dossier pédagogique - Artotheque de Caen
Transcription
dossier pédagogique - Artotheque de Caen
DOSSIER PÉDAGOGIQUE NOUVELLES VAGUES UNE COMMANDE DU CENTRE NATIONALE DES ARTS PLASTIQUES 8 OCTOBRE / 8 NOVEMBRE 2014 Gerald Petit Léveil (the awakening) - Sérigraphie, 2012 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot Palais Ducal Impasse Duc Rollon, 14000 Caen tél + 33 (0)2 31 85 69 73 [email protected] www.artotheque-caen.net DOSSIER PÉDAGOGIQUE SOMMAIRE Sommaire p. 2 Présentationp. 3 Le projet Nouvelles Vaguesp. 4 L'Artothèque, Espaces d'art contemporain p. 5 Le Centre National des Arts Plastiques p. 6 La commande publique du CNAP p. 7 Nouvelles Vagues : les artistes p. 8 à 20 L'estampe, l'art du multiple p.21 Les techniques de l'estampe : Les gravures en reliefp.22 Les impressions à platp.23 Les gravure en creuxp.24 Renseignements pratiquesp.25 2/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE PRÉSENTATION Déjà dépositaire d'un important ensemble d'estampes issu d'une précédente commande publique✴, L'Artothèque, Espaces d'art contemporain bénéficie d'un nouveau dépôt consenti par le Centre national des arts plastiques. Ce dépôt conséquent vient ainsi enrichir le fonds de L'Artothèque, déjà riche de plus de 2400 pièces. Initié en 2010, Nouvelles Vagues rassemble à ce jour 21 œuvres de format important. Parmi elles, de jeunes artistes représentant le dynamisme de la création actuelle côtoient des figures majeures de l'art contemporain : Stéphane Dafflon, Angela Detanico et Raphaël Lain, Delphine Gigoux-Martin, Bernard Joisten, Gaëlle Chotard, Véra Molnar, Julien Prévieux, Pierre Savatier, Jean-Luc Verna, Jean Hucleux, Gerald Petit, Françoise Petrovitch, Jochen Gerner. Cette exposition est l'occasion de présenter publiquement, et pour la première fois, les œuvres réalisées dans le cadre de cette commande. Elle constitue la première phase d'un projet qui se poursuivra par la commande du CNAP de 12 œuvres en 2015 et 2016. Comme la commande de 1996, Nouvelles Vagues témoigne de la volonté de l'État de soutenir et d'encourager l’activité des ateliers d’estampes encore actifs, en invitant les artistes à s’emparer de techniques parfois très anciennes comme la xylographie ou la sérigraphie, ou plus récentes comme l’impression numérique. Souvent méconnues, parfois mal considérées, les techniques de l’estampe demeurent cependant de formidables outils permettant aux artistes d’investir le champs de la reproductibilité de l’image. Véritable média, au sens premier du terme, l’estampe reste en effet étroitement liée à la notion de diffusion et de circulation des images et des idées. En cela, ce dépôt vient naturellement conforter le travail de sensibilisation à l’art développé par L’Artothèque depuis sa création en 1986. À l'issue de cette exposition, les œuvres pourront alors commencer leur itinérance. Nul doute que cette "nouvelle vague" d’œuvres saura attiser la curiosité et l'intérêt des emprunteurs qui pourront, dès la fin de l’exposition, décrocher l’estampe de leur choix pour en jouir tout à loisir. ✴ Heureux le visionnaire dont la seule arme est le stylet du graveur, 1996 3/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LE PROJET NOUVELLES VAGUES Le projet Nouvelles Vagues lancé en 2010 propose de conserver l’esprit d’échange de savoir-faire et de soutien aux imprimeurs d’art qui animait les commandes lancées à partir de 1989 par l'État. Avec cette nouvelle commande, les collections de l’État s’enrichissent de multiples, de grand format, pouvant être prêtées et déposées dans des institutions de toute nature, en France et à l'étranger. NOUVELLES VAGUES Depuis 2010, le CNAP a déjà collaboré avec une dizaine d'artistes à la réalisation d'une estampe parmi lesquels : Stéphane Dafflon, Angela Detanico et Raphaël Lain, Delphine Gigoux-Martin, Bernard Joisten, Gaëlle Chotard, Véra Molnar, Julien Prévieux, Pierre Savatier, Jean-Luc Verna, Jean Hucleux, Gerald Petit, Françoise Pétrovitch, Jochen Gerner. Chaque artiste a travaillé la technique de son choix : taille-douce, eau-forte, lithographie, xylographie, sérigraphie, pochoir, héliogravure, tirage numérique etc... et a choisi ses collaborateurs, imprimeurs d'art, à la suite de visites dans les ateliers. La liste des ateliers et des techniques retenus reflète la diversité et la qualité du réseau professionnel existant à Paris et en région : ateliers ITEM et Michael Woolworth publications pour la lithographie, ateliers Arcay, Eric Seydoux, Editions Anaïck Moriceau (Saint-Brieuc) et Eric Linard ateliers (La Garde Adhémar), pour la sérigraphie, atelier Arte et René Tazé pour la gravure, Studio Franck Bordas pour l’impression numérique et I-Labo pour le travail sur scanner de très grandes dimensions. 4/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'ARTOTHÈQUE, ESPACES D'ART CONTEMPORAIN Créée en 1986, parmi les premières artothèques en France, L’Artothèque, Espaces d'art contemporain a fondé son assise durant vingt-sept ans, avec la volonté de se réinventer chaque jour. Aujourd’hui elle poursuit son histoire, forte d’acquis substantiels. • Un fonds riche de plus de 2 400 œuvres de quelque 600 artistes représentatifs de la scène artistique nationale et internationale, du début des années 60 à aujourd'hui. • Une collection en mouvement perpétuel avec plus de 6 000 prêts d'œuvres par an. • La réalisation de près de 400 expositions monographiques ou collectives sur site propre et hors les murs depuis l’origine. • L’accompagnement dans leur processus de création, sous la forme d'aide à la production, de plusieurs dizaines d'artistes émergents ou confirmés, français ou étrangers, parmi lesquels on peut citer Pierre Ardouvin, Patrick Faigenbaum, Françoise Quardon, Philippe Bazin, Yves Trémorin, Olivier Goulet, Arno Minkkinen, Gary Goldstein, Valérie Belin, Florence Chevallier, Roland Fischer, etc. • La production d'œuvres inédites. • La production et l'édition d'une quarantaine d'œuvres multiples (estampes, livres d'artiste, photographies, multiple, tee-shirts, fanzine, etc.). • La mise en œuvre de plusieurs cycles de conférences d'histoire de l'art. • La programmation de rencontres autour des artistes et de leur processus de création. • Un travail de recherche théorique ayant pris la forme de colloques consacrés au statut de l’œuvre, à la réception de l’art, à la politique des publics et au développement local. • Un travail éditorial ayant donné lieu à la publication de dizaines d'ouvrages monographiques, thématiques ou d'actes de colloques et de séminaires. • L'accompagnement d'un public conséquent, diversifié et toujours renouvelé ayant formé de véritables "amateurs" d'art, au sens le plus noble du terme. • Un développement des actions et des publics, étendu à l’ensemble du territoire régional. • Un service culturel et un service des publics expérimentés. • Une notoriété étendue au paysage national de l'art contemporain. • Un travail en réseau avec nombre de structures dédiées à l'art contemporain en région ou hors région, ainsi qu'avec des structures dédiées au spectacle vivant ou au cinéma. 5/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LE CNAP CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES Le Centre national des arts plastiques (CNAP) est l'un des principaux opérateurs de la politique du ministère de la Culture et de la Communication dans le domaine des arts visuels contemporains. Acteur culturel et économique, il encourage la scène artistique dans toute sa diversité et accompagne les artistes ainsi que les professionnels par plusieurs dispositifs de soutien. Il enrichit pour le compte de l'État une collection nationale, le fonds national d’art contemporain dont il assure la garde, la gestion et la diffusion en France et à l'étranger. Dans le cadre de ses missions de promotion de la scène artistique, le CNAP organise et coordonne durant toute l'année 2014 "Graphisme en France 2014, toute la scène française du design graphique" et "La Permanence", projet conçu à partir des collections performatives du CNAP, en partenariat avec le Musée de la danse de Rennes. Enfin, le CNAP met en œuvre la commande publique nationale et porte enfin une attention toute particulière à l'accès de tous les publics à l'art contemporain. Soutenir la création artistique, promouvoir l’art contemporain, constituer le patrimoine de demain : avec ses missions fortes en ligne de mire, la collection gérée par le Centre national des arts plastiques s’est constituée au fil du temps jusqu’à s’imposer comme un ensemble phare. Désignée sous l’appellation générique de fonds national d’art contemporain, elle se distingue tant par sa qualité que par sa richesse (95 000 œuvres). Singulière par son histoire qui remonte à la Révolution, la collection l’est aussi par son mode d’enrichissement, avec l’acquisition d’œuvres à des artistes vivants, et par son mode de diffusion. Collection sans mur, elle a pour vocation d’enrichir les musées, de décorer les administrations et les bâtiments publics, de prendre place dans l’espace public, tissant un rapport au quotidien avec le public. Mobile, vivante, en circulation, elle intervient au cœur de la vie artistique et culturelle en France comme à l’étranger. À l’écoute de son temps et des tendances de la création, la collection s’enrichit tous les ans d’acquisitions résolument prospectives qui, incluant la prise de risque, forgent son identité. Elle rend compte de la diversité des pratiques, toutes tendances, médiums et nationalités confondus, tel un sismographe de l’art en train de se faire. Autour de la collection, le CNAP réunit les experts, suscite la concertation, la réflexion sur les évolutions les plus récentes de l’art d’aujourd’hui. Il soutient la profession par des dispositifs d’aides et de bourses, développe l’édition et la médiation vers les publics. Par toutes ses actions, le Centre national des arts plastiques valorise, transmet, fait connaître et soutient la création actuelle, ouvrant sans cesse de nouveaux horizons. Source : www.cnap.fr 6/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LA COMMANDE PUBLIQUE DU CNAP La commande publique artistique désigne à la fois la mission confiée à un artiste, l’ensemble des procédures qui s’y rattachent et l’œuvre qui en résulte. Entendue au sens de processus de production, elle offre un accès direct à la création contemporaine dans l’espace public. La commande publique dispose depuis 1983 d’une dotation distincte du budget d’acquisition d’œuvres. Elle permet de mettre en place un cadre d’action unique destiné à favoriser la rencontre entre un artiste et un projet à caractère public. L’œuvre réalisée rejoint les collections du fonds national d’art contemporain dont le Centre national des arts plastiques assure la garde et la gestion pour le compte de l’État. La commande répond à une volonté d’enrichir et de développer le patrimoine national dans l’espace public, en dehors des seules institutions spécialisées dans le champ de l’art contemporain. Elle permet aux artistes de réaliser des projets utopiques et novateurs en mobilisant la gamme la plus large possible de matériaux et de supports. L’œuvre ne préexiste pas à la commande ; elle est réalisée sur la base d’un cahier des charges spécifique. La procédure de la commande publique est ainsi marquée par différentes étapes, de l'initiative du commanditaire jusqu'à la réalisation de l'œuvre, sa réception par le public et sa conservation. Dans une volonté prospective et expérimentale, le CNAP mène actuellement une série de commandes dans les champs de la photographie, qui fera notamment l'objet d'une exposition "En situations" au Fonds régional d'art contemporain de Provence-AlpesCôte d'Azur du 26 septembre au 20 décembre 2014, et dans le champs du performatif. Ces commandes ont été visibles au Palais de Tokyo et au Musée de la danse-Centre chorégraphique de Bretagne à Rennes en 2014. Depuis 1983, les collections du CNAP se sont ainsi enrichies de plusieurs milliers d'œuvres issues de la commande publique. Il retrace de façon exceptionnelle son histoire en France. Source : www.cnap.fr 7/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE NOUVELLES VAGUES : LES ARTISTES GAELLE CHOTARD Gaëlle Chotard est née en 1973 à Montpellier Elle vit et travaille à Paris Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Ancienne élève d’Annette Messager aux Beaux-Arts de Paris, Gaëlle Chotard sculpte, dessine et filme un univers étrange et poétique mélant univers anatomiques et végétaux. Elle tricote minutieusement dans son atelier une multitude de fils de coton et de métal. Avec précision et délicatesse, elle agence dans l'espace des formes organiques, entre nœud lymphatique et rhizome, qui génèrent une vision intérieure en lévitation. Cette eau-forte a été réalisée à l'atelier Jules Maeght, reconnu comme un des plus important éditeur de gravures et de lithographie, tant au niveau national qu'international. Gaëlle Chotard développe ici, à travers la finesse de la technique utilisée, une œuvre massive et diffuse à la fois. Le vivant se mêle au minéral et trouble ainsi la perception de nos certitudes. La subtilité des traits, le jeu entre ombres, volumes et lumières, les découpes énigmatiques au cœur de la matière, imposent un voyage introspectif dans les entrailles de la forme. Sans titre Eau-forte, 2011 ©D.R/CNAP/photo : Y. Chenot, Paris 8/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE STÉPHANE DAFFLON Stéphane Dafflon est né en 1972 à Neymuz Il vit et travaille à Lausanne, Suisse Diplomé d’art visuel de l'École Cantonale d’Art de Lausanne en 1999, il y devient professeur à partir de 2001. Héritié de l'abstraction moderniste, Stéphane Dafflon apporte une dimension ludique et impertinente à la radicalité de ce mouvement artistique. Il puise ses sources d'inspiration dans le design, internet, la télévision, la musique et tout autre enrichissement personnel. Son point de départ : l'écran d'ordinateur et la souris. Les peintures sur toile, les interventions murales et les objets qu'il réalise sont le résultat d'une projection mentale mise en place par l'informatique puis concrétisée sur les limites de la cimaise ou du tableau. Il modifie ainsi la perception de l'environnement architectural. Pour le projet Nouvelles Vagues, Stéphane Dafflon propose une variation de cinq sérigraphies sur papier. Jouant avec le format rectangulaire de la feuille, il crée des cases aux motifs vibratoires. Les points de jonction de ces minces lignes effilées multicolores créent par effet d'optique des sources lumineuses clignotantes. "Remplir, recouvrir, ce n’est pas le problème de la peinture de Stéphane Dafflon, qui préfère filer en douce et se faufiler en évitant le centre. Les couleurs, funky, suivent ou donnent d’ailleurs la cadence : elles se nuancent de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, dans un long fondu enchaîné chromatique." Judicaël Lavrador S006A, S006B, S006C, S006D, S006E Sérigraphies sur papier, 2011 ©D. R/CNAP/photo : Y. Chenot, Paris 9/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE RAFAEL LAIN & ANGELA DETANICO Rafael Lain et Angela Detanico sont nés en 1974 et 1973 . Ils vivent et travaillent en France. Angela Detanico et Rafael Lain forment un jeune couple d’artistes brésiliens qui conçoit des dispositifs faisant dialoguer textes et images, vidéos et dessins à travers différents médiums. Empreints de sémiologie, leurs travaux puisent leurs sources dans l'univers du graphisme et de la communication dont ils détournent les codes avec subtilité. Ils créent de nouvelles typographies en substituant aux lettres des alphabets traditionnels, des formes issues du quotidien. Ces formes sont ensuite mises en scène dans des espaces d'exposition donnant à cette écriture une matérialité inédite. "Angela Detanico et Rafael Lain poursuivent ainsi une réflexion sur le rôle du langage et sur sa place symbolique et physique au sein de nos sociétés. Le langage révèle sa double fonction, outil de communication mais également instrument de lecture et reflet de différentes cultures." source : www.jeudepaume.org Le titre de cette estampe Lorem Ipsum (Waves Forms) renvoie à deux sujets récurrents dans leur travail : le langage et l'image. Bien connu par les professionnels de l'impression, le Lorem Ipsum est un faux texte employé dans la composition et la mise en page avant impression. Texte existant depuis 1500, il s'est adapté aux nouvelles technologies et l'on trouve aujourd'hui sur internet de nombreux générateurs de ce texte latin. La seconde moitié du titre "Waves Forms" rappelle, dans l'univers musical, les fichiers audio développés par Microsoft qui permettent de visualiser le son. Ainsi l'œuvre semble proposer un Lorem Ipsum musical, un faux son de remplacement. Lorem Ipsum (Wave Forms) Lithographie, 2011 ©D. R/CNAP/photo : Y. Chenot, Paris 10/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE JOCHEN GERNER Jochen Gerner est né en 1970 Il vit et travaille à Nancy Il est représenté par la galerie Anne Barrault, Paris. Membre de l’OuBaPo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle) Jochen Gerner réalise des dessins pour l'édition et la presse internationale (Libération, le Monde, Les Inrockuptibles, Télérama, The New York Times, Granta Books...). Il est auteur de bandes dessinées et conçoit des livres d'images et d'expérimentations graphiques. Il rejoint en 1995 l'OuBaPo, l'acronyme d'Ouvroir de Bande-Dessinée Potentielle, crée en novembre 1992 au sein de l'Ou-X-Po et en collaboration avec la maison d'édition L'Association. Le principe de ce comité est d'initier des bandes dessinées sous contrainte artistique volontaire à la manière de l'Oulipo, l'Ouvroir de Littérature Potentielle, fondé par Raymond Queneau en 1960. Situé à la frontière de l’art contemporain et de la bande dessinée, Jochen Gerner est un illustrateur méticuleux qui joue des mots et de l’image dessinée. Il triture sans relâche cases et phylactères, les recouvre d’encre noire, les isole, les redessine ou les efface partiellement. Il tire vers l’abstraction cette matière qu’est la bande dessinée et nous conduit vers des relectures détonantes, parfois violentes et plus critiques. Le titre de cette estampe intitulée Chloroforme, fait référence dans l'univers de Jochen Gerner à la notion d'effacement, à l'objet-gomme, indispensable à tout dessinateur. Sur cette planche de bande-dessinée, l'artiste ne laisse que les lignes de force, les répères pour les personnages et l'action. Il la résume ainsi à un squelette graphique. Chloroforme, Sérigraphie, 2012 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 11/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE DELPHINE GIGOUX-MARTIN Delphine Gigoux-Martin est née en 1972 à Chamalières Elle vit et travaille en Auvergne. Représentée par la Galerie Métropolis à Paris Delphine Gigoux-Martin anime, dans tout les sens du terme, une comédie animale. Comme extrait de fables délirantes, son bestiaire naturalisé prend vie dans des saynètes extravagantes et drôles, où des blaireaux surfent sur le Mont Fuji, des souris applaties planent en escadron de la mort, où un envol d'oies embrochées tournent sur elles-mêmes. Ses traits de fusain peuvent devenir mouvements (films d'animation), sur-dimensioner l'espace (wall drawings in-situ), ou n'être qu'une ombre chinoise immatérielle… Un autre rapport au monde se dégage de ce travail, une mise à distance sensible et satirique de notre relation à la faune terrestre. La figure du singe est récurrente dans le travail de dessin et d'animation de Delphine Gigoux-Martin. elle symbolise à elle seule la détresse de l'animal sauvage en captivité. Babouins, gibons et autres chimpanzés sont représentés au fusain avec une coulée d'encre sombre. La lithographie du projet Nouvelles Vagues reprend le sujet de cette série. Le singe, dans une attitude désolée semble avoir maculé la vitre qui le sépare du reste du monde avec ses propres excréments. Acte de rébellion ou simple geste de primate ? Comme dans l'ensemble de son œuvre se dégage à la fois une critique de la condition du règne animal sur notre planète et un humour inspiré des dessins animés de notre enfance. Sans titre Lithographie, 2010 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 12/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE HUCLEUX Jean-Olivier Hucleux, dit Hucleux, est né en 1923 à Chauny et décédé en 2012 à Paris. Peintre de renommée internationale, Hucleux fait partie des pionniers du mouvement hyperréaliste qui s'est développé en Europe et aux Etats-Unis à partir de 1969. Hucleux peignait déjà à cette époque des cimetières de voitures d'une précision époustouflante, qui seront qualifiés plus tard d'hyperréalistes. À partir de 1974 Hucleux réalise une importante série de portraits d'anonymes, d'écrivains et d'artistes grandeur nature : le portrait de Camille et de son père, les jumelles, Samuel Beckett, Antonin Artaud, Jean-Pierre Raynaud, Jean Le Gac, Roman Opalka, Erik Dietman, César, Arman, Warhol, Giacometti, Duchamp... À partir des années 90, Hucleux se consacre à une expérience plastique toute différente. Ses séries des Squares et ses dessins dits "de déprogrammation" amorcent un nouveau et dernier virage dans la carrière de l'artiste. Par association d'éléments chiffrés, géométriques ou gestuels, dessinés aléatoirement, Hucleux s'efforce de faire apparaître à la surface du papier les éventuels indices d'un mystère enfouie au creux de la mémoire collective. Peu de temps avant sa mort, Hucleux participe à la commande publique d'estampes Nouvelles Vagues et laisse à la postérité une lithographie réalisée dans l'atelier Mickael Woolworth. Ce multiple s'inscrit dans la série des Déprogrammations. Dessinant intuitivement, sans rien prévoir, il tente d'accéder à une mémoire oubliée. Des dessins, des mots, des calculs, des plans, des abscisses et des ordonnées, rompent radicalement avec les procédés méthodiques qui avaient été les siens. 9 plaines Lithographie, 2012 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 13/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE BERNARD JOISTEN Bernard Joisten est né en 1962 à Gap. Diplômé de l'École des Beaux-Arts de Grenoble à la fin des années 80, Bernard Joisten, comme Pierre Joseph, Philippe Parreno ou encore Dominique Gonzalez-Foester, ses camarades de promotion, élabore une œuvre protéiforme (cinéma, peinture, installation) fortement marquée par la culture de masse. Le cinéma, et particulièrement la sciencefiction, les mangas, le "tuning", demeurent ses sources d'inspiration privilégiées. Ses grandes compositions figuratives aux couleurs franches et contrastées laissent entrevoir des espaces rythmés par des figures récurentes : châteaux, damiers, voitures... Par la juxtaposition d'éléments et de références hétéroclites, Bernard Joisten crée des univers tout autant fascinants qu'inquiétants où les repères volent en éclat. L'emploi de la technique numérique renforce la sensation d'irréalité qui émane de ces mondes lisses et froids, symptômes d'une société formatée. Le titre de la sérigraphie réalisée dans le cadre de la commande Nouvelles Vagues témoigne de l'intérêt que porte Bernard Joisten à la culture populaire : Stormbringer est le nom d'une épée magique, arme maniée par Elric, héros du Cycle d'Elric, romans Fantasy écrits par Michael Moorcock. Évoquant les architectures improbables de Eicher, un édifice miantique mi-futuriste semble isolé dans une espace desert, vide de toute présence humaine. La composition en damier d'où émergent un escalier et un portail grillagé confère à la scène une dimension onirique. Bernard Joisten crée ici un paysage imaginaire qui renvoie à l'univers des jeux vidéos. Stormbringer Sérigraphie, 2011 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 14/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE VERA MOLNAR Vera Molnar est née en 1924 à Budapest Elle vit et travaille à Paris depuis 1947. Elle est représentée à Rennes par la galerie Oniris et à Paris par la galerie TORRI Vera Molnar est, avec Aurélie Nemours ou François Morellet, une des grandes figures de l'abstraction géométrique. Réduisant son vocabulaire pictural à un ensemble de formes élémentaires et privilégiant les couleurs neutres (noir et blanc, parfois les couleurs primaires), elle revendique l'héritage du constructisme, rejettant ainsi les carcants de la représentation figurative ainsi que toute références anecdotiques. Vera Molnar est une des premières à utiliser l'ordinateur comme outil de création, elle s'intéresse alors aux antagonisme entre formes artificelles (générées par des algorithmes) et naturelles (traits à main levée). Elle développe alors des séries combinatoires qui peuvent alors intègrer la dimension du hasard. Une fois le principe pictural établi, l’ordinateur lui indique une multitude de constellations inattendues et le dessin, souvent repris à la main, choisit librement son tracé. Les variations infimes vont jusqu’au désordre, au tremblé. Pour Nouvelles Vagues, Vera Molnar s'est appuyée sur une de ses œuvres datée de 1974, un ensemble de carrés concentriques dont chaque élément, dessiné par l'outil informatique, est doublé par un tracé à main levée. En étroite collaboration avec le sérigraphe, l'artiste a décliné en 6 variations, une "Java" de 36 carrés blancs, noirs et gris. Le décalage et la superposition de ces carrés produisent un effet visuel complexe, les traits générant un dédale dans lequel le regard prend plaisir à se perdre. Java de 36 carrés série A à F Sérigraphie, 1974-2011 © ADAGP / CNAP / photo : Y. Chenot 15/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE GERALD PETIT Gérald Petit est né en 1973 à Dijon Il vit et travaille à Paris. "Instruites autant par l’histoire de l’art classique que par la culture musicale et visuelle contemporaine au sens élargi, les images rumorales de Gérald Petit sont fondamentalement transgenres. Elles hybrident les régimes de représentation, associent design graphique et cinéma hollywoodien, peinture à l’huile et pop culture pour construire des images cristallisant la densité d’une relation, d’un instant de vie." Pascal Beausse Le corps tronqué par un cadrage qui interdit toute identification (homme ? femme ?) un personnage tient entre ses mains une feuille de papier dont on peut nettement discerner les plis. Que lit-il ? une lettre d'amour ou de rupture ? À l'arrière plan, les rayons du soleil éclairent une forêt baignée par des couleurs automnales, les irisations formant de lumineuses trouées. De petites goutelettes blanches, telles des flocons de neige, maculent le corps du personnage et la feuille de papier, produisant de scintillantes constellations. Mystérieuse, cette image semble extraite d'une vision onirique propice à la méditation. Léveil (the awakening) Sérigraphie, 2012 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 16/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE FRANCOISE PÉTROVITCH Françoise Pétrovitch est née en 1964 à Chambéry. Elle vit et travaille en région parisienne. Dessins, gravures, peintures, sculptures : Françoise Petrovitch use de différents médium pour déployer un univers personnel, à la fois acide et sucré, hanté par la figure de l'enfance. Figurative, son œuvre n'impose cependant aucune lecture univoque, l’artiste préfèrant inviter le regardeur à plonger dans son univers pour y puiser sa propre narration. Le thème de l'enfance et de la féminité et des rapports complexes qui les lient est au cœur d'un travail récent : de jeunes filles, parées comme des adultes, semblent difficilement assumer leur féminité exacerbée : les corps sont contraints, voire handicapés, les talons hauts, les sacs à main et les bijoux paraissent inappropriés. Des applats ou des coulures viennent parfois maculer des scènes qui paraissent anodines au premier regard mais qui dégagent cependant une sourde inquiétude : une jeune fille au regard mort tient une corde à sauter, une autre verse d'un arrosoir une coulée verte qui se répand sur sa robe... Réalisée dans l'atelier de gravure de René Tazé, La Fille aux ballons mêle trois techniques de la gravure en creux : l'eau-forte, l'aquatinte et la pointe sèche. La maîtrise technique dont l'artiste fait preuve dans cette œuvre lui permet d'obtenir des effets de matières subtiles qui évoquent les lavis aquarellés souvent présents dans ses œuvres graphiques. Fille aux Ballons Gravure, 2012 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 17/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE JULIEN PREVIEUX Julien Prévieux est né en 1974 à Grenoble. Il vit et travaille à Paris. Il est représenté par la galerie Jousse Entreprise. Les œuvres de Julien Prévieux se confrontent aux systèmes économiques, politiques et sociaux, en détournant leurs codes ou en s’appropriant leurs « langages » spécifiques. Artiste engagé, il s’est fait connaître avec ses célèbres « Lettres de non-motivation » qu’il adresse, à partir de 2004, à des entreprises, en réponse à des offres d’emploi parues dans la presse. Critiques acerbes d’une société ultralibérale et d’un marché du travail en déliquescence, ses lettres, savamment argumentées, détaillent les raisons qui le poussent à ne pas postuler aux emplois proposés. En 2006, il parvient, par un savant stratagème, à récupérer les empreintes digitales de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur. Utilisant les techniques propres aux autorités policières, il reporte ensuite ses précieuses empreintes sur des transparents et réalise des tampons encreurs, pointant ainsi les failles et les limites d’une politique sécuritaire. Qu’il reproduise à l’échelle le premier super-ordinateur créé en 1977 pour la Nasa, qu’il fasse d’une page extraite du Capital de Karl Marx un vrai faux oracle prédisant la crise économique actuelles, Julien Prévieux déploie une œuvre concernée et militante où l’humour corrosif le dispute au sérieux. En 81 postures, un personnage en costume-cravate décline divers exercices de gymnastique corporelle, des flèches rouges indiquant les mouvements à effectuer. Éludant tout signe de reconnaissance, Julien Prévieux sème le doute : s'agit-il d'une méthode d'apprentissage pour un sport de combat ou une suite de mouvements à accomplir pour améliorer sa productivité ? Sans titre Estampe, 2010 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 18/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE PIERRE SAVATIER Pierre Savatier est né en 1954 à Poitiers Professeur à l’école nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy Pierre Savatier est un adepte du photogramme. Prisée par Man Ray et les surréalistes, cette technique permet de réaliser une photographie sans appareil en posant des objets sur la surface de papier préalablement rendue photosensible puis en exposant le tout à la lumière. Dans ses photogrammes d’objets, apparaissent des figures dans lesquelles l’extrême netteté joue sans cesse avec le flou. Au réalisme lié au contact (de l’objet sur le papier) se mêle l’imaginaire de la projection (de lumières et d’ombres portées). C’est sous le double registre de l’observation et de l’apparition que l’œuvre se développe, associant précision et hasard. Dans la chambre noire, Pierre Savatier choisit d’éclairer des objets pour construire des visions où l’aléatoire occupe une place privilégiée, toute photographique. Le recours récurrent à des règles graduées dont les lignes dessinent l’espace a pour pendant le choix de tissus dont la souplesse joue avec le flux de la lumière. La mesure comme la souplesse rencontre le hasard, matérialisé par la lumière, pour former ces photogrammes. Par le choix de certains objets (cartes géographiques, coupons d’étoffe, billes, fils de soie, règles…) et l’usage de moyens rudimentaires (du papier photo et de la lumière), sont produites des images riches et complexes. Sans titre Sérigraphie, 2011 © droits réservés / CNAP / photo : Y. Chenot 19/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE JEAN-LUC VERNA Jean-Luc Verna est né en 1966 à Nice. Il vit et travaille à Paris. Jean-Luc Verna produit une œuvre protéiforme (photographie, dessin, sculpture, danse, musique…) qui puise ses références autant dans l’histoire de l’art que dans celle du cinéma ou du rock. Percé et tatoué, le corps de Jean-Luc Verna prend des poses qui font coïncider culture élitiste et culture populaire, esthétique et érotique, masculin et féminin. La pratique du dessin est, selon les propres mots de l’artiste, la « véritable colonne vertébrale » de sa démarche artistique : "ma technique consiste à tuer le dessin pour le faire vivre autrement. Je le mets à mort et le réanime, comme mon visage ou mon corps avec le maquillage et les tatouages." Décalqué, photocopié puis transféré au trichloéthylène sur différents supports, ses dessins sont ensuite rehaussés avec divers produits de maquillage (khôl, fards à paupières, fonds de teint…) Ce procédé confère à l’ensemble de son œuvre graphique une impression d’intemporalité. Pour « Nouvelles Vagues », Jean-Luc Verna revisite l’image emblématique de la firme Paramount, motif récurent dans son travail depuis plus de vingt ans. La célèbre montagne enneigée couronnée d’étoiles, symbole du cinéma hollywoodien, est ici affublée de deux cornes. L’artiste excelle aux jeux des illusions : jouant sur les sons comme sur les images, il livre une image travestie, comme maquillée « par amour ». Paramor Estampe, 2011 © J-L Verna, courtesy galerie Air de Paris / CNAP / photo : Y. Chenot 20/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'ESTAMPE, L'ART DU MULTIPLE Le terme "estampe" définit l'image obtenue par différents précédés de reproduction à l'aide d'une matrice, ainsi que ces procédés eux-mêmes. Connue depuis longtemps en Orient, ce n'est qu'à la fin du Moyen-Âge qu'elle apparaît en Occident, dans les milieux de l'orfévrerie et à la faveur de l'invention de l'imprimerie. Trois grandes familles de techniques existent, les gravures en relief, les gravures en creux et les impressions à plat (voir pages suivantes). Unique procédé de reproduction mécanique des images avant l'invention de la photographie, le rôle premier de l'estampe a donc été la multiplication et la diffusion de celles-ci à une échelle inédite, cette révolution technologique n'ayant eu d'égale que celle de l'imprimerie dans le domaine de l'écrit. (...) L'estampe a rempli un certain nombre de fonctions qui peuvent être documentaires (illustrations de livres, de revues, dessins de presse...), religieuses (images pieuses...), politiques, pédagogiques ou récréatives (image d'épinal...), publicitaires (affiches...), etc... L'aspect esthétique de toutes ces images n'étant, pour autant, jamais indifférent, qu'on la considère sur le moment... ou beaucoup plus tard. Elle ne perd pas de sa vitalité quand, ce rôle se réduisant, elle n'a plus qu'un rôle esthétique. Mais l'estampe, au moins pour une partie de sa production acquiert très tôt une valeur propre au sein même du monde de l'art. Elle a tout de suite été pratiquée par de grands artistes désireux non seulement de diffuser largement leurs œuvres mais égalementd'explorer les ressources particulières à ce médium original, celui-ci leur servant également à s'informer de la production de leurs contemporains. On sait l'importance qu'ont eue ces échanges et ces confrontations dans la propagation des styles européens, au moins entre le XVIe et le début du XIXe siècle... Souvent œuvre de collaboration, l'estampe est dite "originale" quand l'artiste esst l'auteur de la planche qui servira à tirer les épreuves ou, au moins, du dessin qui en constitue le modèle explicite, la réalisation se faisant souvent de concert avec les autres intervenants... À l'estampe originale on oppose généralement la gravure d'interprétation où il s'agit pour le graveur de "traduire" l'œuvre - le plus souvent picturale - d'un autre artiste sous la forme d'une estampe. Source : www.bnf.fr 21/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LES TECHNIQUES DE L'ESTAMPE LES GRAVURES EN RELIEF LA GRAVURE SUR BOIS La gravure sur bois (ou xylographie) est la technique de gravure la plus ancienne. Les bois utilisés sont généralement le cerisier, le tilleul, le pommier, le pin ou encore le peuplier, le sapin et l’acajou. Gravure sur bois de fil La planche est préalablement découpée aux dimensions souhaitées pour la matrice. Le graveur taille la planche de bois avec des gouges. Il pratique ainsi des blancs dans la planche et épargne le dessin. C’est la surface non gravée (les reliefs) qui recevra l’encre et se retrouvera imprimée sur la feuille de papier après impression. Gravure sur bois de bout la planche est constituée de petits cubes assemblés par collage. LA LINOGRAVURE Le linoléum apparaît pour la première fois en Angleterre en 1863. Au départ, c'est un matériau de revêtement, imperméable et souple, constitué de poudre de liège aggloméré avec de l'huile de lin, de la gomme et de la résine et compressé sur une toile de jute qui lui sert de fond. Son épaisseur en gravure est de 3 à 4 mm. Peu coûteux et facile à travailler, il est utilisé en France au début du siècle. Il convient au dessin avec des formes et des contours nets, avec des traits suffisament larges pour ne pas être écrasés à l'impression. Les outils sont ceux du bois de fil mais avec un affûtage plus fréquent en raison du caractère abrasif du lino. C'est une technique qui à été employée par de nombreux artistes en particulier par Picasso. Source : www.artotheque-caen.net 22/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LES TECHNIQUES DE L'ESTAMPE LES IMPRESSIONS À PLAT LA SÉRIGRAPHIE Le principe de la sérigraphie, qui est en fait une amélioration du pochoir, est basé sur l’utilisation d’un écran en tissu tendu dont les mailles plus ou moins fines permettent le passage de l’encre. Les mailles qui ne doivent pas laisser passer l’encre sont obstruées, donnant ainsi les blancs (ou réserves). L’obstruction des mailles est obtenue soit par clichage manuel (utilisation de films adhésifs ou de produits de remplissage) soit par clichage photographique (à l’aide d’émulsions photosensibles). L’impression consiste à faire passer l’encre à travers l’écran en la poussant avec une raclette. La pression de la raclette suffit à faire adhérer l’encre sur la feuille de papier placée sous l’écran. LA LITHOGRAPHIE La lithographie (du grec lithos, pierre, et graphein, écriture) a été inventée par Aloïs Senefelder en 1796. Le principe réside, pour l’essentiel, dans l’incompatibilité chimique entre l’eau et les corps gras sur la surface plane et préparée d’une pierre calcaire. La lithographie permet un travail d’une très grande souplesse : l’artiste dessine sur la pierre avec un matériau gras (encre lithographique ou crayon lithographique), le dessin terminé, il est fixé sur la pierre à l’aide d’une solution acide. Avant le passage du rouleau encreur, la pierre est abondemment mouillée sur toute sa surface : le principe de répulsion des corps gras et de l’eau fait que l’encre ne viendra se déposer que sur les zones correspondant au dessin initial. La pierre peut alors être placée sur une presse afin d’obtenir l’empreinte de l’encrage sur la feuille de papier. L’estampe en couleur est réalisée à l’aide de plusieurs pierres, portant chacune l’une des couleurs. LE MONOTYPE Technique ne permettant l'obtention que d'un seule épreuve, le monotype ne peut être totalement considéré comme l'une des techniques de l'estampe. L'artiste "peint" directement avec de l'encre d'imprimerie sur une plaque de verre ou de métal puis l'imprime avant le séchage de l'encre. Source : www.artotheque-caen.net 2325 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LES TECHNIQUES DE L'ESTAMPE LES GRAVURES EN CREUX L'EAU-FORTE Procédé de gravure en creux sur métal. Cette technique consiste à attaquer une plaque de métal à l'aide d'un mordant (l'eau-forte est l'ancien nom de l'acide nitrique). La plaque est recouverte d'une fine couche de vernis protecteur, résistant à la morsure de l'acide. On dessine sur ce vernis avec une pointe, mettant ainsi le métal à nu. Lorsque la plaque est plongée dans l'acide, les parties découvertes par la pointe sont mordues plus ou moins profondément selon le temps d'immersion. Le vernis est ensuite ôté et la plaque encrée dans les creux. LE BURIN La gravure au burin est considérée comme la technique la plus ardue en gravure : elle exige une grande dextérité dans le maniement du burin. L’outil qui donne le nom à la technique est une fine tige en acier très acérée, fixée sur un manche que l’on appuie contre la paume de la main. La pointe du burin pénètre la plaque de métal (généralement en cuivre), taillant ainsi un sillon régulier, plus ou moins profond selon la force et l’orientation données. Les tailles obtenues sont bourrées d’encre, la plaque est ensuite essuyée en surface. L’impression se réalise sur une presse, le papier, que l’on humidifie afin de le rendre plus souple, vient pénétrer dans les tailles et se garnit d’encre. Source : www.artotheque-caen.net 24/25 DOSSIER PÉDAGOGIQUE RENSEIGNEMENTS PRATIQUES NOUVELLES VAGUES UNE COMMANDE DU CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES 8 octobre - 8 novembre 2014 HORAIRES du mardi au samedi de 14h à 18h30 Accueil des groupes le matin (du mardi au vendredi) à partir de 9h30 L'accueil des groupes (30 élèves maximum) se fait sur rendez-vous au 02 31 85 69 73 TARIFS : Établissements abonnés à L'Artothèque : gratuit (dans la limite de 5 accueils / année scolaire) Établissements non-abonnés à L'Artothèque : 25 € / groupe (prix forfaitaire) CONTACTS Patrick Roussel, responsable du service culturel / [email protected] Marie Leloup, chargée des publics scolaires et de médiation / [email protected] Vanessa Ratez, professeur relais L’Artothèque de Caen est financée par la Ville da Caen, avec la participation du Ministère de la Culture et de la Communication, Drac de Basse-Normandie, du Conseil général du Calvados et du Conseil Régional de Basse-Normandie. Palais Ducal Impasse Duc Rollon, 14000 Caen tél + 33 (0)2 31 85 69 73 [email protected] www.artotheque-caen.net 25/25