mardi 3 - Miss luna

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mardi 3 - Miss luna
mardi 3
Soirée
Canal+ 20.50 Cinéma
Hell
Film de Bruno Chiche (France, 2006).
100 mn. Avec Sara Forestier, Nicolas
Duvauchelle.
Genre : purgatoire.
Au bout d’une heure, une scène, enfin : Sara Forestier (la révélation de
L’Esquive) et Nicolas Duvauchelle se
font arrêter en Porsche par les flics
et, sous l’effet de ­l’alcool et de la coke,
­aggravent leur cas. Un peu de vie et
d’humour s’engouffrent alors dans
cette adaptation cousue de fil blanc
d’un (petit) coup littéraire de l’année 2002, Hell, de Lolita Pille – pour
mémoire, le journal d’une « pétasse »
­ultra friquée, cynique en surface, romantique au fond. Le reste tombe à
plat, faute d’inspiration. Il en faudrait beaucoup plus pour mettre en
scène sans ridicule le malheur de
ceux qui ont tout. Louis Guichard
Rediffusions : 8/4 à 1h00, 14/4 à 0h15.
France 5 21.40 Documentaire
Vivre d’amour
p
tDocumentaire de Mireille Darc (France, 2006). Image : C. Zanartu. 55 mn. Inédit.
Prison de Tcheliabinsk en Russie, où la vie serait plus douce que dehors…
Arte 20.45 Documentaire
Maman, tout va bien
o
yDocumentaire d’Alexandra Westmeier (Allemagne, 2007). 62 mn. Inédit.
A l’heure où le débat présidentiel
­remet sur le devant de la scène les
idées de centres éducatifs fermés ou
d’encadrement militaire des jeunes
délinquants, Arte propose, le temps
d’une soirée thématique, d’aller voir
ailleurs ce qui se fait en matière de
prisons pour mineurs.
Première étape : la Russie. Alexandra Westmeier filme à hauteur d’enfant la vie d’un centre où de très, très
jeunes criminels sont accueillis…
Les éducateurs sont laissés hors
champ et l’ambiance est plus celle
d’une colonie de vacance que d’une
maison de correction. Football, gymnastique, chorale, dortoirs, vais­selle :
la réalisatrice fait alterner scènes de
la vie quotidienne et entretiens avec
les enfants, qui racontent leurs vies
passées. Maltraitance, fuite dans la
drogue et l’alcool, aveux de vols et de
meurtres : difficile de faire le lien entre ces petites têtes blondes et les
horreurs si « adultes » qu’ils racontent, et qui résonnent sur les images
de la vie pacifiée du centre.
Images soignées, cadres millimétrés,
musique, jeu d’ombres et de lumières : c’est un véritable travail de cinéma, qui en dit plus par son style et
la réalité qu’il construit et donne à
voir que par les informations factuelles qu’il délivre. Un documentaire bouleversant et d’une grande
beauté, qui illustre, mais sait aussi
questionner, la réussite ou non d’une
démarche éducative qui se veut
exemplaire. Quentin Pinoteau
« C’est mon amoureux, le gars avec qui je voulais faire ma vie » : sœurs de
­Jérusalem, carmélites et xavières, elles ont comme point commun d’avoir
donné leur vie à Dieu et choisi Jésus pour époux. Au quotidien, leur vie
­diffère selon la communauté à laquelle elles appartiennent : les carmélites
de Bayonne vivent dans le silence, tandis que les xavières, en habit civil,
­travaillent en immersion dans un quartier sensible à La Rochelle. Chez
­certaines, la vocation, cet impérieux déclic qui leur a révélé « une certitude
­intérieure », est venue tard. D’autres ont ­fait des études, comme sœur Claire­Annaël, 33 ans, qui exerce toujours comme médecin à mi-temps dans un
­hôpital parisien. Pour toutes, en revanche, la foi les a amenées à suivre un
long parcours (postulat, noviciat, premiers vœux, vœux temporaires, puis
profession de foi perpétuelle).
Après avoir abordé le sort des prostituées dans Une vie classée X, ce sont des
femmes que la comédienne et réalisatrice Mireille Darc a de nouveau filmées.
La prise de contact a été délicate : certaines communautés ont refusé de laisser
entrer des caméras. Mais chez ces trois groupes de femmes, le courant est
passé. Avec respect, mais de façon directe, Mireille Darc les a interrogées sur
l’enfermement, la rupture avec la famille et de façon plus globale leur vie
d’avant, les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance… « J’ai rencontré des
femmes qui m’ont beaucoup touchée. Des femmes heureuses », résume Mireille
Darc qui les a filmées riant, comme dans cette séquence où les religieuses
­exhibent chacune leur crucifix, comme autant de portraits d’un même « fiancé ». Loin de porter de jugement, le documentaire entrouvre une porte et permet de mieux comprendre ces femmes de foi. Un dialogue sincère qui comble
en partie notre curiosité de voyeurs séculiers. Emmanuelle Skyvington
Rediffusion : 12/4 à 14h30. Rediffusion : 4/4 à 14h45.
France 3 20.50 Cinéma
Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain
o
yFilm de Jean-Pierre Jeunet (France/Allemagne, 2000). Scénario : Guillaume
Laurant et J.-P. Jeunet. Image : Bruno Delbonnel. Musique : Yann Tiersen. 155 mn.
Avec Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Isabelle Nanty.
Genre : succès planétaire.
Amélie, serveuse dans un bar-tabac de Montmartre, découvre par hasard sa
vocation : en se mêlant de la vie des autres, elle peut les rendre heureux.
Avec ses stratagèmes de simili-fée futée, Amélie installe un doux délire que
le cinéaste aménage, avec des plans saturés de détails, comme s’il prenait ses
rêves pour la réalité. Il la détourne, la réalité, la « ripoline », et crée un entredeux flottant, ni d’ici ni d’ailleurs, ni d’aujourd’hui ni d’hier. Jeunet compile
avec bonheur des événements minuscules et des plaisirs fugaces. L’aventure
d’Amélie enchante parfois mais restera un prototype : le bonheur est une idée
trop casse-gueule, au cinéma, pour en abuser. Jean-Claude Loiseau
112 TÉLÉRAMA 2985 | 28 MARS 2007
Femmes de foi filmées dans leurs silences, leurs rires, leurs parcours.

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