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FAITS&DOCUMENTS Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier SOMMAIRE N° 242 8€ 15 au 30 septembre 2007 ➤ PORTRAIT : Jean-David Levitte (p.1-2) ➤ POLITIQUE : (p.3-4) ➤ DOSSIER : Les néo-cons français (p.6-7-9) ➤ LOBBIES : (p.5) ➤ ETRANGER : (p.8) ➤ KIOSQUE : (p. 10-11) ➤ POLITIQUEMENT INCORRECT : (p.12) PORTRAIT JEAN-DAVID LEVITTE La presse n’a d’yeux que pour le ministre des Affaires étrangères, l’ancien socialiste Bernard Kouchner. Mais derrière lui, il y a le « vrai » patron de la politique étrangère. Un homme qui compte beaucoup plus : JeanDavid Levitte, le « sherpa » et conseiller diplomatique de Nicolas Sarközy. C’est lui qui, depuis son bureau élyséen, dirige réellement, de concert avec le président de la République, du contenu de la politique étrangère de la France.Un quasi-inconnu du grand public, déjà auprès de Valéry Giscard d’Estaing en 1975, et qui joua un rôle majeur comme ambassadeur aux Nations Unies à Genève (1988-1991), à l’ONU (2002-2002), puis à Washington jusqu’en 2007. Apprécié des Américains et en froid avec Dominique de Villepin, il devenait automatiquement un relais idéal du rêve de Nicolas Sarközy : que la France devienne le partenaire privilégié des Etats-Unis en Europe. « Peu connu du grand public, Jean-David Levitte est l’une des principales éminences grises de l’Elysée en matière de politique étrangère. » Actualité juive (24 juin 1999). « C’est le diplomate le plus titré de Paris -, de fait, le ministre bis des Affaires étrangères. » Le Nouvel observateur (7 juin 2007). « Jean-David Levitte aura la haute main sur tous les dossiers diplomatiques. » Capital (juin 2007). ➤ INDEX Amar P ................p.10 Barre R ..................p.3 Barthe C ..............p.10 Bébéar C................p.3 Béchu C.................p.4 Beauvoir de S........p.7 Berlusconi F........p.11 Besson E................p.3 Boubakeur D.........p.3 Bush G...................p.2 Chevènement JP....p.3 Chirac J..................p.2 Colignon JP.........p.11 Collomb B.............p.3 Collombani JM ...p.10 Cresson E ..............p.5 Dati R ....................p.3 Delpech MT ..........p.7 Delanoë B............p.10 Derai Y..................p.3 Dray J ....................p.5 Dreyfus FG..........p.11 Duggan D..............p.1 Gallois L................p.4 Giscard d’Estaing V .p.2 Gluksmann A.............p.6 Guigou E.....................p.5 Hitler A........................p.8 Jean-Paul II............p.8 Jospin L.................p.6 Le Gallou JY.......p.11 Lellouche P ...........p.6 Le Pen M...............p.4 Levitte JD..............p.1 Lévy J..................p.12 Maigret J................p.1 Mégret B ...............p.4 Mitterrand D..........p.9 Mougeotte E........p.10 Mussolini B.........p.11 Pétain P ...............p.11 Pichon O................p.4 Powell C................p.2 Rocard M ..............p.3 Sarkozy N..............p.2 Sarkozy C..............p.3 Taubmann M.........p.6 Venner D .............p.11 Villepin de D.........p.2 Wexler R................p.8 Jean-David Levitte est né le 14 juin 1946 à Moissac (Tarn-et-Garonne). Son nom est orthographié Levitte, mais dans divers textes familiaux, son père apparaît comme Lévitte. Il est le fils d’une Mozambicaine d’origine anglo-hollandaise et d’abord installée en Afrique du Sud (cf. discours à l’AATF, 5 juillet 2006) et non sud-africaine (comme l’indique Le Monde du 7 juin 2007), Doreen Duggan, et de Georges Levitte, présenté dans le Who’s Who comme « éducateur ». Lui-même se définit comme « juif » (cf. discours AATF). Son père, en réalité, était un intellectuel qui joua un rôle majeur dans la renaissance du judaïsme en France après la Seconde guerre mondiale. Né le 11 mai 1918 à Ekaterinoslav (Ukraine) et décédé en 1999, il quitta ce pays en 1922 avec toute sa famille. Le Monde (7 juin 2007) indique que sa famille était composée de « Russes blancs, émigrés en France après la révolution bolchevique ». En réalité, la famille s’installa à Wiesbaden (Allemagne) puis s’établit définitivement à Metz, en Lorraine. Après avoir passé la première partie de son baccalauréat, il décida, avec plusieurs amis, d’effectuer un « retour à la terre », dans la lignée du mouvement introduit par Jean Giono, et devint ouvrier agricole dans une propriété appartenant au peintre Albert Gleize. Il décida ensuite de retourner à une vie plus intellectuelle, réussissant la seconde partie du baccalauréat en l’ayant préparé seul. Il rejoignit alors la Sorbonne (lettres classiques), l’Ecole du Louvre et les Langues O (arabe, hébreu). Après son service militaire (1938), il fut démobilisé après la « drôle de guerre » et rejoignit alors les Chantiers de jeunesse, dont il fut remercié parce que juif. Il contactera par la suite le Pr Eugène Minkowsky, qui le chargera d’organiser une maison d’accueil pour médecins juifs à Lyon. Il retrouve enfin son frère, Simon Levitte, dans une maison d’enfants des Eclaireurs israélites de France à Moissac. Il fonde clandestinement une école religieuse juive, l’Ecole des Prophètes, à Chaumargeais, près du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Jean-David Levitte a par ailleurs indiqué que deux de ses grands-parents sont morts à Auschwitz. A la Libération, Georges Levitte retourne à Moissac, y poursuivant son travail d’éducateur jusqu’à la fermeture de la maison en 1951. Il se marie alors, en 1945, avec Doreen Duggan, avec laquelle il aura quatre enfants. En 1951, il est engagé par l’American Jewish Committee, dont il sera directeur du Service Communauté, puis au Fonds social juif unifié. Le Jewish Journal (28 avril 2006) précise même qu’il fut « le représentant de l’American Jewish Comittee en France durant 30 ans », ce qui donne une idée assez précise de son influence. En 1958, il se joint au Père Jacques Maigret afin de collaborer à l’Association des amis des sessions d’hébreu biblique, où il enseignera l’hébreu jusqu’à sa mort en 1999. Comme intellectuel, il a publié plusieurs centaines d’articles sur le judaïsme, traduit Page 2 15 au 30 septembre 2007 (Suite de la page 1) de nombreux ouvrages et signé plusieurs ouvrages importants (notamment Les Juifs). Il collaborera également à de nombreuses émissions radiophoniques sous le pseudonyme de David Yassine, composé des prénoms de ses parents. On lui doit l’introduction d’Abrahm Herschel en France, ayant traduit son livre Les Bâtisseurs du temps, et il fut le traducteur de Rabbi Nachman de Bratzlav. Directeur de la collection Alphée aux Editions de Minuit, il participa, avec Edmond Fleg, à l’élaboration du Livre du Commencement. C’est sous sa direction que sera réalisée La Thora suivie des Haphtaroth et du Rituel. Surtout il joua un rôle majeur dans le renouveau du judaïsme français comme cofondateur des Colloques des intellectuels juifs de langue française (organisé à l’initiative du Congrès juif mondial en 1957) et sera le maître d’œuvre des vingt premiers volumes de ces colloques. Ses archives sont déposées à la bibliothèque de l’Alliance israélite française. l’écrivain Gérard Nahon dit de lui : « Mention spéciale doit être faite de Georges Levitte, personnage-clé et trait d’union du renouveau du judaïsme de l’aprèsguerre en France. C’est lui, personnage de l’ombre, sans rôle universitaire officiel, qui a fédéré les “intellectuels juifs de langue française” et établi des ponts et des liens entre les chercheurs. Son “job” véritable fut de propulser les gens. » Nul doute que ce père n’eut une profonde influence sur son fils. Passé par le lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine et la faculté de droit de Paris, Jean-David Levitte (marié à MarieCécile Jonas en 1970) a un curriculum vitae prestigieux même s’il n’est pas énarque : licencié en droit, lauréat de l’Institut d’études politiques de Paris, diplômé de l’Ecole nationale des langues orientales (chinois, malais, indonésien). Il parle en outre couramment l’anglais. Ayant réussi le concours de secrétaire des Affaires étrangères en 1970, il a débuté comme secrétaire de la section Asie-Pacifique du ministère, avant d’être rapidement envoyé, à 26 ans, à l’ambassade de France à Pékin comme troisième secrétaire (1972-1974). Dès 1975, il entre à la présidence de la République comme chargé de mission auprès de Valéry Giscard d’Estaing. Dès son entrée, il participe au G7 de Rambouillet alors qu’il n’a pas 30 ans. Il conserve sa fonction jusqu’à la défaite de ce dernier, étant recasé comme deuxième conseiller à la mission permanente de la France auprès des Nations Unies (1981-1984). Sous-directeur de l’Afrique occidentale à l’administration centrale du Quai d’Orsay (19841986), il est aussitôt coopté par le nouveau gouvernement de cohabitation comme directeur adjoint du cabinet du ministre des Affaires étrangères RPR Jean-Bernard Raimond (1986-1988). Dès la défaite de Jacques Chirac, celui qu’Actualité juive (7 décembre 1990) présente comme « l’ un des plus brillants FAITS&DOCUMENTS PORTRAIT diplomates de sa génération » repart cette fois à Genève, comme ambassadeur, représentant permanent de la France, auprès des Nations Unies (1988-1991). On le retrouve ensuite comme directeur du secteur Océanie-Asie au ministère des Affaires étrangères (1991-1993), puis comme directeur des relations culturelles, scientifiques et techniques (un poste majeur) au ministère des Affaires étrangères (1993-1995), présidant par ailleurs le conseil d’administration de l’Agence française pour l’enseignement français à l’étranger (1993-1995). Après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la république, il succède à Anne Lauvergeon, devenant son conseiller diplomatique et « sherpa », le demeurant jusqu’en 2000. C’est lui qui organisera de bout en bout à Lyon le G7 en juin 1996. Signe de ses liens avec le président, il est également administrateur du Musée du Septennat, le « Musée Chirac » de Sarran (Corrèze). Sur cette seconde aventure élyséenne, il se confiera longuement à Gilles Delanoë et Thomas Sancton dans Dear Jacques, Cher Bill (Plon, 1999). Il est alors nommé représentant de la France au Conseil de sécurité de l’ONU et chef de la mission permanente française (2000-2002). C’està-dire lors des événements du 11 septembre 2001, puis du déclenchement de la guerre contre l’Irak et l’Afghanistan. Pour lui, l’ONU est devenu le forum obligé de toute initiative d’envergure sur la scène internationale, selon les confidences qu’il a faites à Eric Aeschliman et Christophe Boltanski dans Chirac d’Arabie. En 2002, il devient ambassadeur de France à Washington. A ce poste extrêmement sensible (c’est l’époque où la cafétéria du Congrès rebaptise les « French Fries » en « Freedom Fries »…), il a pour tâche de faire l’interface entre Paris et Washington, et de tâcher d’arrondir les angles en période de tension croissante entre les deux pays. Il est alors en opposition feutrée avec la présidence de la République et plus directement avec Dominique de Villepin : « En mai 2003, quelques semaines avant l’intervention en Irak, Jean-David Levitte a milité en coulisses pour que Jacques Chirac ne brandisse pas le veto de la France au Conseil de sécurité des Nations Unies. Sur ce sujet, il partageait la même position, ou presque, que Nicolas Sarközy, Bernard Kouchner, ou le ministre de la Défense, Hervé Morin. Une conjonction qui ne doit, bien entendu, rien au hasard (Le Nouvel observateur, 7 juin 2007). » Par la suite, « l’entregent de M. Levitte aurait facilité la visite à Washington du candidat de l’UMP, photographié dans le bureau ovale de la Maison Blanche avec George Bush (Le Monde, mai 2007). » Le 17 mai 2003, il publiera dans la presse américaine une lettre ouverte (particulièrement argumentée) au président et aux élus américains, un procédé très inhabituel aux Etats- Unis, dans laquelle il dénonce les « mensonges » et la « campagne de désinformation » orchestrée par l’administration américaine. Sa manœuvre réussira, entraînant la création (moyennant finances et l’entrée du lobbyiste Cameron Griffith) d’un French Caucus, un groupe d’amitié au Congrès (une quarantaine de membres) et au Sénat (une quinzaine de membres), et le développement de la coopération universelle, une quinzaine de « mariages » entre établissements supérieurs américains et français (cf. à ce sujet, France-Etats-Unis, Opération rabibochage, Libération, 23 décembre 2003). L’adresse de l’ambassade redevient l’une des plus courues du toutWashington, Jean-David Levitte étant en très bons termes avec nombre d’associations communautaires juives américaines (notamment l’American Jewish Committee). « Les conseillers ont fait la liste des insultes anti-françaises circulant dans les médias. L’ambassadeur l’avait toujours dans sa poche. Quand il était invité quelque part, il la lisait à ses hôtes en remplaçant “Français” par “Juif”. Un jour il l’a lue à Colin Powell. “Permettezmoi maintenant de remplacer Français par Noirs” a-t-il suggéré sans se soucier de l’embarras de l’Américain. […] Jean-David Levitte et son épouse, Marie-Cécile, ont labouré la société américaine, de la Floride à l’Oregon. Ils ont ouvert la résidence française pour des centaines de manifestations. L’an dernier, 10 000 personnes y ont été reçues : magistrats de la Cour suprême, hommes d’affaires, éditorialistes, républicains qui n’auraient jamais voulu accepter une invitation officielle, mais qui, conviés sous leur casquette de membre bienfaiteur de l’Opéra, ne se sont pas fait prier (Le Monde, 7 juin 2007). » Même l’acide Washington Times écrira de Jean-David Levitte : « Ce gentleman élégant et affable est l’un des diplomates les plus populaires et les plus efficaces de Washington. » Et le Herald Tribune évoquait « une star naissante de la diplomatie française et d’un nouveau style de diplomate affable et informel ». Les visiteurs officiels français, à commencer par Nicolas Sarközy, ont pu le mesurer lors de leurs passages à Washington, celui-ci mettant toujours en avant l’alliance historique nouée entre la France et les Etats-Unis, répétant à chacun que « nous n’oublierons jamais » l’aide de l’Amérique lors des deux Guerres mondiales. Dans les mois à venir, Jean-David Levitte devrait prendre la tête du Conseil national de sécurité, un organisme inédit mais totalement copié sur son homologue américain, qui aurait une fonction de coordination du renseignement, exercée de manière très embryonnaire par le Secrétariat général de la Défense nationale. Ce CNS serait l’expression claire du « domaine réservé » que Nicolas Sarközy annonçait dans un long entretien à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des mondes dès l’automne 2006. FAITS&DOCUMENTS ® Page 3 POLITIQUE Nicolas Sarközy devrait procéder, d’ici quelques semaines, à ses premières mesures de « discrimination positive » (c’est-à-dire une discrimination vis-à-vis des Français de souche) avec la nomination d’une série de hauts fonctionnaires ou de responsables de commissions et d’offices dépendant de l’Etat issus de l’immigration « visible » (noirs et arabes). Il avait confié la mission de sélection, durant l’été, à son secrétaire général, Claude Guéant. ® Considéré comme extrêmement sensible, le dossier de la TVA sociale (qui a fait perdre à l’UMP, lors des récentes élections législatives, une soixantaine de députés) est en passe d’être gelé, la réforme des régimes spéciaux de retraite apparaissant comme prioritaire. Le dossier, préparé durant l’été par l’ex-socialiste Eric Besson, secrétaire d’Etat à la Prospective et l’Evaluation des politiques publiques, ne sera pas médiatisé. Si une expérience est conduite pour tester cette fameuse TVA sociale, ce sera sans doute dans le secteur des fruits et légumes (où la TVA est peu élevée). ® On rappellera la position du président de la République, il y a trois ans, lorsqu’il était ministre de l’Economie et des Finances : « Nicolas Sarközy a considéré qu’une augmentation du taux de TVA irait à l’encontre de la construction européenne, qui se traduisait notamment par une convergence des taux d’imposition, alors même que le taux normal de TVA en France était, aujourd’hui, plus élevé que la moyenne de l’Union européenne […] Il a enfin rappelé que l’Etat ne contrôlait pas le niveau des prix, et qu’il était donc à craindre qu’une hausse de la TVA, malgré la diminution des charges, ne fût intégrée dans la marge, et donc intégralement répercutée sur le prix de vente, à l’image de ce qui avait déjà été constaté dans la grande distribution. » ® Pour se confier à L’Est républicain quant à son rôle dans la libération des infirmières bulgares, Cécilia Sarközy a choisi un simple pigiste de ce quotidien, le journaliste Yves Derai, qui fut notamment directeur de la rédaction de Tribune juive durant cinq ans. C’est lui qui a réalisé pour Le Figaro-Magazine (12 mai) le dossier, Les 100 noms qui vont compter, où figurait en bonne place Valérie Hoffenberg, déléguée française de l’American Jewish Committee (F&d 238). ® L’Association française des entreprises privées (Afep), le plus puissant lobby patronal, s’apprête à changer, d’ici la fin de l’année, de président. Devrait donc succéder à Bertrand Collomb (groupe Lafarge), l’ancien patron de Peugeot-Citroën Jean-Martin Folz. ® 15 au 30 septembre 2007 Grand écart. Lionel Stoléru, président du Conseil de développement économique de la Ville de Paris auprès du socialiste Bertrand Delanoë, a non seulement rejoint le Comité d’orientation pour la réforme pénitentiaire créé par Rachida Dati mais s’est aussi vu confier, fin août, par Nicolas Sarközy, une mission sur le développement des PME. Il faut dire que dans le passé, l’intéressé a réussi à être secrétaire d’Etat de Jacques Chirac, de Raymond Barre et de Michel Rocard… ® Ancien secrétaire général de Force ouvrière et membre du Grand Orient de France, Marc Blondel devrait prendre prochainement des responsabilités nationales (voire la présidence) au sein de La Libre Pensée. ® Le barreau de Paris ne parle que de ça : Lourdement condamné (12 mois d’emprisonnement avec sursis, 150 000 euros d’amende pour « complicité d’abus de confiance » et 850 000 euros de dommages et intérêts à verser à la Fondation Giacometti) par la Cour de cassation, le 10 mai, Me Roland Dumas (ancien ministre socialiste de la justice et sénateur, ancien président du Conseil constitutionnel), qui avait déjà défrayé la chronique avec sa maîtresse Christine Deviers-Joncour (auto-proclamée « la putain de la République ») aurait dû quitter le barreau sous peine d’être radié. ® Or, au grand étonnement du monde judiciaire, l’intéressé continuer d’exercer tranquillement sa profession et se rend régulièrement au Palais de justice de Paris. Il faut dire qu’il dispose d’un étonnant entregent : l’ancien président du Conseil constitutionnel, l’UMP Pierre Mazeaud, a introduit un dossier de recours en grâce auprès de Nicolas Sarközy et demande que son ami ait le droit d’exercer tant qu’aucune décision de l’Elysée n’aura été prise. ® C’est une première : le président de la République devrait assister, le 19 septembre, à la cérémonie annuelle à la mémoire des victimes d’attentats terroristes organisée par SOS Attentats de Françoise Rudetzki (dont la famille joua un rôle majeur dans la Lica, devenue Licra). ® Nonfiction.fr, un nouveau comité de patrons « de gauche », tournant autour d’un site Internet éponyme, sera lancé le 1er octobre par le sociologue Frédéric Martel (spécialiste des questions homosexuelles et producteur à France Culture, ancien des cabinets Aubry), en charge du fonctionnement de ce think tank, et Jacques Rosselin (ancien fondateur de Priorité à gauche, il a créé notamment Courrier International), en charge du développement. L’objectif est de réunir 300 experts qui alimenteront principalement le Parti socialiste (mais aussi les autres partis de la mouvance) par leurs analyses sur les essais et documents publiés dans leurs disciplines. Parmi la quinzaine de financiers, figurent Jean-Noël Tronc (Orange), Grégoire Lassalle (AlloCiné), Gilles de Margerie (Crédit agricole) et Benoît Genuini (ex-Accenture). ® Ralliement. Sami Boubakeur, fils du recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur, vient d’être nommé à l’Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations, qui dépend statutairement du ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale Brice Hortefeux. ® Fondé par Claude Bébéar, l’Institut Montaigne, dont les études alimentent très largement la réflexion de l’Elysée et des ministères, fera sa rentrée le 20 septembre, avec, pour invité, l’ancien ministre socialiste JeanPierre Chevènement, venu parler des « minorités musulmanes ». Page 4 15 au 30 septembre 2007 ® Très FAITS&DOCUMENTS POLITIQUE actif conseiller durant la campagne présidentielle, l’ancien ministre PR Gérard Longuet est donné comme favori pour succéder à Pierre Gadonneix à la tête d’EDF en janvier 2008. Libéral convaincu, il aura pour tâche d’augmenter la part privatisée de l’entreprise comme va le faire le gouvernement avec GDF. Il risque toutefois de se heurter à la « culture d’entreprise » de ce géant de l’électricité où la CGT est majoritaire. ® Considéré comme trop « villepiniste », trop chatouilleux sur l’indépendance de la France et pas assez ouvert quant aux Etats-Unis et Israël, le secrétaire général du Quai d’Orsay, Philippe Faure, fils de l’ancien ministre mitterrandien Maurice Faure, devrait être prochainement remplacé par Gérard Errera, ambassadeur de France en Grande Bretagne (qui serait remplacé par Maurice Gourdault-Montagne, ancien conseiller diplomatique et « sherpa » de Jacques Chirac). Il aurait du normalement devenir le n° 2 d’EADS, succédant à JeanPaul Gut, mais Louis Gallois, alors coprésident du groupe avait mis son veto. Considéré comme atlantiste, Errera a été le représentant permanent de la France auprès de l’OTAN de 1995 à 1998. ® Municipales 2008. - Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme Rama Yade pourrait être parachutée aux élections municipales à Paris (ou à Colombes). - Secrétaire générale du ministère de l’Intérieur, Bernadette Malgorn envisage de conduite la liste d’opposition UMP à Morlaix, contre l’ex-ministre PS Marylise Lebranchu. - Jeune président UMP du conseil général du Maine-et-Loire, Christophe Béchu pourrait se lancer dans la reconquête d’Angers, l’une des rares villes socialistes de l’Ouest que l’UMP peut ravir à la gauche. En Hausse ■ Henri de Lesquen. Malgré les divisions, les difficultés et les manœuvres apparues après la mort de Jean Ferré, le président du Club de l’Horloge, qui lui a succédé à la tête de la radio, a réussi à obtenir, le 27 juillet (Journal officiel du 4 septembre), le renouvellement de la fréquence de Radio Courtoisie (95.6) par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. ■ Vaira Vike-Freiberga. Symbole de la probité politique, l’ancienne présidente de la Lettonie, à la retraite depuis la mijuillet, a mis en vente sur Internet l’ensemble de sa garde-robe présidentielle, estimant qu’elle n’en aurait plus besoin. Elle a expliqué qu’elle avait dépensé en vêtements l’essentiel de son salaire présidentiel (3 450 euros par mois) afin de présenter son pays sous l’angle le plus favorable possible. En Baisse ■ Le Quai d’Orsay. Le ministère des Affaires étrangères vient de se doter d’une nouvelle association, l’ALGO, ou Association des lesbiennes et des gays du Quai d’Orsay, qui regroupe les employés et cadres. Pour le moment, aucun ambassadeur n’en a profité pour faire son outing! ■ Michel Rocard. L’ancien Premier ministre socialiste, qui a quasiment rallié Nicolas Sarközy, fait preuve d’un certain toupet : dans un entretien au Point (6 septembre), il explique à propos de la loi sur l’Education nationale visant à conduire 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat : « J’avoue ne pas avoir beaucoup aimé cette loi adoptée sous la pression collective. » Lorsque la loi catastrophique fut adoptée, c’est lui qui était Premier ministre et qui la présenta devant les députés et sénateurs. ® Globe-trotter. Outre la Hongrie programmée pour le 14 septembre, Nicolas Sarközy a prévu de se rendre d’ici la fin de l’année en Bulgarie (pour négocier les dividendes de la libération des infirmières…), à New York (24 et 25 septembre), suivi en novembre d’un voyage officiel à Washington (avec réception à la Maison Blanche par George W. Bush et discours devant le Congrès), plus une tournée au Maroc (octobre), en Algérie (décembre) et enfin en Afrique anglophone. Son voyage en Polynésie, où il ne s’est jamais rendu, devrait donc être repoussé. ® La coupe du monde de rugby est l’occasion pour plusieurs grands patrons français de se montrer dans les tribunes. Il y a d’abord le club de Serge Kampf, le patron de Capgemini, où l’on retrouve Claude Bébéar (Axa), Jean-René Fourtou (Vivendi), Henri Lachmann (Schneider), les joueurs JeanPierre Bastiat, André Boniface ou Philippe Sella. Club très fermé, il n’a coopté en son sein l’ancien joueur de rugby Christian Streiff que lorsque ce dernier a pris la tête de PSA. La seconde « bande » est emmenée par Didier Quilliot (Lagardère), Thierry Buffenoir (Sagem), Eric Vincent (Groupe Flo) ou Bernard Laporte. Curiosité, les deux groupes organisent leur « troisième mi-temps » dans le même restaurant très sélect, le Savoy. Ca ne s’arrange pas pour Rachida Dati : après cinq démissions des membres de son cabinet (F&D 240), trois autres viennent de faire de même face à l’attitude autoritaire et la méconnaissance des dossiers du Garde des Sceaux. Il s’agit cette fois de Michel Marquer, chef de cabinet du ministre, de Jacques Carrère, conseiller pour l’organisation judiciaire et la magistrature, et de Valérie Bonnard, conseillère technique pour le dialogue social et les affaires budgétaires et administratives, après que l’ensemble du cabinet a, une fois de plus, envisagé une démission collective. Il semble que François Guéant, obscur conseiller aux victimes, soit en réalité chargé d’assurer une gestion de crise, en liaison permanente avec son père, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée. ® Le député flamand (Vlaams Belang) Hilde de Lobel, Robert Spieler (président d’Alsace d’abord), Bruno Larebière, journaliste à l’hebdomadaire Minute, Olivier Pichon, directeur de Monde & Vie (ancien conseiller régional FN puis MNR d’Ile-de-France), et Jean-François Touzé (venu à « titre personnel »), conseiller régional FN d’Ile-de-France et membre du bureau politique du FN, étaient les intervenants extérieurs de l’université d’été du Mouvement national républicain de Bruno Mégret, qui s’est déroulée les 1er et 2 septembre à Nuces (Aveyron). ® Président du Mouvement des jeunes socialistes, Razzye Hammadi devrait être parachuté par sa direction nationale aux élections municipales de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) pour conduire la liste socialiste de 2008 qui sera opposée à celle de Marine Le Pen, qui a réalisé, lors des dernières législatives, un remarquable score (42 %) au second tour. FAITS&DOCUMENTS ® Principales 15 au 30 septembre 2007 Page 5 LOBBIES personnalités reçues dans les loges parisiennes du Grand Orient de France en juin 2007. Le 4 juin, la loge Les Zélés philanthropes entendait le frère Jean Kriff, collaborateur musical de la revue Humanisme, sur Pourquoi Faust ? Le 5 juin, l’écrivain martiniquais Edouard Glissant était reçu par un parterre de loges pour traiter d’Humanisme, universalité, diversité. Chargé, en janvier 2006, par Jacques Chirac, d’une mission en vue de la création d’un centre national consacré à la traite et à l’esclavage, cet anticolonialiste de toujours a fondé en 2007 l’Institut du tout-monde. - Le 12 juin, le frère Henri Antona, ancien vice-président de l’Assemblée de Corse, planchait devant la loge Fraternité Pasquale Paoli sur Où va la Corse ? - Le 20 juin, la loge Art et science organisait une réunion sur le thème 1943, Rafles anti juives à Marseille, avec la participation de Jean Moreau, président du cercle maçonnique Mémoire et vigilance, et l’historienne Renée Dray-Bensoussan. - Le 21 juin, l’ancien Premier ministre socialiste et ancien commissaire européen Edith Cresson participait à une tenue blanche ouverte où elle est intervenue sur le thème Parler vérité, parler vrai. ® La loge L’Enseignement mutuel organisait, le 6 juillet, dans le Grand Temple Albert Groussier du Grand Orient de France, une importante tenue blanche ouverte consacrée intégralement à Jean Zay, courage et modernité politique. Y participaient Hélène Mouchard-Zay et Catherine MarinZay, filles de l’ancien ministre, ainsi que Pierre Girard, enseignant au centre d’histoire de l’Institut d’études politiques de Paris (Le Ministre jeune), l’ancien Vénérable Maître Alain Supplisson (Prisonnier et résistant) et Alain Vernet, secrétaire général de l’Association Jean Zay au Panthéon (Jean Zay au Panthéon : la volonté de vouloir). ® Du 6 au 8 juillet, s’est déroulée l’université maçonnique du Grand Orient de France, consacrée cette année à Le Progrès existe-t-il ? Parmi les orateurs figurait Michelle Perrot, historienne spécialiste du féminisme, qui est intervenu sur Le Progrès et l’émancipation des femmes. ® Une rumeur, non vérifiée, court sur les forums maçonniques à propos de Nicolas Sarközy. Le nouveau président de la République aurait été initié, soit à la Grande Loge de France, soit à la Grande Loge nationale française, lorsqu’il était jeune maire de Neuilly. Il y aurait atteint le grade de Maître avant d’en partir volontairement, n’y trouvant pas ce qu’il était venu y chercher. ® ® Le 30 juin, le Grand Orient de France organisait à son siège parisien un « séminaire maçonnique » consacré à Valeurs maçonniques et réalité profane aujourd’hui, la cohésion sociale. Parmi les intervenants figuraient l’ancien secrétaire d’Etat socialiste et frère Roger Bambuck (Cohésion, diversité, métissages…), Benjamin Matalon, psychosociologue (La Problématique de la cohésion sociale), André Roulet, syndicaliste (ce fabiusien fut trésorier confédéral de Force ouvrière de 1989 à 2001 et siège depuis lors, comme questeur, au Conseil économique et social) qui intervenait pour La Cohésion sociale, les inégalités et diversités, l’« élu local » René Lacombe (il s’agit sans doute du maire-adjoint PS de Torcy) qui parlait de Cohésion sociale et lien entre les générations face à l’allongement de la durée de vie, Bernard Pignerol, conseiller d’Etat (ancien militant des Comités Vietnam, ancien responsable de SOSRacisme, animateur du courant Question socialiste animé par Julien Dray dont il sera l’assistant parlementaire, reçu à l’Ena par la « troisième voie ») qui a évoqué La Cohésion sociale : droits de l’Individu, et le frère Alexandre Dorna, psychosociologue reconnu, secrétaire national du Parti radical de gauche, ancien maire-adjoint d’Herblay). Oubli dans les invités du Grand Orient de France en mai 2007 (cf. F&D 239) : Jean-Louis Guigou, ancien délégué à la DATAR et mari de l’ex-ministre de la Justice socialiste Elisabeth Guigou, était reçu le 9 mai par la loge Galilée pour traiter de La Méditerranée en question. - Le 14 mai, le professeur Etienne-Emile Baulieu était reçu par un parterre de loges, en tenue blanche fermée, sur Progrès de la science, progrès pour l’homme ? ® Autres réunions du Grand Orient de France dont F&D a eu connaissance avec retard. Le 3 mai 2007, le père Philippe Asso, professeur de théologie à l’université de Sophia-Antipolis, évoquait Civilisation et Religion devant la loge Athanor de Nice (Alpes-Maritimes). - Le 10 mai 2007, Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, parlait de La Discrimination positive devant la loge L’Union philanthropique de Saint-Denis (Seine-SaintDenis). - Le 22 mai, le chercheur Patrick Tort présentait Darwinisme et créationnisme devant la loge Les Amis de la parfaite union à l’orient de Cabestany (Pyrénées-Orientales). - Le 19 juin, Etienne Klein, physicien au Commissariat à l’énergie atomique, planchait devant la loge Nouvelle fraternité initiatique à Lyon (Rhône). ® Compléments sur Elisabeth Lulin, nouvelle présidente de l’Institut Aspen France l’un des think tanks français les plus huppés (F&D 239), où elle avait été cooptée en 2003. Administratrice de la Société générale et du groupe Bongrain, cette inspecteur des Finances a fondé la société de benchmarking et de prospectives des politiques publiques Paradigmes Et Caetera. Elle est major de Sciences Po, de l’Ena, de Normale sup et a été reçue 1re à l’agrégation de lettres modernes. Page 6 15 au 30 septembre 2007 FAITS&DOCUMENTS DOSSIER La vague des « néo-cons » français (1) Avec un président français se déclarant « plus américain que français », passant ses vacances aux Etats-Unis et prêt à tout pour se concilier le président américain et son administration, rien d’étonnant à ce que la vague « néo-con », ait à sa tête, comme ce fut le cas aux Etats-Unis, d’anciens militants d’extrême gauche, devenus pro-sionistes et ayant viré leur cuti pour sombrer dans l’américanophilie la plus totale. Une simple inversion de leurs valeurs passées (anti-américanisme, anti-sionisme, léninisme, maoïsme ou trotskysme). Mais toujours un engagement aussi absurde, sans aucune concession. C’est sur Israël et la question du sionisme, et par conséquent sur l’Irak, l’Afghanistan et l’islamisme radical que s’est opérée la coupure. Ou du Col Mao au Rotary, comme l’avait si bien pressenti Guy Hocquenghem. « Pourquoi je choisis Nicolas Sarközy […] Sarközy est la France du cœur. » André Glucksmann (Le Monde, 30 janvier 2007). parue en avril 2006 dans Le Figaro, une pétition de soutien à l’armée américaine en Irak intitulée Avec Washington et Londres, pour le peuple irakien. « La chute de la dictature irakienne sera un avertissement aux apprentis sorciers nord-coréens ». Pierre Rigoulot (Le Figaro, février 2007, cité dans Le Monde, 20 mars 2003). Michel Taubmann, sans doute d’origine juive lituanienne, a longtemps milité à la Ligue communiste (devenue la Ligue communiste révolutionnaire) avant de s’éloigner de la mouvance trotskiste au milieu des années 70 afin de se consacrer au journalisme. Il fut d’abord journaliste à France 3 Limousin avant de rejoindre Arte. En parallèle, il s’est intéressé au mouvement communiste, rédigeant une biographie du « colonel » Georges Guingouin, dit « le préfet du maquis » dont il tirera L’Affaire Guingouin (Lucien Souny, 1994). Il signera dans l’hebdomadaire protestant Réforme (14 juin 2001) un article virulent sur le trotskisme secret de Lionel Jospin, Jospin et le secret. Son épouse, protestante, a tenu son sacerdoce à Versailles avant de prendre en charge le célèbre Temple de l’Oratoire. Très engagé dans le soutien américain, il explique : « Les Américains ne sont pas nos ennemis. On peut les critiquer, mais on ne doit pas faire n’importe quoi avec eux. Moi, je m’inquiéterais de vivre dans un monde où l’Amérique serait affaiblie (Libération, 9 mai 2006). » « Dans la petite tribu de l’Oratoire, on parle beaucoup d’“islamo-fascisme”, de “fascisme vert”, de “totalitarisme islamique” […] Voilà l’équation posée : être anti-anti-Américain, c’est être anti-islamique, donc antitotalitaire. CQFD. » (Libération, 9 mai 2006). On trouve à l’origine du principal foyer « néo-con » (pour « néo-conservateur sioniste ») français, un petit cercle d’intellectuels, le Cercle de l’oratoire. Créé peu après les événements du 11 septembre 2001, il a été lancé par Michel Taubmann, journaliste dirigeant le journal télévisé Arte-Info à Paris (il a remplacé Dominique Bromberger) et animant l’émission Ouvertures sur Télé Française Juive, et son épouse, Florence Taubmann, pasteur du Temple de l’Oratoire du Louvre et viceprésidente de l’Amitié judéo-chrétienne. Il s’est d’abord appelé Le Club sans nom ou Club Michel Taubmann. Le groupement n’a ni président, ni nom, ni structure. Il se réunit une fois par mois (avant tous les deux mois), en général dans le logement de fonction dont disposait Florence Taubmann jusqu’en juin 2007, date à laquelle elle a pris la direction du temple protestant de Limoges. Sa première action fut la publication d’une virulente tribune dans Le Monde du 8 novembre 2001, Cette guerre est la nôtre, cosignée par Taubmann, les politologues Pascal Perrineau et Gérard Grunberg, les historiens du communisme Stéphane Courtois et Pierre Rigoulot. Par la suite, on retrouvera les mêmes pétitionnaires dans les campagnes pro-interventionnistes, son animateur, Michel Taubmann, n’hésitant pas à déclarer (Le Monde, 20 mars 2003) : « Nous refusons ce consensus (anti-guerre) de Krivine à Le Pen. » Sous la direction de Michel Taubmann et Pierre Rigoulot sortira Irak, An I, Un autre regard sur un monde en guerre (Rocher, 2004), espèce de manifeste du Cercle de l’Oratoire quant à l’Irak. Parmi les auteurs, figurent André Glucksmann, Pierre-André Taguieff, la politologue Nicole Bacharan, Stéphane Courtois, etc. Résumé présenté par Actualité juive (28 septembre 2004) dont les thèses, totalement fausses, sont démenties tous les jours par les événements qui s’y déroulent : « Les Etats-Unis combattent le terrorisme et veulent développer la démocratie dans le monde arabe. Si leur politique est critiquable, elle a permis l’émergence d’un gouvernement irakien représentatif des diverses composantes du pays, d’un Parlement et l’aide internationale fonctionne, à l’exception notable de la France. Les Américains veulent rompre, ainsi, avec cinquante ans de complaisance à l’égard du monde arabe, ce qu’aucun autre pays n’a encore osé faire. Le pétrole n’est pas une condition de la guerre, car les États-Unis sont producteurs de pétrole et ont d’autres moyens de s’en procurer. » On retrouve les mêmes, avec d’autres proches, dans une pétition « Survient la guerre en Irak, les amis affluent. Le cercle grandit autour d’un rejet, “l’antiaméricanisme primaire au sein de l’université et des médias” […] Un mélange d’humanitaires, “de protestants, de juifs, de musulmans”, une centaine d’intellectuels, pas pour autant “des inconditionnels de Bush”. Et entre les amis, ça colloque. L’UMP Pierre Lellouche et la Verte Aurélie Filipetti (NDA : député socialiste depuis 2007, tendance Royal) ne sont d’accord sur rien sauf pour discuter.” (Le Nouvel osbervateur, supplément Paris, décembre 2003). » Le Nouvel économiste (19 septembre 2003) ajoute : « On y débat géopolitique et grands débats sociétaux […] se laisser piéger par les phares de la politique-spectacle, commencer à réfléchir. » Vont rapidement s’agglutiner autour du Cercle de l’Oratoire des personnalités reconnues (dont il serait trop long de faire les portraits ici), pour l’essentiel venus de l’extrême gauche et devenus des « repentis de l’extrême gauche » (qui évidemment se prétendent encore de gauche…) comme André Glucksmann (exmaoïste, qui fera prochainement l’objet d’un portrait détaillé dans F&D, qui déclarait en 2004, « L’immense majorité des Irakiens sont heureux qu’on les ait débarrassés de Saddam Hussein »), le sociologue Pierre-André Taguieff (ancien proche des milieux situationnistes, ancien membre du Mrap, portrait dans Encyclopédie politique française I), l’essayiste Pascal Bruckner (ex-maoïste), etc. On y trouve aussi : - Pierre Rigoulot. Membre de la Jeunesse étudiante chrétienne, ce futur professeur de philosophie (profession qu’il a exercée durant une vingtaine d’années) a rejoint le Parti communiste en 1964 après avoir milité au Parti socialiste unifié. Il en fut rapidement exclu, ayant rejoint les milieux maoïstes naissants et avoir dénoncé le « révisionnisme » du PCF. Militant du Mouvement communiste français (marxiste-léniniste) et membre du comité de rédaction de L’Humanité nouvelle, il FAITS&DOCUMENTS 15 au 30 septembre 2007 Page 7 DOSSIER s’éloignera du maoïsme à partir de 1974. Membre du comité de rédaction des Temps modernes en 1976 dont il démissionnera en 1982, étant entré en conflit avec Simone de Beauvoir sur la question de la Pologne, il s’engage dans l’anticommunisme, participant activement aux activités du Centre cambodgien, qui tentait de favoriser le dialogue entre les différents courants khmers anticommunistes. En 1984, il rejoint l’Institut d’histoire sociale, principale centrale anticommuniste de l’après-guerre lancée par Georges Albertini et Boris Souvarine, figures majeures de la lutte contre le communisme (et la CGT) en France dès les années 1950, ainsi que l’Institut d’histoire sociale (son versant syndical) dont il devient le bibliothécaire, tout en collaborant à la revue Est-Ouest. Rédacteur en chef depuis 1993 des Cahiers d’histoire sociale (devenus depuis lors Histoire & liberté), il a publié plusieurs ouvrages de qualité (dont La Tragédie des malgré-nous, 2001, ou Les Enfants de l’épuration, 1993) ainsi que Les Paupières lourdes, les Français face au goulag : aveuglements et indignations (1991), Un pavé dans l’histoire (1998), une réponse à la polémique concernant la publication du Livre noir du communisme (dont il avait rédigé le chapitre sur la Corée du Nord), Les Aquariums de Pyongyang (2001), La Corée du Nord, Etat voyou (2002), Coucher de soleil sur La Havane. La Cuba de Castro, 1959-2007 (2007) et un calamiteux L’Antiaméricanisme : critique d’un prêt-à-penser rétrograde et chauvin (2003), qu’il vaut mieux oublier. Il est également directeur de la lettre Droit de regard, éditée par la Société internationale pour les droits de l’homme ainsi que de La Lettre de Corée. Le Monde (20 mars 2003) le cite : « C’est une préoccupation des chercheurs qui ont travaillé sur l’histoire du communisme, et dont certains sont passés par des formations d’extrême gauche, que de placer la défense de la démocratie avant le souci gaulliste de l’indépendance. » Il est également Fellow de l’Atlantis Institute (tout comme Ilios Yanakakis), un très discret think tank fondé en 2003, sans doute financé par des fondations américaines (aucun renseignement n’est donné quant à son financement sur son site) et basé à Bruxelles, que Wikipedia présente comme un institut « de tendance néoconservatrice réunissant des intellectuels francophones engagés dans la défense de valeurs telles que le libéralisme, l’atlantisme et la démocratisation […] (Il) a par exemple soutenu plusieurs initiatives d’ONG et dissidents syriens et irakiens désireux d’instaurer la démocratie dans leurs pays respectifs. » Véritable relais de la propagande américaine en Europe depuis l’intervention anglo-saxonne en Irak, ce think tank se présente ainsi : « Une évidence : la démocratie est le moins mauvais des régimes politiques. […] Les Etats-Unis œuvrent actuellement, parfois maladroitement, parfois imparfaitement, parfois par intérêt, à la réalisation de ces objectifs ambitieux (NDA : imposer la démocratie). C’est notre devoir, à nous, Européens, d’agir également dans le sens de la démocratisation et de la libération des peuples opprimés. Cela requiert plus que de belles paroles, engagements de principes et autres professions de foi. Il s’agit bien plutôt d’user de toutes nos ressources, d’exercer toutes les pressions contre les régimes dictatoriaux sans jamais reculer devant l’ingérence humanitaire ou l’intervention militaire où souffre l’humain. » Dirigé par Corentin de Salle et présidé par Joël Rubinfeld (ancien secrétaire général des Amitiés belgo-israéliennes), on trouve parmi ses membres français (dont nombre fréquentent le Cercle de l’Oratoire), l’économiste Florin Aftalion, l’ancien permanent communiste Yves Roucaute, Marie-Thérèse Delpech (cf. plus loin), le journaliste Ivan Rioufol, le géopoliticien (ancien membre du Bétar) Frédéric Encel, le professeur Gabriel Lévy, le journaliste belge (ancien correspondant de Valeurs actuelles), atlantiste et sioniste Claude Moniquet, pré- sident de l’European Strategic Intelligence and Security Center, le spécialiste de l’islam et ancien journaliste à Libération Lucien Samir Oulahbib, etc. - Stéphane Courtois. Né le 25 novembre 1947 à Dreux (Eureet-Loir), le futur coordinateur du Livre noir du communisme et directeur de la revue Communisme (1995-2003) est un ancien protégé d’Annie Kriegel, universitaire passée du communisme stalinien à l’anticommunisme. Directeur de recherches au CNRS depuis 1991, il a dirigé le Centre d’études d’histoire et de sociologie du communisme et fut directeur adjoint du Groupe d’étude et d’observation de la démocratie à l’université de Nanterre. Son passé militant est beaucoup moins connu : de 1968 à 1971, il fut l’un des principaux cadres du groupuscule marxiste-léniniste maoïste Vive le communisme qui se transforma, en 1969, en Vive la Révolution autour de son chef d’alors, Roland Castro. Wikipedia indique que le futur historien « sera d’ailleurs tenu pour responsable du mystérieux incendie d’une librairie ». Favorable aux interventions aglosaxonnes en Afghanistan et en Irak, il juge que les sévices dans la prison irakienne d’Abou Ghraib (et ailleurs) relèvent d’« àcôtés inévitables d’une guerre » (Libération, 9 mai 2006). Mais pour lui : « Nous sommes actuellement dans une guerre mondiale […] Dans la vie, il ne faut pas se tromper d’ennemi (même source). » - André Senik. Né à Paris en 1936, de parents juifs polonais établis dans le Sentier dans les années 1930, ce futur professeur de philosophie a fréquenté dans sa jeunesse les mouvements à la fois marxiste et sioniste, en l’occurrence le Parti unifié des travailleurs (MAPAM). En 1952, il adhère, avec ses deux frères, à l’Union de la jeunesse républicaine de France, une courroie de transmission du Parti communiste, puis, en 1953, année de la mort de Staline, au PCF. Bachelier en 1955, il entre en hypokhâgne à Janson-de-Sailly. En 1957, devenu membre du bureau national de l’Union des étudiants communistes, il est envoyé en stage de formation à Moscou durant l’été. Membre de la fraction des « Italiens », il est finalement exclu du PCF en 1965, lance le Centre de recherches et d’interventions révolutionnaires et verse rapidement dans le gauchisme. Professeur agrégé au lycée Henri Bergson, il y dirige la contestation en Mai 1968 puis l’année suivante. Ses écarts multiples lui font attribuer une note administrative de 2/20, du jamais vu. Il sera suspendu puis versé dans l’enseignement par correspondance. On lui doit par ailleurs deux manuels de philosophie (l’un chez Magnard, l’autre chez Hatier). En 1979, il enregistrera un disque, Chants staliniens, censé être humoristique mais qu’il continue à chanter longtemps, avec ses amis, au « premier degré » (cf. Génération). Aujourd’hui à la retraite, il déclare, toujours aussi absurde dans ses choix : « Etre anti-américain, c’est être antilibéral. C’est le même refus de la liberté que le nazisme ou le communisme […] Les juifs qui ont été révolutionnaires sont plus sensibles au gauchisme anti-israélien et anti-américain car ils comprennent qu’il y a quelque chose qui les concerne directement (Libération, 9 mai 2006). » - Jacky Mamou. Le futur président de Médecins du monde est né le 12 août 1950 à Tunis (Tunisie) dans « une famille tunisienne traditionaliste, avec laquelle il célèbre les grandes fêtes » (Journal de l’association des médecins israélites de France, série sur Les Grands médecins juifs). Son engagement date des années 1960 où il manifesta pour demander l’interdiction du Parti national-démocrate allemand (même source). Il s’engagea alors au sein de l’extrême gauche militante, rejoignant la Ligue communiste. Médecin-aspirant au 8e régiment d’infanterie, il se présenta, à l’occasion de l’agitation des « comités de soldats » dans les casernes, aux élections législatives de 1978 dans la 2e (Suite page 9) Page 8 15 au 30 septembre 2007 FAITS&DOCUMENTS ETRANGER øA Pressions américaines En parfait accord avec George W. Bush, le Congrès américain fait pression sur l’Union européenne, et en particulier sur Nicolas Sarközy, pour que soit ajouté sur la liste des organisations terroristes le mouvement islamiste libanais Hezbollah. Une lettre, signée par 95 membres du Congrès (dont le démocrate Robert Wexler, président de la souscommission « Europe » de la Chambre des Représentants), a été envoyée, le 10 juillet, au président français. Wexler a également rencontré le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner durant l’été et a organisé une audition extraordinaire à Washington fin juillet. Sur l’ensemble des Etats-membres de l’UE, la France, l’Espagne, la Belgique, l’Italie et la Grèce, ont toujours refusé d’inclure le Hezbollah (qui provoquerait l’interdiction de ses antennes européennes et le gel de ses fonds dans les banques de l’UE) dans la liste des organisations terroristes. Si la France acquiesce ou refuse, ce sera un bon test de la véritable position de Nicolas Sarközy quant aux Etats-Unis. Doutes sur la vidéo d’Oussama Ben Laden grand renfort de publicité, le milliardaire écologiste britannique Adrian Flanagan avait annoncé en août qu’il pourrait traverser l’océan Arctique sur son yacht en raison de la fonte de la banquise. Bien qu’une expédition du même type, menée par Ann Bancroft, ait échoué en avril pour cause de froid supérieur à la moyenne, l’intéressé s’est lancé dans l’aventure. Le 4 septembre, on apprenait qu’il était en pleine crise de nerfs, bloqué par les glaces, et implorant qu’un briseglace nucléaire russe vienne le sauver. La police israélienne a appréhendé huit jeunes âgés de 16 à 21 ans de Petah Tikva, Holon et TelAviv, tous d’origine russe, qui avait constitué un groupe néo-nazi qui a agressé des toxicomanes, des travailleurs immigrés ou des juifs orthodoxes, profané et incendié des synagogues et vandalisé divers sites avec des croix gammées. A leur domicile, les enquêteurs ont saisi des drapeaux nazis, des photos d’Adolf Hitler et des uniformes SS. Principalement arrivée dans les années 1990, la minorité russe représente environ 14 % de la population israélienne. Muet depuis 2004, le fondateur d’Al Qaïda réapparaît avec une vidéo largement diffusée par les médias américains, à partir d’un site dépendant des services secrets américains. Malgré les déclarations des officiels, nombre de chercheurs doutent de sa véracité. En effet, le son est régulièrement dissocié de l’image, Ben Laden continuant à parler alors que l’image est figée. Mieux, toutes les références faites par Ben Laden à des événements actuels (et qui permettent de dater la vidéo), comme, par exemple, le 62e anniversaire du bombardement nucléaire du Japon, l’élection de Nicolas Sarközy ou la nomination du Premier ministre britannique Gordon Brown, sont énoncées quand l’image vidéo ne bouge pas. Il est en effet beaucoup plus facile de trafiquer une bande-son que de générer des mouvements de lèvres sur un micro. ® Depuis juillet, les banques centrales étrangères ont vendu plus de 55 milliards de dollars de bons du Trésor américain (et le phénomène va en s’accélérant). Les noms des banques centrales n’ont pas été donnés mais tous les économistes estiment que la banque centrale chinoise est le principal vendeur. En août, deux officiels communistes chinois avaient évoqué la possibilité pour la Chine de se défaire d’une bonne partie des 1 300 milliards de réserves, pour la plupart libellées en dollars, que la Chine détient. Amsterdam, Mecque de la Finance ? Professeur de sciences politiques à l’université De Paul de Chicago, Normann Finkelstein, vient de démissionner, sous la pression de l’universitaire Paul Dershowitz (au centre de son nouveau livre, Beyond Chutzpah : On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History) et des associations communautaires (qui menaçaient de ne plus verser de fonds à l’université). Fils de déportés raciaux juifs, c’est lui qui avait signé L’Industrie de l’holocauste, une vive critique de la manière dont l’holocauste était utilisé est récupéré par le lobby juif aujourd’hui. Alors qu’une large majorité de la population batave s’oppose à toute immigration nouvelle (en particulier musulmane), le ministre des Finances hollandais Wouter Bos espère que son pays deviendra la « Mecque du monde financier ». A cet effet, il recommande de légaliser les méthodes financières islamiques. « Ce sera dans l’intérêt des musulmans résidents et du secteur financier hollandais, ainsi que la meilleure manière de combattre le financement du terrorisme […] Malgré la condamnation de l’usure, la finance islamique est un secteur à croissance rapide. Dans le monde, circulent plus de 290 milliards de dollars, selon les règles de la finance islamique, et ce chiffre augmente de 15% par an. Ce serait facile de dire aux Musulmans, vous devez accepter notre service bancaire. Ce serait une erreur aussi bien pour nous que pour les musulmans. » Démographie anglaise Selon les démographes de l’université de Manchester, il y aura une majorité de personnes d’origines ethniques autre que blanche que de personnes blanches (« Caucasiens ») à Birmingham dès 2027. 35 grandes villes (dont Burnley, Slough, Peterborough, Bolton, Derby, Brent, Tower Malets, Ealing, Newham… et Londres) seront dans ce cas, dont Leicester qui devrait avoir une population majoritairement non-blanche dès 2011. Guerre civile espagnole Malgré l’opposition du gouvernement provincial mais avec le soutien de la mairie tenue par le Parti populaire, l’évêque de Valence, Mgr Augustin Garcia-Gasco, s’apprête à construire une église de 3 000 m2 qui rendra hommage aux centaines de religieux valenciens assassinés dès le début de la guerre civile par les milices anarchistes ou communistes. En 2001, 226 religieux valenciens (et 250 en 2005) ont été canonisés par Jean-Paul II. ø Le directeur général des élections John Enright a décidé que les femmes musulmanes portant le tchador , la burqah ou le niqab (voile islamique couvrant l’intégralité du corps de la femme) pourraient normalement voter aux élections législatives canadiennes du 17 septembre en présentant une pièce d’identité et si elle est accompagnée d’une personne pouvant confirmer son identité. ® Le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband a indiqué, mercredi 4 septembre, à Ankara, que son pays soutenait l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne et que cette entrée serait bénéfique tant à la Turquie qu’à l’Europe. ® Afin d’améliorer la surveillance de la population américaine, le FBI a recruté, comme conseillers, plusieurs anciens officiers de… la Stasi, la police secrète communiste est-allemande. FAITS&DOCUMENTS (Suite de la page 7) 15 au 30 septembre 2007 Page 9 DOSSIER circonscription du Puy-de-Dôme (la circonscription de Valéry Giscard d’Estaing), comme candidat trotskiste de la Ligue communiste révolutionnaire, avec le soutien de la Fédération anarchiste, du Parti socialiste unifié et d’Information pour les droits du soldat (composé de militants d’extrême gauche, du PS, du PSU, de chrétiens syndicalistes et des Comités communistes pour l’autogestion), etc. Ce n’est qu’en 1980 que l’association sera officiellement déposée, Mamou en étant le trésorier. Devenu pédiatre en 1979, spécialisé en santé publique, il adhère à Médecins du monde en 1983, en devient le vice-président en 1991, sera responsable de la mission France de cette ONG en 1995 et enfin président de 1996 à 2000. Ce membre du Conseil politique de lutte contre l’exclusion, de l’Observatoire national de l’exclusion sociale (1999), du Haut comité de santé public (1999), signataire de nombreux appels en faveur des immigrés clandestins, a été l’un des animateurs de la campagne pour débaptiser les rues Alexis Carrel. De lui, il raconte : « La culture juive est liée à un désir d’universalité : mon parcours politique et humanitaire n’est donc pas étranger à mes origines (Tribune juive, 18 juillet 1996). » - Bruno Tertrais. Cet expert en relations internationales est délégué au secrétariat international du Parti socialiste. Maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique du socialiste François Heisbourg, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, expert de l’organisation Strenthening the Global Partnership, une filiale du Center for Strategic & International Studies, l’un des grands think tanks proches du Pentagone. Ancien directeur de la commission des affaires civiles de l’OTAN (1990-1992), ancien expert du ministère de la Défense (1993-2001) et ancien chercheur à la Rand Corporation (19951996), il est également chercheur associé au Centre de recherches et d’études internationales, membre de l’International Institute for Strategic Studies, membre du comité de rédaction de The Washington Quaterly. Il incarne cette frange socialiste atlantiste méconnue mais qui a toujours joué un rôle important au sein du Parti socialiste. Il a signé, entre autres, Quatre ans pour changer le monde. L’Amérique de George Bush, 2005-2008 (Autrement, 2005), favorable au président américain, ainsi que La Guerre sans fin. L’Amérique dans l’engrenage (La République des idées, 2004). Il déclare (Libération, 9 mai 2006) : « Les néoconservateurs américains ont été injustement critiqués et je partage certaines de leurs valeurs. D’ailleurs, certains sont adhérents du Parti démocrate […] Il faut choisir son camp. » - Ilios Yanakakis. Né le 13 septembre 1931 au Caire (Egypte), il s’engage, après son baccalauréat, dans les troupes du Parti communiste grec et participe à la guerre civile (1946-1949) qui dévaste le pays entre monarchistes et communistes. Installé à Prague puis à Budapest, il est chargé par la direction du parti de former les jeunes Grecs exilés en Tchécoslovaquie. Malgré son zèle révolutionnaire, il finira par être épuré par la direction du parti, contrôlé par l’URSS et engagé dans la lutte contre le cosmopolitisme, et sera renvoyé en rééducation (il demeure communiste). Après la mort de Staline, il est réhabilité et reprend ses études d’histoire et de littérature à l’université d’Olomouc en Turquie. Maître assistant en 1962, il devient professeur à l’université de Prague. Souhaitant une « ouverture » du Parti communiste tchécoslovaque, il sera l’un des animateurs du « Printemps de Prague ». Peu après l’entrée des chars soviétiques, il s’enfuit et émigre à Paris en août 1968. Il enseigne dès lors les relations internationales contemporaines à l’université de Lille. En 1988, il devient trésorier de la Fondation Libertés sans frontières. Favorable à l’intervention américaine, il rejoint l’Atlantis Institute de Bruxelles. Après avoir cosigné avec Pierre Rigoulot Un pavé dans l’histoire (Laffont, 1998),ce « fervent Big Brother Après six villes de province (dont Le Touquet), Issy-les-Moulineaux, Suresnes et Rueil-Malmaison s’apprêtent à opter pour le service de parcmètres Statio’Minute, un système sophistiqué qui traque littéralement les usagers, de la société Technolia (ces bornes, qui sont de véritables ordinateurs avec carte-mère, processeur, mémoire et possibilité de mettre à jour le logiciel à distance) détecte automatiquement, via une boucle électromagnétique placée sous la chaussée, l’arrivée d’une voiture, déclenchant aussitôt un compte-à-rebours. Si un ticket n’est pas pris dans les minutes qui suivent, l’horodateur prévient aussitôt à distance les contractuels par SMS, courriel ou fax. Il en est de même dès que le temps de stationnement est dépassé. A terme (même si cela est possible dès maintenant), ces bornes pourront comporter un appareil photo ou une caméra associés à un logiciel permettant de délivrer automatiquement les PV avec constatation de l’infraction et photo de la plaque à l’appui (lesquels, comme pour les PV des radars fixes) seront envoyés automatiquement au destinataire, étant couplé à un système de reconnaissance de plaques et le fichier des cartes grises. Le plus scandaleux est que ce système n’est même pas rentable, étant d’un coût élevé (plus de 3 000 euros la borne) et demandant un entretien régulier. partisan de l’intervention alliée en Irak » (cf. site Internet de l’Atlantis Institute) récidive, toujours avec le même, en 2004, avec Premier retour de Bagdad (Buchet-Chastel), un incroyable récit de leur voyage dans l’Irak occupé. On citera également parmi les participants Kendal Nezzan, président de l’Institut kurde de Paris et longtemps protégé de Danielle Mitterrand, Raphaël Glucksmann (fils d’André Glucksmann), l’ex-maoïste Jean-Louis Panné, Mohamed Abdi (compagnon de Fadela Amara et secrétaire général de Ni Putes ni soumises), la philosophe Monique Canto-Sperber, le sociologue Jacques Tarnero, ancien de la Jeunesse communiste révolutionnaire devenu administrateur du Crif (portrait dans le tome II de l’Encyclopédie politique française), l’historien Max Lagarrigue, Thérèse Delpech, directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique depuis 1997, ancien conseiller technique pour les affaires politico-militaires auprès d’Alain Juppé (1995-1997), membre de l’Atlantis Institute ainsi que de l’International Institute for Strategic, commissaire à l’UNMOVIC, la commission chargée du désarmement de l’Irak auprès des Nations Unies de 2002 à 2007 (elle a signé, après le 11 septembre 2001, Politique du chaos. l’autre face de la mondialisation, L’Iran, la bombe et la démission des nations ou encore Le Grand perturbateur. Réflexions sur la question iranienne), Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes, Frédéric Encel, géopoliticien et ancien membre du Bétar, la journaliste Cécilia Gabizon, chargée de l’islam au Figaro, la fondatrice du site sioniste ProcheOrient Info Elisabeth Schemla, Antoine Vitkine (journaliste et réalisateur pour Arte), Jean-Luc Mouton, directeur de l’hebdomadaire protestant Réforme, la journaliste Violaine de Marsangy, ancienne responsable logistique d’Action contre la faim en Corée du Nord et en Indonésie, Claire Brière-Blanchet ou l’avocat Michel Laval. A la suite de l’intervention anglo-saxonne en Irak, va se greffer au Cercle de l’Oratoire, un petit noyau d’intellectuels tous venus de l’extrême gauche et devenus néo-conservateurs. Ensemble, ils lanceront la première revue néo-conservatrice française, Le Meilleur des mondes en 2006. (la suite au prochain numéro) Page 10 ® 15 au 30 septembre 2007 FAITS&DOCUMENTS KIOSQUE France-Soir est proche du dépôt de bilan, ayant encore perdu plusieurs contrats hippiques. ® Le n° d’été de Terre & Peuple (BP 46, 69380 Lozanne), la revue de Pierre Vial, a pour dossier central Pour un réseau identitaire européen, l’association Terre & Peuple entendant se rapprocher de diverses organisations, groupes régionalistes, revues et maisons d’éditions identitaires. A partir de cette livraison, Guillaume Faye renoue avec son Bloc-notes. ® Ecrivain et journaliste, Robert Solé, qui était le médiateur du Monde depuis 1996, prend la direction du Monde des livres. Né au Caire le 14 septembre 1946 dans une famille copte égyptienne de culture française, il a passé toute son enfance et son adolescence en Egypte. Diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, il travaille au Monde depuis 1969. En 2003, sa chronique, à propos du livre La Face cachée du Monde, avait été censurée par le trio qui dirigeait alors le quotidien (Jean-Marie Colombani, Alain Minc, Edwy Plenel). Il a reçu, en 1998, le prix de l’Amitié franco-arabe, présidé par Paul Balta (puis par Philippe de Saint-Robert) et fondé par l’Association de solidarité franco-arabe et la revue France-Pays arabes, pour son livre L’Egypte, passion française. ® L’hebdomadaire Jeune Afrique (24 août) a publié, sur 8 pages, la traduction d’un article paru initialement dans la New York Review of Books consacré à l’American Israel Public Affaires Committee (AIPAC), le plus puissant lobby sioniste aux Etats-Unis. Il s’agit de l’article le plus complet paru, depuis des lustres, sur cette organisation impliquée dans nombre de scandales (influence, espionnage, etc.) mais qui conserve son accréditation et pèse d’un poids énorme tant à la Maison Blanche qu’au Congrès et au Sénat. ® ® Après l’abandon de son projet de quotidien populaire en France, le groupe allemand Springer envisagerait de vendre ses actifs dans l’hexagone. ® Parachuté directeur de la rédaction du Figaro Magazine, Etienne Mougeotte n’a pas encore compris qu’il avait quitté TF1. Il se rend chaque matin au siège de la chaîne privée pour donner des conseils à son président, Nonce Paolini, celui-là même qui l’a débarqué ! ® La lettre confidentielle La Lettre A de JeanMichel Quatrepoint vient d’être rachetée par le Groupe Indigo de Maurice Botbol, qui publie une série de lettres confidentielles sur divers continents et pays étrangers ainsi que sur les services secrets dans le monde. ® Paul Amar lui ayant succédé sur France 5 (F&D 240), le journaliste Daniel Schneidermann vient de lancer un Observatoire international de Paul Amar, où il a l’intention d’éreinter copieusement son remplaçant. ® Le Nouvel observateur a obtenu l’exclusivité de la nouvelle candidature de Bertrand Delanoë en 2008 à Paris. Son supplément Paris est également très en pointe quant aux luttes politiques internes à la mairie. Pur hasard, Anne-Sylvie Schneider, responsable de l’information et de la communication de la mairie de Paris, est l’épouse de Robert Schneider, journaliste au Nouvel observateur et à Challenges qui couvre Paris. ® La livraison de septembre de La Nouvelle revue d’histoire (88 avenue des Ternes, 75017 Paris) à pour thème majeur, 1917, l’année fatale, essentiellement consacré à la révolution léniniste et la chute du tsarisme en pleine Première guerre mondiale. Portrait détaillé de Gabriel Jeantet, parrain de François Mitterrand dans l’ordre de la Francisque, père de Pierre Jeantet, nouveau directeur du Monde (cf. F&D 239), et de quelques autres collaborateurs atypiques de ce quotidien. ® Le n° de septembre de Balkans Info (CAP 8, BP 391, 75869 Paris cedex 18) publie la traduction d’un entretien d’Alexandre Soljenitsyne à Der Spiegel : Le Bombardement de la Serbie par l’OTAN a changé la Russie. Sortie en kiosque d’une nouvelle revue mensuelle, Les Dossiers secrets du IIIe Reich. Le n° 3 comprend, entre autres, un dossier sur Les Nazis et la quête du Yéti. Comme dans nombre d’entreprises du genre, il y a à prendre (peu) et à laisser (beaucoup). ® L’excellente revue Catholica (42 rue Dareau, 75014 Paris) présente deux dossiers majeurs dans sa livraison d’été, Le Modernisme et Le Communisme, réunis sous le titre Religion et politique post-moderne. De très brillantes contributions parfaitement lisibles malgré leur niveau universitaire. Nombreuses notes de lectures détaillées. L’un de ses principaux animateurs, l’abbé Claude Barthe, publie de son côté Pour un autre dialogue interreligieux, la méthode Benoît XVI chez Hora Decima (4 rue Galvani, 75017 Paris). ® Animateur du blog Ne plus faire fausse route ( http://u-blog.net/neplusfairefausseroute ), entièrement consacré aux événements du 11 septembre 2001, Sasha Sher, historien de formation, vient de publier, à petit tirage, Feu sur « Al Qaida », sous-titrés Manifestations fumeuses et sans scrupule au service d’un Nouvel ordre oriental et mondial. Un ouvrage majeur qui examine scrupuleusement les contradictions entre éléments factuels et déclarations officielles américaines, mettant en exergue les manipulations du Pentagone (l’auteur pense toutefois qu’un avion a pu s’écraser sur cet endroit, sans opter pour la thèse du missile). En 2005, Serge Bilé, journaliste d’origine ivoirienne à RFO-Martinique, profitait du 60e anniversaire de la libération des camps de concentration, pour publier Noirs dans les camps de concentration (Le Serpent à plumes). Ouvrage accueilli avec faveur par les médias mais pas par les historiens qui démontrèrent ses erreurs et approximations. Altérée, France Télévision faussait le vote du jury de spectateurs du 2e Prix essai France Télévisions pour que Bilé ne le remporte pas. FT a été condamné, le 7 juin dernier (aucun média n’en a parlé), à 10 000 euros de dommages et intérêts. FAITS&DOCUMENTS ® Page 11 KIOSQUE Les animateurs du Sel de la terre (Couvent de La Haye-aux-Bonshommes, 49240 Avrillé) viennent de sortir, sous forme de CD MP3, deux ouvrages importants, La Mission de la France fille aînée de l’Eglise, un recueil des principaux textes sur la mission divine de la France depuis Saint Rémi (469) jusqu’à Saint Pie X (1904), ainsi que L’énorme ouvrage (8 heures d’écoute) Le Libéralisme est un péché de Don Sarda y Salvany. ® Via Romana (5 rue du maréchal Joffre, 78000 Versailles et www.via-romana.fr) réédite les Légendes de Noël de Georges Lenôtre, le grand historien de la Révolution ; avec des illustrations de Daniel Lordey. - Chez le même éditeur, à signaler le dernier livre de feu Daniel Raffard de Brienne, L’Islam et les femmes. ® L’écrivain et journaliste antisioniste Israël Adam Shamir présentera et signera son nouveau livre, Le Pin et l’Olivier, ou Les Charmes discrets de la terre Sainte (Editions BookSurge), à l’Hôtel de l’Industrie (4 place Saint-Germaindes-Prés, 75006 Paris) le 26 septembre à 18 H. ® Ancien patron de la Direction nationale anti-terroriste, Roger Marion, aujourd’hui à l’Inspection générale de l’administration, s’apprête à publier, au Seuil, avec Francis Zamponi, ancien responsable des questions policières à Libération, ses mémoires sous le titre On m’appelle Aigle 4. Fine allusion à son surnom (Y gueule fort ou Eagle Four). ® Hormis quatre nouvelles, inspirées par Edgar A. Poe, Benito Mussolini, n’a publié qu’un unique roman, La Maîtresse du cardinal, paru, en 1909, en feuilleton, dans La Vita Trentina, le supplément littéraire du quotidien socialiste Il Popolo. Jamais traduit jusqu’alors en français, ce roman anticlérical vient de sortir aux éditions Auda Isarn (BP 90825, 31008 Toulouse cedex 06). Une vraie curiosité. ® Illustré par Trez, Ma Bretagne… la connaître et l’aimer en s’amusant de Jean-Pierre Colignon, sort chez Jean Picollec. Un véritable quizz, avec 200 questions et réponses détaillées, sur l’histoire de la Bretagne, ses lieux, les Bretons célèbres, etc. (annexes, bibliographie, index). ® Sites Internet de qualité. 1) Reconstitution de la Rome antique en images de synthèse : www.romereborn.virginia.edu 2) Originellement paru cette année en italien et retiré rapidement de la vente après pression des associations communautaires, l’ouvrage de l’historien Ariel Toaf, fils du Grand Rabbin de Rome, Pasque di Sangue (Paques de sang) est disponible en anglais : www.revistionisthistory.org/page10/page10.html ® 15 au 30 septembre 2007 Les Collectivistes contre l’environnement : les véritables enjeux du débat écologiste est le thème de la XXIIIe université annuelle du Club de l’horloge (4 rue de Stockholm, 75008 Paris. Tel. : 01 42 94 14 14 et [email protected]), qui se déroulera, les 13 et 14 octobre, à l’ASIEM (6 rue Albert de Lapparent, 75007 Paris). Parmi les intervenants figurent François-Georges Dreyfus, Dominique Venner, Jean-Yves Le Gallou, Fred Aftalion et Gérard Bramoullé. ® L’exposition événement de la rentrée parisienne se déroule au Musée du Luxembourg (jusqu’au 13 janvier), avec la présentation de multiples toiles et études d’Arcimboldo, le peintre spécialiste des grotesques (personnages composés à partir de plantes, de fruits ou d’animaux). ® Départ des poilus, août 1914, une grande toile (5 mètres par 12) du peintre américain Albert Herter, avait été discrètement démontée de la gare de l’Est en 2006 pour être entreposée à la Cité du Train de Mulhouse. A la suite de diverses protestations (Présent, le sénateur Jean-Louis Masson, l’écrivain Jean des Cars, etc.), la direction de la SNCF a annoncé précipitamment que la toile serait réinstallée d’ici à la fin de l’année. De janvier à octobre 2008, les visiteurs du Musée Picasso seront privés de 350 œuvres (sur les 500 que compte le musée), celles-ci étant prêtées à l’Espagne, au Japon et probablement à la Chine pendant les Jeux olympiques. Ensuite, le musée sera fermé pour rénovation jusqu’en 2010 et l’ensemble des œuvres circuleront aux Etats-Unis, au Brésil et en Russie, sans oublier, bien sûr, Abou Dhabi. Rien d’étonnant puisque sa conservatrice, Anne Baldassari, est l’un des rares conservateurs favorables à l’antenne du Louvre dans les Emirats arabes. ® A partir du 17 octobre, exposition De Superman au Chat du Rabbi, les Juifs et la bande dessinée, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Paris) Ou comment nombre de personnages ont été créés par des dessinateurs juifs. ø Le célèbre Hôtel Zum Tuerken, reconstruit à l’Obersalzberg (Berchtesgaden, Bavière) au-dessus d’une partie du bünker d’Adolf Hitler, pourrait être fermé administrativement. L’Etat de Bavière entend en effet interdire la visite du dit bünker, prétendant en avoir récemment découvert l’existence… alors qu’il est indiqué dans tous les guides de voyage depuis au moins 40 ans. ® Rendue à l’Ethiopie par le gouvernement Berlusconi, le fameux obélisque d’Axoum, qui avait été transporté par Benito Mussolini à Rome, a été transporté outre-Méditerranée il y a deux ans. Mais le gouvernement local manquant de fonds, c’est le gouvernement italien qui finance sa réérection à hauteur de 2,5 millions d’euros. Le plus scandaleux est que cet obélisque, parfaitement transporté en 1937, a été découpé en trois morceaux pour être transporté par avion Antonov. ® L’Etat fédéral de Bavière vient de remporter le procès qu’il avait intenté à six maisons d’édition turque qui avaient réédité, avec un immense succès (plus de 100 000 ventes) Mein Kampf d’Adolf Hitler. ® Né en décembre 1918, Claude Adam est décédé le 1er septembre dernier à l’hôpital de Lannion. Ancien délégué départemental de la Jeunesse de l’Etat français à Bar-le-Duc puis Orléans, il fut secrétaire de l’Union des Intellectuels Indépendants (qui milita pour la réhabilitation du maréchal Philippe Pétain), avant de succéder à Me Jacques Isorni. Il avait créé le Prix des Intellectuels Indépendants. Page 12 15 au 30 septembre 2007 FAITS&DOCUMENTS POLITIQUEMENT INCORRECT ® Premier parti de Suisse (avec un quart des élus au Conseil national et 26,2 % des suffrages), l’Union démocratique du centre est en tête dans les sondages pour les élections fédérales du 21 octobre. Ce parti de droite à la fois conservateur et libéral a notamment fondé ses succès sur sa nette opposition à l’immigration. Ici, une affiche, qui suscite quelques remous (y compris une protestation de l’ONU), présentant trois moutons blancs expulsant un mouton noir. Bref, la majorité des Suisses votent pour un parti anti-immigration… ø Arroseur arrosé. Sur plainte de la Commission pour l’égalité raciale (Grande-Bretagne), la Commission européenne vient de faire disparaître de son site officiel une brochure multilingue en bandes dessinées qui dénonçait le racisme, Quoi ? Moi ? Un raciste ? Editée en 1998 et figurant sur le site officiel de l’UE depuis 2001, elle était destinée aux enseignants chargés de cours d’éducation civique. La brochure a été interdite et ne sera pas réimprimée… au motif qu’elle présentait des « stéréotypes offensants » des Noirs. Les contribuables français entretiennent la bureaucratie la plus coûteuse de l’Union européenne indique une enquête italienne commandée par la CGIA, une association de patrons. Les fonctionnaires français coûtent à chaque contribuable français 5 765 euros par ans. On trouve en seconde place les Italiens (5 664 euros), suivis des Britanniques et des Allemands. Le pays le moins coûteux en fonctionnaires est l’Espagne avec un coût par tête de 3 247 euros. ® La presse communautaire française n’a pas évoqué un cas évident d’interdiction d’exercer professionnelle. Le rabbin français Jonathan Lévy, 53 ans, qui s’est marié, début juillet, avec une femme pasteur protestant, Catherine Stoerckel, a aussitôt été exclu et interdit d’exercer par la Fédération du judaïsme libéral de France, la fraction la plus « ouverte » du judaïsme français. En revanche, l’Eglise réformée de France a bien vécu la chose. ® Une entreprise anglaise, BladeRunner, propose cette rentrée une gamme d’uniformes scolaires résistants aux objets tranchants (couteaux, rasoirs), réalisés dans le même matériau, le Kevlar, que les tenues militaires. ® ® A l’occasion d’une réforme de la Sécurité sociale quant à certains pré-retraités européens habitant en France, on a appris que l’Etat français se faisait rembourser chaque année par les pays de l’Union européenne une cotisation de 3697 euros par habitant. On imagine aisément le coût réel de la Couverture Maladie Universelle (CMU), ouvertes notamment à tous les immigrés clandestins (350 000 ?) et nécessiteux d’origine étrangère (plusieurs millions) et dont les statistiques montrent qu’ils consomment beaucoup plus en médicaments, consultations et hospitalisation que le Français moyen. Le PSOE, le parti socialiste au pouvoir en Espagne, harcèle la famille de Francisco Franco pour des faits remontant… à 65 ans. Le Pazo de Meiras est une superbe propriété offerte au caudillo en 1938. Le gouvernement de Galice tente actuellement d’obtenir l’expropriation et l’expulsion de la famille Franco au motif que ce manoir, pourtant privé, serait un bien du patrimoine culturel susceptible d’être ouvert au public (la région veut en faire un musée de la guerre civile…). ® La charge de la dette non remboursée par l’Etat à la Sécurité sociale a coûté 285 millions d’euros de frais financiers en 2006. C’est une première. Une plainte collective, rassemblant plusieurs milliers d’enfants de déportés juifs, devant le tribunal de Tel-Aviv contre l’État allemand, demande que leurs séances de thérapie, de psychanalyse ou leurs frais en matière d’aide psychiatrique soient remboursés par l’Allemagne. Faits & Documents, bimensuel édité par Faits & Documents, BP 254-09, 75424 Paris cedex 09, France. Tel/fax : 01 40 16 80 92 Directeur de publication : Emmanuel Ratier. Site Internet : www.faits-et-documents.com © Faits & Documents 2007. Reproduction strictement interdite. E-Mail : [email protected] Mis en page par Rivoal Communication. Commission paritaire N°1010I87151. ISSN 1268-5690. Imprimé par Dalex, Bourg-la-Reine. Abonnement annuel (21 nos + 1 index) : 78 € (soutien : 100 €) ; 6 mois (10 nos) : 46 € ; 3 mois (5 nos) : 31 €.