ARTELA Université de Toulouse-Le Mirail, 5, allées Antonio
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ARTELA Université de Toulouse-Le Mirail, 5, allées Antonio Machado, 31058 Toulouse cedex 9 Compte-rendu de l'audience au rectorat, 19 juin 2013 Nouvelle sectorisation des lycées de Toulouse : rentrée 2013 La délégation est composée de P. Robiano, professeur de lettres classiques au collège Pierre de Fermat, de C. Vieilleribière, professeur de lettres classiques au lycée Pierre de Fermat, de J.-CI. Carrière, professeur émérite de grec à l'Université de Toulouse-Mirail, et vice-président de L4ARTELA, de C. Dareys et J. Ch. Deydier, professeurs de lettres classiques et coprésidents de l'ARTELA. Elle est reçue par M. Denis, secrétaire général adjoint, M. Picaud, responsable des lycées 31 et M. Soutenet, directeur de cabinet de M. le Recteur. Etait aussi présent M, Lehmann, I.P.R.-I.A. de lettres classiques. Après une présentation rapide de l'ARTELA, le président J.-Ch. Deydier expose nos inquiétudes présentes, à savoir qu'en raison de la nouvelle sectorisation des lycées, ne se rompe ta continuité des enseignements et ne se perdent bon nombre de latinistes et d'hellénistes orientés vers un lycée de secteur dépourvu de latin et/ou de grec. La réponse de M, Picaud est ferme et claire : le problème n'existe pas dans la mesure où, pour chaque nouveau bassin, a été prévu, un lycée dispensant le latin, et/ou le grec, « Tous les élèves qui le souhaitent pourront faire du latin ». « La continuité de parcours est partout assurée ». Par exemple, les élèves du collège Fermat désireux de continuer le latin et le grec et initialement orientés vers le lycée Ozenne se verront proposer une place au lycée Toulouse-Lautrec, lycée de secteur où l'enseignement de latin et de grec est assuré. De même les élèves orientés vers le lycée Déodat de Séverac pourront continuer le latin au lycée des Arènes où un poste a été créé. M. Denis ajoute qu'il est nécessaire de développer de nouveaux pôles autour d'établissements pas nécessairement centraux, comme les lycées de Joliment et de Saint Orens. Pour les nouveaux pôles, dit-il, l'expertise de l'ARTELA sera utile. M. Denis note aussi qu'une des causes de la forte diminution du nombre des élèves de l. a. entre le collège et le lycée est que trop d'entre eux font un mauvais choix d'enseignements d'exploration, notamment en choisissant massivement l'enseignement d'exploration M.P.S., qui n'a pas de suite au-delà de la Seconde.. Les membres de la délégation n'ont de cesse de souligner à tour de rôle les inconvénients de la « solution » choisie, déjà malheureusement expérimentée par le passé : les élèves vont être rebutés par des trajets plus longs et surtout ils ne voudront pas quitter leurs camarades dirigés vers le lycée de secteur. Bref, la majeure partie d'entre eux va abandonner le latin ou le grec au lieu de le continuer comme ils l'avaient initialement prévu. Ce qui videra des classes sans en remplir d'autres et conduira, à terme, à des suppressions de classes, puis de postes. C'est ce que la « démocratisation », la « mixité sociale » qui sont les objectifs visés par la sectorisation (sans dérogation possible pour les l. a.) ont pour prix un choix rendu difficile et peuvent avoir pour effet une sorte de nivellement : les privilégiés trouveront comme toujours le moyen d'y échapper, mais la masse des collégiens, empêchée de facto, devra choisir les options existantes dans le lycée de secteur. Le nombre de spécialistes de l. a. baissera automatiquement, dans une proportion que lès expertises futures auront à déterminer. M. Lehmann, I.P.R. de lettres classiques, pour sa part, met en avant la fragilité des enseignements de langues et cultures de l'antiquité qui, avec la réforme du lycée, sont concurrencés par d'autres enseignements et requièrent un ensemble de conditions particulières : ta motivation des élèves et des familles, des conditions matérielles favorables, une administration coopérative, des professeurs charismatiques. C'est la diversité de ces facteurs qui fait que, en dépit d'une demande qui reste forte (pur des causes diverses), la situation reste fragile. M. Lehmann souligne ta très remarquable modernisation de l'enseignement des langues anciennes, l'utilisation généralisée de l'informatique, les ressources disponibles sur Eduscol. Le. dialogue, se poursuit, parfois un peu tendu, courtois de part et d'autre. Sur la sectorisation, aucune concession. n'est faite : il faut tabler sur la force de la motivation des élèves ; il nous est certifié par M. Picaud que les lycées choisis ne sont pas loin des domiciles des élèves et deviennent « attractifs ». En contrepartie, M. Denis rappelle les efforts et investissements consentis par l'académie pour les langues anciennes. M. Dugrip a fait le choix qu'une classe de latin existe dans chaque collège de l'académie de la 5° à la 3°. En lycée, le latin ou le grec sont financés en enseignement d'exploration, parfois pour un petit nombre d'élèves. Mous objectons qu'en collège là tendance est de regrouper le latin et le grec à cause de D.H.G. insuffisantes et que de même, en lycée, le financement des enseignements d'exploration en seconde recouvre celui des options facultatives (et nous nous sommes aperçus que ne sont comptés comme latinistes ou hellénistes que ceux qui ont choisi l'enseignement d'exploration, c'est-à-dire le plus petit nombre). M. Denis répond que malheureusement en collège, l'académie se caractérise par un encadrement faible et que la tendance est de. « taper dans l'option ». M. Soutenet clôt l'entrevue en spécifiant qu'une logique purement comptable ne saurait prévaloir. Rendez-vous est pris après la rentrée pour une expertise de l'ARTELA concernant les effets réels de cette nouvelle sectorisation dans les établissements concernés et d'éventuels ajustements. L'ARTELA regrette une dernière fois qu'il faille dans certains cas une motivation hors norme pour continuer le latin et le grec à Toulouse. Elle remercie le rectorat de poursuivre depuis des années un dialogue constructif et de laisser aujourd'hui une porte ouverte, ce dont elle compte profiter. Document laissé au Rectorat le 19 juin 2013 A.R.T.E.LA-UTM Toulouse-Le Mirail 5, allées Antonio Machado, 31058 Toulouse cedex 9 Sectorisation 2013 à Toulouse / Langues et cultures de l'aiLtiquité L'A.R.T.E.L.A. (Association de la Région Toulousaine pour l'Enseignement des Langues Anciennes), membre de la C.N.A.R.E.L.A. (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes), attachée à la promotion des langues anciennes, rappelle combien l'enseignement des langues et cultures de l'antiquité reste essentiel, tant linguistiquement que culturellement. A l'heure où l'Europe est en quête d'unité et d'identité, il est souhaitable de pérenniser l'accès à son terreau commun, à sa culture. Les jeunes Français, en l'occurrence nos jeunes Toulousains, ont tout intérêt à profiter des lumières sur le présent qu'apportent les humanités, mais aussi plus concrètement des assises solides en français, philosophie et histoire - disciplines essentielles dans leur formation, avec lesquelles les programmes de langues anciennes de lycée et collège concordent au plus haut point -, que leur permettent d'acquérir les langues et cultures de l'antiquité. L'A.R.T.E.L.A., qui regroupe des professeurs et étudiants de lettres classiques de l'académie à tous les niveaux, du collège à l'université, et surtout les parents des élèves qui suivent ces enseignements en sont convaincus : le latin et le grec ont toute leur place dans l'enseignement et un rôle véritable à jouer dans la formation du citoyen de demain. C'est pourquoi, alertée par les professeurs de lettres classiques du lycée Pierre de Fermat, eux-mêmes saisis par les parents d'élèves du collège Fermat, 1'A.R.T.E.L.A. a dressé un état des lieux de l'impact de la nouvelle sectorisation des lycées, effective à la rentrée 2013 à Toulouse, sur les langues anciennes. A sa connaissance, quatre collèges se retrouvent dans la situation paradoxale, où des latinistes (et/ou hellénistes) qui voudraient poursuivre la latin ou le grec au lycée, en sont de facto empêchés, puisque leur nouveau lycée de secteur ne propose ni latin ni grec. Il s'agit des établissements suivants : • collège Fermat/ lycée Ozenne • collège Les Chalets/lycée Ozenne • collège Marengo/ Lycée Ozenne Force est donc de constater que : • la continuité des enseignements est rompue, et ce, sans préavis ; • la déperdition des effestifs est importante, car elle est à grande échelle, (dix élèves, du seul collège Fermat par exemple) ; • la déperdition est contrainte : la plupart des élèves se découragent et préfèrent abandonner le latin (ou le grec) qu'ils voulaient pourtant continuer au départ (sur une classe de 3ème du collège Marengo, quatre des six latinistes désireux de poursuivre au lycée ont renoncé pour suivre leurs camarades à Ozenne). L'A.R.T.E.L.A. ne peut, par conséquent, que demander que, dans un souci de cohérence et de suivi des enseignements, des solutions soient trouvées pour permettre à des élèves motivés qui ont commencé le latin et le grec au collège avec la volonté de le continuer au lycée de pouvoir le faire. Proposer aux élèves concernés de rejoindre un autre lycée que le lycée de secteur (initial ou nouveau) n'est pas satisfaisant : l'expérience montre que, dans ce cas, les élèves, découragés par les trajets, abandonnent purement et simplement. Enfiun, évoquer la création de postes de lettres classiques dans les lycées qui en sont dépourvus est louable, mais encore faut-il que l'intention devienne réalité, et ce pour la rentrée 2013, et que les postes existants ne soient pas supprimés, faute d'effectifs suffisants. Le mieux serait, en effet,, de ne pas vider les lycées qui disposent déjà de moyens,, qui dispensent l'enseignement du latin et du grec, en rendant ces enseignements dérogatoires, comme c'est le cas pour certaines langues vivantes, et même en distinguant enseignement d'exploration et enseignement facultatif. Sûre de l'attachement de tous aux humanités, du souci de tous de veiller au respect du souhait des familles et à la qualité de l'offre de formation de l'Education Nationale, l'A.R.TE.L.A. remercie Monsieur le Recteur ou ses représentants, d'avoir bien voulu la recevoir et l'écouter une fois encore.