Chapitre 5 Nombres complexes Cours de Mathématiques
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Chapitre 5 Nombres complexes Cours de Mathématiques
Lycee Gustave Eiffel PTSI 02/03 Cours de Mathématiques Chapitre 5 Nombres complexes 5.1 5.1.1 Le corps des nombres complexes DéÞnitions L’ensemble R2 désigne le produit cartésien R × R = {(x, y) , x ∈ R, y ∈ R} On peut munir R2 de deux lois : + : l’addition déÞnie par (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) × : la multiplication (x, y) × (x0 , y 0 ) = (xx0 − yy 0 , xy 0 + x0 y) Comme ces lois vériÞent certaines propriétés (voir ultérieurement), on peut affirmer que (R2 , +, ×) a une structure de corps. On le notera (C, +, ×) bien que l’ensemble sous-jacent est R2 . Un couple de (x, y) de C sera noté x + iy, on peut voir cette notation comme x + iy = x (1, 0) + y (0, 1), un réel x est identiÞé à (x, 0). L’élément i = (0, 1) vériÞe (0, 1) × (0, 1) = (−1, 0), i.e. i2 = −1 DéÞnition 32 x + iy s’appelle la forme algébrique du nombre complexe (x, y). Proposition 33 ∀z, z 0 ∈ C, avec z = x + iy et z 0 = x0 + iy 0 ½ x = x0 0 {z = z } ⇐⇒ y = y0 Remarque 34 Soient z = x + iy et z 0 = x0 + iy 0 , la somme s’écrit : z + z0 def = = (x + x0 ) + i (y + y 0 ) (x + iy) + (x0 + iy 0 ) c’est à dire que l’on peut faire naïvement la somme. L’opposé de z sera −z = −x − iy. Le produit : def z × z 0 = (xx0 − yy 0 ) + i (xy 0 + x0 y) = (x + iy) × (x0 + iy 0 ) c’est à dire que l’on peut faire naïvement le produit, en utilisant bien sur le fait que i2 = −1. L’inverse de z y x sera z1 = x2 +y 2 − i x2 +y 2 . 57 58 5.1.2 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES Conjugaison, partie réelle, partie imaginaire. DéÞnition 35 Pour tout z = x + iy avec x et y dans R (toujours implicite !), le conjugué de z est z̄ = x − iy Proposition 36 1) ∀z ∈ C, (z̄) = z. 2) ∀z, z 0 ∈ C, z + z 0 = z̄ + z 0 . 3) ∀z, z 0 ∈ C, z × z 0 = z̄ × z 0 . ¡ ¢ Corollaire 37 1) ∀ (z, z 0 ) ∈ C × C∗ , zz0 = z¯0 . 2) Pour toute famille Þnie (zi )i∈Nn de n éléments de C, P P Q Q on a ni=1 zi = ni=1 zi et ni=1 zi = ni=1 zi Remarque 38 L’application conj : C → C vériÞe conj ◦ conj = IdC , on dit alors que conj est une z 7→ z̄ involution. Proposition 39 ∀z ∈ C, z = z̄ z = −z̄ ⇐⇒ ⇐⇒ z∈R z ∈ iR iR désigne l’ensemble {iy, y ∈ R} des imaginaires purs. DéÞnition 40 Pour tout z = x + iy avec x et y dans R, la partie réelle de z est x, on note x = Re (z) et y est la partie imaginaire de z, on note y = Im (z). Proposition 41 1) Re (z) = 12 (z + z̄) et Im (z) = 2i1 (z − z̄). 2) Re (z + z 0 ) = Re (z) + Re (z 0 ) et Im (z + z 0 ) = Im (z) + Im (z 0 ). 3) Re (λz) = λ Re (z) et Im (λz) = λ Im (z) pour tout λ dans R. Remarque 42 Attention : Re (z × z 0 ) 6= Re (z) × Re (z 0 ) et Im (z × z 0 ) 6= Im (z) × Im (z 0 ) en général. 5.1.3 Module p DéÞnition 43 Soit z = x + iy, le module de z est |z| = x2 + y 2 . ¯ ¯ Remarque 44 L’application : ¯ ¯ : C → R+ prolonge l’application valeur absolue déÞnie sur R. z 7→ |z| Proposition 45 1) |z| ∈ R+ 2) |z| = 0 ⇐⇒ z = 0 3) Re (z) ≤ |z| et Im (z) ≤ |z| Proposition 46 1) 3) 5) 7) |z|2 = z × z̄ 2) Pour z 6= 0, z1 = |z|z 2 Si |z| = 1 (on note z ∈ U), 1z = z̄ 4) |z| = |z̄| ¯ ¯ 0 0 6) Si z 0 6= 0, ¯ zz0 ¯ = |z|z|0 | |z × z | = |z| × |z | Q Q Pour toute famille (zi )i∈Nn d’éléments de C, on a : | ni=1 zi | = ni=1 |zi | Théorème 47 La double inégalité triangulaire ∀z, z 0 ∈ C, ||z| − |z 0 || ≤ |z + z 0 | ≤ |z| + |z 0 | 5.1. LE CORPS DES NOMBRES COMPLEXES 59 Corollaire 48 Pour toute famille (zi )i∈Nn d’éléments de C, ¯ ¯ n n ¯X ¯ X ¯ ¯ zi ¯ ≤ |zi | ¯ ¯ ¯ i=1 i=1 Preuve. Soient z et z 0 deux éléments de C : • Prouvons tout d’abord que |z + z 0 | ≤ |z|+|z 0 |. Les termes de l’inégalité sont positifs, cette inégalité équivaut donc à |z + z 0 |2 ≤ (|z| + |z 0 |)2 . Montrons cette dernière : |z + z 0 |2 = = = ≤ = (z + z 0 ) (z + z 0 ) z z̄ + zz 0 + z̄z 0 + z¡0 z 0 ¢ |z|2 + |z 0 |2 + 2 ¯Re ¯zz 0 |z|2 + |z 0 |2 + 2 ¯zz 0 ¯ (|z| + |z 0 |)2 car car car car (z + z 0 ) = z̄ + z 0 ¡ ¢ zz 0 ¡+ z̄z¢0 = ¯2 Re¯ zz 0 0 ¯ 0¯ Re ¯ ¯zz ≤¯ zz ¯ ¯zz 0 ¯ = |z| ¯z 0 ¯ = |z| . |z 0 | • Montrons que ||z| − |z 0 || ≤ |z + z 0 |, ceci revient à montrer les deux inégalités |z|−|z 0 | ≤ |z + z 0 | et |z 0 |−|z| ≤ |z + z 0 |. On a |z| = |z + z 0 − z 0 | ≤ |z + z 0 | + |−z 0 | = |z + z 0 | + |z 0 |, donc |z| − |z 0 | ≤ |z + z 0 |, l’autre se fait de la même manière. Corollaire 49 Soit u dans C tel que |u| ≤ k < 1 alors 1 − k ≤ |1 + u| ≤ 1 + k Preuve. On utilise la double inégalité triangulaire avec |1 − |u|| = 1 − |u| ≥ 1 − k. Proposition 50 Pour tout z dans C∗ , il existe u dans U = {u ∈ C / |u| = 1} tel que z = |z| .u, cette écriture est unique. 5.1.4 Argument Pour tout u dans U, il existe un unique θ 0 dans [0, 2π[ tel que u = cos (θ0 ) + i sin (θ0 ), par conséquent l’ensemble des θ tels que u = cos (θ) + i sin (θ) est {θ0 + 2kπ, k ∈ Z} = θ0 + 2kZ. Ces éléments sont appelés des arguments de u, on note θ = Arg (z), il est déÞni modulo 2π. Proposition 51 Pour tout z dans C∗ , il existe un unique couple (ρ, θ) dans R∗+ × [0, 2π[ tel que z = ρ (cos (θ) + i sin (θ)). Corollaire 52 Soit z dans C∗ , supposons que z = ρ0 (cos (θ0 ) + i sin (θ 0 )) = ρ1 (cos (θ1 ) + i sin (θ 1 )) avec ρ0 , ρ1 dans R∗+ et θ0 , θ1 dans R. Alors ρ0 = ρ1 et θ0 = θ1 + 2kπ pour un certain k dans Z. Ces écritures de z sont dites trigonométriques. Proposition 53 1) ∀z ∈ C∗ , Arg (z) = 0 [2π] ⇐⇒ z ∈ R∗+ Arg (z) = 0 [π] ⇐⇒ z ∈ R∗ Arg (z) = π2 [π] ⇐⇒ z ∈ iR∗ 2) ∀z ∈ C∗ , Arg (z̄) = −Arg (z) [2π] 0 3) ∀z, z 0 ∈ C, Arg (z.z 0 ) = Arg (z) + Arg (zQ ) [2π] P ∗ 4) Pour toute famille (zi )i∈Nn de C , Arg ( ni=1 zi ) = ni=1 Arg (zi ) [2π] n 5) ∀z ∈ C∗ , ∀n ∈ N,¡ Arg ¢ (z ) = nArg (z) 0 z 0 ∗ 6) ∀z, z ∈ C , Arg z0 = Arg (z) − Arg (z ) [2π] 60 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES La proposition 5) pour un élément cos (θ) + i sin (θ) de U donne : Corollaire 54 Formule de De Moivre : (cos (θ) + i sin (θ))n = cos (nθ) + i sin (nθ) 5.1.5 Exponentielle On note eiθ = cos (θ) + i sin (θ) Proposition 55 Pour tout z dans C∗ , il existe un unique couple (ρ, θ) dans R∗+ × [0, 2π[ tel que z = ρeiθ . Proposition 56 1) 3) 5) 7) ¯ iθ ¯ 0 0 ¯e ¯ = 1 2) ei(θ+θ ) = eiθ .eiθ e−iθ = e1iθ = eiθ 4) e¡iθ = ¢n1 ⇐⇒ θ = 0 [2π] z = |z| eiθ où θ = Arg (z) 6) eiθ = einθ 0 eiθ = eiθ ⇐⇒ θ = θ0 + 2kπ, k ∈ Z Proposition 57 Formules d’Euler cos (θ) = eiθ +e−iθ 2 et sin (θ) = eiθ −e−iθ 2i ¡ ¢ Preuve. On a cos (θ) = Re eiθ , 2 Re (z) = z + z̄ et eiθ = e−iθ , donc cos (θ) = ¡ ¢ iθ −iθ . On a sin (θ) = Im eiθ , 2i Im (z) = z − z̄ et eiθ = e−iθ , donc sin (θ) = e −e 2i 5.2 5.2.1 eiθ +e−iθ . 2 Interprétation géométrique Le plan complexe ³ − → − →´ On appelle plan complexe P un plan muni d’un repère orthonormé direct O, i , j . A un point M de coordonnées (x, y) de ce plan, on peut lui associer un nombre complexe z = x + iy. DéÞnition 58 z est l’affixe de M et M est l’image de z. M y ρ j θ M y ρ U j j θ O i -θ x O iθ e ρ θ i ρ -y ³− → −−→´ Le module de z, |z| est la distance OM , l’argument θ = Arg (z) est une mesure de l’angle i , OM . ³ → ³ − −´ →´ L’axe réel est la droite O, i et l’axe des imaginaires purs est la droite O, j . La conjugaison se traduit 5.2. INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE 61 ³ − © ª →´ par une symétrie par rapport à O, i , l’ensemble U = eiθ , θ ∈ R est représenté par le cercle de centre O → et de rayon 1 (notre brave cercle trigonométrique) A un vecteur du plan − u de coordonnées (x, y), on peut −−−−→ lui associer une affixe a = x + iy. Si M0 et M1 sont deux points d’affixes z0 et z1 , alors le vecteur M0 M1 a → → pour affixe z1 − z0 . Soit − u un vecteur Þxé d’affixe a dans C, soit M 0 = t− u (M ) le translaté de M suivant le −−−→0 − → − → vecteur u , i.e. M M = u , alors z 0 l’affixe de M 0 ( z est celle de M ) vériÞe z 0 − z = a ou encore z 0 = z + a. → L’application T : C → C est représentée géométriquement la translation de vecteur − u d’affixe a. a z 7→ z + a 5.2.2 Argument Rappelons que pour z 6= 0, on a Arg (z) = mes ³− → →´ d’affixe z (non nul) alors Arg (z) = mes i , − u . ³− → −−→´ → i , OM où M est le point d’affixe z. Soit − u un vecteur Proposition 59 Soient A, B et C trois points distincts du plan complexe, alors µ ¶ ³−→ −→´ c−a [2π] mes AB, AC = Arg b−a → − Preuve. Il suffit d’écrire une relation de Chasles sur les angles avec i et utiliser les propriétés de Arg : ³−→ −→´ mes AB, AC ³−→ − ³− →´ → −→´ = mes AB, i + mes i , AC [2π] ³− ³− → −→´ → −→´ = mes i , AC − mes i , AB [2π] = Arg (c − ¢a) − Arg (b − a) [2π] ¡ c−a = Arg b−a [2π] Exemples d’applications : Exemple 60 Soient A (2 + 3i), B (6 + i) et C (4 + 7i) trois points du plan complexe. Montrons que le triangle ABC est isocèle rectangle direct en A. ¯ ¯ ¯ = 1. • Isocèle en A signiÞe que AB = AC, i.e. |b − a| = |c − a| ou encore ¯ c−a b−a ³−→ −→´ • Rectangle direct en A signiÞe que mes AB, AC = π2 [2π] (si direct n’est pas spéciÞé, c’est π2 [π]), i.e. ¡ ¢ π Arg c−a = 2 [2π]. b−a • En conclusion, on doit démontrer que c−a = i, le nombre complexe de module 1 et d’argument π2 . b−a c−a (4 + 7i) − (2 + 3i) 2 + 4i i (4 − 2i) = = = =i b−a (6 + i) − (2 + 3i) 4 − 2i 4 − 2i Donc le triangle ABC est isocèle rectangle direct en A. Exemple 61 Soient A (a), B (b) et C (c) trois points du plan complexe. Montrons que © ª {ABC est équilatéral direct} ⇐⇒ a + bj + cj 2 = 0 62 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES où j = e 2iπ 3 = − 12 + i On peut montrer très facilement que j 3 = 1, que j 2 = j et que 1 + j + j 2 = 0 n ³−→ −→´ o π {ABC est équilatéral direct} ⇐⇒ AB = AC et mes AB, AC = 3 n¯ ¯ ³ → −→´ o π ¯ c−a ¯ = 1 et mes − ⇐⇒ AB, AC = [2π] n b−a o 3 c−a i π3 iπ − 2iπ 2 ⇐⇒ = e = e e 3 = −j car eiπ = −1 b−a ⇐⇒ {(−1 − j 2 ) a + j 2 b + c = 0} on développe 2 ⇐⇒ {ja + j b + c = 0} car 1 + j + j 2 = 0 ⇐⇒ {j 3 a + j 4 b + j 2 c = 0} on multiplie par j 2 6= 0 ⇐⇒ {a + bj + cj 2 = 0} car j 3 = 1. 5.2.3 √ 3 . 2 Interprétation de la somme On a vu le lien entre l’application z 7→ z + a et la translation de vecteur d’affixe a. On en déduit une interprétation géométrique de la somme : on considère deux nombre complexes z0 et z1 , d’images respectives −−−→ −−−→ −−→ (M1 ) = t−−−→ (M0 ), i.e. OM0 = M1 M donc OM0 M M1 M0 et M1 , le point M d’affixe z0 + z1 vériÞe M = t− OM0 OM1 est un parallélogramme. eiθ M iθ 1+e M1 j θ/2 M0 O I θ/2 O i Dans le cas particulier où M0 et M1 ont pour affixes respectives 1 et eiθ , on a un losange de centre I, la ³− → −−−→´ ³−−−→ −−−→´ diagonale (OM ) est la bissectrice de l’angle i , OM1 = OM0 , OM1 = θ, on en déduit que l’argument de I et de M est θ2 . Le module de M est le double de celui de I ( I est le milieu de [OM ] ). On considère le triangle ¡ ¢ ¡θ¢ iθ OI rectangle OM0 I en I, on a cos θ2 = OM = OI, on en déduit donc que M a pour affixe 2 cos e 2 = 1 + eiθ . 2 0 On peut prouver ce résultat avec le calcul avec l’astuce de l’angle moitié : ³ θ ´ ¡ ¢ θ −i 2 i θ2 i θ2 iθ 1+e =e e +e = 2 cos θ2 ei 2 . ³ θ −θ ´ ¡ ¢ i θ0 +θ1 θ 0 +θ 1 θ 1 −θ 0 1 0 0 On peut reprendre cette astuce avec deux angles : eiθ0 +eiθ1 = ei 2 e−i 2 + ei 2 = 2 cos θ1 −θ e 2 2 ¡ ¢ θ Proposition 62 1) 1 + eiθ = 2 cos θ2 ei 2 ¡ ¢ i θ0 +θ1 0 2) eiθ0 + eiθ1 = 2 cos θ1 −θ e 2 2 En prenant les parties réelles et imaginaires de ces équations, on retrouve ¡ ¢ 2 θ Proposition 63 1) 1 + cos (θ) = 2¡cos ¢ 2¡ ¢ 2) sin (θ) = 2 cos θ2 sin θ2 ¡ ¢ ¡ θ0 +θ1 ¢ 0 3) cos (θ 0 ) + cos (θ1 ) = 2 cos¡ θ1 −θ cos 2 ¢ ¡ θ0 +θ2 1 ¢ 0 4) sin (θ0 ) + sin (θ1 ) = 2 cos θ1 −θ sin 2 2 ¡θ¢ iθ ¡ ¢ Remarque 64 Attention, 2 cos 2 e 2 est une écriture trigonométrique si θ ∈ ]−π, π[, il faut que cos θ2 > 0. 5.3. RACINES N IÈMES 5.2.4 63 Interprétation du produit Soit a dans C∗ , on pose a = ρ0 eiθ0 . Soit z dans C∗ , avec z = ρeiθ , on a alors az = ρ.ρ0 ei(θ+θ0 ) , i.e. multiplier par a signiÞe multiplier le module de z par celui de a et additionner le module de z par celui de a. Interprétons géométriquement ces deux faits : — Multiplier le module de z par ρ0 : l’application Hρ0 : C → C correspond à une homothétie de z 7→ ρ0 .z centre O de rapport ρ0 . — Ajouter θ0 à l’argument de z : l’application Rθ0 : C → C correspond à une rotation de centre z 7→ eiθ0 .z O et d’angle θ 0 . — Conclusion : multiplier par a = ρ0 eiθ0 correspond géométriquement à la composée (ici, l’ordre de composition n’a pas d’importance) d’une homothétie de centre O de rapport ρ0 et d’une rotation de centre O et d’angle θ0 , c’est une similitude de centre 0, de rapport ρ0 et d’angle θ0 . ×ρ0 θ0 θ0 j ×ρ0 O i 5.3 5.3.1 Racines n ièmes DéÞnitions DéÞnition 65 Soit z un nombre complexe et n un élément de N\ {0, 1}. On appelle racine n ième de z tout nombre complexe Z tel que Z n = z. Remarque 66 Pour tout n, 0 est la seule racine n ième de 0. Théorème 67 Tout élément z de C∗ admet exactement n racines n ièmes : Zk = [ 0, n − 1]] θ 2kπ √ n ρei( n + n ) avec k dans Preuve. Soit z dans C∗ , soit n dans N\ {0, 1}, on écrit z = ρeiθ , on cherche Z = Reiα tel que Z n = z. • Unicité : supposons qu’un tel Z existe, on a alors nécessairement Rn einα = ρeiθ , donc ½ n ½ √ n ρ ρ R = R = £ ¤ ⇐⇒ θ nα = θ [2π] α = n 2π n θ 2kπ √ On en déduit que les n uniques solutions possibles sont Zk = n ρei( n + n ) avec par exemple k dans [[0, n − 1]] (il faut en fait n entiers consécutifs). • Existence : il suffit de vériÞer que les Zk sont bien solutions. 64 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES Remarques 68 1) Les racines n ièmes de z sont les zéros du polynôme X n − z. 2π 2) Si Z0 est une racine n ième de z, alors les autres sont Z0 .ω kn où ω n = ei n et k dans [ 1, n − 1]]. On en déduit donc que Mk+1 = R (Mk ) où Mi est le point d’affixe Zi et R la rotation de centre O et d’angle 2π . On n constate que Rn = R ◦ · · · ◦ R = Id, le polygone M0 M1 . . . Mn−1 est régulier de centre O. 5.3.2 Racines de l’unité © ª Nous allons étudiés justement ces ω kn , on vériÞe facilement que ω nn = 1, donc Unn = ω kn , k ∈ [[0, n − o 1]] 2kπ est l’ensemble des racines n ièmes de l’unité ( de 1 ). On peut aussi écrire Un = ei n , k ∈ [[0, n − 1]] . Proposition 69 n−1 X ω kn = 0 k=0 Preuve. Comme ω n 6= 1, on peut écrire : Pn−1 k=0 ω kn = ωn n −1 ωn −1 = 1−1 ω−1 = 0. Remarques 70 1) Les racines n ièmes de l’unité sont les zéros du polynômes X n − 1. 2) Les points Mi d’affixes ω in forment un polygone régulier de centre O tracé sur le cercle trigonométrique et dont un des sommets a pour affixe 1. Exemples 71 U2 = {1, −1}, U3 = {1, j, j 2 } (triangle équilatéral), U4 = {1, i, −1, −i} (carré). 5.3.3 Racines carrés d’un nombre complexe. Soit z un nombre complexe non nul, il a donc deux racines carrés complexes : Z et −Z car U2 = {1, −1}, nous allons chercher de manière algébrique Z, on pose donc Z = X + iY et z = x + iy. On a donc Z 2 = z, on en déduit donc que X 2 − Y 2 + 2XY i = x + iy, en identiÞant parties réelles et imaginaires, on a donc deux p 2 2 2 2 équations, de plus on a |Z| = |z|, on a aussi X + Y = x + y 2 , en résumé : 2 (L1 ) X − Y2 = x 2XY = yp (L2 ) 2 2 2 2 X + Y = x + y (L3 ) ³ ´ ³p ´ p Avec L1 et L3 , on trouve immédiatement X 2 = 12 x + x2 + y 2 et Y 2 = 12 x2 + y 2 − x , on a donc r ³ r ³ ´ ´ p p 1 2 2 X = ± 2 x + x + y et Y = ± 12 x2 + y 2 − x , enÞn l’équation L3 nous dit que X et Y sont de même signe si y est positif, de signes opposés si y est négatif, on trouve donc deux solutions possibles pour Z et on remarque qu’elles sont opposées. Exemple 72 Déterminons les racines carrées de 5 + 12i : on pose Z = X + iY tel que Z 2 = 5 + 12i, on doit donc résoudre le système suivant : 2 (L1 ) X − Y2 = 5 2XY = 12 (L2 ) √ 2 2 2 2 X + Y = 5 + 12 = 13 (L3 ) Avec L1 et L3 , on trouve immédiatement X 2 = 9 et Y 2 = 4, on a donc X = ±3 et Y = ±2, enÞn l’équation L3 nous dit que X et Y sont de même signe puisque 2XY est positif, on trouve donc deux solutions possibles pour Z : {3 + 2i, −3 − 2i} et on remarque qu’elles sont opposées. 5.4. APPLICATIONS À LA TRIGONOMÉTRIE ET À L’ANALYSE 5.3.4 65 Equation du second degré à coefficients complexes Toute équation du second degré à coefficients complexes aX 2 + bX + c = 0 avec a dans C∗ et b, c dans C admet deux solutions distinctes ou confondues, pour les trouver on utilise la méthode classique du discriminant, on doit alors chercher les racines carrées complexes de ce dernier. Exemple 73 Soit à résoudre dans C l’équation : (1 + i) z 2 + (4 − 2i) z − (9 + 7i) = 0 On calcule tout d’abord le discriminant : ∆ = b2 − 4ac = (4 − 2i)2 + 4 (1 + i) (9 + 7i) = 20 + 48i = 4 (5 + 12i) On cherche maintenant une racine carrée δ de ∆ (l’autre est l’opposée ), d’après le paragraphe précédent, on a δ = 2 (3 + 2i). Les solutions sont donc −b±δ , donc on a : z1 = −(4−2i)+(6+4i) = (2+6i)(1+i) = 2 + i et 2a 2(1+i) 2(1+i)(1+i) z2 = −3 + 2i. 5.4 5.4.1 Applications à la trigonométrie et à l’analyse Formules revisitées ¡ ¢ ¡ ¢ On peut écrire cos (a + b) = Re ei(a+b) = Re eia eib = cos (a) cos (b) − sin (a) sin (b). Bien retenir qu’un cosinus est une partie réelle, aura du cos . cos ou du sin . sin (le moins vient de i2 ). De même, on ¡ i(a+b) ¢ donc¡ on ¢ a sin (a + b) = Im e = Im eia eib = cos (a) sin (b) + sin (a) cos (b). Bien retenir qu’un sinus est une partie imaginaire, donc du cos .i´ sin . Ce ³genre de raisonnement est valable pour cos (p) + cos (q) = h aura ´ ³ p+qon ¡ ¢¤ ¡ p−q ¢ ¡ p+q ¢ p−q p−q p+q £ = Re ei 2 2 cos p−q Re (eip + eiq ) = Re ei 2 ei 2 + e−i 2 = 2 cos cos , i.e. une somme 2 2 2 de cosinus sera une partie réelle cos . cos semble de bon augure. De même, on a sin (p) + ´ donc un¡ produit ³ p+q £ ¡ ¢¤ ¢ ¡ ¢ p−q p−q sin (q) = Im ei 2 2 cos 2 = 2 cos 2 sin p+q , une somme de sinus sera une partie imaginaire, un 2 produit cos . sin est aussi un bon signe. 5.4.2 Développement Un exemple de développement est : cos (2θ) = 2 cos2 (θ) − 1, on exprime cos (nθ) ou sin (nθ) en fonction de cos (θ) et de sin (θ). On utilise deux résultats fondamentaux : la formule de De Moivre et le binôme de Newton. Exemple 74 cos (3θ) = Re ¡(cos (3θ) + i sin (3θ))¢ = Re ¡(cos (θ) + i sin (θ))3 ¢ Formule de De Moivre 2 3 3 2 = Re cos (θ) + 3i cos (θ) sin (θ) − 3 cos (θ) sin (θ) − i sin (θ) Binôme de Newton = cos3 (θ) − 3 cos (θ) sin2 (θ) = 4 cos3 (θ) − 3 cos (θ) sin2 (θ) = 1 − cos2 (θ) On en conclut donc que cos (3θ) = 4 cos3 (θ) − 3 cos (θ), en prenant la partie imaginaire, on trouve sin (3θ) = sin (θ) (4 cos2 (θ) − 1). On a donc cos (3θ) = T3 (cos (θ)) et sin (3θ) = sin (θ) .U2 (cos (θ)) où T3 (X) = 4X 3 −3X et U2 (X) = 4X 2 − 1. Pour tout n dans N∗ , on peut montrer qu’il existe des polynômes Tn et Un−1 tels que cos (nθ) = Tn (cos (θ)) et sin (nθ) = sin (θ) .Un−1 (cos (θ)). Ces polynômes sont appelés les polynômes de Tchebychev de première espèce ( Tn (X) ) et de deuxième espèce ( Un (X) ). On peut aussi développer tan (3θ) : 3 (θ)−3 cos(θ) sin2 (θ) sin(3θ) 1−3 tan2 (θ) 3 tan (3θ) = cos(3θ) = cos = 3 tan(θ)−tan 3 (θ) (on a divisé en haut et en bas par cos (θ)). 3 cos2 (θ) sin(θ)−sin3 (θ) 66 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES 5.4.3 Linéarisation Un exemple de linéarisation est cos2 (θ) = cos(2θ)+1 , on exprime cosn (θ) ou sinn (θ) en fonction des cos (kθ) 2 et sin (kθ). On utilise les deux résultats fondamentaux : les formules d’Euler et le binôme de Newton. ³ iθ −iθ ´6 e +e Exemples 75 1. cos6 (θ) = 2 2. sin4 (θ) = = = 3. sin5 (θ) = = = ³ 1 8 1 8 ³ eiθ −e−iθ 2i ³ ´4 = = 1 25 1 32 i6θ i4θ ei4θ −4e−i2θ +6−4e−i2θ +e−i4θ 2 e −e 2i ³ −i4θ −i6θ ´ (cos (4θ) − 4 cos (2θ) + 3) ´5 iθ −iθ 1 16 1 16 −i2θ i2θ +6e +e × e +6e +15e +20+15e 2 (cos (6θ) + 6 cos (4θ) + 15 cos (2θ) + 10) ei5θ −5ei3θ +10eiθ −10e−iθ +5e−i3θ −e−i5θ 2i ´ (sin (5θ) − 5 sin (3θ) + 10 sin (θ)) ³ iθ −iθ ´2 ³ iθ −iθ ´3 3 e +e e −e 2 4. cos (θ) sin (θ) = 2 2i ¡£ i2θ ¤ £ i3θ ¤¢ −1 −i2θ = 32i + 2 + e e e − 3eiθ + 3e−iθ −¢e−i3θ ¡ −1 ei5θ − ei3θ − 2eiθ + 2eiθ + e−i3θ − e−i5θ = 32i 1 = 16 (− sin (5θ) + sin (3θ) + 2 sin (θ)) 5.4.4 Factorisation de somme Une somme de cosinus ou de sinus peut être simpliÞée avec l’outil des nombres complexes : ³P ¡ ¢ ´ ¢ ¡Pn P n ikθ iθ k Exemple 76 On considère Cn = nk=0 cos (kθ). On remarque que Cn = Re = Re , e k=0 k=0 e on a la somme des premiers termes d’une suite géométrique. Si eiθ = 1, i.e. θ = 0 [2π], on en déduit immédiatement que Cn = n + 1. Sinon Pn ¡ iθ ¢k i(n+1)θ = e eiθ −1−1 k=0 e θ = ei(n+1) 2 θ ei 2 θ = ein 2 i(n+1) θ −i(n+1) θ 2 2 −e ×e θ iθ e 2 −e−i 2 θ sin((n+1) ) × sin θ 2 (2) On en déduit que ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ nθ ¢ ¡ ¢ n n θ θ X X cos nθ sin sin (n + 1) sin (n + 1) 2 2 2 2 ¡θ¢ ¡θ¢ Cn = cos (kθ) = et Sn = sin (kθ) = sin sin 2 2 k=0 k=0 On peut aussi factoriser une somme a cos (θ) + b sin¡(θ), cette somme se¡ factorise ¢ ¢ de la forme R cos (θ + ϕ) iθ iϕ iθ ou ¡R sin (θ + α), on écrit : a cos (θ) + b sin (θ) = Re (a − ib) e = Re Re e ou a cos (θ) + b sin (θ) = ¢ ¡ iα iθ ¢ iθ Im (a + ib) e = Im Re e , i.e. on doit mettre sous forme trigonométrique soit a − ib, soit a + ib. √ 3 sin Exemple 77 Factorisons cos (θ) √ ¡¡ + √ ¢ (θ) ¢: ¡ ¢ ¡ ¢ π iθ On a cos (θ) + 3 sin (θ) = Re 1 − i 3 e = Re 2e−i 3 eiθ = 2 cos θ − π3 . √ L’équation cos (θ) + 3 sin (θ) = 0 a pour solutions 5π et − π6 modulo 2π. 6 Remarque 78 Pour résoudre cette équation, on aurait pu être absolument kamikaze en utilisant les formules d’Euler : √ √ iθ −iθ √ ¢ √ ¢¢ ¡¡ ¡ iθ −iθ cos (θ) + √3 sin (θ) =√ e +e + 3 e −e = 12 e−iθ 1 − i 3 ei2θ + 1 + i 3 = 0 , ce qui équivaut à 2 2i π √3 = 1 − i 3 = e−i 3 , on retrouve bien − π [π]. ei2θ = − 1+i 2 2 6 1−i 3 5.5. NOMBRES COMPLEXES ET GÉOMÉTRIE 5.4.5 67 Equations différentielles Lors de la recherche de solution particulière, avec du cosinus ou du sinus, il est souvent judicieux d’utiliser les nombres complexes. Exemple 79 On cherche une solution particulière de y 00 −5y 0 +6y = cos (x) e¡2x . On cherche alors une ¢ solution 2 00 0 00 0 (2+i)x (2+i)x de y −5y +6y = e , on pose y0 = αe , on a alors y0 −5y0 +6y0 = α (2 + i) − 5 (2 + i) + 6 e(2+i)x = 1 (2+i)x (2+i)x α (−1 − i) e = e , on a donc α = −1−i = 1−i , donc y0 = 1−i e(2+i)x. Pour trouver une solution 2 2 particulière de y 00 − 5y 0 + 6y = cos (x) e2x , on prend la partie réelle de y0 : 12 (cos (x) + sin (x)) e2x . 5.5 5.5.1 Nombres complexes et géométrie Les applications z 7→ az + b Ici a désigne un élément de C∗ et b un élément de C. → On a déjà vu que l’application z 7→ z + b correspond géométriquement à une translation de vecteur − u d’affixe b et que l’application z 7→ az correspond à une similitude de centre 0, de rapport |a| et d’angle Arg (a). Reste donc à étudier les cas où a 6= 1 et b 6= 0. Dans toute transformation géométrique on cherche les points invariants, on va donc résoudre l’équation b . On a alors : az + b = z. On trouve sans peine un seul point invariant Ω d’affixe ω = 1−a z0 ω z0 − ω = az + b = aω + b = a (z − ω) ³ − → − →´ Si on note Z = z − ω et Z 0 = z 0 − ω, i.e. si on se place dans un nouveau repère Ω, i , j , on a Z 0 = aZ, on a donc une similitude de centre Ω, de rapport |a| et d’angle Arg (a). Donc l’application z 7→ az + b est si → b a = 1 une translation de vecteur − u d’affixe b sinon une similitude de centre Ω d’affixe 1−a , de rapport |a| et d’angle Arg (a). Exemple 80 Reprenons l’exemple 60 à la page 61, on a donc trois points du plan complexe A (2 + 3i), B (6 + i) et C (4 + 7i) . Montrons que le triangle ABC est isocèle rectangle√direct en A. Ceci est équivalent à montrer que B = S (A) où S est la similitude de centre C, de rapport 2 et d’angle π4 . On a donc s : z 7→ (1 + i) (z − c)+c. VériÞons que s (a) = b : s (a) = (1 + i) (a − c)+c = (1 + i) (−2 − 4i)+4+7i = 6+i = b. 5.5.2 Alignement ³−→ −→´ Proposition 81 Trois points distincts A (a), B (b) et C (c) sont alignés si et seulement si mes AB, AC = 0 [π], i.e. si et seulement si µ ¶ c−a Arg = 0 [π] b−a Remarque 82 On peut donc aussi donner comme condition nécessaire c−a est réel. Pour avoir une condition b−a c−a ∗ nécessaire et suffisante, il faut écrire b−a ∈ R \ {1} puisque les points sont supposés distincts. Remarque est¢ ici modulo © 83 L’égalité ¡ z−a ª π. Avec un modulo 2π, on peut déÞnir l’intérieur du segment [AB] avec ]AB[ = M (z) / Arg z−b = π [2π] et le complémentaire de ce segment sur la droite (AB) : (AB) \ [AB] = © ¡ ¢ ª M (z) / Arg z−a = 0 [2π] . z−b 68 CHAPITRE 5. NOMBRES COMPLEXES 5.5.3 Cocyclicité On rappelle que par trois points non alignés passe un seul cercle. Théorème 84 ³−−→ −−→´ Quatre points distincts M , A, B et C sont cocycliques ou alignés si et seulement si mes M A, M B = ³−→ −−→´ mes CA, CB [π]. ³−−→ −−→´ ³−→ −−→´ Remarque 85 Les points M tels que mes M A, M B = mes CA, CB = α [2π] avec α 6= 0 [π] décrivent l’arc AB contenant C sur le cercle circonscrit au triangle ABC. Corollaire 86 Quatre points distincts M (z), A (a), B (b) et C (c) sont cocycliques ou alignés si et seulement si R∗ \ {1}. Remarque 87 Pour votre culture 5.5.4 c−a z−b × z−a c−b z−b z−a × c−a ∈ c−b est le birapport des quatre complexes a, b, c et z noté ici [a, b, c, z]. Exercices Exercice 1 Les similitudes préservent les angles. ³−→ −→´ Une similitude S peut être représentée par l’application s : z 7→ αz + β et un angle AB, AC vaut ³−→ −→´ ¡ c−a ¢ (αc+β)−(αa+β) s(c)−s(a) c−a αc−αa Arg b−a . Or on remarque que b−a = αb−αa = (αb+β)−(αa+β) = s(b)−s(a) , on a donc mes AB, AC = ³−−−−−−−−→ − −−−−−−− →´ mes S (A) S (B), S (A) S (C) . On en déduit donc qu’une similitude préserve l’alignement et la cocyclicité. , on a Df = C\ {1 + 2i}. Exercice 2 Soit f : z 7→ z+3+2i z−1−2i 1) Montrons que f déÞnit une bijection de Df sur C\ {1}. On pose z 0 = z+3+2i avec z dans Df et z 0 dans C a priori. Ceci équivaut à z (z 0 − 1) = (1 + 2i) z 0 + (3 + 2i), z−1−2i 0 +(3+2i) pour z 0 6= 1, ceci équivaut à z = (1+2i)z = g (z 0 ). On en déduit que f est une bijection de réciproque g. 0 z −1 2) Déterminons les points invariants, i.e. les z tels que z = f (z). , ce qui équivaut à z 2 − (2 + 2i) z − (3 + 2i) = 0 , avec la méthode du On doit donc résoudre z = z+3+2i z−1−2i discriminant, on trouve comme solution −1 et 3 + 2i, on notera I1 et I2 les points images respectifs. 3) Déterminons l’ensemble des points M d’affixe z tels que |f (z)| = 1. |z−b| z−b On note A (a = 1 + 2i) et B (b = −3 − 2i). On a donc f (z) = z−a donc |f (z)| = |z−a| = MB = 1, on en MA déduit que M A = M B, i.e. M est sur la médiatrice de [AB] notée ∆AB . D’autre part, tout point M (z) de ∆AB vériÞe bien |f (z)| = 1. On notera que I1 est solution. 4) Déterminons l’ensemble des points M d’affixe z tels que f (z) ∈ R. On a {f (z) ∈ R} ⇐⇒ {f (z) = 0 ou Arg (f (z)) = 0 [π]}. On a d’une part f (z) = 0 si et seulement si z³= b, i.e. le´ point B est solution. ¡ z−b ¢ −−→ −−→ D’autre part, Arg (f (z)) = Arg z−a = mes M A, MB = 0 [π], on en déduit que M décrit la droite (AB) privée de A et B. En conclusion, l’ensemble des points recherchés est la droite (AB) privée de A. ∗ 5) Déterminons l’ensemble des points M ªd’affixe z tels que f (z) ∈ iR+ . © ª © π ∗ On a f (z) ∈ iR+ ⇐⇒ Arg (f (z)) = 2 [2π] . 5.5. NOMBRES COMPLEXES ET GÉOMÉTRIE ³−−→ −−→´ ¡ z−b ¢ On a Arg (f (z)) = Arg z−a = mes M A, M B = le cercle de diamètre [AB]. 69 π 2 _ [2π], on en déduit que M décrit un arc ouvert AB sur 3 B I2 2 1 I1 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 -1 A -2 -3 Remarque 88 Une application f de la forme f (z) = az+b est une homographie, elle préserve le birapport cz+d © ª donc une droite ou un cercle en une droite ou un cercle. C’est une bijection de C\ − dc sur © atransforme ª C\ c .