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Dialogues 0123 Dimanche 24 - Lundi 25 décembre 2006 « Le Monde » et les « people » Médiatrice Véronique Maurus D eux « stars », en ces temps de fêtes, alimentent abondamment le courrier des lecteurs : Johnny Hallyday et Pascal Sevran. Les faits sont connus, rappelons les dates. La nouvelle de l’exil fiscal de Johnny tombe le mardi 12 décembre. Pendant quatre jours, Le Monde ne lui consacre qu’une brève (le 13), un morceau de chronique télévision (le 14) et un extrait de lettre de lecteur (le 15). Le samedi 16, il se rattrape en lui réservant son titre de « une », la moitié d’une page et un billet. Un spécial « people », ce numéro du 16 ! Pascal Sevran y a droit à une pleine page. Là aussi, il s’agit d’un rattrapage. Paradoxal. C’est en effet Le Monde 2 qui, le premier, a relevé, dans une chronique, les propos « nauséabonds » de l’animateur, et ce dès le… 31 janvier ! Mais, ni reprise ni exploitée, l’information s’est perdue jusqu’à ce que, le 2 décembre, une interview, dans Nice Matin, ne la relance. Ici aussi, il faudra attendre neuf jours pour que Le Monde, distancé après avoir été précurseur, se résigne à suivre, d’une brève (le 11), puis de deux modestes articles (les 12 et 13), avant d’aborder le fond, le 16. Une remarque : dans les deux cas, lettres et courriels ont commencé à affluer… avant que ces affaires ne soient traitées dans nos colonnes. Ce qui prouve que vous, lecteurs, êtes moins timorés que nous vis-à-vis des « people ». Quand une vraie polémique les concerne, vous réagissez sur-le-champ, et sur le fond. Prenons Johnny. « N’est-ce donc pas faire une fausse déclaration que de déclarer une résidence de convenance à l’étranger ? Même si l’état du droit ne se prête pas à des poursuites, au moins y a-t-il place pour la réprobation morale », souligne Claude Kerviel (Treffiagat, Finistère). « En jouant à ce point la carte de la prudence, l’indéboulonna- 17 ble idole des jeunes croit-elle vraiment à la future victoire de son candidat ? », s’interroge Michel Bardet (Orléans). « Comparé aux centaines de milliards d’euros échappant au fisc français, le cas de notre chanteur national est maintenant anecdotique », déplore Claude Carpentier (Lille), tandis que M. Emmannuel Fruchard (Saint-Germain-en-Laye) signale les nombreux joueurs de tennis français qui « sont à la fois évadés fiscaux et membres de l’équipe de France ». Après le 16 décembre, vient une seconde vague de messages. « Si le but est de critiquer J. Hallyday, pourquoi pas ? Si le but est d’exposer certaines règles fiscales pour les hauts revenus (…), la page 9 suffisait (…), arrêtez de faire de J. Hallyday une victime nationale », conseille Grégoire Milopoulos (Paris). Marc Bianchi (Avon) s’étonne du titre de « une » – « Le cas Hallyday rouvre le débat sur l’imposition du patrimoine » –, en soulignant qu’« il n’a trouvé, dans ce journal, aucun article correspondant à son attente. Où est passé le fameux débat ? » La rédaction a pour excuse l’urgence. La manchette « Johnny » du 16 a été décidée la veille, un vendredi soir, à 19 heures, et les articles écrits dans la nuit ou au petit matin. L’idée était bonne, vos lettres en témoignent. Et, même si le mot « polémique » aurait dû remplacer « débat » dans la manchette, le journal fournissait, ce jour-là, beaucoup d’éléments d’information. Mais pourquoi avoir hésité si longtemps pour agir, in fine, dans l’urgence ? Le Monde, de fait, a attendu pour plonger que s’expriment des voix officielles : L’Orient compliqué par Tab pour Johnny, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, pour Sevran, la direction de France 2. Les rédacteurs spécialisés, pourtant, avaient conscience de l’urgence. Béatrice Gurrey (Sevran) a « insisté » auprès de sa hiérarchie. Philippe Ridet (Johnny), dès les premières réactions, a écrit un article qui est passé à la trappe. La hiérarchie, en guise de réponse, joue au mistigri. Le chef du service France estime que ces affaires relevaient du service Culture. Ce dernier souligne que l’exil fiscal de Johnny « dépasse largement le cadre culturel », et, sur Sevran, nous renvoie au service Médias, lequel soupire : « Le Monde a un problème avec les “people”. » L ’explication tient aux origines du Monde. Il est – très – loin le temps où le quotidien expédiait le mariage de « BB » d’un méprisant filet : « Mme Brigitte Bardot épouse M. Fritz Günther Sachs » (le 15 juillet 1966). Pourtant la gêne subsiste. Vis-à-vis des stars comme de la vie privée des « gens » célèbres, qu’ils soient ministres, artistes, présentateurs ou simples gagnants d’un jeu télévisé. En un mot le domaine « people ». Un genre dans lequel Le Monde semble génétiquement handicapé. Comme si l’ombre du Commandeur rôdait dans les couloirs, prête à lever un doigt pour tonner : « Ceci est indigne de notre journal. » Quand tombe une information de ce registre, le premier réflexe de cette honorable maison est l’embarras : on tergiverse, on se renvoie la balle, on attend en quelque sorte le « permis d’écrire », la déclara- tion, le communiqué, qui la fera entrer dans la culture légitime du journal. Résultat : on arrive invariablement en retard, lesté de nouvelles à rattraper, et empêtré par la recherche d’un « angle » neuf. Longtemps, ce fut un atout, qui a évité au quotidien moult dérapages – ou les a limités. Mais les célébrités, sollicitées par les candidats, sont devenues de puissants vecteurs d’opinion. La parole de Johnny a plus d’impact que celle de Jean-François Copé, constate le chef du service France. Jean-Michel Normand, seul « spécialiste ès people » de la rédaction, insiste : « Ces gens sont porteurs de sens mais ils bénéficient d’une sorte d’aura d’irresponsabilité. Pour cela, il faut les citer. » Le Herald Tribune, remarque-t-il, leur consacre une rubrique quotidienne, sous le bandeau, un peu hypocrite : « Culture et autres ». Il ne s’agit pas, ici, de défendre les cancans. Mais de poser le doigt sur un malaise. Si une information est intéressante, il n’y a pas de honte à la traiter en tant que telle, « people » ou pas. Tel est le sens du courrier des lecteurs. D’ailleurs, nos pères fondateurs le savaient bien. S’ils ignoraient le mariage de « Mme Brigitte Bardot », ils ne se privaient pas de couvrir ses procès. Ni, quelques années plus tard, de suivre au jour le jour les démêlés de Charles Aznavour avec le fisc, pour un motif analogue au « cas Johnny ». Il est vrai qu’à l’époque, les autorités ne se contentaient pas de déplorer l’exil fiscal… Elles traînaient en justice les contrevenants, et les faisaient condamner à de très lourdes peines… a RECTIFICATIFS ET PRÉCISIONS Iran. Contrairement à ce que nous avons écrit, l’exposition de caricatures sur la Shoah, organisée à Téhéran par le régime iranien, n’a pas attiré neuf millions de personnes (Le Monde daté 10-11 décembre). C’est le site Internet de cette exposition qui a attiré un tel nombre de visiteurs, selon Massoud Shojai, directeur de l’association Iran Caricature, coorganisatrice de cette exposition. Sotheby’s, et non par Christie’s, comme nous l’avons indiqué par erreur. Sotheby’s. La vente d’art contemporain du 13 décembre, au cours de laquelle un Soulages a été adjugé 695 000 euros et un Fautrier 516 000 euros (Le Monde du 18 décembre), était organisée par la maison de ventes France 24. Contrairement à ce que nous avons écrit dans notre page « Focus » (Le Monde du 23 décembre), France 24 n’est pas une chaîne TV francophone mais internationale. Elle émet en français, en anglais et en arabe. 5 & 6 Février 2007 SALON DE RECRUTEMENT Palais Brongniart Bourse de Paris ASSURANCE, BANQUE, CONSEIL, FINANCE Lundi 5 Février : 12h30 à 20h00 Mardi 6 Février : 10h00 à 18h00 Rencontrez et recrutez des candidats ciblés Dessin de Tab publié dans le « Calgary Sun » (Canada). « Comprendre le Proche-Orient : Paix. Cessez-le-feu. Election. Guerre civile ». [email protected] Les Echos et Le Monde, deux quotidiens nationaux de référence s'associent et lancent un nouveau salon dédié au recrutement dans les secteurs de l'Assurance, de la Banque, de la Finance et du Conseil. Au courrier des lecteurs Réussir ou démissionner Il faut effectivement régler une bonne fois pour toutes ce problème des SDF. Si M. Sarkozy s’engage solennellement par écrit, devant tous les Français, à « faire en sorte » qu’il n’y ait plus de SDF en France, deux ans après son élection à la présidence, et s’il s’engage tout aussi solennellement à démissionner au cas où il en resterait quand même (sauf bien sûr ceux qui le sont par choix de vie personnel), je m’engage à voter dès le premier tour pour M. Sarkozy, et j’invite tous les Français à faire de même. S’il ne s’engage pas… Guy Chamberland Paris Dictée Certains bac + 5 ne savent ni lire – dégager le sens d’un texte –, ni écrire – trouver les mots et les phrases leur permettant d’exposer de manière compréhensible ce qu’ils veulent dire. Tous les universitaires connaissent le problème, mais ne l’évoquent pas, pour ne pas contribuer à la dévalorisation des diplômes universitaires. La défiance à l’égard de ces diplômes est une justification de la prudence des recruteurs et des contrats avec période d’essai. Il se vérifie encore une fois que l’effondrement des exigences du système scolaire et universitaire pénalise les jeunes qui, pourtant, de manière suicidaire, souhaitent encore les abaisser. Jean-Louis Loubet Courriel Parrainage démocratique Depuis quelques semaines, comme à chaque période préélectorale, on entend de nouveau la litanie de ces partis politiques qui hurlent au déni de démocratie, car ils éprouvent les pires difficultés à rassembler au moins 500 signatures de « parrainage » d’élus pour avoir le droit de concourir à l’élection présidentielle. Avant de se joindre à ce concert d’indignations de soidisant « vrais démocrates », il conviendrait de regarder plutôt la vérité en face : 500 signatures, c’est moins de 1,2 % de l’ensemble des élus susceptibles de parrainer une liste ! (…) Ces partis politiques se sont-ils demandés pourquoi ils intéressent aussi peu ces élus qui constituent la base de notre système démocratique et qui ne sont pas tous encartés dans les grands partis ? Ce filtre est certainement le meilleur rempart contre les candidatures fantaisistes, les programmes à l’emporte-pièce et surtout certaines formes de populisme de tous bords. Jean-Jacques Grados Paris Vous souhaitez séduire les meilleurs profils et recruter vos futurs collaborateurs. Vous rencontrerez sur Profinance des candidats motivés et ciblés de Bac +3 à Bac +5, de formations commerciales, informatiques et financières, jeunes diplômés et cadres expérimentés. INFORMATIONS ET RESERVATIONS [email protected] [email protected] ORGANISÉ PAR : &