l`hommage à daniel - cercle lyrique de metz
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l`hommage à daniel - cercle lyrique de metz
L’HOMMAGE À DANIEL Nous sommes tous à ses côtés, réunis pour rendre hommage à celui dont le cœur battait au rythme des grands airs d’opéra comme des mélodies d’opérettes. Au nom du Cercle Lyrique de Metz, je voudrais en égrainer les prégnants souvenirs. L’amour du théâtre lyrique s’est éveillé au cœur de Daniel dès son plus jeune âge. Il avait six ans lorsque ses grands-parents l’emmenaient, le dimanche, aux représentations de l’Opéra-Théâtre de Metz. Et c’est en cette vénérable institution qu’il eut très vite le coup de foudre pour ses décors, ses costumes, ses mises en scène et ses changements à vue, que lui fera décrypter plus tard, Jacques Griesemer qui deviendra son ami, parmi tant d’autres qui lui seront proches. « Comme il n’y a que la passion pour élever l’âme aux grandes choses », ainsi que l’écrivait Diderot, Daniel fut saisi de cette vibrante exaltation. Il ne put mieux l’exprimer qu’au travers de cette belle aventure que fut la naissance du Cercle Lyrique de Metz qu’il créa en 1978. Ce fut comme un conte de fées. Il avait su transmettre cet art des émotions, combinant le théâtre, la musique, le chant et la danse, où toutes les aspirations humaines se confondent. Les adhérents de cette association, -une nouveauté pour l’époque-, auront, toujours, gravées en leur mémoire, les superbes productions qu’ils avaient découvertes. C’est peu de dire que les lyricophiles connurent alors, grâce à Daniel, ce vent de bonheur soufflant au fil de ces voyages, qui leur fit croiser les nouveaux horizons d’un art qui nourrissait leurs envies, pour ne pas dire aiguisait leur passion. Citons-en quelques uns. Il y eut l’Othello de Verdi qu’ils applaudirent à l’Opéra Bastille avec Placido Domingo, Turandot de Puccini, (l’opéra préféré de Daniel), donné à la Scala de Milan dans les somptueux décors de Zeffirelli et qui réjouirent les spectateurs présents, le Don Carlos de Verdi à la Monnaie de Bruxelles, Aïda aux Chorégies d’Orange, sans compter les déplacements au Metropolitan Opera de New-York et dans d’autres théâtres prestigieux dont le Bolchoï de Moscou. Daniel lança aussi le cycle de nos conférences qui eurent pour contributeurs des invités connus comme le critique Sergio Segalini, l’édition des opuscules appelés plaquettes pour chacun des opéras joués à Metz, l’accueil de chanteurs célèbres, Georges Thill, Régine Crespin et bien d’autres encore, de même que celui d’associations lyriques similaires… Mais si Daniel avait lancé le Cercle Lyrique, c’est aussi pour remonter le niveau de fréquentation des abonnés du théâtre de Metz qui avait diminué dans les années 1970. Un léger pessimisme planait déjà sur l’art lyrique lui-même et, lorsque Daniel accueillit, en 1982, le président national de l’ANAO, Gérard Calvi, qui tenait congrès à Metz, celui-ci avait prédit un avenir morose au théâtre lyrique léger. C’est pourquoi Daniel avait toujours souhaité que Metz maintienne, contre vents et marées, les saisons d’opérettes que réclamait un large public. Sa fascination pour le théâtre va le pousser à collectionner tout ce qui se rapporte à l’art en général, l’art lyrique en particulier : toiles peintes, décors, bibelots, miniatures, documents iconographiques, partitions, mais surtout, une bibliothèque garnie de programmes de théâtre, de Metz et d’ailleurs, au nombre de 10.000 m’avait-il dit alors, accumulés dans ce petit musée qu’était sa demeure. Or, Daniel a souffert d’une maladie qui le contraignit à abandonner sa caravelle d’or des voyages lyriques, passant le flambeau, à la fin 2008, à son successeur, votre serviteur. Mais il eut à ses côtés, Christiane, son épouse attentive, qui l’a suivi tout au long du calvaire qu’il a enduré, de même que ses enfants et ses proches qui en ont souffert. Daniel a rejoint les lyres imaginaires d’Erato et d’Euterpe. Il nous a quittés, avec cet espoir chevillé au corps, de voir prospérer tant et plus l’art lyrique sur la scène de notre théâtre, le plus ancien de France, et qui était aussi sa maison. Que ses vœux soient exaucés. Et que notre souvenir soit pérenne. Adieu, cher Daniel, de la part de tous ceux, ici présents, qui vous ont connu et qui vous ont aimé. Hommage rendu par Georges Masson près de la tombe de Daniel Vorms, le 15 mars 2013, au cimetière de Lessy.