Un clip pour sauver les Grottes
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Un clip pour sauver les Grottes
32Signatures Tribune de Genève | Vendredi 7 juin 2013 Rencontre avec Léo Marin Un clip pour sauver les Grottes Encre Bleue Isabel Jan-Hess R ollers, casquette et sourire éclatant. Celui qui les porte s’appelle Léo Marin. Un jeune homme enthousiaste qui sort dimanche un clip vidéo, réalisé avec son groupe reggae Najavibes. Un minifilm tourné pour le Collectif 500, qui soutient une extension souterraine de la gare et la sauvegarde du bas du quartier des Grottes. «C’était une expérience magique! On a tourné dans les rues, les places, les parcs, se souvient le jeune fondateur du groupe. Il y avait des centaines de personnes sur la place des Grottes le 27 avril. On a vraiment pu mesurer l’importante mobilisation contre le projet des CFF (ndlr: un projet qui prévoit un agrandissement de la gare Cornavin sur le bas des Grottes). Avec le clip, on espère toucher le plus de jeunes possible, car chaque voix compte.» La brosse à reluire Gamin de l’Ilôt 13 Si Léo se mobilise autant, c’est que les Grottes, il connaît et plutôt bien. «J’y suis arrivé à l’âge de 6 ans et je n’en suis jamais reparti.» C’est en grandissant à l’Ilôt13 qu’il devient citoyen engagé. «Mes parents sont tous deux très militants. On avait des discussions passionnantes, sur la société, la vie et grâce à eux j’ai toujours eu envie de participer et non de rester passif. On a en Suisse de merveilleux outils démocratiques, il faut s’en servir. Je m’énerve souvent avec des jeunes de mon âge qui ne votent jamais. Et ensuite se plaignent que rien ne change…» Plutôt à gauche, très à gauche, Léo? «Oui, mais en même temps, j’ai de la peine à me positionner en politique. Je préfère m’engager pour des causes précises, défendre des intérêts qui me semblent importants, hors des discours partisans.» Comme le Collectif 500, pour lequel, à 26 ans, il n’hésite pas à mouiller sa chemise. «Avec le groupe, on a proposé de donner un concert et réalisé le clip. Je suis aussi allé récolter des signatures. C’est important d’expliquer aux gens pourquoi on se bat.» Si Najavibes s’est investi pour ce projet, c’est que la formation est née en 1997 aux Grottes. «On avait 10-12 ans, se souvient Léo. On a commencé par faire du blues puis du funk rock et finalement on est aujourd’hui résolument reggae.» Le groupe genevois s’est déjà fait sa place dans le milieu. «On a joué au Montreux Jazz en 2008 et on est parti en tournée internationale entre 2011 et 2012.» L’hiver Léo Marin, enfant des Grottes et chanteur du groupe de reggae Najavibes, dans son studio de la Jonction. STEEVE IUNCKER-GOMEZ Léo Marin Bio express 1987 Naissance à Genève. 1994 Emménage à l’Ilôt 13, aux Grottes. 1997 Création du groupe Najavibes. 2007 Maturité gymnasiale au Collège Rousseau et 1er Prix d’arts visuels. 2008 Concert au Montreux Jazz Festival 2010 Démarre comme travailleur social pour la FAS’e et enseigne dans des classes spécialisées. 2012 Sortie du dernier album de Najavibes et tournée internationale. 2013 Lancement de l’initiative «Gare Cornavin» avec le Collectif 500 et sortie, dimanche, du clip vidéo de soutien. Le dessin par Herrmann prochain, c’est au Brésil et en Afrique du Sud que les gamins des Grottes se produiront. «C’est magnifique! On commence même à avoir des cachets très corrects, note le chanteur. On réinjecte tout pour acheter du matériel, des instruments et pour financer les tournées.» Pour vivre, le môme de l’Ilôt 13 s’est aussi tourné vers des activités sociales et communautaires. «Je travaille comme animateur pour la FAS’e et je fais des remplacements dans des écoles primaires. J’adore ça. J’aime le contact avec les gens, ça me nourrit. Et les enfants sont d’une énergie et d’une créativité incroyables.» De son enfance à lui, Léo garde en souvenir ses premiers pas de capoeira. «C’est le meilleur sport du monde, assure le jeune homme. Je le pratique toujours, d’ailleurs. En 2003, je suis même parti faire de la capoeira avec mon professeur à Salvador de Bahía, au Brésil.» La Mecque de cet art martial afro-brésilien, mélange de combat et de danses des peuples africains du temps de l’esclavage. Nouveau studio communautaire Parallèlement, le groupe Najavibes investit ce mois-ci un nouveau studio d’enregistrement à la Jonction. «On aura une installation professionnelle de grande qualité, se réjouit le musicien. Nous avons plusieurs projets, notamment de permettre à des jeunes en réinsertion ou en détention d’enregistrer leur musique chez nous.» Solidaire, curieux, vagabond, Léo Marin ne s’arrêtera pas en si bon chemin. «Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie, mais une chose est sûre: elle sera animée. J’adore voyager, rencontrer des gens, découvrir le monde.» En rollers? Ouiii, la stèle a été nettoyée! Par qui? Mystère et boule de gomme… Les petites mains vertes et agiles du cimetière des Rois n’y sont sans doute pas pour rien. Parce que je ne vois pas les bons vieux radicaux genevois le faire en retroussant leurs manches, malgré toute l’estime qu’ils ont pour ce grand homme politique. A moins que ce ne soit l’œuvre de simples citoyens, désireux de rendre ainsi hommage au père de la Constitution genevoise de 1847. Ou qui d’autre encore? Une chose est sûre: la pierre tombale de James Fazy a eu droit, cette semaine, à un bon coup de brosse à reluire. Ceci peu après l’Encre Bleue de samedi, intitulée «Nettoyage de printemps» et invitant justement à faire quelque chose pour elle. Alors youpi! A moins que cette poutze soudaine ne soit un hasard du calendrier, sait-on jamais. Mais j’ai de sérieux doutes. Bien que le cimetière se trouve quasi sous mes fenêtres, je n’ai rien vu de l’opération. Et c’est presque par hasard, au retour de la pause de midi, passée dans ce beau parc, que la chose m’a sauté aux yeux. Les mousses qui rongeaient la stèle de James Fazy ont été enlevées, la pierre a été briquée à fond. Les passants peuvent à nouveau lire le nom de celui qui repose sous la première colonne à gauche de l’entrée principale. Avec le numéro 500 à ses pieds. Cette action ne va pas changer la vie de la République, bien sûr. Mais c’est la moindre des attentions, même tardive, qu’elle pouvait avoir pour cet artisan de la Genève moderne. Merci donc à ces grands discrets! Retrouvez les chroniques de Julie sur encrebleue.blog.tdg.ch ou écrivez à [email protected] Genève au fil du temps La SHAG a 175 ans (V/V) La Société d’histoire et d’archéologie organise chaque année une quinzaine de visites et conférences. Ces dernières ont lieu au Palais de l’Athénée, construit en 1860-1864, qui conserve encore ses décors d’origine. La SHAG, dont la production compte 200 ouvrages parus depuis 1840, forme aussi aujourd’hui le plus ancien éditeur genevois encore en activité. Une exposition retrace aux Archives d’Etat jusqu’au 20 décembre l’histoire de la société. COLLECTION CENTRE D’ICONOGRAPHIE GENEVOISE (PHOTO JULLIEN, 1920) Retrouvez les images de la Bibliothèque de Genève. www.fildutemps.tdg.ch Contrôle qualité