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MISE AU POINT Niveau de preuve de l’activité physique dans la prise en charge du patient diabétique de type 2 Prescribing exercise for individuals with type 2 diabetes: evidence based studies K. Abdennbi*, M. Duval* L * Service de réadaptation cardiaque, hôpital Léopold-Bellan, Paris. ’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère le diabète de type 2 (DT2) comme une pandémie qui, en 2000, a recensé 171 millions d’individus dans le monde. Environ 58 % des patients diabétiques présentent une ou plusieurs complications liées à leur maladie avec de lourdes considérations médico-économiques. Les bienfaits de l’activité physique sur la prévention du diabète et chez le patient diabétique ont été largement démontrés par des études d’intervention. Afin d’éviter les complications liées au diabète, une activité physique de 30 mn par jour pendant au moins 5 jours par semaine est conseillée. L’exercice physique est classiquement recommandé chez les patients diabétiques de type 2 ou qui présentent un syndrome métabolique, afin de mieux contrôler leur maladie métabolique et leurs facteurs de risque cardiovasculaire. La pratique d’une activité physique régulière associée à une capacité physique élevée est corrélée à un faible niveau de risque cardiovasculaire ainsi qu’à la mortalité dans la population générale, de même que chez certains groupes de patients (1, 2). Les patients diabétiques de type 2 ont plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire que les non-diabétiques. Cela explique le nombre croissant de participants aux programmes de réadaptation cardiaque (RC) qui souffrent à la fois de diabète et d’une maladie cardiovasculaire, et dont le risque est grandement réduit grâce à des programmes d’activité physique associés à des modifications comportementales, toujours utiles pour le bon suivi d’une maladie chronique comme le diabète. En prévention 22 | La Lettre du Cardiologue • n° 449 - novembre 2011 primaire, les hypertendus diabétiques, dits “hypertendus à haut risque”, devraient désormais participer et bénéficier des programmes de RC. Preuve par les études Dans la population générale, une diminution de la morbidité cardiovasculaire est observée chez les sujets présentant un niveau d’activité physique et d’échanges gazeux respiratoires élevé (3, 4) [figure 1]. Chez les hommes ayant participé à la Harvard Alumni Study (5) et chez ceux de l’étude prospective des médecins américains (6), l’incidence du diabète est apparue inversement proportionnelle aux activités sportives de loisirs observées. Chez les infirmières de la grande étude Nurse’s Health Study, la prévalence du diabète est également apparue corrélée au niveau d’intensité physique pratiqué. Une autre étude a observé que dans la population noire, le risque de diabète était 2 à 6 fois supérieur à celui des Blancs (7) et le risque de décès 2 fois supérieur. Les liens existant entre la capacité d’effort et la mortalité toutes causes confondues ont également été étudiés chez les diabétiques noirs et blancs avec une forte valeur prédictive de décès dans les 2 populations (figure 2, p. 24). Cette corrélation est apparue inversement proportionnelle à la capacité d’effort et semble plus marquée chez les Blancs que chez les Noirs : pour chaque augmentation de 1 MET dans la capacité d’effort, le risque de décès diminue de 14 % chez les Noirs et de 19 % chez les Blancs (2). Mots-clés Résumé Pour un patient diabétique, la pratique d’une activité physique régulière devrait être aussi importante que son équilibre alimentaire ou la prise de ses médicaments. De très nombreuses études ont souligné l’efficacité de l’exercice physique tant chez le patient avec insulino-résistance que chez le patient diabétique avéré. Ces modifications comportementales permettent à ces patients de mieux contrôler leur maladie métabolique et leurs facteurs de risque cardiovasculaire. Certains systèmes de santé encouragent cette prise en charge et vont même jusqu’à envisager un remboursement partiel des frais d’inscription à un club sportif (Belgique), voire à encourager les postulants par un système de chèques gym ou piscine (Grande-Bretagne). De nombreuses études ont apporté la preuve que l’activité physique empêchait ou retardait l’apparition d’un diabète et, en cas de diabète avéré, réduisait la morbimortalité. Notre objectif est aujourd’hui de faire un point sur les données objectives de la littérature. Prévention du diabète L'insulino-résistance est de plus en plus reconnue comme un facteur de risque important pour la maladie coronarienne, surtout si, comme le plus souvent, elle est associée à une hypertension, une obésité viscérale et à d’autres anomalies métaboliques telles que l’hypertriglycéridémie, un HDL (High Density Lipoprotein [lipoprotéine de haute densité]) bas et un LDL (Low Density Lipoprotein [lipoprotéine de basse densité) élevé. Dans cette population à risque, plusieurs essais cliniques contrôlés, randomisés, ont bien montré qu’une intervention s’appuyant sur un programme de réentraînement physique associée à une éducation thérapeutique et à une hygiène de vie permettait de réduire d’au moins 50 % la progression de l’intolérance au glucose vers le DT2 avéré. Dans la Finnish Diabetes Prevention Study (8), 522 hommes et femmes d’âge moyen en surpoids ont été randomisés en 1 groupe intervention (alimentation saine, perte de poids et 150 mn d’activité physique par semaine) et 1 groupe témoin. Au terme des 3,2 ans de suivi, le risque de développer un diabète a été abaissé de 58 % dans le groupe intervention. Dans cette étude finlandaise, le suivi additionnel de 3 ans a montré, à la fin de ces presque 7 ans de suivi total, une diminution de 43 % du risque relatif (RR) de diabète dans le groupe intervention comparé au groupe témoin (9).Une étude similaire, la Diabetes Prevention Program Research Group (10), a également observé un impact sur le risque de développer un diabète, risque pouvant être réduit de 58 % grâce à l'association d'un programme d’activité physique (30 mn 5 fois par semaine) et de modifications comportementales diététiques. De plus, dans cette étude, le programme interventionnel réduit plus efficacement le risque de diabète (58 %) que l’instauration d’un traitement par la metformine (31 %) [figure 3, p. 24]. Pour prévenir un cas de diabète, le NNT (Number Needed to Treat [nombre de sujets à traiter]) était de 6,9 seulement dans le groupe modifications comportementales, alors qu’il était de 13,9 dans le groupe metformine : une preuve supplémentaire de l’importance de l’activité physique (150 mn par semaine) associée à Fumeurs Summary For a patient with diabetes, regular exercise should be as important as following a diet or taking anti diabetes tablets. With the publication of new clinical reviews , it’s becoming increasingly dear that exercise may be a therapeutic tool in a variety of patients with or at risk of diabetes. Life style modifications help the patients to control better the metabolic disease and their risk factors. Some health care systems encourage the patients to exercise in sport clubs (Belgium) or swimming pools (Great Britain) providing reimbursements for the fees. Many studies have proven that physical activity prevent diabetes disease among those at risk of diabetes and reduce morbidity and mortality in patients with diabetes. The aim of this article is to review the latest studies in this field. (1,6 - 2,3) (1,8 - 3,0) Keywords (1,2 - 1,8) Diabétiques (1,2 - 2,0) BPCO (1,1 - 1,6) Hypertension artérielle (0,9 - 1,9) (0,8 - 2,1) 1,5 (1,2 - 1,6) 2,0 (1,0 - 2,7) (1,7 - 2,3) 2,5 (1,6 - 2,3) (1,5 - 3,5) < 8 MET (n = 2 743) 5-8 MET (n = 1 885) < 5 MET (n = 1 585) 30 mn d’exercice régulier Diabète de type 2 Endurance et résistance combinées Prévention de l’insulino-résistance Réadaptation cardiaque 30 minutes exercise Type 2 diabetes Combined aerobic and resistance activity Prevention of insulino resistance Cardiac rehabilitation 1 0,5 0 IMC ≥ 30 Cholestérol total > 220 mg/dl Figure 1. Capacité et espérance de vie, une relation indépendante des facteurs de risque cardiovasculaire. La Lettre du Cardiologue • n° 449 - novembre 2011 | 23 MISE AU POINT Niveau de preuve de l’activité physique dans la prise en charge du patient diabétique de type 2 1,0 Survie cumulée 0,8 ≥ 8 METp (n = 934) 0,6 5,1-7,9 METp (n = 1 452) 0,4 ≤ 5 METp (n = 762) 0,2 0 0 5 10 15 Nombre d’années de suivi 20 25 Figure 2. Survie de la cohorte de la Veterans Exercise Testing Study, en fonction de la capacité physique (2). 40 Incidence cumulée du diabète (%) Placebo 30 Metformine 20 10 Modifications comportementales 0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 Années Figure 3. Incidence cumulée du diabète en fonction des groupes étudiés. 4 une bonne hygiène de vie. D’autres études font référence dans la prévention du diabète. Dans la Swedish Malmö Study, le suivi à 5 ans de patients participant à un programme de réentraînement physique associé à une perte de poids a permis de réduire le diabète de 63 % ; le nombre de sujets à traiter, pour prévenir un diabète sur une durée de 1 année, était de 28 seulement (11). Au total, sur des continents différents, nombreuses sont les études prospectives interventionnelles actuellement disponibles : l’étude chinoise (12), l’étude finlandaise (9), l’étude américaine (10), l'étude japonaise, Diabetes Research and Clinical Practice (2005), et enfin l’étude indienne, Indian Diabetes Prevention Program (IDPP) [13]. Toutes ces études, d’une durée d’intervention moyenne de 2,8 ans à 6 ans, portant sur les effets combinés d’une activité physique programmée régulièrement (activité d’endurance essentiellement, au moins 150 mn/ sem.) et de modifications comportementales alimentaires ont rapporté des résultats similaires, par comparaison avec le groupe témoin (conseils standards habituels) : réduction de 28 à 67 % de l’incidence du diabète chez des sujets à risque élevé (surpoids : indice de masse corporelle [IMC] moyen entre 24 et 34 kg/m2 selon les études) et existence d’une tolérance au glucose anormale. Les effets bénéfiques de l’activité physique sur la prévention du DT2 persistent longtemps après la période d’intervention (tableau I). Cela a été démontré dans le suivi de l’étude finlandaise et dans le suivi à 14 ans de l’étude chinoise (suivi total de 20 ans) : par rapport au groupe témoin, les sujets du groupe intervention avaient une incidence du diabète diminuée de 51 % pendant la période d’intervention active initiale de 6 ans, puis réduite finalement de 43 % sur une période de 20 ans (14). Y aurait-il, comme pour la “mémoire glycémique des interventions thérapeutiques précoces chez les patients diabétiques”, une forme de “mémoire des modifications comportementales” dans cette population ? La prévalence du diabète est également en forte augmentation chez les enfants et Tableau I. Résumé des études interventionnelles de prévention du diabète de type 2. Taille de cohorte IMC (kg/m2) Durée (années) RRR (%) RRA (%) NNT 217 26,6 5 63 18 28 DPS (8) 523 31 3 58 12 22 DPP (10) 2 161 34 3 58 15 21 500 25 ,8 6 46 27 25 Étude Malmö (11) Da Quing (12) IMC = indice de masse corporelle ; RRR = réduction du risque relatif ; RRA = réduction du risque absolu/1 000 personnes/an. NNT = nombre de sujets à traiter pour prévenir un diabète sur la durée d’une année. 24 | La Lettre du Cardiologue • n° 449 - novembre 2011 MISE AU POINT chez les adolescents, favorisée par la sédentarité et l’obésité. Aucune étude randomisée sur l’impact de l’exercice sur la prévention du diabète n’a été réalisée dans cette population. Néanmoins, quelques études suggèrent que pour la prévention du diabète chez les jeunes, le temps quotidien passé face aux écrans (télévision, ordinateur, jeux vidéo) réduit à moins de 1 heure par jour et la pratique d’une activité physique de 1 heure par jour seraient intéressants (15). Un essai multicentrique est en cours (étude TODAY [Treatment Options for type 2 Diabetes in Adolescents and Youth]) pour évaluer l’impact de l’activité physique dans la prévention du diabète chez les jeunes de 10 à 17 ans. Exercices et baisse de l’hémoglobine glyquée De nombreuses études ont montré l’impact d’une activité physique régulière sur la réduction de la morbidité cardiovasculaire et de la mortalité totale (16, 17). Plusieurs études d’intervention ayant duré plus de 8 semaines, incluant des patients diabétiques de type 2 et ayant comparé une activité physique en aérobie (12 études) ou une activité en résistance (2 études) avec un groupe contrôle, ont montré une baisse significative du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) de 0,66 % (p < 0,001), mais une absence d’efficacité sur la perte de poids (18). Une métaanalyse incluant 14 essais randomisés (incluant en tout 377 patients) a montré une baisse significative du taux d'HbA1c de 0,6 % avec l’exercice, ainsi qu’une réduction de la masse grasse viscérale et du taux de triglycérides (19). Le bénéfice semble encore meilleur en mêlant exercice en aérobie et exercice en résistance (20).Une autre méta-analyse récente portant sur 8 538 patients a montré, un bénéfice similaire d’environ 0,6 % sur l'HbA1c, grâce à des programmes de réentraînement en aérobie, en résistance ou en combinant les deux (21). Des efforts dépassant 150 mn par semaine se sont avérés être plus efficaces sur la baisse du taux d'HbA1c (0,89 % versus 0,36 %) s’ils étaient également associés à une prise en charge diététique appropriée. Un essai randomisé (Diabetes Care 2002 Castaneda C) d'une durée de 16 semaines, incluant 62 patients diabétiques de type 2, a comparé un groupe contrôle à un groupe soumis à une activité physique en résistance progressive mais intense. Cette étude a montré dans le groupe soumis à l’exercice une diminution de 8,7 (± 0,3) à 7,6% (± 0,2) du taux d'HbA1c, une baisse des traitements hypoglycémiants chez 72 % des patients et une augmentation des stocks de glycogène musculaire. Dans le groupe contrôle, le taux d’HbA1c n’a pas été modifié et 42 % des patients ont vu leurs traitements antidiabétiques augmenter. La masse maigre et la pression artérielle ont évolué favorablement dans le groupe soumis à la pratique d'exercice en comparaison du groupe contrôle. Au total, les programmes de réentraînement en résistance ou en aérobie et dépassant 150 mn par semaine (l’équivalent de 30 mn par jour 5 fois par semaine) sont très bénéfiques chez les patients diabétiques de type 2 sur le plan du contrôle glycémique, car ils permettent d’alléger et d’épargner les traitements hypoglycémiants et peuvent être favorables pour d’autres facteurs de risque vasculaire (tension artérielle, hypertriglycéridémie, masse grasse viscérale, etc.). Dans la méta-analyse de Beatriz Schaan (Porto Alegre, Brésil), toutes les études menées sur ce sujet depuis 30 ans ont été revues et 47 ont été retenues, incluant au total plus de 8 500 patients diabétiques. Toutes montrent un effet favorable des programmes d’exercice physique sur le taux d’HbA1c. La baisse est maximale avec les sports d’endurance, qui correspondent à des efforts prolongés d’intensité modérée. Elle est plus modeste, mais toujours significative, lors d’activités en résistance (sports avec des efforts plus intenses et plus courts). L’amélioration du contrôle glycémique est plus marquée chez les patients cumulant plus de 150 mn d’activité par semaine. Comment prescrire l’activité physique aux diabétiques ? Un diabétique doit effectuer de façon régulière des exercices en aérobie et contre résistance (22). Il convient de faire au moins 150 mn d’activité aérobie d'intensité modérée à vigoureuse (de 40 à 85 % de la fréquence cardiaque de réserve [FcR] ou 64 % à 93 % de la fréquence cardiaque maximale [FCMax]), ou alors 90 mn d’activité aérobie vigoureuse (> 60 % VO2max [consommation maximale d'oxygène]) chaque semaine. Cela représente près de 30 mn par jour qui peuvent être réparties en épisodes d’au minimum 10 mn. L’exercice en résistance, et notamment soulever des poids et/ou des haltères, devrait être pratiqué au moins 3 jours non consécutifs par semaine à une intensité modérée à vigoureuse (1 à 3 séries de 8 à 15 répétitions par série du poids au début, passant à 1 série de 10 à 15 répétitions ensuite). Ces séances devraient La Lettre du Cardiologue • n° 449 - novembre 2011 | 25 MISE AU POINT Niveau de preuve de l’activité physique dans la prise en charge du patient diabétique de type 2 Tableau II. Résumé des recommandations à la pratique d’exercice pour le diabète de type 2 (23). Exercices en endurance Exercices en résistance Mode Activités d’endurance (marche, vélo, natation, ski de fond etc.) Haltères, poids, exercices isométriques Intensité Modérée à vigoureuse (40 à 85 % de la réserve de fréquence cardiaque, 64 à 93 % de fréquence cardiaque maximale) Modérée à vigoureuse (50 à 80 % de la répétition maximale (I-RM) Durée • 150 mn par semaine au minimum (10 mn par session au minimum, objectif 30 mn/j) • Si plus intense, possibilité de réduire le temps global de la semaine 1 à 3 séries de 8 à 15 répétitions incluant > 5/10 exercices intéressant un groupe musculaire majeur Au minimum 3 jours non consécutifs par semaine Si > x 5/sem : + bénéfique Pas plus de 2 j sans activité en aérobie Au moins 2, voire 3 jours non consécutifs par semaine Sur 4 à 6 mois en augmentant d’abord la fréquence et la durée de l’exercice, puis l’intensité à la fin 1 série de 10 à 15 répétitions jusqu’à la fatigue, progressant à 8/10 répétitions plus intenses, puis enfin 3 à 4 séries de 8/10 répétitions jusqu’à la fatigue Fréquence Progression Tableau III. Prescription de la pratique d’exercice chez le patient diabétique. Mode d’exercice Fréquence Intensité Durée Niveau de preuves modérée 150 mn I (A) 3 fois par semaine Intensité vigoureuse 90 mn I (A) 3 fois par semaine Modérée à haute 2 à 4 séries de 8 à 10 fois espacées de 1 à 2 minutes 90 mn I (A) Cardiorespiratoire (endurance ) 3 à 7 fois par semaine Cardiorespiratoire (endurance ) Résistance comprendre des exercices ciblant tous les principaux groupes musculaires. Les personnes n’ayant jamais pratiqué d’entraînement contre résistance ou qui reprennent après une longue période d’inactivité devraient être conseillées et supervisées au début (tableau II). Prévenir les hypoglycémies Les sulfamides hypoglycémiants et l’insuline sont susceptibles d’induire une hypoglycémie lorsque des patients habituellement sédentaires commencent à pratiquer une activité physique régulière. Dans ce cas, la posologie doit être adaptée : diminution de la dose, voire suppression de la prise précédant l’exercice. L’autosurveillance glycémique avant et après l’exercice est nécessaire : elle permet d'une part de vérifier l’adaptation de la dose des sulfamides hypoglycémiants, et d’autre part de démontrer les effets bénéfiques de l’exercice musculaire sur la glycémie. Il est par ailleurs possible qu’une diminution des antidiabétiques oraux soit nécessaire après un certain temps lorsque l’entraînement est bénéfique sur le contrôle glycémique. 26 | La Lettre du Cardiologue • n° 449 - novembre 2011 Conclusion La pandémie de DT2 est associée à des diminutions des niveaux de l'activité et à une augmentation de la prévalence de l’obésité. Toutes les recommandations actuelles (tableaux II et III) soulignent le rôle central que joue l’activité physique dans la prévention en général et dans la prévention cardiovasculaire en particulier. On recommande généralement 30 mn d’activité physique modérée tous les jours. L’effet Figure 4. La prescription de l’exercice dans la prévention et la gestion du diabète de type 2 doit être considérée comme une très haute priorité. MISE AU POINT bénéfique de l’exercice en endurance et/ou en résistance est reconnu et documenté pour améliorer les anomalies métaboliques du DT2 et pour baisser le taux d'HbA1c. Il est aussi démontré que l’impact de l’activité physique est probablement à son maximum quand il est utilisé tôt dans la progression de la résistance à l’insuline. Aujourd’hui, la prescription de l’exercice dans la prévention et dans la gestion du DT2 doit être considérée comme une très haute priorité, car elle a démontré un rapport coût-bénéfice important. En prévention primaire, les patients diabétiques hypertendus, dits “hypertendus à haut risque”, font partie des indications aux programmes de réadaptation cardiaque (figure 4), ce qui est largement méconnu. Ce groupe de patients devrait désormais participer plus souvent et bénéficier de ces programmes de réadaptation ambulatoires associant la prescription d’une activité physique supervisée et des programmes de prise en charge diététique et d’éducation thérapeutiques adaptés (figure 5). Ces programmes très efficaces en termes de coûts, devraient être utilisés plus largement et les médecins devraient orienter plus souvent leurs patients vers ces centres, ce qui rendrait un grand service à la santé publique du pays. ■ Étape 4 Activité physique supplémentaire Sport Endurance x 3/sem Musculation x 2/sem 30-60 mn par séance Étape 3 Activité physique programmée Augmentation progressive Objectifs raisonnables Étape 2 Activité physique en plus de l’étape 1 Chaque jour 30 mn d’activité physique, intensité modérée dans la vie quotidienne ou sous forme de sport Étape 1 Changement du mode de vie Stop à la sédentarité Chaque jour bouger plus, rester moins assis, favoriser les trajets à pied, préférer l’escalier à l’asenseur Figure 5. Pyramide de l’activité physique. Références bibliographiques 1. Blair SN, Kohl HW 3rd, Barlow CE et al. Changes in physical fitness and all-cause mortality. A prospective study of healthy and unhealthy men. JAMA 1995;273:1093-8. 2. 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