de l’île sont atteints par une étrange infection qui ne touche que les adultes… Nous vous parlions à l’occasion de la précédente Dernière Zéance – la projection en avant-première et en sa présence du dernier film de Lucile Hadzihalilovic, Évolution – de la rareté des bons films fantastiques français… Voici encore, à peine un mois plus tard, un nouveau contre-exemple de cette affirmation un brin fataliste qui voudrait qu’en matière horrifique notre cinématographie nationale fasse une part trop belle à la culture des navets. Car si Don’t grow up est une coproduction franco-espagnole tournée en langue anglaise, c’est bien un réalisateur français qui en est aux manettes. Thierry Poiraud, dont c’est le troisième film après le déjanté Atomik Circus et la deuxième mi-temps du bonnard Goal of the dead, s’affranchit ici du côté délirant de ses précédents opus pour construire une fable fantastique et contemplative sur le malaise adolescent. Images et cadres léchés, atmosphère mélancolique et crépusculaire, Don’t grow up est un film sensible et épuré, privilégiant l’ambiance à la violence (qui reste majoritairement hors-champ). Ses personnages naviguent entre drame adolescent, sous l’influence de Larry Clark ou de Gus Van Sant, et film d’infectés devenant de plus en plus malsain au fur et à mesure des événements. Cette odyssée paranoïaque aussi pessimiste que touchante est également une belle allégorie de cette période particulière qu’est l’adolescence, cet entre-deux instable et souvent angoissant où il faut à la fois accepter de quitter le cocon de l’enfance et trouver sa place en tant qu’adulte. Vous l’aurez compris, Don’t grow up est un film de virus plein de délicatesse et sans concession, regorgeant d’images marquantes, une des ces œuvres rares au charme vénéneux comme on en voit trop peu pour ne pas les saluer lorsqu’elles se présentent à nous. UN MONSTRE À MILLE TÊTES Rodrigo PLA Mexique 2015 1h15 VOSTF avec Jana Raluy, Sebastián Aguirre Boëda, Hugo Albores, Nora Huerta, Daniel Gimenez Cacho… Scénario de Laura Santullo Le « monstre à mille têtes », c'est le libéralisme sans frein et et ses conséquences, c'est le système kafkaïen qu'il met en place, c'est la nouvelle bureaucratie de l'argent qu'il instaure. Rodrigo Pla, comme dans l'excellent La Zona qui nous l'a révélé (disponible en Vidéo en Poche), s'attaque bille en tête au monstre, et c'est aussi rageur que captivant. Le film commence par un plan éloigné sur une chambre d'où nous parviennent des sons qui pourraient nous faire croire à des ébats amoureux, mais la séquence s'éclaire et l'on comprend rapidement que les gémissements émanent d'un homme qui souffre atrocement. Le mari de Sonia n'en peut plus du cancer qui le ronge. Sonia, quadragénaire tout ce qu'il y a d'ordinaire et de paisible, que rien ne prédispose aux actes irréfléchis, encore moins insensés, va faire ce que toute épouse ferait en de telles circonstances : joindre d'urgence le médecin afin de trouver avec lui le meilleur trai- tement possible pour soulager son mari, peut-être celui de la dernière chance. Mais voilà, nous sommes au Mexique, laboratoire – comme bien d'autres pays d'Amérique latine – des mesures ultra-libérales les plus délirantes. Résultat : la santé est entre les mains de mutuelles privées, promptes à encaisser des cotisations mensuelles extravagantes, beaucoup moins à prendre en charge les frais médicaux ou hospitaliers quand elles considèrent que vous avez déjà un orteil dans la tombe. La décision d'un nouveau traitement pour le mari de Sonia appartient donc au médecin conseil de la mutuelle. Évidemment injoignable en cette veille de week-end… Qu'à cela ne tienne, Sonia réunit tous les documents nécessaires et se rend en compagnie de son adolescent de fils au siège de la mutuelle. Et tout va s'emballer quand elle croise le dit médecin qui prétend ne pas être là, raquette de squash à la main, s'apprêtant à partir. Prouvant (et approuvant !) que l'amour d'un proche et l'instinct de survie peuvent tranformer une femme sans histoires en louve prête à protéger sa meute, le film et ses personnages basculent alors dans l'engrenage inéluctable d'un thriller social palpitant… Sonia n'a d'autre choix que de franchir les limites de la légalité pour faire face à un système bureaucratique, injuste et corrompu qui nourrit un peu plus les riches et laisse crever ceux qui ne le sont pas. Rodrigo Pla et sa scénariste ont été inspirés par le documentaire canadien The Corporation (programmé chez nous en 2005), qui décrivait l'action criminelle des multinationales (en particulier les sociétés pharmaceutiques ou liées à la santé) contre l'intérêt des citoyens. La mise en scène remarquablement rythmée et tendue renforce le propos. Elle oppose la course effrénée de Sonia à la froideur aseptisée et inhumaine des locaux de la mutuelle, au luxe glacé des villas des différents dirigeants. Et cette froideur des lieux est bien sûr le reflet de celle des humains qui y travaillent, qui y vivent. Aux accès de violence s'opposent des moments comme suspendus, figés, qui cassent volontairement le caractère dramatique des situations, qui pointent l'absurdité, le ridicule des puissants et de leur mode de vie ; autant de subtilités qui contribuent à faire de ce monstre à mille têtes, un puissant plaidoyer contre l’ultra libéralisme. TOULOUSE TEMPÊTE Samuel COLLARDEY France 2015 1h29 avec Dominique Leborne, Matteo Leborne, Mailys Leborne, Patrick d'Assumçao… Scénario de Samuel Collardey et Catherine Paillé SUITE ARMORICAINE Écrit et réalisé par Pascale BRETON France 2015 2h28 avec Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwenshon, Manon Evenat, Laurent Sauvage… C'est une grande et belle découverte que ce film romanesque qui nous charme et nous captive par la richesse de ses thématiques et de ses personnages, par une mise en scène touchée par la grâce. C'est à la fois foisonnant et fluide, réfléchi et sensuel, littéraire et musical, très personnel et universel, érudit et tout à fait accessible. Une réussite de haute volée, qu'on pourrait inscrire, pour donner une idée, dans la veine des meilleurs films d'Arnaud Desplechin. C'est un compliment ! Françoise (magnifique Valérie Dréville) est de retour dans la Bretagne de son enfance. Elle vient enseigner l'histoire de l'art à l’Université de Rennes où elle a étudié, reprend contact avec de vieux copains perdus de vue. Dans la même fac, Ion, dix-neuf ans, arrivé de nulle part, s’inscrit en géographie et tombe amoureux de Lydie, une étudiante malvoyante. C'est en fait le passé qui va les réunir… Femme aimable, intellectuelle brillante, prof inspirée – on voit quelques très belles scènes de cours –, Françoise a quitté la capitale, un compagnon, une psychanalyse. Elle ne ressent plus « l’obsession morbide de la Gare Montparnasse », elle guérit de son eczéma. Elle renoue avec ses racines. Ion dit qu’il est orphelin. Il a honte de sa mère, SDF, qui toujours le retrouve, le harcèle. Il la fuit, il s’absente, il devient comme un fantôme hantant les angles morts de la vie estudiantine. Françoise revoit les copains en compagnie desquels elle écumait les concerts de rock à l’aube des années 80. Il y a la grande Catherine, locataire d'un appartement au sommet d’une tour que le vent fait bouger. Il y a John, qui n’a jamais abjuré le rock’n’roll. Et il y a Moon, la plus folle d’entre tous, qui a trébuché, qui est « comme une pierre qui roule », sans domicile fixe. C'est elle bien sûr la mère de Ion, et nous sommes tous des fantômes dans la vie des autres… TOULOUSE Premières images saisissantes… Nous voilà perdus au milieu de l'océan, brinquebalés par une somptueuse tempête, écartelés entre admiration et peur au ventre face à la beauté, à la force de la nature. Dans cette première scène magistrale, tout est dit. L'excitation puissante en même temps que le sentiment de vulnérabilité qui transpercent ceux qui vivent de tels instants. Après cela, infranchissables semblent les abysses séparant le monde des terriens et celui des marins, qui cœxistent pourtant sur la même planète. Combien revenir sur le plancher des vaches, malgré toutes les attaches qu'on y a, doit paraître fade ! Quels charmes terrestres pourraient rivaliser avec les envoûtements impérieux de la mer ? Dom ne cherche même pas à leur résister. Ce beau trentenaire, forgé par des années de pêche en haute mer, n'imagine pas faire autre chose de sa vie, il s'en sait d'ailleurs complètement incapable. Mais à terre, sur l'île d'Yeu, vivent ses deux gosses dont il a la garde : Matteo et Maylis. Pas facile de construire des relations équilibrées et constructives quand le père est en mer les trois-quarts du temps… En filigrane : un contexte social peu réjouissant, où la crise qui guette les pêcheurs se révèlera plus vorace que les plus féroces requins et où aucun banquier, aucun syndicat ne mouille sa chemise pour les aider à surnager… On ne peut terminer sans préciser que, pour chacun des acteurs principaux, justes, exceptionnels, charismatiques, c'est un premier passage à l'écran. On en ressort complètement bluffé, à tel point que deux grands festivals prestigieux n'ont pas hésiter à décerner à Dominique Leborne leur grand prix d'interprétation masculine. Et ils ont eu bien raison ! C'est qu'avec une grande et humble simplicité, il a offert sa propre histoire à Samuel Collardey, qui respecte et filme ses personnages de manière admirable, magnifiant cette humanité vibrante à laquelle nous appartenons tous. TOURNEFEUILLE Dégradé Écrit et réalisé par Tarzan et Arab ABU NASSER Palestine – France 2015 1h23 VOSTF avec Hiam Abbass, Maisa Abdelhadi, Nelly Abou Sharaf, Manal Awad, Mirna Sakhla, Wedad Al Naser, Dina Shebar… Depuis que les Italiens ont abandonné le créneau, rop rares sont les cinéastes, issus de ces quatre coins du monde où on s'en prend plein la poire plus souvent qu'à son tour, qui tâchent de se colleter vraiment avec la représentation de la banale désespérance de leurs concitoyens. Vraiment, c'est à dire en y instillant ce qu'il faut d'humour, de violence, de cruauté si nécessaire, pour qu'en ressorte d'autant plus vivace toute l'humanité des populations qui n'ont guère que la survie pour horizon quotidien. Et s'il y a un territoire d'où l'on ne s'attendait pas à voir émerger une résurgence de la comédie italienne, satirique et sociale, que nous avons tant aimée, c'est bien la Palestine – même si par moments, les films d'Elia Suleiman portaient en germe des fragments de ce regard doux-amer. Et pourtant : porté par une mise en scène impeccable, une écriture au cordeau et des interprètes unanimement épatants, Dégradé tient toutes les promesses de cette proposition de cinéma qui rend justice aux petites gens, aux sans-grade, aux oubliés de l'Histoire, dans le Gaza d'aujourd'hui dont on sait si peu de choses, une fois que les bombardements israéliens se sont momentanément interrompus. Et, singulièrement, aux figures féminines de cette société qui tente de s'organiser normalement – si tant est que quoi que ce soit puisse être normal sur un territoire qui est comme une prison à ciel ouvert donnant sur la mer… Soit, donc, dans la bande de Gaza, un salon de coiffure féminin, où s'activent une patronne, d’origine russe, et son apprentie, autour d'une douzaine de femmes de tous âges et de toutes conditions venues là se faire belles, profiter de l'accalmie, sortir de chez elles, simplement être ensemble. Ça virevolte entre les ciseaux, les fers à friser et les téléphones portables avec une efficacité très, très relative, tout en insistant sur l'urgence de la situation de chacune : qui son mariage, qui son accouchement imminent, qui le retour au foyer de son homme, qui son divorce en instance… Le salon se révèle très vite un petit théâtre du quotidien gazaoui où on évoque presque avec insouciance les pénuries alimentaires, le trafic d’essence, les drones israéliens, les tracas de la vie de couple, le rationnement, les incessantes coupures d'électricité (« quand ça coupe, on dort, quand ça marche on regarde les Feux de l'amour »). Comme partout, le pingpong verbal du salon de coiffure fait se répondre les situations individuelles et les considérations politiques, avec une acuité et un humour féroces, comme lorsqu'on évoque le parcours du combattant que constitue, pour de banals déplacements, le passage successif des différents checkpoints, du Hamas d’abord, du Fatah ensuite et ceux d’Is- raël pour finir. Mais très vite, la tension monte d'un cran. Le lion du zoo de Gaza a été enlevé par la famille d'Ahmad, l'amoureux de la jeune apprentie, et le Hamas, menant une expédition punitive, impose un couvre-feu à effet immédiat. Dès lors, cloitrées dans les petits 30 m2 du salon, les relations entre coiffeuses et clientes vont logiquement s'exacerber et révéler des facettes moins glorieuses de leurs vies confinées. On pense évidemment à Caramel, ou à Vénus Beauté Institut, mais ici le salon de coiffure comme métaphore de la société prend une dimension tragique, le possible symbole de la futilité se colletant radicalement avec la violence de la réalité guerrière – les rafales de mitraillettes et les tirs de mortier s'intensifient progressivement, rendant le chaos extérieur, invisible, effroyablement présent. La vie quotidienne à Gaza nous est immédiatement familière. Sans se laisser aller à trop expliciter les origines de la folie dont ils décrivent les conséquences, les frères Nasser s'inspirent, comme on dit, d'un fait réel (l'enlèvement du lion, la répression qui s'en est suivie) mais font un pas de côté et tiennent jusqu'au bout le parti-pris de ce huis-clos oppressant qui mêle la comédie à la tragédie. Et, dénouant grandes et petites intrigues, ils rendent finalement justice à chacune des figures féminines de la société gazaouie, qui sont le vrai sujet de ce formidable (premier) film. TOULOUSE SAINT AMOUR Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE et Gustave KERVERN France 2016 1h42 avec Gérard Depardieu, Benoît Pœlvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette, Chiara Mastroianni, Gustave Kervern, Solène Rigot, Michel Houellebecq, Ana Girardot, Andréa Ferréol, Izia Higelin… et la voix de Yolande Moreau ! AVE CÉSAR (HAIL CAESAR !) Écrit et réalisé par Joel et Ethan COEN USA 2015 1h46 VOSTF avec Josh Brolin, George Clooney, Clancy Brown, Ralph Fiennes, Jonah Hill, Scarlett Johansson, Christophe Lambert, Frances McDormand, Tilda Swinton, Channing Tatum… Nous sommes en 1951 à Los Angeles. Eddie Mannix (le personnage est inspiré d'un adjoint d'un studio hollywoodien qui a réellement existé) est chargé d'huiler les rouages de l'industrie du rêve, en préservant les stars de leurs penchants et des scandales, en tenant la bride courte aux réalisateurs qui se prennent pour des artistes et en muselant les journalistes avides de ragots. La fonction de ce héros à la moustache très précisément taillée l'amène à faire le tour des plateaux, ce qui permet aux réalisateurs, premièrement, de poser sous toutes les formes possibles la question de la croyance à la fiction – que les cowboys chantent ou que les nageuses sourient interminablement sous l'eau – et, secondement, de s'essayer un instant à des genres qu'ils avaient jusqu'ici négligés (il en reste, malgré l'étendue de leur registre). En premier lieu, le péplum chrétien : deux plateaux des studios Capitol sont occupés par le tournage d'« Ave César ! », qui raconte la conversion d'un centurion sur le Golgotha. Le rôle a été confié à Baird Whitlock (George Clooney), bel homme alcoolique et infidèle… qui va être enlevé par un groupe de scénaristes communistes… En voyant Ave Cesar !, il arrive qu'on se sente presque aussi fatigué qu'Eddie Mannix. Joel et Ethan Coen ont accumulé une science du cinéma si compacte qu'ils sont capables de charger chaque plan d'une infinité de significations, d'y mettre d'un seul mouvement un hommage formellement impeccable au genre original et une satire dépourvue de tout respect. Ce pourrait être trop, c'est en fait juste assez. Trop parce qu'on pourrait croire que les Coen mettent sur le même plan toutes les images, pour s'en moquer, parce qu'on peut toujours croire dans une image, quand on la voit. Juste assez parce que, en y réfléchissant bien (et rarement farce a exigé autant de l'intellect), Ave César ! choisit son camp, celui des images auxquelles on a cru quand on les a créées. (T. Sotinel, Le Monde) TOULOUSE Tout commence au salon de l'agriculture. Jean (Gérard Depardieu, grandiose), éleveur de bovins de compèt, et son fils Bruno (Benoit Pœlvoorde, formidable avec le cheveu gras collé) participent comme tous les ans au Salon dans l'espoir que la médaille tant espérée viendra enfin récompenser leur taureau bien couillu. Mais Bruno n'y est pas… Tout ça le déprime. Il a la bonne quarantaine, bosse tout le temps dans la gadoue, se prend des vestes dès qu'il approche les filles et il n'est pas question pour lui de reprendre la ferme familiale. La seule chose qui le console, c'est de profiter de cette semaine parisienne pour faire la route des vins… à l'intérieur du salon… éclusant des godets à tous les stands de dégustation représentant les vignobles des régions françaises. Face à cette situation pathétique, Jean va prendre les choses en main et embarque son grand fiston dépressif pour une vraie route des vins dans le taxi de Mike (Vincent Lacoste, parfait), jeune frimeur parisien, mythomane patenté. Un périple initiatique en forme de road movie drolatique, qui va permettre au père et au fils de renouer les liens au gré de rencontres détonantes : avec une jeune serveuse obsédée par la dette abyssale de la France, un hôtelier airbnb très inquiétant (Michel Houellebecq, très très flippant), une cavalière pré-ménopausée en recherche immédiate de géniteurs… Tout ça agrémenté de bitures légendaires. Il n'y a que Delépine et Kervern pour concilier avec autant de verve, d'invention, de poésie brute les scènes hilarantes, parfois délicieusement borderline, et les séquences d'émotion pure… Et mine de rien, sans larmoyer ni pérorer, cette truculente comédie se révèle un des plus beaux hommages qui soient au monde paysan (pas celui de l'agriculture industrielle, rassurez-vous !), à son courage, son sens de l'abnégation et de la transmission. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE ROOM Lenny ABRAHAMSON Canada/Irlande 2015 1h58 VOSTF avec Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen, William H. Macy… Scénario d'Emma Donoghue, d'après son roman L'idéal serait de voir Room comme on l'a lu. En ouvrant la première page du roman d'Emma Donoghue (paru en français chez Stock, en 2010, et en Livre de poche), on entend la voix d'un petit garçon qui décrit son environnement avec minutie, émerveillement, le jour de son cinquième anniversaire : un lit, un évier, la lumière qui passe par un vasistas que l'on ne peut ouvrir. La pureté de ce regard transcende et dissimule la réalité. Il faudra quelques chapitres pour parachever la traduction de ces mots d'enfant : Jack et sa maman vivent dans une pièce dont un homme détient les clés… Ce tour de force littéraire devient un tour de force cinématographique : le réalisateur irlandais Lenny Abrahamson se joue de l'espace confiné où vivent Jack et Ma. La caméra adopte tantôt le regard innocent de l'enfant, tantôt la vision désespérée de la mère, enlevée, violée, prisonnière. On court bien des dangers à exécuter des gestes virtuoses pour dire ou mettre en scène la souffrance. Mais, comme le roman d'Emma Donoghue (qui l'a ellemême adapté pour le cinéma), le film de Lenny Abrahamson ne s'écarte jamais de la perspective humaine de ses deux personnages principaux. Pour y parvenir, il fallait choisir très justement les interprètes. On sait désormais que Brie Larson s'est vu décerner un Oscar pour le rôle de Ma. L'actrice marche sur les traces de Meryl Streep ou de Kate Winslet, fondant son personnage avant tout sur la vraisemblance, en accumulant les signes (expressions, locutions, attitudes) qui disent la force qu'elle oppose à la violence de son geôlier. Il fallait aussi un enfant qui soit un acteur, sans que cette propension à l'artifice se voie trop (ce n'est pas le moment d'être mignon). Jacob Tremblay (huit ans au moment du tournage, plus vieux que son personnage) restera comme un de ces prodiges enfantins qui donnent toute leur force à un film… Avec sa longue chevelure d'enfant sauvage, son teint blafard, il pourrait faire peur, pourtant il revient sans cesse à la vérité de l'enfance avec ses questions incessantes, ses caprices, ses enthousiasmes. Brie Larson joue, elle, une très jeune femme prématurément vieillie. Enlevée alors qu'elle était encore au lycée, elle a mis au monde l'enfant né d'un viol, dans lequel elle met tout ce qu'il lui reste d'espoir. Forcée de négocier chaque parcelle de son existence avec son geôlier (que l'on voit à peine), elle a développé une ruse guerrière impressionnante, qu'elle exerce au seul profit de son fils. On peut aussi voir Room comme l'image d'un amour fusionnel, qui ne laisse aucun espace à ses protagonistes. Plus tard Room prend un autre risque, celui de se frotter à la normalité de la vie quotidienne. Après un moment de tension presque insupportable, fils et mère retrouvent le monde et, privés de l'ennemi, doivent trouver à employer leurs forces autrement… Ma doit supporter le regard des autres, les noms qu'on donne à ce qui lui est arrivé. Lenny Abrahamson ne fait qu'effleurer la dimension collective de cette peur qui resurgit à chaque fois qu'une captive est libérée, en Autriche ou aux Etats-Unis… Le cinéaste préfère s'attacher à la douleur de la jeune femme qui doit affronter la répulsion qu'elle inspire à son père et la protection étouffante que lui offre sa mère. Cette seconde partie dilue forcément le formidable impact du début de Room. Elle est pourtant indispensable à ce film qui, à partir de la plus mortifère des situations, cultive délicatement les raisons de vivre. (T. Sotinel, Le Monde) TOULOUSE & TOURNEFEUILLE The Assassin HOU HSIAO-HSIEN Taïwan 2015 1h45 VOSTF avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou Tsumabuki Satoshi, Ching-Tien Juan… Scénario de Chu T'ien-wen et Hou Hsiao-Hsien Festival de Cannes 2015 : Prix de la Mise en scène Pour quelques-uns d'entre nous – et pour pas mal de critiques aussi –, The Assassin était le plus beau film du Festival de Cannes 2015, stupéfiant de splendeur, un film qui rentrera à coup sûr au panthéon du cinéma asiatique. Dès son subjuguant prologue en noir et blanc, on est saisi par la beauté sidérante de chacun des plans, de leur minutie frisant la folie : sensation rare de se trouver littéralement happé par une œuvre, de perdre ses repères, d'être hors du temps qui défile… The Assassin nous propose un bond en arrière jusqu'au ixe siècle, au cœur de la dynastie Tang. Une période souvent considérée comme une des plus florissantes, des plus prospères de l'histoire de la Chine, tant économiquement que culturellement. La capitale Chang'An était à l'époque la plus grande ville du monde. Bien plus et bien mieux que dans la plus soignée des productions hollywoodiennes, la reconstitution historique est d'une précision vertigineuse, fruit de cinq ans de recherches et de repérages. Nous allons suivre une jeune femme, Nie Yinniang, qui revient chez elle après plusieurs années d'exil mystérieux. On découvre peu à peu qu'elle a séjourné auprès d'une nonne non moins mystérieuse, qui lui a enseigné dans le plus grand secret les arts martiaux. Nie Yinniang est devenue une professionnelle de l'assassinat, envoyée à Huebo, capitale provinciale, pour tuer Tian Ji'an, le gouverneur félon de la province, dans le contexte troublé de désagrégation de l'Empire, miné par les ambitions féodales. Inspiré d'une nouvelle de l'époque, The Assassin signe le retour du grand Hou Hsiao-Hsien (Poussières dans le vent, La Cité des douleurs, Le Maître de marionnettes, Les Fleurs de Shanghaï…) et c'est la première incursion du maître taiwanais dans un genre culte en Chine, le wu xia pian (film de sabre à connotation historique), qui le fascina adolescent mais auquel jamais il n'osa s'attaquer. Un genre immortalisé par les chefs d'œuvre de King Hu dans les années 70 (Raining in the moutain, Touch of zen…) puis par les délires virtuoses et virevoltants de Tsui Hark (Zu, les guerriers de la montagne magique), enfin plus récemment par le divertissant Tigre et dragon d'Ang Lee. Mais Hou HsiaoHsien aborde le genre de manière totalement différente, beaucoup plus intimiste, mêlant le mélo au film de sabre. Le film est ponctué de combats magnifiquement chorégraphiés, sublimés par une harmonie de couleurs toujours idéale, mais ils s'apparentent davantage aux combats des films de chambara de Kurosawa qu'à ceux de Tsui Hark ou Ang Lee. La tension réside essentiellement dans l'atmosphère feutrée et élégante des palais où les intrigues se nouent. Hou Hsiao Hsien filme magnifiquement ses personnages noyés dans les paysages grandioses de la Mongolie intérieure ou du centre de la Chine : on les croirait sortis d'une estampe médiévale… Il magnifie aussi, toujours en clair obscur, les intérieurs couleur sang et or que n'aurait pas renié un Caravage. Des intérieurs enveloppants où se nouent les amours déçues, les vengeances longtemps enfouies, où la mort peut surgir à tout instant, dans une volute de fumée incompréhensible qui cache l'assassin. Il faut insister une fois encore sur l'admirable précision de la mise en scène : rien n'y est inutile, les plans séquences les plus impossibles sont maîtrisés à la perfection… Avec en prime un couple d'acteurs au charisme renversant, tout particulièrement la splendide Shu Qi, égérie du cinéaste. TOURNEFEUILLE Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! Lundi 2 mai à 20h à Toulouse : soirée CINÉPHIL'O En collaboration avec l'association Cinésoφia, projection unique suivie d'une rencontre avec Marie Gayzard, intervenante cinéma dans le cadre des dispositifs d'éducation à l'image : École, Collège, Lycéens et Jeunes au Cinéma (achetez vos places à partir du 23/04). Cinésoφia est un pôle du Bureau des Arts (BDA) de la Toulouse Business School (TBS), association loi 1901 qui a pour vocation de collaborer de façon pérenne avec les cinémas de Toulouse afin d’organiser des manifestations filmiques régulières, du type « ciné-philo ». Le déroulé de cette séance de Cinésoφia commencera par une présentation du déroulement de la soirée et de l’intervenant, puis la projection du film sera suivie d'un exposé de l’intervenant et d'un échange avec la salle. L'orientation de cette première soirée sera plus du côté du cinéma (analyse / mise en scène) que de la philo, même si le premier n'est jamais bien loin de la seconde. MARCEL CONCHE la nature d’un philosophe (HD) Écrit et réalisé par Christian Girier. Bonus : extraits chapitrés d’entretiens avec Marcel Conche. Durée totale : 2h14 C’est une belle découverte et le documentaire de Christian Girier est la preuve que oui, le cinéma est un bon moyen pour se rapprocher de l’œuvre du philosophe. Surtout quand il s’agit comme l’a fait le réalisateur d’aller le rencontrer, en chair et en os, chez lui, dans sa maison natale d’Altillac en Corrèze. De le filmer au plus près, mais sans indiscrétion, sans intrusion, dans son quotidien, à table en train de manger, peu et sans sel, en balade… De parler avec lui de son enfance paysanne, de sa jeunesse, de ses amours, de sa passion des livres et de la philosophie, de sa tendresse pour les philosophes antiques et pour Montaigne. Aussi de son parcours intellectuel, de sa foi dans l’homme. « Un film sur un philosophe vivant est chose rare. Avec Marcel Conche, cela signifie avant tout aller à la rencontre d’un homme qui vit sa philosophie. Pétri de sagesse, Marcel Conche se montre tel qu’il est, tel qu’il pense : loin des dogmes et des vérités figées il est en perpétuel mouvement. Son charisme, coloré de malice et d’humour, en fait une personne authentique devant la caméra. Il s’agit d’un film ni pour érudit ni pour spécialiste mais bien d’un film qui s’adresse à tous. » (Christian Girier) Marcel Conche a aujourd’hui 93 ans, des yeux qui n’ont pas oublié de pétiller et des neurones qui carburent au renouvelable. Sa métaphysique s’ouvre à une Nature qui ne se réduit pas à ce que l’on croit voir. En cheminant dans les paysages de son enfance corrézienne, il nous livre avec délice une sagesse vécue au plus près de sa vie. et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info TAKE SHELTER Écrit et réalisé par Jeff NICHOLS USA 2011 2h VOSTF avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Whigham, Katy Mixon, Kathy Baker… Prix de la Critique internationale, Festival de Cannes 2011 Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville 2011 Take shelter est un grand film, tendu, intense, maîtrisé. L'histoire prend place dans l'Amérique profonde, au cœur d'une famille de la classe moyenne, cette Amérique du milieu qui se retrouve en première ligne de la crise économico-financière qui frappe durement le pays. Sur ce terreau ultra-réaliste, Jeff Nichols fait naître une intrigue qui nous amène aux portes de la folie, flirtant même avec le fantastique, et qui sert de révélateur à la souffrance d'un individu, d'une famille et par extension au malaise de toute une société. Une petite ville au fin fond de l'Ohio, le vent souffle dans les branches d'un arbre, le ciel s'assombrit dangereusement, une nuée d'oiseaux fuit une menace imminente, une tornade se forme, prête à tout dévaster sur son passage… Et Curtis La Forche se réveille en sursaut, s'évadant d'un violent cauchemar qui ne cesse de hanter ses nuits. Curtis mène pourtant une vie paisible, entouré de Samantha, sa femme aimante, de leur petite fille Hannah, atteinte de surdité, et d'un brave chien qui vient compléter le tableau familial. Il a un bon job de contremaître sur des chantiers de forage, un bon pote sur lequel il peut toujours compter et, en bon catholique, il va à la messe toutes les semaines. Mais cette menace d’une tornade l’obsède, comme si la récurrence de ces visions était prémonitoire. Et peu à peu son comportement inexplicable fragilise son couple, provoque l’incompréhension de ses proches. Mais rien, ni l'apaisement que tente de lui apporter Samantha, ni la crainte de remettre en question l'équilibre familial, ne peut vaincre la terreur qui l’habite… PS : Take shelter, ainsi que le précédent film de Jeff Nichols, Shotgun stories, sont disponibles en Vidéo en Poche. MIDNIGHT SPECIAL Écrit et réalisé par Jeff NICHOLS USA 2016 1h51 VOSTF avec Michael Shannon, Kirsten Dunst, Jaeden Lieberher, Joel Edgerton, Adam Driver, Sam Shepard… ment et démarre en trombe dans la nuit à bord d'une Ford Mustang (à moins que ce ne soit une Dodge Charger, pardonnez ma méconnaissance des voitures de légende du cinéma américain). Du jeune maître texan Jeff Nichols, qui nous impressionne de film en film (Shotgun stories, Take shelter – tous deux disponibles en Vidéo en Poche – et Mud), on attendait l'inattendu… et on n'est pas déçu. La première scène de Midnight Special nous plonge dans l'inconnu. Deux hommes armés semblent attendre, anxieux, dans une chambre de motel aux fenêtres recouvertes de carton. Sur le lit, caché sous un drap, un petit garçon lit à la lumière d'une lampe de poche, imperméable aux événements extérieurs, un casque anti-bruit sur les oreilles, les yeux étrangement recouverts de lunettes de piscine. La télévision diffuse en boucle l'information de la disparition d'un enfant appartenant à une communauté religieuse. Est-ce un kidnapping ? Ou l'enfant a-t-il été au contraire soustrait par ses proches à un destin funeste ? Soudain le trio sort précipitam- Ce qui est passionnant dans le nouveau petit bijou de Jeff Nichols, ce sont ses multiples entrées. Ça commence comme un film de cavale, porté par la musique aérienne et lancinante de David Wingo, traversant les paysages magnifiques du Sud des États-Unis, du Texas à la Floride, sans qu'on connaisse au demeurant la destination ni la raison de cette fuite précipitée. Ce n'est que peu à peu que l'on en comprend les tenants et les aboutissants. La tension monte… et le film bascule sans esbroufe spectaculaire vers la science-fiction, en une sorte d'hommage virtuose aux grandes réussites des années 70/80 – on pense en particulier au Spielberg de Rencontres du troisième type –, à l'époque où le cinéma américain imaginait que « l'autre », la créature venue d'ailleurs, n'était pas forcément un envahisseur mais pouvait être animé d'intentions pacifiques et bienveillantes, bien plus que les terriens recroquevillés sur leur petite planète… Mais derrière le suspense paranoïaque et la SF, derrière l'action qui avance tambour battant, on retrouve les thèmes récurrents de Jeff Nichols, principalement la paternité, le lien indéfectible qui unit père et fils. Et son acteur fétiche Michael Shannon incarne formidablement ce père déterminé, prêt à tout pour permettre à son fils d'aller jusqu'au bout du destin qui est le sien… Ce personnage emblématique représente l'abnégation paternelle poussée à son paroxysme, celle qui vous pousse à croire à l'incroyable, à abdiquer votre rationalité, à vous affranchir de la loi pour contourner ou forcer tous les barrages, même si toutes les forces de l’État le plus puissant au monde sont à vos trousses. Michael Shannon est comme toujours impressionnant mais on appréciera aussi les personnages secondaires remarquablement dessinés et interprétés, tels Sam Shepard très flippant en gourou de secte ou Adam Driver, parfaitement ambivalent en enquêteur faussement dilettante. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 ROYAL ORCHESTRA Film documentaire de Heddy HONIGMANN Pays-Bas 2015 1h34 VOSTF (néerlandais, anglais, espagnol et russe) avec le chef et les musiciens du Royal Concertgebouw Orchestra (RCO) d'Amsterdam… presque tentaculaire (une tête qui dirige et de multiples bras : plus de cinquante musiciens) et en faire une œuvre vivante, cohérente, originale, qui tienne le spectateur en haleine ? Comment trouver des plans d'attaque originaux, ne pas sombrer dans le « déjà vu » ? Le tour du monde en cinquante concerts ! Ainsi s'appelait dans un premier temps cet incroyable documentaire, d'une simplicité vraie, qui nous a tous emballés au Festival de La Rochelle, avant d'être débaptisé. On aimait ce premier titre : Le tour du monde en cinquante concerts… Comme un petit clin d'œil à Jules Vernes qui disait bien la patte espiègle et subtile de la réalisatrice Heddy Honigmann. Heddy Honigmann réussit tout cela avec brio et dirige sa caméra avec les gestes précis et limpides d'un véritable chef d'orchestre. Toujours à capter la petite chose, le menu détail qui en disent plus long que bien des discours et ménagent des moments de respirations joviaux ou tendres. Son plaisir indéniable derrière la caméra est immédiatement perceptible, communicatif et jamais elle ne se met en avant. Cinéaste discrète, marionnettiste de l'ombre, qui nous entraîne avec bonheur dans les coulisses, l'intimité des virtuoses et même celle de leurs plus modestes admirateurs. La musique devient plus qu'un simple loisir, elle est un art de vivre démocratique, presque une philosophie. Elle est aussi un langage à part qui relie entre eux les mélo- D'un travail de commande (passée par le prestigieux Royal Concertgebouw Orchestra d'Amsterdam pour célébrer ses 125 ans) elle a réussi à faire une véritable aventure de vie qui se déguste comme un roman ! Ce n'était pourtant pas gagné d'avance : comment filmer la tournée internationale de cet organisme manes venus de tous horizons. De Saint Pétersbourg à Buenos Aires en passant par Soweto… Heddy ne se contente pas de survoler les sujets et en peu de plans elle brosse un contexte politique, humain… passionnant. Première séquence : mais quel est ce petit point insignifiant sur cette grande scène, perdu au milieu de cet immense opéra vide qui semble l'engloutir ? Voilà le percussionniste de cette formation symphonique ! Et c'est fort malin de commencer par lui. Le bougre parle de son boulot avec tant d'humilité et de drôlerie que, d'un coup de baguette, il brise la glace et un mythe. La grande musique n'est pas une affaire d'élite, elle aussi accessible aux petites oreilles, celle des obscurs, des sans-grade. Elle est avant tout une merveilleuse aventure à la portée de tous. On finirait même par croire qu'un jour elle parviendra à briser les ridicules frontières érigées par la petitesse des hommes ! TOULOUSE & TOURNEFEUILLE THE REVENANT Alejandro GONZALEZ IÑARRITU USA 2015 2h36 VOSTF avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter… Scénario de Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith, d'après le roman de Michael Punke. Musique de Ryuichi Sakamoto, photographie d'Emmanuel Lubezki. « Tant que tu peux t'accrocher à une respiration, bats-toi, respire… continue à respirer » C'est sur cette leçon de survie que commence l'odyssée de Hugh Glass selon Iñárritu (Oscar), expérience immersive dans les étendues glacées et les montagnes enneigées du Dakota du Sud. Rien ne peut vous préparer à sa beauté, à la magnifique photographie d'Emmanuel Lubezki (Oscar). Rien ne peut vous préparer à la fulgurance de sa sauvagerie, à l'animalité viscérale de sa violence. Rien ne peut vous préparer à l'éclat bouleversant, au cœur des ténèbres, de la lueur d'humanité qui subsiste, malgré tout ce qu'il endure, dans le regard de Leonardo DiCaprio (Oscar, enfin). Hugh Glass était un « mountain man », un de ces trappeurs, explorateurs américains qui parcouraient les montagnes de l'Amérique du Nord au xixe siècle, motivés par le profit, chassant les castors et vendant leurs peaux. Le film mêle deux épisodes qui ont fait la célébrité de Hugh Glass, durant l'expédition du général William Ashley remontant le Missouri. Le premier épisode est celui de la rencontre avec les indiens Arikaras, qui les pourchassèrent et auxquels il parvint à échapper, aidé ensuite par des Sioux pour rejoindre le fort. En 1823, lors d'une reconnaissance, Glass surprit une femelle grizzly, accompagnée de ses deux oursons, qui le chargea. Il réussit à tuer l'ours, mais très grièvevement blessé, fut laissé pour mort par les deux compagnons qui devaient rester à ses côtés. Sans armes, il parvint en six semaines à gagner Fort Kiowa, distant de plus de 300 kilomètres. Glass se remettra ensuite en route pour traquer Bridger et Fitzgerald, et en tirer vengeance. Resserrant la durée du récit originel, le film reprend en grande partie les épisodes de cette histoire pour en faire une aventure humaine dont la profondeur et la force en font dores et déjà un classique intemporel, hors catégories. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Spotlight Tom McCARTHY USA 2015 2h08 VOSTF avec Michael Keaton, Rachel McAdams, Mark Ruffalo, Brian d’Arcy James, Liev Schreiber, Stanley Tucci, Billy Crudup, John Slattery, Jamey Sheridan… Scénario de Josh Singer et Tom McCarthy Ce remarquable Spotlight… s’inspire de faits réels. L’équipe de journalistes d’investigation du Boston Globe, surnommée « Spotlight » (littéralement « le projecteur »), enquête, au début des années 2000, sur une affaire de crimes pédophiles perpétrés – et dissimulés – par l’Église catholique. Pour autant, il ne faut pas chercher la moindre héroïsation du reporter. Car ce qui intéresse McCarthy, c’est de montrer le journaliste, ce soutier de la démocratie, au travail… D’ailleurs le réalisateur ne s’attache à ses personnages qu’à travers le prisme professionnel, sans s’attarder inutilement sur leur sphère personnelle qui aurait risqué de parasiter leur indéfectible trajectoire… McCarthy excelle à camper cette petite ruche industrieuse que forme le groupe Spotlight – les visages anxieux minés par la fatigue croissante et les rebuffades récurrentes, les innombrables appels téléphoniques infructueux, les allées et venues entre le journal, le Palais de justice et le bureau des avocats – et à humer l’atmosphère solidaire qui règne à la rédaction… Peu à peu, le travail acharné des journalistes esquisse les contours des violences insondables subies par les jeunes victimes d’hier. À cet égard, la force de Spotlight, c’est le traitement du hors-champ. S’il ne fait preuve d’aucune fausse pudeur dans l’évocation des viols, le cinéaste évite soigneusement les flash-back insistants, le pathos racoleur… Ce plaidoyer pour la fonction salvatrice de la presse écrite ne serait pas aussi puissant s’il n’était pas ancré dans un contexte géographique bien spécifique. Car dans le film, la responsabilité écrasante de l’Église se confond avec celle de Boston : Boston la patricienne, discrète et « provinciale », Boston qui exècre l’ostentation, et surtout Boston la catholique, où le crime s’épanouit pourtant… Dans ce film subtil qui ne tombe jamais dans l’écueil du manichéisme, tout le monde, ou presque, partage les mêmes origines et, partant, une responsabilité collective… Un film passionnant, de bout en bout ! (F. Garbarz, Positif) TOULOUSE & TOURNEFEUILLE D'UNE PIERRE DEUX COUPS Écrit et réalisé par Fejria DELIBA France 2016 1h23 avec Milouda Chaqiq, Brigitte Roüan, Myriam Bella, Zinedine Soualem, Samir Guesmi, Claire Wauthion, Linda Prevot Chaïb… Prix du Public, Festival Premier plans – Angers 2016 Zayane a 75 ans, elle est mère de onze enfants et déjà plusieurs fois grandmère. Elle habite en banlieue parisienne, un petit appartement en haut d'une tour. Elle n'est pas beaucoup sortie de la cité depuis son arrivée en France. Pourtant, pour être venue d'Algérie, elle a dû en vivre des choses… Mais tout ça, c'est du passé. Aujourd'hui, elle est là où on attend qu'elle soit. Toujours disponible pour qui a besoin d'elle. Toujours des cornes de gazelles dans le placard de sa cuisine, toujours de bons petits plats au congélateur au cas où l'un des enfants passerait pour déjeuner. La vie semble passer comme ça, et Zayane s'en satisfaire. Elle ne se plaint pas, son rôle consiste à être, avant tout, présente pour ses enfants qui la sollicitent sans jamais se soucier de ses disponibilités. Le fonctionnement est bien rodé. Un jour elle reçoit une lettre. Ne sachant pas lire, la première mission consiste à trouver une voisine qui, bienveillante et en échange de quelques biscuits, lui délivre le précieux message. Un homme est mort, quelqu'un qu'elle a connu autrefois, en Algérie… Pudique, elle ne laisse rien paraître de son trouble, mais de retour dans son petit appartement, on sent l'urgence, la nécessité, quelque chose s'est réveillé en elle. L'homme a laissé une boîte à son attention et elle doit aller la chercher, pas d'obligation réglementaire, mais une petite voix intérieure et pressante qu'elle ne peut plus taire. Un voyage tout petit : Paris-province, mais une grande aventure pour Zayane. Sans savoir lire tout est plus difficile, à commencer par le fait de prendre le bon train, dans le bon sens. Un périple dans lequel la vieille femme va se révéler : sortir de la cité lui fait l'effet d'une formidable respiration ! Elle a finalement un sacré caractère ! Dans ce voyage c'est tout un passé enfoui qui ressurgit, elle parle, se confie, s'affirme, existe ! Pendant ce temps, les enfants, poussés par l'inquiétude, se retrouve peu à peu regroupés dans l'appartement famillial. De la colère à l'incompréhension, les retrouvailles sont par moment houleuses. Connaissent-ils vraiment leur mère ? Ont-il jamais essayé de la connaître ? Aurait-elle ses secrets ? Les réactions les plus extravagantes cachent un désarroi total face à une situation tout à fait inédite : Zayane, la figure même de l'abnégation, aurait laissé tombé sa famille ? Quel événement suffisamment dramatique et important pourrait justifier une telle attitude ? Tous regroupés autour de cette absence, les enfants sont amenés à chercher à comprendre leur mère d'une manière complètement nouvelle. Tous les indices étaient présents sous leurs yeux. Il s'aperçoivent simplement qu'ils n'ont jamais pris la peine d'essayer de s'y intéresser. Mais peut-être n'est il pas trop tard pour changer de regard et voir, derrière leur mère, cette femme qui toujours s'est sacrifiée, pour ses enfants, pour sa famille… Ce premier film a été récompensé par le prix du public au festival Premier Plan d'Angers et on comprend pourquoi. Tout commence simplement mais le scénario jamais ne s'épuise, trouvant toujours un ressort dramatique, une idée nouvelle qui nous émeut ou nous surprend. Le tout est formidablement généreux et bienveillant, un film qui fait du bien par les temps qui courent… TOULOUSE GOOD LUCK ALGERIA ce Good luck (bonne chance) leur donnera un angle de vue salutaire en même temps que la banane ! C'est une histoire vraie. Celle d'un type ordinaire et de sa petite entreprise montagnarde, une de celles qui connaissent la crise. C'est pas faute de bosser, pas faute d'avoir des produits de qualité, pas faute d'avoir la passion de son métier. Sam et Stéphane, quand ils démarrent leur affaire, ont le feu aux tripes, ce sont de merveilleux artisans, leur boite est à taille humaine, chaque salarié s'y investit, se bat, a du plaisir à y travailler. Les skis qui sortent de leurs ateliers sont passés par de longues étapes de fabrication où rien n'est laissé au hasard, rien n'est bâclé. Plus que tout, leurs créateurs ont la fierté de les avoir fabriqués, et celle de ne pas vouloir se parjurer en cédant aux modes de l'époque. Mais la concurrence mondialisée devenant de plus en plus féroce, les skis Duval dégringolent et perdent peu à peu des parts de marché. Il suffirait de sous-payer l'équipe, de licencier, de ne plus travailler avec des matériaux aussi nobles… ou de fusionner, de vendre leur renommée au diable (comme le suggère leur banque) pour remonter la pente. Mais à tout cela Sam (Sami Bouajila), le gérant, se refuse. Il essaie de faire bonne figure, de ne pas avouer à sa délicieuse et ironique compagne Bianca qu'ils sont en totale faillite. Bien sûr c'est illusoire et il faudrait qu'elle soit aveugle et stupide pour ne rien voir… Quand Bianca finit par découvrir l'ahurissant et ridicule trait de génie qui anime son mari, son tempérament italien explose ! Il veut se qualifier pour les épreuves de ski de fond des Jeux Olympiques d'hiver et défendre les couleurs du pays de son père : l'Algérie ! Rien que ça ! À son âge ! Représenter une nation qu'il ne connait même pas, dont il ne parle même pas la langue ! La réponse de Stéphane (son partenaire et ami d'enfance), qui s'est auto-désigné comme son coach sportif, fuse : « Pas besoin de parler algérien pour skier ! » Bianca pouffe d'incrédulité, de rage, de rire, mais peut-être aussi de tant d'autres choses qui ne s'avouent pas… Et comme elle, tout le monde se gausse de nos deux hurluberlus… Puis malgré tout, comme il n'y a pas grandchose à perdre ni grand chose à espérer d'autre, tous finissent par se prendre au jeu de ce conte de fées, piégés dans la poudreuse de leurs rêves fous… Surtout Kader, le père de Sam… Et ce n'est que le début des (més)aventures de notre athlète sur le retour, de ses péripéties qui vont l'entraîner bien loin, au delà des frontières de la France et du ridicule : vers l'Algérie. Et alors qu'il était venu y quémander un hypothétique soutien d'une fantomatique fédération de glisse, il va découvrir le pays de ses origines et ressentir les traces qu'il a laissées en lui, le Français de seconde génération, l'enfant d'immigré qu'il restera à tout jamais. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE C'est à Calais : une école pour les migrants Inaugurée en Juillet 2015, l'école du chemin des Dunes continue à Calais. Une trentaine de bénévoles s'activent depuis huit mois pour fabriquer une scolarité aux enfants de migrants, et proposent aussi une formation aux adultes : Britanniques, Nigérians, Français, Belges… les bonnes volontés ne manquent pas et la fragile structure de planches et de plastique tient le coup grâce aux bénévoles qui viennent donner de leurs temps. Les promesses faites par Najat Vallaud-Belkacem en Septembre 2015 n'ont pas été vraiment suivies d'effet… alors, ils bricolent comme ils peuvent. Plusieurs centaines de gamins en âge d'être scolarisés traînent dans la « jungle », mais aussi des adolescents débarqués d'Erythrée du Soudans, d'Ethiopie, de Syrie, d'Afghanistan… Pour tous, l'enjeu de la scolarisation est loin d'être secondaire. « Aider les plus jeunes à renouer avec la socialisation : elle est là, la raison d'être de cette école »… Utopia 56 « Imaginer un monde meilleur, refuser une réalité inadmissible… » Ce ne sont pas vos cinoches préférés qui le disent. C'est Utopia 56, une association qui s'est créée à Calais pour favoriser la participation de bénévoles venus d'ailleurs. « On fait ce qu'on peut, on donne du temps, de l'argent, on les accueille à la maison ». Depuis le 15 Janvier, l'association encadre ceux qui déboulent de toute la France (et d'ailleurs ) pour filer un coup de main : construire des abris, vider les tonnes de détritus accumulés en quelques mois, trier les vêtements, aider en cuisine, distribuer les repas. Depuis le 7 Mars, ils sont présents dans le nouveau camp de Grande Synthe en collaboration avec d'autres associations plus anciennes : « L'Auberge des migrants », « Salam »… Vous pouvez les rejoindre si vous avez quelques vacances, mais aussi les soutenir financièrement. Vous pouvez aussi faire des dons en nature – vêtements, nourriture stockable, tentes, bâches, couvertures… – aux trois associations ci-dessus mentionnées. www.utopia56.com www.laubergedesmigrants.fr www.associationsalam.org LA VACHE Mohamed HAMIDI France/Maroc 2016 1h31 avec Fatsah Bouyahmed, Lambert Wilson, Jamel Debbouze, Julia Piaton… Scénario de Mohamed Hamidi, AlainMichel Blanc et Fatsah Bouyahmed Il était une fois… Cette délicate de vache, aussi tendre qu'un steak taillé dans le filet, est un véritable conte de fées. Un de ces films d'antan où se feuilletait au générique et en technicolor un gros livre chargé de dorures. Sauf que nos sociétés, aujourd'hui, n'aiment plus trop les contes. Trop dangereux, les contes, car on pourrait y croire. Trop subversives, ces histoires qui, invariablement, se terminent bien alors qu'il entre de nos jours dans la stratégie de nos élites de ne jamais nous faire rêver à des lendemains heureux. Pensez donc ! Imaginez un monde où tous se réconcilieraient autour d'une vache en route, sur les chemins buissonniers de France, vers un Salon de l'agriculture où chacun serait payé au juste prix de son travail. Impensable… Les contes, en effet, dérangent et troublent l'ordre productiviste établi en laissant croire au pauvre peuple qu'il est toujours possible de changer la vie pour le meilleur, alors qu'on devrait bien savoir qu'elle est en route vers le pire à travers la stricte observance de l'évangile néolibéral qui n'arrête pas, lui, de nous beugler aux oreilles, via les prix nobels d'économie, qu'il faut être réaliste et se contenter de peu, alors qu'il y aurait avantage à se contenter de beaucoup en ignorant les sornettes qui s'obstinent à nous marteler qu'il faut se préparer maintenant à changer trois ou quatre fois de boulot au cours de sa vie, pour en trouver… du boulot, sans réfléchir un seul instant à ce que seraient ces boulots… Pour Fatah en tout cas, modeste paysan d'une vallée perdue du Magreb, pas question de céder aux oukases des prix Nobel d'économie. Paysan il est, paysan il restera toute sa vie, tout comme Jamel Debbouze d'ailleurs, producteur et acteur du film, dont on peut parier qu'il le gardera à vie, lui aussi, son boulot sympa d'amuseur public. Pour l'heure, notre ami Fatah s'occupe avec tendresse de sa vache, une belle tarentaise à la robe brun fauve nommée Jacqueline, qu'il inscrit chaque année avec persévérance au Salon de l'agriculture à Paris. Une constance qui finit par porter ses fruits : une lettre officielle lui annonce qu'il est invité avec Jacqueline. Néanmoins, restrictions budgétaires obligent, le voyage n'est pas pris en charge. Qu'à cela ne tienne, Fatah qui ne doute de rien prend le bateau direction Marseille, puis entame le chemin Marseille/Paris à pied. Le voyage, on s'en doute, sera haut en couleurs, à l'image de ce premier contact avec les gendarmes qui, héberlués, acceptent de se faire photographier, sans sourciller, aux côtés de Jacqueline. Avec un bel appétit de découvertes, Fatah parcourt une France dont il a une haute idée et qui, surprise, le lui rend bien. Son sourire engageant et son compagnonnage animal font merveille et attirent une sympathie mâtinée de curiosité de ceux qu'ils croisent, à l'image de cette troupe de théâtre fraternelle qui lui fait découvrir le « flirt » et la poire, ou de ce chatelain perclus de problèmes qu'il parvient à sortir d'un égocentrisme déprimant en l'entraînant dans la folle ronde de l'entr'aide. Mais plus que tout, il émane de La Vache un peu de ce qui fait le succès inattendu et incroyable de Demain : cette impression que, malgré la période assez misérable que nous traversons, nous ne sommes pas définitivement abonnés au malheur. En effet, sur un ton bon enfant et sans mièvrerie, le film délivre un message sain mais généreux : de quelque côté de la Méditerranée que l'on vienne, il est possible de se retrouver sur les mêmes valeurs… TOURNEFEUILLE Ciném a garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) GOOD LUCK ALGERIA Farid BENTOUMI France/Belgique 2015 1h30 avec Sami Bouajila, Franck Gastambide, Chiara Mastroianni, Hélène Vincent, Bouchakor Chakor Djaltia… Scénario de Farid Bentoumi, Noé Debré et Gaëlle Macé Good luck Algeria est un de ces petits bonheurs qui ne courent pas les rues : une comédie épatante et rafraichissante qui fait énormément de bien par les temps qui courent. On y rit volontiers, on y réfléchit aussi. C'est aussi un pamphlet humoristique particulièrement bien venu, qui pourrait ouvrir les yeux de tous ceux qui oublient combien l'immigration a aussi contribué à construire notre beau pays. Allez : que chacun d'entre nous essaie d'attirer devant ce film réjouissant un de ces drôles d'oiseaux qui croient aux vertus des frontières et, avec une humilité et une gentillesse infinies, No 225 Du 23 mars au 3 mai 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places