EFFET DE LEVIER D`UN FONDS DE GARANTIE
Transcription
EFFET DE LEVIER D`UN FONDS DE GARANTIE
REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple – Un But – Une Foi ---MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES ---CENTRE D’ETUDES DE POLITIQUES POUR LE DEVELOPPEMENT - CEPOD ----- Document de travail Présentation normative d’un schéma de garantie de prêts aux PME Juillet 2009 Mécanismes de garantie : 1 – Les PME, moteur de développement. La plupart des entreprises puissantes des secteurs privés ont démarré à petite échelle, à l’initiative d’un entrepreneur ayant une idée. Certaines des PME de création récente seront les piliers de la croissance économique dans les 10 prochaines années. Les PME sont les moteurs de l’innovation renouvellement du tissu économique ; elles sont le lieu privilégié où cadres et personnels concrétisent leurs aspirations, forts de leurs talents et de leurs créativités. Chaque économie et chaque génération a besoin d’armées d’entrepreneurs prêts à investir leurs ressources, leurs talents et leur énergie dans la mise en œuvre de leurs plans d’affaires. Ce faisant, ils constituent une force principale dans la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. En appui, il est attendu de l’Etat, d’abord un environnement porteur qui permet de tirer partie des opportunités qui se présentent. Un environnement porteur correspond à un accès aux marchés facilité et un cadre juridique et fiscal favorable ainsi qu’à l’accès au crédit pour démarrer ou étendre ses activités, au besoin à travers l’appui d’un fonds de garantie. 2 - Types et définition des PME et de leurs besoins en ressources financières. Les activités économiques peuvent être classées dans un premier temps en deux catégories : - les activités génératrices de revenu dont la finalité est l’apport de revenus additionnels aux ménages sans objectif moteur d’expansion économique ; les activités à travers lesquelles l’initiateur vise la réalisation d’un objectif de profit et de croissance dans le cadre d’une entreprise qui peut être alors une micro-entreprise, une petite entreprise, une moyenne entreprise ou une grande entreprise. Dans le présent document de travail sur le mécanisme de garantie, l’attention est portée aux microentreprises et aux petites entreprises sous le sigle mPE. 3. Ressources financières adaptées : Les ressources adaptées dépendent de la nature des activités : - - des dons pour les populations pauvres qui s’adonnent à des activités (AGR) quotidiennes de survie sans profits substantiels. Celle-ci a besoin de services financiers qui les rendent moins vulnérables, comme les mécanismes d’épargne et de prêts d’urgence- (je consomme donc j’existe) ; des microcrédits aux micro et petites entreprises qui peuvent générer un chiffre d’affaires pour rembourser des prêts adaptés à leurs besoins ; des services bancaires pour les PME qui mènent des activités stables et rentables et qui ont besoin d’une gamme élargie de services financiers (prêts, services de paiements et d’assurances). 4- Rôle du fonds de garantie La garantie d’un prêt est un produit financier qu’une entreprise achète en substitut partiel à un bien à apporter en gage d’un prêt. C’est la promesse d’un garant de payer tout ou partie d’un prêt en cas de défaillance de l’emprunteur direct. Le fonds de garantie vient en appui aux micro et Petites Entreprises (mPE) qui ont la capacité de rembourser les prêts adaptés à leurs besoins mais ne peuvent obtenir un prêt bancaire sans le soutien d’un fonds de garantie. Les populations qui s’adonnent à des activités génératrices de revenus (AGR) pour leur survie immédiate ont besoin de s’appuyer sur des ressources publiques ou celles d’ONG à des fins sociales. Les micro-entreprises obtiennent des prêts de développement des structures de micro-finance et les PME des prêts commerciaux des banques. Les premiers fonds de garantie créés en Europe datent de 1848 sous forme d’associations de garantie mutuelles d’entrepreneurs, qui sont devenues, pour certaines d’entre elles, des institutions financières à part entière. Des fonds de garantie soutenus par l’Etat ont joué un rôle important dans la reconstitution de l’économie européenne après la deuxième guerre mondiale. Des mécanismes de garantie soutenus par l’Etat sont en activité actuellement en Europe. Pendant les années 1970 et 1980 une nouvelle vague de fonds de garantie ont vu le jour dans les pays en développement, souvent avec le concours des partenaires au développement, en partie pour pallier les insuffisances du système bancaire et des petits entrepreneurs. Le taux élevé d’échec qui a été observé a alors découragé les bailleurs de fonds. Pendant les années 1990, note un renouveau des fonds de garantie, notamment dans les pays en transition d’Europe de l’Est, avec un franc succès. Toutes ces expériences partagent une seule réalité : le succès d’un fonds de garantie dépend de la précision avec laquelle il a été conçu et inséré dans le cadre financier et institutionnel en place. 5. Arguments en faveur des mécanismes de garantie Les fonds de garantie peuvent aider à ré-injecter les liquidités des banques dans l’économie et à stimuler la croissance. Les fonds de garantie aident à corriger les défaillances du marché liées à l’asymétrie d’information dont souffrent les banques quant aux capacités et à la volonté des clients potentiels de rembourser les prêts.. Les mécanismes de garantie peuvent compenser l’effet de facteurs extérieurs comme les délais et surcoûts qui peuvent peser sur l’exécution de la garantie, le déficit de valeur de la garantie ainsi que les pressions politiques et sociales. La plupart des entrepreneurs commencent leurs affaires sur fonds propres sur la base de leurs connaissances, de leur vision, motivation et ambition. Pendant la phase de démarrage, ils comptent sur l’assistance de leurs parents et amis et sur les crédits fournisseurs. Dans l’étape suivante où l’entrepreneur investit et a besoin d’un fonds de roulement plus élevé qu’il a besoin de l’accompagnement de son banquier avec l’appui d’un fonds de garantie. Du reste, le concours du fonds de garantie doit rester temporaire, le temps pour la banque et l’entrepreneur d’établir des relations de confiance rendant non nécessaire l’apport de garantie. Les principes bancaires et la logique des garanties Les banques respectent deux principes : - préserver l’intérêt des déposants ; générer un niveau acceptable de revenus pour couvrir les coûts et faire des profits. En général, les banques demandent aux emprunteurs de contribuer à hauteur de 20% au financement de leurs projets. Les garanties montrent l’engagement de l’emprunteur à rembourser le prêt, à filtrer les mauvais clients et à rembourser les prêts en cas de défaillance de l’emprunteur. Les caractéristiques d’une bonne garantie : - son propriétaire est facile à identifier : elle peut être saisie facilement et sans beaucoup de frais ; elle ne peut être enlevée ; les coûts nécessaires pour la rendre liquide sont faibles ; en cas de biens meubles, il peut être stocké et géré à moindre coût ; sa valeur est relativement stable dans le temps ; si elle a une faible valeur monétaire, elle a une forte valeur personnelle pour l’emprunteur. Par rapport à ces caractéristiques : 1. les mPE sont perçues comme un groupe à risque élevé de fait de leurs caractères d’entreprises familiales, sans comptabilités régulières, avec une forte exposition aux chocs exogènes. 2. les préteurs ne sont préparés pas à donner de grands volumes de petits crédits pour plusieurs raisons : (i) les marges de forfaits sur les petits crédits sont faibles ; leurs produits et technologies sont initialement conçus pour un groupe cible différent ; et leur adaptation aux mPE entraîne un coût additionnel ; les structure de gestion de mécanisme de garantie peuvent collecter et mettre à la disposition des prêteurs l’information requise sur les mPE ciblés ; 3. les mécanismes de garantie créent les conditions amenant les prêteurs à constater que les emprunteurs garantis ne présentent ni des marges de profit faible ni de risque élevés comme ils pensent ; ce genre d’argument n’étant alors valables que pour les premiers prêts. 4. les mécanismes de garantie suscitent des volumes additionnels de prêts en faveur du groupe cible ; des prêts qui n’auraient pas lieu sans la mise en place de mécanisme de garantie ; c’est le principe de l’additionnalité. 6. Arguments contre les mécanismes de garantie 1. dans les pays en développement, les marchés financiers sont cloisonnés, la demande de crédit excessive, si bien que les petits prêts ne sauraient être attractifs, notamment pour les banques ; 2. il n’y a pas d’évidence forte que les mécanismes de garantie incitent des prêts additionnels ; 3. des institutions financières spécialisées dans l’octroi de crédit au groupe cible auront plus de chances d’être efficaces et viables ; 4. si les fonds de garantie acceptent plus de dossiers que les prêteurs professionnels que sont les banques, c’est qu’ils utilisent des critères moins stricts ; 5. quand un entrepreneur bénéficie d’une garantie, il est davantage tenté de ne pas rembourser, ainsi que le prêteur est tenté d’approuver plus de prêts risqués sans renforcer les moyens pour obtenir leur remboursement ; 6. les prêteurs peuvent se suffire d’augmenter le taux d’intérêt requis à la hauteur des risques du groupe cible. Parallèlement, les mPE n’ont pas besoin de garantie ; il y a lieu simplement de retenir que les produits et les technologies de prêts appropriés pour leur croissance sont différents de ceux des banques commerciales. En conclusion, pour analyser l’impact global d’un mécanisme de garantie, il y a lieu de prendre en compte l’impact sur les trois parties prenantes : le bailleur de fonds, le prêteur et l’emprunteur, en fonction du schéma, de sa conception et de sa fonction : - pour le bailleur de fonds, sa crédibilité en est elle renforcée? - pour le prêteur, impact sur sa viabilité, se politique de prêt, ses efforts de sélectivité, et de suivi et de contrôle. - pour les emprunteurs, impact sur le volume de prêts, l’utilisation des ressources, l’accès aux services financiers. Parallèlement, il y a lieu d’analyser l’évolution du système financier et de son environnement (stabilité, inflation). Les mécanismes de garantie sont susceptibles de réussir quand des entrepreneurs bien préparés présentent de bons projets à des banques performantes disposant d’un personnel bien professionnel. Parfois, les mécanismes de garantie sont partie intégrante d’un programme global d’assistance aux mPE. 1- Processus et procédures d’exploitation d’un mécanisme de garantie Les demandeurs de garantie sont généralement invités à remplir un formulaire qui vise à collecter des informations comme : - l’activité de l’entreprise ; - la date d’établissement ; la forme juridique ; le nombre d’employés ; l’objet du prêt et le délai de paiement ; le taux de couverture demandé ; le bien à apporter en garantie ; les actifs (…) les dettes de l’entreprise les revenus et dépenses En plus de ces informations, certains fonds de garantie requièrent un plan d’affaires et/ou des états financiers certifiés. Dans certains mécanismes de garantie où l’entrepreneur s’adresse d’abord au banque, l’emprunteur n’a pas à remplir une demande de garantie séparée. 2- Processus d’évaluation Théoriquement, la banque est mieux outillée pour l’évaluation d’une demande de crédit. Dans la pratique, beaucoup de mécanismes de garantie choisissent de procéder eux-mêmes à l’évaluation de l’emprunteur. En effet : - les banques partenaires peuvent ne pas avoir les qualifications pour évaluer les petits entrepreneurs ; les banques partenaires peuvent ne pas être disposées à évaluer de petits montants de prêt ; les banques partenaires peuvent avoir tendance à ne demander de garantie que pour les prêts les plus risqués. Comme règle empirique de travail, l’on peut retenir que celui qui assume la part la plus forte du risque devrait être celui qui évalue la crédibilité de l’emprunteur. 3- Délivrance des attestations de garantie L’attestation de garantie indique les droits et obligations du fonds de garantie et de l’emprunteur. Pour une garantie individuelle, le contrat entre les deux parties indique : - - des descriptions de l’emprunteur, la taille du prêt, l’échéance, le calendrier de remboursement, et le taux d’intérêt ; une description du taux de couverture du prêt en termes de montant fixe ou dégressif, ou en pourcentage de certaines composantes du prêt (principal, intérêts, pénalité) et la période pendant laquelle le prêteur peut réclamer auprès du fonds de garantie des intérêts sur les montants non payés ; la durée de la garantie ; une clause spécifiant que le fonds de garantie est subsidiairement engagé, ses engagements se limitent à un pourcentage des pertes sur le prêt après déduction des recouvrements tirés de la liquidation des biens donnés en garantie et des garants individuels ; - une clause qui spécifie des frais à verser par le prêteur ou l’emprunteur au fonds de garantie, leur échéancier et mode de paiement ; une clause qui spécifie le type d’information que le prêteur aura à fournir au fonds de garantie, aux dates indiquées ; une clause qui donne au fonds de garantie un droit d’accès à la comptabilité de l’emprunteur garantie ; une clause qui spécifie que le prêteur est seulement fondé à restructurer ou rééchelonner le prêt après autorisation préalablement donnée par le fonds de garantie ; une clause qui spécifie les conditions dans lesquelles le prêteur peut faire valoir le contrat de garantie ; par exemple quand toutes les conditions ci-dessous sont remplies : - - les arriérés ont atteint 90 jours ; les défaillants ont été dûment avertis ; le prêt a été mobilisé ; les procédures légales ont été initiées pour réaliser la garantie réelle pour recouvrer la dette ; une clause qui limite la période pendant laquelle les prêteurs peuvent réclamer paiement auprès du fonds de garantie, par exemple 40 jours après que les arriérés aient atteint 90 jours une photocopie des documents qui devraient accompagner une réclamation : o photocopie du document de prêt ; o photocopie de la mise en demeure ; o photocopie de l’ordre de paiement ; - les arriérés de rejet des réclamations, tels que : le prêteur n’avait pas payé les frais de garantie ; le prêt sans l’autorisation du fonds de garantie. la réclamation est fait hors délai ; le prêt a été mobilisé avant l’approbation de la garantie ; - une clause qui spécifie le nombre maximum de jours pour le règlement et le rejet de la réclamation par le fonds de garantie ; - une clause qui spécifie le mode de paiement pour le règlement des réclamations ; - une clause qui spécifie comment le produit de la réalisation des garanties réelles va être partagé entre le prêteur et le fonds de garantie ; - une clause qui spécifie un délai après la réalisation des garanties réelles, sans lequel le prêteur doit verser au fonds de garantie des montants dus ; - une clause qui spécifie que le fonds de garantie, après paiement d’une réclamation, est en droit en qualité de nouveaux créancier de désigner ses propres représentants pour, conjointement avec les représentants du prêteur, entrer en possession d’actifs du client et/ou de garant personnels. Prêteur emprunteur Ex-cente Evaluation De la Démarche Non Fin Garantie Suffisante fonds de garantie Evaluation De la Garantie Ex-port Non Contrat avec emprunt Oui Fin Abstraction De garantie Facture Contrat de Prêts Tirages sur Prêts Non FNN Frais de garantie Oui Fin Graphique d’un mécanisme de garantie individuel Fonds de garantie Graphique d’une garantie de portefeuille Prêteur agrée emprunteur fonds de garantie Evaluation prêt Garantie supportée Contrat de prêt Tirage Rapport mental Facture Paiement d’honoraires Pas de paiement Fin Envoi au prêteur Suivi du prêt de garantie Prêteur Fonds de garantie Emprunteur rembourse Oui Non Fini Rapport mensuel Suivi immédiat Ex train portefeuille à risque Suivi Immédiat Revue des observations Revue des observations Prêt rec Oui Non Réclamation remboursement 5- Réclamations Restructurer Pour une garantie de portefeuille, en plus des informations ci-dessous, les clauses ci-après sont généralement prévues : - les critères d’éligibilité des prêts garantis ; une clause qui spécifie le montant maximum garanti par contrat du prêt ; une clause qui spécifie l’encours maximum du montant total garanti ; une clause qui spécifie le montant maximum du portefeuille à risque. Généralement, les fonds de garantie prévoient un versement d’honoraires d’environ 1% à 2% de l’encours du prêt garanti chaque année. On peut retenir que finalement ces honoraires seront supportés par l’emprunteur. Mais il peut être pratique de les faire verser par le prêteur. 4- Suivi du contrat de garantie Le prêteur fournit des informations sur le prêt garanti, généralement sur une base mensuelle. Parfois, le prêteur et le fonds de garantie conviennent que les informations sont fournies seulement en cas d’arriérés de paiement. Si le prêteur ne respecte pas les clauses d’information du fonds de garantie ; celui-ci est en droit d’annuler le contrat de garantie. Le suivi, à travers des visites et des discussions sur le rééchelonnement du prêt : chaque action de suivi doit être documenté et le dossier classé. Les conditions dans lesquelles le prêteur réclame paiement au mécanisme de garantie sont spécifiées dans l’attestation de garantie ou dans le contrat entre le prêteur et le mécanisme de garantie. Avant que le prêteur n’invite le mécanisme de garantie à payer, il doit demander l’envoi à l’emprunteur d’une mise en demeure par exploit d’huissier indiquant ainsi que les procédures légales ont été initiées. Le mécanisme de garantie qui reçoit une réclamation doit d’abord vérifier sa validité en passant en revue les critères pré-établis. Il doit ensuite évaluer le montant dû en révisant les modes de calcul des différents montants présentés par composante du prêt. Si une réclamation n’est pas valide, le mécanisme de garantie doit en informer immédiatement le prêteur en prononçant le rejet. Procédures de l’action légale Prêteur Fonds de garantie Calculer Montant dû Obtenir guise en demeure Evaluer Réclamation Envoi Réclamation Informe Non Réclamation Valide Prêteur du rejet Reçoit Paiement Paiement Informer Tribunal Les deux parties poursuivent les garanties Distribution du produit re Passer solde par pertes et profits Fin Un paiement immédiat des réclamations validées renforce les relations entre le prêteur et le mécanisme de garantie. Aussi, deux précautions : - il est préférable de fixer par avance le délai sous lequel le fonds de garantie est tenu de régler une réclamation validée ; au cas où le fonds de garantie a des dépôts dans les livres du prêteur, il est judicieux de prévoir dans un contrat, une clause qui requiert l’autorisation préalable du fonds de garantie avant que le prêteur ne tire sur les dépôts du fonds pour règlement des réclamations validés. 6- Recouvrement des pertes Le fonds de garantie doit maîtriser l’information sur la réglementation et les procédures juridiques relatives au recouvrement des pertes. Les procédures juridiques de saisie des garanties réelles sont généralement complexes et coûteuses. En outre, généralement les fonds de garantie n’ont pas le personnel requis. Entre le prêteur et le fonds de garantie, celui qui a le plus à perdre sera certainement plus enclin à déployer des efforts pour la saisie des garanties réelles. Sur la base de ces éléments, le fonds de garantie doit définir une stratégie claire en ce domaine. Par exemple, certains fonds de garantie signent un accord avec les banques partenaires qui leur permette de transférer leurs réclamations à l’emprunteur après versement de la garantie. Cela leur permet également d’inscrire à leur bilan la valeur des biens saisis, les corrections nécessaires pouvant intervenir après liquidation des actifs saisis. 7- Relations avec les partenaires et marketing Un fonds de garantie doit entretenir des relations de qualité avec ses principales parties prenantes. 1) Avec les banques partenaires. Il peut être utile pour le fonds de garantie de faire la cartographie des institutions qui accordent des prêts à sa clientèle ciblée et le positionnement de chacun dans ce segment du marché Le fonds de garantie devrait aussi définir des critères d’éligibilité des partenaires potentiels : - l’image du prêteur ; le positionnement sur le marché ; les relations avec les PME ; la structure du portefeuille de prêt ; la qualité de la politique de prêt ; la capacité du personnel ; le sens de l’innovation ; la surface financière. Le fonds de garantie doit préparer un dossier d’information sur lui-même à l’attention des banques partenaires : - une description du fonds de garantie et ses missions ; une description des propriétaires du fonds de garantie ; les états financiers ; les critères d’éligibilité au partenariat avec le fonds de garantie. une description de ses procédures de garantie, de reddition de compte, de traitement des réclamations, de règlement, de recouvrement et de répartition du produit de la réalisation des garanties réelles. Souligner à l’attention des banques partenaires leur avantage : - dans un nombre croissant de petites entreprises qui deviennent des PME et des GE saines ; dans l’expansion au moindre risque de leur clientèle, que permet l’intervention d’un fonds de garantie ; la demande solvable qui sera adressée à leurs autres services financiers par les entreprises qui bénéficient de prêts garantis ; la baisse de leurs prévisions pour risques quand les prêts garantis sont considérés comme bénéficiant de garantie acceptable par l’organe de supervision nationale. Mettre l’accent sur le fait que seuls les entrepreneurs fiables avec des plans d’affaires solides seront considérés pour des prêts garantis. 2) Formation des chefs d’agence et du personnel d’exploitation des prêteurs. Il est rare que les prêteurs assurent la formation de leurs chefs d’agence et personnels d’exploitation sur les enjeux liés à l’activité des fonds de garantie. Ceux-ci peuvent le faire sur : - les principes généraux du financement des mPE ; - les avantages que présente l’intervention du fonds de garantie pour le chef d’agence ; - une description des modalités d’utilisation de la garantie et de leur conformité avec les procédures générales de la banque ; - une description des procédures par lesquelles les pertes par client et par portefeuille seront maintenues sous les plafonds autorisés par la banque à ses personnels - une description précise des critères et procédures qui permettent au fonds de garantie de tenir compte des assurances que prend la banque en privilégiant les entrepreneurs qui gagnent assez pour rembourser, et en évaluant correctement le déficit de garantie à combler. Par ailleurs, le fonds de garantie doit avoir les capacités d’assurer un suivi correct des performances des banques partenaires et leurs portefeuilles. Dans le contrat avec les prêteurs, le fonds de garantie doit prévenir ces derniers qu’il cessera de garantir les nouveaux prêts qu’ils octroient dès que leur « portefeuille à risque » sort des limites convenues d’accord parties. Le plus tôt le fonds de garantie réagit à une dégradation du portefeuille d’un prêteur partenaire, le mieux ce sera. Un fonds de garantie au démarrage ferait mieux de ne pas avoir beaucoup de prêteurs partenaires ; mais au fur et à mesure de l’accroissement de ses activités, il aura intérêt de diversifier ses risques et ses prêteurs partenaires. 3) Relations avec les sources de financement du fonds de garantie Généralement, le premier financement d’un fonds de garantie est mis à disposition par les pouvoirs publics, les donateurs, les agences et ONG de financement du développement. Il est judicieux de clarifier les conditions que les organisations de financement attachent à leur participation à l’alimentation du fonds de garantie en ressources : - objectif de retour sur investissement ; capacité et disposition à fournir des fonds additionnels ; effet des conditionnalités dur l’utilisation des aux ressources mises à disposition ; condition et processus de mise à disposition des fonds promis ; modalités d’utilisation des ressources mises à disposition. Ainsi le contrat avec toute organisation qui finance le fonds de garantie devrait préciser : - l’objet du financement ; la propriété des fonds ; les possibilités de financement additionnel ; le rôle de l’institution de financement dans la gouvernance du fonds de garantie ; les services de soutient que pourrait rendre au fonds de garantie l’institution du financement ; les exigences et modalités de reddition de compte. C’est seulement après un certain nombre d’années d’existence qu’un fonds de garantie peut faire preuve de performance et attirer d’autres institutions de financement. A cet horizon, il importe que les instances de gestion du fonds puissent opérer, déliées de la pesanteur des conditions posées par les premières institutions de financement. Toutefois, dans ses premières années, un fonds de garantie doit élaborer et vulgariser une stratégie autour de l’image à long terme qu’il souhaite atteindre. 4) Promouvoir l’image du fonds de garantie auprès des mPE La façon dont les petits entrepreneurs reçoivent et perçoivent les messages du fonds de garantie forme leurs anticipation vis-à-vis de ce dernier. Ces messages peuvent être émis à travers : - des brochures et des dépliants ; des avis et des communiqués ; des présentations à des foires et événements ; des explications et des messages par voie orale ; des documents officiels ; le « bouche à oreille ». Le personnel technique du fonds de garantie est appelé à jouer un rôle clé dans la transmission de ces messages. Les relations avec les associations professionnelles et la participation à des foires offrent également des canaux de communications à saisir. Quant aux petits entrepreneurs, ils ont besoin d’informations précises sur les conditions et exigences du fonds de garantie. Il est moins coûteux d’utiliser le cadre d’ateliers ou de séminaires pour présenter, dans un langage facile à comprendre, les avantages d’une garantie, le fonds de garantie lui-même, les critères d’éligibilité, ainsi que les procédures et les politiques de crédit des prêteurs. Mais surtout : - il faut développer l’image d’un fonds de garantie qui tient ses promesses ; il faut éviter d’entretenir l’image du fonds de garantie assureur de risque, ou organisation sociale ou de développement. 8- Organisation, management et ressources humaines d’un fonds de garantie Mission, vision et objectifs Un fonds de garantie est créé pour apporter des changements dans la société. Cet objectif doit être transcrit dans une déclaration de mission claire. Sur la base de sa mission, le fonds de garantie peut décliner ses principes et priorités. Ainsi que sa stratégie alors inspirée par la vision arrêtée en relation avec ses instances dirigeantes et ses personnels. Ensuite, les objectifs opérationnels qui en seront tirés permettront au fonds de garantie d’être spécifique sur des questions comme : - le nombre de petits entrepreneurs à attendre ; le volume anticipé de garanties ; la qualité requise du portefeuille ; le nombre de banques partenaires ; la taille du fonds de garantie ; le revenu à tirer des commissions et des placements. Pour que les objectifs opérationnels puissent servir de guide pour le personnel du fonds de garantie, ils doivent être spécifiés de façon à permettre le management, le conseil d’administration, le personnel et les parties prenantes d’apprécier s’ils sont atteints. Tout le personnel doit savoir l’objet de leur travail et la raison d’être du fonds de garantie audelà du simple fait d’apporter des ressources financières. Ses performances et attitudes doivent refléter la mission et la vision du fonds de garantie. Cela facilite la prise de décision en interne et permet de diffuser à travers l’image et le projet professionnels du fonds de garantie les possibilités comme les limites qu’il a décidé de se donner. Séminaires, ateliers et réunions de travail internes doivent permettre de développer la culture maison du fonds de garantie. 2°) Gouvernance du fonds de garantie Pour la gouvernance du fonds, il est recommandé la mise en place d’un conseil consultatif qui est représentatif de l’ensemble des parties prenantes et qui joue le rôle d’assemblée générale d’une société de commerce. Ensuite, il reviendra à ce conseil consultatif de nommer un conseil de surveillance pour jouer le rôle de conseil d’administration d’une société de commerce. Les profils de compétences ci-dessous devaient alors être représentées dans le conseil de surveillance : - l’expertise dans le prêt aux PME ; une expérience dans la définition de stratégie de développement des PME ; une expertise en droit et comptabilité ; une expertise dans les relations avec les institutions de financement de fonds de garantie. Ce faisant, l’on doit veiller à ce qu’aucun groupe de parties prenantes y compris celui des donateurs, ne domine les intérêts des autres groupes. Les procédures de décision doivent être clairement spécifiées sous forme de manuel. Un conseil de surveillance de taille maniable comprend 5 à 7 membres et se réunit une fois par trimestre. Il comprendra des représentants des : - investisseurs - partenaires techniques et financiers ; - ministères compétents ; - institutions financières et associations - entreprises et associations. Il est recommandé que toutes les parties prenantes s’approprient le mécanisme de garantie. Une mission, une vision, des objectifs opérationnels et des rapports clairs permettent d’éviter des situations de blocage dans les délibérations du conseil de surveillance. Le rôle du conseil de surveillance est de se concentrer sur les enjeux de politique, de stratégie et de développement global du mécanisme de garantie dans le paysage financier. Il doit définir les normes en matière de niveau de risques, la situation financière désirée pour le fonds de garantie ainsi que les objectifs de rentabilité et de distribution de bénéfices. Le conseil de surveillance recrute et démet le directeur du fonds de garantie ; mais ne doit pas gérer le fonds à la place du directeur. 3°) –Postes et fonctions du personnel professionnel Le personnel professionnel d’un fonds de garantie reçoit et examine les demandes de garantie et guide les petits entrepreneurs. Ses effectifs, la qualité et l’efficacité de ses membres constituent les capacités du fonds de garantie. Par rapport à l’objectif général de maîtrise des coûts, le management doit faire la part entre les fonctions qui pourront être confiées à une même personne et celles qui ne peuvent pas l’être ; entre les fonctions qui doivent être confiées à un personnel à pleins temps et celles qui ne l’exigent pas. Les fonctions d’exploitation de base d’un fonds de garantie sont : - évaluation des demandes ; suivi du portefeuille ; traitement des réclamations. Les principales fonctions de soutien sont ; - programmation et budgétisation ; administration ; comptabilité. Les fonctions additionnelles qu’un fonds de garantie peut prendre en charge ou sous-traiter sont : - marketing ; - mobilisation de ressources ; - recherche ; - audit (externe) ; - recouvrement d’actifs. Il doit y avoir également une distinction nette entre les tâches et les responsabilités des prêteurs et celles du fonds de garantie. Les fonds de garantie recrutent leurs personnels professionnels clé des banques et des organisations de développement des entreprises. Le complément est recruté sur le marché de l’emploi suivant un processus sélectif, mais peut aussi requérir conseil, avis formation professionnelle, et coaching en interne, à des intervalles réguliers, pour créer une culturemaison et des attitudes spécifiques au fonds de garantie. 10 – Tarification et viabilité financière 1.) Couvertures des coûts Le fonds de garantie doit faire face à trois sortes de coûts : - coûts des ressources ; - pertes sur opérations de garantie, - charges d’exploitation. Le fonds de garantie a trois sortes de ressources : - les commissions sur garanties ; - les commissions pour couvertures de frais administratifs ; - le revenu des placements. Le coûts des ressources d’un fonds de garantie est déterminé par - le taux d’inflation ; - le taux d’intérêt sur les prêts obtenus ; - le coût d’acquisition des autres formes de ressources. Les pertes nettes sur les opérations de garantie sont la différence entre les versements aux prêteurs pour clients défaillants et le produit des réalisations de garantie. Les pertes nettes par an d’un fonds de garantie efficient sont de l’ordre de 2 % de l’encours du montant de prêts garantis. Avec un taux inférieur, le fonds de garantie peut s’avérer trop conservateur, avec un taux supérieur des mesures correctives sont nécessaires. Les charges d’exploitation sont les frais de personnel, de loyer, de dépréciation des équipements, d’eau, d’électricité de transport, de maintenance du matériel et du mobilier, etc. Les commissions sur opérations de garantie peuvent être fixées de deux façons : - - sur la base du taux du marché à appliquer au montant du prêt garantie. Puisque le client paie la commission en sus du taux d’intérêt, la commission sur opérations ne doit pas être supérieure à 2% ; sur la base des coûts : soit C la somme des coûts et R la somme des revenus perçus, le fonds de garantie fait des bénéfices si R-C est positif. La commission prélevée par le fonds de garantie peut être liée à la distribution des risques entre le prêteur et le fonds de garantie. Plus le taux de couverture est élevé, plus la probabilité de perte est élevée (à risques d’aléas de moralité plus élevés ; prêteurs moins incités à être vigilants). De même, les prêts à long terme sont plus risqués et peuvent commander une prime de terme à partager entre le prêteur et le fonds de garantie. Au total, la commission sur opérations de garantie peut varier en fonction du niveau de risque et du terme. Pour chaque plage de risque, l’on peut définir une commission de base applicable au moment du prêt garanti (dans une fourchette allant d’un taux inférieur à 1% à un taux égal à 3%) à laquelle on ajoute une prime ou plusieurs primes par intervalle de terme en distinguant plusieurs niveaux de moyen et long termes. La table de structure des commissions sur opérations de garanties ainsi calculées doit être approuvée par le conseil de surveillance. La commission administrative est prélevée pour couvrir le coût d’évaluation des nouvelles demandes de garantie, généralement par application d’un taux de 1% du montant de la garantie demandée. Prélever une commission avant de se prononce sur l’octroi ou non de la garantie dissuade les emprunteurs qui pensent qu’ils peuvent obtenir un prêt plus facilement quand ils présentent une garantie ex-ante Les revenus sur placement comptent parmi les sources les plus importantes de revenus courants des fonds de garantie. La politique de placement du fonds de garantie doit tenir compte des exigences suivantes : - le revenu des placements doit être aussi stables et prévisibles que possible ; - le fonds de garantie doit pouvoir faire face à tout moment aux réclamations des prêteurs. Ainsi, la politique de placement pourrait être la suivante : - 10% à 20% du fonds placé dans des bons du trésor à court terme ; une part en devises étrangères pour atténuer les effets d’une dévaluation ; des dépôts auprès des institutions financières de bonne réputation ; aucune somme dans des projets qui ne rapportent pas de flux de revenus. Le conseil de surveillance décide de l’affectation du bénéfice net. 2- Problématique de la viabilité d’un fonds de garantie Si le fonds de garantie est créé avec des objectifs de promotion du développement, un taux de perte (raisonnable) peut être considéré comme justifié. Dans le cas contraire, une fois que le fonds de garantie est établi, il y a lieu de le rendre viable à travers les commissions prélevées et le revenu des placements. Mais l’objectif de viabilité ne doit pas supplanter l’objectif primaire de jeter un pont entre les prêteurs dans les entreprises ciblées. La viabilité du client doit l’emporter sur celle du fonds de garantie. Dans la réalité, beaucoup de fonds de garantie rencontrent des difficultés pour être viables parce que : - les commissions prélevées sont faibles ; la facilité de garantie est sous utilisée ; les ressources sont insuffisantes pour réaliser beaucoup d’opérations de garantie ; l’effet de levier est faible ; le personnel est pléthorique ou inadapté ; il y a duplication de tâches entre le fonds de garantie et les partenaires ; il y a aléa de moralité chez les clients ; il y a sélection adverse ou mauvaise des clients par les prêteurs ; il y a des procédures de recouvrement inefficientes de la part des prêteurs les prêteurs ne font pas assez d’efforts pour prendre propriété des biens donnés en garantie ; - les systèmes d’évaluation et de suivi des risques sont défaillants - il y a surestimation de la valeur des biens donnés en garantie ; - l’environnement juridique, politique ou social est hostile. La viabilité d’un fonds de garantie peut être renforcée par accroissement des revenus ou baisse des coûts. Accroissement des coûts - relever l’effet de levier ; réduire le délai de traitement des demandes ; relever le taux des commissions sur opérations de garantie ; relever le taux des commissions pour charges administratives ; améliorer la gestion du fonds ; relever la capitalisation du fonds. Baisse des coûts - éviter les duplications de tâches ; renforcer le poids de garanties de portefeuille ; réduire le taux de couverture ; améliorer les procédures d’évaluation des risques ; systématiser l’inscription de garantie en faveur du fonds ; améliorer les procédures de recouvrement ; diversifier les prêteurs en privilégiant ceux parmi eux qui appliquent des procédures prudentes d’évaluation des risques. 11- Comptabilité et rapports financiers Le système de comptabilité du fonds de garantie doit fournir des informations sur : - la taille et la qualité du portefeuille garanti ; le degré de liquidité du fonds de garantie, c’est-à- dire sa capacité à couvrir ses engagements financiers à court et moyen termes ; la rentabilité du fonds de garantie, sa capacité à couvrir ses coûts par ses revenus ; la structure financière du fonds et sa capacité à croître. Ces informations sont fournies par trois niveaux de rapports financiers : - - les rapports sur la gestion interne : qui présentent en détail les activités réalisées, en termes financiers, ces rapports sont établis par semaine et par mois ; les rapports au conseil de surveillance qui présentent de façon plus concise des informations de gestion et les progrès sur les indicateurs clé ; ils sont produits par trimestre ou en préparation de chaque réunion de conseil de surveillance ; les rapports annuels, à l’attention du conseil consultatif, du conseil de surveillance, des parties prenantes, des banques, des emprunteurs, et des associations professionnelles ; ils comprennent l’audit externe annuel. 2) les rapports financiers utilisés par le management du fonds de garantie Ils sont au nombre de quatre : - les prévisions de liquidité ; le rapport sur le portefeuille de prêts garantis ; l’état de pertes et profits ; le bilan Les prévisions de liquidité permettent de s’assurer si les rentrées de ressources permettent de couvrir les sorties et éviter une situation de banqueroute. Le rapport sur le portefeuille de prêts garantis informe sur les réclamations potentielles, le produit des ventes d’actifs repris des emprunteurs, les performances du fonds de garantie et des prêteurs partenaires, sur les prévisions de pertes. Il fournit des informations sur : 1- la liste des emprunteurs auxquels le prêteur a accordé un prêt garanti ; 2- le solde du principal dû pour paiement à la date du rapport suivant l’échéancier de paiement initial ; 3- les amortissements du principal effectués par les emprunteurs (d’après les comptes des emprunteurs) ; 4- le solde du principal dû et non encore amorti ; (2-3) 5- les intérêts contractuels dus sur le principal non amorti (suivant l’échéancier de remboursement) ; 6- les intérêts de retard facturés par le prêteur en cas de non-paiement ; 7- les frais juridiques chargés par le prêteur pour le recouvrement du montant dû par l’emprunteur ; 8- le montant total dû par l’emprunteur (4+5+6+7) ; 9- le montant de l’encours restant du principal ; 10- le montant total dû si le principal restant était réclamé par le prêteur ; 11- le nombre de jours depuis qu’une traite du prêt n’a été honorée pour la première fois ; 12- les explications des actions extrajudiciaires prises par le prêteur et les explications des raisons de l’absence de paiement ; le type de valeur des biens donnés en garantie par l’emprunteur au prêteur. Le rapport sur le produit des réalisations des garanties après paiement des réclamations reçues, donne : 1. le nom de chaque emprunteur individuel pour lequel le fonds de garantie a fait des paiements au bénéfice du prêteur ; 2. les emprunteurs listés par prêteurs. 3. le montant payé par le fonds de garantie au prêteur en conformité avec le contrat ou l’attestation de garantie ; 4. le produit des recouvrements effectués par le fonds de garantie auprès des emprunteurs ; 5. le montant des échéances attendues sur les prêts sur lesquels le fonds de garantie s’est substitué au prêteur initial vis-à-vis de l’emprunteur, éventuellement avec restructuration du prêt ; 6. les paiements effectués par les emprunteurs ; 7. les échéances attendues et non versées ; 8. le montant de l’encours du principal ; 9. le nombre de jours depuis que le paiement a été effectué par le fonds de garantie (en prévision de l’opération de réévaluation du bien donné en garantie par l’emprunteur) ; 10. l’estimation de la valeur du bien donné en garantie par l’emprunteur en tenant compte de 9 dans le calcul des pertes potentielles ; 11. les commentaires sur l’évaluation de la perte finale que le fonds de garantie pourrait enregistrer et sur le statut des actions judiciaires entreprises par le prêteur et le fonds de garantie. L’Etat financier des pertes et profits indique les revenus et les coûts du fonds de garantie. Les revenus : - les revenus des commissions sur opérations de garantie ; - les revenus des commissions pour charges administratives - les revenus des placements - le produit de la vente des actifs repris ; - les subventions Les coûts : - les charges d’exploitation - les réclamations payées Le bilan donne l’actif, le passif et le capital du fonds de garantie. - Actif : caisse banque recevables : commissions non versées autres recevables (revenus générés) placements actifs immobilisés autres actifs - Passif créances : en cours des réclamations des prêteurs autres créances (fournisseurs, taxes, dépenses inconnues) prêts accordés au fonds de garantie fonds administrés par le fonds de garantie - Capital : fonds pour garantie réserve légale autres réserves bénéfices non distribués 3) Interprétation du bilan Pour interpréter le bilan d’un fonds de garantie, tenir compte : - de la politique de collecte des commissions sur opérations de garantie et pour charges administratives ; de la propriété des fonds disponibles pour soutenir le portefeuille de garantie du ratio entre les fonds déposés et les liquidités disponibles. Les garanties données n’apparaissent pas au bilan du fonds de garantie mais plutôt dans le rapport sur le portefeuille garanti qui peut donc être considéré comme une annexe du bilan Les commissions sur opérations de garantie apparaissent au bilan comme comptes à recevoir. Pour un fonds de garantie, il n’est pas requis de faire une provision pour pertes potentielles. C’est seulement pour les mécanismes de garantie non-financés qu’il est recommandable de faire des provisions pour réclamations potentielles par an. Cependant, l’évaluation de la qualité du portefeuille est toujours nécessaire pour suivre les performances du fonds et déterminer l’effet de levier désiré. Les fonds reçus des donateurs pour l’octroi de garanties sont souvent comptabilisés sous « Capital » comme « fonds pour octroi de garanties ». Ces fonds sont une partie des fonds propres du fonds Mais souvent les donateurs ne transfèrent pas ces fonds et se suffisent d’indiquer que ces ressources pourraient devenir propriété du mécanisme de garantie. Dans ce cas, les fonds des donateurs apparaissent au passif comme « fonds administrés ». En relation avec les risques de change, l’on doit vérifier si les donateurs ne requièrent pas que ces fonds administrés gardent leur valeur originelle. Par ailleurs, l’on doit également prêter attention aux clauses qui stimulent que les garanties doivent être indexées à l’inflation. Si les subventions sont reçues en avance, elles sont enregistrées au bilan comme passif à court terme. En fin d’exercice, le montant correspondant aux coûts que la subvention devait permettre de couvrir est débité et apparaît dans l’état financier des pertes et profits de la période. La réserve légale est un montant des bénéfices fixé par la réglementation en vigueur. Les autres réserves sont établies en conformité avec les régulations prudentielles du fonds de garantie. 4) Système d’information et de gestion Le système d’information de gestion (SIG) fournit l’information sur la base des besoins du fonds de garantie. Le SIG doit fournir les informations suivantes : - nombre et valeur des garanties accordés ; valeur et nombre des réclamations ; état de recouvrement des garanties ; statut des procédures légales ; niveau de liquidité du fonds de garantie ; états financiers. 12 -Suivi des performances d’un fonds de garanties Les fonds de garantie poursuivent souvent des objectifs financiers et des objectifs sociaux. Les indicateurs financiers permettent de suivre l’évolution de l’efficacité et la qualité du portefeuille. Les indicateurs sociaux économiques indiquent par exemple le nombre de clients qui ont eu accès au crédit du fait du mécanisme de garantie. Les indicateurs financiers de base sont : - coût de transaction par forme de garantie accordé, pour mesurer l’efficacité opérationnelle ; taux de paiement de réclamations - le total des paiements pour réclamations au cours de l’année divisé par l’encours moyen des garanties au cours de la même année. Le - - - - - - taux est calculé par prêteur ; il devrait être inférieur à 3 % et ne devrait jamais dépasser 7% pour un fonds de garantie pleinement établi ; taux de perte nette – le total des paiements de réclamations moins le produit des recouvrements d’une année, le tout divisé par l’encours moyen de garantie de la même année. Ce taux doit être calculé pour chaque prêteur ; les bons taux sont inférieurs à 2%. taux de recouvrement - le produit des recouvrements divisé par le montant des paiements de réclamations. Calculé par prêteur, il mesure la capacité du prêteur et du fonds à recouvrer les pertes auprès des emprunteurs après paiement des réclamations. Un bon taux devrait être supérieur à 20% ; le taux de garantie du portefeuille à risque, mesure la qualité du portefeuille - le montant total du portefeuille garanti en souffrance, divisé par l’encours total du portefeuille garanti ; le nombre moyen de jours nécessaires pour octroyer une garantie, mesure de l’efficacité opérationnelle - :le nombre de jours qui passent entre la première fois que l’emprunteur se présente au fonds et le moment où la garantie est accordée ; le nombre moyen de jours pour payer une réclamation, mesure d’efficacité opérationnelle - le nombre de jours qui passent depuis le moment ou le prêteur envoie une réclamation jusqu’au moment où la réclamation est réglée ; l’effet de levier, mesure d’efficience - le montant de prêts garantis divisé par le capital du fonds de garantie ; le nombre et la valeur des garanties accordées, mesures d’efficacité : ces nombres sont à comparer aux cibles pré-établis. 2) Le portefeuille en jeu Le calcul du portefeuille en jeu mesure la perte maximale possible qu’un fonds de garantie peut souffrir à un instant particulier du temps. Il est calculé comme le ratio du portefeuille total garanti en souffrance divisé par l’encours total du portefeuille garanti. Une autre façon de calculer le portefeuille en jeu est basée sur le nombre de jours écoulés depuis la première échéance non honorée. En effet, la probabilité de réclamation augmente avec le nombre de jours écoulés depuis la première échéance non honorée. Le portefeuille en jeu peut aussi être calculé comme : + + + + + 2% de l’encours des montants de prêts garantis non en défaut 10% sur les arriérés de 1 à 30 jours 30% sur les arriérés de 31 à 60 jours 70% sur les arriérés de 61 à 90 jours 100% sur les arriérés de 91 à 120 jours. Le portefeuille en jeu est alors le total ci-dessus divisé par l’encours de garantie 3) Indicateurs de performance socio-économique Les indicateurs de performance socio-économique souvent utilisés sont le nombre d’entreprises qui recourent au fonds de garantie et l’accroissement annuel de ce nombre. Ces deux indicateurs devraient également être rapportés à la croissance globale de la population ciblée. Si le fonds de garantie est créé à des fins de promotion du développement, il y a lieu également de tenir compte des objectifs initialement visés. Un autre indicateur socio-économique important est la croissance (du volume des ventes ou de l’emploi) des entreprises qui bénéficient du concours du fonds de garantie, comparée à celle d’un groupe témoin d’entreprises qui n’ont pas reçu de concours du fonds de garantie. Collecter cette information de façon continue peut être coûteux mais peut être fait de façon périodique. Un indicateur simple de succès serait le nombre de banques qui participent au programme de garantie et prêtent activement aux PME. Un autre indicateur de succès serait la part de marché des banques participantes. 4)- Additionnalité et émancipation Deux indicateurs spécifiques sont utilisés pour évaluer l’effet positif du mécanisme de garantie sur les prêts accordés par les banques au groupe ciblé : - l’additionnalité - le nombre de clients qui ont reçu un prêt des banques participantes du fait des garanties accordées ; l’émancipation - le nombre de clients qui ont reçu un prêt avec une garantie et qui, plus tard, sont devenus des « clients » normaux des banques. L’additionnalité renvoie à la difficulté de déterminer si un prêteur a accordé un prêt à cause de la garantie ou si le prêteur aurait accordé le prêt sans la garantie. 13. Effet de levier d’un fonds de garantie Les fonds de garantie ne créent pas de monnaie. Mais ils peuvent persuader les banques à prêter davantage de ressources aux mPE. Les fonds de garantie peuvent jouer comme un levier sur les fonds que les banques mettent normalement à la disposition des entreprises. En l’espèce, l’effet de levier est mesuré par le rapport. Montant des prêts octroyés/Capital du fonds de garantie L’expérience montre qu’en moyenne le taux de perte sur les prêts garantis aux PME ne dépasse pas 20%. Le montant total que l’on peut prêter avec un capital X0 est donc égal à 1 X0 = 5 X0 0,2 Cela donne un effet de levier de 5. Avec un taux de perte de 20% 100F de prêt Produisent un remboursement et de nouveaux prêts pour 80F 64F 51,2 40,96 32,768 21,2144 80F 64F 51,2 40,96 32,768 26,2144 20, 97152 X0 0,8*X0 Le nombre de prêts S que le fonds de garantie peut ainsi garantir avec un montant de 100F est donné par la formule : S = 100F/(1-0,8) = 500F L’effet de levier est égal au rapport entre ce total S et le capital initial utilisé pour générer ce montant de garantis soit 500F/100F soit 5 pour 1 Cet effet de levier peut être augmenté si les banques consentent à couvrir elles-mêmes une partie des risques. Si par exemple, les banques couvrent 25% des risques, pour un prêt de 100, l’on a besoin de garantir 75. Ainsi, avec le taux de perte de 20%, avec un capital initiale de X0 pour le fonds de garantie on peut prêter jusqu’à 5 X0. Et avec une couverture des risques par les banques de 25%, le montant de 5 X0 associés au fonds de garantie et à l’effet de levier correspondant à 75% des prêts totaux possibles qui s’élèvent donc au montant X1 tel que : 0,75*X1 = 5*X0 ou X1= 5*X0/0,75= 20*X0/3 ou X1 = 6,6667*X0 L’effet économique d’un fonds de garantie s’avère encore plus élevé si l’on tient compte du fait qu’une partie des ressources nécessaires pour réaliser un investissement prend la forme de fonds propres de 35% pendant que la banque couvre les risques à hauteur de 25%. Dans ce cas, le montant X2 des prêts rendues possibles par la mise en place d’un fonds de garantie de capital X0 avec un taux de perte de 25% des risques, est tel que 65% X2 = 20* X0/3 Ou X2 = (20*X0/3)/0,65 ou X2 = 2000*X0/195 ou X2 = 10, 2564*X0 Dans la pratique : un fonds de garantie dont l’effet de levier est de 1 pour 1 ne remplit pas sa mission ; un effet de levier compris entre 2 pour 1 et 3 pour 1 laisse entendre que les banques anticipent un taux de défaut élevé et craignent que le fonds de garantie ne puisse pas honorer ses engagements ; les fonds de garantie qui fonctionnent bien obtient un effet de levier entre 5 pour 1 et 10 pour 1 après trois années d’activités, l’effet de levier doit être entre 2 pour 1 et 3 pour 1 ; au bout de cinq années, l’effet de levier doit atteindre 5 pour 1. 14. Facteurs déterminant la taille d’un fonds de garantie. les besoins réels et anticipés de garantie ; le type de fonds de garantie choisi ; le financement disponible ; l’effet de levier. Les besoins de garantie exprimés par les mPE ressortent de quatre questions : y a-t-il sur le terrain de bons entrepreneurs avec de bons projets d’investissement mais ne pouvant obtenir de prêts auprès des banques, faute de garantie ? ces entrepreneurs sont-ils disposés à payer des honoraires contre des garanties ? y a-t-il assez de clients potentiels pour justifier la création d’un fonds de garantie ? Du côté des banques, trois questions sont posées : les banques ont-elles un personnel bien formés et des procédures opérationnelles pour traiter les dossiers de demande de garantie des mPE ? Ces banques ne prêtent-elles pas aux mPE parce qu’elles manquent de garantie ? Ces banques sont-elles prêtes à travailler avec un fonds de garantie et à accepter des coûts additionnels pour des procédures supplémentaires ? Ces questions sont à examiner soigneusement parce qu’au Sénégal le personnel d’exploitation des banques : - ne considèrent pas les ressources mises à disposition par le fonds de garantie comme des garanties ; n’aiment pas les aspects liés au partage des risques ; considèrent les procédures additionnelles comme une perte de temps et d’argent ; n’ont pas confiance dans la capacité des fonds de garantie à respecter leurs engagements. 15.Nature et taille du fonds de garantie 1°) Un fonds de garantie peut disposer ou ne pas disposer de capital affecté libéré. Quand le capital affecté au fonds est libéré, celui-ci le place dans un compte bancaire ou l’investit dans quelques actifs. . Toutefois, le capital affecté peut ne pas être libéré, le gouvernement se contentant de prévoir dans la loi de Finances des ressources pour faire face aux montants dus. 2°) Un fonds de garantie peut offrir des garanties individuelles après analyse de chaque requérant. En lieu et place d’un tel schéma un fonds de garantie peut s’engager à accorder sa confiance aux entrepreneurs qui respectent un certain nombre de critères d’éligibilité définis a priorité 3°) Un fonds de garantie peut appuyer directement des entreprises ou appuyer une institution (ONG ou IMF) qui transfère le bénéfice à ses membres. 4°) Dans un schéma ex-ante, le fonds de garantie d’abord examine le projet du requérant et lui délivre une lettre d’intention de garantie que celui-ci fait valoir dans son dossier de demande de crédit auprès de la banque. Dans un schéma ex-post, le banquier d’abord, examine la demande de crédit du requérant et, en cas de besoin de garantie, suggère à ce dernier d’adresser une demande au fonds de garantie, sans que cette suggestion n’oblige le gestionnaire du fonds de garantie. 5°) Un fonds de garantie peut aussi prendre la forme d’une association de garantie mutuelle. Les membres de l’association participent alors à la constitution du capital du fonds avec un complément éventuellement apporté par l’Etat ou ses démembrements. La taille d’un fonds de garantie est surtout déterminé par le montant maximum que ce fonds est prêt à engager pour chaque individu garanti par rapport aux ressources disponibles. Plus ce montant maximum est élevé, plus le fonds de garantie sera vulnérable. Un montant maximum recommandé par client est de ne pas dépasser 5% de la valeur du fonds de garantie. Dans les schémas de garantie de portefeuilles, la taille du fonds par banque participante doit être au démarrage d’au moins 40 fois la moyenne des besoins des clients qui s’adresseront à cette banque. Dans un schéma de garantie individuelle, la taille du fonds au démarrage doit être entre 30 fois et 50 fois la moyenne des garanties à accorder par client. Dans un schéma orienté institution, la taille par institution peut au démarrage se limiter à 5 fois la moyenne des garanties qui seront accordées par client à travers l’institution. Les schémas à capital affecté non libéré n’ont pas besoin de capital libéré au démarrage. Les fonds de garantie mutuelle ne fonctionnent avec efficacité qu’avec un nombre de 200 membres au moins en plus des contributions publiques. Les ressources d’un fonds de garantie peuvent être apportées par la banque centrale. Le plus souvent elles sont alors considérées d’origine publique, ce qui suscite des situations d’aléa moral quant à leur remboursement. Les ressources peuvent être apportées par les banques participantes. Dans ce cas l’accent est souvent mis sur la viabilité financière plutôt que sur des objectifs politiques ou socioéconomiques. Dans un tel schéma, l’on peut négocier de meilleurs effets de levier avec chaque banque participante et faire jouer la concurrence avec plus de flexibilité sur les termes et conditions de fonds. Les ressources de fonds peuvent être apportées par des banques et des institutions non bancaires, y compris les agences de promotion des PME, les ministères, les chambres de commerce, et les associations de PME dans le sens de considérer la viabilité financière et d’autres objectifs pour évaluer les performances du fonds. Enfin, les ressources du fonds peuvent être apportées par des organisations publiques et privées, contre-garantissant des fonds de garantie locaux ou co-garantissant les banques locales en collaborant avec les fonds de garantie locaux. C’est un schéma complexe qui permet une division des risques mais accroît les coûts de transaction. Les possibilités dont dispose un fonds de garantie pour s’endetter auprès des parties tierces est limitée par : - ses capacités à bénéficier de contre-garantie de la part d’agence de développement, de banques centrales ou de l’Etat ; le taux d’intérêt que le fonds peut supporter ; le profil des risques garantis par le fonds. 16. Le partage du risque Dans une opération de prêt, il est préférable que chaque partie présente ait quelque chose en jeu : le prêteur, l’emprunteur et le fonds de garantie. Un fonds de garantie doit éviter d’apporter une couverture à 100 % au prêteur. Le pourcentage du risque à couvrir dépend d’un certain nombre de paramètres : - la valeur des biens apportés en gage ; le coût de liquidation de ces biens ; le mécanisme de libération de la garantie apportée par le fonds. Que peut apporter l’emprunteur en garantie ? L’emprunteur peut apporter en garantie des actifs d’entreprises, une propriété personnelle, des cautions de tiers. La valeur de ces biens doit être évaluée afin d’évaluer si elle couvre la totalité du prêt et que le cas échéant, ceux-ci pourront être liquidés. Deux questions importantes : - qui détermine la valeur des biens apportés en garantie, les garanties qui ne peuvent pas être converties en cash n’ont pas de valeur ; comment la valeur de ces biens est déterminée; les fonds de garantie définissant à cet égard des normes a priori. Les banques et financiers demandent jusqu’à 300 % de couverture du prêt. 17. Liquidation de la garantie Assez souvent, il peut être politiquement difficile de saisir les biens des PME. Il y a deux enjeux à considérer quand il s’agit de liquider une garantie : - le système juridique ; la situation socio-culturelle 18. Le partage des risques et le mécanisme de libération de la garantie Le partage des risques tenir compte du mécanisme de libération de la garantie qui correspond à la division des responsabilités dans l’évaluation du prêt, le suivi et le recouvrement. Pour les garanties individuelles, la part de risque couvert par le fonds de garantie est entre 60 et 80% de la partie non sécurisée du prêt. Pour un schéma de garantie de portefeuille, il y a deux options : - le fonds de garantie exige du prêteur d’absorber un pourcentage du portefeuille sous un maximum de 5 % de l’encours du portefeuille ; la garantie de chaque prêt est établie automatiquement à un plafond entre 50% et 60 % du montant du prêt. Exemples de normes de valorisation de biens donnés en garantie. Biens en garantie Terrains en zones résidentielles Bâtiment ex zone résidentielle Terrains en zone rurale Bâtiment en zone rurale Police d’assurance Equipements lourds d’une entreprise Equipements légers d’une entreprise Equipements de transport Autres équipements d’entreprise (ordinateurs) Stock (matières premières) Stock (produits finis) Effets commerciaux Biens personnels Cautions de tiers Valeur 100 % de la valeur du marché au moment de l’évaluation 60-90 % 0 ou 100 % 0-70 % 100 % avec document 60-80 % du prix d’achat si produits neufs 40 % - 60 % 50 % 30 – 40 % Jusqu’à 30 % de stock si bien hautement demandé Jusqu’à 60 % de la valeur comptable si en tiers détention Jusqu’à 50 % Jusqu’à 60 % Détermination ad hoc Le fonds de garantie matérielle couvre parfois jusqu’à 100 % du prêt. 19. La ligne de risque La ligne de risque donne l’ordre dans lequel le prêteur fait valoir les garanties apportées par les différentes parties du prêt. Il et recommandé de déterminer cette ligne du risque au moment du prêt. 20. La taille de la garantie Le montant de la garantie se calcule comme suit : Investissement total prévue 10,000 F Apport propre Prêt subordonné Prêt non garanties S/Total 2000 F 3000 F 1000 F 6000 F Montant à financer par tiers Garantie acceptables Gap Prêt principal Intérêts intercalaires Total à garantir Taux de couverture par fonds : 80 % Montant de la garantie 4000 F 2000 F 2000 F 2000 F 360 F 2360 F 1888 F 21. La valeur de la garantie apportée par les fonds de garantie Les banques centrales déterminent également la valeur relative des garanties apportées par les fonds de garantie. Les lettres de garantie irrévocables émises par les banques formelles de bonne réputation sont enregistrées à 100% de leur valeur faciale. La valeur peut être différente quand la lettre est émise par une institution non bancaire. En conclusion, l’on peut structurer l’évaluation des fonds de garantie existant comme suit : - analyse des critères d’éligibilité : des institutions qui peuvent être agréées et des entreprises qui peuvent bénéficier de garantie ; - partage des risques entre le prêteur et le fonds de garantie – l’expérience montre que le taux de risque supporté par l’institution prêteuse dépasse 30%, celle-ci est moins intéressée par le concours du fonds de garantie. En revanche, si le taux supporté par l’institution prêteuse est inférieur à 20%, celle-ci est incitée à se déchargée sur le fonds de garantie pour les prêts risqués. C’est pourquoi, certains gouvernements se réservent le droit de refuser de payer s’il est avéré que l’institution prêteuse n’a pas pris les précautions d’usage contre les risques de défaillances. Une autre forme de précaution est d’exclure le financement du fonds de roulement comme prêt susceptible d’être garanti ; - les commissions pour garantie – la plupart des mécanismes de garantie requièrent le paiement de commissions soit sous la forme d’un paiement unique de 2% à 4% quand le prêt est arrangé , soit une prime annuelle de 1% à 2% sur la portion garantie ; Dans peu de mécanisme, la commission est calculée sur le prêt total. Les primes annuelles dans les pays en développement sont généralement de 1%. - le traitement des réclamations - Etablir des règles claires sur quand la réclamation sera payée ; se réserver le droit de reprendre la procédure en cas de plus ample information sur les manquement de l’institution prêteuse ; traiter les réclamations avec diligence ; - le financement du mécanisme de garantie – les commissions et autres revenus doivent couvrit les frais d’administration et les frais de traitement des réclamations. Sur la base d’une hypothèse de taux de perte, simuler le fonctionnement du mécanisme de garantie pour établir un profil acceptable; les mécanismes de garantie sont souvent fiancés par l’Etat et le montant garanti doit être lié à la taille du fonds ; dans les premières années d’un mécanisme de garantie dans un pays en développement, les garanties à de petits nouveaux entrepreneurs peuvent aller jusqu’à 10 fois le montant du fonds - opération du mécanisme de garantie - périmètre et impact, et additionnaité, niveau de confiance dans le système et taux de perte - évaluation du mécanisme de garantie – taux de garantie, taux de subvention, sélectivité, délais et procédures, bilan avantages/coûts