guide des stations forestières des Aspres

Transcription

guide des stations forestières des Aspres
Ce document a été réalisé
par le Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon
◆ en collaboration avec
Louis Thouvenot, technicien à
la Direction Départementale de l’Agriculture
et de la Forêt des Pyrénées-Orientales
◆ avec la participation
d’Antoine Lafont,
élève technicien supérieur
« Gestion forestière » à l’école forestière
des Barres, à Nogent-sur-Vernisson
◆ à partir du catalogue de
“Typologie forestière
des Aspres”- Francine Auvray Inventaire forestier national - 1987
◆ avec l’appui financier de
l’Union Européenne dans le cadre du
Programme de développement rural (PDR)
et de la Région Languedoc-Roussillon
◆ le travail a été coordonné par
Benoît Lecomte,
ingénieur au CRPF du Languedoc-Roussillon.
◆ les photographies ont été réalisées par
Maurice Cavet, Olivier Lalfert, Christophe Bolchert,
et Benoît Lecomte.
Ce guide a été élaboré à partir
◆ d’une relecture et d’une légère
simplification du catalogue de typologie
forestière en fonction de la répartition
géographique des forêts privées dans les
Aspres et des différents objectifs que
peuvent envisager les propriétaires
forestiers,
◆ d’un travail de terrain pour la description
des peuplements (observations et mesures)
sur les différents types de station,
selon un échantillonnage dirigé par les
caractéristiques écologiques des Aspres
et les descriptifs de stations figurant dans
le catalogue.
Une synthèse de ces informations
a été réalisée pour
◆ traduire en termes simples les
caractéristiques écologiques des types de
station,
◆ éventuellement regrouper ou diviser les
stations d’après des critères de potentialités
forestières,
Nous remercions
tous les techniciens
qui nous ont aidés dans ce travail
ainsi que
tous les propriétaires
qui nous ont accueillis dans leur forêt.
◆ présenter le plus clairement possible les
formations végétales associées à ces stations
ou groupes de stations, et les assortir de
conseils de gestion,
◆ rédiger une clé facile à utiliser, même pour
un non-spécialiste.
1
Sommaire
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
Présentation générale des Aspres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
Qu’est-ce qu’une station forestière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
Quelques conseils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9
Clé de détermination des stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10
Les stations forestières dans les Aspres
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page
15
Mini-guide de sylviculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 43
Mini-flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 50
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 59
Provenances des plants et zones de récolte recommandées . . . . . . . . . . . . . . page 63
2
Avant-propos
Les forêts des Aspres ont deux caractéristiques majeures : pour la
plupart, elles sont embroussaillées et fragiles. Cette fragilité est
surtout due à leur sensibilité aux incendies qui est liée, bien entendu,
au climat méditerranéen. Celui-ci concerne la plus grande partie du
massif : à la chaleur et la sécheresse d’été s’ajoute la tramontane qui
peut attiser les feux naissants et leur faire prendre une ampleur
catastrophique. Ce fut le cas en 1976, année funeste qui restera dans
toutes les mémoires (12 000 hectares détruits).
Une particularité des basses Aspres est la présence abondante du
Chêne-liège, élément essentiel du patrimoine naturel. Cette essence
parfaitement adaptée aux conditions naturelles a un rôle de tout
premier plan à jouer dans l’aménagement de l’espace et la
prévention des incendies.
Le propriétaire forestier des Aspres doit donc réussir le difficile
exercice de gérer sa propriété en conciliant plusieurs objectifs : d’une
part la production de matériaux (bois, liège... ) procurant un revenu
et d’autre part la protection contre l’incendie. C’est pourquoi le
guide des stations forestières des Aspres, élaboré par le Centre
régional de la propriété forestière, est particulièrement bienvenu.
Agréable à consulter et facile à utiliser, il aidera le propriétaire dans
ses choix de gestion.
C’est un nouvel outil qui contribuera sans aucun doute à rendre aux
forêts des Aspres, et en particulier aux suberaies auxquelles je suis
particulièrement attaché, beauté environnementale et rentabilité
économique.
Jacques Arnaudiès
Président de l’Institut méditerranéen du liège
3
Généralités
Les Aspres : entre plaine et montagne
n
n
Ruis
nterran e
la Ca
e Fontcou
s e au d
v e r te
le R é a r t
MONT HELENE
n
s
n
Montauriol
MONTNER
s
n
n
n
n
Llauro
e
ech
le T
Vivès
n
i vès
V
le
R iu
n
LE BOULOU
e
p
Am
Taulis
ièr n
e Taillet
Valmagne
d
da
cor
n
r
la P almè
T
n
le
le
N
Oms
St Marsal
Tresserre
n
se a
uis
.
Riv
E
R
Passa
ona
Calmeilles
n
Tordères
M
Chapelle
Ste Anne
Fourques
e Car
atg
n
n
Castelnou
n
Boule d'Amont
LON
THUIR
ud
Glorianes
Camelas
eC
R i vière d as t e l n o u
n
e St Ju
td
lia
ren
Tor
enell
le G im
Casefabre
s
ulè
n
de Glorianes
ière
Riv
Joch
iv
4
n
n
la R
Le prieuré
de Serrabonne
dominant la vallée
du Boulès : un relief
rude et escarpé
St Michel
de Llotes
Rigarda
FL
Les Aspres sont limitées (voir carte) :
- au nord, par la vallée de la Têt,
- à l’est, par la plaine du Roussillon,
- au sud, par la vallée du Tech,
- au nord-ouest par la ligne de crêtes qui,
depuis la chapelle Sainte Anne, se dirige
vers le nord, séparant la vallée de la Lentilla de la vallée de Glorianes,
- au sud-ouest, par la ligne de crêtes qui,
depuis la chapelle Sainte-Anne, se dirige
vers l’est (« Serrat Palaté »). La limite plonge
ensuite vers le sud, passant par SaintMarsal et Taulis avant de suivre la rivière
de Saint-Marsal puis la rivière Ample pour
rejoindre le Tech.
n
Bouleternère
n
SIL
Corbère les Cabanes
N
Les paysages sont généralement des pelouses
et garrigues sur calcaire, des maquis (Cistes,
Ajonc et Bruyère arborescente), des suberaies et des chênaies vertes sur schistes. A
l’ouest, en limite du Conflent et du Vallespir, apparaissent le Châtaignier, le Hêtre et
les landes à Callune, Fougère aigle et Genêt
à balais.
la Têt
CO
Les Aspres s’étendent de 100 mètres d’altitude en limite de la plaine du Roussillon à
1 347 mètres à la chapelle Sainte-Anne,
point culminant, en bordure du Conflent.
L’altitude s’élève progressivement de l’est
vers l’ouest et du nord au sud. Le massif se
présente comme une série de crêtes parallèles et de croupes arrondies, surplombant
des versants aux pentes généralement fortes.
Les vallées ont globalement une orientation
nord-ouest/sud-est. Les versants sont
entaillés de ruisseaux temporaires au régime
torrentiel.
PLAINE DU R
OUS
le B
o
La région des Aspres est située au centre du
département des Pyrénées-Orientales. Elle
correspond aux contreforts orientaux du massif du Canigou et fait la transition entre ce
massif et la plaine du Roussillon. L’origine de
son nom donne une bonne idée générale de
la région : « Aspres » viendrait du latin « asper »
qui a donné âpre, aspérité et signifie « accidenté », « abrupt », « escarpé » mais aussi
« rude », « rigoureux ».
n
St Jean Pla de Corts
n
AMELIE LES BAINS
VA LL
n
CERET
ESPIR
Les Aspres : ce guide n’est utilisable qu’à l’intérieur de ce périmètre.
Le pic Saint-Martin
apparaît derrière des
collines sèches
Généralités
Une forêt sèche,
constituée surtout de
Chêne vert et Chêne-liège
Quelques monuments mégalithiques et
toponymes pré-romains attestent d’une présence humaine ancienne dans les Aspres. Plusieurs écrits romains font état d’une forêt de
caractère tempéré, depuis le Canigou jusqu’à la Méditerranée. Jusqu’au 10ème siècle,
la population vit d’élevage extensif et de
cultures pratiquées dans de simples clairières existantes ou créées dans cette forêt.
A partir du 10ème siècle, la population se
développe et les besoins augmentent. D’importants déboisements, encouragés par les
abbayes, ont lieu. A la place de la forêt, apparaissent des champs de céréales (seigle), des
vergers (oliviers, châtaigniers) et des parcours
pour les troupeaux essentiellement ovins
élevés pour la production de laine.
Au cours des 16ème et 17ème siècles, les
défrichements s’intensifient pour la diversification des cultures (froment, millet), conséquence d’une forte poussée démographique
après 200 ans de déprise qui ont suivi la
Peste Noire et le ravage des grandes compagnies, période sombre de la guerre de cent
ans. Le bois est utilisé pour la fabrication du
charbon de bois qui alimente les forges
catalanes, comme en témoignent les
« charbonnières », secteurs aplanis de
quelques mètres carrés, que l’on retrouve
aujourd’hui encore en forêt. A la fin du
18ème et au début du 19ème siècle, les vignes
cultivées en terrasses s’étendent. A cette
époque, les terres labourables et les bois
représentent chacun 1/4 de la surface, l’autre
moitié étant vouée aux parcours (garrigues
et maquis) utilisés par les troupeaux. Le
Chêne-liège commence à être utilisé intensivement. Déjà présent cinq siècles avant
notre ère autour de la Méditerranée, il est
cultivé pour son écorce depuis fort longtemps. Mais c’est à la fin du 18ème siècle qu’il
devient un bien précieux grâce à la généralisation des bouteilles en verre et de leur
bouchage avec des bouchons de liège. La
fabrication de ces derniers se mécanise
et, jusque dans la première moitié du
20ème siècle, les suberaies sont entretenues
et le liège est levé et commercialisé.
Mais la fin du 19ème siècle marque la fin de
l’économie traditionnelle. Le vignoble est
anéanti par le phylloxera et sera reconstitué
dans la plaine du Roussillon. Les cours de la
laine s’effondrent provoquant une crise grave
dans l’élevage ovin et la réduction du
nombre et de l’effectif des troupeaux. A la
place de la vigne, sur les terrasses aménagées, des chênes-lièges sont plantés jusqu’à
450 mètres d’altitude. Après la première
guerre mondiale, l’exode rural a fait perdre
aux Aspres 60% de leur population en cent
ans. Beaucoup de terrains cultivés ou pâturés sont abandonnés. Après la deuxième
guerre mondiale, les suberaies sont à leur
tour peu à peu abandonnées à cause de la
vive concurrence des autres pays producteurs
(Espagne, Portugal) et des matériaux synthétiques. Cet abandon des grands espaces
profite à la forêt qui s’étend naturellement
ou à la friche qui, en se développant, accentue les risques d’incendie. Celui de l’été
1976 qui a parcouru pratiquement tout le
massif des Aspres est resté dans les
mémoires.
Des collines sèches
où les mas sont disséminés
Une priorité : la
prévention des incendies
Aujourd’hui, les Aspres sont une région
essentiellement agricole et touristique. Au
centre du massif, un élevage extensif se
maintient, tandis qu’en zone basse, viticulture et arboriculture occupent les terres
plates. Le tourisme se développe depuis
quelques dizaines d’années grâce à des villages pittoresques (Castelnou), un riche patrimoine bâti (château de Castelnou, prieuré
de Serrabonne, nombreuses chapelles et
églises). Les caves qui commercialisent les
excellents vins produits en bordure basse des
Aspres reçoivent également de nombreux
visiteurs.
La quasi totalité de la forêt appartient à des
particuliers. Elle occupe 13 367 hectares soit
51,8% du territoire. Les forêts situées en
crête, sur les pentes très fortes ou dans
d’autres secteurs sensibles à l’érosion ou aux
éboulements représentent 5,5% de la surface forestière. La majeure partie est donc
une forêt productrice de bois et autres
(liège). Les Aspres sont boisées pour 93,6%
de feuillus (surtout Chêne vert, Chêne-liège
et Chêne pubescent) et pour 6,4% de
résineux (surtout Cèdre de l’Atlas et Pin sylvestre). Les chênes produisent essentiellement du bois de chauffage et, pour le
Chêne-liège, du liège. Lorsque les jeunes
plantations réalisées dans les années 80
entreront en production, elles produiront
d’abord du bois d’industrie (pâte à papier)
puis du bois d’œuvre pour des utilisations
diverses (menuiserie, charpente, etc.). Dans
le cadre de la protection contre les incendies, un effort important a porté depuis
une vingtaine d’années sur la réhabilitation
des suberaies. En 1994, a été créé à Vivès
l’Institut méditerranéen du liège (IML)
chargé de soutenir les initiatives dans le
domaine de la suberaie et du liège, de
faire de la recherche appliquée sur les
nouvelles méthodes de subériculture et de
les développer.
Le développement des activités agricoles
et forestières est indispensable car elles
seules garantissent un aménagement et un
entretien des espaces et des paysages
montagnards ainsi que le maintien d’une
population active dans les villages.
5
Généralités
Les stations forestières
Une station est une étendue de terrain de superficie variable homogène
dans ses conditions de topographie, de climat, de sol et donc de végétation.
Topographie, climat et sols
Dans les Aspres, le climat est
méditerranéen, avec des étés chauds et
secs et des hivers doux. En zone basse,
la saison la plus arrosée est l’automne
et le creux estival est très marqué. En
altitude, la sécheresse d’été s’atténue
et le maximum des pluies tombe au
printemps. Le climat varie donc
essentiellement avec l’altitude.
Du nord-est au sud-ouest, l’élévation en
altitude provoque :
◆
◆
un abaissement progressif des températures,
une augmentation de la hauteur des
précipitations et une modification de leur
répartition.
Les vents qui soufflent sur la région sont
principalement :
◆
la tramontane, de secteur nord-ouest,
froid et sec,
◆
la marinade, de secteur sud-est, apportant les masses d’air humides de la Méditerranée.
L’opposition de ces vents explique que le sud
du massif est plus humide et plus favorable
à la végétation que le nord, plus sec et plus
fréquemment parcouru par les incendies. En
outre, la diversité du relief peut induire localement des variations non négligeables. En
particulier, le confinement d’une vallée ou
d’une combe procure une situation abritée
et une fraîcheur favorable à la végétation. Il
en est de même pour un versant exposé au
nord par rapport à un versant exposé au sud.
La topographie a également une grande
influence sur la profondeur et la richesse des
sols. En effet, l’eau entraîne les éléments
fins depuis le haut jusqu’au bas du versant
où ils s’accumulent. Ils peuvent également
s’accumuler sur les replats ou dans les
combes. Les sols sont donc plus profonds
et plus riches dans ces secteurs d’accumulation. A l’inverse, sur les crêtes et en
haut de versant les sols sont souvent
squelettiques.
Grâce à la combinaison des facteurs climatiques et de sol, les stations les plus favorables
à la végétation forestière seront les secteurs
abrités où la terre peut s’accumuler (combes,
bas de versant, replats…). A l’inverse, les stations les moins favorables sont les secteurs
exposés où le sol a été érodé (crêtes, hauts
de versant, saillants…).
Des roches et des sols
Les sols résultent de l’altération des roches. Pour les arbres, ils jouent à la fois un rôle de support et de garde-manger.
Ils remplissent plus ou moins bien ces 2 rôles selon :
Leur profondeur
classés d’après leur grosseur.
La profondeur du sol correspond à l’épaisseur des éléments fins (« terre arable ») qui
reposent sur la roche en place. Toutefois,
cette roche présente parfois des fissures
comblées par de la terre fine, ce qui permet
aux racines des arbres de descendre plus bas,
dans la roche. Ils prospectent ainsi plus de
volume et peuvent tirer partie des réserves
hydriques profondes.
Plus l’épaisseur de terre arable est importante
et plus la roche est fissurée, plus les arbres
peuvent :
◆ s’enraciner convenablement,
◆ trouver la quantité d’eau et d’éléments
minéraux indispensables à leur croissance.
La hauteur des arbres à un âge donné (sauf
quand ils sont très jeunes) est un bon indicateur de la richesse du sol sur lequel ils poussent : plus les arbres sont hauts, plus le sol
est fertile.
L’argile : constituant le plus fin, elle retient
l’eau et les éléments minéraux. Mais présente
en trop forte proportion, elle forme des sols
compacts, asphyxiants et peut gêner la pénétration des racines dans le sol.
Pour la reconnaître : mouillée, l’argile colle
aux doigts (consistance de pâte à modeler).
Si vous pouvez faire un boudin en roulant
la terre entre les doigts puis un anneau avec
ce boudin, il y a beaucoup d’argile dans le
sol (plus de 30%).
Leur texture
Le sable : c’est un constituant assez grossier. Ses grains ne sont pas liés entre eux et
leur taille peut atteindre 2 mm. Il ne retient
C’est la proportion de constituants
élémentaires du sol (argile, limon, sable)
6
Le limon : bien que plus grossier que l’argile, il fait aussi partie des constituants fins.
Il retient l’eau et les éléments minéraux.
Tassé il peut être très compact et asphyxiant
et gêner la pénétration des racines dans le
sol.
Pour le reconnaître : écrasé entre les doigts,
le limon est doux (consistance du talc). Il
laisse une poussière sur les doigts.
pas l’eau ni les éléments minéraux. Mais il
est aéré et peut faciliter la pénétration des
racines s’il n’est pas trop sec.
Pour le reconnaître : les grains de sable grattent sous les doigts et les plus gros sont nettement visibles.
Les éléments plus grossiers que le sable sont
qualifiés de graviers (jusqu’à 1 cm) et de
cailloux (plus de 1 cm). Leur présence diminue le volume du sol prospectable par les
racines mais peut aussi avoir un effet bénéfique sur la circulation de l’eau.
Un bon sol est composé d’une proportion harmonieuse de tous ces
constituants pour à la fois retenir l’eau et
les éléments minéraux, laisser circuler l’air
et favoriser la pénétration des racines. Toutes
les combinaisons entre les différents constituants sont possibles. C’est pourquoi on
parle de texture sablo-limoneuse, limonoargileuse, etc. Toutefois, c’est l’assemblage
de ces particules entre elles (structure du sol)
qui va avoir une grande influence sur la
croissance des arbres.
Généralités
Leur structure
C’est l’architecture géométrique que prennent les différents éléments du sol entre eux.
En effet, un bon sol comprend aussi des
vides, même peu visibles à l’œil, où circulent
l’air et l’eau. Ces vides sont les artères vitales
du sol où s’effectuent les échanges entre les
Les roches dont ils sont issus
racines, l’air et les éléments solides du sol.
La qualité des mottes de terre (agrégats) est
un critère de qualité : trop dure, elle est
compacte ; trop friable, elle ne retient pas
d’éléments. Mais si elle forme des grumeaux
fins, c’est un bon indice de fertilité.
La répartition des différentes roches dans les
Aspres est donnée de façon simplifiée par la
carte ci-après. Vous pouvez l’utiliser pour
savoir globalement sur quelles roches repose
votre propriété. Pour plus de précision, il
faut utiliser une carte géologique.
Les schistes
Cette roche couvre la majeure partie des Aspres. Elle se délite en
feuillets plus ou moins minces pour donner des sols riches en limons
et en sables mais elle peut aussi être dure et difficilement altérable
(phyllades). La profondeur des sols, dont dépend leur qualité, peut
donc être très variable et irrégulière. Si le plan de schistosité de la
roche (c’est à dire l’inclinaison des feuillets par rapport à la surface
du sol) n’est pas parallèle au sol, les racines des arbres pénètrent
bien souvent entre les feuillets, surtout si ceux-ci sont minces, ce
qui agrandit d’autant le volume prospecté.
Les schistes s’altèrent
d’abord en cailloux plats
Le calcaire
Il est surtout présent autour du Mont Hélène, du Montner, aux environs de Castelnou et dans quelques petits massifs près de Camélas,
Corbère-les-Cabanes, Bouleternère, Llauro, Oms... Pour le reconnaître de façon certaine, on utilise sa propriété de faire effervescence
au contact de l’acide chlorhydrique (à utiliser dilué à 1/10ème).
Le calcaire peut être dur. Dans ce cas il s’altère très peu et la dalle
rocheuse affleure. Toutefois, cette dalle peut être fissurée et les
fissures peuvent être colmatées par de la terre fine ce qui permet
aux arbres de s’enraciner. Lorque le calcaire s’altère, il donne des
sols profonds et riches de texture fine (argile et limon).
Une roche dure souvent affleurante
Les matériaux détritiques du Pliocène
Ils sont présents au nord-est du massif (entre Thuir et Castelnou) et
surtout au sud-est (à l’est d’une ligne Céret-Vivès-Fourques). Ces
matériaux sont formés par des débris de roches arrachés aux
Pyrénées. On trouve donc une grande variabilité de faciès selon leur
origine. Les éléments durs (gneiss, calcaires durs, granite) ont
donné principalement des galets rongés, parfois recimentés en
conglomérats. Les parties fines issues des schistes et des marnes ont
donné des argiles qui, sous des climats chauds et humides, sont
devenues rouges. Ces sols sont très secs en été, extrêmement
sensibles à l’érosion et peuvent présenter des phénomènes de
toxicité pour les arbres liés à la présence d’aluminium
Des matériaux
issus de l’érosion
des montagnes
Les autres matériaux
Localement, les rivières ont déposé des alluvions formant des sols
profonds et fertiles.
Par ailleurs, aux environs d’Oms, de Calmeilles et de Caixas, la
porphyrite, roche éruptive verdâtre ou ocreuse, à l’aspect parfois
rongé par l’érosion, est visible en quelques endroits.
7
Généralités
Géologie simplifiée du massif des Aspres
Carte réalisée à partir du catalogue “Typologie Forestière des Aspres”. F. Auvray - IFN - 1987
PLAINE DU R
OUS
SIL
Corbère les Cabanes
Bouleternère
n
n
Rigarda
n
THUIR
Camelas
Joch
Alluvions du Quaternaire
n
n
Casefabre
n
LON
Calcaire
Castelnou
n
n
Porphyrite
Matériaux détritiques du
Pliocène
Glorianes
n
Schistes
Boule d'Amont
n
CO
n
Montauriol
n
Tordères
N
FL
E
n
N
n
T
St Marsal
Oms
Llauro
n
n
Vivès
n
n
Taillet
LE BOULOU
n
CERET
VA LL
ESPIR
AFFLEUREMENT DE PORPHYRITE PRES D’OMS
Echelle 1 : 50.000
N° 1090 - “Rivesaltes”
N° 1096 - “Céret” (à paraître)
l es
almeil
eC
ud
a
e
iss
n Mas
Mas
Cané
ière
Riv
s
d'Om
◆
Ru
Cartes géologiques auxquelles se référer
pour la région des Aspres :
n
Mas
Plagnole
n
n
OMS
n
8
Mas Cantuern
Delon
Généralités
Quelques conseils
Ce document est utilisable seulement dans les Aspres (voir limites sur la carte en page 4). Les termes techniques
définis dans le lexique sont également adaptés aux seules situations rencontrées dans cette région naturelle.
Dans les fiches de station
◆
◆
◆
◆
◆
Les plantes notées sont celles que l’on
trouve le plus fréquemment. Elles ne sont
pas obligatoirement caractéristiques. On
ne les trouvera pas forcément toutes au
même endroit, surtout si une même station correspond à différents stades d’évolution de la végétation.
Les diamètres des arbres indiqués sont
mesurés à 1,30 mètre du sol.
Les objectifs préconisés sont ceux qui ont
paru incontournables mais ils ne sont pas
exhaustifs et ne préjugent pas des autres
options que le propriétaire peut éventuellement choisir, dans les limites imposées par la loi en matière de conservation,
de protection et de mise en valeur des
forêts.
La pente est dite :
- faible si elle est inférieure à 10%,
- moyenne si elle est comprise entre 11%
et 25%,
- assez forte si elle est comprise entre 26%
et 50%,
- forte si elle est comprise entre 51% et
100%,
- très forte si elle est supérieure à 100%.
La pierrosité exprime la proportion de
graviers et de cailloux dans le sol. Elle est
dite :
- faible si le volume de sol occupé par les
graviers et cailloux est inférieur à 20%
du volume total de sol,
- moyenne si le volume de sol occupé par
les graviers et cailloux est compris entre
20 et 50% du volume total de sol,
- forte si le volume de sol occupé par les
graviers et cailloux est supérieur à 50%
du volume total de sol.
◆
◆
La proportion de roches apparentes est
exprimée en pourcentage de la surface
totale recouverte par ces roches, sur une
portion de versant.
La profondeur du sol est dite :
- faible si elle est inférieure à 30 cm (sol
peu profond),
- moyenne si elle est comprise entre 30 et
50 cm (sol moyennement profond),
- forte si elle est supérieure à 50 cm (sol
profond).
Pour connaître la correspondance avec
les stations initiales du catalogue de
typologie, voir l’encadré ci-dessous :
◆
Station 1 : intègre 8 et 10
◆
Station 2 : intègre 6 et 11
◆
Station 3 : 2a, 2b, 2c
◆
Station 4 : 1a, 1b, 1c
◆
Station 5 : 4
◆
Station 6 : 3
◆
Station 7 : 5 partie
◆
Station 8 : 5 partie
◆
Station 9 : 7a partie, 7b partie
◆
Station 10 : 7a partie, 7b partie
◆
Station 11 : 9b
◆
Station 12 : 9a
◆
Station 13 : 13 partie
◆
Station 14 : 12
◆
Station 15 : 13 partie
En fin de document figurent
◆
◆
◆
un guide de sylviculture très simple donnant, par objectif, les différentes interventions possibles. Il répond à la question
« Que faire dans ces peuplements ? »
des planches botaniques pour aider à la
détermination des principales espèces (le
nom de ces espèces apparait en caractères
italiques),
un lexique des termes forestiers où sont
définis tous les termes techniques qui
apparaissent en caractères italiques dans
le texte.
La clé a été testée et utilisée par des
professionnels mais il est toujours possible
que des cas particuliers posent des
problèmes qui n’ont pas été pris en compte.
Si vous rencontrez des difficultés dans
l’utilisation de la clé, n’hésitez pas à nous
en informer.
9
Clé
Carte de localisation des matériaux détritiques du Pliocène dans les Aspres
Extrait de la carte IGN
Série verte N°72
© IGN Paris - 2001
Autorisation N° 32.019
Limite du massif des Aspres
10
Limite des secteurs à matériaux détritiques du Pliocène
Clé
Clé de détermination des stations forestières
Attention
◆
◆
Pour entrer dans la clé
Procéder méthodiquement
en commençant par le A
puis progresser dans l’ordre
(B puis C, etc.).
Pour entrer en A
Le vallon doit comporter un
cours d’eau principal. Un
ravin secondaire peut faire
partie de cette station s’il est
situé à plus de 500 mètres
d’altitude. Les autres ravins
qui entaillent les versants à
des altitudes inférieures ne
sont pas compris dans cette
station.
Haut de versant
Tête de vallon
Crête large
Bas de versant
Terrasses de culture
Vallée
Saillant de versant
Replat
Rentrant de versant
(combe)
Terrasses alluviales
◆
Pour entrer en C
L’acide chlorhydrique (dilué à 10%) doit faire effervescence sur les cailloux préalablement cassés et sur
la terre fine débarrassée des fragments de roche.
◆
Pour entrer en D
Se reporter à la carte ci-contre pour voir si vous vous
trouvez sur matériaux détritiques du Pliocène qui se
reconnaissent grâce à leur couleur rouge et à leurs
cailloux roulés.
◆
Les limites altitudinales peuvent varier (jusqu’à
50 mètres) selon l’exposition des versants. Elles peuvent notamment augmenter sur versant exposé au sud.
◆
La définition des pentes
figure en page 9.
◆
La position topographique sera appéciée selon le
schéma ci-dessus.
◆
La dominance ou la présence de la végétation
doit être apréhendée sur un large secteur (partie de
versant homogène en altitude et exposition).
Dans le cas de parcelles reboisées artificiellement avec
des essences exotiques, ces caractéristiques sont à
apprécier sur la végétation indigène.
11
Clé
A-
Vous êtes dans un fond de vallon ou de talweg
B-
Vous êtes sur une terrasse ou un bas de versant à pente faible,
tous les deux étant immédiatement voisins d’un talweg
C-
Les cailloux font effervescence à l’acide chlorhydrique
D-
Vous êtes sur matériaux détritiques du Pliocène
(couleur rouge et cailloux roulés - voir carte en page 10)
E-
A-
}
Vous êtes sur schistes
Ci-contre
Vous êtes dans un fond de vallon ou de talweg.
➤
Station 1
➤
Station 2
sinon allez en B
B-
Ci-dessous
Vous êtes sur une terrasse ou un bas de versant à pente faible,
tous les deux étant immédiatement voisins d’un talweg
sinon allez en C
C-
D-
Les cailloux font
effervescence
à l’acide
chlorhydrique
(roche
carbonatée)
➤
sinon allez en D
➤
➤
vous êtes
à plus de 300 mètres d’altitude
➤
Station 3
➤
vous êtes
à moins de 300 mètres d’altitude
➤
Station 4
➤
Station 4
vous n’êtes pas en bas de versant
ni en rentrant de versant (combe)
➤
vous êtes sur un versant ou sur une croupe
➤
Station 5
➤
vous êtes dans un vallon
ou dans un rentrant de versant (combe),
dans un bas de versant ou sur un replat
➤
Station 6
Vous êtes sur des
matériaux détritiques
du Pliocène
(voir carte page 10).
sinon allez en E
12
vous êtes
en bas de versant
ou en rentrant de
versant (combe)
Clé
Vous êtes
à moins de
➤ 300 mètres
d’altitude
Vous êtes
entre
➤
300 et
500 mètres
d’altitude
➤
la roche affleure
et/ou vous êtes
sur un versant à forte pente,
en haut de versant ou en crête
➤
Station 7
➤
vous êtes sur un versant à pente faible à moyenne,
sur un replat de versant
ou dans un rentrant de versant (combe)
➤
Station 8
➤
la roche affleure
et/ou vous êtes
sur un versant à pente forte ou moyenne non terrassé,
en haut de versant à pente moyenne à forte,
ou sur une crête étroite
➤
Station 9
vous êtes sur un versant à faible pente
ou sur un versant terrassé à pente moyenne,
➤ Station 10
➤
sur un replat de versant, dans un rentrant de versant (combe),
sur une crête large ou en bas de versant
EVous
êtes sur
schistes
➤
la roche affleure
et/ou vous êtes
sur un versant à forte pente, en haut de versant
ou sur une crête étroite
➤
vous êtes sur un versant à pente faible à moyenne,
sur un replat de versant,
dans un rentrant de versant (combe), sur une crête large,
sur des terrasses de culture anciennes ou en bas de versant
➤
la roche affleure
et/ou vous êtes
sur un versant à forte pente, en haut de versant
ou sur une crête étroite
Vous êtes
entre 500 et
➤
700 mètres
d’altitude
Vous êtes à
plus de
700 mètres
d’altitude
➤
Station 11
➤ Station 12
➤
Station 13
vous êtes
vous êtes sur un
dans une combe fraîche
versant à pente
et le frêne est très présent
➤ Station 14
➤
faible à
ou vous êtes
moyenne, dans
en tête de vallon dans une lande fraîche
➤ un rentrant de
à genêt et fougère
versant (combe),
sur une crête
large ou en bas
vous n’êtes
➤
➤ Station 15
de versant
ni dans une combe fraîche
ni en tête de vallon
13
« Une particularité des basses Aspres est la présence abondante du Chêne-liège,
élément essentiel du patrimoine naturel. »
14
Station1
Fonds de vallée ou de ravin
Attention
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Toutes.
Position topographique
◆
Fonds de vallées ou de
ravin, la plupart du temps
encaissés. Localement les
vallées peuvent s’ouvrir et
les talwegs deviennent
ainsi plus accessibles.
Expositions
◆
Toutes.
Végétation
la plus fréquente
◆
◆
Capillaire des ânes,
Germandrée scorodoine,
Ortie royale, Fougère aigle,
Ronce, Lierre, Salsepareille,
Fragon, Bruyère
arborescente, Houx,
Noisetier, Arbousier.
Chêne vert, Chêne-liège,
Chêne pubescent, Frêne
commun, Châtaignier,
Merisier, Aulne glutineux.
Caractéristiques
essentielles du sol
◆
◆
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse,
limoneuse, limonoargileuse.
Profondeur : moyenne à
importante (supérieure à
30 cm).
Caractéristiques
du sous-sol
◆
Cailloutis libres ou
encroûtés
Couverture spatiale
◆
Peu répandue surtout en
dessous de 500 mètres
d’altitude et couvre de
faibles surfaces car réduite
à un linéaire.
- Pour être inclus dans cette station, le talweg doit être :
soit une vallée principale avec un cours d’eau permanent,
soit un ravin situé au-dessus de 500 mètres d’altitude.
Les autres ravins qui entaillent les versants à des altitudes inférieures ne sont pas compris dans cette station.
- Le lit mineur des rivières (zone graveleuse inondable en cas de crues de moyenne importance) n’est pas
compris dans cette station.
Les peuplements les plus fréquents
Il s’agit essentiellement d’alignements d’arbres, qui se cantonnent au bord du cours d’eau, là où l’influence
de l’eau se fait sentir (ripisylve, « forêt-galerie »). En basse altitude (en dessous de 500 mètres), ils sont
composés surtout d’Aulne, de Saule, de Peuplier et de Robinier en mélange avec du Chêne vert, du Chêne
pubescent et du Chêne-liège. A plus haute altitude, le Châtaignier, le Frêne, le Merisier, des Erables et même du
Noyer commun et du Tilleul sont très souvent présents. La qualité des arbres est souvent variable car ils n’ont
pas bénéficié d’entretien mais leurs dimensions à l’âge adulte peuvent être importantes (plus de 25 mètres de
haut pour des diamètres de 45 à 50 cm).
Que faire dans ces peuplements ?
(voir page 48)
L’objectif principal à assigner à la gestion de ces alignements est la protection contre les crues.
En effet, leur entretien joue un rôle prépondérant pour éviter la formation d’embâcles qui, en cédant sous la
pression de l’eau, provoquent le déferlement de vagues dévastatrices en aval lors de fortes précipitations.
Les objectifs secondaires peuvent être :
• la protection du cours d’eau et de son environnement. Le maintien des arbres sur les rives est
important pour éviter le creusement des berges. Par ailleurs, un dosage équilibré du couvert permet de préserver
la vie dans le cours d’eau. C’est souvent le seul endroit où l’on peut trouver de grands arbres dans ces secteurs
de basses montagnes. L’intérêt de cette ripisylve en est d’autant plus important pour l’ensemble de la faune.
• la production de bois d’œuvre de qualité dans les secteurs accessibles, en privilégiant les feuillus
précieux quand ils sont présents.
L’idéal est de pratiquer une gestion qui concilie ces différents objectifs.
Que planter sur cette station ?
Il s’agit de stations à fortes potentialités qui tirent leur richesse de l’omniprésence de l’eau. Pourtant, dans la
plupart des cas, les difficultés d’accès rendront toute plantation difficile. On ne pourra donc envisager de
planter qu’aux endroits où les vallées s’ouvrent et deviennent accessibles. Avant de planter, il est judicieux de
regarder si de jeunes feuillus précieux ne poussent pas naturellement. Dans ce cas, il peut suffire de les dégager,
les dépresser et les tailler pour obtenir un peuplement de qualité.
E S S E N C E S
U T I L I S A B L E S
A MOINS DE 500 MÈTRES D’ALTITUDE :
Micocoulier, Chêne pubescent, Frêne oxyphylle
A PLUS DE 500 MÈTRES D’ALTITUDE :
◆ Sans réserves
◆ Avec réserves
Merisier, Tilleul, Erable Sauf sur roche carboà feuilles d’obier, Peu- natée : Chêne rouge
d’Amérique, Châtaiplier, Frêne commun.
gnier.
◆ A tester
Noyers noir et commun. Erables plane et
sycomore.
Les contraintes
Ripisylve du
Boulès entre
Bouleternère
et Boule
d’Amont
Il s’agit essentiellement de contraintes d’accès. Si on
ne peut pas extraire les bois exploités lors des entretiens indispensables à la protection contre les crues,
ils seront débités en petite longueur, rangés et laissés sur les berges. Utiliser le lit du cours d’eau comme
accès est déconseillé d’un point de vue environnemental : ceci bouleverse totalement l’écosystème.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
15
Station2
Terrasses ou bas de versant à pente faible
immédiatement voisins d’un cours d’eau
Les formations les plus fréquentes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Les talwegs sont souvent encaissés
mais, localement, les vallées s’ouvrent dégageant des terrasses alluviales ou colluviales d’un ou des deux
côtés de la rivière. Parfois, au voisinage des cours d’eau, les pentes
s’adoucissent pour donner des bas de
versant à pente faible, topographie
proche du cas précédent.
Altitude
◆
Il s’agit très souvent de cultures (vergers) ou de prairies de fauche. Si les terrasses sont
abandonnées par l’agriculture, elles sont reconquises par une végétation différente selon
l’altitude :
- à basse altitude (moins de 500 mètres), elle est très méditerranéenne : Bruyère arborescente,
Salsepareille, Ciste blanc et, dans la strate arborescente, le Chêne pubescent et le Chêne vert
auxquels peuvent se mêler le Chêne-liège, le Châtaignier et même le Peuplier et le Tremble,
- plus haut (au-dessus de 500 mètres), la sécheresse s’atténue et la végétation reflète les
bonnes conditions de végétation. On peut trouver en mélange dans la strate arbustive le
Genêt à balais, le Houx, le Noisetier et, dans la strate arborescente, le Frêne commun, le
Merisier, l’Erable champêtre, le Châtaignier, le Peuplier et le Chêne pubescent.
Il s’agit d’arbres pionniers issus de semis naturels qui n’ont jamais été entretenus. Leur qualité
est rarement bonne.
Toutes.
Position topographique
◆Terrasse
ou bas de versant au
voisinage immédiat d’un talweg.
Pente
◆
Faible à nulle (inférieure à 10%).
Végétation
la plus fréquente
◆
◆
Capillaire des ânes, Germandrée
scorodoine, Fougère aigle, Genêt à
balais, Ronce, Lierre,
Salsepareille, Fragon, Bruyère
arborescente, Houx, Eglantier,
Noisetier.
Chêne vert, Chêne-liège, Chêne
pubescent, Frêne commun,
Châtaignier, Merisier, Aulne
glutineux.
Caractéristiques essentielles
du sol
◆
◆
◆
◆
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse, limoneuse,
limono-argileuse.
Profondeur : moyenne à
importante (supérieure à
30 cm).
Pierrosité : généralement faible.
Pré de fauche et jeune verger sur des terrasses alluviales du Boulès
Couverture spatiale
◆
16
Peu répandue et peu étendue.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Verger de Pêcher
sur une terrasse alluviale
dans la basse vallée
du Boulès
Que faire dans ces formations ?
(voir pages 43 et 47)
Il s’agit de stations présentant de bonnes potentalités, voire de très bonnes pour les terrasses ou
bas de versant qui se trouvent en altitude.
L’objectif principal peut être la production de bois d’œuvre de qualité :
- soit par amélioration des arbres existants s’il s’agit d’essences intéressantes et s’ils présentent une
qualité suffisante,
- soit par plantation si les arbres en place ne sont pas améliorables.
La bonne solution sera souvent une combinaison entre ces deux techniques : conservation des
arbres de qualité et plantation là où ils sont absents.
D’autres objectifs peuvent également être choisis par le propriétaire :
• le sylvopastoralisme : ces terrasses qui sont intéressantes pour les agriculteurs peuvent être
aménagées à des fins sylvopastorales pour produire à la fois du bois et une production agricole. Il
s’agit alors de réaliser un débroussaillement pour supprimer la végétation basse, d’éclaircir
fortement les boisements naturels existants et/ou de réaliser des plantations à grands espacements.
Si la parcelle est pâturée, les plants devront être tous protégés individuellement,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si les terrasses se trouvent
près d’un mas. Les interventions à réaliser sont les mêmes que ci-dessus : débroussaillement,
éclaircie et éventuellement plantation.
Que planter sur cette station ?
En général, les sols sont profonds. Le facteur limitant peut être un accès difficile et, en basse
altitude, la sécheresse estivale. Celle-ci est en partie compensée par les réserves en eau du sol et par
la fraîcheur due à la proximité du talweg, ainsi qu’à la faible exposition au soleil due à la situation
topographique. Avant de planter, on étudiera bien les arbres présents pour déterminer ceux qui
sont susceptibles d’être conservés et améliorés.
E
S
S
E
N
C
E
S
U
T
I
L
I
S
A
B
L
E
S
A MOINS DE 600 MÈTRES D’ALTITUDE
◆ Sans réserves
Micocoulier, Chêne pubescent.
◆ Avec réserves
Sur sols profonds à bonnes réserves en eau et au
pied des versants exposés au nord : Merisier, Cèdre
de l’Atlas, Chêne rouge d’Amérique, Châtaignier.
A PLUS DE 600 MÈTRES D’ALTITUDE
◆ Sans réserves
Merisier, Chêne rouge d’Amérique, Erable à feuilles
d’obier, Cèdre de l’Atlas
◆ Avec réserves
Si présence d’eau marquée : Frêne commun, Noyer
noir.
Au pied des versants exposés au nord : Châtaignier.
◆ A tester
Noyer commun, Erable plane.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
17
Station3
Bas de versant des massifs calcaires
à plus de 300 mètres d’altitude
Les peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Il s’agit de taillis de Chêne vert parfois en mélange avec le Chêne pubescent et l’Erable de
Montpellier. Des clairières sont souvent présentes mais le couvert des taillis les réduit au fur et à
mesure que les chênes vieillissent. Ces peuplements comportent en général des arbres vigoureux
qui peuvent atteindre une hauteur de 5 à 7 mètres pour des diamètres variant de 15 à 25 cm.
Altitude
◆
Supérieure à 300 mètres.
Position topographique
◆
bas de versant.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à assez forte (inférieure
à 50%).
Position géographique
◆
Essentiellement au pied du
Mont Hélène et du Montner.
Végétation
la plus fréquente
◆
◆
Garance voyageuse, Daphnée
lauréole, Genêt scorpion,
Fragon, Genévrier, Aubépine,
Houx.
Chêne vert.
Caractéristiques
essentielles du sol
◆
◆
◆
◆
◆
Roche mère : calcaire.
Texture : sablo-argileuse,
limono-argileuse.
Profondeur : faible à
moyenne (inférieure à
50 cm). Présence de poches
plus profondes.
Pierrosité : variable (de faible
à forte).
Roches apparentes : assez
rares (inférieure à 10%).
Caractéristiques du sous-sol
◆
La présence de fissures à
pendage non parallèle au sol,
colmatées par de la terre fine,
est favorable à l’enracinement
des arbres et à leur
croissance.
Taillis de Chêne vert en bas de versant au pied du Mont Hélène
Couverture spatiale
◆
18
Peu répandue et peu
étendue.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Taillis de Chêne vert
avec semis de Chêne Pubescent
dans une combe
au pied du Mont Hélène
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43, 44, 45 et 47)
Les contraintes
Il s’agit de stations de fertilité moyenne à bonne.
La première contrainte est la
grande sensibilité des peuplements à l’incendie.
Pour la réalisation de plantations, la principale difficulté est
due à la compacité de la roche
calcaire : le travail mécanique
du sol (rippage) est indispensable pour fissurer cette roche
mais il provoquera une remontée importante des blocs de
pierre. Une des solutions
consiste à les broyer à l’aide
d’un concasseur, mais cette
opération s’ajoute aux investissements.
L’objectif principal peut être :
• la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne vert,
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du couvert »
(élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) est la meilleure garantie
de protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un
mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement et éventuellement plantation
d’essences adaptées (voir ci-dessous),
• la production de truffes, par remise en état d’une ancienne truffière ou par installation de
plants mycorhizés pour en créer une.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont très pierreux et les arbres s’enracinent dans les fissures creusées par l’eau dans la
roche calcaire. La position topographique en bas de versant et la texture argileuse de la terre
meuble permettent de bénéficier d’une certaine fraîcheur.
E
S
S
E
N
◆ Sans réserves
Pin pignon, Pin noir d’Autriche, Pin laricio de Calabre,
Pin de Salzmann, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona.
C
E
S
U
T
I
L
I
S
◆ Avec réserves
Si sol non compact : Cèdre de l’Atlas.
Essences à croissance juvénile lente : Sapin de Céphalonie*, Sapin de Numidie*, Sapin pinsapo*
◆ Avec un objectif paysager
Frêne à fleurs, Mûrier, Erable champêtre, Erable de Montpellier
A
B
L
E
S
◆ A tester
Cormier, Aulne à feuilles en cœur
◆ Avec un objectif de création de trufière
Plants mycorhizés de Chêne vert et de Chêne pubescent
* L’utilisation de Sapins méditerranéens pose ici moins de problèmes de croisement avec le Sapin pectiné qu’en stations 11, 12 et 14 car le sens du vent dominant maintient ces secteurs
à l’écart des peuplements semenciers potentiels (Fenouillèdes, Canigou, Vallespir).
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
19
Station4
Pelouses et garrigues basses
sur roche calcaire
Les formations les plus fréquentes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Bas de versant : inférieure à 300 mètres
Autres positions topographiques : toutes
altitudes.
Il s’agit de pelouses à Brachypode rameux ou de garrigues à Genêt scorpion, Chêne
kermès, Nerprun alaterne…. Quelques arbres (Chêne vert) et arbustes (Filaire) sont
parfois présents. Le sol est toujours superficiel et la roche peu altérée affleure très
souvent. Quelques plantations ont été réalisées sur ces garrigues à base de Pin
d’Alep, de Pin pignon et de Cèdre de l’Atlas... La croissance des arbres est faible et leur
hauteur à 20 ans ne dépasse pas 2 à 3 mètres.
Position topographique
◆
Toutes (sauf les bas de versant à plus de
300 mètres d’altitude qui concernent la
station 3).
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à assez forte (inférieure à 50%).
Position géographique
◆
Principalement dans les massifs du
Mont-Hélène, du Montner, entre Thuir
et Castelnou et, plus ponctuellement, à
Camélas (Pic Saint-Martin), Corbère-lesCabanes (Moutou), Bouleternère, Oms
(Calcines)…
Végétation la plus fréquente
Brachypode rameux, Thym, Lavande à
feuilles larges, Genêt scorpion, Ciste
blanc, Chêne kermès, Aubépine, Nerprun
alaterne, Filaire à feuilles larges.
◆ Chêne vert.
◆
Caractéristiques essentielles du sol
Roche mère : calcaire.
Texture : sablo-argileuse, limonoargileuse.
◆ Profondeur : faible (inférieure à 30 cm).
◆ Pierrosité : forte (supérieure à 50%).
◆ Roches apparentes : variables (jusqu’à
50%).
◆
◆
Caractéristiques du sous-sol
◆
Peu de fissuration de la roche. Par
endroits toutefois, la présence de fissures
à pendage non parallèle au sol,
colmatées par de la terre fine, permet
l’enracinement et la croissance de
quelques arbres.
Couverture spatiale
◆
20
Garrigue sur roche calcaire affleurante dans le Mont Hélène
Très répandue et très étendue dans les
massifs calcaires.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Plantation de Pin pignon
sur calcaire
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 44, 45 et 47)
Les contraintes
Il s’agit de stations très pauvres à faibles potentialités, à cause du sol très superficiel mais aussi à
cause des conditions climatiques très chaudes et sèches.
Les principales contraintes
sont la sensibilité de ces
formations à l’incendie et la
faible épaisseur de matériaux fins présents au-dessus de la roche qui affleure
souvent.
L’objectif principal peut être
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les
animaux) est la meilleure garantie de protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. L’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la plantation
de quelques arbres si le sol présente quelques poches de terre fine,
• la production de truffes par remise en état d’une ancienne truffière ou par installation
de plants mycorhizés pour en créer une.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont généralement très pierreux et les arbres s’enracinent dans les fissures creusées par l’eau
dans la roche calcaire. Les matériaux fins issus de la décomposition du calcaire forment de rares
poches et sont généralement compacts.
E
S
S
E
N
C
E
S
◆ Avec un objectif paysager
Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona, Erable de Montpellier, Olivier, Amandier.
Avec réserves : Cèdre de l’Atlas si sol non compact
U
T
I
L
I
S
A
B
L
E
S
◆ Avec un objectif de création de truffière
Plants mycorhizés de Chêne vert.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
21
Station5
Pelouses, maquis ou chênaies sur croupes et
versants, sur matériaux détritiques du Pliocène
Les formations et peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment sur
cette station ?
Il peut s’agir de différents stades d’évolution de la végétation, depuis la pelouse à Brachypode
jusqu’à la suberaie en passant par le maquis à Bruyère arborescente, Ajonc à petites fleurs et Ciste
de Montpellier. Les maquis sont le résultat du passage du feu. Ils peuvent être boisés de chêneslièges disséminés qui ont résisté aux incendies. Les peuplements de Chêne-liège sont relativement
clairs. La hauteur des arbres varie entre 5 et 7 mètres pour un diamètre de 20 à 25 cm. Plus
rarement, existent aussi des peuplements de Chêne vert. Ponctuellement, des secteurs ont été
reboisés à base d’Eucalyptus, de Pin d’Alep…
Altitude
◆
Inférieure à 300 mètres.
Position topographique
◆
Croupe, haut de versant et
versant.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à assez forte (inférieure
à 50%).
Position géographique
◆
Au sud-est des Aspres (triangle
Céret-Nidolères-Fourques) et
entre Thuir et le Causse de
Castelnou.
Végétation
la plus fréquente
Brachypode rameux, Asperge
sauvage, Garance voyageuse,
Bruyère arborescente, Ciste de
Montpellier, Ajonc à petites
fleurs, Chêne kermès.
◆ Chêne-liège, Chêne vert.
◆
Caractéristiques
essentielles du sol
◆ Roche mère : matériaux
détritiques du Pliocène.
◆ Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse, devenant
argileuse en profondeur.
◆ Profondeur : faible à moyenne
(inférieure à 50 cm).
◆ Pierrosité : importante
(supérieure à 50%).
Maquis boisé sur matériaux détritiques du Pliocène
Caractéristiques
du sous-sol
La profondeur d’apparition de
bancs de cailloutis est souvent
faible. Toutefois, elle augmente
parfois, permettant aux arbres
de mieux se développer.
Couverture spatiale
◆ Répandue et étendue sur
matériaux détritiques du
Pliocène.
22
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Suberaie claire
sur matériaux détritiques
du Pliocène
Que faire dans ces formations ?
(voir pages 44, 45, 46 et 47)
Il s’agit de stations difficiles à faibles potentialités forestières. Les caractéristiques du sol
(compacité, profondeur peu importante, faibles réserves en eau, teneur en aluminium pouvant
provoquer une toxicité) sont accentuées par le climat typiquement méditerranéen.
L’objectif principal peut être :
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les
animaux) est la meilleure garantie de protection,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très souvent
érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol, à
maintenir la végétation existante et éventuellement à planter des arbres adaptés (voir ci-dessous),
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. L’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la
plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous),
• la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion
sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de
remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et
éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables.
Les contraintes
Les principales contraintes sont
la forte sensibilité de ces formations à l’incendie, les caractéristiques des sols très
défavorables à la végétation
forestière et leur fragilité qui
rend indispensable l’utilisation
de méthodes douces de préparation pour les plantations
(travail en courbes de niveau ou
réalisation de potets individuels).
Un défoncement ou un rippage
général est à proscrire.
Que planter sur cette station ?
Les sols présentent des contraintes telles qu’il est difficile d’envisager une mise en valeur par
plantation. Sableux et caillouteux en surface, ils deviennent argileux en profondeur. Ils sont en
général très compacts et deviennent très secs en été, jusqu’à présenter des fentes de sécheresse.
Les plantations ne sont pas à envisager dans le cadre de la production de bois.
E S S E N C E S
◆ Sans réserve
Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de
l’Arizona.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
En mélange avec d’autres essences : Chêne-liège,
Eucalyptus*.
* Utiliser des espèces non gélives : darlympleana, gunii par exemple.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
23
Station6
Chênaies en conditions favorables
(vallons, replats et bas de versant)
sur matériaux détritiques du Pliocène
Les peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆ Inférieure à 300 mètres.
Position topographique
◆ Vallon, bas de versant, rentrant de
versant (combe), replat.
Il s’agit de peuplements complets de Chêne vert, de Chêne pubescent et de Chêneliège, souvent en mélange. Parfois, d’autres essences (Robinier, Cormier…) sont
présentes à l’état disséminé.
Dans la plupart des cas, les arbres sont vigoureux. Leur qualité est moyenne : troncs
souvent flexueux ou tordus, grosses branches basses. Les plus grands arbres peuvent
atteindre une hauteur de 8 à 13 mètres pour un diamètre de 15 à 30 cm à une
cinquantaine d’années.
Expositions
◆ Toutes.
Pente
◆ Faible (inférieure à 10%) ou nulle.
Position géographique
◆ Au sud-est des Aspres (triangle
Céret-Nidolères-Fourques) et entre
Thuir et le Causse de Castelnou.
Végétation la plus fréquente
◆ Asperge sauvage, Salsepareille,
Lierre, Capillaire des ânes,
Brachypode rameux, Ciste de
Montpellier, Garance voyageuse,
Fragon, Aubépine, Bruyère
arborescente, Nerprun alaterne.
◆ Chêne pubescent, Chêne vert,
Chêne-liège, Robinier, Cormier.
Caractéristiques essentielles
du sol
◆ Roche mère : matériaux détritiques
du Pliocène.
◆ Texture : sableuse, sablo-limoneuse,
limono-sableuse, devenant argileuse
en profondeur.
◆ Profondeur : moyenne à importante
(supérieure à 30 cm).
◆ Pierrosité : variable mais souvent
moyenne à importante (supérieure
à 20%).
Caractéristiques du sous-sol
La profondeur d’apparition de bancs
de cailloutis est souvent importante,
ce qui permet aux arbres de se
développer très correctement.
Couverture spatiale
◆ Assez répandue sur matériaux
détritiques du Pliocène mais peu
étendue.
24
Taillis de Chêne vert dans une combe
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Suberaie
en bas de versant
Que faire dans ces
peuplements ?
(voir pages 43, 44, 45, 46 et 47)
Il s’agit de stations difficiles à potentialités
forestières moyennes. Les sols présentent
des contraintes importantes (compacité,
faibles réserves en eau, teneur en aluminium pouvant provoquer une toxicité)
même si, du fait de la situation topographique en secteurs d’accumulation, leur
profondeur est bonne. Le climat typiquement méditerranéen qui règne à cette altitude accentue ces contraintes.
L’objectif principal peut être :
• la production de bois de chauffage
par exploitation des taillis. On évitera cependant les coupes à blanc au profit des « éclaircies de
taillis » étant donné la forte sensibilité des sols à l’érosion,
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand c’est possible, une gestion sylvopastorale des taillis de Chêne pubescent (« éclaircie » et
débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) et une amélioration des taillis de Chêne vert
par « remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense)
sont les meilleures garanties de protection,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très sensibles
à l’érosion. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol, à
maintenir toujours un couvert forestier et, éventuellement, à planter des arbres adaptés (voir
ci-dessous),
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement
plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous),
• la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion
sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de
remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et
éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables.
Les contraintes
En raison de la forte sensibilité
des sols à l’érosion, de grandes
précautions seront prises lors
de la réalisation du travail du
sol avant plantation. Celui-ci
pourra être localisé (réalisation
de potets individuels à l’emplacement de chaque plant)
ou effectué en plein parallèlement aux courbes de niveau
par exemple.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont souvent compacts et peuvent devenir secs en été même si la position topographique
leur évite une sécheresse extrême. De plus, ils sont très sensibles à l’érosion. On évitera donc de
les mettre à nu et on préférera toujours conserver un couvert forestier.
Les plantations sont à envisager seulement pour la protection des sols, dans le cadre d’un
aménagement paysager ou pour la remise en valeur de suberaies.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Chêne-liège, Chêne pubescent, Pin
pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert,
Cyprès de l’Arizona, Frêne à fleurs,
Erable de Montpellier.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Sur sol profond restant frais : Micocoulier, Platane.
◆ A tester
Aulne à feuilles en cœur, Cormier,
Olivier.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
25
Station7
Maquis en conditions défavorables, à moins
de 300 mètres d’altitude, sur schistes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Inférieure à 300 mètres.
Les formations les plus fréquentes
Il s’agit de maquis de Bruyère arborescente, Ajonc à petites fleurs, Ciste de Montpellier et Chêne
kermès… Des arbustes sont parfois présents à l’état disséminé (oliviers rabougris qui formaient
autrefois des vergers, pistachiers). Localement, des reboisements ont été réalisés (Pin pignon) mais
les arbres restent petits (hauteur inférieure à 4 mètres à 20 ans). Il s’agit de maquis dits
« stationnels » dus au conditions naturelles très difficiles et non au passage du feu.
Position topographique
◆
Crête, haut de versant,
versant.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Assez forte à forte
(supérieure à 50%).
Végétation
la plus fréquente
◆
Brachypode rameux,
Lavande stéchade, Ciste
de Montpellier, Ciste blanc,
Ajonc à petites fleurs,
Bruyère arborescente,
Chêne kermès, Pistachier.
Caractéristiques
essentielles du sol
◆
◆
◆
◆
◆
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse.
Profondeur : faible
(inférieure à 30 cm).
Pierrosité : importante
(supérieure à 50%).
Roches apparentes :
variables (jusqu’à 50%).
Maquis sur versant abrupt et rocheux
Caractéristiques du
sous-sol
Un plan de schistosité non
parallèle au sol et des
feuillets minces favorisent
l’enracinement des arbres et
leur croissance.
Couverture spatiale
◆
26
Répandue en dessous de
300 mètres d’altitude et
étendue.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Maquis
sur saillant
de versant
Que faire dans ces formations ?
(voir pages 45, 46 et 47)
Il s’agit de stations à très faibles potentialités. Les conditions sont très difficiles. Des interventions
de gestion ne se justifient généralement pas.
L’objectif principal peut être
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion pastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les
animaux dans les secteurs peu pentus) est la meilleure garantie de protection,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très souvent
érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol et à
maintenir la végétation existante,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Si le relief n’est pas accidenté, l’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi
éventuellement de la plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous) par place, aux endroits où le
sol est moins superficiel.
Les contraintes
Les deux contraintes principales sont la sensibilité de ces
formations à l’incendie et leurs
positions topographiques en
conditions particulièrement
défavorables entraînant une
très faible épaisseur des sols.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même le plus souvent. Dans ces conditions, le
propriétaire ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par
place, là où le sol est moins superficiel.
E S S E N C E S
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona
dans les poches de sol les plus profondes
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
27
Station8
Maquis ou chênaies en conditions favorables,
à moins de 300 mètres d’altitude, sur schistes
Les formations et peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Il peut s’agir de maquis à Bruyère arborescente, Ajonc et Ciste de Montpellier qui représentent un
stade de dégradation dû au passage répété des incendies. Avec le temps, s’ils ne sont pas à
nouveau touchés par les incendies, ces maquis seront petit à petit reconquis par les Chênes qui
reconstitueront des peuplements forestiers.
Il peut aussi s’agir de chênaies dans les parcelles qui ont échappé au passage du feu : Chêne vert,
Chêne pubescent et Chêne-liège, purs ou en mélange. Les arbres sont de bonne vigueur en
général. La hauteur des chênes verts varie de 4 à 6 mètres à 60 ans pour un diamètre de 15 à
25 cm. Les chênes-lièges, généralement plus âgés, peuvent atteindre 7 à 8 mètres de haut pour
des diamètres variant de 35 à 55 cm.
Altitude
◆
Inférieure à 300 mètres.
Position topographique
◆
Versant, replat, rentrant de
versant (combe).
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à moyenne (inférieure
à 25%).
Végétation la plus
fréquente
◆
◆
Brachypode rameux, Lavande
stéchade, Garance
voyageuse, Chèvrefeuille,
Ciste de Montpellier, Ciste
blanc, Ajonc à petites fleurs,
Bruyère arborescente, Fragon,
Genévrier.
Arbousier, Chêne-liège,
Chêne vert, Chêne pubescent.
Caractéristiques
essentielles du sol
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse, limoneuse.
◆ Profondeur : faible à
moyenne (inférieure à
50 cm).
◆ Pierrosité : moyenne à forte
(supérieure à 20%).
◆ Roches apparentes :
variables mais généralement
peu importantes (inférieure
à 20%).
◆
◆
Caractéristiques
du sous-sol
Un plan de schistosité
non parallèle au sol et des
feuillets minces favorisent
l’enracinement des arbres et
leur croissance.
Couverture spatiale
◆
Peu répandue et peu
étendue.
Peuplement de Chêne vert, Chêne-liège et Chêne pubescent débroussaillé
28
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Maquis à Bruyère
arborescente
boisé de Chêne vert
et Chêne-liège
en bas de versant
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43, 44, 45 et 47)
Il s’agit de stations à potentialités faibles à moyennes. Du fait de la position topographique en
secteur d’accumulation, les sols ont un peu de profondeur mais le climat typiquement
méditerranéen à cette altitude accentue la sécheresse générale en été.
L’objectif principal peut être
• la production de bois de chauffage par exploitation des taillis si une piste permet l’accès à la
parcelle,
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (« éclaircie » des taillis de Chêne pubescent ou
des suberaies et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) est la meilleure garantie de
protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement
plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous),
• la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion
sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de
remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et
éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables.
Les contraintes
Elles sont principalement dues
aux difficultés d’accès, notamment pour les secteurs « protégés » de replats ou de
combes qui sont rarement
accessibles en raison de leur
situation au milieu de versants
souvent fortement pentus.
Que planter sur cette station ?
La profondeur des sols est irrégulière et les secteurs concernés sont souvent limités en surface et
parfois d’accès difficile : les plantations auront donc surtout un but paysager.
E S S E N C E S
U T I L I S A B L E S
◆ Sans réserves
Chêne-liège, Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès
de l’Arizona, Frêne à fleurs, Erable de Montpellier.
◆ Avec réserves
Sur les versants exposés au nord, dans les secteurs où le
sol est le plus profond : Cormier, Chêne pubescent.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
29
Station9
Maquis boisé ou non, chênaies basses
ou plantations sur versant terrassé, entre
300 et 500 mètres d’altitude, sur schistes
Les formations et peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment sur
cette station ?
Altitude
◆
Entre 300 et 500 mètres.
Position topographique
◆
Toutes mais principalement sur
les crêtes étroites, sur les
versants à pente moyenne non
terrassés ou à pente forte, et
sur les hauts de versant à
pente moyenne à forte.
Il s’agit de maquis bas d’Ajonc, de Cistes et de Bruyère arborescente où des chênes verts et plus
rarement des chênes-lièges sont parfois disséminés. Ces formations ont subi les passages répétés
du feu, notamment dans le nord-est du massif. Les parcelles qui n’ont pas été touchées par un
incendie récent portent des chênaies basses. La hauteur des arbres ne dépasse pas 2 à 3 mètres
à l’âge adulte. Des plantations ont parfois été réalisées sur ces stations et sont intégrées à de
vastes secteurs de reboisement. Les essences utilisées le plus couramment sont le Pin pignon, le
Cèdre de l’Atlas et le Pin maritime. La hauteur des arbres ne dépasse pas 2 mètres à 20 ans.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Moyenne à assez forte (de 20
à 50%).
Végétation la plus fréquente
Brachypode rameux, Garance
voyageuse, Ajonc à petites fleurs,
Ciste de Montpellier, Ciste blanc,
Chêne kermès, Bruyère
arborescente, Filaire à feuilles
étroites.
◆ Chêne vert.
◆
Caractéristiques
essentielles du sol
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse, à
limono-sableuse.
◆ Profondeur : faible à très faible
(inférieure à 30 cm).
◆ Pierrosité : forte (supérieure à
50%).
◆
◆
Maquis boisé sur relief saillant avec roche affleurante
Caractéristiques
du sous-sol
Un plan de schistosité non
parallèle au sol et des feuillets
minces favorisent l’enracinement
des arbres et leur croissance.
Couverture spatiale
◆
30
Répandue et étendue entre
300 et 500 mètres d’altitude.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Plantation de Pin pignon
sur relief saillant
Maquis à Bruyère arborescente et
Chêne vert sur une crête rocheuse
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 45, 46 et 47)
Il s’agit de stations à très faibles potentialités. Les conditions sont très difficiles. Des interventions
de gestion ne se justifient généralement pas.
L’objectif principal peut être
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion pastorale des maquis (débroussaillement suivi d’un entretien
par les animaux dans les secteurs peu pentus) est la meilleure garantie de protection,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants à forte pente
car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout
bouleversement du sol et à maintenir la végétation existante,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Si le relief n’est pas trop accidenté, l’intervention à pratiquer sera un débroussaillement
suivi éventuellement de la plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous) par place, aux endroits où
le sol est moins superficiel.
Les contraintes
Les principales contraintes sont
la forte sensibilité de ces formations à l’incendie et la faible
épaisseur des matériaux fins
au-dessus de la roche.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même souvent. Dans ces conditions, le propriétaire
ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par place, là où le
sol est le moins superficiel.
E S S E N C E S
U T I L I S A B L E S
◆ Sans réserves
Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona.
◆ Avec réserves
Chêne-liège dans les poches de sol les plus profondes.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
31
Station10
Chênaies, maquis de dégradation ou
plantations récentes en conditions favorables,
entre 300 et 500 mètres d’altitude, sur schistes
Taillis de Chêne vert
sur anciennes terrasses
de culture
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Entre 300 et 500 mètres.
Position topographique
◆
Versant à pente moyenne
terrassé ou à pente faible, replat
de versant, rentrant de versant
(combe), bas de versant, crête
large.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à assez forte (inférieure à
50%).
Végétation la plus fréquente
◆
◆
Germandrée scorodoine, Capillaire
des ânes, Garance voyageuse,
Asperge sauvage, Ajonc à petites
fleurs, Ciste de Montpellier,
Chèvrefeuille, Lierre,
Salsepareille, Bruyère
arborescente.
Chêne vert, Chêne-liège, Chêne
pubescent, Châtaignier.
Caractéristiques
essentielles du sol
Les formations et peuplements les plus fréquents
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse, limoneuse,
limono-argileuse.
◆ Profondeur : faible à moyenne
(inférieure à 50 cm).
◆ Pierrosité : moyenne à forte
(supérieure à 20%).
◆ Roches apparentes : assez rares
(inférieure à 10%).
◆
◆
Caractéristiques du sous-sol
Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces
favorisent l’enracinement des
arbres et leur croissance.
Il s’agit de peuplements de Chêne vert, Chêne pubescent, Chêne-liège, purs ou mélangés. Plus
rarement, notamment en bas de versant ou sur des replats, on trouve du Châtaignier mélangé
aux Chênes ou formant des peuplements purs. La vigueur des arbres est bonne en général.
La hauteur des Chênes peut atteindre 10 mètres à l’âge adulte. Plus couramment, elle est de
7 à 8 mètres pour des diamètres variant de 20 à 25 cm. Si ces peuplements ont subi récemment
un incendie, les formations présentes sont des maquis d’Ajonc, de Cistes et de Bruyère
arborescente. Dans certains secteurs, au nord du massif, des plantations sur terrasses ont été
réalisées sur des superficies importantes pour la remise en valeur des propriétés après l’incendie
de 1976. Les essences les plus utilisées sont le Cèdre de l’Atlas, le Pin pignon et le Pin maritime.
La hauteur des arbres atteint selon les essences :
- pour le Pin pignon, 2 à 4 mètres à 15 ans et 12 mètres à 70 ans,
- pour le Cèdre de l’Atlas, 4 à 6 mètres à 20 ans,
- pour le Pin maritime, 6 à 7 mètres à 15 ans.
Couverture spatiale
◆
32
Répandue mais peu étendue en
général.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Plantation de Cèdre de l’Atlas
sur pente faible
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43, 44, 45 et 47)
Il s’agit de stations à potentialités moyennes.
L’objectif principal peut être
• la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne,
• la production de bois d’œuvre par transformation des taillis de Chêne ou de Châtaignier
(exploitation suivie de la plantation d’essences adaptées - voir ci-dessous), par boisement des
parcelles à l’état de maquis ou par entretien et éclaircie des plantations existantes,
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (éclaircie des taillis de Chêne pubescent ou des
suberaies et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux dans les peuplements
défensables) est la meilleure garantie de protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement
plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous),
• la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion
sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de
remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et
éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont généralement de profondeur irrégulière, faible à moyenne. Avant d’entreprendre une
plantation, bien observer le sol pour faire le point sur la présence éventuelle de semis naturels
(notamment de Chêne-liège et de Chêne pubescent). Le cas échéant, le propriétaire peut les
favoriser et ne planter qu’en complément de cette régénération.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Pin maritime, Pin pignon, Chêne-liège.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Cèdre de l’Atlas à réserver en général aux sols profonds et à éviter
particulièrement sur les versants à
pente moyenne terrassés.
◆ A tester
Cormier.
◆ Avec un objectif paysager seulement
Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
33
Station11
Maquis ou chênaies vertes
en conditions défavorables, entre
500 et 750 mètres d’altitude, sur schistes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Entre 500 et 750 mètres.
Position topographique
◆
Toutes mais fréquente sur
les versants à pente forte,
sur les crêtes étroites et les
hauts de versant.
Expositions
◆
Toutes.
Position géographique
◆
Ouest des Aspres.
Végétation
la plus fréquente
Callune, Ajonc à petites
fleurs, Lavande stéchade,
Genêt à balais, Genévrier,
Bruyère arborescente.
◆ Chêne vert, Pin sylvestre.
◆
Caractéristiques
essentielles du sol
Roche mère : schistes.
Texture : sablo-limoneuse,
limono-sableuse,
limoneuse.
◆ Profondeur : faible
(inférieure à 30 cm).
◆ Pierrosité : forte
(supérieure à 50%).
◆ Roches apparentes :
importantes (supérieure à
50%).
◆
◆
Maquis à Bruyère arborescente sur relief saillant rocheux
Les formations et peuplements les plus fréquents
Il peut s’agir de maquis à Bruyère arborescente et Genévrier qui représentent un stade de dégradation
dû au passage répété des incendies. Avec le temps, s’ils ne sont pas à nouveau touchés par les
incendies, les maquis seront petit à petit reconquis par les chênes qui reconstitueront des
peuplements forestiers. Il n’est pas rare non plus, sur certains versants, de voir apparaître
naturellement des pins sylvestre, disséminés ou par bouquets, qui participent à la recolonisation
forestière.
Il peut aussi s’agir de chênaies vertes dans les parcelles qui ont échappé au passage du feu ou qui
n’ont pas subi d’incendies récents. Les arbres sont de vigueur moyenne et leur hauteur ne dépasse
pas 5 à 6 mètres.
Caractéristiques
du sous-sol
Un plan de schistosité non
parallèle au sol et des
feuillets minces favorisent
l’enracinement des arbres et
leur croissance.
Couverture spatiale
◆
34
Répandue entre 500 et
750 mètres d’altitude.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Taille de Chêne vert
sur relief saillant
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43, 45, 46 et 47)
Il s’agit de stations à faibles potentialités en raison de la minceur du sol.
L’objectif principal peut être
• la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne vert sur les pentes
les moins fortes, quand les parcelles sont accessibles. Sur les versants à forte pente, on évitera les
coupes à blanc étant donné la forte sensibilité des sols à l’érosion et on leur préférera les
« éclaircies de taillis »,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants à forte pente
car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout
bouleversement du sol, à maintenir la végétation existante et éventuellement à planter des arbres
adaptés (voir ci-dessous),
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion pastorale des maquis (débroussaillement suivi d’un entretien
par les animaux dans les secteurs peu pentus) ou une amélioration des taillis de Chêne vert par
« remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense)
est la meilleure garantie de protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie des chênes verts, débroussaillement, et
éventuellement plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous)..
Que planter sur cette station ?
Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même souvent. Dans ces conditions, le
propriétaire ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par
place, aux endroits où le sol est le moins superficiel.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Pin laricio de Corse, Pin maritime.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Dans les poches de sol les plus profondes : Cèdre de
l’Atlas, Sapin de Céphalonie* (croissance juvénile lente).
* Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné,
ce qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Pyrénées-Orientales.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
35
Station12
Chênaies, châtaigneraies ou landes
en conditions favorables, entre
500 et 750 mètres d’altitude, sur schistes
Les formations et peuplements les plus fréquents
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Entre 500 et 750 mètres.
Position topographique
◆
Versant, replat, rentrant de versant
(combe), crête large, terrasses de culture anciennes sur versant, bas de versant.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
◆
Faible à assez forte (inférieure à
50%).
Position géographique
◆
Il peut s’agir de landes à Genêt à balais qui représentent un stade de dégradation dû au
passage répété des incendies ou à l’enfrichement de terrains agricoles ou pastoraux
abandonnés. Avec le temps, s’ils ne sont pas touchés par le feu, ces landes seront petit
à petit reconquises par les chênes qui reconstitueront des peuplements forestiers.
Il peut aussi s’agir de peuplements de Chêne vert et de Chêne pubescent, purs ou en
mélange, qui n’ont pas subi d’incendies récents ou, plus rarement de suberaies. Quand
les chênaies sont claires, il n’est pas rare de trouver en mélange de jeunes frênes
communs. Ces derniers n’ont pas d’intérêt pour la production de bois d’œuvre car cette
station reste trop sèche pour le Frêne. Sur certaines parties de versants, on observe
également des semis naturels de Sapin pectiné installés sous les chênes. Plus rarement,
on trouve aussi des taillis de Châtaignier, surtout en bas de versant ou sur les replats.
Les arbres sont en général vigoureux et, selon les essences, leur hauteur peut atteindre
10 à 14 mètres pour des diamètres variant de 15 à 30 cm.
Enfin, il arrive parfois que des plantations aient été réalisées à base de Cèdre de l’Atlas et
de Pin laricio. La vigueur de ces essences est généralement bonne. La hauteur des arbres
atteint 12 mètres et leur diamètre 25 cm entre 25 et 30 ans. Au même âge, les pins font
17 mètres de haut pour un diamètre de 30 à 35 cm.
Ouest des Aspres.
Végétation la plus fréquente
◆
◆
Canche flexueuse, Germandrée
scorodoine, Gaillet maritime, Ronce,
Lierre, Clématite, Bruyère arborescente,
Genêt à balais, Genévrier, Aubépine,
Houx, jeunes frênes communs.
Aux altitudes les plus hautes, s’ajoutent
Callune et Fougère aigle.
Chêne pubescent, Chêne vert, Châtaignier.
Caractéristiques
essentielles du sol
◆
◆
◆
◆
◆
Roche mère : schistes.
Texture : limono-sableuse, limoneuse.
Profondeur : irrégulière mais le plus
souvent moyenne (de 30 à 50 cm).
Pierrosité : moyenne à forte (toujours
supérieure à 20% et souvent supérieure à 50%).
Roches apparentes : rares (inférieures à
5%).
Caractéristiques du sous-sol
Un plan de schistosité non parallèle au
sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance.
Couverture spatiale
◆
Assez répandue mais peu étendue.
Peuplement de Chêne pubescent dans une combe
36
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Suberaie en combe
sur pente faible
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43, 45 et 47)
Il s’agit de stations à potentialités moyennes à bonnes. La position topographique en secteurs
d’accumulation favorise la qualité des sols, leur fraîcheur et leur capacité de rétention en eau.
L’objectif principal peut être
• la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne,
• la production de bois d’œuvre par exploitation des taillis de Chêne ou de Châtaignier suivie
de la plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous), par boisement des parcelles en landes ou
par entretien et éclaircie des plantations existantes. Si des semis naturels de Sapin pectiné sont
présents, on peut les préserver et les entretenir dans le cadre d’un mélange avec les feuillus,
• la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires.
Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale des landes (débroussaillement suivi de
pâturage) et des taillis de Chêne pubescent, de Châtaignier (éclaircie et débroussaillement suivi d’un
entretien par les animaux) ou une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du
couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) est la meilleure
garantie de protection,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement
plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous).
Que planter sur cette station ?
Les sols sont généralement assez profonds.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Cèdre de l’Atlas, Pin laricio de Corse,
Pin maritime.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Sous les peuplements existants ou
dans les combes et les bas de versant : Sapin de Céphalonie* (attention : essence à croissance juvénile
lente impliquant de nombreux
entretiens).
A partir de 700 mètres d’altitude :
Pin sylvestre.
◆ A tester
A partir de 700 mètres d’altitude ou
dans les combes et les bas de versant : Merisier, Chêne rouge d’Amérique, Châtaignier, Erable plane,
Erable à feuilles d’obier, Erable
champêtre, Alisier torminal, Alisier
blanc.
* Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné, ce
qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Pyrénées-Orientales.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
37
Station13
Landes d’altitude sur crête,
ou chênaies sur versants à pente forte,
à plus de 750 mètres d’altitude, sur schistes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Supérieure à 750 mètres.
Position topographique
◆
Toutes mais
principalement versant à
pente forte, haut de
versant, crête étroite,
éperons rocheux.
Expositions
◆
Toutes.
Position géographique
◆
Ouest des Aspres.
Végétation
la plus fréquente
◆
Les formations les plus fréquentes
Sur les crêtes et entre les éperons rocheux, il s’agit de landes d’altitude où les rochers sont très
souvent affleurants. Entre eux se développe une végétation basse à base de Callune, de Genêt à
balais et de Fougère aigle. Sur les versants à pente forte, le plus souvent le long des ravins dans la
partie inférieure des versants où ils ont été épargnés par le feu, subsistent de rares lambeaux de
peuplements de chênes (surtout Chêne vert). La hauteur des arbres reste faible et ne dépasse pas
5 à 6 mètres. On trouve aussi des peuplements de Pin sylvestre qui colonisent les sols les plus
dégradés (Callune).
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 45 et 46)
Il s’agit de stations très pauvres. Les conditions topographiques difficiles ne permettent pas au sol
de se développer à cause de l’érosion.
L’objectif principal peut être
• la protection des sols en évitant tout bouleversement du sol et en maintenant la végétation
existante,
• la protection contre les incendies qui restera présente à l’esprit des gestionnaires même si,
à cette altitude, les risques sont moins élevés.
Callune, Genêt à balais,
Fougère aigle, Eglantier,
Genévrier, Prunellier.
Caractéristiques
essentielles du sol
Roche mère : schistes.
Texture : limono-sableuse,
limoneuse.
◆ Profondeur : faible
(inférieure à 30 cm).
◆ Pierrosité : forte
(supérieure à 50%).
◆ Roches apparentes :
importantes.
◆
◆
Caractéristiques
du sous-sol
Un plan de schistosité non
parallèle au sol et des
feuillets minces favorisent
l’enracinement des arbres et
leur croissance.
Couverture spatiale
◆
38
Répandue et assez
étendue.
Lande d’altitude à Genêt à balais, Fougère aigle et Callune sur crête
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Station14
Peuplements de feuillus divers ou landes
en conditions favorables, au-dessus
de 750 mètres d’altitude, sur schistes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Supérieure à 750 mètres.
Position topographique
◆
Bas de versant, tête de vallon, combe
et replat de versant frais et humides.
Expositions
◆
Les peuplements les plus fréquents
Il s’agit de peuplements naturels à base de Frêne commun en mélange avec divers autres
feuillus (Chêne pubescent, Aulne, Châtaignier, Merisier) et souvent du Sapin pectiné. Des
arbustes (Noisetier, Houx, Erable champêtre…) sont presque toujours présents sur ces
stations. Ils sont même parfois prépondérants si la densité du peuplement est encore
faible. La qualité des arbres est variable car ils n’ont jamais été entretenus. Leur
croissance et leur vigueur sont excellentes. Leur hauteur à l’âge adulte peut dépasser
30 mètres.
Il peut aussi s’agir de landes fraîches à Genêt à balais et/ou à Fougère aigle souvent
situées en tête de vallon, accessibles aux troupeaux et encore pâturées récemment.
Toutes.
Pente
◆
Faible à moyenne (inférieure à 25%).
Position géographique
◆
Ouest des Aspres.
Végétation la plus fréquente
- En sous-bois :
◆ Lierre, Lamier, Géranium herbe à
robert, Fougère mâle, Clématite,
Ronce, Houx, Fusain, Sureau noir,
Aubépine, Noisetier, Erable champêtre.
◆ Frêne commun, Chêne pubescent,
Châtaignier, Sapin pectiné, Merisier,
Aulne.
- Dans les landes :
◆ Germandrée scorodoine, Ronce,
Eglantier, Fougère aigle, Genêt à balais.
◆ Eventuellement présence de bouleaux,
frênes communs, merisiers, aulnes
disséminés.
Caractéristiques
essentielles du sol
◆
◆
◆
◆
◆
Roche mère : schistes.
Texture : limoneuse.
Profondeur : importante (supérieure à
50 cm).
Pierrosité : moyenne à forte (supérieure
à 20%).
Roches apparentes : rares.
Caractéristiques du sous-sol
Un plan de schistosité non parallèle au sol
et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance.
Couverture spatiale
◆
Très localisée et peu étendue.
Mélange de feuillus naturels dans une tête de vallon
suite page 40
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
39
Station14
suite de la page 39
Lande à Genêt à balais,
Fougère aigle
et Ronce
avec quelques merisiers
et prunelliers
dans une combe
Que faire dans ces peuplements ?
(voir pages 43 et 47)
Il s’agit de très bonnes stations. Les conditions sont excellentes pour la forêt. Les seules
contraintes sont les faibles surfaces couvertes et leur accès souvent difficile.
L’objectif principal peut être
• la production de bois d’œuvre de qualité
- soit par amélioration des arbres existants s’il s’agit d’essences intéressantes et s’ils présentent
une qualité suffisante,
- soit par plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous) si les arbres en place ne sont pas
améliorables. Dans les landes, il est aussi possible de planter mais ces espaces peuvent
localement intéresser des éleveurs. Tout boisement de lande sera donc réalisé dans le cadre
d’une réflexion sur un aménagement sylvopastoral de l’espace dans la mesure où une
intégration judicieuse forêt-élevage garantit la protection du massif contre les incendies.
Dans le cas de boisements naturels incomplets, la bonne solution sera souvent une combinaison
entre ces deux techniques : conservation des arbres de qualité et plantation dans les vides pour
accélérer la recolonisation forestière,
• l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près
d’un mas. Les interventions à réaliser combinent débroussaillement, éclaircie et éventuellement
plantation.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont généralement profonds et frais.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Merisier, Chêne rouge d’Amérique,
Erable à feuilles d’obier, Frêne commun, Alisier torminal.
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Sapin de Nordmann*, Sapin de
Bornmüller* : croissance juvénile
lente imposant de nombreux entretiens.
◆ A tester
Noyer noir, Noyer commun, Douglas.
* Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné,
ce qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Aspres.
40
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Station15
Landes d’altitude en conditions favorables,
sur schistes
Êtes-vous vraiment
sur cette station ?
Altitude
◆
Supérieure à 750 mètres.
Position topographique
◆
Versant, rentrant de
versant (combe), crête
large, bas de versant.
Les formations les plus fréquentes
Il s’agit de landes d’altitude servant souvent de parcours aux troupeaux. Dans les combes ou sur
les replats, la situation protégée et la position topographique (secteurs d’accumulation)
permettent de bénéficier de meilleures conditions. On y observe en particulier le développement
du Genêt à balais et de la Fougère aigle. Quelques arbustes (Aubépine, Poirier sauvage…) ou
même quelques arbres (Bouleau verruqueux) sont souvent disséminés dans ces landes.
Par endroit, quelques chênaies (surtout pubescentes) ou châtaigneraies ont échappé aux
incendies et subsistent sur des surfaces restreintes. Leur hauteur atteint 10 à 15 mètres.
Expositions
◆
Toutes.
Pente
Faible à moyenne
(inférieure à 25%).
◆
Position géographique
◆
Ouest des Aspres.
Végétation
la plus fréquente
Canche flexueuse, Fougère
aigle, Ronce, Eglantier,
Aubépine, Poirier sauvage.
◆ Bouleau verruqueux.
◆
Caractéristiques
essentielles du sol
Roche mère : schistes.
Texture : limono-sableuse,
limoneuse.
◆ Profondeur : faible à
moyenne (inférieure à
50 cm).
◆ Pierrosité : forte.
◆ Roches apparentes : rares.
◆
◆
Lande à Genêt à balais et Fougère aigle sur crête large
Caractéristiques
du sous-sol
Un plan de schistosité non
parallèle au sol et des
feuillets minces favorisent
l’enracinement des arbres et
leur croissance.
Couverture spatiale
◆
Assez répandue et
étendue.
suite page 42
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
41
Station15
suite de la page 41
Taillis de Châtaignier
et Chêne pubescent
sur versant
Que faire dans ces formations ?
(voir pages 43, 45 et 46)
Il s’agit de stations qui peuvent être favorables à la forêt. Il faut toutefois prendre en
considération le vent en crête, facteur très défavorable au développement des arbres. Par ailleurs,
ces espaces étant très souvent parcourus par les troupeaux, on pourra réfléchir, en concertation
avec les éleveurs, à un aménagement global incluant à la fois des aménagements pastoraux (pose
de clôture, débroussaillement…) et des opérations de boisement dans la mesure où une
intégration judicieuse forêt-élevage garantit la protection du massif contre les incendies.
L’objectif principal peut être
• la production de bois de chauffage par coupe de taillis dans les chênaies existantes,
• la production de bois d’œuvre par plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous) après
exploitation des chênes ou sur les landes, dans le cadre d’une réflexion sur un aménagement
sylvopastoral de l’espace,
• la protection contre les incendies qui restera présente à l’esprit des gestionnaires même si,
à cette altitude, les risques sont moins élevés,
• la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants et les crêtes
car ils pourraient être érodés.
Que planter sur cette station ?
Les sols sont généralement de profondeur moyenne. Il faudra tenir compte, avant toute
plantation, des contraintes dues au vent en crête et mener une concertation avec les éleveurs
dont les troupeaux utilisent ces espaces comme parcours.
E S S E N C E S
◆ Sans réserves
Pin sylvestre, Cèdre de l’Atlas,
Pin laricio de Corse.
42
U T I L I S A B L E S
◆ Avec réserves
Sur les versants exposés au nord,
dans les secteurs à Genêt à balais
et/ou Fougère aigle : Sapin pectiné,
Hêtre.
◆ A tester
Douglas dans les secteurs abrités du
vent et dans les sols les plus
profonds.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Mini-Guide de Sylviculture
La production de bois
Pour la production de bois d’œuvre, le but est de produire des arbres d’au moins 40 cm de diamètre à la fin de la
vie du peuplement. Sauf en station 14 qui représente des surfaces restreintes ou dans certains peuplements issus de
reboisement, les essences existant dans les Aspres ne permettent pas de produire de bois d’œuvre de qualité.
En revanche, les nombreux taillis de chênes méditerranéens permettent souvent de produire du bois de chauffage de
qualité, recherché dans le département. Cette production présente un réel intérêt économique pour le propriétaire.
Production de bois d’oeuvre
avec les essences en place.
■
STATIONS ET
PEUPLEMENTS CONCERNÉS
10 et 12. Peuplements issus
de reboisement
INTERVENTIONS POSSIBLES
ET CONSEILLÉES
Dans ces peuplements issus
de reboisement, le propriétaire peut espérer produire,
à terme, du bois d’œuvre.
Les interventions à réaliser
consistent :
- en éclaircies successives à
rotation de 5 à 10 ans
selon la vitesse de croissance des arbres, la première de ces éclaircies
intervenant quand la hauteur des arbres atteint 10
à 14 mètres,
- en élagage jusqu’à 6
mètres des 200 à 300 plus
beaux arbres à l’hectare.
STATION ET
PEUPLEMENTS CONCERNÉS
14. Peuplements mélangés
de divers feuillus
INTERVENTIONS POSSIBLES
ET CONSEILLÉES
Dans ces peuplements de
superficie restreinte, on
essaiera de tirer parti au
maximum des feuillus précieux (Merisier, Frêne…) en
réalisant des éclaircies à leur
profit à condition qu’ils
soient de bonne qualité
(droits, élancés et vigoureux) et dominants. Les
autres arbres de qualité
(Châtaignier, Chêne pubescent…) seront également
favorisés. Ces interventions
ne devront pas être brutales
(mieux vaut prélever peu
d’arbres plus souvent) et le
sous-étage sera conservé
autant que possible pour
préserver la qualité des
arbres.
Dans les secteurs où il n’y a
pas d’arbres de qualité, on
peut mettre en lumière les
taches de semis naturels
(Frêne, Châtaignier, Sapin
pectiné…) et de drageons
(Merisier) à condition qu’ils
soient vigoureux et que les
entretiens ultérieurs puissent
être réalisés (dégagements,
tailles de formation…).
Production de bois d’oeuvre
par substitution d’essence
■
STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS
10 et 12. Chênaies et châtaigneraies
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Coupe à blanc et plantation d’essences capables de produire du bois d’oeuvre (voir fiches de station et, page 49,
les interventions à réaliser pour reboiser).
Attention : dans certaines conditions, des précautions
doivent être prises contre l’érosion des sols (voir page 46).
Production de bois d’œuvre
par plantation sur landes ou maquis
■
STATIONS CONCERNÉES
2, 10, 12 et 15
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Plantation d’essences capables de produire du bois d’œuvre
(voir fiches de station et, page 49, les interventions à réaliser pour reboiser).
■
Production de bois de chauffage
Production de brins de 5 à 15 cm de diamètre entre 40
et 60 ans.
STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS
3. Chênaies vertes et pubescentes
6 et 8. Chênaies vertes et pubescentes, suberaies
10. Chênaies vertes et pubescentes, suberaies, châtaigneraies
11. Chênaies vertes
12. Chênaies vertes et pubescentes, châtaigneraies
15. Chênaies vertes et pubescentes
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
- Traitement en taillis simple :
A maturité, tous les brins sont exploités sans exception :
c’est la coupe de taillis. L’année suivante, les souches rejettent pour créer un nouveau taillis.
- Traitement par « éclaircie de taillis » :
Tous les 15 à 30 ans, une certaine proportion des brins (la
moitié au maximum) est exploitée, les arbres prélevés étant
choisis parmi les moins vigoureux au profit des plus beaux.
Ce type d’intervention est difficilement rentable économiquement. Il sera surtout pratiqué si d’autres objectifs sont
poursuivis : protection des sols, préservation du paysage,
sylvopastoralisme...
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
43
Sylviculture
Les produits autres que le bois : le liège, la truffe
La production de liège est possible dans la plupart des suberaies existantes, moyennant certains aménagements si
les peuplements ne sont pas dans un parfait état de production. La production de truffe concerne quelques
secteurs sur roche carbonatée.
■
Production de liège
Les suberaies peuvent être traitées en futaie régulière (réalisation d’éclaircies puis renouvellement des peuplements
quand ils sont âgés) ou en futaie irrégulière (dans les mêmes
peuplements, à la fois éclaircies et régénération par bouquets).
Ce dernier traitement convient particulièrement bien au
Chêne-liège : lors du passage pour lever le liège (tous les 12
à 15 ans), une coupe est marquée prélevant les arbres trop
vieux et dépérissants, et éclaircissant les bouquets de jeunes
tiges pour favoriser les plus belles et les plus vigoureuses.
■
Production de truffes
Cet objectif peut être envisagé pour valoriser certaines parcelles sur les roches calcaires, en terrains non argileux. Le
principe est de concilier les deux objectifs sylvicole et trufficole par la conduite d’une « sylviculture truffière » pour
réhabiliter d’anciennes truffières ou en créer de nouvelles,
sachant qu’en forêt, la trufficulture restera extensive.
STATIONS CONCERNÉES
3 et 4
INTERVENTIONS POSSIBLES
STATIONS CONCERNÉES
5, 6, 8, 10
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Dans les suberaies en état de production, les levées
interviendront généralement à rotation de 12 à 15 ans selon
la vitesse de croissance du liège.
Mais dans la plupart des cas, une phase de remise
en valeur des peuplements, souvent à l’abandon depuis
plusieurs dizaines d’années et qui ont parfois subi le passage d’un ou plusieurs incendies, est nécessaire :
- débroussaillement suivi, si la parcelle est exposée aux
incendies, d’un entretien pastoral,
- éclaircie pour prélever les arbres dépérissants, de mauvaise qualité ou en surnombre,
- levée du liège, souvent de mauvaise qualité (liège mâle,
liège brûlé, liège surépais). Les levées suivantes interviendront à rotation de 12 à 15 ans selon la rapidité de
croissance du liège.
Si la densité est trop faible pour former un peuplement complet, la plantation de Chêne-liège sera nécessaire sauf si de
jeunes semis naturels sont présents et peuvent être préservés
et éduqués.
Pour réhabiliter d’anciennes truffières
- repérer les 50 à 200 meilleurs arbres à l’hectare à conserver et exploiter les autres,
- pratiquer ensuite un élagage très brutal et si possible un
crochetage du sol ou un labour pour faire réapparaître
une production de truffes.
Pour créer une truffière de toutes pièces : planter
des arbres mycorhizés avec la truffe du Périgord
(Tuber melanosporum)
- choisir des essences adaptées (voir dans les fiches de station pages 18 et 20),
- travailler le terrain soit en plein (labour), soit de façon
localisée (réalisation de potets à la pelle mécanique ou à
la pioche),
- si l’entretien mécanique du sol n’est pas facilement envisageable, il est conseillé d’installer les arbres sur paillage,
- la densité à utiliser est de 200 à 400 plants à l’hectare.
Quand il est possible, un arrosage raisonné peut être très
bénéfique. Vers 20 ou 25 ans, une éclaircie prélevant les
arbres non producteurs de truffe est nécessaire, suivie plus
tard d’autres interventions pour éviter que le milieu se
referme.
Stock de planches de liège
44
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Sylviculture
La protection contre l’incendie
Cet objectif doit être pris en considération partout mais plus particulièrement dans les secteurs de basse altitude
qui cumulent les handicaps :
- un climat méditerranéen avec de longues périodes de sécheresse et des vents forts,
- de vastes espaces délaissés par l’agriculture et l’élevage depuis le début du siècle, et envahis d’une végétation
basse hautement combustible présentant le maximum de risques pour le départ d’un feu et pour sa transmission
aux peuplements forestiers.
Deux types d’intervention sont nécessaires
dans les parcelles boisées ou non :
■
Contrôle de la végétation basse
dans les parcelles boisées ou non pour limiter les risques
de départ et de propagation du feu.
■
Rupture de la continuité verticale
dans les peuplements forestiers pour éviter la transmission
du feu à l’ensemble de la végétation.
STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS
Toutes sauf les stations 1, 2 et 14 qui sont très peu
exposées aux incendies étant donné leur situation
Dans les chênaies vertes au couvert complet
Réaliser le même type d’interventions que ci-dessus
(« remontée du couvert ») mais en préservant un couvert
très dense qui empêchera un développement de la
végétation basse (« autoprotection » du peuplement).
Dans les landes et les maquis
Si le relief le permet, débroussailler les parcelles puis les
entretenir :
- en vouant les terrains à une activité agricole : élevage,
verger, vigne, etc.
- en réalisant une plantation qui sera entretenue jusqu’à
ce que le couvert se referme.
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Dans les chênaies pubescentes et les suberaies
Réaliser une éclaircie légère ayant pour objectif principal
de supprimer les petits brins (« remonter le couvert »).
Cette éclaircie peut être suivie d’un élagage des brins
restant sur pied, et de pâturage en sous-bois pour éviter
un développement de la végétation basse.
Si le couvert est clair et le sous-bois très embroussaillé, il
est conseillé, quand le relief le permet, de réaliser un
débroussaillement mécanique avant de faire pâturer la
parcelle.
Si cette intervention préalable n’est pas réalisable, il est
possible de faire passer des animaux lourds (bovins ou
équins) pour entamer un débroussaillement progressif.
D’autres aménagements sont réalisables (installation de
points d’eau, création de pistes de protection contre
l’incendie). Tout projet de ce type doit faire l’objet d’une
concertation avec le service forestier de la Direction
départementale de l’agriculture et de la forêt car ces
aménagements sont réfléchis à l’échelle des massifs dans les
schémas départementaux d’aménagement des forêts contre
l’incendie (SDAFI), les plans d’aménagement des forêts
contre l’incendie (PAFI ou PIDAF) du massif et, à l’avenir,
dans les plans de protection contre les risques d’incendie de
forêt (PPRIF).
Lande boisée de Chêne vert
en crête débroussaillée et
pâturée
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
45
Sylviculture
La protection des sols
Cet objectif doit être pris en considération partout où les conditions de relief et de constitution du sol rendent ce
dernier sensible à l’érosion en particulier sur les pentes fortes, dans les situations très exposées (relief saillant) et
sur les sols légers ou sur les matériaux détritiques du Pliocène.
■
Dans les parcelles non boisées :
Maintien de la végétation existante ou boisement si c’est
possible.
■
Dans les parcelles boisées :
Maintien du couvert forestier
STATIONS ET SITUATIONS CONCERNÉES
5 et 6 : partout
7, 9, 11, 13 et 15 : sur les pentes fortes et les reliefs saillants
Dans les suberaies
Le propriétaire préférera le traitement en futaie irrégulière
(voir page 44) qui permet de gérer le peuplement sans jamais
mettre le sol à nu.
Dans les landes et les maquis
Sur les pentes fortes et les reliefs saillants rocheux, la non
intervention est la meilleure protection. Dans les stations
5 et 6, les maquis situés sur les pentes peuvent être boisés
en prenant de grandes précautions quant au travail du sol
avant plantation (voir dans les fiches de station).
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Dans les chênaies vertes et pubescentes
La non intervention est le meilleur garant de protection
des sols. Toutefois, si le propriétaire souhaite récolter du
bois de chauffage, il préférera le traitement par « éclaircies
de taillis » en étant très prudent sur le prélèvement de façon
à garder un couvert dense.
Erosion sur une piste
sur matériaux détritiques
du Pliocène
46
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Sylviculture
La préservation du paysage et l’agrément
L’aspect paysager peut avoir de l’importance pour le propriétaire, par exemple pour les parcelles visibles depuis
son mas ou qu’il réserve à son agrément. Il peut également prendre cet aspect en considération s’il exerce une
activité d’accueil du public (restauration, hébergement…). Le propriétaire peut donc être amené à y réfléchir pour
toute station et pour tout peuplement.
L’essentiel est de prendre, lors de la réalisation d’interventions sylvicoles, des
précautions pour éviter que l’œil d’un
observateur extérieur soit choqué. Ces
précautions consistent principalement
à:
• respecter l’échelle du paysage
concerné : éviter les coupes à blanc
de taille trop importante par rapport
au massif mais éviter aussi les coupes
rases de trop faible superficie dans un
peuplement très étendu et bien en
vue,
• respecter les lignes dominantes
du paysage : par exemple, éviter
les coupes aux formes géométriques
et préférer des limites qui épousent
la topographie du terrain (parallèle
aux courbes de niveau, aux crêtes,
etc.). De même, sur un versant, éviter si possible les coupes qui forment
des bandes dans le sens de la pente,
• respecter l’harmonie du paysage : en évitant ce qui peut représenter une rupture brutale entre la
partie exploitée et les peuplements
voisins restés sur pied. Toutes les
lisières existant entre les parcelles
exploitées et des peuplements adultes
seront traitées de façon progressive
sur une bande d’au moins dix mètres
de large. A l’intérieur de cette bande,
on réalisera une simple éclaircie du
peuplement,
• éviter, par souci d’esthétique,
que les rémanents d’exploitation
soient disposés en andains parallèles bien que cette technique reste
acceptable en deçà d’une certaine
pente si la mise en andains est bien
réalisée. Deux autres solutions existent : le broyage (difficile à réaliser
dès que le relief est accidenté et le
versant rocheux) et le démontage des
houppiers suivi d’un éparpillement sur
le parterre de coupe. Ces techniques
entraînent des surcoûts importants,
• éviter la création de plaies
importantes dans le paysage par
la réalisation sans méthode de routes
forestières ou de pistes de débardage.
Ces dernières sont indispensables
pour sortir le bois de la parcelle. Elles
ne devront pas accuser une pente
trop forte (ne pas excéder 15%).
Leur fermeture après l’exploitation
sera prévue. Pour transporter les bois,
on essaiera toujours de réutiliser au
maximum les plates-formes de chemins préexistants, quitte à les
remettre en état (débroussaillement,
légers élargissements si nécessaire…).
Par ailleurs, il est important de prévoir des places de dépôt pour stocker les bois exploités avant qu’ils
soient chargés sur camion.
Peuplement de jeunes
chênes pubescents,
chênes verts
et chênes-lièges
débroussaillé
et entretenu
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
47
Sylviculture
Cas particulier des boisements de bord de rivière
ou ripisylves
Dans presque tous les cas, il s’agit de concilier les différents objectifs énoncés ci-dessous en réalisant des
interventions adéquates. Les interventions conseillées concernent la station 1.
■
Production de bois d’œuvre de qualité
Objectif : produire des arbres de 50 à 60 cm de diamètre
en 50 à 60 ans.
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Préserver les feuillus précieux (Frêne, Merisier, Noyer,
Tilleul) bien conformés (tronc droit et unique sur 5 à
6 mètres, élancés et vigoureux), dominants et situés à plus
d’un mètre de la rivière.
Les entretenir : tailles de formation, élagage
■
Protection contre les crues
Objectif : préserver le cours d’eau de la chute de bois
morts ou cassés pour éviter la formation de barrages.
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Exploiter les arbres très âgés ou dépérissants, surtout
les gros peupliers et les aulnes qui cassent facilement.
Prélever également tous les arbres situés dans le
lit du cours d’eau ou à moins d’un mètre de celui-ci,
surtout en amont des bâtiments.
Exploiter tous les arbres penchés vers la rivière.
■
■
Protection des berges
Objectif : éviter le creusement des berges.
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Préserver les jeunes arbres et rejets de souche situés
sur la berge car le réseau de leurs radicelles (petites racines)
retient la terre contre les assauts de l’eau.
Exploiter les gros arbres mûrs ou penchés vers la
rivière dont le déracinement provoquerait le creusement
de la berge en emportant la terre.
■
Favoriser la vie dans le cours d’eau
INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES
Eclaircir suffisamment les alignements pour que le
cours d’eau reçoive la lumière indispensable à la vie
aquatique, mais bien doser le couvert pour ne pas arriver
à une mise en lumière complète qui provoquerait le développement d’une ou de quelques espèces au détriment de
toutes les autres.
Les plantations en bord de rivière
Mis à part les soins particuliers que demande toute plantation (choix
des plants, choix de l’essence, travail du sol, tailles de formation), la
création d’un alignement au bord d’un cours d’eau requiert des
précautions spécifiques :
- respecter un écartement de 6 mètres entre les arbres,
- ne pas planter à moins de 1,50 mètre à 2 mètres du bord de la rivière,
- si la parcelle est pâturée, protéger l’alignement à l’aide d’une clôture
(2 fils) tendue à 1,50 mètre des arbres, entre des piquets installés
tous les 6 mètres (devant les plants),
- le collet (partie du tronc entre tige et racines) des arbres doit être
protégé contre les rongeurs,
- pendant les premières années qui suivent la plantation, le sol doit
être maintenu propre au pied des plants. Pour ce type d’alignement,
le plus simple est souvent de planter sur un paillage (plastique ou
autre).
48
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Sylviculture
Les plantations
La réussite d’une plantation dépend des soins apportés à sa réalisation.
On s’efforcera d’intervenir comme suit.
1. La préparation du terrain
2. Le travail du sol
3. Les précautions à prendre
En cas de coupe à blanc, la parcelle sera
nettoyée et les branchages seront rangés.
Dans le cas de terrains plats ou peu pentus,
cette opération peut être mécanisée. Si la
pente est trop forte, elle sera effectuée
manuellement. On peut aussi demander aux
bûcherons de ranger les branches après
l’exploitation.
Il a pour but d’aérer la terre, de mélanger les horizons du sol et de faciliter
la pénétration de l’eau et des racines.
Sur terrain plat, il peut être réalisé en plein
(sur toute la surface) ou de façon localisée
(si la densité de plantation est faible). Dans
le premier cas on effectuera d’abord un
sous-solage (ou un rippage) pour éclater la
terre en profondeur suivi d’un labour ou
d’un disquage. Dans le second cas on travaillera la terre à chaque emplacement de
plants à l’aide d’une tarière ou d’une pelle
mécanique.
Sur les pentes, on préférera travailler de
façon localisée à la pelle-araignée car la réalisation de bandes terrassées au bulldozer
pose des problèmes plus tard lors des exploitations. De plus l’utilisation de la pellearaignée permet de conserver le sol intact
en dehors des trous de plantation. Ceci a
l’avantage d’éviter l’érosion dans les zones
de fortes pentes et de ne pas transformer
l’aspect des versants.
- Le choix des essences (voir fiches de
station).
- Le choix des plants : d’une manière
générale, on choisira des plants jeunes,
sains, au système racinaire bien développé.
- Le choix des provenances (voir
page 63) garantissant une bonne adaptation au massif, contribuant à la production
de bois de qualité et limitant les risques
de « pollution génétique » des essences
locales.
- La réception des plants : les plants à
racines nues doivent être mis en jauge dès
leur réception pour éviter un dessèchement
des racines ; ceux en conteneurs seront
conservés à l’abri et arrosés si besoin.
- La mise en place des plants : éviter de
mettre à l’air les racines des plants (les
transporter dans un sac en plastique ou
dans un panier couvert d’une toile humide)
et soigner la plantation.
- Le choix de la densité de plantation :
pour les essences forestières classiques installées dans un but de production de bois,
elle sera comprise entre 800 et 1000 plants
à l’hectare. Avec un objectif paysager ou
d’agrément, elle pourra être inférieure.
- La réalisation des entretiens : dégagements, tailles de formation.
- Si des éleveurs pâturent localement,
le boisement des landes pourra faire l’objet
d’une concertation avec eux pour étudier
les possibilités d’un aménagement sylvopastoral. Un entretien des parcelles voisines
par les animaux est favorable à la protection contre les incendies.
Un conseil
n’est jamais inutile.
Consultez
un technicien.
Plantation de Pin maritime
sur versant
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
49
Mini-Flore
➧ Ajonc à petites fleurs
(Ulex parviflorus)
En catalan : Argelac ou Gatosa
Etymologie : du grec ulê = broussaille
Arbrisseau très épineux de 30 à 90 cm de haut à tiges dressées, très ramifiées.
Dans les Aspres, il est répandu sur les schistes, dans les landes
et les maquis situés en dessous de 750 mètres d’altitude.
- Rameaux à épines espacées, longues, arquées, prenant
naissance à l’aisselle d’un groupe d’épines.
- Feuilles persistantes, coriaces, vertes, transformées en épines.
- Fleurs jaunes.
- Fruits : gousses dressées, courtes, ovales, à graines peu
nombreuses.
➧
Aubépine
(Crataegus monogyna)
En catalan : Espinalb ou Arç blanc
Etymologie : du grec cratos = force (allusion à la dureté du bois) et du latin monogynus = à un
seul ovaire
Arbrisseau ou arbuste de 4 à 10 mètres de haut.
Dans les Aspres, on la rencontre dans les landes, les garrigues, les maquis et dans les sous-bois
clairs sur roche carbonatée et, à partir de 500 mètres d’altitude, sur schistes. Dans ce dernier cas,
elle se trouve plutôt en conditions favorables, accompagnant le Chêne pubescent et le Châtaignier, ou des fruitiers reconquérant des landes.
Plante régulatrice des troubles de la tension. Le bois était autrefois utilisé pour la fabrication de
pièces mécaniques, pour la tournerie et en petite menuiserie.
- Rameaux épineux, lisse, gris.
- Feuilles vert clair dessus et glauque dessous, à 3 à 7 lobes bien marqués, dentés, à nervures
divergentes.
- Fleurs blanches, en bouquets odorants insérés sur des rameaux courts.
- Fruits ovoïdes, rouges.
➧ Brachypode rameux
(Brachypodium ramosum)
En catalan : Llistó
Etymologie : du grec brachys = court et podion = petit pied
Plante vivace de 20 à 60 cm de haut.
Dans les Aspres, elle est très courante dans les pelouses, les
garrigues, les maquis et les chênaies claires, à moins de
300 mètres d’altitude.
- Tige très ramifiée à la base.
- Feuilles sur deux rangs, courtes et enroulées.
- Epi court, formé de 1 à 5 épillets rapprochés.
50
Flore
Bruyères
(Erica et Calluna)
Etymologie :
- Erica : du grec ereikein = briser (à cause de leurs rameaux cassants)
- Calluna : du grec callunein = balayer (à cause de son utilisation pour la
confection de balais)
Arbrisseaux (4 à 5 mètres de haut maximum) ou sous-arbrisseaux (1 mètre
de haut maximum).
Dans les Aspres, les bruyères sont souvent la végétation de base des landes
sèches, siliceuses, assez pauvres, mais on les trouve également dans les sous
bois.
Ces plantes sont très mellifères (utilisation par l’apiculture) et d’usage divers
(confection de balais, fabrication de pipes, etc.).
- Ecorce, de couleur rougeâtre qui se détache en fines lanières.
- Rameaux grêles et dressés.
- Feuilles simples en aiguilles, très petites (de 1 à 10 mm), coriaces et, la
plupart du temps, persistantes.
- Fleurs petites, nombreuses, en grelots, roses ou blanches, disposées en
grappes au sommet des rameaux, en été.
- Fruits : petites capsules entourées par les fleurs desséchées.
Bruyère arborescente
➧
(Erica arborea)
En catalan : Bruc d’hivern ou Bruc boal
Arbrisseau de 1 à 4 mètres de haut, utilisé pour la fabrication des pipes en
bruyère, présent dans les Aspres en dessous de 750 mètres d’altitude. Ses
rameaux sont velus, hérissés et blanchâtres. Ses feuilles, longues de 4 à
7 mm, sont verticillées par 3 ou 4, vert foncé au-dessus et blanchâtres
en dessous. Ses fleurs blanches ou roses, en forme de clochettes, sont petites
(2 à 4 mm) et odorantes.
Bruyère à balais ou brande
(Erica scoparia)
En catalan : Bruc ou Bruguera ou Cepell
Arbrisseau de 1 à 2 mètres de haut, utilisé pour confectionner des balais
et des paillasses, présent dans les Aspres en dessous de 750 mètres d’altitude. Ses rameaux sont glabres (sans poils). Ses feuilles sont longues
(4 à 5 mm), verticillées par 3 ou 4, vert clair au-dessus et avec 2 sillons
en dessous. Ses fleurs jaune-verdâtre, très petites (1 à 2 mm) et très
nombreuses, apparaissent en mai-juin.
➧ Callune ou bruyère
(Calluna vulgaris)
En catalan : Bruga ou Bruguerola
Sous-arbrisseau de 30 cm à 1 mètre de haut, utilisée pour la fabrication de
balais, présent dans les Aspres au-dessus de 500 mètres d’altitude. Ses
rameaux sont glabres (sans poils). Ses feuilles sont opposées (de part et
d’autre du rameau) et très petites (2 à 4 mm). Ses fleurs roses et petites
(3 à 4 mm) forment de longues grappes et apparaissent en juillet.
51
Flore
➧ Capillaire des ânes
(Asplenium onopteris)
En catalan : Falzia negra
Etymologie : du grec asplenon = rate (utilisé autrefois contre les maladies
attribuées à cet organe)
Plante vivace de 10 à 45 cm de haut, présente dans les Aspres sur les roches
non carbonatées dans les endroits frais, à moins de 500 mètres d’altitude.
- Frondes (feuilles) triangulaires, vert foncé, luisantes.
- Pétiole (queue) brun-noir.
Cèdre de l’Atlas
➧
(Cedrus atlantica)
En catalan : Cedre
Etymologie : du grec kedrus (nom de l’arbre)
Grand arbre pouvant atteindre 30 à 40 mètres de haut, au tronc droit et
au port pyramidal s’étalant nettement avec l’âge (forme de table ou de
parasol).
Dans les Aspres, il est très souvent présent entre 300 et 500 mètres d’altitude, dans les jeunes plantations réalisées après l’incendie de 1976. En fait,
on pourrait l’introduire jusqu’à 1000 mètres d’altitude, en conditions
favorables, notamment sur sol de profondeur moyenne à importante, non
compact.
Produits : son bois, à odeur caractéristique, possède d’excellentes qualités
qui en font un très bon bois d’œuvre (charpente, poteaux, menuiserie,
ébénisterie, décoration…).
- Ecorce gris clair dans le jeune âge.
- Rameaux fins, jaunâtres, pubescents.
- Aiguilles de 15 à 25 mm de long, raides, vertes ou glauques, isolées en
touffes sur des rameaux courts. Persistantes.
- Fruits : cônes (« pommes de pin ») de 5 à 8 cm de long, dressés, ovoïdes.
Châtaignier
➧
(Castanea sativa)
En catalan : Castanyer
Etymologie : du latin sativus = cultivé
Grand arbre pouvant atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc droit, à
la cime ample et aux branches étalées.
Dans les Aspres, il pousse à partir de 500 mètres d’altitude sur les schistes,
dans les secteurs les plus favorables. Quelques taillis sont issus de plantations réalisées aux 18ème et 19ème siècles. Toutefois, il n’est pas très fréquent
dans cette région.
Produits : le châtaignier était utilisé autrefois pour le bois de forge puis
pour la tonnellerie (cerclières et merrains). Aujourd’hui, les seules utilisations possibles sont la pâte à papier, les panneaux de particules, les piquets
ou le bois de chauffage pour les foyers fermés. Dans les Aspres, la qualité
n’est jamais suffisante pour espérer des usages plus nobles (menuiserie,
parquets, lambris, ébénisterie…).
- Ecorce d’abord lisse et rougeâtre puis crevassée et noirâtre.
- Jeunes rameaux rougeâtres, anguleux, avec grosses cicatrices foliaires.
- Bourgeons globuleux, à 2 écailles.
- Feuilles grandes (10 à 20 cm), allongées, très dentées, brillantes sur la
face supérieure, avec nervures saillantes sur la face inférieure. Tombent
chaque année.
- Fruits : 1 à 3 châtaignes enfermées dans une bogue épineuse.
52
Flore
➧
Chêne kermès
(Quercus coccifera)
En catalan : Garric
Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et de Coccus ilicis,
cochenille se nourrissant sur le Chêne kermès
Arbrisseau de 50 cm à 3 mètres de haut à l’aspect souvent buissonnant.
Strictement méditerranéenne, cette espèce se trouve, dans les Aspres, en
dessous de 500 mètres d’altitude, sur tous les types de roche, sur les sols
superficiels.
- Ecorce mince.
- Feuilles vert clair, glabres, petites (1 à 2 cm de long), épineuses.
Persistantes.
- Fruits : glands entourés à la base d’une cupule hérissée de pointes
piquantes.
➧ Chêne-liège
(Quercus suber)
En catalan : Surera
Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du latin suber = liège
Arbre pouvant atteindre 15 à 20 mètres de haut, au tronc court et flexueux,
au houppier peu dense constitué de quelques grosses branches.
Dans les Aspres, il est présent sur les terrains non carbonatés en dessous
de 500 mètres d’altitude, souvent en mélange avec le Chêne vert. Il peut
aussi former des peuplements purs (suberaies).
Produits : son écorce fournit le liège utilisé pour la fabrication des bouchons mais également employé dans de nombreux secteurs : aéronautiques,
instruments à vent, pêche, isolation, décoration… En outre, débarrassé de
son écorce, le Chêne-liège fournit un très bon bois de chauffage.
- Ecorce avant levée (liège), épaisse et crevassée. Après levée, l’écorce
qui repousse est lisse et se crevasse petit à petit.
- Jeunes rameaux d’abord pubescents puis lisses et gris.
- Feuilles petites (3 à 5 cm), plus ou moins dentées, vert plus clair sur la
face inférieure que sur la face supérieure. Très grande ressemblance avec
les feuilles du Chêne vert. Faussement persistantes (les feuilles de l’année tombent au moment de la naissance des nouvelles).
- Glands de forme allongée, rouge brique.
Chêne pubescent ou Chêne blanc
➧
(Quercus pubescens ou lanuginosa ou humilis)
En catalan : Roure
Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre
et du latin pubescens = à poils courts et mous
(la face inférieure des feuilles est très pubescente)
Arbre de 10 à 20 mètres de haut, au tronc souvent tortueux.
Dans les Aspres, il est présent, le plus souvent en mélange avec d’autres
essences, dès que les sols sont moyennement profonds.
Produits : bois de chauffage.
- Ecorce crevassée et sombre.
- Rameaux de l’année pubescents.
- Bourgeons bruns, petits (1 à 1,5 cm), pubescents.
- Feuilles de 7 à 10 cm de long, pubescentes sur la face inférieure. Tombent chaque année mais persistent longtemps sur les branches à l’état
desséché.
- Glands en forme d’obus, agglomérés sur un petit pédoncule à l’extrémité des branches.
NB : la pubescence s’observe très nettement au printemps.
53
Flore
➧ Chêne vert ou alzine
(Quercus ilex)
En catalan : Alzina
Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du
latin ilex, nom de l’arbre
Arbre de 5 à 20 mètres de haut, au tronc souvent tortueux.
Dans les Aspres, il est très fréquent quelles que soient
les conditions, en dessous de 800 mètres d’altitude.
Produit : bois de chauffage.
- Ecorce crevassée et noirâtre.
- Rameaux de l’année pubescents.
- Feuilles plus ou moins dentées et épineuses (ressemblance avec la feuille de houx), entières et nonépineuses sur les vieux rameaux, vert sombre sur la
face supérieure, grises sur la face inférieure. Persistantes
(2 à 3 ans).
- Glands de forme allongée.
Ciste blanc, blanchâtre ou cotonneux
➧
(Cistus albidus)
En catalan : Argentis ou Estepa bla
Etymologie : du grec kistos = boîte, capsule (à cause des fruits)
Sous-arbrisseau de 40 cm à 1 mètre de haut, velouté et blanchâtre.
Dans les Aspres, il est présent en dessous de 500 mètres d’altitude,
dans les garrigues et les maquis.
- Feuilles plates, blanchâtres.
- Fleurs roses, larges de 4 à 6 cm, en mai-juin.
Ciste de Montpellier
➧
(Cistus monspeliensis)
En catalan : Estepa negra
Etymologie : du grec kistos = boîte, capsule (à cause des fruits)
Arbrisseau d’environ 1 mètre de haut, à tiges dressées, souples et
lisses, issues souvent de rejets de souche.
Dans les Aspres, il est présent en dessous de 500 mètres d’altitude
(sauf sur roche carbonatée), quelles que soient les conditions. Il
accompagne souvent le Chêne vert dans les maquis sur les sols secs.
- Rameaux velus et visqueux.
- Feuilles vert foncé, étroites, à bords enroulés, collantes.
- Fleurs blanches, en grappes, en mai-juin.
- Fruits : capsules arrondies, avec 5 loges à l’intérieur.
54
Flore
➧
Fougère aigle
(Pteridium aquilinum)
En catalan : Falguera aquilina ou Falguera communa
Etymologie : du grec pteris = fougère et pteron = aile,
et du latin aquila = aigle
Plante vivace de 40 cm à 2 mètres de haut.
Dans les Aspres, elle est présente dans les landes, dans les peuplements
clairs et dans les trouées des peuplements à couvert plus sombre à partir
de 500 mètres d’altitude. Elle devient fréquente à plus de 800 mètres.
Elle était autrefois souvent utilisée comme litière pour les animaux.
- Frondes (feuilles) triangulaires, 3 ou 4 fois découpées successivement.
- Divisions primaires opposées et divisions de dernier ordre velues en
dessous et un peu enroulées.
➧ Fragon ou Petit houx
(Ruscus aculeatus)
En catalan : Brusc ou Galzeran
Etymologie : du latin aculeatus = en forme d’aiguille
Sous-arbrisseau de 30 à 90 cm de haut.
Dans les Aspres, il se trouve en dessous de 400 mètres d’altitude, dans
les chênaies situées en conditions favorables.
- Tiges dressées, vert foncé, avec des stries longitudinales, formant des
touffes (plante buissonnante).
- « Feuilles » (qui sont en fait des rameaux transformés) petites (2 à 3 cm),
sessiles (sans queue), ovales, rigides, piquantes.
- Fleurs verdâtres et violacées, sous la « feuille », en septembre.
- Fruits : baies rondes et rouges (comme le fruit du houx), toxiques.
Frêne commun
➧
(Fraxinus excelsior)
En catalan : Freixe
Etymologie : du latin excelsior = élevé
Grand arbre pouvant atteindre 35 mètres de haut, au tronc droit, souvent
fourchu et à la cime peu ramifiée.
Dans les Aspres, il est fréquent dans les ripisylves au bord des cours d’eau,
surtout au-dessus de 500 mètres et dans les combes au-dessus de 800 mètres
où il reconquiert des terres délaissées. Dans certains cas, des semis naturels s’installent dans des conditions qui ne conviennent pas à la production d’un bois de qualité.
Produits : utilisé autrefois en charonnage, carrosserie, pour la fabrication
de skis et de raquettes de tennis, le Frêne commun est aujourd’hui employé
dans des secteurs aussi divers que la menuiserie, l’ébénisterie, la fabrication d’avirons, de queues de billard, des manches d’outils...
- Ecorce d’abord lisse et claire (jaunâtre) puis fissurée gris-beige.
- Rameaux gros, opposés 2 à 2, avec nombreuses cicatrices foliaires.
- Bourgeons pyramidaux, gros et noirs, opposés 2 à 2.
- Feuilles vert tendre, composées de 7 à 15 folioles ovales, pointues et
dentées. Tombent chaque année.
- Fruits munis d’une aile, groupés en grappes qui restent sur l’arbre jusqu’au printemps.
55
Flore
Garance voyageuse
➧
(Rubia peregrina)
En catalan : Roja
Etymologie : du latin ruber = rouge (à cause de la couleur de sa racine)
et peregrinus = voyageur
Plante vivace de 30 cm à 1,50 mètre de haut.
Dans les Aspres, elle est fréquente en dessous de 500 mètres d’altitude, sur
roche carbonatée ou non, dans les chênaies vertes et pubescentes.
- Tiges à 4 angles, grimpantes grâce à des petits crochets disposés sur
les angles.
- Feuilles coriaces, avec des petits crochets sur les bords, verticillées
généralement par 4. Persistantes.
- Fleurs jaunâtres à l’aisselle des feuilles, en juin.
- Fruits : baies noires.
➧ Genêt à balais ou Sarothamne
(Cytisus scoparius ou Sarothamnus scoparius)
En catalan : Ginesta d’escombres ou Ginestell
Etymologie :
- Cytisus scoparius : du grec kutisos = luzerne arborescente
et du latin scoparius = servant à faire des balais
- Sarothamne : du grec saros = balai et thamnos = buisson
Arbrisseau de 1 à 3 mètres de haut.
Dans les Aspres, il est fréquent sur schistes, au-dessus de 500 mètres
d’altitude, dans les landes et en lisière des peuplements forestiers.
Il était autrefois utilisé pour confectionner des balais.
- Tiges dressées, vertes, anguleuses, glabres (sans poils).
- Feuilles inférieures composées de 3 folioles, feuilles supérieures
simples. Tombent rapidement.
- Fleurs papilionacées, jaunes, grandes, sur les rameaux de l’année
précédente, en mai.
- Fruits : gousses avec longs poils.
Genévrier commun
(Juniperus communis)
En catalan : Ginebre
Etymologie : du celtique juneperus = âpre (à cause de la saveur du fruit)
- Arbuste de 2 à 10 mètres de haut, au tronc droit.
Dans les Aspres, il pousse dans les garrigues ou sur les pelouses pâturées
ainsi que dans les maquis boisés ou non. Dès que le couvert se ferme, il
dépérit.
Produits : peu ou pas utilisé, son bois se travaille bien (tournerie, marqueterie, sculpture). Ses baies sont utilisées dans la fabrication de liqueur (gin,
genièvre).
- Aiguilles très piquantes, de 1 à 2 cm de long, avec une bande glauque
(vert-bleuâtre) sur la face supérieure. Persistantes.
- Fruits : petits (0,5 cm), ronds, glauques la première année, bleu-noir la
deuxième.
En comparaison le Genévrier oxycèdre ou cade (Juniperus oxycedrus)
possède deux bandes glauques sur les aiguilles et son fruit est plus gros et
brun. On le trouve également dans les Aspres.
56
➧
Flore
➧
Germandrée scorodoine
(Teucrium scorodonia)
En catalan : Escorodonia
Etymologie : de Teucer, prince de Troie qui découvrit les propriétés
médicinales de la germandrée, et du grec scorodon = ail
Plante vivace de 25 à 75 cm de haut, couverte de poils, mellifère. Feuilles
et fleurs diurétiques, toniques et antiscorbutiques.
Dans les Aspres, elle est fréquente au-dessus de 300 mètres d’altitude, plutôt
en conditions favorables.
- Tiges dressées.
- Feuilles opposées, pétiolées (pourvues d’une queue), ovales, de 3 à 7 cm
de long, crénelées, vert pâle en dessous.
- Inflorescences blanc-verdâtre, formant des grappes en haut de la
plante, en juillet. Subsistent sèches sur la plante pendant l’hiver.
➧ Houx
(Ilex aquifolium)
En catalan : Greu ou Grevol
Etymologie : du latin Ilex désignant le Chêne vert à cause de la ressemblance des feuilles
Arbuste ou petit arbre, généralement entre 2 et 10 mètres de haut.
Dans les Aspres, il est présent au-dessus de 500 mètres d’altitude dans les sous-bois de
peuplements feuillus.
Son bois blanc et très dense peut être utilisé en tournerie et en marqueterie, pour la sculpture
et la fabrication d’objets divers (cannes, manches de fouet et de cravache, instruments de dessin…).
- Ecorce jaune-verdâtre, lisse devenant avec l’âge noirâtre et crevassée.
- Jeunes rameaux verts.
- Feuilles coriaces, ondulées, souvent épineuses, vert sombre, luisantes sur la face supérieure.
Persistantes.
- Fleurs blanches en bouquets à l’aisselle des feuilles de l’année précédente.
- Fruits : baies rouges, ovoïdes. Toxiques.
Merisier
(Prunus avium)
➧
En catalan : Cirerer de bosc
Etymologie : du latin avis = oiseau (les oiseaux sont de grands consommateurs de merises)
Le merisier est le cerisier sauvage. La plupart des caractéristiques sont communes aux deux
arbres. Seules la forme de l’arbre et sa hauteur sont vraiment différentes.
Le merisier est un arbre pouvant atteindre 20 mètres de haut, au tronc droit, à la forme
pyramidale et au couvert clair.
Dans les Aspres, il se trouve au-dessus de 500 mètres d’altitude, sur les sols profonds, soit
à proximité des cours d’eau (bas de versant, terrasses, fonds de vallon), soit dans les combes
à plus de 750 mètres d’altitude.
Produits : les gros bois de qualité sont recherchés pour être utilisés en menuiserie, ébénisterie, placage, tournerie, marqueterie ou lutherie.
- Ecorce rougeâtre, d’abord lisse puis s’exfoliant en lanières horizontales.
- Jeunes rameaux rougeâtres, brillants.
- Bourgeons rougeâtres, groupés par 2 à 5 à l’extrémité des rameaux.
- Feuilles vert tendre, molles, dentées, avec 2 glandes rougeâtres à la base du limbe
(partie verte de la feuille). Tombent chaque année.
- Fleurs blanches en avril ou mai selon l’altitude.
- Fruits (merises) : petites cerises, noires à maturité.
57
Flore
➧
➧ Pin maritime
(Pinus pinaster)
En catalan : Pinastre
Etymologie : du latin maritimus = maritime (à cause de son adaptation à un climat doux
et humide), et pinaster : nom des pins en général dans l’Italie latine.
Le pin maritime est le pin présent dans les landes de Gascogne. C’est un arbre qui peut
atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc flexueux et au couvert clair.
Dans les Aspres, il a été introduit entre 300 et 500 mètres d’altitude dans les reboisements réalisés après l’incendie de 1976. Parmi les essences utilisées dans ces plantations,
c’est actuellement celle qui donne les meilleures croissances.
Produits : les petits bois sont employés pour la fabrication de pâte à papier. Les gros bois
sont utilisés pour l’emballage et en menuiserie.
- Ecorce d’abord crevassée et grise, puis en grandes plaques rougeâtres quand l’arbre
vieillit.
- Bourgeons allongés, grands (5 cm).
- Aiguilles très longues (10 à 20 cm), groupées par 2, rigides et un peu piquantes.
Persistantes.
- Fruits : cônes (pommes de pin) gros (10 à 18 cm).
Pin pignon ou Pin parasol
➧
(Pinus pinea)
En catalan : Pi pinyer
Etymologie : du latin pinus = pin parasol et pinea = pomme de pin
Grand arbre pouvant atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc trapu, parfois flexueux,
au port en boule dans le jeune âge, la cime devenant très étalée avec l’âge (d’où le
nom de parasol).
Dans les Aspres, quelques individus âgés sont présents à l’état isolé mais il est surtout
fréquent entre 300 et 500 mètres d’altitude, dans les reboisements réalisés après l’incendie de 1976.
Produits : ses graines (pignons) sont utilisées en pâtisserie. Son bois, très résineux, est
peu utilisé sauf pour la pâte à papier. Pourtant, ses caractéristiques technologiques
permettraient de l’employer en sciage.
- Ecorce brun-rouge dans le jeune âge puis crevassée en plaques.
- Jeunes rameaux gris-verdâtre, insérés à angle très aigu sur les branches. Pousse terminale
dominant peu les latérales (ce qui lui donne ce port caractéristique).
- Bourgeons cylindriques, pointus.
- Aiguilles groupés par deux, longues (10 à 18 cm), souples. Persistantes (3 à 4 ans).
- Fruits : cônes (« pommes de pin ») globuleux, gros (7 à 13 cm).
Salsepareille
➧
(Smilax aspera)
En catalan : Aritja ou Matavelies
Etymologie : du grec smilax, nom de la plante et du latin asper = piquant
Plante grimpante aux tiges flexueuses et épineuses.
Dans les Aspres, elle se trouve à moins de 500 mètres d’altitude dans les chênaies en
conditions plutôt favorables.
-
Tiges anguleuses, flexueuses, généralement épineuses.
Feuilles larges, arrondies en cœur, sans épines.
Fleurs verdâtres.
Fruits : baies rouges.
Pour la petite histoire, la Salsepareille est la base de la nourriture des Schtroumphs dans
la bande dessinée de Peyo.
58
Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
A
Amélioration
Ensemble des interventions ayant pour but de maintenir la croissance et la vigueur maximale d’un peuplement et d’en sélectionner les arbres sur des critères de qualité. Ces interventions
regroupent les dépressages, les éclaircies (appelées aussi « coupes
d’amélioration ») ainsi que les opérations de conversion des taillis
en futaie.
B
Bac, bague
Versant d’une vallée exposé au nord (synonyme : ubac).
Bois de chauffage (ou bois de feu)
Ensemble des bois (bois rond, fendu, scié, coupé en bûches, en
quartiers, rondins de petite longueur, bois déchiqueté en bûchettes)
destinés à être brûlés pour chauffer les habitations ou pour l’agrément, ou utilisés pour le charbonnage (transformation en charbon de bois).
Coupes d’amélioration
Voir « éclaircies » et « amélioration ».
Coupe de furetage
Exploitation intervenant dans un taillis fureté. En LanguedocRoussillon, elles sont réalisées presqu’exclusivement dans le
Chêne vert : tous les 20 ans, elles prélèvent tous les brins âgés de
40 ans et laissent sur pied tous les brins âgés de 20 ans. Ces
coupes, traditionnelles dans certaines régions naturelles,
consistent surtout aujourd’hui en un prélèvement de tous les
gros arbres.
Coupes de jardinage
Exploitations intervenant dans une futaie irrégulière ou jardinée
répétées régulièrement tous les 8 à 10 ans. Ces coupes consistent
à la fois :
- à récolter de gros arbres qui ont atteint le diamètre objectif, ce
qui permet également de mettre en lumière des taches de semis
naturels,
- à éclaircir les bouquets d’arbres d’âge moyen,
- à dépresser les jeunes arbres,
- à récolter les arbres malades ou dépérissants.
Coupes de régénération
Terme générique couvrant toutes les coupes qui permettent de
régénérer naturellement un peuplement (coupes préparatoires,
coupe d’ensemencement, coupes secondaires, coupe définitive,
coupes en bandes…). La coupe de taillis est également une coupe
de régérération.
Bois d’industrie
Voir bois de trituration.
Bois d’œuvre
Bois débité à des dimensions (et formes) convenant pour la
fabrication d’éléments de construction (charpente), meuble, emballage, aménagements. Le bois d’œuvre est couramment utilisé en
sciage, déroulage ou tranchage. Généralement, les arbres utilisés
doivent être assez gros (diamètre à 1,30 mètre supérieur à 3035 cm).
Bois rond
Tous les bois abattus ou façonnés en grumes, billes, rondins ou
bûches.
Coupe de taillis
Exploitation intervenant dans un taillis simple. Elle consiste à
couper tous les brins systématiquement tous les 20 à 50 ans.
Coupe rase (ou coupe à blanc)
Exploitation systématique de tous les arbres présents dans une
parcelle. Cette intervention est généralement réalisée pour
renouveler un peuplement artificiellement par plantation ou, plus
rarement, par semis.
Coupe sanitaire
Bois de trituration
Bois destinés à la fabrication de pâtes de cellulose, par des procédés mécaniques, chimiques ou mi-chimiques, ou encore à la fabrication des panneaux de fibres et des panneaux de particules. Il
s’agit généralement de bois de faible diamètre issus de coupe intervenant dans les taillis ou de première éclaircie de futaies.
Brin
Arbre issu de rejet de souche.
C
Exploitation intervenant généralement dans les peuplements
âgés en attente d’être renouvelés ou ayant subi une attaque
parasitaire (ou un accident climatique), qui a pour but de
prélever les arbres malades ou dépérissants.
Coupure stratégique (ou coupure verte)
A l’intérieur d’un massif forestier, grandes zones ouvertes où sont
pratiquées des activités agricoles (viticulture, arboriculture,
élevage, etc.). Ces coupures cloisonnent le massif boisé en vastes
parcelles de plusieurs dizaines d’hectares. Elles ont pour but de
canaliser ou de fractionner le feu, et de permettre l’intervention
des secours en toute sécurité.
Cépée
Courbe de niveau
Ensemble des brins issus des rejets d’une même souche.
Courbe qui réunit tous les points de même altitude.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
59
Glossaire
Couvert (forestier)
Proportion de la surface couverte par la projection verticale des
houppiers de l’ensemble des arbres d’un peuplement.
D
Débardage
Opération d’exploitation forestière consistant à amener les arbres
abattus depuis la parcelle jusqu’à une place de dépôt où un
camion viendra les chercher. Généralement, le débardage
s’effectue avec un « porteur » (tracteur qui porte les bois) sur
terrain plat et avec un « skidder » (tracteur qui traîne les bois)
sur terrain en pente. (Verbe : débarder).
leur qualité et conserver un bon état sanitaire et une bonne
stabilité au peuplement. Les arbres exploités sont commercialisés
et fournissent un revenu au propriétaire qui est minime lors de la
première éclaircie puis va en augmentant. Suivant l’âge des
arbres et leur vitesse de croissance, les éclaircies sont réalisées
tous les 4 à 10 ans. (Verbe : éclaircir).
« Eclaircie de taillis »
Expression désignant une intervention consistant à abaisser la
densité des brins (ou des cépées) dans un taillis. Elle peut
intervenir dans les taillis de chênes méditerranéens et a alors
souvent, outre la production de bois de chauffage, un objectif
paysager, sylvopastoral ou de protection des sols.
Débroussaillement
Elagage
Intervention consistant à supprimer la végétation arbustive dans
une parcelle, un pare-feu ou en bord de piste. Elle peut être
complétée par l’élagage des branches basses des arbres. Elle a
généralement pour but de prévenir les incendies (réduction de la
masse combustible et des risques de départ de feu) ou de
reconquérir des pâturages. Ces deux objectifs sont souvent
complémentaires. (Verbe : débroussailler).
Coupe des branches basses des arbres, notamment :
- pour produire un bois sans nœud sur une hauteur de 6 mètres
en général : dans ce cas, l’élagage se pratique suivant des règles
bien précises (précocement, modérément, progressivement),
- dans le cadre d’une « remontée de couvert » dans des chênaies
méditerranéennes sensibles au feu pour casser la continuité
verticale dans les peuplements.
(Verbe : élaguer).
Dégagement
Intervention consistant à supprimer la végétation qui
concurrence des plants ou des semis naturels, les privant de
lumière (concurrence aérienne) ou d’eau (concurrence racinaire).
Les dégagements peuvent être manuels, mécaniques ou
chimiques. (Verbe : dégager)
Technique sylvicole permettant d’introduire (ou d’augmenter
l’importance) des essences intéressantes compte tenu des
objectifs du propriétaire. (Verbe : enrichir).
Démasclage
Entretiens
Récolte du liège de mauvaise qualité (« liège mâle »). En général,
il s’agit de la première récolte dans la vie de l’arbre. (Verbe :
démascler).
Ensemble des interventions réalisées pour favoriser la croissance
des jeunes plants ou semis naturels. Les plus courants sont les
dégagements, les tailles de formation et la pose de protection
contre le gibier. (Verbe : entretenir).
Enrichissement
Dépressages
Travaux d’amélioration intervenant dans des semis naturels (de
toutes essences) ou dans un jeune taillis (généralement de
Châtaignier), plus rarement dans des plantations. Le dépressage a
pour but d’abaisser la densité des jeunes arbres pour maintenir
leur croissance et pour les sélectionner d’après leur qualité. Les
arbres coupés sont laissés au sol car ils sont trop petits pour être
commercialisés (leur hauteur est de 6 mètres maximum). (Verbe :
dépresser).
Drageon
Tige issue du développement d’un bourgeon situé sur la racine
d’un arbre. En grandissant, le drageon se crée son propre
système racinaire et devient un individu autonome. Le Chêne
vert, le Merisier, le Robinier sont des essences utilisant
couramment ce mode de reproduction.
E
Estive
Pâturage d’altitude utilisé chaque année par les troupeaux de mai
à octobre. Cette période passée en estive est indispensable pour
la croissance des jeunes animaux et pour l’état sanitaire du
troupeau.
Etages d’un peuplement
Organisation d’un peuplement dans un plan vertical. On
distingue :
- l’étage dominant qui rassemble les arbres les plus hauts dont les
houppiers forment la strate supérieure,
- les étages dominés qui regroupent les arbres plus bas, dominés
par les précédents,
- le sous-étage qui forme la strate la plus basse, nettement
dominée, soit que les arbres soient plus jeunes, soit qu’il
s’agisse d’arbustes.
Eclaircie
Etage de végétation
Intervention consistant à abaisser la densité des arbres dans une
futaie régulière pour maintenir leur croissance, les sélectionner sur
Ensemble des séries de végétation présentes dans une zone
bioclimatique donnée.
60
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Glossaire
F
H
Feuillus précieux
Houppier
Feuillus qui, s’ils sont de bonne qualité, ont une grande valeur
économique due à leur relative rareté et aux qualités
technologiques de leur bois. Il s’agit principalement du Merisier,
du Frêne commun, des Erables et des Noyers. On peut également
classer dans cette catégorie les Tilleuls et les Alisiers.
Ensemble des ramifications (tige et branches) d’un arbre situées
au-dessus du fût.
L
Labour
Futaie
Peuplement forestier composé d’arbres issus de graines. Les arbres
sont alors dits « de franc pied ». L’objectif donné à une futaie est
généralement la production de bois d’œuvre. En Europe, un
peuplement de résineux est toujours une futaie. Par abus de
langage, on parlera de « futaie sur souche » lorsqu’un peuplement
aura un aspect de futaie, composée de tiges isolées les unes des
autres, à la suite de la conversion d’un taillis par vieillissement
naturel ou grâce à des travaux d’amélioration.
Futaie irrégulière
Travail du sol effectué avant plantation, le plus souvent avec une
charrue à disques. Le labour retourne la terre et son but est
d’aérer le sol, de faciliter la pénétration des racines et de limiter
l’évaporation en changeant la structure du sol en superficie.
Un labour peut être effectué « en plein » (sur toute la surface) ou
en bandes, sur une partie de la surface.
Levée
Récolte du « liège femelle » (de bonne qualité) dans une suberaie.
La première récolte de liège est appelée « démasclage » et fournit
un liège de moindre qualité dit « liège mâle » utilisé pour
fabriquer de l’aggloméré. (Verbe : lever).
Futaie composée d’arbres d’âge et de dimensions très différents.
Ce traitement peut s’appliquer à toutes les essences qui se
régénèrent bien naturellement.
Futaie jardinée
Futaie irrégulière qui compte des arbres de toutes les classes d’âge
(ou de hauteur), depuis les semis jusqu’aux arbres arrivés à
maturité.
M
Mycorhize
Association d’un champignon avec un arbre, dont chacun tire
des bénéfices. Elle se fait entre le mycélium et les racines et
permet à l’arbre d’améliorer sa nutrition minérale.
Mycorhizé (plant)
Futaie par bouquets
Futaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition de bouquets,
peuplements réguliers de quelques ares.
Se dit d’un plant sur les racines duquel on a inoculé
artificiellement du mycélium pour provoquer la mycorhize.
P
Futaie par parquets
Futaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition de parquets,
peuplements réguliers de surface supérieure à plusieurs dizaines
d’ares.
Futaie régulière
Futaie où, dans chaque unité de gestion (parcelle ou groupes de
parcelles) les arbres ont approximativement le même âge. Dans
le cas idéal, ils auraient aussi la même hauteur et seraient
implantés à la même densité. Ce traitement peut s’appliquer à
toutes les essences.
Futaie mélangée
Futaie composée d’arbres de différentes essences, soit
uniquement feuillues, soit uniquement résineuses.
Futaie mixte
Futaie composée d’un mélange de feuillus et de résineux.
Pelle-araignée
Pelle mécanique pourvue de 2 roues, de 2 pieds et d’un bras
télescopique pouvant se déplacer et travailler dans des pentes
très fortes.
Perchis
Jeune peuplement composé d’arbres issus de graines dont les
tiges ont un diamètre de 10 à 15 cm en moyenne (ce qui les fait
ressembler à des perches).
Peuplement
Ensemble d’arbres, jeunes et vieux, constituant la végétation
ligneuse poussant sur un terrain forestier, à l’exception des
arbustes, arbrisseaux et de la végétation herbacée.
Potet
Emplacement où la terre est travaillée soit manuellement soit par
des moyens mécaniques en vue de mettre en place un jeune
plant.
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
61
Glossaire
R
Station forestière
Recépage
Etendue de terrain de superficie variable homogène dans ses
conditions de topographie, de climat, de sol et donc de
végétation.
Intervention consistant à couper un arbre le plus près possible du
sol. (Verbe : recéper).
Suberaie
Peuplement de Chêne-liège.
Régénération artificielle
Renouvellement d’un peuplement par plantation (très rarement
par semis) après coupe à blanc et, si nécessaire, travail du sol.
Régénération naturelle
Renouvellement d’un peuplement à partir des arbres en place, soit
à partir de la dissémination de leurs semences, soit à partir de
leurs moyens de multiplication végétative : rejets ou drageons.
Cette méthode n’a de « naturelle » que l’origine des jeunes
arbres car elle est conditionnée par des interventions humaines. Il
serait préférable de l’appeler « régénération assistée ».
Sylvopastoralisme
Technique consistant à faire pâturer des troupeaux dans une
parcelle boisée en adaptant la pression du troupeau à la
ressource alimentaire disponible de façon que les arbres ne
souffrent pas de la présence des animaux. La gestion
sylvopastorale doit être réfléchie, dans l’intérêt réciproque de
l’éleveur (place de la forêt dans l’utilisation globale des parcours
et dans le calendrier de pâturage) et du propriétaire forestier
(cohérence avec l’aménagement global de la propriété). La
réflexion doit également porter sur les équipements nécessaires
dans les deux sens : clôtures et sur-semis d’un côté ; protections
des jeunes arbres et opérations de régénération de l’autre.
Rejet (de souche)
Jeune brin qui se développe sur une souche au printemps suivant
la coupe. On dit que la souche rejette. Ce système de
reproduction asexuée n’est utilisé que par les feuillus (en Europe).
(Verbe : rejeter).
Relèvement du couvert
Extraction de tout ou partie des arbres dominés. Cette
intervention est pratiquée le plus souvent dans les taillis de
chênes méditerranéens pour prévenir les départs d’incendie.
T
Taille de formation
Intervention consistant à supprimer les « têtes multiples »
(fourches) ou les très grosses branches d’un jeune arbre. Elle a
pour but de former un tronc droit et unique sur au moins 6
mètres de haut. (Verbe : tailler).
Taillis
Réserve
Arbre maintenu sur pied lors du passage en coupe. Ce terme est
utilisé surtout dans les taillis sous futaie.
Peuplement forestier composé par des brins issus de rejets de
souche. Seuls les feuillus peuvent constituer des taillis (en
Europe).
Rotation
Taillis fureté
Intervalle de temps séparant deux coupes de même nature dans
un peuplement (ou deux levées dans une suberaie).
Jeune arbre issu d’une graine arrivée au sol sans qu’un homme
l’ait semée.
Taillis composé de brins d’âge et de dimensions différents. En
Languedoc-Roussillon, ce traitement est appliqué presque
exclusivement au Chêne vert dans certaines régions naturelles. La
coupe a lieu environ tous les 20 ans et exploite les arbres âgés de
40 ans. Ceux qui ont 20 ans restent en place et seront exploités
20 ans plus tard. Dans le même taillis, on a donc des brins de 2
âges, de 20 ans de différence. Actuellement le traitement
appliqué n’a souvent qu’une pâle ressemblance avec le taillis
fureté et consiste surtout à exploiter tous les brins les plus gros.
Soulane
Taillis simple
Versant d’une vallée exposé au sud (synonyme : « adret »).
Taillis composé de brins qui ont tous le même âge. Ils sont tous
coupés en même temps et les souches rejettent toutes la même
année.
S
Semis naturel
Sous-solage
Travail du sol effectué avant plantation avec un outil (soussoleuse) armé d’une ou plusieurs dents qui descendent en
profondeur dans le sol (jusqu’à 1 mètre) et le font éclater. Le
sous-solage a pour but de faciliter la pénétration de l’eau et des
racines des arbres. (Verbe : sous-soler).
62
Transformation
Remplacement d’un peuplement composé le plus souvent
d’essences mal adaptées de qualité médiocre par une plantation
d’essences différentes. (Verbe : transformer).
Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques.
Provenances
PROVENANCES DES PLANTS ET ZONES DE RÉCOLTE RECOMMANDÉES DANS LES ASPRES
Dans les tableaux ci-dessous, les provenances sont présentées dans un ordre de catégorie réglementaire décroissante
de la gauche vers la droite (étiquette bleue, verte) et par ordre alphabétique dans chaque catégorie :
Catégories
Caractéristiques principales
Matériel contrôlé
ETIQUETTE BLEUE
(Peuplements, vergers à graines, clones)
- Mise en expérimentation de la graine produite.
- Au moins un caractère amélioré par rapport aux témoins.
Exemple : Cèdre de l’Atlas, origine « Saumon » : vigueur amélioré
Matériel sélectionné
ETIQUETTE VERTE
(Peuplements, vergers à graines)
- Région de provenance connue.
- Sélection phénotypique (forme, homogénéité…).
Exemple : Cèdre de l’Atlas, RP 01 « Région méditerranénne »
Les principes généraux de recommandations peuvent être :
- pour les espèces autochtones dans leur aire naturelle, priorité au
matériel local de la catégorie réglementaire la plus élevée possible en
préfèrant, à catégorie égale, un verger à un peuplement,
- pour tous les autres cas, priorité au matériel de catégorie réglementaire
la plus élevée possible sous réserve d'une bonne adaptation à la
station.
NB : les appellations et les conseils donnés dans ces tableaux seront à revoir après
la mise en place des textes français d’application de la nouvelle directive
européenne au 1er janvier 2003.
Ces tableaux ont été établis pour les principales essences de reboisement
conseillées dans ce guide, d’après les documents élaborés par les unités de
recherche forestières de l’INRA d’Avignon et de l’INRA d’Orléans, le CEMAGREF
de Nogent-sur-Vernisson et le Service régional de la forêt et du bois (SRFB) du
Languedoc-Roussillon.
MATÉRIELS ET PROVENANCES
(Essences soumises au code forestier)
Matériels et provenances recommandés
Etages de végétation
(carte Godron 1988)
Altitudes
Matériels forestiers de
reproduction contrôlés
(étiquette bleue)
Nom du matériel de base
Cèdre de l’Atlas
Cedrus atlantica
Supraméditerranéen et
mésoméditerranéen supérieur
(300 à 800 m d’altitude)
MONT-VENTOUX
SAUMON
MENERBES (1)
Merisier
Prunus avium
Supraméditerranéen et
montagnard méditerranéen
(altitude supérieure à 450 m)
CLONES :
AMELINE
BEAUVOIR
BONVENT
COULONGE
GARDELINE
HAUTMESNIL
MONTEIL
PIEVAL
Essences
Pin d’Alep
Pinus halepensis
Mésoméditerranéen et
thermoméditerranéen
(altitude inférieure à 450 m)
Matériels forestiers de
reproduction sélectionnés
(étiquette verte)
Nom de la Région
de Provenance
Autres matériels utilisables
Matériels forestiers de
reproduction sélectionnés
(étiquette verte)
Nom de la Région
de Provenance
01 - REGION
MEDITERRANEENNE
(2)
01 - France NEUTROPHILE
Observations
(1) Ménerbes : certains doutes susbistent
sur ce matériel de base ; préférer
SAUMON et MONT-VENTOUX.
(2) Les peuplements sélectionnés qui ont
donné les meilleurs résultats dans les essais
INRA en LR sont Rialselsse (01-CA-001) et
MARCELY (01-CA-002).
Ces clones constituent la variété
recommandée par l’INRA (supériorité en
vigueur et forme). Ils sont disponibles en
quantité limitée en raison d’une faible
demande des reboiseurs actuellement :
envisager de passer un contrat de culture.
Il est conseillé d’utiliser plusieurs clones
dans un même chantier. En cas de pénurie,
l’utilisation des matériels sélectionnés est
toujours possible.
02 - France ACIDIPHILE
01 - LANGUEDOC
02 - PROVENCE
Pin laricio de Calabre
Pinus nigra ssp
Laricio var calabrica
Supraméditerranéen et
montagnard méditerranéen
(altitude supérieure à 450 m)
LES BARRES-BOUT-VERGER
LES BARRES-BOUTSIVENS-VERGER
01 - France
CONTINENTALE
Pin laricio de Corse
Pinus nigra ssp
Laricio var corsicana
Supraméditerranéen et
montagnard méditerranéen
(altitude supérieure à 450 m)
01 - CORSE (*)
02 - SUD-EST
MASSIF CENTRAL
03 - BRIVADOIS
Pin noir d’Autriche
Pinus nigra ssp
nigricans
Supraméditerranéen
(de 450 à 800 m d’altitude)
04 - CORBIERES
Pin pignon
Pinus pinea
Mésoméditerranéen et
thermoméditerranéen
(altitude inférieure à 450 m)
01 - REGION
MEDITERRANEENNE
Pin sylvestre
Pinus sylvestris
Montagnard méditerranéen
(altitude supérieure à 800 m)
10 - PYRENEES ORIENTALES
(à l’exclusion
de toute autre provenance)
Sapin pectiné
Abies alba
Montagnard méditerranéen
(altitude supérieure à 800 m)
(*) En particulier le verger à graines
Corse Haute-Serre Vg.
02 - REGION DE MENDE
05 - SUD-OUEST
MARIAILLES
19 - PYRENEES
ORIENTALES
63
Provenances
ZONES DE RÉCOLTE
(Essences soumises à l’arrêté du 28 novembre 1991)
Etages de végétation
(carte Godron 1988)
Altitudes
Essences
Sapin de Bornmüller
Abies bornmülleriana
Zones de récolte
recommandées
Montagnard méditerranéen
Supraméditerranéen
(altitude supérieure à 450 m)
Espèces de substitution
FRANCE : Verger de CAYROLS
(CANTAL) (10)
TURQUIE : ARAC, CANGAL
Abies cephalonica : MAINALON et
PINDE : PALEOTOURNOS
Abies equitrojani : KAZDAG
Cedrus atlantica
(matériels contrôlés : SAUMON /
MONT-VENTOUX / MENERBES) (1)
Abies nordmanianna (11)
Observations
(1) Ménerbes : certains doutes subsistent sur ce matériel
de base; préférer SAUMON ET MONT-VENTOUX.
(10) Verger de CAYROLS = peuplement d’origine CATAK
près d’ARAC.
(11) Le sapin de Nordmann est à déconseiller chaque fois
que du sapin de Bornmüller est disponible.
Attention aux risques d’hybridation avec le Sapin pectiné.
Sapin de Céphalonie
ou de Grèce
Abies cephalonica
Supraméditerranéen inférieur
Grèce Mainalon
et mésoméditerranéen
(Vlahica, Kapota, Lagada, Vityna)
supérieur
(de 400 à 700 m d’altitude)
Châtaignier
Castanea sativa
Montagnard
méditerranéen inférieur
et supraméditerranéen
(de 500 à 900 m d’altitude
en versant nord)
HERAULT
FD des Avants-Monts - Plle 112p
PYRENEES-ORIENTALES
FC de RABOUILLET - Plle 23p
GARD - ALZON
Plle Z12b Les MAZELS
Cyprès vert horizontal
Cupressus sempervirens
var horizontalis
Mésoméditerranéen
et thermoméditerranéen
(altitude inférieure à 450 m)
sur sol calcaire
(non marneux)
Origine méditerranéenne
française
Sensibles au chancre
sauf variétés brevetées (*)
Abies bornmuelleriana
dans le supraméditerranéen.
Cedrus atlantica
(matériels contrôlés : SAUMON /
MONT-VENTOUX / MENERBES) (1)
Cupressus arizonica
De préférence verger à graines
INRA quand disponible
(évaluation
à partir de l’an 2000)
(*) Variétés brevetées de cyprès résistant au chancre de l’écorce
Type
Sélectionné par :
Utilisation
Cupressus sempervirens
Florentia
clone
CNR = Consiglio Nationale delle Ricerche (ITALIE)
brise-vent
Etruria
clone
CNR
brise-vent
Agrimed 1
clone
CNR (Italie) • INRA (France) • FRI (Grèce)
brise-vent • ornement
Bolgheri
clone
CNR
ornement
Mistral
5 clones
INRA
brise-vent
Sancorey
clone
Pépinières REY
ornement
Pegaso
clone
Cupressus glabra
Cyprès de l’Arizona
Cupressus arizonica
CNR
Mésoméditerranéen
et thermoméditerranéen
(altitude inférieure à 450 m)
brise-vent
FRANCE - GARD - VALBONNE
Zone méditerranéenne
(entre 500
et 800 m d’altitude)
FRANCE
SAINT-GUILHEM-LE-DESERT
(HERAULT)
FRANCE - BESSEGES (GARD)
pour les sols acides (12)
Aulne
à feuilles en cœur
Alnus cordata
Montagnard méditerranéen
et supraméditerranéen
supérieur
(altitude supérieure à 500 m)
(versant frais
et fond de vallée)
FRANCE - DROME - SAOU
Arboretum du RUSCAS (VAR)
64
Seule la variété “horizontalis” est concernée par l’arrêté du
28 novembre 1991.
Forme : En dehors des clones, les variétés de cyprès sont
généralement un mélange de forme. Les futures graines
issues du verger de PALAYSON devraient produire une vraie
variété à port horizontal.
Chancre (Seiridium cardinale) : En dehors de quelques
clones sélectionnés pour leur forte tolérance, les variétés de
cyprès sont sensibles. Toutefois le chancre se développera
plus ou moins selon les conditions de milieu. La future variété
issue du verger de PALAYSON est en cours de test vis-à-vis
du chancre.
Utilisation : 1/ Ornemental et brise vent : clones sélectionnés
sur la forme et la résistance au chancre.
2/Peuplement forestier : Il semble préférable d’attendre
quelques années la variété verger à graines de PALAYSON
(tolérance chancre + port horizontal). En attendant,
possibilité d’utiliser des variétés commerciales seulement
dans les zones climatiquement défavorables au chancre.
DFCI : A noter une technique utilisée en TURQUIE - coupure
arborés en périphérie des peuplements de Pin brutia.
Possibilité de planter un mélange de clones sélectionnés. Les
deux espèces d’Afrique du nord (C. atlantica et C. dupreziana)
pourraient également être utilisées dans ce cadre.
USA - ARIZONA
Pin de Salzmann
Pinus nigra clusiana
(Pinus salzmanni)
Cormier
Sorbus domestica
(1) Ménerbes : certains doutes subsistent sur ce matériel
de base ; préférer SAUMON ET MONT-VENTOUX.
Les peuplements cités sont proposés au classement
mais la soumission du châtaignier aux dispositions
du code forestier est pour l’instant suspendue.
▼
Nom
Attention aux risques d’hybridation avec le Sapin pectiné.
(12) Il est conseillé de ne pas envisager de reboisement
artificiel en Pin de Salzmann dans l’immédiat.
Attendre notamment les résultats des études
de la variabilité génétique du pin de Salzmann.
A.subcordata (14)
Arboretum du RUSCAS (VAR)
- CORSE
(14) A.subcordata est un peu plus résistant à la sécheresse.
Origine locale
En second choix : ITALIE
ORIGINE LOCALE
(zone méditerranéenne
Languedoc-Roussillon et
Provence - Alpes - Côte d’Azur) (15)
(15) Les plantations tests de descendances de cormier
sélectionnés sont trop récentes (1997 à 99) pour des
conclusions transférables. Il a été cependant observé :
- d’une part la croissance et la reprise exceptionnelles des
plants élevés en conteneur 1200 cm3 à la pépinière
expérimentale des MILLES;
- d’autre part, des différences spectaculaires de croissance
entre les plants issus de cormier sélectionnés en PACA ou
en Languedoc-Roussillon et ceux issus de graines
commerciales; par exemple à la livinière, accroissement
1999 de 14 cm pour les provenances commerciales contre
30 cm pour les meilleures descendances méditerranéennes.
Siège : 378, rue de la Galéra - Parc Euromédecine 1 - BP 4228 - 34097 Montpellier Cedex 5
Tél. 04 67 41 68 10 - Fax 04 67 41 68 11
Antenne des Pyrénées-Orientales : Château Cap de Fouste - 66100 Perpignan
Tél. 04 68 55 88 02 - Fax 04 68 55 89 21

Documents pareils

Aspres - Site du CRPF Languedoc Roussillon

Aspres - Site du CRPF Languedoc Roussillon à la friche qui, en se développant, accentue les risques d’incendie. Aujourd’hui, les Aspres sont une région essentiellement agricole et touristique. Au centre du massif, un élevage extensif se mai...

Plus en détail