50 ans d`aviron - societe nautique de lagny aviron

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50 ans d`aviron - societe nautique de lagny aviron
50 ans d'aviron
Ou mes noces d'or avec la SNL....
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2014, cela fait 50 ans que je pratique l'aviron à la Société Nautique de Lagny .
Cela me donne envie de vous écrire un petit mot, à toutes fins utiles pour ceux qui
sont sur le chemin ......!
Donc en 1964, un samedi matin, je me suis présenté à Monsieur Dumont,
responsable du club à l’époque.
Comme je lui faisais part de mon souhait de faire de l’aviron, il a pris un peu de recul,
m'a toisé des pieds à la tête.
J'ai du ressentir quelque chose de semblable a ce que doit ressentir une femme
quand un homme la déshabille du regard.
En prenant son temps, très sereinement, il m'a répondu interrogatif :
« J'espère que ce n'est pas pour faire de la compétition ? »
« Non, non, non..... »
Ai-je dit sur un ton qui normalement ne devait laisser place à aucun doute et aurait
du le rassurer !!!!
Quand on a 31 ans, ayant toujours aimé faire du sport, et que vous prenez cette
sentence en pleine figure, vous comprenez que le temps a du commencer à faire son
œuvre, que vous ne vous en étiez pas aperçu, mais que cela doit quand même se
voir un peu !
Comme beaucoup, pour débuter, je me suis inséré dans une équipe de 4.
Puis comme il y avait fréquemment un absent, posant un problème de composition
hebdomadaire de l'équipe, je me suis mis en couple !!!
Pas avec une fille car à l'époque le club était uniquement composé de mecs.
Non pas par hasard, mais parce que le club était formellement interdit aux filles.
Il suffit de comparer les épaules et le trapèze des garçons pour comprendre que la
mixité n'était évidemment pas possible dans ce type de sport, un non sens, vous
avez déjà vu des filles dans une équipe de football américain ?
Le fait que le toucher de l’eau, au bout de la pelle, puisse être plus délicat chez une
fille que chez un gars ne pouvait compenser la nécessité d'avoir des gros muscles
pour exercer ce sport.
Au Rotary, qui finance quelques bateaux pour le club, initialement aussi, les clubs
étaient réservés aux hommes. Des femmes ont fini par être acceptées, une
application de la théorie du genre avant la lettre.
Aujourd’hui, on voit le résultat !!
D'abord au Rotary, maintenant il y a des hommes et des femmes aux réunions de
club, mais les femmes de rotariens se réunissent entre elles, organisent des sorties
théâtrales, des voyages, ou les hommes ne sont pas admis.
Je ne sais pas si les filles de la SNL trouvent des occasions de se réunir sans que
les hommes ne soient admis ?
C'est ce qu'on appelle une égalité hommes-femmes bien comprise, c'est à dire sans
réciprocité.
Revenons à l'aviron.
Mes 10 km d'aviron hebdomadaires m'ont été d'un grand secours dans ma vie
professionnelle et dans ma vie tout court.
C'était très clair. Quand pour une raison quelconque je ne pouvais venir au club et
que je devais "sauter" une semaine, la forme physique, le moral, le dynamisme, la
maitrise du relationnel dans l'entreprise, s'en trouvaient très vite affectés.
Mon épouse ne manquait pas une occasion de me le faire remarquer : tu n'es pas
allé à l'aviron cette semaine .....et vlan !
C'est toujours vrai aujourd'hui. Mon épouse n'est plus là pour me le dire.
Là encore l'aviron m'a aidé à surmonter l'épreuve de sa disparition, en continuant à
faire ce que je faisais : la stratégie du vélo, avancer pour ne pas tomber.
Il fut une époque ou le club ne fermait jamais, même pendant les vacances. Il y avait
toujours quelqu'un qui prenait la responsabilité des clés, fermait les portes en fin de
matinée le samedi et les remettait au gardien.
Les contraintes des compagnies d'assurances, le principe de précaution en écho,
ont eu raison de cette pratique responsable bien agréable.
Les 10 km ci dessus, c'était évidemment un aller retour au pont de Chalifert .
Aujourd'hui des amis me disent avec un étonnement interrogatif :
« Alors, vous faites toujours de l'aviron ? »
C'est alors que souvent je leur dis :
« Oui, j'en fais toujours environ 10 Km tous les samedis, comme au début de ma
pratique de ce sport. Mais a 40 ans je mettais une heure, aujourd'hui avec le même
bateau, je mets une heure 10, une heure 15 selon la forme.
En général ils répondent :
«C'est vraiment bien, vous n'avez pas beaucoup perdu. »
Alors, je leur réponds :
« Oui sans doute, mais si vous mettez sur la ligne de départ le type de 40 ans et le
type de 80 ans, quand le type de 40 ans arrive au club après avoir parcouru les 10
km, celui de 80 a encore environ 2 km à faire ....... »
On lit clairement sur le visage de l'interlocuteur que le niveau de performance
annoncé plus haut s'est quelque peu déprécié.
Quand j'avais 40 ans environ et que je voyais des membres de 80 ans encore
pratiquer, je me disais : il a du falloir qu'ils s'accrochent pour pouvoir continuer de
ramer a leur âge.....
Cela a été plus facile que je ne croyais, mais j'ai compris que surtout il suffit de ne
pas arrêter.
J'ai du pour raisons médicales « stopper » pendant 4 mois, cela a été très dur de
reprendre.
Conclusion :
Si je peux me permettre un conseil a ceux qui sont sur le chemin :
Pratiquez, pratiquez, n'interrompez pas. C'est un sport formidable qui donne une
coloration particulière à la vie et, comme Serge Pollet , avec qui j'ai ramé en duo
pendant plus de 2 décennies, vous ferez de l'aviron jusqu'à 86 ans.
Record à battre !
Enfin un grand merci au club et à ses animateurs de m'avoir permis cette tranche de
vie, sans oublier tout ceux qui m'aident à sortir mon bateau chaque semaine !!!
Même si j'en fais seul, l'aviron est un sport d'équipe !!
Bien cordialement
Michel Millot