Compte-rendu critique du nouveau programme de terminale

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Compte-rendu critique du nouveau programme de terminale
Compte-rendu critique du nouveau programme de terminale
Au sujet du Lycée
Au télescopage brutal des épisodes du XXème siècle du programme de première succède un
nouveau programme de terminale a-historique, trop conceptuel, trop long, qui suppose
acquises des connaissances que les élèves n’ont pas, et qui met définitivement un terme à tout
enseignement de l’histoire géographie comme sciences capables d’expliciter le monde dans
lequel nous vivons, et capable d’ouvrir le lycéen sur sa complexité en lui fournissant un
certain nombre de repères nécessaires.
Au lieu de cela , le nouveau programme de terminale cède aux modes et à l’air du temps en
plaçant comme prioritaire l’enseignement du patrimoine et des mémoires qui supposent un
recul par rapport à l’histoire que les élèves ont beaucoup de mal à prendre faute de maturité.
Le thème 2 sur idéologies, opinions, et croyances nécessite d’importants pré-requis que les
élèves n’ont jamais eu l’occasion d’acquérir : histoire de l’Allemagne, catalogue de crises
politiques, religion aux Etats-Unis. Le thème 3 sur la notion de puissance met en jeu des
évolutions séculaires qui nécessitent beaucoup plus de temps que les six heures allouées par
chapitre pour être intelligible par les élèves. L’ensemble du programme d’histoire contraint
les professeurs à un va et viens constant entre les faits – qu’il faut bien enseigner un jour – et
la réflexion thématique dont ils sont l’objet officiellement.
En géographie, le programme s’ouvre de façon obligatoire sur l’étude critique des cartes
sans qu’il soit défini d’objet. Les collègues ont le plus grand mal à faire un cours totalement
abstrait alors que ce chapitre aurait pu prendre place à la suite du thème 2 sur les façons de
cartographier la mondialisation. Les chapitres du thème 3 inquiètent les collègues par leur
nombre, leur ampleur, et leur dispersion. Ni en géographie, ni en histoire, n’apparaît de
cohérence ou de fil directeur des programmes.
L’ensemble du programme apparaît comme vainement ambitieux par rapport aux réalités
concrètes que sont les impératifs horaires, les aptitudes des élèves, et l’attrait que ces
questions peuvent exercer sur eux. L’ensemble des collègues estime que ce programme
fleuve, inutilement ambitieux et trop abstrait ne pourra que dégoûter les élèves de ce qui leur
est présenté comme de l’histoire et de la géographie.
Pascale Coumau et Elisabeth Lamine, lycée H. Berlioz.

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