faits documents - Lenculus-le

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faits documents - Lenculus-le
FAITS&DOCUMENTS
Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier
SOMMAIRE
N° 242
8€
15 au 30 septembre 2007
➤ PORTRAIT :
Jean-David Levitte (p.1-2)
➤ POLITIQUE : (p.3-4)
➤ DOSSIER :
Les néo-cons français
(p.6-7-9)
➤ LOBBIES : (p.5)
➤ ETRANGER : (p.8)
➤ KIOSQUE : (p. 10-11)
➤ POLITIQUEMENT INCORRECT : (p.12)
PORTRAIT
JEAN-DAVID LEVITTE
La presse n’a d’yeux que pour le ministre des Affaires étrangères, l’ancien socialiste Bernard Kouchner. Mais derrière lui, il y a le « vrai » patron
de la politique étrangère. Un homme qui compte beaucoup plus : JeanDavid Levitte, le « sherpa » et conseiller diplomatique de Nicolas Sarközy.
C’est lui qui, depuis son bureau élyséen, dirige réellement, de concert avec
le président de la République, du contenu de la politique étrangère de la
France.Un quasi-inconnu du grand public, déjà auprès de Valéry Giscard
d’Estaing en 1975, et qui joua un rôle majeur comme ambassadeur aux
Nations Unies à Genève (1988-1991), à l’ONU (2002-2002), puis à
Washington jusqu’en 2007. Apprécié des Américains et en froid avec
Dominique de Villepin, il devenait automatiquement un relais idéal du
rêve de Nicolas Sarközy : que la France devienne le partenaire privilégié
des Etats-Unis en Europe.
« Peu connu du grand public, Jean-David Levitte
est l’une des principales éminences grises de
l’Elysée en matière de politique étrangère. »
Actualité juive (24 juin 1999).
« C’est le diplomate le plus titré de Paris -, de fait,
le ministre bis des Affaires étrangères. » Le
Nouvel observateur (7 juin 2007).
« Jean-David Levitte aura la haute main sur tous
les dossiers diplomatiques. » Capital (juin 2007).
➤
INDEX
Amar P ................p.10
Barre R ..................p.3
Barthe C ..............p.10
Bébéar C................p.3
Béchu C.................p.4
Beauvoir de S........p.7
Berlusconi F........p.11
Besson E................p.3
Boubakeur D.........p.3
Bush G...................p.2
Chevènement JP....p.3
Chirac J..................p.2
Colignon JP.........p.11
Collomb B.............p.3
Collombani JM ...p.10
Cresson E ..............p.5
Dati R ....................p.3
Delpech MT ..........p.7
Delanoë B............p.10
Derai Y..................p.3
Dray J ....................p.5
Dreyfus FG..........p.11
Duggan D..............p.1
Gallois L................p.4
Giscard d’Estaing V .p.2
Gluksmann A.............p.6
Guigou E.....................p.5
Hitler A........................p.8
Jean-Paul II............p.8
Jospin L.................p.6
Le Gallou JY.......p.11
Lellouche P ...........p.6
Le Pen M...............p.4
Levitte JD..............p.1
Lévy J..................p.12
Maigret J................p.1
Mégret B ...............p.4
Mitterrand D..........p.9
Mougeotte E........p.10
Mussolini B.........p.11
Pétain P ...............p.11
Pichon O................p.4
Powell C................p.2
Rocard M ..............p.3
Sarkozy N..............p.2
Sarkozy C..............p.3
Taubmann M.........p.6
Venner D .............p.11
Villepin de D.........p.2
Wexler R................p.8
Jean-David Levitte est né le 14 juin 1946 à
Moissac (Tarn-et-Garonne). Son nom est orthographié Levitte, mais dans divers textes familiaux, son
père apparaît comme Lévitte. Il est le fils d’une
Mozambicaine d’origine anglo-hollandaise et
d’abord installée en Afrique du Sud (cf. discours à
l’AATF, 5 juillet 2006) et non sud-africaine (comme
l’indique Le Monde du 7 juin 2007), Doreen
Duggan, et de Georges Levitte, présenté dans le
Who’s Who comme « éducateur ». Lui-même se
définit comme « juif » (cf. discours AATF).
Son père, en réalité, était un intellectuel qui joua
un rôle majeur dans la renaissance du judaïsme en
France après la Seconde guerre mondiale. Né le 11
mai 1918 à Ekaterinoslav (Ukraine) et décédé en
1999, il quitta ce pays en 1922 avec toute sa
famille. Le Monde (7 juin 2007) indique que sa
famille était composée de « Russes blancs, émigrés en France après la révolution bolchevique ».
En réalité, la famille s’installa à Wiesbaden
(Allemagne) puis s’établit définitivement à Metz,
en Lorraine. Après avoir passé la première partie
de son baccalauréat, il décida, avec plusieurs amis,
d’effectuer un « retour à la terre », dans la lignée
du mouvement introduit par Jean Giono, et devint
ouvrier agricole dans une propriété appartenant au
peintre Albert Gleize. Il décida ensuite de retourner à une vie plus intellectuelle, réussissant la
seconde partie du baccalauréat en l’ayant préparé
seul. Il rejoignit alors la Sorbonne (lettres classiques), l’Ecole du Louvre et les Langues O
(arabe, hébreu). Après son service militaire
(1938), il fut démobilisé après la « drôle de
guerre » et rejoignit alors les Chantiers de jeunesse, dont il fut remercié parce que juif. Il contactera par la suite le Pr Eugène Minkowsky, qui le
chargera d’organiser une maison d’accueil pour
médecins juifs à Lyon. Il retrouve enfin son frère,
Simon Levitte, dans une maison d’enfants des
Eclaireurs israélites de France à Moissac. Il fonde
clandestinement une école religieuse juive,
l’Ecole des Prophètes, à Chaumargeais, près du
Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Jean-David
Levitte a par ailleurs indiqué que deux de ses
grands-parents sont morts à Auschwitz. A la
Libération, Georges Levitte retourne à Moissac, y
poursuivant son travail d’éducateur jusqu’à la fermeture de la maison en 1951. Il se marie alors, en
1945, avec Doreen Duggan, avec laquelle il aura
quatre enfants.
En 1951, il est engagé par l’American Jewish
Committee, dont il sera directeur du Service
Communauté, puis au Fonds social juif unifié. Le
Jewish Journal (28 avril 2006) précise même qu’il
fut « le représentant de l’American Jewish
Comittee en France durant 30 ans », ce qui donne
une idée assez précise de son influence. En 1958,
il se joint au Père Jacques Maigret afin de collaborer à l’Association des amis des sessions d’hébreu biblique, où il enseignera l’hébreu jusqu’à sa
mort en 1999. Comme intellectuel, il a publié plusieurs centaines d’articles sur le judaïsme, traduit
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de nombreux ouvrages et signé plusieurs
ouvrages importants (notamment Les Juifs). Il
collaborera également à de nombreuses émissions radiophoniques sous le pseudonyme de
David Yassine, composé des prénoms de ses
parents. On lui doit l’introduction d’Abrahm
Herschel en France, ayant traduit son livre Les
Bâtisseurs du temps, et il fut le traducteur de
Rabbi Nachman de Bratzlav. Directeur de la
collection Alphée aux Editions de Minuit, il
participa, avec Edmond Fleg, à l’élaboration
du Livre du Commencement. C’est sous sa
direction que sera réalisée La Thora suivie des
Haphtaroth et du Rituel.
Surtout il joua un rôle majeur dans le renouveau du judaïsme français comme cofondateur
des Colloques des intellectuels juifs de langue
française (organisé à l’initiative du Congrès
juif mondial en 1957) et sera le maître d’œuvre
des vingt premiers volumes de ces colloques.
Ses archives sont déposées à la bibliothèque de
l’Alliance israélite française. l’écrivain Gérard
Nahon dit de lui : « Mention spéciale doit être
faite de Georges Levitte, personnage-clé et trait
d’union du renouveau du judaïsme de l’aprèsguerre en France. C’est lui, personnage de
l’ombre, sans rôle universitaire officiel, qui a
fédéré les “intellectuels juifs de langue française” et établi des ponts et des liens entre les
chercheurs. Son “job” véritable fut de propulser les gens. »
Nul doute que ce père n’eut une profonde
influence sur son fils. Passé par le lycée Pasteur
de Neuilly-sur-Seine et la faculté de droit de
Paris, Jean-David Levitte (marié à MarieCécile Jonas en 1970) a un curriculum vitae
prestigieux même s’il n’est pas énarque : licencié en droit, lauréat de l’Institut d’études politiques de Paris, diplômé de l’Ecole nationale
des langues orientales (chinois, malais, indonésien). Il parle en outre couramment l’anglais.
Ayant réussi le concours de secrétaire des
Affaires étrangères en 1970, il a débuté comme
secrétaire de la section Asie-Pacifique du
ministère, avant d’être rapidement envoyé, à 26
ans, à l’ambassade de France à Pékin comme
troisième secrétaire (1972-1974). Dès 1975, il
entre à la présidence de la République comme
chargé de mission auprès de Valéry Giscard
d’Estaing. Dès son entrée, il participe au G7
de Rambouillet alors qu’il n’a pas 30 ans. Il
conserve sa fonction jusqu’à la défaite de ce
dernier, étant recasé comme deuxième
conseiller à la mission permanente de la France
auprès des Nations Unies (1981-1984).
Sous-directeur de l’Afrique occidentale à l’administration centrale du Quai d’Orsay (19841986), il est aussitôt coopté par le nouveau
gouvernement de cohabitation comme directeur adjoint du cabinet du ministre des Affaires
étrangères RPR Jean-Bernard Raimond
(1986-1988). Dès la défaite de Jacques
Chirac, celui qu’Actualité juive (7 décembre
1990) présente comme « l’ un des plus brillants
FAITS&DOCUMENTS
PORTRAIT
diplomates de sa génération » repart cette fois à
Genève, comme ambassadeur, représentant permanent de la France, auprès des Nations Unies
(1988-1991). On le retrouve ensuite comme
directeur du secteur Océanie-Asie au ministère
des Affaires étrangères (1991-1993), puis
comme directeur des relations culturelles,
scientifiques et techniques (un poste majeur) au
ministère des Affaires étrangères (1993-1995),
présidant par ailleurs le conseil d’administration de l’Agence française pour l’enseignement
français à l’étranger (1993-1995).
Après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la république, il succède à Anne
Lauvergeon, devenant son conseiller diplomatique et « sherpa », le demeurant jusqu’en 2000.
C’est lui qui organisera de bout en bout à Lyon
le G7 en juin 1996. Signe de ses liens avec le
président, il est également administrateur du
Musée du Septennat, le « Musée Chirac » de
Sarran (Corrèze). Sur cette seconde aventure
élyséenne, il se confiera longuement à Gilles
Delanoë et Thomas Sancton dans Dear
Jacques, Cher Bill (Plon, 1999).
Il est alors nommé représentant de la France au
Conseil de sécurité de l’ONU et chef de la mission permanente française (2000-2002). C’està-dire lors des événements du 11 septembre
2001, puis du déclenchement de la guerre
contre l’Irak et l’Afghanistan. Pour lui, l’ONU
est devenu le forum obligé de toute initiative
d’envergure sur la scène internationale, selon
les confidences qu’il a faites à Eric
Aeschliman et Christophe Boltanski dans
Chirac d’Arabie.
En 2002, il devient ambassadeur de France à
Washington. A ce poste extrêmement sensible
(c’est l’époque où la cafétéria du Congrès
rebaptise les « French Fries » en « Freedom
Fries »…), il a pour tâche de faire l’interface
entre Paris et Washington, et de tâcher d’arrondir les angles en période de tension croissante
entre les deux pays. Il est alors en opposition
feutrée avec la présidence de la République et
plus directement avec Dominique de Villepin :
« En mai 2003, quelques semaines avant l’intervention en Irak, Jean-David Levitte a milité
en coulisses pour que Jacques Chirac ne brandisse pas le veto de la France au Conseil de
sécurité des Nations Unies. Sur ce sujet, il partageait la même position, ou presque, que
Nicolas Sarközy, Bernard Kouchner, ou le
ministre de la Défense, Hervé Morin. Une
conjonction qui ne doit, bien entendu, rien au
hasard (Le Nouvel observateur, 7 juin 2007). »
Par la suite, « l’entregent de M. Levitte aurait
facilité la visite à Washington du candidat de
l’UMP, photographié dans le bureau ovale de la
Maison Blanche avec George Bush (Le Monde,
mai 2007). »
Le 17 mai 2003, il publiera dans la presse américaine une lettre ouverte (particulièrement
argumentée) au président et aux élus américains, un procédé très inhabituel aux Etats-
Unis, dans laquelle il dénonce les « mensonges » et la « campagne de désinformation »
orchestrée par l’administration américaine. Sa
manœuvre réussira, entraînant la création
(moyennant finances et l’entrée du lobbyiste
Cameron Griffith) d’un French Caucus, un
groupe d’amitié au Congrès (une quarantaine
de membres) et au Sénat (une quinzaine de
membres), et le développement de la coopération universelle, une quinzaine de « mariages »
entre établissements supérieurs américains et
français (cf. à ce sujet, France-Etats-Unis,
Opération rabibochage, Libération, 23
décembre 2003). L’adresse de l’ambassade
redevient l’une des plus courues du toutWashington, Jean-David Levitte étant en très
bons termes avec nombre d’associations communautaires juives américaines (notamment
l’American Jewish Committee). « Les
conseillers ont fait la liste des insultes anti-françaises circulant dans les médias.
L’ambassadeur l’avait toujours dans sa poche.
Quand il était invité quelque part, il la lisait à
ses hôtes en remplaçant “Français” par “Juif”.
Un jour il l’a lue à Colin Powell. “Permettezmoi maintenant de remplacer Français par
Noirs” a-t-il suggéré sans se soucier de l’embarras de l’Américain. […] Jean-David Levitte
et son épouse, Marie-Cécile, ont labouré la
société américaine, de la Floride à l’Oregon. Ils
ont ouvert la résidence française pour des centaines de manifestations. L’an dernier, 10 000
personnes y ont été reçues : magistrats de la
Cour suprême, hommes d’affaires, éditorialistes, républicains qui n’auraient jamais voulu
accepter une invitation officielle, mais qui,
conviés sous leur casquette de membre bienfaiteur de l’Opéra, ne se sont pas fait prier (Le
Monde, 7 juin 2007). »
Même l’acide Washington Times écrira de
Jean-David Levitte : « Ce gentleman élégant et
affable est l’un des diplomates les plus populaires et les plus efficaces de Washington. » Et
le Herald Tribune évoquait « une star naissante
de la diplomatie française et d’un nouveau
style de diplomate affable et informel ». Les
visiteurs officiels français, à commencer par
Nicolas Sarközy, ont pu le mesurer lors de
leurs passages à Washington, celui-ci mettant
toujours en avant l’alliance historique nouée
entre la France et les Etats-Unis, répétant à
chacun que « nous n’oublierons jamais » l’aide
de l’Amérique lors des deux Guerres mondiales.
Dans les mois à venir, Jean-David Levitte
devrait prendre la tête du Conseil national de
sécurité, un organisme inédit mais totalement
copié sur son homologue américain, qui aurait
une fonction de coordination du renseignement, exercée de manière très embryonnaire
par le Secrétariat général de la Défense nationale. Ce CNS serait l’expression claire du
« domaine réservé » que Nicolas Sarközy
annonçait dans un long entretien à la revue
néo-conservatrice Le Meilleur des mondes dès
l’automne 2006.
FAITS&DOCUMENTS
®
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POLITIQUE
Nicolas Sarközy devrait procéder, d’ici
quelques semaines, à ses premières mesures de
« discrimination positive » (c’est-à-dire une
discrimination vis-à-vis des Français de souche)
avec la nomination d’une série de hauts fonctionnaires ou de responsables de commissions et
d’offices dépendant de l’Etat issus de l’immigration « visible » (noirs et arabes). Il avait
confié la mission de sélection, durant l’été, à
son secrétaire général, Claude Guéant.
® Considéré comme extrêmement sensible, le dossier de la TVA sociale (qui a fait perdre à l’UMP,
lors des récentes élections législatives, une
soixantaine de députés) est en passe d’être gelé,
la réforme des régimes spéciaux de retraite apparaissant comme prioritaire. Le dossier, préparé
durant l’été par l’ex-socialiste Eric Besson,
secrétaire
d’Etat
à
la
Prospective
et
l’Evaluation des politiques publiques, ne sera
pas médiatisé. Si une expérience est conduite
pour tester cette fameuse TVA sociale, ce sera
sans doute dans le secteur des fruits et légumes
(où la TVA est peu élevée).
® On rappellera la position du président de la
République, il y a trois ans, lorsqu’il était
ministre de l’Economie et des Finances :
« Nicolas Sarközy a considéré qu’une augmentation
du taux de TVA irait à l’encontre de la construction européenne, qui se traduisait notamment par
une convergence des taux d’imposition, alors même
que le taux normal de TVA en France était,
aujourd’hui, plus élevé que la moyenne de l’Union
européenne […] Il a enfin rappelé que l’Etat ne
contrôlait pas le niveau des prix, et qu’il était
donc à craindre qu’une hausse de la TVA, malgré
la diminution des charges, ne fût intégrée dans
la marge, et donc intégralement répercutée sur le
prix de vente, à l’image de ce qui avait déjà été
constaté dans la grande distribution. »
®
Pour se confier à L’Est républicain quant à
son rôle dans la libération des infirmières bulgares, Cécilia Sarközy a choisi un simple pigiste
de ce quotidien, le journaliste Yves Derai, qui
fut notamment directeur de la rédaction de
Tribune juive durant cinq ans. C’est lui qui a
réalisé pour Le Figaro-Magazine (12 mai) le dossier, Les 100 noms qui vont compter, où figurait
en bonne place Valérie Hoffenberg, déléguée française de l’American Jewish Committee (F&d 238).
®
L’Association française des entreprises privées (Afep), le plus puissant lobby patronal,
s’apprête à changer, d’ici la fin de l’année, de
président. Devrait donc succéder à Bertrand
Collomb (groupe Lafarge), l’ancien patron de
Peugeot-Citroën Jean-Martin Folz.
®
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Grand écart. Lionel Stoléru, président du
Conseil de développement économique de la Ville
de Paris auprès du socialiste Bertrand Delanoë, a
non seulement rejoint le Comité d’orientation
pour la réforme pénitentiaire créé par Rachida
Dati mais s’est aussi vu confier, fin août, par
Nicolas Sarközy, une mission sur le développement
des PME. Il faut dire que dans le passé, l’intéressé a réussi à être secrétaire d’Etat de Jacques
Chirac, de Raymond Barre et de Michel Rocard…
®
Ancien secrétaire général de Force ouvrière
et membre du Grand Orient de France, Marc Blondel
devrait prendre prochainement des responsabilités
nationales (voire la présidence) au sein de La
Libre Pensée.
® Le barreau de Paris ne parle que de ça :
Lourdement condamné (12 mois d’emprisonnement avec
sursis, 150 000 euros d’amende pour « complicité
d’abus de confiance » et 850 000 euros de dommages
et intérêts à verser à la Fondation Giacometti)
par la Cour de cassation, le 10 mai, Me Roland
Dumas (ancien ministre socialiste de la justice et
sénateur, ancien président du Conseil constitutionnel), qui avait déjà défrayé la chronique avec
sa maîtresse Christine Deviers-Joncour (auto-proclamée « la putain de la République ») aurait dû
quitter le barreau sous peine d’être radié.
® Or,
au grand étonnement du monde judiciaire,
l’intéressé continuer d’exercer tranquillement sa
profession et se rend régulièrement au Palais de
justice de Paris. Il faut dire qu’il dispose d’un
étonnant entregent : l’ancien président du
Conseil constitutionnel, l’UMP Pierre Mazeaud, a
introduit un dossier de recours en grâce auprès
de Nicolas Sarközy et demande que son ami ait le
droit d’exercer tant qu’aucune décision de
l’Elysée n’aura été prise.
® C’est une première : le président de la
République devrait assister, le 19 septembre, à
la cérémonie annuelle à la mémoire des victimes
d’attentats terroristes organisée par SOS
Attentats de Françoise Rudetzki (dont la famille
joua un rôle majeur dans la Lica, devenue Licra).
®
Nonfiction.fr, un nouveau comité de patrons
« de gauche », tournant autour d’un site Internet
éponyme, sera lancé le 1er octobre par le sociologue Frédéric Martel (spécialiste des questions
homosexuelles et producteur à France Culture,
ancien des cabinets Aubry), en charge du fonctionnement de ce think tank, et Jacques Rosselin
(ancien fondateur de Priorité à gauche, il a créé
notamment Courrier International), en charge du
développement. L’objectif est de réunir 300
experts qui alimenteront principalement le Parti
socialiste (mais aussi les autres partis de la
mouvance) par leurs analyses sur les essais et
documents publiés dans leurs disciplines. Parmi
la quinzaine de financiers, figurent Jean-Noël
Tronc (Orange), Grégoire Lassalle (AlloCiné),
Gilles de Margerie (Crédit agricole) et Benoît
Genuini (ex-Accenture).
®
Ralliement. Sami Boubakeur, fils du recteur
de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur,
vient d’être nommé à l’Agence nationale d’accueil
des étrangers et des migrations, qui dépend statutairement du ministre de l’Immigration et de
l’Identité nationale Brice Hortefeux.
®
Fondé
par
Claude
Bébéar,
l’Institut
Montaigne, dont les études alimentent très largement la réflexion de l’Elysée et des ministères, fera sa rentrée le 20 septembre, avec,
pour invité, l’ancien ministre socialiste JeanPierre Chevènement, venu parler des « minorités
musulmanes ».
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® Très
FAITS&DOCUMENTS
POLITIQUE
actif conseiller durant la campagne présidentielle, l’ancien ministre PR Gérard Longuet
est donné comme favori pour succéder à Pierre
Gadonneix à la tête d’EDF en janvier 2008.
Libéral convaincu, il aura pour tâche d’augmenter la part privatisée de l’entreprise comme va
le faire le gouvernement avec GDF. Il risque toutefois de se heurter à la « culture d’entreprise » de ce géant de l’électricité où la CGT
est majoritaire.
®
Considéré comme trop « villepiniste », trop
chatouilleux sur l’indépendance de la France et
pas assez ouvert quant aux Etats-Unis et Israël,
le secrétaire général du Quai d’Orsay, Philippe
Faure, fils de l’ancien ministre mitterrandien
Maurice Faure, devrait être prochainement remplacé
par Gérard Errera, ambassadeur de France en Grande
Bretagne (qui serait remplacé par Maurice
Gourdault-Montagne, ancien conseiller diplomatique
et « sherpa » de Jacques Chirac). Il aurait du normalement devenir le n° 2 d’EADS, succédant à JeanPaul Gut, mais Louis Gallois, alors coprésident du
groupe avait mis son veto. Considéré comme atlantiste, Errera a été le représentant permanent de
la France auprès de l’OTAN de 1995 à 1998.
®
Municipales 2008. - Secrétaire d’Etat aux
Affaires étrangères et aux Droits de l’homme Rama
Yade pourrait être parachutée aux élections municipales à Paris (ou à Colombes). - Secrétaire
générale du ministère de l’Intérieur, Bernadette
Malgorn envisage de conduite la liste d’opposition UMP à Morlaix, contre l’ex-ministre PS
Marylise Lebranchu. - Jeune président UMP du
conseil général du Maine-et-Loire, Christophe
Béchu pourrait se lancer dans la reconquête
d’Angers, l’une des rares villes socialistes de
l’Ouest que l’UMP peut ravir à la gauche.
En Hausse
■ Henri de Lesquen. Malgré les
divisions, les difficultés et les
manœuvres apparues après la
mort de Jean Ferré, le président du
Club de l’Horloge, qui lui a succédé à la tête de la radio, a réussi à
obtenir, le 27 juillet (Journal officiel du 4 septembre), le renouvellement de la fréquence de Radio
Courtoisie (95.6) par le Conseil
supérieur de l’audiovisuel.
■ Vaira Vike-Freiberga.
Symbole de la probité politique,
l’ancienne présidente de la
Lettonie, à la retraite depuis la mijuillet, a mis en vente sur Internet
l’ensemble de sa garde-robe présidentielle, estimant qu’elle n’en
aurait plus besoin. Elle a expliqué
qu’elle avait dépensé en vêtements l’essentiel de son salaire
présidentiel (3 450 euros par
mois) afin de présenter son pays
sous l’angle le plus favorable possible.
En Baisse
■ Le Quai d’Orsay. Le ministère des Affaires étrangères vient
de se doter d’une nouvelle association, l’ALGO, ou Association
des lesbiennes et des gays du
Quai d’Orsay, qui regroupe les
employés et cadres. Pour le
moment, aucun ambassadeur n’en
a profité pour faire son outing!
■ Michel Rocard. L’ancien
Premier ministre socialiste, qui a
quasiment rallié Nicolas Sarközy,
fait preuve d’un certain toupet :
dans un entretien au Point (6 septembre), il explique à propos de la
loi sur l’Education nationale
visant à conduire 80 % d’une
classe d’âge au baccalauréat :
« J’avoue ne pas avoir beaucoup
aimé cette loi adoptée sous la
pression collective. » Lorsque la
loi catastrophique fut adoptée,
c’est lui qui était Premier ministre
et qui la présenta devant les députés et sénateurs.
®
Globe-trotter. Outre la Hongrie programmée
pour le 14 septembre, Nicolas Sarközy a prévu de
se rendre d’ici la fin de l’année en Bulgarie
(pour négocier les dividendes de la libération
des infirmières…), à New York (24 et 25 septembre), suivi en novembre d’un voyage officiel
à Washington (avec réception à la Maison Blanche
par George W. Bush et discours devant le
Congrès), plus une tournée au Maroc (octobre), en
Algérie (décembre) et enfin en Afrique anglophone. Son voyage en Polynésie, où il ne s’est
jamais rendu, devrait donc être repoussé.
®
La coupe du monde de rugby est l’occasion pour
plusieurs grands patrons français de se montrer
dans les tribunes. Il y a d’abord le club de Serge
Kampf, le patron de Capgemini, où l’on retrouve
Claude Bébéar (Axa), Jean-René Fourtou (Vivendi),
Henri Lachmann (Schneider), les joueurs JeanPierre Bastiat, André Boniface ou Philippe Sella.
Club très fermé, il n’a coopté en son sein l’ancien joueur de rugby Christian Streiff que
lorsque ce dernier a pris la tête de PSA. La
seconde « bande » est emmenée par Didier Quilliot
(Lagardère), Thierry Buffenoir (Sagem), Eric
Vincent (Groupe Flo) ou Bernard Laporte.
Curiosité, les deux groupes organisent leur
« troisième mi-temps » dans le même restaurant
très sélect, le Savoy.
Ca ne s’arrange pas pour Rachida Dati : après
cinq démissions des membres de son cabinet (F&D
240), trois autres viennent de faire de même face
à l’attitude autoritaire et la méconnaissance des
dossiers du Garde des Sceaux. Il s’agit cette
fois de Michel Marquer, chef de cabinet du
ministre, de Jacques Carrère, conseiller pour
l’organisation judiciaire et la magistrature, et
de Valérie Bonnard, conseillère technique pour le
dialogue social et les affaires budgétaires et
administratives, après que l’ensemble du cabinet
a, une fois de plus, envisagé une démission collective. Il semble que François Guéant, obscur
conseiller aux victimes, soit en réalité chargé
d’assurer une gestion de crise, en liaison permanente avec son père, Claude Guéant, secrétaire
général de l’Elysée.
® Le député flamand (Vlaams Belang) Hilde de
Lobel, Robert Spieler (président d’Alsace
d’abord), Bruno Larebière, journaliste à l’hebdomadaire Minute, Olivier Pichon, directeur de
Monde & Vie (ancien conseiller régional FN puis
MNR d’Ile-de-France), et Jean-François Touzé
(venu à « titre personnel »), conseiller régional FN d’Ile-de-France et membre du bureau politique du FN, étaient les intervenants extérieurs
de l’université d’été du Mouvement national républicain de Bruno Mégret, qui s’est déroulée les
1er et 2 septembre à Nuces (Aveyron).
® Président du Mouvement des jeunes socialistes, Razzye Hammadi devrait être parachuté par
sa direction nationale aux élections municipales
de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) pour conduire
la liste socialiste de 2008 qui sera opposée à
celle de Marine Le Pen, qui a réalisé, lors des
dernières législatives, un remarquable score
(42 %) au second tour.
FAITS&DOCUMENTS
® Principales
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LOBBIES
personnalités reçues dans les loges
parisiennes du Grand Orient de France en juin
2007. Le 4 juin, la loge Les Zélés philanthropes
entendait le frère Jean Kriff, collaborateur musical de la revue Humanisme, sur Pourquoi Faust ? Le 5 juin, l’écrivain martiniquais Edouard
Glissant était reçu par un parterre de loges pour
traiter d’Humanisme, universalité, diversité.
Chargé, en janvier 2006, par Jacques Chirac, d’une
mission en vue de la création d’un centre national consacré à la traite et à l’esclavage, cet
anticolonialiste de toujours a fondé en 2007
l’Institut du tout-monde. - Le 12 juin, le frère
Henri Antona, ancien vice-président de l’Assemblée
de Corse, planchait devant la loge Fraternité
Pasquale Paoli sur Où va la Corse ? - Le 20 juin,
la loge Art et science organisait une réunion sur
le thème 1943, Rafles anti juives à Marseille,
avec la participation de Jean Moreau, président du
cercle maçonnique Mémoire et vigilance, et l’historienne Renée Dray-Bensoussan. - Le 21 juin,
l’ancien Premier ministre socialiste et ancien
commissaire européen Edith Cresson participait à
une tenue blanche ouverte où elle est intervenue
sur le thème Parler vérité, parler vrai.
®
La loge L’Enseignement mutuel organisait, le
6 juillet, dans le Grand Temple Albert Groussier
du Grand Orient de France, une importante tenue
blanche ouverte consacrée intégralement à Jean
Zay, courage et modernité politique. Y participaient Hélène Mouchard-Zay et Catherine MarinZay, filles de l’ancien ministre, ainsi que
Pierre Girard, enseignant au centre d’histoire de
l’Institut d’études politiques de Paris (Le
Ministre jeune), l’ancien Vénérable Maître Alain
Supplisson (Prisonnier et résistant) et Alain
Vernet, secrétaire général de l’Association Jean
Zay au Panthéon (Jean Zay au Panthéon : la
volonté de vouloir).
® Du 6 au 8 juillet, s’est déroulée l’université maçonnique du Grand Orient de France, consacrée cette année à Le Progrès existe-t-il ? Parmi
les orateurs figurait Michelle Perrot, historienne spécialiste du féminisme, qui est intervenu sur Le Progrès et l’émancipation des femmes.
® Une
rumeur, non vérifiée, court sur les forums
maçonniques à propos de Nicolas Sarközy. Le nouveau président de la République aurait été initié, soit à la Grande Loge de France, soit à la
Grande Loge nationale française, lorsqu’il était
jeune maire de Neuilly. Il y aurait atteint le
grade de Maître avant d’en partir volontairement,
n’y trouvant pas ce qu’il était venu y chercher.
®
®
Le 30 juin, le Grand Orient de France organisait à son siège parisien un « séminaire maçonnique » consacré à Valeurs maçonniques et réalité profane aujourd’hui, la cohésion sociale.
Parmi les intervenants figuraient l’ancien
secrétaire d’Etat socialiste et frère Roger
Bambuck (Cohésion, diversité, métissages…),
Benjamin
Matalon,
psychosociologue
(La
Problématique de la cohésion sociale), André
Roulet, syndicaliste (ce fabiusien fut trésorier
confédéral de Force ouvrière de 1989 à 2001 et
siège depuis lors, comme questeur, au Conseil
économique et social) qui intervenait pour La
Cohésion sociale, les inégalités et diversités,
l’« élu local » René Lacombe (il s’agit sans
doute du maire-adjoint PS de Torcy) qui parlait
de Cohésion sociale et lien entre les générations
face à l’allongement de la durée de vie, Bernard
Pignerol, conseiller d’Etat (ancien militant des
Comités Vietnam, ancien responsable de SOSRacisme, animateur du courant Question socialiste animé par Julien Dray dont il sera l’assistant parlementaire, reçu à l’Ena par la
« troisième voie ») qui a évoqué La Cohésion
sociale : droits de l’Individu, et le frère
Alexandre Dorna, psychosociologue reconnu,
secrétaire national du Parti radical de gauche,
ancien maire-adjoint d’Herblay).
Oubli dans les invités du Grand Orient de
France en mai 2007 (cf. F&D 239) : Jean-Louis
Guigou, ancien délégué à la DATAR et mari de
l’ex-ministre de la Justice socialiste Elisabeth
Guigou, était reçu le 9 mai par la loge Galilée
pour traiter de La Méditerranée en question. - Le
14 mai, le professeur Etienne-Emile Baulieu était
reçu par un parterre de loges, en tenue blanche
fermée, sur Progrès de la science, progrès pour
l’homme ?
® Autres
réunions du Grand Orient de France dont
F&D a eu connaissance avec retard. Le 3 mai 2007,
le père Philippe Asso, professeur de théologie à
l’université de Sophia-Antipolis, évoquait
Civilisation et Religion devant la loge Athanor
de Nice (Alpes-Maritimes). - Le 10 mai 2007,
Richard Descoings, directeur de l’Institut
d’études politiques de Paris, parlait de La
Discrimination positive devant la loge L’Union
philanthropique de Saint-Denis (Seine-SaintDenis). - Le 22 mai, le chercheur Patrick Tort
présentait Darwinisme et créationnisme devant la
loge Les Amis de la parfaite union à l’orient de
Cabestany (Pyrénées-Orientales). - Le 19 juin,
Etienne Klein, physicien au Commissariat à
l’énergie atomique, planchait devant la loge
Nouvelle fraternité initiatique à Lyon (Rhône).
®
Compléments sur Elisabeth Lulin, nouvelle présidente de l’Institut Aspen France l’un des think
tanks français les plus huppés (F&D 239), où elle
avait été cooptée en 2003. Administratrice de la
Société générale et du groupe Bongrain, cette inspecteur des Finances a fondé la société de benchmarking et de prospectives des politiques
publiques Paradigmes Et Caetera. Elle est major
de Sciences Po, de l’Ena, de Normale sup et a été
reçue 1re à l’agrégation de lettres modernes.
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FAITS&DOCUMENTS
DOSSIER
La vague des « néo-cons » français (1)
Avec un président français se déclarant « plus américain que français », passant ses vacances aux Etats-Unis et prêt à
tout pour se concilier le président américain et son administration, rien d’étonnant à ce que la vague « néo-con », ait à
sa tête, comme ce fut le cas aux Etats-Unis, d’anciens militants d’extrême gauche, devenus pro-sionistes et ayant viré
leur cuti pour sombrer dans l’américanophilie la plus totale. Une simple inversion de leurs valeurs passées (anti-américanisme, anti-sionisme, léninisme, maoïsme ou trotskysme). Mais toujours un engagement aussi absurde, sans aucune
concession. C’est sur Israël et la question du sionisme, et par conséquent sur l’Irak, l’Afghanistan et l’islamisme radical que s’est opérée la coupure. Ou du Col Mao au Rotary, comme l’avait si bien pressenti Guy Hocquenghem.
« Pourquoi je choisis Nicolas Sarközy […] Sarközy est la
France du cœur. » André Glucksmann (Le Monde, 30 janvier
2007).
parue en avril 2006 dans Le Figaro, une pétition de soutien à
l’armée américaine en Irak intitulée Avec Washington et
Londres, pour le peuple irakien.
« La chute de la dictature irakienne sera un avertissement aux
apprentis sorciers nord-coréens ». Pierre Rigoulot (Le Figaro,
février 2007, cité dans Le Monde, 20 mars 2003).
Michel Taubmann, sans doute d’origine juive lituanienne, a
longtemps milité à la Ligue communiste (devenue la Ligue
communiste révolutionnaire) avant de s’éloigner de la mouvance trotskiste au milieu des années 70 afin de se consacrer au
journalisme. Il fut d’abord journaliste à France 3 Limousin
avant de rejoindre Arte. En parallèle, il s’est intéressé au mouvement communiste, rédigeant une biographie du « colonel »
Georges Guingouin, dit « le préfet du maquis » dont il tirera
L’Affaire Guingouin (Lucien Souny, 1994). Il signera dans
l’hebdomadaire protestant Réforme (14 juin 2001) un article
virulent sur le trotskisme secret de Lionel Jospin, Jospin et le
secret. Son épouse, protestante, a tenu son sacerdoce à
Versailles avant de prendre en charge le célèbre Temple de
l’Oratoire. Très engagé dans le soutien américain, il explique :
« Les Américains ne sont pas nos ennemis. On peut les critiquer,
mais on ne doit pas faire n’importe quoi avec eux. Moi, je m’inquiéterais de vivre dans un monde où l’Amérique serait affaiblie
(Libération, 9 mai 2006). »
« Dans la petite tribu de l’Oratoire, on parle beaucoup
d’“islamo-fascisme”, de “fascisme vert”, de “totalitarisme islamique” […] Voilà l’équation posée : être anti-anti-Américain,
c’est être anti-islamique, donc antitotalitaire. CQFD. »
(Libération, 9 mai 2006).
On trouve à l’origine du principal foyer « néo-con » (pour
« néo-conservateur sioniste ») français, un petit cercle d’intellectuels, le Cercle de l’oratoire. Créé peu après les événements
du 11 septembre 2001, il a été lancé par Michel Taubmann,
journaliste dirigeant le journal télévisé Arte-Info à Paris (il a
remplacé Dominique Bromberger) et animant l’émission
Ouvertures sur Télé Française Juive, et son épouse, Florence
Taubmann, pasteur du Temple de l’Oratoire du Louvre et viceprésidente de l’Amitié judéo-chrétienne. Il s’est d’abord appelé
Le Club sans nom ou Club Michel Taubmann. Le groupement
n’a ni président, ni nom, ni structure. Il se réunit une fois par
mois (avant tous les deux mois), en général dans le logement de
fonction dont disposait Florence Taubmann jusqu’en juin 2007,
date à laquelle elle a pris la direction du temple protestant de
Limoges.
Sa première action fut la publication d’une virulente tribune
dans Le Monde du 8 novembre 2001, Cette guerre est la nôtre,
cosignée par Taubmann, les politologues Pascal Perrineau et
Gérard Grunberg, les historiens du communisme Stéphane
Courtois et Pierre Rigoulot. Par la suite, on retrouvera les
mêmes pétitionnaires dans les campagnes pro-interventionnistes, son animateur, Michel Taubmann, n’hésitant pas à déclarer (Le Monde, 20 mars 2003) : « Nous refusons ce consensus
(anti-guerre) de Krivine à Le Pen. » Sous la direction de Michel
Taubmann et Pierre Rigoulot sortira Irak, An I, Un autre regard
sur un monde en guerre (Rocher, 2004), espèce de manifeste du
Cercle de l’Oratoire quant à l’Irak. Parmi les auteurs, figurent
André Glucksmann, Pierre-André Taguieff, la politologue
Nicole Bacharan, Stéphane Courtois, etc. Résumé présenté
par Actualité juive (28 septembre 2004) dont les thèses, totalement fausses, sont démenties tous les jours par les événements
qui s’y déroulent : « Les Etats-Unis combattent le terrorisme et
veulent développer la démocratie dans le monde arabe. Si leur
politique est critiquable, elle a permis l’émergence d’un gouvernement irakien représentatif des diverses composantes du
pays, d’un Parlement et l’aide internationale fonctionne, à l’exception notable de la France. Les Américains veulent rompre,
ainsi, avec cinquante ans de complaisance à l’égard du monde
arabe, ce qu’aucun autre pays n’a encore osé faire. Le pétrole
n’est pas une condition de la guerre, car les États-Unis sont producteurs de pétrole et ont d’autres moyens de s’en procurer. »
On retrouve les mêmes, avec d’autres proches, dans une pétition
« Survient la guerre en Irak, les amis affluent. Le cercle grandit
autour d’un rejet, “l’antiaméricanisme primaire au sein de l’université et des médias” […] Un mélange d’humanitaires, “de protestants, de juifs, de musulmans”, une centaine d’intellectuels,
pas pour autant “des inconditionnels de Bush”. Et entre les amis,
ça colloque. L’UMP Pierre Lellouche et la Verte Aurélie
Filipetti (NDA : député socialiste depuis 2007, tendance Royal)
ne sont d’accord sur rien sauf pour discuter.” (Le Nouvel osbervateur, supplément Paris, décembre 2003). » Le Nouvel économiste (19 septembre 2003) ajoute : « On y débat géopolitique et
grands débats sociétaux […] se laisser piéger par les phares de
la politique-spectacle, commencer à réfléchir. »
Vont rapidement s’agglutiner autour du Cercle de l’Oratoire des
personnalités reconnues (dont il serait trop long de faire les portraits ici), pour l’essentiel venus de l’extrême gauche et devenus
des « repentis de l’extrême gauche » (qui évidemment se prétendent encore de gauche…) comme André Glucksmann (exmaoïste, qui fera prochainement l’objet d’un portrait détaillé
dans F&D, qui déclarait en 2004, « L’immense majorité des
Irakiens sont heureux qu’on les ait débarrassés de Saddam
Hussein »), le sociologue Pierre-André Taguieff (ancien
proche des milieux situationnistes, ancien membre du Mrap,
portrait dans Encyclopédie politique française I), l’essayiste
Pascal Bruckner (ex-maoïste), etc. On y trouve aussi :
- Pierre Rigoulot. Membre de la Jeunesse étudiante chrétienne,
ce futur professeur de philosophie (profession qu’il a exercée
durant une vingtaine d’années) a rejoint le Parti communiste en
1964 après avoir milité au Parti socialiste unifié. Il en fut rapidement exclu, ayant rejoint les milieux maoïstes naissants et
avoir dénoncé le « révisionnisme » du PCF. Militant du
Mouvement communiste français (marxiste-léniniste) et
membre du comité de rédaction de L’Humanité nouvelle, il
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s’éloignera du maoïsme à partir de 1974. Membre du comité de
rédaction des Temps modernes en 1976 dont il démissionnera en
1982, étant entré en conflit avec Simone de Beauvoir sur la
question de la Pologne, il s’engage dans l’anticommunisme,
participant activement aux activités du Centre cambodgien, qui
tentait de favoriser le dialogue entre les différents courants
khmers anticommunistes. En 1984, il rejoint l’Institut d’histoire
sociale, principale centrale anticommuniste de l’après-guerre
lancée par Georges Albertini et Boris Souvarine, figures
majeures de la lutte contre le communisme (et la CGT) en
France dès les années 1950, ainsi que l’Institut d’histoire sociale
(son versant syndical) dont il devient le bibliothécaire, tout en
collaborant à la revue Est-Ouest.
Rédacteur en chef depuis 1993 des Cahiers d’histoire sociale
(devenus depuis lors Histoire & liberté), il a publié plusieurs
ouvrages de qualité (dont La Tragédie des malgré-nous, 2001,
ou Les Enfants de l’épuration, 1993) ainsi que Les Paupières
lourdes, les Français face au goulag : aveuglements et indignations (1991), Un pavé dans l’histoire (1998), une réponse à la
polémique concernant la publication du Livre noir du communisme (dont il avait rédigé le chapitre sur la Corée du Nord), Les
Aquariums de Pyongyang (2001), La Corée du Nord, Etat
voyou (2002), Coucher de soleil sur La Havane. La Cuba de
Castro,
1959-2007
(2007)
et
un
calamiteux
L’Antiaméricanisme : critique d’un prêt-à-penser rétrograde et
chauvin (2003), qu’il vaut mieux oublier. Il est également directeur de la lettre Droit de regard, éditée par la Société internationale pour les droits de l’homme ainsi que de La Lettre de
Corée. Le Monde (20 mars 2003) le cite : « C’est une préoccupation des chercheurs qui ont travaillé sur l’histoire du communisme, et dont certains sont passés par des formations d’extrême
gauche, que de placer la défense de la démocratie avant le souci
gaulliste de l’indépendance. »
Il est également Fellow de l’Atlantis Institute (tout comme Ilios
Yanakakis), un très discret think tank fondé en 2003, sans doute
financé par des fondations américaines (aucun renseignement
n’est donné quant à son financement sur son site) et basé à
Bruxelles, que Wikipedia présente comme un institut « de tendance néoconservatrice réunissant des intellectuels francophones engagés dans la défense de valeurs telles que le libéralisme, l’atlantisme et la démocratisation […] (Il) a par exemple
soutenu plusieurs initiatives d’ONG et dissidents syriens et irakiens désireux d’instaurer la démocratie dans leurs pays respectifs. »
Véritable relais de la propagande américaine en Europe depuis
l’intervention anglo-saxonne en Irak, ce think tank se présente
ainsi : « Une évidence : la démocratie est le moins mauvais des
régimes politiques. […] Les Etats-Unis œuvrent actuellement,
parfois maladroitement, parfois imparfaitement, parfois par
intérêt, à la réalisation de ces objectifs ambitieux (NDA : imposer la démocratie). C’est notre devoir, à nous, Européens, d’agir
également dans le sens de la démocratisation et de la libération
des peuples opprimés. Cela requiert plus que de belles paroles,
engagements de principes et autres professions de foi. Il s’agit
bien plutôt d’user de toutes nos ressources, d’exercer toutes les
pressions contre les régimes dictatoriaux sans jamais reculer
devant l’ingérence humanitaire ou l’intervention militaire où
souffre l’humain. »
Dirigé par Corentin de Salle et présidé par Joël Rubinfeld
(ancien secrétaire général des Amitiés belgo-israéliennes), on
trouve parmi ses membres français (dont nombre fréquentent le
Cercle de l’Oratoire), l’économiste Florin Aftalion, l’ancien
permanent communiste Yves Roucaute, Marie-Thérèse
Delpech (cf. plus loin), le journaliste Ivan Rioufol, le géopoliticien (ancien membre du Bétar) Frédéric Encel, le professeur
Gabriel Lévy, le journaliste belge (ancien correspondant de
Valeurs actuelles), atlantiste et sioniste Claude Moniquet, pré-
sident de l’European Strategic Intelligence and Security Center,
le spécialiste de l’islam et ancien journaliste à Libération
Lucien Samir Oulahbib, etc.
- Stéphane Courtois. Né le 25 novembre 1947 à Dreux (Eureet-Loir), le futur coordinateur du Livre noir du communisme et
directeur de la revue Communisme (1995-2003) est un ancien
protégé d’Annie Kriegel, universitaire passée du communisme
stalinien à l’anticommunisme. Directeur de recherches au
CNRS depuis 1991, il a dirigé le Centre d’études d’histoire et de
sociologie du communisme et fut directeur adjoint du Groupe
d’étude et d’observation de la démocratie à l’université de
Nanterre. Son passé militant est beaucoup moins connu : de
1968 à 1971, il fut l’un des principaux cadres du groupuscule
marxiste-léniniste maoïste Vive le communisme qui se transforma, en 1969, en Vive la Révolution autour de son chef
d’alors, Roland Castro. Wikipedia indique que le futur historien « sera d’ailleurs tenu pour responsable du mystérieux
incendie d’une librairie ». Favorable aux interventions aglosaxonnes en Afghanistan et en Irak, il juge que les sévices dans
la prison irakienne d’Abou Ghraib (et ailleurs) relèvent d’« àcôtés inévitables d’une guerre » (Libération, 9 mai 2006). Mais
pour lui : « Nous sommes actuellement dans une guerre mondiale […] Dans la vie, il ne faut pas se tromper d’ennemi (même
source). »
- André Senik. Né à Paris en 1936, de parents juifs polonais établis dans le Sentier dans les années 1930, ce futur professeur de
philosophie a fréquenté dans sa jeunesse les mouvements à la
fois marxiste et sioniste, en l’occurrence le Parti unifié des travailleurs (MAPAM). En 1952, il adhère, avec ses deux frères, à
l’Union de la jeunesse républicaine de France, une courroie de
transmission du Parti communiste, puis, en 1953, année de la
mort de Staline, au PCF. Bachelier en 1955, il entre en hypokhâgne à Janson-de-Sailly. En 1957, devenu membre du bureau
national de l’Union des étudiants communistes, il est envoyé en
stage de formation à Moscou durant l’été. Membre de la fraction
des « Italiens », il est finalement exclu du PCF en 1965, lance le
Centre de recherches et d’interventions révolutionnaires et verse
rapidement dans le gauchisme. Professeur agrégé au lycée Henri
Bergson, il y dirige la contestation en Mai 1968 puis l’année suivante. Ses écarts multiples lui font attribuer une note administrative de 2/20, du jamais vu. Il sera suspendu puis versé dans
l’enseignement par correspondance. On lui doit par ailleurs
deux manuels de philosophie (l’un chez Magnard, l’autre chez
Hatier). En 1979, il enregistrera un disque, Chants staliniens,
censé être humoristique mais qu’il continue à chanter longtemps, avec ses amis, au « premier degré » (cf. Génération).
Aujourd’hui à la retraite, il déclare, toujours aussi absurde dans
ses choix : « Etre anti-américain, c’est être antilibéral. C’est le
même refus de la liberté que le nazisme ou le communisme […]
Les juifs qui ont été révolutionnaires sont plus sensibles au gauchisme anti-israélien et anti-américain car ils comprennent qu’il
y a quelque chose qui les concerne directement (Libération, 9
mai 2006). »
- Jacky Mamou. Le futur président de Médecins du monde est
né le 12 août 1950 à Tunis (Tunisie) dans « une famille tunisienne traditionaliste, avec laquelle il célèbre les grandes fêtes »
(Journal de l’association des médecins israélites de France,
série sur Les Grands médecins juifs). Son engagement date des
années 1960 où il manifesta pour demander l’interdiction du
Parti national-démocrate allemand (même source). Il s’engagea
alors au sein de l’extrême gauche militante, rejoignant la Ligue
communiste. Médecin-aspirant au 8e régiment d’infanterie, il se
présenta, à l’occasion de l’agitation des « comités de soldats »
dans les casernes, aux élections législatives de 1978 dans la 2e
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FAITS&DOCUMENTS
ETRANGER
øA
Pressions américaines
En parfait accord avec George W. Bush, le Congrès américain fait
pression sur l’Union européenne, et en particulier sur Nicolas Sarközy,
pour que soit ajouté sur la liste des organisations terroristes le mouvement islamiste libanais Hezbollah. Une lettre, signée par 95 membres
du Congrès (dont le démocrate Robert Wexler, président de la souscommission « Europe » de la Chambre des Représentants), a été
envoyée, le 10 juillet, au président français. Wexler a également rencontré le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner durant
l’été et a organisé une audition extraordinaire à Washington fin juillet.
Sur l’ensemble des Etats-membres de l’UE, la France, l’Espagne, la
Belgique, l’Italie et la Grèce, ont toujours refusé d’inclure le Hezbollah
(qui provoquerait l’interdiction de ses antennes européennes et le gel de
ses fonds dans les banques de l’UE) dans la liste des organisations terroristes. Si la France acquiesce ou refuse, ce sera un bon test de la véritable position de Nicolas Sarközy quant aux Etats-Unis.
Doutes sur la vidéo
d’Oussama Ben Laden
grand renfort de publicité, le milliardaire
écologiste britannique Adrian Flanagan avait
annoncé en août qu’il pourrait traverser l’océan
Arctique sur son yacht en raison de la fonte de
la banquise. Bien qu’une expédition du même type,
menée par Ann Bancroft, ait échoué en avril pour
cause de froid supérieur à la moyenne, l’intéressé
s’est lancé dans l’aventure. Le 4 septembre, on
apprenait qu’il était en pleine crise de nerfs,
bloqué par les glaces, et implorant qu’un briseglace nucléaire russe vienne le sauver.
La police israélienne a appréhendé huit jeunes
âgés de 16 à 21 ans de Petah Tikva, Holon et TelAviv, tous d’origine russe, qui avait constitué
un groupe néo-nazi qui a agressé des toxicomanes,
des travailleurs immigrés ou des juifs orthodoxes, profané et incendié des synagogues et vandalisé divers sites avec des croix gammées. A leur
domicile, les enquêteurs ont saisi des drapeaux
nazis, des photos d’Adolf Hitler et des uniformes
SS. Principalement arrivée dans les années 1990,
la minorité russe représente environ 14 % de la
population israélienne.
Muet depuis 2004, le fondateur d’Al Qaïda réapparaît avec une vidéo
largement diffusée par les médias américains, à partir d’un site dépendant des services secrets américains. Malgré les déclarations des officiels, nombre de chercheurs doutent de sa véracité. En effet, le son est
régulièrement dissocié de l’image, Ben Laden continuant à parler alors
que l’image est figée. Mieux, toutes les références faites par Ben
Laden à des événements actuels (et qui permettent de dater la vidéo),
comme, par exemple, le 62e anniversaire du bombardement nucléaire
du Japon, l’élection de Nicolas Sarközy ou la nomination du Premier
ministre britannique Gordon Brown, sont énoncées quand l’image
vidéo ne bouge pas. Il est en effet beaucoup plus facile de trafiquer une
bande-son que de générer des mouvements de lèvres sur un micro.
® Depuis juillet, les banques centrales étrangères ont vendu plus de 55 milliards de dollars
de bons du Trésor américain (et le phénomène va
en s’accélérant). Les noms des banques centrales
n’ont pas été donnés mais tous les économistes
estiment que la banque centrale chinoise est le
principal vendeur. En août, deux officiels communistes chinois avaient évoqué la possibilité pour
la Chine de se défaire d’une bonne partie des 1
300 milliards de réserves, pour la plupart libellées en dollars, que la Chine détient.
Amsterdam, Mecque de la Finance ?
Professeur de sciences politiques à l’université De Paul de Chicago, Normann Finkelstein,
vient de démissionner, sous la pression de l’universitaire Paul Dershowitz (au centre de son nouveau livre, Beyond Chutzpah : On the Misuse of
Anti-Semitism and the Abuse of History) et des
associations communautaires (qui menaçaient de ne
plus verser de fonds à l’université). Fils de
déportés raciaux juifs, c’est lui qui avait signé
L’Industrie de l’holocauste, une vive critique de
la manière dont l’holocauste était utilisé est
récupéré par le lobby juif aujourd’hui.
Alors qu’une large majorité de la population batave s’oppose à toute immigration nouvelle (en particulier musulmane), le ministre des Finances hollandais Wouter Bos espère que son pays deviendra la « Mecque du monde
financier ». A cet effet, il recommande de légaliser les méthodes financières islamiques. « Ce sera dans l’intérêt des musulmans résidents et du
secteur financier hollandais, ainsi que la meilleure manière de combattre le
financement du terrorisme […] Malgré la condamnation de l’usure, la
finance islamique est un secteur à croissance rapide. Dans le monde, circulent plus de 290 milliards de dollars, selon les règles de la finance islamique, et ce chiffre augmente de 15% par an. Ce serait facile de dire aux
Musulmans, vous devez accepter notre service bancaire. Ce serait une
erreur aussi bien pour nous que pour les musulmans. »
Démographie anglaise
Selon les démographes de l’université de Manchester, il y aura une majorité de personnes d’origines ethniques autre que blanche que de personnes blanches (« Caucasiens ») à Birmingham dès 2027. 35 grandes
villes (dont Burnley, Slough, Peterborough, Bolton, Derby, Brent, Tower
Malets, Ealing, Newham… et Londres) seront dans ce cas, dont Leicester
qui devrait avoir une population majoritairement non-blanche dès 2011.
Guerre civile espagnole
Malgré l’opposition du gouvernement provincial mais avec le soutien de
la mairie tenue par le Parti populaire, l’évêque de Valence, Mgr Augustin
Garcia-Gasco, s’apprête à construire une église de 3 000 m2 qui rendra
hommage aux centaines de religieux valenciens assassinés dès le début de
la guerre civile par les milices anarchistes ou communistes. En 2001, 226
religieux valenciens (et 250 en 2005) ont été canonisés par Jean-Paul II.
ø
Le directeur général des élections John
Enright a décidé que les femmes musulmanes portant
le tchador , la burqah ou le niqab (voile islamique couvrant l’intégralité du corps de la femme)
pourraient normalement voter aux élections législatives canadiennes du 17 septembre en présentant
une pièce d’identité et si elle est accompagnée
d’une personne pouvant confirmer son identité.
® Le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband a indiqué, mercredi 4 septembre, à Ankara, que son pays soutenait l’entrée
de la Turquie dans l’Union européenne et que
cette entrée serait bénéfique tant à la Turquie
qu’à l’Europe.
® Afin d’améliorer la surveillance de la population américaine, le FBI a recruté, comme
conseillers, plusieurs anciens officiers de… la
Stasi, la police secrète communiste est-allemande.
FAITS&DOCUMENTS
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circonscription du Puy-de-Dôme (la circonscription de Valéry
Giscard d’Estaing), comme candidat trotskiste de la Ligue
communiste révolutionnaire, avec le soutien de la Fédération
anarchiste, du Parti socialiste unifié et d’Information pour les
droits du soldat (composé de militants d’extrême gauche, du PS,
du PSU, de chrétiens syndicalistes et des Comités communistes
pour l’autogestion), etc. Ce n’est qu’en 1980 que l’association
sera officiellement déposée, Mamou en étant le trésorier. Devenu
pédiatre en 1979, spécialisé en santé publique, il adhère à
Médecins du monde en 1983, en devient le vice-président en
1991, sera responsable de la mission France de cette ONG en
1995 et enfin président de 1996 à 2000. Ce membre du Conseil
politique de lutte contre l’exclusion, de l’Observatoire national
de l’exclusion sociale (1999), du Haut comité de santé public
(1999), signataire de nombreux appels en faveur des immigrés
clandestins, a été l’un des animateurs de la campagne pour
débaptiser les rues Alexis Carrel. De lui, il raconte : « La culture juive est liée à un désir d’universalité : mon parcours politique et humanitaire n’est donc pas étranger à mes origines
(Tribune juive, 18 juillet 1996). »
- Bruno Tertrais. Cet expert en relations internationales est
délégué au secrétariat international du Parti socialiste. Maître de
recherches à la Fondation pour la recherche stratégique du socialiste François Heisbourg, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, expert de l’organisation Strenthening the Global
Partnership, une filiale du Center for Strategic & International
Studies, l’un des grands think tanks proches du Pentagone.
Ancien directeur de la commission des affaires civiles de
l’OTAN (1990-1992), ancien expert du ministère de la Défense
(1993-2001) et ancien chercheur à la Rand Corporation (19951996), il est également chercheur associé au Centre de
recherches et d’études internationales, membre de
l’International Institute for Strategic Studies, membre du comité
de rédaction de The Washington Quaterly. Il incarne cette frange
socialiste atlantiste méconnue mais qui a toujours joué un rôle
important au sein du Parti socialiste. Il a signé, entre autres,
Quatre ans pour changer le monde. L’Amérique de George
Bush, 2005-2008 (Autrement, 2005), favorable au président
américain, ainsi que La Guerre sans fin. L’Amérique dans l’engrenage (La République des idées, 2004). Il déclare (Libération,
9 mai 2006) : « Les néoconservateurs américains ont été injustement critiqués et je partage certaines de leurs valeurs. D’ailleurs,
certains sont adhérents du Parti démocrate […] Il faut choisir son
camp. »
- Ilios Yanakakis. Né le 13 septembre 1931 au Caire (Egypte),
il s’engage, après son baccalauréat, dans les troupes du Parti
communiste grec et participe à la guerre civile (1946-1949) qui
dévaste le pays entre monarchistes et communistes. Installé à
Prague puis à Budapest, il est chargé par la direction du parti de
former les jeunes Grecs exilés en Tchécoslovaquie. Malgré son
zèle révolutionnaire, il finira par être épuré par la direction du
parti, contrôlé par l’URSS et engagé dans la lutte contre le cosmopolitisme, et sera renvoyé en rééducation (il demeure communiste). Après la mort de Staline, il est réhabilité et reprend ses
études d’histoire et de littérature à l’université d’Olomouc en
Turquie. Maître assistant en 1962, il devient professeur à l’université de Prague. Souhaitant une « ouverture » du Parti communiste tchécoslovaque, il sera l’un des animateurs du
« Printemps de Prague ». Peu après l’entrée des chars soviétiques, il s’enfuit et émigre à Paris en août 1968. Il enseigne dès
lors les relations internationales contemporaines à l’université de
Lille. En 1988, il devient trésorier de la Fondation Libertés sans
frontières. Favorable à l’intervention américaine, il rejoint
l’Atlantis Institute de Bruxelles. Après avoir cosigné avec Pierre
Rigoulot Un pavé dans l’histoire (Laffont, 1998),ce « fervent
Big Brother
Après six villes de province (dont Le Touquet), Issy-les-Moulineaux,
Suresnes et Rueil-Malmaison s’apprêtent à opter pour le service de
parcmètres Statio’Minute, un système sophistiqué qui traque littéralement les usagers, de la société Technolia (ces bornes, qui sont de
véritables ordinateurs avec carte-mère, processeur, mémoire et possibilité de mettre à jour le logiciel à distance) détecte automatiquement, via une boucle électromagnétique placée sous la chaussée, l’arrivée d’une voiture, déclenchant aussitôt un compte-à-rebours. Si un
ticket n’est pas pris dans les minutes qui suivent, l’horodateur prévient aussitôt à distance les contractuels par SMS, courriel ou fax. Il
en est de même dès que le temps de stationnement est dépassé. A
terme (même si cela est possible dès maintenant), ces bornes pourront comporter un appareil photo ou une caméra associés à un logiciel permettant de délivrer automatiquement les PV avec constatation
de l’infraction et photo de la plaque à l’appui (lesquels, comme pour
les PV des radars fixes) seront envoyés automatiquement au destinataire, étant couplé à un système de reconnaissance de plaques et le
fichier des cartes grises. Le plus scandaleux est que ce système n’est
même pas rentable, étant d’un coût élevé (plus de 3 000 euros la
borne) et demandant un entretien régulier.
partisan de l’intervention alliée en Irak » (cf. site Internet de
l’Atlantis Institute) récidive, toujours avec le même, en 2004,
avec Premier retour de Bagdad (Buchet-Chastel), un incroyable
récit de leur voyage dans l’Irak occupé.
On citera également parmi les participants Kendal Nezzan, président de l’Institut kurde de Paris et longtemps protégé de
Danielle Mitterrand, Raphaël Glucksmann (fils d’André
Glucksmann), l’ex-maoïste Jean-Louis Panné, Mohamed
Abdi (compagnon de Fadela Amara et secrétaire général de Ni
Putes ni soumises), la philosophe Monique Canto-Sperber, le
sociologue Jacques Tarnero, ancien de la Jeunesse communiste
révolutionnaire devenu administrateur du Crif (portrait dans le
tome II de l’Encyclopédie politique française), l’historien Max
Lagarrigue, Thérèse Delpech, directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique depuis 1997,
ancien conseiller technique pour les affaires politico-militaires
auprès d’Alain Juppé (1995-1997), membre de l’Atlantis
Institute ainsi que de l’International Institute for Strategic, commissaire à l’UNMOVIC, la commission chargée du désarmement de l’Irak auprès des Nations Unies de 2002 à 2007 (elle a
signé, après le 11 septembre 2001, Politique du chaos. l’autre
face de la mondialisation, L’Iran, la bombe et la démission des
nations ou encore Le Grand perturbateur. Réflexions sur la
question iranienne), Antoine Basbous, directeur de
l’Observatoire des pays arabes, Frédéric Encel, géopoliticien et
ancien membre du Bétar, la journaliste Cécilia Gabizon, chargée de l’islam au Figaro, la fondatrice du site sioniste ProcheOrient Info Elisabeth Schemla, Antoine Vitkine (journaliste et
réalisateur pour Arte), Jean-Luc Mouton, directeur de l’hebdomadaire protestant Réforme, la journaliste Violaine de
Marsangy, ancienne responsable logistique d’Action contre la
faim en Corée du Nord et en Indonésie, Claire Brière-Blanchet
ou l’avocat Michel Laval.
A la suite de l’intervention anglo-saxonne en Irak, va se greffer
au Cercle de l’Oratoire, un petit noyau d’intellectuels tous venus
de l’extrême gauche et devenus néo-conservateurs. Ensemble, ils
lanceront la première revue néo-conservatrice française, Le
Meilleur des mondes en 2006.
(la suite au prochain numéro)
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FAITS&DOCUMENTS
KIOSQUE
France-Soir est proche du dépôt de bilan,
ayant encore perdu plusieurs contrats hippiques.
® Le
n° d’été de Terre & Peuple (BP 46, 69380
Lozanne), la revue de Pierre Vial, a pour dossier
central Pour un réseau identitaire européen,
l’association Terre & Peuple entendant se rapprocher de diverses organisations, groupes régionalistes, revues et maisons d’éditions identitaires. A partir de cette livraison, Guillaume
Faye renoue avec son Bloc-notes.
® Ecrivain et journaliste, Robert Solé, qui
était le médiateur du Monde depuis 1996, prend la
direction du Monde des livres. Né au Caire le 14
septembre 1946 dans une famille copte égyptienne
de culture française, il a passé toute son
enfance et son adolescence en Egypte. Diplômé de
l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, il
travaille au Monde depuis 1969. En 2003, sa chronique, à propos du livre La Face cachée du Monde,
avait été censurée par le trio qui dirigeait
alors le quotidien (Jean-Marie Colombani, Alain
Minc, Edwy Plenel). Il a reçu, en 1998, le prix
de l’Amitié franco-arabe, présidé par Paul Balta
(puis par Philippe de Saint-Robert) et fondé par
l’Association de solidarité franco-arabe et la
revue France-Pays arabes, pour son livre
L’Egypte, passion française.
® L’hebdomadaire Jeune Afrique (24 août) a
publié, sur 8 pages, la traduction d’un article
paru initialement dans la New York Review of Books
consacré à l’American Israel Public Affaires
Committee (AIPAC), le plus puissant lobby sioniste aux Etats-Unis. Il s’agit de l’article le
plus complet paru, depuis des lustres, sur cette
organisation impliquée dans nombre de scandales
(influence, espionnage, etc.) mais qui conserve
son accréditation et pèse d’un poids énorme tant
à la Maison Blanche qu’au Congrès et au Sénat.
®
®
Après l’abandon de son projet de quotidien
populaire en France, le groupe allemand Springer
envisagerait de vendre ses actifs dans l’hexagone.
® Parachuté
directeur de la rédaction du Figaro
Magazine, Etienne Mougeotte n’a pas encore compris qu’il avait quitté TF1. Il se rend chaque
matin au siège de la chaîne privée pour donner
des conseils à son président, Nonce Paolini,
celui-là même qui l’a débarqué !
® La lettre confidentielle La Lettre A de JeanMichel Quatrepoint vient d’être rachetée par le
Groupe Indigo de Maurice Botbol, qui publie une
série de lettres confidentielles sur divers
continents et pays étrangers ainsi que sur les
services secrets dans le monde.
® Paul Amar lui ayant succédé sur France 5 (F&D 240),
le journaliste Daniel Schneidermann vient de lancer
un Observatoire international de Paul Amar, où il a
l’intention d’éreinter copieusement son remplaçant.
®
Le Nouvel observateur a obtenu l’exclusivité
de la nouvelle candidature de Bertrand Delanoë en
2008 à Paris. Son supplément Paris est également
très en pointe quant aux luttes politiques
internes à la mairie. Pur hasard, Anne-Sylvie
Schneider, responsable de l’information et de la
communication de la mairie de Paris, est l’épouse
de Robert Schneider, journaliste au Nouvel observateur et à Challenges qui couvre Paris.
® La livraison de septembre de La Nouvelle revue
d’histoire (88 avenue des Ternes, 75017 Paris) à
pour thème majeur, 1917, l’année fatale, essentiellement consacré à la révolution léniniste et
la chute du tsarisme en pleine Première guerre
mondiale. Portrait détaillé de Gabriel Jeantet,
parrain de François Mitterrand dans l’ordre de la
Francisque, père de Pierre Jeantet, nouveau
directeur du Monde (cf. F&D 239), et de quelques
autres collaborateurs atypiques de ce quotidien.
® Le
n° de septembre de Balkans Info (CAP 8, BP
391, 75869 Paris cedex 18) publie la traduction
d’un entretien d’Alexandre Soljenitsyne à Der
Spiegel : Le Bombardement de la Serbie par l’OTAN
a changé la Russie.
Sortie en kiosque d’une nouvelle revue mensuelle, Les Dossiers secrets du IIIe Reich. Le n° 3
comprend, entre autres, un dossier sur Les Nazis
et la quête du Yéti. Comme dans nombre d’entreprises du genre, il y a à prendre (peu) et à laisser (beaucoup).
® L’excellente revue Catholica (42 rue Dareau,
75014 Paris) présente deux dossiers majeurs dans
sa livraison d’été, Le Modernisme et Le
Communisme, réunis sous le titre Religion et
politique post-moderne. De très brillantes
contributions parfaitement lisibles malgré leur
niveau universitaire. Nombreuses notes de lectures détaillées. L’un de ses principaux animateurs, l’abbé Claude Barthe, publie de son côté
Pour un autre dialogue interreligieux, la méthode
Benoît XVI chez Hora Decima (4 rue Galvani, 75017
Paris).
® Animateur
du blog Ne plus faire fausse route
( http://u-blog.net/neplusfairefausseroute ),
entièrement consacré aux événements du 11 septembre 2001, Sasha Sher, historien de formation,
vient de publier, à petit tirage, Feu sur « Al
Qaida », sous-titrés Manifestations fumeuses et
sans scrupule au service d’un Nouvel ordre oriental et mondial. Un ouvrage majeur qui examine
scrupuleusement les contradictions entre éléments
factuels et déclarations officielles américaines,
mettant en exergue les manipulations du Pentagone
(l’auteur pense toutefois qu’un avion a pu
s’écraser sur cet endroit, sans opter pour la
thèse du missile).
En 2005, Serge Bilé, journaliste d’origine
ivoirienne à RFO-Martinique, profitait du 60e
anniversaire de la libération des camps de
concentration, pour publier Noirs dans les camps
de concentration (Le Serpent à plumes). Ouvrage
accueilli avec faveur par les médias mais pas par
les historiens qui démontrèrent ses erreurs et
approximations. Altérée, France Télévision faussait le vote du jury de spectateurs du 2e Prix
essai France Télévisions pour que Bilé ne le remporte pas. FT a été condamné, le 7 juin dernier
(aucun média n’en a parlé), à 10 000 euros de
dommages et intérêts.
FAITS&DOCUMENTS
®
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KIOSQUE
Les animateurs du Sel de la terre (Couvent de
La Haye-aux-Bonshommes, 49240 Avrillé) viennent
de sortir, sous forme de CD MP3, deux ouvrages
importants, La Mission de la France fille aînée
de l’Eglise, un recueil des principaux textes sur
la mission divine de la France depuis Saint Rémi
(469) jusqu’à Saint Pie X (1904), ainsi que
L’énorme ouvrage (8 heures d’écoute) Le
Libéralisme est un péché de Don Sarda y Salvany.
® Via Romana (5 rue du maréchal Joffre, 78000
Versailles et www.via-romana.fr) réédite les
Légendes de Noël de Georges Lenôtre, le grand
historien de la Révolution ; avec des illustrations de Daniel Lordey. - Chez le même éditeur,
à signaler le dernier livre de feu Daniel Raffard
de Brienne, L’Islam et les femmes.
® L’écrivain et journaliste antisioniste Israël
Adam Shamir présentera et signera son nouveau
livre, Le Pin et l’Olivier, ou Les Charmes discrets de la terre Sainte (Editions BookSurge), à
l’Hôtel de l’Industrie (4 place Saint-Germaindes-Prés, 75006 Paris) le 26 septembre à 18 H.
® Ancien patron de la Direction nationale anti-terroriste, Roger Marion, aujourd’hui à l’Inspection
générale de l’administration, s’apprête à publier,
au Seuil, avec Francis Zamponi, ancien responsable
des questions policières à Libération, ses mémoires
sous le titre On m’appelle Aigle 4. Fine allusion à
son surnom (Y gueule fort ou Eagle Four).
® Hormis quatre nouvelles, inspirées par Edgar
A. Poe, Benito Mussolini, n’a publié qu’un unique
roman, La Maîtresse du cardinal, paru, en 1909,
en feuilleton, dans La Vita Trentina, le supplément littéraire du quotidien socialiste Il
Popolo. Jamais traduit jusqu’alors en français,
ce roman anticlérical vient de sortir aux éditions Auda Isarn (BP 90825, 31008 Toulouse cedex
06). Une vraie curiosité.
® Illustré par Trez, Ma Bretagne… la connaître
et l’aimer en s’amusant de Jean-Pierre Colignon,
sort chez Jean Picollec. Un véritable quizz, avec
200 questions et réponses détaillées, sur l’histoire de la Bretagne, ses lieux, les Bretons
célèbres, etc. (annexes, bibliographie, index).
®
Sites Internet de qualité. 1) Reconstitution
de la Rome antique en images de synthèse :
www.romereborn.virginia.edu 2) Originellement
paru cette année en italien et retiré rapidement
de la vente après pression des associations communautaires, l’ouvrage de l’historien Ariel Toaf,
fils du Grand Rabbin de Rome, Pasque di Sangue
(Paques de sang) est disponible en anglais :
www.revistionisthistory.org/page10/page10.html
®
15 au 30 septembre 2007
Les Collectivistes contre l’environnement :
les véritables enjeux du débat écologiste est le
thème de la XXIIIe université annuelle du Club de
l’horloge (4 rue de Stockholm, 75008 Paris.
Tel. : 01 42 94 14 14 et [email protected]), qui se
déroulera, les 13 et 14 octobre, à l’ASIEM (6 rue
Albert de Lapparent, 75007 Paris). Parmi les
intervenants figurent François-Georges Dreyfus,
Dominique Venner, Jean-Yves Le Gallou, Fred
Aftalion et Gérard Bramoullé.
® L’exposition événement de la rentrée parisienne se déroule au Musée du Luxembourg (jusqu’au 13 janvier), avec la présentation de multiples toiles et études d’Arcimboldo, le peintre
spécialiste des grotesques (personnages composés
à partir de plantes, de fruits ou d’animaux).
® Départ des poilus, août 1914, une grande toile
(5 mètres par 12) du peintre américain Albert
Herter, avait été discrètement démontée de la gare
de l’Est en 2006 pour être entreposée à la Cité du
Train de Mulhouse. A la suite de diverses protestations (Présent, le sénateur Jean-Louis Masson,
l’écrivain Jean des Cars, etc.), la direction de
la SNCF a annoncé précipitamment que la toile
serait réinstallée d’ici à la fin de l’année.
De janvier à octobre 2008, les visiteurs du
Musée Picasso seront privés de 350 œuvres (sur les
500 que compte le musée), celles-ci étant prêtées à
l’Espagne, au Japon et probablement à la Chine pendant les Jeux olympiques. Ensuite, le musée sera
fermé pour rénovation jusqu’en 2010 et l’ensemble des
œuvres circuleront aux Etats-Unis, au Brésil et en
Russie, sans oublier, bien sûr, Abou Dhabi. Rien
d’étonnant puisque sa conservatrice, Anne Baldassari,
est l’un des rares conservateurs favorables à l’antenne du Louvre dans les Emirats arabes.
® A partir du 17 octobre, exposition De Superman
au Chat du Rabbi, les Juifs et la bande dessinée,
au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Paris)
Ou comment nombre de personnages ont été créés
par des dessinateurs juifs.
ø Le
célèbre Hôtel Zum Tuerken, reconstruit à
l’Obersalzberg (Berchtesgaden, Bavière) au-dessus
d’une partie du bünker d’Adolf Hitler, pourrait
être fermé administrativement. L’Etat de Bavière
entend en effet interdire la visite du dit bünker, prétendant en avoir récemment découvert
l’existence… alors qu’il est indiqué dans tous
les guides de voyage depuis au moins 40 ans.
®
Rendue à l’Ethiopie par le gouvernement
Berlusconi, le fameux obélisque d’Axoum, qui avait
été transporté par Benito Mussolini à Rome, a été
transporté outre-Méditerranée il y a deux ans.
Mais le gouvernement local manquant de fonds,
c’est le gouvernement italien qui finance sa
réérection à hauteur de 2,5 millions d’euros. Le
plus scandaleux est que cet obélisque, parfaitement transporté en 1937, a été découpé en trois
morceaux pour être transporté par avion Antonov.
® L’Etat
fédéral de Bavière vient de remporter
le procès qu’il avait intenté à six maisons
d’édition turque qui avaient réédité, avec un
immense succès (plus de 100 000 ventes) Mein
Kampf d’Adolf Hitler.
® Né en décembre 1918, Claude Adam est décédé
le 1er septembre dernier à l’hôpital de Lannion.
Ancien délégué départemental de la Jeunesse de
l’Etat français à Bar-le-Duc puis Orléans, il fut
secrétaire
de
l’Union
des
Intellectuels
Indépendants (qui milita pour la réhabilitation
du maréchal Philippe Pétain), avant de succéder
à Me Jacques Isorni. Il avait créé le Prix des
Intellectuels Indépendants.
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15 au 30 septembre 2007
FAITS&DOCUMENTS
POLITIQUEMENT
INCORRECT
® Premier
parti de Suisse (avec un quart des élus
au Conseil national et 26,2 % des suffrages),
l’Union démocratique du centre est en tête dans les
sondages pour les élections fédérales du 21
octobre. Ce parti de droite à la fois conservateur
et libéral a notamment fondé ses succès sur sa
nette opposition à l’immigration. Ici, une
affiche, qui suscite quelques remous (y compris une
protestation de l’ONU), présentant trois moutons
blancs expulsant un mouton noir. Bref, la majorité
des Suisses votent pour un parti anti-immigration…
ø Arroseur
arrosé. Sur plainte de la Commission
pour l’égalité raciale (Grande-Bretagne), la
Commission européenne vient de faire disparaître
de son site officiel une brochure multilingue en
bandes dessinées qui dénonçait le racisme, Quoi ?
Moi ? Un raciste ? Editée en 1998 et figurant sur
le site officiel de l’UE depuis 2001, elle était
destinée aux enseignants chargés de cours d’éducation civique. La brochure a été interdite et ne
sera pas réimprimée… au motif qu’elle présentait
des « stéréotypes offensants » des Noirs.
Les contribuables français entretiennent la
bureaucratie la plus coûteuse de l’Union européenne indique une enquête italienne commandée
par la CGIA, une association de patrons. Les
fonctionnaires français coûtent à chaque contribuable français 5 765 euros par ans. On trouve en
seconde place les Italiens (5 664 euros), suivis
des Britanniques et des Allemands. Le pays le
moins coûteux en fonctionnaires est l’Espagne
avec un coût par tête de 3 247 euros.
®
La presse communautaire française n’a pas évoqué un cas évident d’interdiction d’exercer professionnelle. Le rabbin français Jonathan Lévy, 53
ans, qui s’est marié, début juillet, avec une femme
pasteur protestant, Catherine Stoerckel, a aussitôt
été exclu et interdit d’exercer par la Fédération
du judaïsme libéral de France, la fraction la plus
« ouverte » du judaïsme français. En revanche,
l’Eglise réformée de France a bien vécu la chose.
® Une entreprise anglaise, BladeRunner, propose
cette rentrée une gamme d’uniformes scolaires
résistants aux objets tranchants (couteaux,
rasoirs), réalisés dans le même matériau, le
Kevlar, que les tenues militaires.
®
®
A l’occasion d’une réforme de la Sécurité
sociale quant à certains pré-retraités européens
habitant en France, on a appris que l’Etat français se faisait rembourser chaque année par les
pays de l’Union européenne une cotisation de 3697
euros par habitant. On imagine aisément le coût
réel de la Couverture Maladie Universelle (CMU),
ouvertes notamment à tous les immigrés clandestins (350 000 ?) et nécessiteux d’origine étrangère (plusieurs millions) et dont les statistiques montrent qu’ils consomment beaucoup plus
en médicaments, consultations et hospitalisation
que le Français moyen.
Le PSOE, le parti socialiste au pouvoir en
Espagne, harcèle la famille de Francisco Franco pour
des faits remontant… à 65 ans. Le Pazo de Meiras est
une superbe propriété offerte au caudillo en 1938.
Le gouvernement de Galice tente actuellement d’obtenir l’expropriation et l’expulsion de la famille
Franco au motif que ce manoir, pourtant privé,
serait un bien du patrimoine culturel susceptible
d’être ouvert au public (la région veut en faire un
musée de la guerre civile…).
® La charge de la dette non remboursée par
l’Etat à la Sécurité sociale a coûté 285 millions
d’euros de frais financiers en 2006.
C’est une première. Une plainte collective,
rassemblant plusieurs milliers d’enfants de déportés
juifs, devant le tribunal de Tel-Aviv contre l’État
allemand, demande que leurs séances de thérapie, de
psychanalyse ou leurs frais en matière d’aide psychiatrique soient remboursés par l’Allemagne.
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