Les monuments historiques de Marrakech demandent une attention

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Les monuments historiques de Marrakech demandent une attention
Les monuments historiques de Marrakech demandent une attention particulière.
Les monuments historiques revêtent généralement une importance cruciale dans l'illustration du
degré du progrès civilisationnel qu'a connu le Maroc à travers de longs siècles de son histoire
séculaire, mettant en avant ainsi la grande expertise acquise par les Marocains en matière
d'architecture et du savoir faire urbanistiques.
De ce fait, la ville de Marrakech, ancienne capitale du Maroc, est considérée parmi les cités
impériales les plus riches en monuments historiques, assurant un rôle remarquable en tant que
trait d'union entre le nord et le sud et un point de rencontre entre les différentes caravanes
commerciales en provenance des zones subsahariennes.
951 édifices historiques concernés.
Si une telle richesse urbanistique et civilisationnelle a permis à la cité ocre de se positionner,
désormais, en tant que destination touristique des plus prisées par les touristes tant marocains
qu'étrangers, nombre de monuments historiques de la ville souffrent, en revanche, d'un certain
nombre de problèmes du fait de la marginalisation ou encore en raison de certaines opérations
de réfection qui ont effectuées loin du respect des standards et règles en vigueur dans ce
domaine. Dans une déclaration à la MAP, Abdelmouniim Jamal Abou Alhouda, inspecteur des
monuments historiques à la délégation régionale de la Culture à Marrakech, a fait savoir que de
par le rôle que jouent ces monuments dans la mise en lumière des potentialités touristiques,
culturelles et civilisationnelles du Maroc, ceux-ci méritent, plus que jamais, une attention
particulière en vue d'assurer leur rayonnement et leur préservation contre les aléas du temps.
Et de poursuivre que le dernier recensement en date de 2006 a laissé constater l'existence de
quelque 951 édifices historiques seulement à Marrakech et que l'ensemble des styles
urbanistiques islamiques y sont représentés, notant que ces joyaux urbanistiques sont placés
sous la tutelle du ministère de la culture, ou celui des habous et affaires islamiques ou encore,
de conseil communal de la ville, outre certains édifices appartenant à des particuliers. Une telle
situation n'est pas sans rendre encore plus complexe toute initiative de communication ou de
coordination entre ces intervenants en vue d'accorder à ce patrimoine tout l'intérêt qu'il mérite,
a déploré M. Abou Alhouda.
Il a plaidé dans ce cadre en faveur de la création d'une agence nationale de gestion du
patrimoine culturel, dont ses différentes formes matérielles et immatérielles, tout en veillant à
doter cette nouvelle structure de représentations régionales, et à œuvrer en vue d'actualiser les
textes de lois sur la préservation du patrimoine et leur adaptation à la réalité actuelle.
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Réfection dans le respect des standards internationaux.
Il s'est dit aussi en faveur de la conclusion de conventions de partenariat entre les différents
départements ministériels concernés et ce, dans l'optique de créer et mettre en place des
méthodes de gestion plus efficientes dans le cadre de projets conjoints et participatifs, outre
l'établissement de partenariats avec les instances élues, à même d'asseoir les jalons d'un projet
participatif favorisant l'élaboration d'une stratégie d'intervention dans le domaine du patrimoine,
dans ses dimensions culturelles et celles de développement.
Dans ce sillage, le ministère de la culture a procédé, ces dix dernières années, à la mobilisation
de moyens financiers importants pour la réfection des monuments historiques placés sous sa
tutelle au niveau de Marrakech, entre les Palais El Badii et El Bahiya, Dar Si Said, les portails
historiques, et les tombeaux Saadiens, a-t-il fait savoir. Et de faire observer que les mythiques
jardins de la Ménara nécessitent actuellement des travaux de réfection, étant donné leur état
dégradé aussi bien en ce qui concerne l'entrée principale, le Bassin, que d'autres dépendances,
relevant que le succès d'une telle opération requiert la mobilisation de l'ensemble des
intervenants concernés.
Et afin de garantir plein succès à toute opération de réfection, il est recommandé d'observer un
certain nombre de standards en vigueur en la matière, notamment l'exigence d'expertise en
matière de construction traditionnelle, déplorant, à titre d'exemple, les erreurs commises lors de
la réfection de la Mosquée de Moulay El Yazid au quartier El Kasbah, notamment après
l'effondrement de trois de ses principales coupoles, en raison du non respect des standards
dans ce domaine, sachant qu'un tel édifice remontait à l'époque de Yacoub El Mansour
Almouahidi et qu'il est l'une des plus grandes mosquées à l'échelle nationale. D'autre part, M.
Abou Alhouda a estimé que Souk Essmata est le seul espace commercial qui, tout en faisant
partie intégrante de la place de Jemâa El Fna, a su préserver son cachet historique, ce qui
nécessite de doubler d'effort en vue de préserver ce patrimoine ancestral et ce, à travers
l'élaboration d'une véritable conception pour sa réfection, de manière à permettre à cet édifice
de continuer de servir de patrimoine vivant et de modèle de l'architecture islamique. Ce souk,
a-t-il rappelé, connait une effervescence remarquable et un engouement sans précédent aussi
bien par les marocains que par des étrangers, outre le fait qu'il sert d'espace pour la vente des
articles de l'artisanat (chaussures traditionnelles). M. Abou Alhouda a cité également l'exemple
de la grande muraille de Dar Si Said, en tant que construction menaçant ruine, ce qui nécessite
une intervention urgente des parties concernées pour éviter toutes les conséquences néfastes
pouvant être engendrées par la disparition de ce patrimoine. La disparition de ces joyaux
historiques, de par leur rôle majeur dans le développement économique et la promotion
touristique de la cité ocre, constitue une perte capitale d'une partie de la mémoire collective des
Marrakchis ainsi que des tous les Marocains, d'où la nécessité de doubler d'effort pour leur
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