La navigation de plaisance - Agence de l`Eau Seine Normandie

La navigation
de plaisance
Près du tiers
de la navigation
de plaisance française
Le bassin Seine-Normandie, c’est :
• 40 % de l’offre nationale de bateaux à
passagers, avec le premier site mondial du
tourisme fluvial, Paris, accueillant plus de
sept millions de passagers par an ;
• mais seulement 16 % de l’offre de location française des coches de plaisance.
Il y a donc une dichotomie entre le grand
gabarit, où l’attractivité de Paris s’impose,
et le petit gabarit surtout présent au sud
(Bourgogne). Là se distingue un sous-bassin
très fréquenté par le tourisme fluvial itinérant, quoique dans une moindre proportion
que dans d’autres bassins français.
Quatre types
de bateaux de plaisance
 les bateaux à passagers transpor-
tent plus de six passagers payants pour
des promenades de quelques heures
ou des croisières de plusieurs jours.
On différencie les bateaux-promenade (restauration possible à bord,
navigation de quelques heures) et les
bateaux de croisière (avec nuitées à
bord) ;
 les coches de plaisance, bateaux
de moins de quinze mètres, sont habitables et équipés pour permettre le
séjour à bord de quatre à douze personnes. Ils sont loués aux particuliers
par des sociétés de location ;
 la plaisance privée fluviale est
composée de bateaux appartenant à
un propriétaire privé, utilisés pour le
tourisme maritime ou fluvial :
 les bateaux-logement et les bateaux
d’animation.
La grande majorité des bateaux dans le bassin sont des bateaux de plaisance, mais ils
sont peu utilisés et de taille réduite. À l’inverse, les bateaux à passagers, qui représentent une part faible de la flotte du bassin,
sont ceux qui offrent le plus grand nombre
de places et ont le taux d’utilisation annuel
le plus élevé.
Des retombées
économiques
importantes
mais hétérogènes
Quelques chiffres permettent de souligner
l’importance économique de la navigation de
plaisance dans le bassin Seine-Normandie :
• avec 1 050 emplois (saisonniers et permanents), le bassin représente 30 % de l’emploi direct généré par le tourisme fluvial
en France ;
• on comptabilise sept millions de passagers par an et 220 500 journées de location
ont été vendues en 2002 ;
• sur 850 000 euros de vignette perçus en
2002, les bateaux à passagers représentent
la majorité (750 000 euros), les loueurs seulement 100 000 euros.
Deux sous-bassins bénéficient de la majorité de l’impact économique :
• la Seine (Paris plus particulièrement)
avec 83 % du chiffre d’affaires du bassin
en 2002, essentiellement sur les bateaux à
passagers ;
• l’Yonne (canaux de Bourgogne et du
Nivernais), avec 10 % du chiffre d’affaires
du bassin, sur les bateaux de location.
Un chiffre d’affaires
de 239 millions d’euros en 2002
 115 M de chiffre d’affaires
pour les sociétés de plaisance
(bateaux de location et à passagers) ;
 118 M de retombées économiques
supplémentaires générées
par les autres dépenses des plaisanciers
et passagers ;
 1,2 M de vignettes perçues par VNF ;
 3,1 M de loyer pour les bateaux-
logement perçus par VNF et le port
autonome de Paris ;
 1,7 M pour la navigation maritime
en Basse-Normandie.
LA NAVIGATION COMMERCIALE ET DE PLAISANCE ANALYSE ÉCONOMIQUE POUR LA CARACTÉRISATION DU BASSIN SEINE-NORMANDIE
9
Une organisation du bassin
en sous-bassins spécialisés :
 La Seine (notamment Paris) accueille
les touristes dans ses bateaux-mouches
(98 bateaux) et offre 87 % de la capacité du bassin avec 24 000 places ;
 Le bassin du Loing et de Briare
(18 bateaux) et celui de la Marne et
de l’Ourcq (44 bateaux) ont une offre
mixte et faible (bateaux de location et
à passagers) ;
 Les estuaires de Basse-Normandie
sont surtout spécialisés dans la plaisance
maritime (2 050 bateaux) ;
 Le bassin de l’Oise, de l’Aisne et de
la Meuse n’offre que des bateaux à
passagers (5 bateaux) ;
 Le bassin de l’Yonne se positionne sur
le tourisme de location (231 bateaux).
La plaisance maritime
dans les estuaires
En Basse-Normandie, plusieurs estuaires accueillent, surtout en été, une
navigation de plaisance maritime. Il
s’agit essentiellement de mouillages.
La distance empruntée dans l’estuaire
est relativement faible (moins d’un
kilomètre en moyenne), à l’exception
de Caen (14 km), de Carentan (10 km)
et d’Isigny-sur-Mer (4,5 km).
2 056 places sont offertes, soit environ
8 200 vacanciers. Hors saison, la plupart
des bateaux sont sortis de l’eau et stockés en port à sec. Les places offertes
sont généralement toutes utilisées
l’été.
10
La plaisance privée,
une activité peu connue
Les bateaux-logement
concentrés à Paris
Environ 2 000 bateaux de plaisance privée
naviguent par le bassin (une semaine de
passage en moyenne), dont 700 bateaux
de plaisance privée en transit (environ un
mois par an). Ces bateaux sont occupés
par deux à trois personnes en moyenne.
Mais cette activité reste peu connue du
point de vue statistique. Elle représente
3 239 vignettes en 2002 vendues par VNF
au prix moyen de 86 euros. La majorité est
composée de vignettes loisirs (63 %) et de
vignettes à l’année (18 %).
Près d’un millier de bateaux-logement
(péniches ou grands bateaux de plaisance
habitables) stationnent en région parisienne sur la Seine, la Marne ou l’Oise. Paris et
sa proche banlieue ouest concentrent 60 %
de ces bateaux. Les rares places encore
disponibles se trouvent à l’est de Paris et
en plus lointaine banlieue. Le nombre de
bateaux est estimé à plus de 160 dans Paris
intra-muros. Les loyers sont estimés à 3,1
millions d’euros en 2002. Mais on compte
environ 750 bateaux (63 %) « occupant sans
titre », c’est-à-dire utilisant le domaine
public sans régularisation.
La répartition
des 5 700 bateaux
de plaisance du bassin
Nombre
de
personnes
par an
Nombre
de
bateaux
Taux
d’occupation
annuelle
des bateaux
Bateaux à passagers
6 370 000
146
1/3 journée
217 CA + dépenses locales
Bateaux de location
28 600
292
19 semaines
13 CA + dépenses locales
Plaisance privée fluviale
5 500
2 000
1 mois
Plaisance privée maritime
8 240
2 060
10 %
Bateaux-logement
4 800
1 200
11 mois
Chiffre d’affaires
et autres dépenses des passagers
(millions d’euros)
4,5 Vignettes + dépenses locales
1,7 Recette des anneaux
Nombre
d’emplois
annuels
1 050
?
28
3,1 Loyers
LA NAVIGATION COMMERCIALE ET DE PLAISANCE ANALYSE ÉCONOMIQUE POUR LA CARACTÉRISATION DU BASSIN SEINE-NORMANDIE
Légende commune aux cinq graphiques des pages 11 et 12
portant sur le développement de la plaisance :
Évolution prévisible
en millions d'équivalent jounées
Hypothèse haute
Hypothèse basse
La plaisance, un potentiel
pour le développement
local
Répartition
Seine aval
(essentiellement Paris pour
les bateaux à passagers)
Réseau Bourgogne
(réseau en amont de Paris,
avec les prolongements
à petit gabarit vers le nord,
incluant la Seine amont)
Les bateaux à passagers (promenade)
Les bateaux de location
1,5
1,5
5%
5%
Le tourisme fluvial dans le bassin de la
Seine est désormais considéré comme un
facteur de développement local. Cette prise
de conscience s’est matérialisée par l’élaboration du schéma directeur du tourisme
fluvial dans le Bassin Parisien (1997).
1,0
1,0
95 %
0,5
On tente ici de proposer des projections
tendancielles sur la base des souhaits de
développement (schéma directeur) et des
observations. Seuls deux sous-bassins sont
considérés distinctement :
• la Seine en aval de Paris, avec l’Oise à grand
gabarit jusqu’à la confluence de l’Aisne ;
• le reste du réseau qui est essentiellement
à petit gabarit, incluant néanmoins la Seine
amont à grand gabarit, où les activités de tourisme fluvial se développent en lien direct
avec les canaux du réseau en Bourgogne.
0
2002
0,5
95 %
2005
2010
2015
2020
Les bateaux à passagers
Cette activité devrait se développer grâce à
l’engouement croissant à l’échelle mondiale
pour la découverte des villes et des régions
par la voie d’eau. Elle est renforcée par toutes les politiques mises en œuvre dans le
cadre des plans de déplacements urbains
(PDU) qui produiront un léger transfert
modal de la route vers la voie d’eau.
Les perspectives portant sur la navigation de
plaisance dans le bassin sont de l’ordre de
3 millions d’équivalents journées sur
la voie d’eau en 2020 dans l’hypothèse
haute, et de 2,5 millions de journées dans
l’hypothèse basse. Toutefois, le potentiel
de développement diffère selon le type de
navigation de plaisance.
Le produit classique de la promenade dans
Paris représente déjà une fréquentation
intense de la Seine intra-muros et ne devrait
pas connaître d’évolution notable. La marge
de progression est, en revanche, très forte
pour les navettes fluviales en région parisienne, comme pour les produits de promenade associés aux sites touristiques sur
l’ensemble du bassin de navigation.
2005
2010
2015
2020
La plaisance individuelle
de location
Cette activité continuera de se développer,
mais on ne peut guère escompter une très
forte croissance. Le plafonnement actuel de
la demande traduit une situation stabilisée
depuis près de dix ans. On devrait connaître un fléchissement de l’activité au bout de
quelques années, sous la pression de deux
facteurs :
• l’ouverture vers l’Europe de l’Est devrait
attirer une partie du marché qui privilégie
actuellement la France (et la Bourgogne en
particulier) ;
• nombre de clients français nourrissent le
projet d’acquérir leur propre bateau et finiront par passer à l’acte progressivement.
Voies navigables de France
CRT Champagne Ardenne
Ci-dessous, à gauche : pénichette sur la Marne.
À droite : « Batobus » à Paris.
0
2002
LA NAVIGATION COMMERCIALE ET DE PLAISANCE ANALYSE ÉCONOMIQUE POUR LA CARACTÉRISATION DU BASSIN SEINE-NORMANDIE
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Légende commune aux cinq graphiques des pages 11 et 12
portant sur le développement de la plaisance :
Évolution prévisible
en millions d'équivalent jounées
Hypothèse haute
Hypothèse basse
Répartition
Seine aval
(essentiellement Paris pour
les bateaux à passagers)
Réseau Bourgogne
(réseau en amont de Paris,
avec les prolongements
à petit gabarit vers le nord,
incluant la Seine amont)
Les croisières en paquebot fluvial
Les croisières en péniche-hôtel
La plaisance privée
1,5
1,5
1,5
5%
25 %
5%
1,0
1,0
1,0
75 %
95 %
95 %
0,5
0,5
0
2002
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2005
2010
2015
2020
La plaisance privée
L’engouement pour cette forme de séjour
explique une croissance plus forte que
celle de toutes les autres activités de
tourisme fluvial. Le moteur essentiel de
cette croissance est l’allongement de la
durée de vie et surtout de la période de
retraite active, pendant laquelle le besoin
de découverte et d’aventure est associé
à un désir de confort et de prestations de
qualité.Tous les efforts d’aménagement des
quais, des sites et des circuits touristiques à
terre contribueront à rendre plus attrayants
les produits offerts par les opérateurs. On
peut même envisager un doublement de
cette activité. Se pose alors la question de
la compatibilité de ces aménagements avec
l’engagement européen à œuvrer pour un
bon état des milieux aquatiques.
La marge de progression de ces croisières
est sans doute moins forte que celle des
paquebots fluviaux en raison du gabarit
restreint (réseau Freycinet), des conditions
d’exploitation plus onéreuses (absence
d’économie d’échelle) et, donc, de la
clientèle plus ciblée pour un produit haut
de gamme. Cependant, on note ici aussi
un engouement fort pour cette forme de
séjour, avec une clientèle « seniors » de plus
en plus active. Le développement de l’activité reste globalement stable, mais plus
sensible aux variations du taux de change
euro/dollar et à la perception de la sécurité
intérieure ou internationale.
Les analyses courantes tendent à sousestimer le potentiel de développement de
cette activité. La plaisance privée est surtout sensible à la concurrence des autres
activités de loisirs et de vacances, pour la
clientèle française. En revanche, les étrangers, moins sensibles à cette concurrence,
continueront de naviguer en France, et
notamment dans le bassin de la Seine,
ouverte sur la Manche et la mer du Nord.
L’hypothèse haute correspond donc à une
augmentation de la clientèle française.
À gauche : bateau de plaisance.
À droite : bateaux-restaurants le long des quais à Paris.
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Voies navigables de France
Les croisières en péniche-hôtel
Port autonome de Paris
Les paquebots fluviaux
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