La clarinette du Centre Bretagne An dreujenn-gaol e Kreiz
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La clarinette du Centre Bretagne An dreujenn-gaol e Kreiz
La clarinette du Centre Bretagne An dreujenn-gaol e Kreiz-Breizh Photo par Joël Bellec Parcours de sensibilisation à la tradition musicale de la clarinette Un projet de Dominique Jouve en direction des enfants des écoles du Centre Bretagne proposé dans le cadre des actions de sensibilisation à la musique traditionnelle de l’association Paotred an Dreujenn-Gaol, sonneurs de clarinette en Bretagne. Notre association bénéficie de l’aide de la Région Bretagne dans le cadre du dispositif emplois associatifs d’intérêt régional. 1. La « treujenn-gaol », instrument emblématique du territoire. Soner Kozh & Soner Bihan Plounévez-Quintin 1924 La clarinette, que l’on surnomme en breton « treujenngaol », le trognon de chou, est présente dans la musique traditionnelle du Kreiz-Breizh depuis au moins 1850. Elle a toujours été l’instrument privilégié des réjouissances et pendant très longtemps, elle est restée la seule expression musicale instrumentale à laquelle la population avait accès. La clarinette a toujours eu, et encore largement auprès de la population la plus âgée aujourd’hui, un pouvoir émotionnel très important. C’est elle qui sait faire rire, danser, pleurer… Ce pouvoir émotionnel privilégié a développé une mémoire collective autour de la pratique de la « treujenn-gaol ». On évoque le souvenir des occasions auxquelles elle résonnait, les sentiments qu’elle savait exprimer, les « personnages » qu’étaient les sonneurs de clarinette et les très nombreuses anecdotes attachées au parcours de ces sonneurs. A l’heure où nos oreilles sont constamment sollicitées par les musiques venues du monde entier, il est intéressant d’aller à la découverte de la tradition locale de la « treujenn-gaol ». Le parcours de sensibilisation proposé pour l’année scolaire 2012-2013 permettra aux écoliers du Kreiz-Breizh de s’approprier des références musicales directement liées au territoire qu’ils habitent. Jean-Louis Boulc'h & Jean-Louis Moign Plouguernével 1934 2. Objectifs proposés. Il s’agit de : - transmettre des éléments de la mémoire collective liée à la place de la « treujenngaol » en Bretagne. sensibiliser à l’aspect local de cette pratique, à son lien avec le territoire. susciter l’intérêt des enfants pour la musique traditionnelle propre au territoire qu’ils habitent. mettre en avant le rôle qu’elle joue dans la vie de tous les jours, et comment, en Centre-Bretagne, elle est un puissant moyen de rassembler les gens. susciter des vocations de musicien traditionnel. à travers d’un élément de l’identité musicale du territoire, engager les enfants à découvrir des aspects de la société rurale, et son évolution depuis un siècle. donner aux enfants des clefs pour comprendre d’autres musiques populaires. 1 3. Les actions proposées : Les différentes actions proposées sont complémentaires. Il est possible d’adapter chaque programme en fonction du lieu, de l’âge et du degré de sensibilisation des enfants, du nombre de séances souhaitées par les enseignants et de la disponibilité de ceux-ci pour poursuivre la recherche en dehors des séances proposées (en particulier pour la partie collectage) . Dans l’idéal, le travail se déroule sur quatre interventions d’une demi-journée espacées de deux semaines chacune. En fonction de l’âge des enfants, il est possible d’envisager une intervention légère pour les niveaux 2, et plus participative pour les niveaux 3. - la transmission de la mémoire collective : L’intervention mêlera à la fois des démonstrations musicales montrant les différentes facettes du répertoire, et les récits reconstitués d’après les nombreux témoignages collectés depuis les années 1970 (pour le choix des thèmes abordés, voir l’annexe « thèmes »). A chaque fois que cela sera possible, un lien sera fait avec la mémoire des musiciens ayant fréquenté la commune, en utilisant la documentation photographique disponible. - connaissance de l’instrument : historique, origine, constitution, principe sonore, montage et démontage. - Pour les plus grands sera proposé un atelier « premiers couacs », contact avec l’instrument permettant d’obtenir un son et appréhender la pratique de l’instrument. La mise à disposition d’instruments sommaires et peu fragiles (chalumeaux constitués d’un bec monté sur un tube PVC) permettra d’expérimenter l’apprentissage d’un air du répertoire (prix de revient de chaque instrument environ 10 €). - travail sur le répertoire : On abordera les airs spécifiques de la clarinette par l’utilisation des instruments sommaires, l’apprentissage de quelques couplets de chansons en breton, un travail sur les rythmes des principales danses traditionnelles du Kreiz-Breizh : Dañs Plinn, Gavotte, Dañs Fisel. - recherche de références locales (pour les plus grands) : Un questionnaire sera proposé afin d’aller rechercher la mémoire musicale de la commune. L’enquête pourra être menée individuellement par les enfants auprès de leur entourage (parents, grands-parents, personnes âgées), soit par l’invitation en classe de personnes référentes de la mémoire locale : personnes ayant une bonne mémoire de l’époque des « noces à la clarinette », sonneurs de l’ancienne génération. On pourra encourager la collecte de photos anciennes en lien avec la tradition de la clarinette 2 (photos de mariage), qui pourront être un outil de travail : scan, exposition, interprétation. noces à Lanrivain en 1935 - ouverture vers d’autres traditions : La mise en place de références locales sera le point de départ vers la sensibilisation à des musiques traditionnelles d’ailleurs, en particulier celles qui ont aussi la clarinette comme emblème. Ce travail pourra déboucher vers des contacts avec des musiciens invités à la RICP (Rencontre Internationale de la Clarinette Populaire qui se tient à Glomel le week-end de l’Ascension). - restitution du travail mené en classe : Plusieurs formes sont envisageables, comme une veillée avec des sonneurs de clarinette, une restitution orale du travail de recherche par les enfants ou l’exposition des documents collectés. 4. Documentation : L’ensemble de ce travail sera l’occasion d’utiliser des documents : - photos anciennes enregistrements anciens (audios, vidéos) il sera fortement conseillé d’utiliser l’exposition « Sonneurs de clarinette en Bretagne », récemment refondue par l’association Paotred an Dreujenn-Gaol, et qui donne un panorama exhaustif de la tradition de l’instrument : exposition claire, bien documentée, facile d’accès, notamment pour les plus jeunes. Ce projet peut être mené en Français, en Breton ou en bilingue ! Le parcours proposé par Dominique Jouve pourra s’appuyer sur la nouvelle exposition réalisée par Paotred an Dreujenn-Gaol, « Sonneurs de clarinette en Bretagne » qui circulera en parallèle. Version revue et augmentée de l’ancienne exposition, elle est particulièrement destinée aux jeunes Centre-Breton(ne)s et fournira une base iconographique et pédagogique opportune en complément des interventions. Pour accueillir l’exposition dans votre école ou tout autre lieu de votre commune, contactez-nous ! 3 Le parcours de Dominique Jouve : Skol veur an dreujenn-gaol / L’université de la treujenn-gaol La rencontre avec les sonneurs de clarinette « Avec la volonté de connaître et sauvegarder la tradition musicale du Centre-Bretagne, je suis allé à la rencontre de nombreux sonneurs de l’ancienne génération. Soucieux de rapporter les documents les plus exhaustifs possibles, démontrant ainsi la diversité des interprétations personnelles, j’ai réalisé des enregistrements sonores au cours d’entretiens avec ces musiciens. Pour une partie de ces sonneurs âgés, qui ne jouaient plus que de manière très occasionnelle, voire plus du tout, j’ai été amené à réparer, prêter des instruments « jouables ». C’est tout naturellement que, dans la plupart des cas, j’ai joué le rôle du « compère », c’est-à-dire en « répondant », comme cela se fait au sein du « couple » de sonneurs, pour réaliser des enregistrements. La clarinette… De Poullaouën à Plessala Ainsi, j’ai rencontré Auguste Quemener (Locarn), Jean-Louis Boulc’h et Jean-Louis Moign (Plouguernével), Arsène Cozlin (Kergrist-Moëlou), Zon Budès et Emile Puil (Maël-Carhaix), Hyacinthe, Felix et Job Guegan (Rostrenen), Robert Le Buhan et François Guegan (St-Nicolas du Pélem), François Goubin (Corlay), Remy Derrien (St-Gelven), Pierre Flohic et Henry Neeun (Mellionnec), Christian Duro (Glomel), Lucien Riou et Maï Jegou (Rostrenen), Iwan Thomas (Peumerit-Quintin), Denis Jouan et Francis Le Provost (Kerpert), Albert Joncour (Poullaouen), Albert Berthelot (Plessala), Guillaume Tasset (Plounévez-Quintin), Alexandre Lucas (St-Gilles Pligeaux), Pacifique Guillossou ( St-Nicolas du Pélem), Edouard Ollivier (StMayeux), Albert Berthelot (Plessala). J’ai eu le plaisir d’être le compère de plusieurs d’entre eux en situation : mariages, festoùnoz, spectacles de danse, animations à caractère pédagogique ou touristique, émissions radiophoniques et télévisées… Enfin, de nombreux témoignages d’enquête m’ont permis d’approcher l’histoire et la personnalité de sonneurs que je n’ai pas connus directement : Soner Kozh et Soner Bihan (les Boëdec), Marcel Cam et Pierre Maï Bosché (Plounévez-Quintin), Job an Inizoù (Kergrist-Moëlou), Loeiz Pont an Deved et Pill Beg (Canihuel), Michao Merrien et Alexis Jouan (Plussulien), Mathieu Moullec (Locarn), Iwan Porz ar Lann et Job Cozler (St-Nicolas du Pélem), Hervé Bihan (Ste Tréphine), Maï Boloré (Lescouët Gouarec), Eugène Corbic, Is Maï Jouan et Louis Le Moign (Kerpert), la famille Thomas… … et le trognon de chou ! 4 La transmission et l’enseignement Toutes ces rencontres, directes ou différés dans le temps, ont donné lieu à des enregistrements qui sont venus enrichir le fonds documentaire de l’association Dastum, organisme régional fondé en 1972 et basé à Rennes qui a pour mission de collecter, conserver et diffuser la richesse du patrimoine oral et musical breton. Ces enregistrements ont également été déposés auprès de l’association Paotred an Dreujenn-Gaol où ils sont librement consultables. J’enseigne la clarinette traditionnelle à l’Ecole de Musique et Danse du Kreiz-Breizh, au cercle celtique de Mûr-De-Bretagne et à celui de Bourbriac. J’ai animé de nombreux stages aux Assembiées Gallèses, organisés par l’association Paotred an Dreujenn-Gaol, ou à l’invitation des Ecoles Nationales de Musique de Brest et Quimper. Toujours avec l’envie de découvrir et faire découvrir la riche tradition musicale du CentreBretagne, j’ai également contribué à fonder l’association Paotred an Dreujenn-Gaol en 1988, association notamment connue pour organiser la Rencontre Internationale de la Clarinette Populaire tous les ans à Glomel et mettant en place de nombreuses actions pédagogiques autour des musiques traditionnelles de Bretagne et d’ailleurs. Au sein de cette association, j’ai également collaboré aux différents projets d’édition de l’équipe (album Sonneurs de Clarinette en Bretagne) et réalisé avec elle l’exposition, « Sonneurs de clarinette en Bretagne ». La connaissance de la tradition de la clarinette a nourri mon parcours artistique en tant que sonneur traditionnel en couple et au sein d’ensembles tels que Quintet Clarinettes, Ar C’hazh Dall, Traoù En Dro, ou en duo avec Yann Goas. Le projet de sensibilisation C’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui je propose de transmettre à mon tour ces connaissances avec la volonté de susciter des envies autour du patrimoine musical breton ; le parcours de sensibilisation à la tradition de la clarinette ayant pour objectif d’intéresser les jeunes Centre-Bretons à leur héritage à travers la treujenn-gaol. » ! Les interventions de Dominique Jouve s’inscrivent pleinement dans les missions que s’est fixées l’association Paotred an Dreujenn-Gaol en direction des jeunes CentreBreton(ne)s. Elle organise depuis quatre ans des ateliers de Musique Verte dans les écoles de la Communauté de Communes du Kreiz-Breizh avec Erwan L’Hermenier, projet de sensibilisation à la musique traditionnelle et à la nature. Paotred an Dreujenn-Gaol cherche à mettre en valeur la richesse du patrimoine culturel local et des musiques populaires d’ici et du monde et à transmettre cette richesse aux jeunes générations, la réalisation de cet objectif passe par un effort particulier en direction des écoles du Kreiz-Breizh. 5 Informations pratiques Modalité des interventions : - Idéalement, quatre interventions d’une demi-journée espacées de deux semaines chacune. Une séance supplémentaire de restitution du travail selon la forme choisie. Ces modalités sont ouvertes et à discuter avec l’équipe pédagogique, une rencontre entre celle-ci et l’intervenant est envisagée avant le début des séances. Matériel pédagogique : la documentation est fournie par l’intervenant ; les séances peuvent s’appuyer sur la nouvelle exposition « Sonneurs de clarinette en Bretagne » sous réserve de disponibilité. Tarif : Une participation sera demandée aux écoles. Contacts : Vous souhaitez accueillir Dominique Jouve dans votre établissement ou simplement vous renseigner ? Contactez l’association Paotred an Dreujenn-Gaol : Association Paotred an Dreujenn-Gaol 1 rue de Rostrenen – 22110 GLOMEL 02 96 29 69 26 [email protected] www.clarinette-populaire.org ________________________________________________________________________________ PAOTRED AN DREUJENN-GAOL Président : Jacques Titley/ Contact : Virginie Le Large (coordination) 1 rue de Rostrenen – 22110 GLOMEL Tél. : 02 96 29 69 26 / Courriel : [email protected] www.clarinette-populaire.org N° Siret : 390640050 00014 / Code APE : 9499 Z Licence d’organisateur de spectacles de 2ème et 3ème catégorie N°10311988 et 10311989 6 Annexe : les thèmes abordés Ces « petites histoires » sont contenues dans le corpus retranscrit de conversations en français ou breton collectées auprès de sonneurs de l’ancienne génération ou de leurs publics (soit environ quatre-vingt pages de retranscription à ce jour). Premier contact et apprentissage. La « sonerezh » (instrument réalisé avec la paille de seigle) , le « pif » (pour garder les vaches…). La clarinette faite avec un « trognon de chou ». Les « combines » pour pouvoir s’acheter un instrument : le braconnage, les peaux de taupe, le certificat d’étude, le marché noir pendant la guerre… L’apprentissage auprès des anciens sonneurs : « voler » les airs, et surtout, s’en rappeler, l’apprentissage en situation (le jeu en couple) et l’apprentissage « en cachette ». La clarinette dans les mariages. Le rituel, le « défilé », la « dañs ar boked » (danse d’honneur) , les courses de chevaux, la « soubenn laezh » (la soupe de lait qu’on sert aux mariés avant qu’ils se couchent) La vie des sonneurs dans les mariages : la fatigue, le cidre et le vin (les compères défaillants), dormir sur place, partir six jours sans rentrer à la maison… Les fêtes locales. Participation aux fêtes des communes. Les courses de vélos. Le déroulement précis du « tour des bistrots ». Les sonneurs pendant la guerre. Les bals clandestins, les Allemands, les « patriotes ». Les instruments confisqués. Histoire d’animaux et de clarinettes. Des histoires et anecdotes où la clarinette croise le chemin des chiens, des vaches, des crapauds, des taupes, des abeilles… et bien sûr des chevaux. Portrait des sonneurs en lien avec le contexte de chaque commune. 7