Du sol au plafond
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Du sol au plafond
7 24 heures | Vendredi 19 avril 2013 Formation En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie Multiplier les compétences x Le marché foisonne d’entreprises Une partie de l’attirail de l’agent de propreté. Nettoyer demande aussi une force physique. Le dépoussiérage reste la base du métier. Du sol au plafond Nettoyer et dépoussiérer n’est pas si simple quand on veut aller en profondeur, affirme Jonathan Mottaz, apprenti agent de propreté D e ses jobs d’été pour aider son père, concierge dans un collège, au grand nettoyage estival, Jonathan Mottaz garde un excellent souvenir. A tel point qu’il en a fait son métier: dépoussiérage de fin de chantier, décrassage du sol au plafond après un déménagement, nettoyage des vitres en varappe, services de conciergerie, entretien de bureaux, voire débarras d’appartement à la suite d’un décès. En dernière année d’apprentissage chez Netatec Services SA, à Pully, Jonathan affine ses techniques, maîtrise l’utilisation des produits – alcalins pour éliminer la graisse, acides contre le calcaire, etc. Et évite les pièges: le marbre ne supporte pas l’acide, certains parquets, protégés par un vernis à base d’eau, ne peuvent être mouillés sans risquer de noircir… «Nettoyer ne se réduit pas à donner un simple coup de balai, conclut-il dans un large sourire. C’est nettement plus compliqué si vous le faites en profondeur!» Le moment que je préfère: Le dépoussiérage de fin de chantier. On n’a pas à s’attaquer aux cadres de fenêtres en bois ou en plastique, jamais nettoyés, dans lesquels les taches ont pénétré, à tel point qu’il est impossible de les ravoir. Le moment que j’aime le moins: Vider un appartement après un décès. A cause de l’odeur. Pour faire ce métier, il faut: Savoir se débrouiller seul, anticiper, travailler consciencieusement et suivre la logique: lors d’un dépoussiérage, on commence par le haut pour Jonathan Mottaz lave tout en douceur. PHOTOS PATRICK MARTIN finir par le bas. A contrario, le lessivage des murs débute en bas, sinon on n’arrivera pas à effacer les coulures. en hauteur, les stores et les façades. Une corde supplémentaire à mon arc. Ma plus grande surprise: La variété des missions. Et quelques appartements assez propres après un déménagement… Même si là c’est plutôt rare! Mon conseil: Faire des stages pour bien choisir son lieu de travail: les entreprises proposent généralement un éventail de missions plus variées que les conciergeries de régie et de collège, ou les services de propreté des gares, des trains, des hôpitaux; certaines sont spécialisées, par exemple dans le nettoyage après incendie. Camille Bozonnet Comment je me vois dans cinq ans: Dans le métier. J’ai de bons contacts avec mon patron et mes collègues. J’apprends à travailler avec un camion nacelle, pour lessiver les vitres Informations pratiques Formation: En apprentissage dual: 3 ans, 4 jours dans une entreprise, 1 jour de cours théoriques au Centre d’enseignement professionnel de Morges (CEPM), 12 à 16 jours de cours interentreprises à la Maison romande de la propreté. Plus: Possibilité d’obtenir une maturité professionnelle, de qualité diverse, précise Patrick Hulmann, directeur de Netatec. Dans ce contexte, une bonne formation axée sur les différentes techniques et produits est la meilleure garantie de résultat pour le client. Aujourd’hui, les maisons sérieuses privilégient les produits écologiques ou les décapants à dosage toujours plus faible et jouent la carte de la diversification: Netatec intervient également pour des traitements de sols en pierre, lino ou PVC, des traitements de façades thermolaquées qui ravivent la peinture, des shampouinages de moquettes, nettoyages de vitres à la varappe, au camion nacelle, à projection d’eau pure depuis le sol, grâce à des perches télescopiques de 15 mètres. Non seulement ces spécialisations permettent de faire face à la concurrence, mais elles offrent également une variété de mandats propre à déjouer la monotonie de certaines tâches. «De plus en plus de machines innovantes font gagner du temps tout en renforçant la sécurité du person- de poursuivre avec un brevet fédéral de spécialiste en nettoyage de bâtiments ou un diplôme fédéral de nettoyeur de bâtiments. En chiffres: 66409 francs annuels selon la Convention collective de travail Pour en savoir plus: www.fren-net.ch www.cepm.ch www.maisondelaproprete.ch «De plus en plus de machines innovantes font gagner du temps tout en renforçant la sécurité du personnel, mais il faut quand même frotter» Patrick Hulmann, maître d’apprentissage nel, mais il faut quand même frotter, résume Patrick Hulmann, après vingt ans d’expérience. Il n’y a pas de miracle. Alors, autant ne pas s’ennuyer.» Et varier les plaisirs afin d’attirer les jeunes, car pour certains le nettoyage, «ce n’est pas tellement la frime auprès des copains…».