Fr storia di Joelle

Transcription

Fr storia di Joelle
«Tu es une vraie Gen 4 ! »
Traduction
(Joëlle Katitio, gen 4 de la Côte d’Ivoire)
Joëlle a vécu en Afrique, en Côte d’Ivoire, dans un petit village perdu dans la forêt.
Sa maman est morte quand elle avait deux ans : Joëlle n’avait plus personne pour s’occuper
d’elle en dehors de sa grand mère qui était âgée. Mais la plupart du temps, quand sa grandmère allait travailler aux champs, elle restait toute seule.
Elle était devenue timide, craintive et elle avait peur de tout. Son oncle Victorien et sa
tante Véronique ont alors décidé de l’accueillir dans leur famille, déjà nombreuse, et de
l’emmener avec eux à Man. Ils sont devenus son nouveau papa et sa nouvelle maman.
Un jour, Véronique l’a emmenée au focolare, une petite communauté où vivent des
personnes qui essayent de s’aimer comme Jésus l’a dit. Joëlle s’agrippait à sa jupe, elle ne
voulait pas entrer, parce qu'elle ne les connaissait pas. « Sais-tu que j’ai un cadeau pour toi ? »
lui a dit Gisela avec un grand sourire et elle lui a donné un ours en peluche qu’elle avait
ramené d’Allemagne. Joëlle l’a serré très fort dans ses bras. A partir de ce jour elle a
commencé à parler et à rire et elle emportait toujours son nounours avec elle.
Léopoldine, Désirée et Grâce, trois petites filles un peu plus grandes, emmenait
souvent Joëlle à la rencontre Gen 4. Les Gen 4, ce sont les enfants du mouvement des
Focolari. Mais le focolare était loin, il fallait beaucoup marcher, alors elles la prenaient sur
leur dos.
Un jour, elle avait à peine trois ans, Joëlle est allée à la réunion avec sa sœur
Bénédicte. En chemin elles s’étaient disputées et Joëlle était en colère. Il n’y avait rien à faire.
Arrivées au focolare quelqu’un lui a dit : « Tu ne peux pas entrer avec les autres petites filles
si tu as le vieil homme, si ton cœur est tout fermé ! » et elle l’a laissée un moment dehors,
derrière la porte. Joëlle a continué à appeler jusqu’à ce qu’on la fasse entrer. Dans la pièce il y
avait une photo de Jésus sur la croix : « Quand nous ne nous aimons pas, Jésus est triste. » lui
a-t-on expliqué. Joëlle observe longuement la photo puis s’exclame : « Mais il pleure ! ». Elle
court voir sa sœur et les autres et leur dit : « Vous pouvez me pardonner ? »
Quand elle revenait des rencontres, Joëlle était pleine de joie. Elle s’est mise à aimer et
elle est devenue l’amie de tout le monde.
Un jour, elle a demandé à Léopoldine : « Comment fait-on pour voir Jésus dans les
autres ? ». Sans attendre la réponse, elle-même a raconté : « J’ai compris ! Hier j’ai
rencontré une petite fille très sale. D’abord, je me suis moquée d’elle, mais j’ai entendu
une voix dans mon cœur qui me disait : ‘ C’est Jésus qui vient te voir !’ et j’ai commencé à
jouer avec elle. »
Au cours d’une réunion, on a expliqué ce que cela voulait dire d’aimer et chaque gen 4
a reçu un petit bracelet pour compter les actes d’amour de la journée.
Un jour, Joëlle entre dans la chambre de sa maman qui se repose et dort, étendue sur le
lit, sans couverture. Elle va chercher une couverture dans l’armoire et la pose soigneusement
sur elle. Quand sa maman se réveille, elle va vite la voir : « Maman, tu ajoutes une perle à
mon bracelet ? J’ai fait un acte d’amour, j’ai mis une couverture sur toi pendant que tu
dormais ! »
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«Tu es une vraie Gen 4 ! »
Et cela arrive très souvent ! Joëlle cherche toutes les occasions pour faire plein d’actes
d’amour : elle balaie, nettoie la maison, va faire une course ou va chercher un médicament…
Sa grand mère qui était venue passer quelques jours pour la voir, a été émerveillée de
la trouver si heureuse et toujours pleine d’amour. Un jour elle lui demande : « Mais c’est
quoi, ce bracelet que tu portes? ». « C’est pour compter mes actes d’amour ! » lui explique
Joëlle, « chaque fois que j’en fais un, je déplace une perle : regarde combien j’en ai déjà
fait aujourd’hui ! » . « Si c’est cela, répond sa grand mère, moi aussi je veux un bracelet
comme le tien ! ». Et avant de repartir dans son village, elle a voulu connaître le focolare…
Mais à un certain moment, la guerre éclate en Côte d’Ivoire entre l’armée et un groupe
de rebelles : les soldats de l’armée lancent des bombes sur la ville de Man tandis que les
rebelles arrivent, armés de fusils, entrent dans les maisons en faisant beaucoup de mal
partout…Tous les étrangers s’enfuient.
A Man, il y a la Mariapolis permanente de notre mouvement, la ‘Mariapoli Victoria’.
Là, tout le monde est d’accord pour s’aimer, pour vivre pour Jésus… Il y a les focolares, une
maison pour les jeunes, une autre pour les prêtres, l’église, un centre de rencontres… Depuis
peu, un grand mur a été construit autour de la Mariapolis, et là ils sont un peu plus en sécurité
que dans le reste de la ville : de nombreuses familles du mouvement viennent s’y réfugier.
Parmi elles, la famille de Joëlle. Ils vivent avec d’autres familles dans la petite maison des
jeunes : ils sont 40 mais tout est toujours rangé et propre parce que tout le monde, du plus
petit au plus grand, veut aider. Joëlle est encore petite mais elle aussi fait sa part. A table, dès
qu’elle voit que quelqu’un a fini de manger, elle se précipite pour prendre son verre ou sa
tasse et elle va les laver.
Quelquefois dans la Mariapolis, on entend les bombes qui arrivent ou les coups de
fusils des militaires qui se rapprochent… tout le monde a peur. Joëlle et les autres enfants
savent qu’ils doivent se réfugier dans le couloir, l’endroit le plus sûr. Là, assis par terre, ils
commencent à dire le chapelet. Ils appellent un papa ou une maman : « Viens, nous ne savons
pas dire les mystères… » Petit à petit, les autres les rejoignent et la paix revient dans le cœur
de chacun.
Augusto, un médecin, et quelques infirmières travaillent du matin au soir, sans jamais
s’arrêter : de la ville de Man, tout le monde amène des blessés et des malades. En effet, tous
les autres médecins et infirmières ont fui le pays…
« Vous devriez partir vous aussi, retourner en Europe ! Ici, vous les étrangers, vous
êtes trop en danger ! » disent les papas et les mamans aux focolarini qui sont restés dans la
Mariapolis. Mais ils se sont retrouvés et ensemble, ils ont décidé : «Non, nous restons ici avec
vous ! »
D’autres familles qui voulaient s’enfuir, ont dit alors : « Nous aussi nous restons
là ! ».
Ensemble, ils font le Pacte d’être prêts à mourir l’un pour l’autre, comme Chiara
Lubich l’avait fait pendant la guerre, avec ses premières compagnes. Il y a un grand amour
parmi eux. Beaucoup d’autres, plus de mille personnes viennent chercher refuge dans la
Mariapolis et ils les accueillent tous en ouvrant leurs maisons et même l’église, pour les
héberger.
Ils mettent en commun la nourriture et les vêtements qu’ils arrivent à trouver pour
aider les réfugiés qui n’ont plus rien…Souvent il n’y a plus d’électricité ou plus d’eau, la
nourriture n’est pas suffisante pour tous, mais grâce à l’amour, ils arrivent à surmonter les
difficultés et Jésus fait toujours arriver, au bon moment, ce qui est nécessaire : des sacs de riz,
des haricots, de l’huile, du lait en poudre, des poulets déjà plumés et même, une fois, un
générateur pour l’électricité.
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«Tu es une vraie Gen 4 ! »
Joëlle, non plus ne s’arrête jamais d’aimer. Elle se lève le matin en disant : « Pour qui
est-ce que je peux faire un acte d’amour ? » Elle va d’une maison à l’autre pour porter de la
nourriture et des vêtements à ceux qui en ont besoin. Quand le téléphone ne fonctionne plus,
Joëlle propose de porter elle-même les messages ici ou là…
Un jour, alors qu’elle courait pour apporter un message à Augusto, sa sandale s’est
cassée. Elle retourne voir Régina au focolare. Comment faire ? Régina trouve une paire de
chaussures, juste de sa pointure et avec de belles couleurs. « Elles sont pour toi ! lui dit-elle,
Jésus a été heureux de voir comme tu as aimé et il te fait ce cadeau ! » Toute contente, Joëlle
montre à tout le monde ses nouvelles chaussures. « Alors, c’est Régina qui te les as
offertes ! » lui dit son papa. Mais elle, toute heureuse, répond : « Non, c’est Jésus qui m’en a
fait cadeau ! ».
Elle aime beaucoup aider Salomè à faire le ménage au focolare. Un matin, elle avait
commencé avec ardeur à balayer, laver, nettoyer… De temps en temps elle appelait
Salomè: « Regarde comme ça brille! ». A midi, sa maman décide qu’il est temps qu’elle
s’arrête mais rien à faire ! Alors elle lui prend son balai et son chiffon…Mais peu après, elle
retrouve Joëlle dans l’escalier, vêtue de son seul petit pantalon : elle avait enlevé son tea shirt
et l’utilisait pour faire briller les marches !
Un jour, Jacqueline, une dame qui habite à un autre endroit de la ville, est venue
rendre visite à la Mariapolis Victoria. Au moment de repartir, Joëlle et sa sœur Jocelyne lui
proposent de l’accompagner : la route est longue à faire à pied.
Après avoir fait un bout de chemin, Jocelyne lui dit au revoir pour rentrer à la maison, mais
Joëlle proteste : « Nous devons l’accompagner jusque chez elle, elle est seule ! ». Sa sœur
n’est pas vraiment d’accord, Jacqueline non plus ; mais Joëlle insiste : « Tu ne peux pas
rester toute seule ! » Arrivées chez Jacqueline, Joëlle se met à bavarder un moment puis elle
dit : « Maintenant, tes enfants vont revenir de l’école, nous pouvons te quitter ! », et elle
décide de rentrer.
Un matin, de bonne heure, un ouvrier arrive pour faire des travaux , à côté de leur
maison. Joëlle va bavarder un peu avec lui, puis court voir sa maman : «Maman, peux-tu me
faire un sandwich à l’avocat ? Je dois le donner à ce monsieur, il est tout en sueur, il a
faim! ». « Mais tu sais bien que l’avocat est pour ton goûter, lui répond sa maman, un peu
préoccupée, et le pain est celui de ton petit déjeuner de demain… ».
En ce temps de guerre, ils n’avaient presque rien à manger et, au fond, ce monsieur
venait à peine de commencer à travailler…Mais Joëlle décidée, insiste : « S’il te plaît ! ».
Toujours plus sérieuse, sa maman répète : « Demain, tu n’auras rien à manger ! » Et Joëlle,
sans discuter : « Fais-en un quand même ! », puis elle s’en va en courant.
De la fenêtre, sa maman l’entend dire au monsieur : « Ma maman est tellement
gentille, elle te prépare un bon sandwich ! »… Emue, la maman ne peut rien faire d’autre
que de préparer le sandwich ! Après le lui avoir porté, Joëlle revient : « Maman, et
maintenant cet acte d’amour, c’est le tien ou le mien ? ».
Vitoria habite au focolare d’Abidjan, une grande ville loin de Man. De temps en temps
elle vient à la Mariapolis Victoria et c’est une grande amie de Joëlle. « Est-ce que tu
m’emmènes à Abidjan avec toi ? » lui demande quelquefois Joëlle.
Une fois, alors qu’elles jouaient avec l’ours en peluche que lui avait offert Gisela,
Vitoria lui dit pour plaisanter un peu : « Je ne peux pas t’emmener avec moi à Abidjan, alors
je vais emporter ton petit ours ! » Et Joëlle, toute prête : « Mais oui, emporte-le au
focolare ! » Puis elle continue à jouer, toute heureuse d’avoir fait un acte d’amour. Vitoria,
qui ne s’attendait pas à cette réponse de Joëlle, est désolée de lui emporter son seul
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jouet…mais elle a une idée : « C’est peut-être dangereux de le faire voyager jusqu’à Abidjan.
Garde-le avec toi et quand je reviendrai, nous jouerons à nouveau ensemble ! ».
Joëlle avait à peine quatre ans mais elle avait entendu parler de Chiara, et elle avait
envie de lui écrire. Elle savait que c’était grâce à Chiara que les Gen 4 existaient partout dans
le monde. Quand Bernadette, qui habite à Rome près de Chiara, est arrivée à la Mariapolis
Victoria pour un bref séjour, Joëlle est allée la voir : « Veux-tu m’aider à écrire à Chiara ? ».
Elle y est retournée plusieurs fois et elle a réussi à écrire sa lettre :
« Très chère Chiara, Je te salue beaucoup, et les autres gen 4 te saluent aussi…
Merci d’avoir prié pour que la guerre s’arrête. Tu sais, je fais plein d’actes d’amour. Moi
aussi j’ai beaucoup prié pour que la guerre finisse… S’il te plaît, salue de notre part les gen
4 de l’Italie et du monde entier et aussi du Burkina Faso…tous les enfants que tu connais
dans tous les pays. Je t’embrasse très fort ».
Depuis, Joëlle a très souvent écrit à Chiara, et si Bernadette n’était pas là, elle
demandait de l’aide à sa maman, à ses frères, à n’importe qui… Et chaque fois, Chiara lui a
répondu.
Un jour, Bernadette lui a envoyé un cadeau d’Italie : un paquet de bonbons, et Joëlle
lui a répondu en lui envoyant une photo d’elle. « Le petit bracelet que tu vois à mon bras,
nous l’avons fait pour compter les actes d’amour. Tu dois montrer cette photo à maman
Chiara et aux gen 4 de Rome : dis-leur que je m’appelle Joëlle… ». Puis elle la remercie
pour les bonbons en lui disant : « En me les envoyant tu as fait un seul acte d’amour, mais
grâce à toi, j’ai pu en faire beaucoup, beaucoup d’autres parce que j’en ai offerts à tous
mes petits amis ! ».
Cette fois-là, Chiara lui écrit :
« Un grand merci pour ta belle photo qui m’a confirmé que tu es une vraie gen 4 ! Je
t’encourage à vivre l’art d’aimer pour que, chaque soir, tu puisses offrir à Jésus de nombreux
actes d’amour, comme un gros bouquet de fleurs parfumées ! Je te confie à Marie et je te
salue avec beaucoup d’affection… »
Un jour, Joëlle demande à Bernadette de lui envoyer sa photo. « Pourquoi est-ce que
aimes tant Bernadette ? » lui demande sa maman. « Parce que c’est elle qui a permis que
Chiara me connaisse ! ».
Joëlle allait à l’école proche de la Mariapolis Victoria. Sa maîtresse raconte : « Elle
avait toujours quelque chose à partager. Si quelqu’un mangeait du maïs sous son banc, c’est
sûr que c’est elle qui le lui avait donné. Si dans la cour il y avait un groupe rassemblé alors
que les autres jouaient, tu pouvais être sûr qu’au centre il y avait Joëlle qui distribuait à tout le
monde son ‘bissap’, une sorte de jus de fruit, en disant à l’un : ‘ Bois mais ne prends pas tout
!’et à un autre : ‘Vas-y, tu peux boire, ma maman m’en donnera encore !’ Ils étaient au
moins 10 à partager son jus de fruit !
Tous les dimanches, après la messe, à la Mariapolis Victoria, tout le monde se réunit
pour se raconter des expériences. Les gen 4 aussi. Joëlle va de maison en maison pour inviter
les enfants. Ils finissent par être une soixantaine ! Ils se rencontrent sous ‘l’apatam’, un préau
à côté de la maison. Joëlle prépare ce préau en le nettoyant soigneusement avant que les autres
n’arrivent. Puis ils chantent, lancent le dé de l’amour et se racontent comment ils ont essayé
d’aimer.
Au bout d’un certain temps, pour le travail, le papa de Joëlle est obligé de se transférer
vers le sud du pays : ils doivent quitter la Mariapolis Victoria C’est une grande souffrance
pour toute la famille !
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«Tu es une vraie Gen 4 ! »
Joëlle aussi est parfois triste parce qu’elle est loin de la Mariapolis Victoria! Quand il
y a une rencontre du Mouvement, même si c’est pour les grands, elle y va : elle participe à
toutes les rencontres où vont ses frères et sœurs. Quand sa maman a une réunion avec des
amies elle se met dans un coin et écoute sans dire un mot… mais son grand rêve serait de
participer à une mariapolis, une grande réunion de plusieurs jours où tout le monde apprend à
aimer. Mais à la maison il n’y a pas beaucoup d’argent. « Ne t’en fais pas, dit Joëlle à sa
maman, j’en trouverai ! » et elle commence à économiser en vendant du bois, en mettant de
côté les quelques sous que sa maman lui donne pour son goûter etc.…Elle avait décidé de
payer le prix du séjour pour elle et pour les huit petites amies qu’elle voulait inviter.
Mais un jour elle voit pleurer sa plus grande sœur : « Pourquoi pleures-tu ? » lui
demande-t-elle ? « Tu n’as pas besoin de le savoir, de toute façon tu ne peux pas m’aider. »
« Non ! dis-le moi ! insiste Joëlle, tu as peut-être faim ? ». « Oui, c’est ça, et maintenant
qu’est-ce que tu peux faire ? ». « Sous mon matelas il y a l’argent que j’ai mis de côté pour
aller à la mariapolis : tiens, prends-le et achète-toi quelque chose à manger !» lui dit Joëlle.
Une autre fois, quelqu’un a envoyé, pour elle, un sac de vêtements. Très fière, Joëlle
les a essayés l’un après l’autre, puis elle a commencé à mettre dans ce même sac quelques
habits à elle pour les gen 4 de Man. Elle savait qu’elles en avaient besoin.
Quand Sandrine a demandé à sa petite sœur de trois ans, si elle connaissait Joëlle, la
petite sœur est rentrée à la maison en courant et elle est ressortie en tenant une paire de
chaussures à la main, et en disant : « Joëlle, c’est celle qui m’a donné ces chaussures-là! »
Dans sa nouvelle ville, Joëlle devient l’amie de tout le monde. « Les gens du quartier,
raconte sa maman, ne nous connaissaient pas comme ‘Véronique’ ou ‘Victorien’ mais comme
‘la maman de Joëlle’, ‘le papa de Joëlle’… ».
Mais surtout, Joëlle devient l’amie de nombreux enfants de son quartier. Elle leur
parle du dé de l’amour, elle raconte ses expériences… Dans la cour de la paroisse, elle
remarque un préau semblable à celui de la Mariapolis Victoria : « Pourquoi ne faisons-nous
pas ici les rencontres gen 4 comme à la Mariapolis Victoria ? » demande-t-elle à sa maman
et à ses sœurs... mais celles-ci n’arrivent pas à trouver le temps de s’en occuper…
Quand Joëlle tombe malade, ses petits amis viennent la voir et ils ne veulent plus s’en
aller… Pendant qu’ils jouent ensemble près d’elle, sur le petit tapis, Joëlle dit à sa maman :
« On dirait qu’ils sont tous des gen 4, n’est-ce pas ? ».
Quand elle est partie au Paradis, ils sont, eux aussi venus à la messe pour la saluer ! Et
après sa mort, ses sœurs ont commencé à organiser des rencontres : maintenant, dans la ville
de Joëlle, il y a un beau groupe de gen 4 !
Dans le cœur de Joëlle, l’amour pour Jésus et pour Marie, grandissait de plus en
plus… Un jour quelqu'un l’a vue s’arrêter un grand moment devant une statue de Marie. Elle
est restée très touchée de voir le recueillement de Joëlle et elle s’est demandée : « Qui sait ce
qu’elle dit à Marie ? »
« Un jour, raconte Sandrine, je suis allée chez elle. Quand Joëlle m’a vue elle était très
contente. Elle m’a tout de suite pris par la main et m’a demandé de lui apprendre un jeu. Mais
je n’en connaissais même pas et alors c’est elle qui m’en a appris un. A la fin du jeu, Joëlle
m’a dit : « Dieu est fort ! ». « Qui est Dieu, lui ai-je demandé ? » et elle : « Dieu est le Père,
le Fils et le Saint Esprit. Mais ils ne sont pas trois, ils sont un. » Puis elle a ajouté : « C’est
l’Esprit Saint qui m’a dit de t’apprendre le jeu. »
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«Tu es une vraie Gen 4 ! »
Le plus grand désir de Joëlle était d’être baptisée et de recevoir Jésus dans la
Communion. Elle le demandait sans cesse à ses parents mais il fallait aller au catéchisme
pendant trois ans… et le moment n’arrivait jamais !
Un jour qu’elle était encore à la Mariapolis Victoria, Joëlle a vu Gisela à la messe qui
distribuait Jésus Eucharistie. Pleine d’espoir elle s’est avancée dans la file : Gisela, elle, allait
peut-être pouvoir lui donner Jésus ! Mais Gisela ne pouvait pas le faire et Joëlle est retournée,
toute déçue, vers sa maman. « Même Gisela n’a pas voulu me donner Jésus ! » Et un autre
jour, en voyant une enfant de son âge recevoir la Communion : « Pourquoi elle et pas moi ? »
« Si tu tiens tant à être baptisée et à recevoir la Communion, demande-le à Jésus ! » lui avait
répondu sa maman.
Un soir Joëlle se sent mal, elle a beaucoup de fièvre : tout le monde pense à la malaria
et on l’emmène à l’hôpital .A ce moment-là, le téléphone sonne. C’est Vitoria du focolare :
« Je veux saluer Vitoria ! » dit Joëlle avec un tout petit filet de voix. « Tu ne vas pas bien ? »
lui demande Vitoria. « Non, j’ai la malaria ». « Alors, tu offres tout à Jésus, n’est-ce pas ? ».
« Je l’ai déjà fait, lui répond Joëlle, là au fond de mon cœur même si les autres ne le savent
pas, je l’ai déjà fait ».
Thérèse, une amie plus grande, est près d’elle toute la nuit. Joëlle est au plus mal mais
à un certain moment elle dit à Thérèse : « Va te reposer, tu es fatiguée ! ».
Avant de partir au Paradis, Joëlle reçoit le Baptême !
Quand Chiara apprend son départ pour le Ciel, elle écrit cette lettre à ses parents et à
toute la mariapolis Victoria :
Très chère Gisela,
Très chers Véronique et Victorien,
Gen 4 et tous les habitants de la Mariapolis Victoria,
Je suis avec vous dans la souffrance d’avoir perdu notre très aimée Joëlle. Mais je
veux aussi remercier Dieu de nous avoir donné cette extraordinaire, splendide gen 4 qui s’est
envolée au Ciel, déjà préparée par les très nombreux actes d’amour qu’elle emporte avec
elle.
Oui, Joëlle est partie comme un ange mais il est aussi vrai qu’elle continue , de LàHaut, à rester proche de nous, à nous donner sa joie et à nous indiquer le chemin vers la
sainteté qui est d’aimer toujours en avançant, unis, avec Jésus au milieu de nous jusqu’au
but.
Maintenant, de Là-haut, Joëlle protègera tous les gen 4 de la Mariapolis Victoria et
du monde entier et, avec l’exemple lumineux qu’elle a laissé, ils se multiplieront ainsi que les
« Enfants de l’unité ».
Je prie pour Joëlle, certaine qu’elle le fera pour nous, en particulier pour sa famille et
pour les nouvelles générations qui viendront.
Une autre très belle fleur s’est ajoutée ainsi au bouquet à offrir à Marie.
Je vous embrasse tous
Chiara
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