Journées nationales de l`EPFCL - École de Psychanalyse des

Transcription

Journées nationales de l`EPFCL - École de Psychanalyse des
Journées nationales de l’EPFCL – France
Les Symptômes, les affects et l’inconscient
Maison de la Chimie – Paris
1er et 2 décembre 2012
Samedi matin – Amphithéâtre Lavoisier
Introduction 9h 30: Patricia Dahan
Présidence : Jacques Adam – Albert Nguyên
9h45-11h00
Luis Izcovich Ce qui tient ensemble
Parmi les avancées du séminaire Le sinthome il faut compter avec cette formulation, que
j'emprunte à Lacan, pour mieux cerner ce qui fait support pour un sujet. Cette formule
souligne un écart entre Freud et Lacan. La visée de Lacan n’étant pas uniquement de donner
un autre statut au symptôme, mais surtout de cerner ce qui relie un registre à un autre, ce qui
du symptôme peut se modifier à partir de l'analyse. Il s'agira de saisir ce qui change
concernant les points d'appui d'un sujet avant et après l'analyse.
Gabriel Lombardi Le statut éthique de l’inconscient
Freud a assuré que « nous sommes responsables du contenu de nos rêves ». Lacan a écrit à
son tour que « de notre position de sujet, nous sommes toujours responsables ». Si nous ne
considérons pas l’inconscient comme un cas de mauvaise foi, de « mensonge à nous-mêmes »
dans les termes de Sartre, comment est-ce que nous pouvons concevoir son statut éthique ?
Discussion
11h-11h30 Pause café
11h30-13h
Maria Teresa Maiocchi Affects de saints hommes
Que montrent les sociétés analytiques du style de vie - style de lien - des analystes? Entre
enthousiasme et satisfaction... le saint décharite, ne fait pas lien. Des solitudes 'moterialisées',
marquées par un savoir non partageable, peuvent elles trouver une fraternité discrète,
fraternité sans père? En quoi cette fraternité sans père nous éclaire-t-elle sur la civilisation et
ses bals masqués ?
Patrick Barillot Symptômes orthodoxes, symptôme hétérodoxe ?
Au début de son séminaire Le sinthome Lacan fait, à propos du symptôme et du sinthome, un
développement sur l'hérésie et sur son pendant qui est l'orthodoxie. Il dit se placer du même
coté que Joyce en matière d'hérésie, ce qui suppose une opposition à l’orthodoxie analytique
quant au traitement du symptôme. C'est cette opposition entre hérésie et orthodoxie de l'usage
du symptôme ou du sinthome que je me propose de développer.
Discussion
13h-14h30 Pause déjeuner
Samedi après midi - Amphithéâtre Lavoisier
Présidence Agnès Metton – Colette Sepel
14h30-16h
Patrick Valas Autisme ?
Y'a de l'UN tout seul.
S (A barré), cela veut dire que l'Autre n'existe pas, et qu'avec lui nous n'avons pas de relation.
Nous aboyons après cette chose et elle ne répond pas.
Est-ce que cela veut dire que nous parlons tout seul ?
Entre folie et débilité mentale.
Jean Jacques Gorog L’affect en acte
“L'affect en acte”, soit le symptôme et l’inconscient mis en scène sous ce jour frisant.
Discussion
16h-17h30
Susan Schwartz Se faire le partenaire du réel
Nous examinerons le rapport de l'interprétation au réel dans l'expérience analytique. Il s'agira
de cerner les effets de l'interprétation et leur incidence dans un cas clinique pour mettre en
évidence que c'est uniquement par les effets dans le réel que l'interprétation trouve son statut
éthique. Dès lors, la traversée des moments cruciaux de la cure démontre la place de l'analyste
comme partenaire du réel du sujet.
Françoise Josselin Le savoir du « continent noir »
Lacan a renversé le roc de la castration chez Freud pour qui la libido est toujours masculine
dans les deux sexes, en positivant la jouissance. C’est le mystère de la part féminine dans la
jouissance de la femme, jouissance de corps opaque au sens qui va lui donner le modèle du
sinthome comme évènement de corps, permettre de généraliser le statut fondamental de la
jouissance et ainsi éclairer la position « féminine » de l’analyste. Je vais essayer d’articuler le
lien entre jouissance Autre, sinthome et position de l’analyste.
Discussion
Salle 101 Présidence : Martine Menès – David Bernard
14h30-16h
Frédéric Pellion Quelques remarques à propos du concept lacanien de métaphore, et en
particulier de ses affinités et dissemblances avec le cogito cartésien
La métaphore est une pierre d’angle du « système » lacanien : “enveloppe formelle”, depuis
Freud, de certains symptômes, elle est aussi trace vivante de la manière dont chaque parlêtre
est affecté de ce qui vaudra pour lui comme vérité. Toutefois, les différentes manières de
Lacan de penser cette figure de style sont loin d’être dépourvues d’ambiguïté. À partir du
constat textuel que la perspective du cogito est rarement très éloignée des considérations de
Lacan sur la métaphore, je me propose de suivre ici comment la référence cartésienne de ce
dernier et cette ambiguïté s’éclairent l’une l’autre.
Stéphanie Gilet – Le Bon Deux symptômes d’exception : phobie et fétichisme
Lacan précise, sans doute plus que Freud, que le symptôme est de la jouissance qui répond à
la castration (-). C’est donc à partir de ce point d’origine, de ce « point de vérité » de la
castration que le sujet se partagera dans son choix de structure clinique dans le champ de la
référence phallique : névrose ou perversion, ce sera l’une ou l’autre, et dont les symptômes
primaires phobie et fétichisme sont respectivement les portes d’entrées. Mon propos
approchera la construction et les fonctions de ces symptômes en mettant l’accent sur la
perversion.
Discussion
16h-17h30
Françoise Galinon Des symptômes sans affects ?
Anne semble affectée de rien. Et aujourd'hui cela pose problème aux soignants et éducateurs
qui l'entourent. Elle souffre de troubles alimentaires - fluctuants depuis 12 ans - et est, à 30
ans, en échec sur tous les plans de sa vie. Le mot travail semble central dans les signifiants
d'Anne. Mais elle n'en dit rien, n'en fait rien, n'en voit rien. Elle dépose à droite, à gauche des
lambeaux de son histoire et me met à la place du collecteur. Pas de résonance, pas de lien
dans tout cela, pas d'harmonie mais des blocs, du dégel de quelques signifiants... Quel travail
pour Anne? Avec Anne?
Armando Cote Jouissance et jalousie
Pour introduire notre propos nous traiterons deux points : la jalousie versus l’envie et la
jalousie versus la jouissance. Lacan a sauvé la jalousie de l’oubli ; en 1932, il propose une
traduction du texte principal de Freud sur la jalousie. Nous pourrons tirer plusieurs
conclusions : l’importance du transfert comme antidote à la jalousie ce qui marquera la
différence avec la religion (l’amour du prochain), la question du dispositif de la passe comme
un dispositif qui tente de mettre en échec la jalousie. Deux politiques d’école qui peuvent
s’orienter soit vers le culte de l’objet qui impose la jalousie entre ses membres, soit vers le
réel de l’angoisse. Discussion Salle 201 Présidence Patricia Dahan – Jean Pierre Drapier
14h30-16h
Bernard Lapinalie La fin par le symptôme
Il s’agira d’examiner pourquoi et comment Lacan, dans son dernier enseignement, a pu mettre
le symptôme au coeur de la fin de l’analyse - comme levier, plus qu’en être débarrassé. Nous
y relèverons la surprenante condition de fin qu’il y pose : l’émergence nécessaire d’un savoir
supplémentaire pour le sujet, pris sur le réel de son symptôme, et qui seul pourrait ouvrir au
savoir imprenable de son inconscient, à l’aperçu de sa division - et condition d’une vraie
séparation, pour la fin.
Annick Delaleu La clarté dans le texte
Qu'est-ce qui peut s'énoncer comme vrai dans les dits d'une patiente admise à l'hôpital
psychiatrique ? Wendy consent à parler de ce moment de précipitation où elle a imaginé
pouvoir s'annuler dans l'acte suicidaire. Elle donne à entendre en quoi d'être rangée du côté
des femmes a laissé pour elle à désirer. Elle précise ses points d'identification face à
l'énigmatique vide de la nomination. Son geste suicidaire devient tentative de mettre fin à ce
qui peut s'éprouver, pour elle, sous le terme de "seconde mort".
Discussion
16h-17h30
Yves Le Bon Destinées et conséquences, des marques, des traces du désir de l’Autre
A partir d'un parcours jalonné par les références que Lacan donne à propos de la
psychosomatique et en particulier, ce qu'il précise page 94 du Séminaire 11 : « tout ce qui est
de l'organisme comme organe se présente toujours avec une grande multiplicité de
fonctions.... », notre questionnement consistera à cerner ce qui, au niveau de « lalangue » et
des premiers « soins », se transmet du désir de l'Autre, en fonction de ses propres objets
pulsionnels privilégiés et qui va faire traces, empreintes, qui marqueront ainsi sur l'organique,
pas encore corps, des lieux-support aux éclosions épistémo-somatiques, ce qui justifie
d'avancer qu'aucun phénomène somatique n'est exclu du champ de l'Autre.
Radu Turcanu L’æffectivité du symptôme
D’abord, le symptôme comme ce qui reste irrésolu dans le refoulement (curator et curateur),
lorsque le sujet peut clamer : "y en a cure", car c’est le symptôme qui traite l'angoisse. Dans la
cure, où le « Y a d' l'Un » rencontre la jouissance Autre, l’identification au symptôme fait de
ce dernier autre chose, un affect inédit, hors tableau, qui maintient en suspense, sans le
résoudre, le rapport sexuel.
Discussion
Dimanche matin – Amphithéâtre Lavoisier
Présidence : Sidi Askofaré – Claude Léger
9h30 -11h
Vicky Estevez Affects de savoir et savoir inconscient
Au cours d’une analyse le rapport du sujet au savoir se trouve à plusieurs reprises modifié.
Des affects accompagnent ces modifications et peuvent permettre de les identifier. Différentes
définitions du savoir semblent pouvoir en découler. D’autres affects, fixes et immuables, font
signe au parlêtre averti qu’un savoir est là. Paradoxalement donc, le savoir inconscient sans
sujet, repéré à la fin, ne peut être qualifié de savoir que s’il est incarné par un sujet, c’est-àdire que si le sujet en a été traversé. J’essaierai de saisir ce que l’expérience de la passe peut y
ajouter.
Marc Strauss L’irréconciliable
Il marque la relation du sujet au symptôme, cet « impossible à supporter » ; il ne va pas sans
générer des affects variés ; il définit enfin l’inconscient comme réel. Question : Quels peuvent être son statut et ses conséquences, que ce soit à l’issue d’une cure
aussi bien que dans une Ecole de psychanalyse ?
Discussion
11h -12h30
Bernard Nominé Dupe du père, dupe de l’inconscient, dupe du réel
A la fin de son expérience de psychanalyste, Freud a dénoncé les limites de l’interprétable. Il
avait déjà l’intuition du réel en jeu, ne serait-ce que par l’affect qui en est l’index et qui reste
hors champ des formations de l’inconscient. Lacan a poursuivi en logifiant cette expérience. Il
en a déduit que l’inconscient est un savoir dans le réel et a incité les analystes à aborder
l’inconscient par la logique, science du réel. Nous en sommes là aujourd’hui, tentés par
l’errance du fait du refus d’aimer l’inconscient puisqu’il est réel et en même temps tenus par
« une éthique qui se fonderait sur la façon d’être toujours plus fortement dupe de cet
inconscient qui est en fin de compte notre seul lot de savoir. »
Colette Soler Symptômes énigmatiques ?
La façon dont l'être est affecté du savoir inconscient se reconnaît selon Lacan a des "signes
toujours ponctués énigmatiquement". Une question sur le statut du symptôme s'en déduit, car
si tout symptôme paraît surprenant au regard des normes du discours courant, pour la
psychanalyse depuis Freud le symptôme, à la différence de l’affect, est supposé être
élucidable par la voie du déchiffrage, et on attend qu’il délivre une réponse qui ne soit pas
ineffable. Alors comment serait-il signe énigmatique ? C’est ce que je voudrais tenter
d’éclairer.
Discussion
12h30-14h Pause déjeuner
Dimanche après midi – Amphithéâtre Lavoisier
Présidence : Sol Aparicio
14h-16h
Lydie Grandet « L’instance de la lettre, raison de l’inconscient »
Définissant le parlêtre comme « la façon d’exprimer l’inconscient », Lacan nous invite à tenir
compte du réel et à considérer la jouissance opaque du symptôme. Si les symptômes
conduisent à l’analyse et font énigme pour le sujet, il revient à l’analyste d’ouvrir aux effets
de langue, dont la lettre est le témoin dans l’orientation de son travail. Pourrait-on soutenir
dès lors qu’une psychanalyse lacanienne, grâce au défilé des signifiants et à l’acte de
l’analyste, permet de passer du « ravage » du verbe au « ravinement » (ravi-ne-ment) propre à
chacun, faisant alors de l’insistance de la lettre, la réson de l’inconscient ?
Michel Bousseyroux Quel nouage entre inconscient, symptôme et satisfaction, à la fin ?
A la fin d'Encore, Lacan se demandait quelle limite mettre aux solutions du problème
borroméen. Cette limite s'avéra être celle du symptôme, comme quatrième rond nécessaire
pour que ça tienne. Mais la trouvaille en 1979 d'une nouvelle effaçon d'écrire le réel conduit à
réévaluer cette limite.
Didier Grais Sans affect apparent
L’analyste est parfois confronté à des demandes de la part de sujets qui n’ont aucun passé
psychiatrique, ne sont ni délirants, ni hallucinés, ni mélancoliques, mais pour lesquels se pose
la question du diagnostic. Lacan notait qu’une symptomatologie névrotique peut ressembler à
une symptomatologie prépsychotique. Dans les cas de psychoses non déclenchées qu’en est-il
des symptômes, des affects, à quelle place le psychanalyste peut-il opérer, peut-on parler de
fin d’analyse ? Je propose d’articuler ces questions à partir de cas de ma pratique ainsi que de
cas de la littérature.
Discussion
Clôture : Patrick Barillot