es coupables sans visa

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es coupables sans visa
Terrorisme : le malentendu de Londres
méthodes de désinformation de l'empire soviétique. Il publie une lettre confidentielle,
Early Warning », qu'il 'prétend lue par un
nombre extravagant de chefs d'Etat et de dirigeants de services spéciaux. Il est vrai qu'a
Paris un de ses interlocuteurs privilégiés s'appelle Alexandre de Marenches. Avec un journaliste de l'« Econoinist », Robert.Moss, l'ancien chef du bureau étranger de .« Newsweek,»
écrit aussi un thriller e politique-fiction; l'histoire, d'un homme qui « voulait' être le plus
grand journaliste de toute l'Amérique ». :Par
Son refus du compromis et par sa passion de la
vérité, son héros se trouve projeté au coeur
d'une enquête qui le conduit à décOuvrir la
cOrruption des médias* occidentaux .par les
Soviétiques. « L'Iceberg», publié simultanément à Paris et, à New York, est une longne
dénonciation de l'emprise du KGB sur le
monde occidental.
L'an passé, Arnaud de Borchgrave est appelé à la direction d'un quotidien d'extrême
droite, inooniste, le « Washington Times »,
petit tirage et détestable réputation. Çet
homme, admirateur de Botha, qui aime le pouvOir, autrefois écarté de .« Newsweek » quand il
en briguât la rédaction en -chef, va emplOyer
son énergie et ses compétences à changer
l'image de son journal. Enfin patron . d'une
rédaction, il n'oublie pas de rester un homme
de « coups »: Son dernier scoop, au prix d'une
trahison des règles de l'offtlye record, s'appelle
Chirac. DANIEL RONDEAU •
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des produits chimiques, et vend dés produits
alimentaires (thé et épices). Aux Etats-Unis,
Moon possède un important réseau de produits alimentaires et manufacturés. En tant
qu'organisation ,religieuse, l'Eglise de l'Unification est en principe exempte d'imposition.
Mais /goon a été convaincu d'évasion fiscale
Our des activités n'ayant aucun rapport avec
son Eglise, et il a dû faire lin an de prison. . •
Aujourd'hui cependant, un an après la libération du révérend sud-coréen, son Eglise est
plus forte et plus influente qiie jamais. Moori
est désormais parfaitement accepté comme un
des éléinents de la droite américaine. L'Eglise
de l'Unification 'est connue pour son Soutien
financier aux contras du Nicaragua comme à
presque tous les mouvements anticommunistes. Et les ultra-conservateurs de là droite américaine sont dans l'ensemble très satisfaits de
Moon.
Mais que veut au juste le révérend ? Dans ks
textes il affirme que Jésus est le « bâtard de
Marie et du prophète Zacharie », que l'Holocauste est le prix payé pour la mort du Christ,
que les Blancs sont supérieurs aux Noirs, et il
parle de lui-même comme du nouveau Messie.
«Je Suis votre cerveau, dit Moon. nus ceux
qui sont opposés à moi finiront par périr. »Des
hommes politiques américains de droite se
sont offusqués de cette rhétorique. Pas Arnaud
de Borchgrave: «Moon est victime d'une
conspiration politique, a déclaré le directeur
du "Washington Times": C'est péur ses
convictions religieuses et sa campagne
anticommuniste qu'il a été emprisonné. »
MARTIN BURCHARTH •
es coupables sans visa
Comment, Malgré
le dossier accablant de
—
Scotland Yard,
lés ministres de la CEE
ô nt désamorcé
la bO mbe Hindawi
ls avaient tous le « WashingtonTiineS »
dans leur serviette. Pourtant, lés ministres des Affaires étrangères de la CEE,
réunis à Londres le lundi 10 novenibre,
n'ont sœffné mot des déclarations de Ja:c7
gués Chirac sur l'affaire ElindaWi. Et les
onze ministres — le douzième pays, la Grèce,
s'était abstemi de voter — se sOnt rapidement
mis d'accord sur un texte prônant une série de
mesures minimaleS cOntre la Syrie.
celui-ci a téléphoné à pallias Polir. prendre &S.
instructions. ,Immédiatement après, le jeûné
Jordanien. a - été conduit, accompagné dé tnüs
homMes, dans. -Une maison louée par l'ambassade dans le 4uart'ierde Wèst Kensington. L'es
enquêteuis de Scotland Yard y ont retrouvé dés
cheveux de Hindawi. ,
.3) Les policiers Ont pu vérifier que 'Nezar
Hiridawi était descendu, à son .arrivée à Londres, le 5 avril, aù Royal.Garden Hotel. I4,a
occupé une chambre réservée au personnel de
la Syrian Arab Airlines. . . •
4) Durant Sa détention, le 'terroriste - a fait
parvenir Une lettre à son bousin Awni Hin7
dawi, aujourd'hiii incarcéré en Italie. Dans
cette lente, intéreeptée par la police italienne,
Hindawi demande à « son cousin de prendre
cOntact avec son officier traitant à Damai, ,en
vue d'éChanger sa libération contre :celle de
prisonniers israéliens. . . • •
•A ces preuves inatérielles s'ajoutent les dé
clarations deNezar Hindawl pendant son prOcês : le Jôrdanien a confirmé' l'épisode de ParribaSsade - de Syrie et sa réception par l'ambassà7
deiir. Seule différence de taillé.: il a déclaré
qu'il croyait, que - le Sac remis :sa fiancée,
Ann-Mary Murphy contenait de la drogue: On
se souvient qu'il lui avait promis de là rejoindre en Israël pour l'épouser... - - • .
. Mais avant de se rétracter devant la justice
britarinrqué,.Hindawi avait affirmé s'être
rendu à Damas, en janvier; pour y renc.oritrerle
lieutenant colonel Hata:m Saïd; Membre ,des
services de renseignement de l'armée, afin de
lui demander, de l'aide Our le Mouvement
révOlutionnaire • jordanien. C'est le côlcinel
qui s'était présenté comme le responsable dé
l'attentat de la :rue Marbeuf qui lui ,auraitsuggéré d'attaquer des objectifs israéliens et aie
se servir': d'une femme. C'est lui encore qui
aurait montré comment faite fonctionner le
détonateur de la :bombe, dissimulé dans' une
calculette... A son procès, Hindawi
Pour lui, la calculette était un engin destiné a
brouiller les rayons X qui détectent la préSenée
de drogue dans les bagages... .
Comment les agents d'El.A1 sont-ils parVe 7
nus à trouver le Sac suspect, alois que, les
contrôleurs•britanniques. de„HeathroW
l'avaient laiSsé passer ? C'est la' question 414 posent leà tenants dé la thèse selon laquelleleS
services secrets israéliens auraient Manipulé
tonte - l'affaire: «Les contrôles d'El Al sont
••systématiques, répondent lès Israéliens; . er•
hetireitsérnent bien plus efficaces I,» C'est
dans là salle d'embarquement .que leS honnieS
d'El Al ont : -repéré 1a. complice malgré elle &
Hindawi. Ils lui ont fait ouvrir Son sac et Ont par
la suite appelé un bobby 'poir lui faire conStater
•
s'On Contenu:
Pour
les
jurés
anglais;
il s'agissait de savoir
oui ou non Hindawi savait que le sac contenait
une bombe. Ils ont répondu oui: Les- ministres
dela CEE aussi. Mais c'est-sur les autres ques
'dons qu'on les attendait. Ils n'ont pas donné de
réponse. : PIERRE BLANCHET •
-
Nezaillindawi
Principale qUestion, restée en suspens
est-ce bien le gouvernement syrien qui est impliqué dans la tentative d'attentat contre im
Boeing d'El AI; le 17 avril dernier ? OU bien
doit-on se contenter, comme le fait notre Ministre des - Affaires étrangères Jean-Bernard Raimond, de Prendre acte du fait qùe « des Syriens
ont été impliqués »? Le malentendu est resté
total. Avant même l'attentat, que savaient les
Britanniques, qui interceptaient depuis plusieurs mois lesconversations téléphoniques de
l'ambassade de Syrie ? Quel est le contenu de la
communication entre LOndres et Damas' captée au mois dernier à partir du, centre d'écoute
de Cheltenhani, conversation portant précisément Siir les activités de Hindawi ? Personne
n'en à parlé.
Restent lés prenves matérielles produites
par les Britanniques. Elles sont accablantes.
1) Nezar Hindawi, 35 ans, citoyen jordanien, était possesseur• d'un passeport syrien
habituellement réservé aux membres du gouVerriement en mission. Il a . obtenu son visa Sur
recommandation du ministère des Affaires
étrangères de Damas.
: 2) Après l'échec de la tentative d'attentat,
HindaWi s'est rendu à l'ambassade de Syrie. .11
n'en a pas été chassé comme le prétend 1"ambase:deur Latitofallal Haydar. Au contraire,
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14-20 NOVEMÈRE 1986/43
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