La cocaïne et le crack - Addictions Foundation Manitoba

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La cocaïne et le crack - Addictions Foundation Manitoba
LA COCAÏNE ET LE CRACK
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La cocaïne et le crack
Qu’est-ce la cocaïne et le crack?
La cocaïne et le crack sont deux formes de la même drogue (benzoylméthylecognine) dérivée du cocaïer, qui pousse principalement dans
les Montagnes des Andes en Bolivie et au Pérou. Il s’agit de stimulants – soit des drogues qui augmentent la vigilance et réduisent la
fatigue, en plus de donner à ceux qui en consomment une poussée d’énergie.1
Au nombre des noms que l’on donne à la cocaïne, on trouve entre autres: « coke », « C » « blow » « snow » et « flake ». Le chlorhydrate
de cocaïne est la forme de la drogue qui consiste en une poudre blanche fine inodore et hydrosoluble. On le mélange souvent à d’autres
substances non psychoactives, telles que la benzocaïne, avant de le vendre dans la rue. C’est sous cette forme que la cocaïne s’aspire par
voie nasale; notons également la possibilité de l’appliquer sur d’autres membranes comme les gencives et le rectum. De plus, la cocaïne
se dissout dans l’eau pour ensuite être injectée.2 La dose habituelle qui s’aspire par le nez est d’environ 25 milligrammes, mais il arrive
que la personne renifle plusieurs doses de cocaïne au cours d’une même séquence de consommation pour en arriver à des quantités
allant de 50 à 100 milligrammes.1
La cocaïne, aussi couramment appelée « rock », se consomme sous deux autres formes modifiées – le crack et la cocaïne épurée.
Sous chacune de ces formes, la cocaïne est soumise à des procédés chimiques destinés à modifier sa qualité physique de manière à
permettre au consommateur de la fumer et d’éprouver ainsi une sensation d’euphorie intense et rapide. Le crack se présente sous forme
de petits cailloux qui, lorsqu’on les fume, émettent un bruit craquelant, d’où l’origine de son nom. « Rock » est un autre nom couramment
utilisé pour désigner le crack. On fume le crack et la cocaïne épurée à l’aide de pipes ou en l’ajoutant à des cigarettes de tabac ou de
marijuana.2 Les personnes qui fument de la cocaïne épurée en consomment une dose moyenne de 250 milligrammes, soit une dose
nettement plus importante que celle aspirée par le nez.1
Usage à des fins médicales
La cocaïne a servi, par le passé, d’anesthésique local pour des
opérations chirurgicales oto-rhino-laryngologiques; notons toutefois
que l’on utilise couramment de nos jours des substances moins
toxiques à cette fin. Elle ne s’emploie que dans des cas rares
comme anesthésique topique des voies respiratoires supérieures.2
À la recherche d’un remède pour compenser la fatigue associée
à la vie en haute altitude, les peuples indigènes qui habitaient
jadis l’Amérique du Sud avaient découvert que la cocaïne extraite
des feuilles du cocaïer, une fois mâchées, se révélait une source
de stimulation. Vers le milieu des années 1800, la drogue a
été acclamée pour ses propriétés thérapeutiques et utilisée
ainsi comme ingrédient dans des médicaments brevetés. Des
scientifiques et des chercheurs envisageaient avec enthousiasme
le potentiel de la cocaïne comme anesthésique et traitement de
différents troubles mentaux et physiques. La cocaïne constituait
même un ingrédient utilisé dans la confection de la boisson CocaCola jusqu’au début du 19e siècle, époque où l’on a découvert ses
propriétés hautement toxicomanogènes, donnant ainsi lieu à une
diminution de son attrait médicamenteux.3
Prévalence de l’usage
Au Canada, la prévalence de l’usage de la cocaïne est nettement
inférieure à celle de deux autres drogues couramment
consommées – l’alcool et le cannabis.4 L’édition 2009 de l’Enquête
de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de
drogues (ESCCAD), initiative de collaboration sous la direction
de Santé Canada qui regroupait des organismes nationaux et
provinciaux de lutte contre l’abus de l’alcool et d’autres drogues,
constituait l’une des enquêtes sur les dépendances les plus
exhaustives à l’échelle nationale. L’échantillon utilisé aux fins de
l’ESCCAD se composait de 13 909 Canadiens âgés de 15 ans et
plus. Les résultats ainsi obtenus indiquaient que presque 80% des
personnes interrogées avaient consommé de l’alcool au cours de
l’année précédant l’enquête, tandis qu’à peine 14% d’entre elles
avaient consommé du cannabis pendant la même période. Par
comparaison, le taux de prévalence de l’usage de la cocaïne et du
crack était plus faible : 1,2% des personnes interrogées ont déclaré
en avoir consommé dans les 12 mois précédant l’enquête, contre
un taux de 1,9% affiché en 2004.4
Selon l’édition 2007 du Sondage sur la consommation de drogues
chez les élèves manitobains réalisée auprès de 4 992 jeunes de
la 7e à la 12e année, 2,8% et 1,9% d’entre eux ont déclaré avoir
consommé de la cocaïne et du crack respectivement durant
l’année précédant l’enquête. On a signalé un taux de prévalence
plus élevé chez les élèves de 11e et 12e années que chez les élèves
plus jeunes.5 En 2009, une enquête réalisée auprès d’environ 9 000
élèves d’école secondaire en Ontario révélait que 5,1% et 1,5%
d’entre eux ont avoué avoir consommé de la cocaïne et du crack
respectivement durant l’année précédant l’enquête. Tout comme
l’étude manitobaine, on a observé en Ontario un plus fort taux de
consommation de ces drogues chez les élèves plus âgés.
En général, les consommateurs de cocaïne qui y développent une
dépendance sont âgés entre 12 et 39 ans, consomment au moins
Suite...
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trois drogues et sont de sexe masculin. Ils tendent à être aux prises
avec des problèmes de santé mentale coexistants connus comme
des troubles concomitants. Presque tous ces toxicomanes sont
également des alcooliques.1
La pharmacocinétique
La cocaïne s’absorbe librement dans le corps par les muqueuses
ainsi que par voie intestinale et pulmonaire, d’où la possibilité pour
le consommateur d’aspirer cette drogue par le nez, de la fumer, de
s’en injecter ou de l’ingérer par voie buccale. Lorsque la cocaïne se
rend au cerveau, la pénétration se produit rapidement.1
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L’aspiration de cocaïne par le nez est le mode d’administration
le moins efficace, car la cocaïne a pour effet de comprimer les
vaisseaux sanguins; ainsi, sa capacité d’être absorbée dans la
circulation sanguine s’en trouve réduite. En effet, le recours à
ce mode permet l’absorption d’à peine 20 à 30% de la drogue
dans le sang par la voie des muqueuses du nez; notons aussi
que les concentrations de la drogue dans le sang n’atteindront
leur maximum qu’au bout de 30 minutes à une heure après la
consommation.1
En cas d’aspiration de cocaïne à l’état de vapeur, elle s’absorbe
rapidement dans les poumons. Les effets se font sentir presque
aussitôt et durent pendant environ 30 minutes. La concentration
de drogue ainsi absorbée se situe entre 6 et 32%.1
Lorsqu’on injecte la cocaïne par voie intraveineuse, la majeure
partie de la dose injectée atteindra le cerveau en l’espace de 30
à 60 secondes.1
L’ingestion de cocaïne par voie buccale est plutôt rare, mais
de cette façon, les concentrations de la drogue dans le sang
atteindront leur maximum dans les 60 minutes après l’ingestion,
ce qui est semblable au temps d’action d’une dose aspirée par
le nez.1
La cocaïne se métabolise rapidement dans le foie et au niveau
du plasma, mais il est possible de la dépister dans le cerveau et
dans les urines pendant une période allant jusqu’à 8 heures et 12
heures respectivement. La présence de cocaïne se confirme grâce
notamment au dépistage du métabolite benzoylecgonine pendant
le processus de métabolisme. On peut détecter ce métabolite dans
les urines pendant environ 48 heures chez les consommateurs
irréguliers et pendant une période allant jusqu’à deux semaines
chez les toxicomanes.1
La pharmacodynamique
La cocaïne exerce ses effets sur différents systèmes de
neurotransmission, dont le système dopaminergique.7 Bref, la
dopamine est le produit chimique du corps qui a pour fonction de
transmettre la sensation de plaisir. La cocaïne, quant à elle, agit
comme inhibiteur du recaptage de la dopamine en faisant obstacle
à son transporteur. Il reste ainsi une réserve de dopamine dans la
fente synaptique, d’où la stimulation chronique des récepteurs de
la dopamine. Lorsque les niveaux de dopamine diminuent après
la disparition des effets associés à la cocaïne, le consommateur
éprouve une sensation d’euphorie suivie d’un « effondrement ».
La cocaïne a également pour effet d’inhiber le recaptage de la
norépinéphrine et de la sérotonine (5-HT), ce qui entraîne une
accumulation de ces neurotransmetteurs au niveau des récepteurs
post-synaptiques.8 Il convient également de noter que d’autres
systèmes de neurotransmission sont altérés par la cocaïne, ce qui
se caractérise par la manifestation d’effets anesthésiques et la
compression des vaisseaux sanguins.1
La régulation négative des récepteurs de la dopamine qui découle
de leur stimulation chronique sert à rétablir l’homéostasie. Il en
résulte une incapacité relative à ressentir du plaisir (anhédonie)
après une longue période de consommation. Toutefois, dès
l’abandon de la consommation de cocaïne, on assiste à la
reprise graduelle du fonctionnement normal des récepteurs. Le
consommateur excessif et de longue date de cocaïne ne retrouve
pleinement la sensation de plaisir/de récompense qu’après une
période d’environ de 12 mois ou plus longue.1
Effets à court terme
La cocaïne et le crack exercent les mêmes effets, sauf que ceux
propres au crack se font sentir plus rapidement et avec plus
d’intensité. La sensation d’euphorie que l’on ressent après avoir
fumé du crack dure entre 5 et 10 minutes, tandis que la même
sensation associée à la consommation de cocaïne dure entre 15 et
20 minutes.9
Consommé à faibles doses, la cocaïne ou le crack procure à la
personne un sentiment d’euphorie, de vigilance et de confiance en
soi. Le consommateur éprouve également les symptômes suivants:
accélération du rythme respiratoire et cardiaque, dilatation des
pupilles, perte d’appétit et atténuation de l’envie de dormir.2
Après avoir consommé de fortes doses, l’utilisateur passe d’un
état d’euphorie à un état d’extrême agitation; celui-ci peut se
manifester sous forme de pensées paranoïdes, de sautes d’humeur,
de contractions musculaires et de tremblements, de maux de tête
et de nausées. On peut observer une augmentation de la tension
artérielle et un pouls faible, pourtant rapide. L’utilisateur est à
risque de subir un arrêt cardiaque. Il peut se produire d’autres
méfaits graves, entres autres, des lésions pulmonaires dues à
l’inhalation de la drogue et la psychose paranoïaque associée à
une consommation répétée.2 L’aspiration de cocaïne par le nez à
intervalles réguliers peut provoquer une inflammation des narines,
des maux de gorge et des lésions graves du cartilage du nez.10
Lorsque le consommateur « s’effondre » après avoir vécu un
état d’euphorie, il éprouve des sentiments de léthargie et de
déprime, en plus d’avoir faim. Pour pallier à ces effets, certaines
personnes prennent des doses répétées de sorte à faire durer la
sensation d’euphorie.2 Une consommation continue, qui s’opère
habituellement au cours d’une période de 12 heures (mais qui dure
parfois plusieurs jours), est couramment appelée « coke run ».10
Une surdose de cocaïne peut entraîner un arrêt cardiaque, des
hémorragies cérébrales et des crises continues, troubles qui
peuvent tous causer la mort. On estime qu’une dose fatale, qui
varie en fonction de critères comme la tolérance et le mode
d’administration, se situe entre 70 et 150 milligrammes chez une
personne pesant 70 kilogrammes (150 livres).2
Effets à long terme
Parmi les effets associés à la consommation de longue date de
cocaïne, on signale l’anxiété, un manque de sommeil et la paranoïa.
Connu pour manifester des comportements répétitifs et compulsifs,
le consommateur de longue date peut adopter des comportements
impulsifs.1 On a aussi relevé des cas de violence issus d’une crise
de rage due aux drogues. L’utilisateur peut se retrouver dans un
état de dépression après la disparition des effets de la drogue, ce
qui peut mener à des tentatives de suicide.10
L’utilisateur de longue date peut par ailleurs éprouver des douleurs
thoraciques ainsi que les effets de l’hypertension, de lésions
cardiaques et d’autres anomalies cardiovasculaires qui risquent de
causer la mort. On sait que des plaques athéroscléroses peuvent
se former dans les artères coronariennes de l’utilisateur de longue
date. Il peut également se produire des lésions du foie en raison
de l’effet toxique des métabolites de cocaïne sur cet organe.
L’utilisateur peut éprouver une altération du fonctionnement cognitif
et est aussi à risque de subir un accident cérébrovasculaire.10
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Aucune sensation de plaisir
Au nombre des symptômes de sevrage présentés même après
une consommation occasionnelle, on signale l’incapacité à
ressentir du plaisir, ce que l’on appelle anhédonie. Cela se
produit car l’utilisateur a eu recours à des moyens artificiels,
notamment la cocaïne, pour stimuler son « centre de plaisir ».
Ainsi, lorsque la consommation est interrompue, il faut quelques
jours pour que la dopamine – produit chimique naturel du
cerveau servant à réguler la sensation de plaisir – revienne à son
niveau normal.
Ces quelques jours pourraient peser lourd sur le consommateur.
En effet, si le consommateur n’est pas capable de ressentir du
plaisir pendant cette période, il peut être trop éprouvant pour lui
de résister à la tentation de rechuter dans l’utilisation de cocaïne
en vue de « se sentir bien ».3
Le fait de fumer de la cocaïne peut provoquer une inflammation
chronique de la gorge et des lésions pulmonaires graves, y
compris une rupture des alvéoles et une bronchiolite chronique,
que l’on qualifie de « poumon du crack ».10 On a relevé des cas de
perforation du septum nasal chez les consommateurs de longue
date qui aspirent de la cocaïne par le nez.2
L’utilisateur qui alterne entre des périodes de consommation
excessive et des périodes d’abstinence peut faire preuve de sautes
d’humeur et vivre un état d’irritabilité, d’excitabilité extrême et de
paranoïa. Il peut par ailleurs éprouver des troubles du sommeil et
de l’alimentation, des hallucinations visuelles et auditives ainsi que
de l’impuissance.2
Effets toxiques
Le cocaéthylène se forme dans l’organisme lorsqu’on consomme
de la cocaïne et de l’alcool en même temps. Il s’agit d’un
composé chimique qui est plus toxique que les drogues prises
individuellement et qui exerce des effets sur le cerveau pendant
une plus longue durée.9 La consommation simultanée de cocaïne
et d’alcool augmente aussi le risque de dépendance aux deux
drogues, ce qui aboutit à une consommation chronique et à
l’émergence de symptômes de sevrage graves.1
Tolérance et dépendance
La cocaïne est considérée comme l’une des drogues les plus
toxicomanogènes qui soit, fait attribuable en partie à la montée
extrêmement rapide des concentrations de cocaïne dans le sang après
la consommation. Des études montrent que, lorsque les rats et singes
de laboratoire ont librement accès à de la cocaïne, ils en consomment
jusqu’à ce qu’ils subissent une crise ou meurent d’une surdose.
Les humains, eux aussi, peuvent vivre ce phénomène, comme en
témoigne l’affirmation d’un consommateur: « Si j’avais été dans
une pièce pleine de cocaïne, j’aurais continué de la consommer
jusqu’à ce qu’il n’en reste plus, et j’en aurais voulu encore plus. »3
Cependant, ce ne sont pas tous les consommateurs qui vivent
une mauvaise expérience face à la consommation chronique de
cocaïne. Tandis que le consommateur chronique est nettement
plus susceptible de développer une dépendance à la drogue, les
utilisateurs de longue date, eux, sont nombreux à ne pas vivre
une dépendance. Des sondages et études sur les tendances de
consommation dans différents pays, dont le Canada, révèlent que
la « consommation contrôlée » est la tendance de consommation
la plus courante, par opposition à la consommation compulsive, qui
se répercute souvent sur d’autres facettes de la vie de l’utilisateur
– comme la vie familiale, professionnelle et scolaire.11
Symptômes de sevrage
La fatigue et l’épuisement qui accompagnent le processus de
sevrage physique de la cocaïne durent des jours, voire des
semaines, au cours desquels le sommeil de l’utilisateur est
prolongé, pourtant perturbé. La perte d’appétit qu’éprouve
l’utilisateur cède la place à une faim intense, et l’irritabilité et les
comportements violents qui y sont associés peuvent devenir de
plus en plus manifestes. Au nombre des complications les plus
graves associées au sevrage, on trouve la grande dépression qui
mène souvent à des pensées de suicide.12 Les symptômes de
sevrage tendent à se révéler plus intenses chez les personnes
qui fument cette drogue ou s’en injectent, car ces modes
d’administration se traduisent par de fortes concentrations de la
drogue dans le sang.2
Malgré la gravité des symptômes de sevrage chez certains
utilisateurs, il n’est pas nécessaire du point de vue médical de se
sevrer graduellement de la cocaïne.2
Risques et autres méfaits
Ceux qui aspirent de la cocaïne par le nez risquent de développer de
sérieux troubles et maladies du sinus, telles une inflammation du sinus
et une perforation du septum (le cartilage situé entre les narines).13
Ceux qui fument du crack peuvent développer une bronchite
chronique, de l’essoufflement et des douleurs thoraciques.13
Les toxicomanes qui prennent cette drogue par voie intraveineuse
s’exposent à des risques supplémentaires, dont le risque de
contracter le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), l’hépatite
B et C et d’autres virus transmis par voie sanguine.
Les utilisateurs peuvent mourir après s’être exposés à des
impuretés toxiques ajoutées dans la préparation de la cocaïne.
De plus, la présence d’impuretés peut provoquer une réaction
allergique mortelle.14
À l’instar des cas d’usage abusif de drogues légales et illégales,
il existe des répercussions fâcheuses possibles sur les plans
juridique, financier et des relations familiales, sans oublier de
mentionner le risque auquel s’expose le consommateur en se
livrant à des comportements dangereux avec des facultés affaiblies
par la cocaïne et le crack.
Production illégale
Le Crime and Narcotics Centre du gouvernement américain estime
qu’environ deux-tiers des feuilles de coca utilisées pour produire
de la cocaïne sont cultivées en Colombie, tandis que le reste
proviendrait de la Bolivie et du Pérou.9 Les feuilles de coca sont
transformées en chlorhydrate de cocaïne dans des laboratoires
sud-américains, d’où est extraite la poudre blanche – dont la
pureté peut parfois atteindre 95% – qui est emballée sous forme
de « kilo-briques » pour ensuite passer en contrebande à l’extérieur
du pays.15 Ce sont les trafiquants colombiens qui accaparent la
production de cocaïne, tandis que des groupes criminels mexicains
tendent à en contrôler la distribution à l’échelle nord-américaine.9
Lorsqu’elle passe des mains de l’importateur à l’utilisateur, la
cocaïne à l’état pur est souvent dilué à l’aide d’additifs, tels des
anesthésiques locaux, du talc, de l’amidon de maïs et parfois
d’autres drogues comme l’héroïne. Le produit final peut se
présenter en différentes concentrations, allant d’une trace de
cocaïne à une substance contenant 95% de cocaïne pure.15
Questions juridiques
La possession illégale de cocaïne constitue une infraction
criminelle en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et
autres substances. Si un délinquant primaire est poursuivi par
procédure sommaire – comme c’est le cas pour les accusations
moins sérieuses – il pourrait écoper d’une amende d’au plus 1 000 $
et/ou d’une peine d’emprisonnement maximale de 6 mois. Les
infractions subséquentes sont passibles de sanctions plus
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sévères, soit une amende d’au plus 2 000 $ et/ou d’une peine
d’emprisonnement d’un an. Lorsqu’il s’agit d’accusations jugées plus
sérieuses – auquel cas elles font l’objet d’un procès par voie de mise
en accusation – une personne accusée de possession de cocaïne
pourrait écoper d’une peine d’emprisonnement maximale de 7 ans.
Le trafic, la production, l’importation et l’exportation de cocaïne
constituent des infractions punissables par voie de mise en
accusation. Une personne reconnue coupable pourrait passer le
reste de sa vie en prison.16
des problèmes d’attachement à autrui, la susceptibilité à la frustration
et des difficultés à jouer dans un environnement non structuré.1
On sait également que la cocaïne est transmise aux bébés par la
voie du lait maternel.1 Il existe très peu de données sur ce sujet,
mais on estime que cela peut rendre le bébé irritable et prédisposé
aux vomissements, à la diarrhée et aux crises.17
Consommation de drogues et santé mentale
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Grossesse et lactation
Des experts s’entendent pour dire qu’il est difficile de déterminer
quel effet la cocaïne aura sur un nouveau-né. Ils font valoir que
les « crack babies » sont nés de mères qui ont souvent aussi une
dépendance à la nicotine et à l’alcool et qui reçoivent des soins
prénataux inadéquats, ce qui contribue à un mauvais départ dans
la vie. En fait, la nicotine et la cocaïne (stimulants) ont pour effet de
comprimer les vaisseaux sanguins, ce qui réduit le débit sanguin
vers le fœtus et le prive ainsi de nutriments essentiels.3 Bien des
bébés exposés en utéro à la cocaïne naissent prématurément, ce
qui explique leur poids faible à la naissance. De plus, la cocaïne
peut entraîner une séparation prématurée entre le placenta et
l’utérus, d’où des lésions cérébrales ou même la mort.
Les femmes qui consomment de la cocaïne pendant la grossesse
augmentent leur risque de fausse couche et d’accouchement d’un
mort-né ou d’un enfant malformé.13 Les enfants ont tendance à se
montrer irritables et trop sensibles à la stimulation.3
On observe une amélioration graduelle de l’état de santé de bien
des bébés exposés en utéro à la cocaïne; ceux-ci peuvent d’ailleurs
connaître une croissance normale.3 Cependant, d’autres peuvent
continuer d’éprouver des difficultés au cours de leur enfance, comme
Sources
1. Julien, Robert M. A Primer of Drug Action, New York: Henry Holt and Company,
2001, p. 116-128. (en anglais seulement)
2. Brands, Bruna, Sproule, Beth & Marshman, Joan. Drugs & Drug Abuse, Addiction
Research Foundation, Toronto, 1998, p. 239-248. (en anglais seulement)
3. Kuhn, Cynthia, Swartzwelder, Scott & Wilson, Wilkie. Buzzed –The Straight
Facts About the Most Used and Abused Drugs from Alcohol to Ecstasy, Duke
University Medical Centre, 2003, p. 210-227. (en anglais seulement)
4. Canadian Alcohol and Drug Use Monitoring Survey: Summary of Results for
2009, Health Canada, 2009. Accessible sur le site Web: http://www.hc-sc.gc.ca/
hc-ps/drugs-drogues/stat/_2009/summary-sommaire-fra.php
5. Friesen, K., Lemaire, J. & Patton, D. Alcohol and Other Drugs: Students
in Manitoba 2007, Fondation manitobaine de lutte contre les dépendances,
novembre 2008, p. 41. (en anglais seulement)
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Students, 1977-2009: Detailed OSDUHS findings. (CAMH
Research Document Series No. 27). Toronto, ON: Centre de toxicomanie et de
santé mentale, 2009, p. 41. (en anglais seulement)
7. Fandrey, S. L. Applied Aspects of Pharmacology, Fondation manitobaine de
lutte contre les dépendances, 2005, p. 181. (en anglais seulement)
8. Site Web de la National Highway Traffic Safety Administration – Drugs and
Human Performance Fact Sheets: http://www.nhtsa.dot.gov/PEOPLE/INJURY/
research/job185drugs/cocain.htm (en anglais seulement)
9. Street Drugs: A Drug Identification Guide, Publishers Group, LLC, Plymouth,
MN, 2005, p. 46. (en anglais seulement)
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Les problèmes de santé mentale et de consommation de
drogues peuvent souvent se produire simultanément. Voilà ce
que l’on appelle couramment un trouble concomitant.
La consommation de drogues peut augmenter le risque de
problèmes de santé mentale.
Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale présentent
un risque élevé de développer des problèmes de toxicomanie:
–– Parfois, elles consomment de l’alcool et d’autres drogues comme
moyen d’atténuer les symptômes de leurs troubles mentaux.
–– Chez la majorité des personnes, la consommation d’alcool
et d’autres drogues n’a pour effet que de camoufler les
symptômes et risque même de les aggraver.
N’oubliez pas: Les effets de la consommation d’une drogue
quelconque peuvent varier d’une personne à une autre. Voici
quelques-uns des nombreux facteurs qui peuvent altérer
l’expérience: la quantité et la concentration de la drogue
consommée; le contexte dans lequel elle est consommée; l’humeur
de la personne et ses attentes avant de consommer la drogue; le
sexe de la personne; son état de santé général; ses expériences
antérieures avec la drogue en question; et si la drogue est utilisée
seule ou si elle est combinée avec d’autres. Il peut être dangereux
de consommer de l’alcool et d’autres drogues en même temps.
10. Doweiko, Harold E. Concepts of Chemical Dependency – 5th Edition, Wadsworth
Group, Pacific Grove, California, 2002, p. 144-149. (en anglais seulement)
11. Peele, Stanton & DeGrandpre, Richard. “Cocaine and the concept of
addiction: environmental factors in drug compulsion.” Addiction Research, Vol.
6, p. 235-263, 1998. Accessible sur le site Web: http://lifeprocessprogram.com/
lp-blog/cocaine-and-the-concept-of-addiction-environmental-factors-in-drugcompulsions/#abs (consulté le 16 décembre 2013) (en anglais seulement)
12. CODI Resource Package, Clinical Training Guideline #3 Appendices, p. 7.
13. Arkangel, Carmelito (Sonny) Jr. Cocaine Abuse Overview. Accessible
sur le site Web: http://www.emedicinehealth.com/cocaine_abuse/article_
em.htm#Cocaine%20Abuse%20Overview (en anglais seulement)
14. Exposé général sur la cocaïne, Site Web du Centre canadien de lutte contre
les toxicomanies: http://www.ccsa.ca/fra/topics/substancesandaddictions/
cocaine/pages/cocaineoverview.aspx, 2008
15. Site Web: http://www.emedicine.medscape.com, 2009. (en anglais seulement)
16. Loi réglementant certaines drogues et autres substances, 1996, c.19,
Ministère de la Justice Canada, Accessible sur le site Web: http://laws-lois.
justice.gc.ca/fra/lois/C-38.8/TexteComplet.html (consulté le 16 décembre 2013)
17. (CTSM). Exposure to Psychotropic Medications and Other Substances During
Pregnancy and Lactation: A Handbook for Health Care Providers – Cocaine, 2007.
Centre de toxicomanie et de santé mentale. Accessible sur le site Web: http://
www.camhx.ca/Publications/Resources_for_Professionals/Pregnancy_Lactation/
per_cocaine.html#feeding (consulté le 16 décembre 2013)
La Fondation manitobaine de lutte contre les dépendances (ci-après appelée « la Fondation ») propose une vaste gamme de services de prévention et de traitement
pour les problèmes liés à la pratique du jeu et à la consommation d’alcool et d’autres drogues. Conçus pour répondre aux besoins de tous les Manitobains et de toutes les
Manitobaines, ces programmes se penchent également sur la réduction des méfaits et l’abstinence.
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