« Piéger, c`est réguler et gérer »

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« Piéger, c`est réguler et gérer »
DIMANCHE 3 AVRIL 2016 LE BIEN PUBLIC
LOISIRS CÔTE-D'OR ET RÉGION
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C Ô TE- D ’ OR [ CH A S SE ]
« Piéger, c’est réguler et gérer »
L’Association des piégeurs de
Côte-d’Or connaît une double
actualité avec la première formation sur un nouveau sentier de
piégeage et la préparation de leur
assemblée générale.
«P
iéger au XXIe siècle, c’est participer à la régulation des espèces et
à leur gestion », résume Alain Rousseau,
président de l’Association des piégeurs
de Côte-d’Or. Cette dernière, créée en
1989, compte près de quatre cents adhérents Pour la saison 2014-2015, deux
cent vingt-six piégeurs ont capturé 6 208
animaux. Les espèces n’étant pas inscrites sur la liste des nuisibles ont été relâchées. « Les ragondins et rats musqués
constituent les prises les plus importantes, avec 1 926 animaux. Ces derniers
provoquentdegrosdégâtsauxbergesdes
cours d’eau et aux cultures en bordure.
Les piégeurs interviennent la plupart du
temps sur demandes de particuliers qui
subissent des prédations : 1 267 renards
piégés mais aussi plus de 2 000 corbeaux
et corneilles pour de gros dégâts causés
aux cultures », explique Alain Rousseau.
n Alain Rousseau explique comment optimiser une cage à pies. Photo Mélody SCHWAAB (FDC21)
Mise en garde contre les maladies
transmissibles aux humains
6 208
« Les piégeurs, dit-il, ont un rôle indispensable dans la protection de la nature et la
gestion réfléchie et justifiée des prédateurs. Ils contribuent au maintien et au
rétablissement des équilibres écologiques par la régulation des espèces invasives et proliférantes qui portent atteinte à
l’agriculture, au gibier, aux biens des personnes, à la santé et à la sécurité publique
ou aux espèces protégées en mauvais état
de conservation. Ils procèdent à des
mises en garde contre des maladies transmissibles aux humains comme l’échinococcose alvéolaire (le renard), et la douve
du foie et la leptospirose, (le ragondin). »
Le ragondin sera d’ailleurs au centre des
C’est le nombre d’animaux capturés au cours de la saison 20142015 par deux cent vingt-six piégeurs en Côte-d’Or.
travaux de l’association. « Les piégeurs,
souligne Alain Rousseau, ne sont pas des
destructeurs, mais des hommes et des
femmes essayant tout simplement de
réguler des espèces pouvant provoquer
des déséquilibres biologiques et des dommages financiers. Il suffit de constater les
dégâts faits par une fouine dans un
grenier ou sous le capot d’une voiture, un
renard dans un poulailler ou encore la
destruction des berges par les ragondins
et les rats musqués pour comprendre que
des actions de piégeages sont nécessaires. »
Le fait d’adhérer à l’association permet
d’avoir une assurance responsabilité civile, l’abonnement à une revue trimestrielle Le Journal des piégeurs, et permet
d’avoir des pièges avec 30 % de réduction, grâce à une subvention de la fédération départementale des chasseurs, pour
valoriser le développement du petit gibier par le piégeage des animaux causant
des prédations sur la faune sauvage.
Jean-Pierre Tissier
INFO L’assemblée générale 2016 de l’Association
départementale des piégeurs de Côte-d’Or aura
lieu samedi à 9 h 30 à la salle des fêtes de
Fleurey-sur-Ouche.
Première formation sur le nouveau sentier de piégeage de la FDC 21
Dix-huit chasseurs ont suivi la
formation afin d’obtenir l’agrément de piégeage. Deux jours
de théorie et de pratique, les 24
et 25 mars, ont été dispensés
par la commission formation
de la fédération des chasseurs
de la Côte-d’Or (FDC21). L’Association départementale des
p i é g e u r s d e C ô t e - d’ O r
(ADPCO) est intervenue pour
compléter la formation sur le
terrain.
Un sentier adapté
Après la théorie au siège de la
fédération des chasseurs,
place a été donnée à la pratique
sur un sentier de piégeage tout
neuf situé près du parcours
“permis de chasser” sur le nouveau site de formation de la
FDC21. Ce sentier se trouve à
moins de 200 mètres de la Maison de la chasse et de la nature
à Norges-la-Ville, futur siège de
la FDC21. « Il aura fallu un
CDO - 1
n Florent explique le fonctionnement d’un piège Bélisle.
Photo Mélody SCHWAAB (FDC21)
peu de temps et beaucoup de
réflexion pour construire un
sentier à la fois facile d’accès et
ludique. » L’objectif ? Permettre aux chasseurs désirant passer l’agrément de piégeage sur
un site adapté et sécurisé.
Avant l’examen final, les futurs
piégeurs se sont exercés à la
manipulation des pièges.
Florent, agent et formateur à la
FDC21, a présenté les différents pièges et comment les utiliser.
Un bâton en bois
Alain Robert, vice-président
de l’ADPCO, a aidé les chasseurs à leur manipulation,
ponctuant ses interventions
par son vécu : « La première
chose dont vous devez vous
munir, c’est d’un bâton en bois.
Le marquer avec les repères de
18 cm et 22 cm ». (Ndlr : il
s’agit de la hauteur minimum
et maximum de pose d’un collet à arrêtoir par rapport au
sol). Pendant qu’un groupe
s’essaye à la manipulation, un
autre explore le nouveau
sentier de piégeage avec Alain
Rousse au, président de
l’ADPCO, et Dominique Rigaud, administrateur à la
F D C21, président de la
commission formations. À
chaque atelier, la formation
s’intensifie. Les futurs piégeurs
sont à l’écoute des bons
conseils d’Alain Rousseau :
« Faites attention à ne pas
laisser votre odeur sur la cage
ou le piège, car les animaux
sont très attentifs aux odeurs
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Après cette formation,
les dix-huit présents deviendront piégeurs agréés
via un arrêté préfectoral.
humaines ». Au total sur le sentier figurent douze ateliers :
cage à pies, billard au tas de
fumier, piège en X, boîte à fauve, piège à œufs, piège Bélisle
au pneu avec tube PVC enterré, poulailler, Bélisle au tas de
sable, cage à corvidés, piège
Thibert au jardinet, collet avec
arrêtoir, et cage à renardeau.
Dans le groupe, deux futurs
piégeurs souhaitent passer
l’agrément pour réduire les
ragondins, espèce classée nuisible, fortement présents au
sud-est de Beaune.
Jean-Pierre Tissier
avec Mélody Schwaab
(FDC 21)
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