L`homophobie

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L`homophobie
No 50 Fr. 3.– / Abonnement annuel Fr. 140.– www.vigousse.ch
JAA CH–1025 Saint-Sulpice PP/Journal
VENDREDI 18 février 2011
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L’homophobie
L’homophobie en po
intillé de « Vigousse »
On adorerait l'aimer. Hé
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semaine en semaine
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je dis BEURK!
2
C’est
Rubrique
pas pour dire !
Nous y sommes !
N
uméro 50. Nous y sommes : Vigousse a
résisté une année et davantage, contre
vents et marées économiques, grâce à
ses lecteurs. Comme on l’espérait.
Nous y sommes aussi et surtout parce
qu’en 50 numéros Vigousse a déclenché contre lui
l’opprobre et les insultes de diverses franges.
Comme on le prévoyait.
C’est qu’en lançant un hebdomadaire satirique avec
son franc-parler et son écriture directe, on pensait
bien bousculer la pensée molle des pompeux et
énerver la mouvance dure des sectaires.
Nous y sommes, c’est une réussite. Ils sont tous là
ou presque à nous agonir d’injures du haut de leurs
donjons autistes.
La liste est un vrai bonheur.
Vigousse est un journal machiste et anti-femmes.
Vigousse est homophobe. Vigousse est antisémite.
Vigousse est anti-musulmans. Vigousse est antichrétiens. Vigousse est gauchiste, post-soixantehuitard et bien-pensant. Vigousse brocarde
Oskar Freysinger et l’UDC, donc la Suisse.
Bien sûr, il n’y a pas la moindre cohérence :
d’aucuns nous accusent de faire le jeu des uns,
qui nous traitent de porte-flambeau des autres,
lesquels décrètent que nous sommes le bras armé
des premiers. Un régal.
Le seul point commun entre ces censeurs
inquisiteurs, c’est qu’ils décrètent urbi et orbi que
Vigousse a dépassé les bornes. Leurs bornes. Et
tous clament que Vigousse bafoue ainsi telle ou telle
vaste catégorie de l’humanité, dont ils s’instituent
allègrement les porte-parole officiels.
Nous commençons à avoir une belle collection
de lettres recommandées, signe de notre vitalité.
La liste peut et doit encore s’allonger, nous y
travaillons. C’est si bon d’agacer les fanatiques
monomaniaques et les groupes de pression.
L’humour et la liberté sont trop salutaires pour
qu’on ne continue pas à chahuter tous ces petits
mondes qui rêvent d’imposer leur manière de
penser à reculons.
Bref, Vigousse va bien.
Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected]
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Vigousse vendredi 18 février 2011
Un médicament contre l’acné encouragerait le suicide. N’appuyez pas sur le bouton !
Point V
Le bal des faux-culs bénits
Gott mit uns A l’approche des élections fédérales, certains
partis rivalisent de soudaine ferveur chrétienne. Espérons
qu’en octobre Dieu reconnaîtra les siens.
A
l’indice des calculs électoraux, les « valeurs chrétiennes » s’affichent à la
hausse. C’est qu’elles sont porteuses, vendeuses, voire racoleuses.
Selon son programme, l’UDC « se
reconnaît dans la culture occidentale et chrétienne qui est à la base
de notre identité ». Ah bon ? On
croyait que le socle de l’identité
suisse, c’était les montagnes, l’armée de milice, le Grütli, Guillaume
Tell… Si l’UDC elle-même admet
que l’identité suisse est fondée sur
une dissidence du judaïsme née à
l’étranger, pire, au
Proche-Orient,
où
va-t-on ?
Il faut dire que le
parti du bouc n’est
pas à une contradiction près. Quand il s’attaquait au
terrifiant danger de quelques minarets supplémentaires, il disait
vouloir sauver l’Etat de droit et la
nation laïque menacés d’invasion
religieuse. Quand Oskar Freysinger s’en allait pérorer à Paris contre
« l’islamisation », il rejetait toute assimilation aux cathos fachos français ; non non non, voyons, lui se
réclamait des défenseurs éclairés de
la laïcité. Et voilà que ce subtil parti
veut imposer les symboles chrétiens dans l’espace public au mépris de l’Etat laïc ! Mais au diable la
cohérence : pour l’UDC, l’essentiel
est d’exploiter au mieux la crainte
de l’islam qu’elle a elle-même fabriquée. Plus c’est gros,
mieux ça marche.
De son côté, le PDC
fait tout pour remettre l’église au milieu du village suisse.
Roi du slalom gênant, son président
Christophe Darbellay se répand sur
« les valeurs chrétiennes » et sur le
Au nom du P,
du D et du C
Valais : débat pour des clous
B
aptisé « Pas touche à mon
crucifix », un postulat des
UDC Eric Jacquod et Franz
Ruppen vise à imposer ledit bibelot dans toutes les
classes du Valais, histoire de rappeler « la foi
de nos pères ». Le Grand
Conseil en débattra en
mars prochain.
Début février 2011, le
Tribunal cantonal valaisan
confirmait le licenciement
de Valentin Abgottspon, le
professeur de Stalden
qui, au nom du
principe
de
l’école laïque,
avait osé décrocher le symbole de
sa classe. C’est dire si le postulat
« Pas touche à mon crucifix » est
tendance.
Cette grave question perturbe
même les partis « d’opposition ».
Ainsi Marcelle Monnet Terrettaz,
de l’Alliance de Gauche, dit-elle
avec une infinie prudence que
le sujet est délicat. Tant pis si les
Jeunesses socialistes ont réclamé
en 2009 que les crucifix quittent
les lieux publics. Car en vérité on
vous le dit, les élections fédérales
approchent. Et comme le Valais
compte 80% de cathos…
De toute façon, l’UDC Eric
Jacquod estime qu’il n’y a pas de
quoi discutailler son postulat pour
le crucifix en classe, car « pour les
non-croyants, ce n’est qu’une œuvre
d’art de mauvais goût ». Si c’est lui
qui le dit !
Pierre-Pascal Chanel
3
C de PDC qu’il s’agit de réaffirmer.
Un soudain élan biblique qui bien
sûr n’a rien à voir avec l’islamophobie ambiante... D’ailleurs Darbellay
a condamné jadis la propagande
nauséabonde de l’UDC contre les
minarets. Il n’est tout de même
pas opportuniste et hypocrite au
point de récupérer aujourd’hui, en
vantant la foi chrétienne, ce qu’il
dénonçait hier… ou bien ? Non, ce
serait trop nauséabond.
Reste à voir les fameuses « valeurs
chrétiennes » à l’œuvre. Parmi
elles figurent, selon le programme
du PDC, le « respect de l’homme,
l’action solidaire et durable ».
On se réjouit donc de voir
Christophe Darbellay et
Doris Leuthard renier
leurs erreurs et retrouver la voie du Seigneur, par exemple
en se prononçant
pour l’interdiction
des ventes d’armes
et pour l’accueil
généreux des prochains Ouïgours et
autres déshérités.
Et que Dieu vous
bénisse !
Laurent Flutsch
Un père papa ?
La chaire et la chair Chez les catholiques valaisans, le fondateur de la fraternité
Eucharistein, Nicolas Buttet, est une figure ascendante. Qui n’est peut-être pas
sans descendance.
N
icolas Buttet, qui prêche
les vertus du dépouillement tout en investissant
château sur château et en roulant
en Mercedes (Vigousse, 01.10.10),
semble être un personnage complexe.
Dans une interview accordée à
Famille chrétienne (03.03.07), il
racontait : « 24 ans.
Je suis en étude de
droit, très engagé en
politique. Je fais la
fête, je fume quelques
joints avec mes copains, je vis avec une fille, tout
« roule » pour moi. Jusqu’au jour où
cette femme m’annonce qu’elle croit
être enceinte. C’est un séisme. »
Inspiré par cette citation, un certain « André » est intervenu sur le
forum en ligne de Temps présent,
suite à l’émission récente sur les
prêtres pédophiles. Un autre internaute y évoquait Nicolas Buttet,
prompt à minimiser le nombre
de cas. Et « André » d’écrire, le
21 janvier 2011 à 11 h 22 : « Savezvous que Nicolas Buttet, le prédicateur de la chasteté, est père d’un
enfant et qu’il n’a pas
assumé ses responsabilités de géniteur
dans un esprit évangélique ? »
Très mystérieusement, cette intervention a soudain disparu du forum… Mais
juste avant ce miracle, nous avons
contacté « André », qui confirme
s’être fondé sur le seul article de
Famille chrétienne.
L'enfant qu'j'ai eu
Quoi qu’il en soit, les questions
sont posées : « Cette femme »,
comme dit Buttet avec un amour
infini, aurait-elle avorté de l’enfant
du futur père ? Sinon, Nicolas Buttet a-t-il assumé sa paternité, reconnu son enfant et pourvu à son
éducation ? Ou alors l’article de
Famille chrétienne est-il inexact ?
Ces questions simples et précises,
nous les avons posées par courriel
à Nicolas Buttet. Au bout d’une semaine, il a répondu sans répondre :
il réclame une rencontre pour en
discuter, « face à face ». Nous attendons toujours. Peut-être est-il
trop compliqué de dire « oui » ou
« non » par écrit ?
Pierre-Pascal Chanel
Le petit Vigousse
de la langue
française
Crucifix [kRysifi] n.m. Représentation de Jésus-Christ sur la croix.
Les crucifix sont essentiels dans la
vie quotidienne ! Il est impératif d’en
mettre dans les lieux publics. Moi,
j’en ai même toujours un sur moi,
et en plus c’est vraiment pratique
pour se gratter le dos. (Benoît XVI).
♦ Syn. Décoration.
Vigousse vendredi 18 février 2011
4
Infos lecteurs
Immobilier à Lausanne : la moutarde Zamora nous monte au nez.
En dessous de sous
La Poste de garde
Hans a le bonheur mitigé de dépendre du service social. En
janvier 2011, il remplit comme chaque mois son formulaire
de déclaration de revenus et attend patiemment le viatique
qui lui permet de vivoter. Mais rien ne vient. Comme il nous
l’écrit : « Après un certain délai qui aurait pu rendre Pénélope
neurasthénique, je reçois dans ma boîte aux lettres un courrier
du service social que, fébrilement, j’ouvre... » A l’intérieur, sa
déclaration de revenus avec un formulaire lui enjoignant
de compléter la susdite. Le
complément réclamé est
souligné au Stabilo rose :
il s’agit de remplir deux
cases restées vides : son
adresse et sa commune !
Vous avez bien compris :
Hans reçoit par courrier
postal à son adresse la
demande d’indiquer son
adresse postale ! Qui a
dit que les fonctionnaires
sont des êtres humains
comme les autres ?
Madeleine, Suissesse, vit à Lausanne avec son époux d’origine
marocaine. Par mandat postal, elle envoie de temps en temps
de petites sommes à ses beaux-parents, dans un hameau reculé
du Maroc où ils n’ont ni compte bancaire ni compte postal.
Il y a 10 jours, Madeleine se rend donc au guichet de la poste
des Bergières avec 300 euros durement économisés. Surprise :
le mandat coûte désormais 40 francs quelle que soit la somme
expédiée. Auparavant, c’était 12 francs ; mais pour les clients
dépourvus de compte PostFinance, c’est 40 francs, c’est comme
ça. Madeleine obtempère. La préposée sort un formulaire et
entame un interrogatoire serré, sur un ton inquisiteur :
– A quoi servira cet argent ?
– Ben... c’est pour aider mes beaux-parents… dit Madeleine,
gênée. La guichetière parle très fort et toute la file d’attente
profite du dialogue. Bravo la discrétion postale.
– Quel lien avez-vous avec le destinataire ? brame la postière.
– Mais c’est mon beau-père, vous voyez sur ma carte d’identité que
je porte le même nom que lui…
– D’où provient l’argent que vous envoyez ? Etc.
Madeleine demande si à l’avenir elle pourrait remplir elle-même
le formulaire : non. Elle repassera donc à chaque fois cet oral,
voué à prévenir on ne sait quel trafic. Comme si les filous qui
transfèrent des fortunes aux Caïmans passaient par le guichet
postal… D’ailleurs, si Madeleine et son beau-père avaient
un compte, elle pourrait envoyer des sous d’un simple clic.
A La Poste, il faudrait plutôt des claques.
PUB
Vevey : secte en élection
Passé pas simple Le dénommé Pierre Clément se présente à la Municipalité de Vevey en mars prochain. Il a fait sa fortune
en tondant les brebis de la secte de Jean-Michel Cravanzola. Nouveaux témoignages.
A
vec son compère Jean Monney, Pierre Clément dirige la
florissante société qui commercialise les planches et les fers à
repasser LauraStar. Mais l’homme
et sa famille sont également très
actifs à Vevey, même dans l’immobilier, comme on l’a narré dans
ces colonnes (Vigousse, 04.02.11).
Et suite à cet article, plusieurs
anciens adeptes de Jean-Michel
Cravanzola ont tenu à apporter
leur coup de burin à la statue de
Pierre Clément. Voici, en résumé,
la teneur de ces témoignages.
Conseiller communal et président
du PLR de Vevey, Pierre Clément
avait déjà la foi très « libérale »
quand il codirigeait avec Jean
Monney la communauté évangélique connue sous le nom de
« Jean-Michel et son équipe ». En
1986 par exemple, les « frères et
sœurs » ont été très fermement
invités à voter à Hermenches
et à Vugelles-la-Mothe, deux
villages vaudois où s’était
installée la « Famille ». Et pas
question de désobéir, car la
pression mentale et spirituelle
sur les adeptes était totale. Résultat : comme la communauté
était plus nombreuse que les
villageois du cru, ce fut le syndic favorable à la secte qui a été élu.
En 1981, le tristement célèbre
Cravanzola, déjà passé par la case
prison en Suisse, s’était prudemment exilé en France, puis aux
Etats-Unis. C’étaient donc ses deux
bras droits, Jean Monney et Pierre
Clément, qui tenaient la barre
de l’Eglise. Et ils la tenaient avec
poigne : horaires à rendre dingue,
prières sans fin, vente au porte-àporte obligatoire, vexations, racket
sur tout ce que gagnaient les centaines d’adeptes, mariages forcés,
maltraitances à coups de trique
n’avaient pas atteint leur quota de
bijoux ou de bouquins : ils étaient
humiliés en public et dans leur assiette, on leur servait des cailloux !
Outre un « coût communautaire »
pour le couvert et le logement,
Clément déduisait encore une
« dîme de 20% pour l’œuvre de
Dieu », autrement dit les folies
mégalomanes et les Rolls du
gourou Cravanzola. Sans parler des « quêtes obligatoires » lors des
cultes. Le sieur
Clément ne s’oubliait pas pour
autant. C’est
lui-même qui a réussi
à enlever une jeune
fille séduite par la
secte. En pleine
nuit, il est venu la
chercher à bord de
sa Porsche 311 flambant neuve devant ses
parents qui pleuraient
sur le balcon.
Dans le milieu des années 80,
Monney et Clément réorientèrent
Divelit, la société de la secte, dans
l’électroménager. Ils achetèrent les
brevets d’une planche à repasser
« révolutionnaire ». Et qui s’occupait de la promotion et de la
vente de l’ustensile miracle ? Les
membres de l’Eglise, évidemment.
Transformés en VRP à bon marché, les croyants de Jean-Michel
firent le succès
de la boîte. Et
quand elle gagna vraiment
du fric, Monney et Clément
s’en emparèrent, créant une société anonyme dont les familles
Monney et Clément en l’entière
majorité ! Les adeptes un peu
teigneux furent dédommagés de
quelques actions et pour le reste,
que le Bon Dieu vous garde et vive
le commerce !
C’est cet homme-là que les Veveysans s’apprêtent peut-être à élire à
leur gouvernement. A la grâce de
Dieu ?
Contacté par nos soins, Pierre Clémrnt, évidemment, réfute tout. Et
même le fait d'avoir possédé une
Porsche 311. Il est vrai qu'un de
nos témoins n'est pas très féru
en matière d'automobile et admet
qu'il pourrait s'agir d'une Porsche
911!
Une poigne de
fer à repasser
Qu’une idée
en dette
sur les enfants selon le précepte
maison que « la folie est attachée au
cœur de l’enfant, c’est la verge et la
correction qui l’en extirperont ». Les
membres de l’Eglise de Jean-Michel
vivaient l’enfer sectaire, dont ils ont
mis longtemps à revenir.
Par ici le Monney
Pierre Clément s'occupait des finances de l’affaire. Et il s’y entendait à faire cracher les ouailles au
bassinet. Le salaire de chacun dépendait de ce qu’il vendait pour la
communauté. Et gare à ceux qui
Autre procédé du bon
père Clément pour
faire du fric sur le dos
de ceux qui croyaient
en son Eglise : l’endettement.
Systématiquement, les frères et
sœurs étaient pressés de faire des
emprunts pour la communauté.
Cela se montait à des dizaines de
milliers de francs par tête de pipe.
Et quand les malheureux avaient
fini de rembourser
leurs dettes, la secte
les poussait à recommencer jusqu’à se ruiner totalement.
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Vigousse vendredi 18 février 2011
5
Energizer ferme son usine à La Tchaux : les piles s’effacent et les factures s’empilent.
Patrick Nordmann
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Vigousse vendredi 18 février 2011
6
L’homme « marche » sur Mars, l’humain dans la merde.
Rubrique
Faits
divers et variés
Plongée en Egypte
Les
L’
effet domino a bon dos. Mais
pour les Egyptiens, la révolte
n’est pas née de la dernière
pluie de pavés à Tunis. Au fil des
décennies, la liste des exactions
d’Hosni Moubarak s’est allongée.
Exemple parmi d’autres : en 2005,
quand l’intrépide Ayman
Nour s’est présenté contre
lui aux élections, il l’a illico privé de ses droits politiques et incarcéré pour
5 ans. Mais au-delà de la
politique, la population
égyptienne a subi la tyrannie au quotidien, à
tout bout de champ,
au hasard.
Les policiers avaient
tous les droits : « Ils
vont dans les restaurants, ils se repaissent,
puis repartent sans
payer ou en laissant
une somme ridicule
sur la table pour bien montrer que ce sont eux qui
commandent. Ils peuvent
faire ce qu’ils veulent partout !
Une fois, on m’a arrêté au travail,
j’ai passé une journée au poste à répondre à des questions et je ne sais
toujours pas pourquoi ! » raconte
Oussama.
En 2010, c’est la crise : le travail
manque, les prix flambent, le
peuple a faim et le gouvernement
ne bouge pas. Même le prix des
tomates, aliment omniprésent, a
quintuplé. A cette époque court
une histoire très en vogue : « D’habitude, quand tu vas voir un malade
à l’hôpital, tu lui amènes des fleurs
ou des sucreries. Mais une femme a
eu la riche idée d’amener un kilo de
tomates à son mari et tous les médecins l’ont félicitée, car une pauvre
tomate fadasse est devenue une vraie
gourmandise de luxe ! »
Puis il y a Khaled Saïd : en juin
2010, ce jeune Egyptien diffuse
sur le web une vidéo qui montre
des policiers se partageant joyeusement la drogue et l’argent d’une
saisie. Suite à quoi, il est tabassé
Police à tout faire
117 et après Appels parfaitement authentiques
au numéro d’urgence, suite du florilège.
V
igousse (28.01.10) a déjà
évoqué les « urgences » farfelues auxquelles les préposés au numéro 117 doivent parfois
faire face. Et quand il n’y en a plus,
il y en a encore.
Il faut dire qu’il y a de grands inquiets, comme ce monsieur qui
appelle pour signaler la disparition
de sa compagne en ayant oublié
Vigousse vendredi 18 février 2011
qu’elle est chez le dentiste. Ou
comme ce conducteur qui annonce
à la police que son compteur est
bloqué sur 200 km/h et que par
conséquent il ne sait pas à quelle
vitesse il est en train de rouler.
Il y a aussi les plaintifs pour qui la
police sert à tout. Une dame compose le 117 parce que le fermier
voisin épand son lisier à côté de
Comptes bancals
rèves
Hygiène à la japonaise
La révolution des tomates Les folles aventures de l’Egypte sous Moubarak,
racontées de l’intérieur par l’un de ses citoyens, prénommé Oussama. Histoire d’avoir,
question tyrannie et révolte, les idées au Caire.
à mort en pleine rue par des flics
qui ensuite le font passer pour un
toxico ayant résisté à une arrestation. Très vite, Khaled devient un
symbole : le fameux slogan « nous
sommes tous Khaled Saïd » se répand sur toutes les lèvres.
Début 2011, le vase est plein à ras
bord quand tombe la goutte tunisienne. Le soulèvement commence,
mais descendre dans la rue n’est
pas si simple : les manifestants ne
travaillent pas, et s’ils ne travaillent
pas, ils ne mangent pas… Il y a aussi les tentatives de dissuasion du
gouvernement : menaces de la police, coupure de toutes les communications durant 3 jours,
attaques armées et manipulation par des
rumeurs telles que
« l’Iran ravitaille les
manifestants pour
que les Frères musulmans puissent ensuite
facilement prendre le
pouvoir ». Mais rien n’enraie le mouvement populaire : « Mon cousin a emmené
sa femme et ses enfants manifester,
il leur a donné des pierres et leur
a montré les policiers. Après tout
ce qu’ils nous ont fait subir, tout le
monde a le droit de se défouler sur
eux ! » s’enflamme Oussama.
On connaît la suite. Ce qu’Oussama ignore, et ce qui l’inquiète, c’est
la suite de la suite…
Age ingrat UBS connaît une nouvelle jeunesse. Ella va beaucoup mieux, merci pour elle et tant pis pour nous.
Kracie, une société japonaise, a
mis au point une chemise pour
homme qui cache les odeurs de
transpiration ! Nommé Otoko Kaoru,
ce qui signifie la senteur mâle, ce
vêtement contient dans la trame du
tissu des micro-capsules de parfum
liquide (pour l’instant, les senteurs
disponibles sont rose et menthe)
qui sous l’effet du frottement
et de l’humidité libèrent leurs
agréables effluves. La durée de vie
de cette chemise n’est hélas que de
10 lavages en machine, temps après
lequel il est fortement conseillé à
son porteur de prendre une douche.
Les canidés sont jetés
La Suisse, dit-on, est menacée par
des hordes de loups féroces, soit une
petite douzaine. Heureusement,
le conseiller aux Etats valaisan et
PDC Jean-René Fournier veille. Fin
septembre 2010, il a fait passer une
motion : le gouvernement devra
renégocier la Convention de Berne
qui classe le loup parmi les « espèces
strictement protégées » et qui
empêche qu’on le zigouille.
Ce thème lui tient à cœur, car en
2006 déjà il a autorisé l’abattage
d’un loup, qui, empaillé depuis,
trône dans le bureau dudit Fournier.
Suite à quoi, fin janvier 2011, le
Ministère public du canton du
Valais le met en accusation pour
violation de la loi sur la chasse. Un
procès devrait se tenir cette année
encore. Le politicien a promis un
jeûne forcé s’il était inculpé. En cas
de condamnation, il saura enfin ce
qu’est une faim de loup.
Alinda Dufey
chez elle et que ça lui donne mal
à la tête. Une autre appelle pour
une urgence : « Venez tout de suite !
Mes WC sont bouchés ! » Un monsieur demande qu’une patrouille
se rende chez son
beau-père pour que
sa belle-mère le
rappelle. Un autre
réclame que la maréchaussée aille fermer le robinet du cimetière qui
coule à flots. Une dame pense que
la police pourrait quand même
faire quelque chose, car la porte
électrique de son garage ne descend pas jusqu’en bas !
7
Pédophilie : un prêtre se suicide. Il craignait la curée.
Bien profond dans l’actu !
Et puis il y a les arrogants. Un
monsieur très hautain exige que
l’on affrète immédiatement une
ambulance pour aller chercher
son père peu bien en vacances
au cap d’Agde. Une
femme très guindée
appelle le 117 pour
avoir l’adresse d’une
entreprise de pompes
funèbres de l’Etat : son
mari est en train de mourir dans un
EMS et elle désire ne pas investir
trop d’argent là-dedans ! Une petite
bière ? Appelez le 117 !
Plainte de
bon sens
P
aul et Pierre font une marche
en montagne. Par excès de
gourmandise, Paul a surchargé son sac de boîtes de conserve
inutiles et avariées. Accablé par
ce poids, épuisé, il ne peut continuer. Pierre prend alors le fardeau
de Paul et il le porte en plus du
sien. Soulagé et requinqué, Paul
reprend la montée d’un bon pas,
devançant Pierre qui, essoufflé, fait
ce qu’il peut. Paul engueule Pierre
en lui reprochant de ne pas savoir
marcher. Paul est une vraie ordure,
non ?
Il y a un mois, la Banque nationale suisse (BNS), plombée par
de massifs achats d’euros, annonce qu’elle ne pourra verser
aux cantons les dividendes qui
leur reviennent chaque année.
Rude coup pour les finances
publiques cantonales acculées, cas échéant, à la dèche et
au démantèlement des prestations
sociales.
Il y a une semaine, UBS retrouve
les chiffres noirs. Enthousiaste, le
chœur de la presse salue la bonne
nouvelle et entonne un chant de
louanges : UBS va beaucoup mieux,
c’est merveilleux, elle annonce
7 milliards de bénéfice, belle performance, quel bonheur, youppie,
alléluia !
Bizarrement, personne ne rappelle
que, si la glorieuse UBS est repartie
d’un si bon pied, c’est que la BNS,
donc le contribuable helvète, l’a dé-
barrassée de ses actifs pourris pour
40 milliards. Une somme qui aurait
pu servir à d’autres choses, comme
soutenir les finances cantonales,
mais passons. L’essentiel est que, si
Laurent Flutsch
Les
Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement.
Noms fictifs, mais personnages réels et dialogues authentiques.
D
« Ça risque de durer un moment... »
eux femmes se sont crêpé le chignon en 2009.
L’une a porté plainte et les voici au tribunal,
assistées de leur avocat. La jeune juge demande à l’accusatrice :
– Etes-vous prête à retirer votre plainte ? Les faits
remontent à 2009… Je ne les minimise pas, mais le
temps a peut-être fait son œuvre ?
– On demande 1875 francs de dommages et intérêts, coupe l’avocat. La juge se tourne vers l’accusée :
– Si vous acceptez, Madame retire sa plainte et
vous pourrez aller de l’avant…
– Attendez, interrompt l’avocat de la plaignante,
j’aimerais aussi qu’on examine le tort moral… Je
pense à un montant global de 3000 francs.
– Et moi, je peux prendre les frais d’audience à la
charge de l’Etat, ajoute, conciliante, la magistrate.
– Bon, d’accord, bougonne l’accusée, mais je veux
payer en plusieurs fois.
– Bien sûr ! s’emballe la juge.
– 50 francs par mois.
– Ça risque de durer un moment ! s’indigne l’avocat
de la plaignante.
– Oui, 60 mois… sourit celui de l’accusée. Tout le
UBS va bien, c’est grâce à l’argent
public.
Dès lors, on pourrait trouver normal que les dirigeants d’UBS utilisent une part de leurs nouveaux
profits pour racheter un peu de leur
saleté toxique à la BNS. Juste un
petit peu, par élégance, sinon par
gratitude, pour la beauté du geste.
Mais non. D’abord on annonce des
bonus records pour les managers ;
normal, ils s’en sont si bien tirés
grâce à l’aide publique...
Ensuite,
arrogante
comme au bon
vieux temps, UBS
attaque la BNS, qui
ose prôner des mesures de régulation
(24 heures, 14.02.11).
Avec l’appui du Parti libéralradical, la direction d’UBS engueule
copieusement celle de la BNS en
l’accusant d’être incompétente et
nulle.
Pas à dire, Paul est vraiment une
ordure.
monde se gondole.
– Des mensualités de 100 francs peut-être ? tente la
juge.
– Mais enfin, ça fait encore 2 ans et demi ! s’écrie
l’avocat, non sans un petit rire.
– 200 ? La juge semble aussi excitée qu’à une course
du PMU.
– Mais j’ai une grande famille… geint l’accusée ;
150 ?
– Madame, plus vite vous payez, plus vite vous serez débarrassée, intervient l’avocat adverse.
– Vous avez une famille, Monsieur ? lui demandet-elle droit dans les yeux. Décontenancé, il bâche.
– Bon,O.-K. pour 150 francs, mais sans retard alors !
Au moment de signer la convention, il intervient encore :
– Est-ce qu’on rajoute que les deux parties ne doivent plus avoir de contacts ?
– Mais après on n’aura plus de boulot ! lâche son
confrère.
Les deux hommes s’esclaffent, puis se serrent la main.
Et les coudes…
Milou
rèves
Réorientation de carrière
« Vous aimeriez enfin mettre en
pratique vos connaissances, ceci en vous
plongeant dans les coulisses de la plus
grande entreprise de transports publics
de Suisse? Dans ce cas, montez à bord du
programme Trainee des CFF. Un avenir
passionnant vous attend. » Il s’agit du
nouveau programme Job et Carrière
des CFF, qui s’appelle « Trainee »,
sans rire. On se réjouit de voir les
prochaines contrôleuses.
Oublié de tous…
A Saint-Sulpice, dans la région
française du Tarn, le centre des objets
trouvés a fait une découverte des plus
surprenantes. Sous un tas de poussière,
au fond d’une armoire, repose… une
urne (pleine) ! La directrice du centre
commente : « C’est horrible de mourir
pour ensuite finir aux objets trouvés ! »
Pas sûr que les cendres fassent une
grande différence entre ce placard et
celui d’un cimetière.
Vigousse
Vigousse vendredi 18 février 2011
8
Traits percutants
Vigousse vendredi 18 février 2011
Payez-vous un dessinateur sur www.vigousse-dessine.ch
Coca-Cola livre ses secrets : y a plein de trucs dedans !
9
Vigousse vendredi 18 février 2011
Bien profond dans l’actu !
Réfugiés tunisiens : Berlusconi accepte les mineures.
L’effet
domino,
les faits
dominants
Homme au tableau,
femme au fourneau
Bosse des maths Deux chercheurs
– un homme et une femme – font
le point sur les causes de la sousreprésentation féminine dans les
sciences exactes. Leurs conclusions
ne plairont ni aux machos ni aux
féministes. Ni aux journalistes.
S
tephen Ceci et Wendy
Williams, de Cornell University à New York, en ont
eu marre d’entendre les mêmes jérémiades sur l’absence de femmes
dans les sciences dures. D’un côté,
des partisans de l’inné pur et dur
pour qui les mâles sont génétiquement programmés pour torcher
les équations et les femelles les
gosses. De l’autre, des féministes
enragées pour qui la phallocratie
des milieux scientifiques évincerait les filles de domaines préjugés
trop difficiles et sérieux pour elles.
Et au centre, le journaliste scientifique
de base qui répète
les slogans chocs des
deux camps à condition bien sûr qu’ils
tiennent en quelques lignes.
Nos deux chercheurs ont donc
décidé de tout reprendre à zéro.
Premier constat : si les femmes
diplômées sont aujourd’hui quasi
majoritaires en médecine, biologie, sciences sociales, psychologie
et droit, la situation dans les disciplines à forte teneur en maths
est moins réjouissante. On parle
de moins de 30% de diplômées en
physique, mathématiques, ingénierie, chimie ou informatique.
Les deux chercheurs démontrent
que les femmes ne sont discriminées ni dans l’obtention de fonds,
ni dans les entretiens d’embauche
et encore moins dans la publication d’articles. Ce serait même
parfois le contraire. Exit donc l’argument féministe de base. Qu’en
est-il des différences d’aptitudes ?
Celles-ci s’expriment uniquement
dans les extrêmes : au top niveau
des talents mathématiques, on
trouve deux fois plus de garçons
que de filles (pareil
chez les cancres).
Mais ces différences,
peut-être d’origine
génétique, n’expliquent pas la sousreprésentation des femmes dans
les sciences dures.
Restent des facteurs sociaux et
psychologiques. En gros, l’université et la vie académique restent inadaptées à la maternité. Ce
problème affecte évidemment les
femmes dans tous les domaines,
mais il est exacerbé en sciences
dures vu le nombre restreint de
femmes. A cela s’ajoute la force de
Ils parlent
de calcul !
Vincent
Téhéran tan plan
Les Iraniens parviendront-ils
à (se) manifester ?
L
stéréotypes largement nourris par
les femmes elles-mêmes : les maths
et les machines aux mecs, les rapports sociaux aux gonzesses.
Il en ressort que les femmes se
détournent spontanément des
sciences. Reste aux machistes, aux
féministes et aux journalistes à se
pencher honnêtement sur ces questions, car les solutions existent audelà des slogans simplistes.
Sebastian Dieguez
Ceci SJ & Williams WM (à paraître).
Understanding current causes of women’s
underrepresentation in science.
Proceedings of the National Academy
of Sciences.
e compte a rebours a commencé. Lundi dernier à Téhéran,
quelques centaines d’Iraniens
ont tenté de manifester en silence
leur soutien aux mouvements populaires tunisien et égyptien. Malheureusement, les autorités leur
ont aussitôt coupé l’herbe sous la
babouche en faisant occuper par
les forces de l’ordre les lieux propices de la capitale iranienne. Les
premiers manifestants, pourtant
polis et silencieux, ont été arrêtés.
Et les dirigeants de l’opposition au
gouvernement ont immédiatement
été assignés à résidence et privés de
moyens de communication. Plutôt
mal barrée, la révolution iranienne
balbutiante !
Le problème avec le fameux « effet domino » qui semble vouloir
s’étendre à une bonne partie du
monde arabe sous pression depuis
trop longtemps, c’est qu’il suffit
qu’une seule pièce du jeu se bloque
et c’est tout le circuit qui est à refaire.
Lorsqu’on met des jours, voire des
semaines, à mettre au point un super
circuit de dominos pour épater les
copains ou passer dans le Guiness
Book des records, ça fait un peu caquer de voir tout ses efforts anéantis
par une pièce qui ne glisse pas.
La solution ? Elle est simple. La paraffine. En effet, l’huile de paraffine
est un excellent lubrifiant, mais
aussi un bon laxatif. Mélangée à du
salpêtre, la paraffine se transforme
en explosif. Et on peut l’utiliser pour
couper la gomme de haschich ou
fabriquer de fausses crottes de nez
pour faire des farces en classe. Pour
toutes ces raisons, et dans la mesure
où Mahmoud Ahmadinejad semble
être LE prochain domino qui coince,
trempons-le dans un bain de paraffine pendant au moins 24 heures
et laissons le peuple iranien faire
comme ont fait ses cousins. Dans
ces régions, manifestement, on sait
que faire des tristes cires.
11
Cyclisme : Contador ou qu'on te déteste, tu pédales dans la semoule.
Le copinage est statistiquement démocratique
Pitch
10
La vie selon le professeur Junge Cette semaine:
pourquoi il n’y a rien d’injuste pour une collectivité publique
à offrir des prix d’ami sur ses biens immobiliers.
L
a presse a révélé que les régies
immobilières de collectivités
publiques romandes accordent des prix très bas à des particuliers. Toutefois, ces pratiques ne
sont pas si injustes qu’on pourrait
bien le croire.
Nous appellerons « copinolocation » le fait d’octroyer frauduleusement, à prix d’ami, des biens publics
à des particuliers.
A ne pas confondre
avec la pratique des
emplois fictifs, qui
consiste à octroyer
frauduleusement
des salaires à des amis imaginaires
et qui relève de la psychiatrie.
La copinolocation peut arriver à
n’importe qui. Elle est donc démocratique. Elle est même beaucoup plus égalitaire que les jeux
de hasard. Ainsi, la chance minimale de toucher une copinoloca-
tion dans le canton de Genève, qui
compte 464 000 habitants, est de 1
sur 464 000. Comparativement, la
chance de toucher la cagnotte à la
Loterie suisse est de 1 sur 24 millions.
On pourrait rétorquer que ces
probabilités sont faussées par le
fait qu’être ami avec un conseiller
d’Etat augmente singulièrement
les chances de
gain. C’est oublier
que l’amitié aussi
est affaire de hasard. Le destin
qui réunit les gens
n’est au fond qu’une longue suite
d’événements fortuits. Donc, en
simplifiant les calculs, la chance
pour un habitant de cette planète
de devenir ami avec un conseiller
d’Etat est de 1 sur 7 milliards (soit
la population mondiale). On pourrait ainsi dire que, statistiquement,
L'habitat ne fait
pas le moine
Les vieux sont cons
PauPaulinette98_xD,
12 ans
Flaubert 2.0
Mè vasy mec. C tro la dech. Maintn1 ya un site
qui traduie la lang sms. C nimport koi. Soi
diz1 kon ai pa capabl décrir normalm1 :) !! Moi
jai di a ma reum que ct lé prof kétait pas AC
compét1 pr comprendr comen lé gens comunik
en 2011, mé elle veu pa mécouté elle di k C just
parcekon fai 1 crise dado. En +, sur traducteursms.com, i dise kon ai dé « jeunes illétrés ». Mé
pt1, les vieu ! La lang, sa évolue ok ? Faudré
ptetr leur raplé que « le français n’est autre qu’un
patois local parisien qui n’a cessé d’évoluer depuis
l’an 900 jusqu’à l’ordonnance de Villers-Cotterêts
qui imposa, en 1539, le français comme langue
du droit et de l’administration en France », é cé
l’anciclopédy qui ledi ! Donc le parlé évolue kan
mem et fo pa nou prendr pr dé zignare non plu,
put1 ! ! LOL !
c’est quasiment impossible. Les
rares personnes qui y parviennent
malgré tout ne méritent-elles pas
un petit coup de pouce au moment
de tirer au sort une copinolocation? Car la probabilité de jouir
deux fois de suite d’une telle veine
de cocu est proche de zéro.
La seule inégalité, c’est que les
adeptes de la loterie y jouent sur
une base volontaire alors que l’on
participe au tirage de la
copinolocation contre
son gré dès que l’on
paie des impôts. Mais
vu les gains possibles,
je ne vois vraiment pas
de quoi se plaint la population.
Moi, par exemple, qui
ai gagné 40 millions
à la loterie, roule en
Ferrari et sors avec un
top model belge à forte
poitrine (à mensurations égales, elles sont meilleur
marché que les Ukrainiennes), j’ai
arrêté de payer mes impôts. Car
statistiquement je n’ai presque
aucune chance de gagner en plus
une copinolocation du fait que je
ne suis pote avec aucun conseiller
d’Etat.
Professeur Junge,
phare de la pensée contemporaine
Les bricolages de Tonton Pierrick
Fabrique-toi un tout dernier bricolage
pour la (banque-)route
1
Pour bien réussir ton tout dernier bricolage
pour la (banque-)route, il te faudra :
un peu de jugeote (*), beaucoup de paresse (°),
un soupçon de foutage de gueule (»), un doigt
de cynisme (§) et pas mal de confiance en soi (!).
2
Commence
par mettre ta
jugeote en fonction
afin de ne pas laisser
la paresse prendre
le dessus sur ta
confiance en soi.
3
Bravo ! Il ne te reste plus
qu’à faire preuve de
suffisamment de cynisme pour
que personne ne puisse plus
t’accuser de foutage de gueule
et tu auras enfin réalisé ton
tout dernier bricolage pour
(ou avant) la banqueroute.
Tonton Pierrick
Vigousse vendredi 18 février 2011
Vigousse vendredi 18 février 2011
12
Allez, cherche, cherche...
Côté cour
Mais où est donc Simon ? Un film sur une
disparition qui suscite hypothèses, enquêtes,
fantasmes et commérages. Beaucoup de
commérages.
A l’ombre de Clarté Découverte d’un petit
théâtre à Genève, au pied du fameux immeuble.
I
l faut longer l’immeuble Clarté de Le Corbusier, du côté
de la ruelle du Couchant. S’engouffrer sous le porche au
n°11 bis, croire qu’on est tombé dans un coupe-gorge en
apercevant, au fond d’une cour sombre, briller les lueurs
joyeuses d’un petit café interlope et entendre les notes
canailles d’un piano vermoulu. Il s’agit en fin de compte,
rassurez-vous, voyageurs, de la billetterie du T50 : un petit
théâtre de 50 m2 et 50 places, situé à l’autre extrémité de
la cour. Un peu grisé par une liqueur et quelques volutes
de fumée, suivez le reste de la caravane jusqu’à la salle.
Calez-vous entre quelqu’un de confiance et un mur, rangez
vos valeurs et laissez-vous entraîner, avec délice et horreur, dans l’histoire de Mademoiselle Frankenstein : un délire psychanalytique autour de la romancière Marie Shelley
qui conçut un monstre mythique un soir de pluie, sur les
rives du Léman… A part quelques digressions ésotériques
légèrement capillotractées, on a les cheveux qui se dressent
sur la tête.
Milou
Mademoiselle Frankenstein, mise en scène de Georges Guerreiro. T50,
ruelle du Couchant 11 bis, Genève, jusqu’au 25 février.
PUB
13
Chris dans le hockey : McSorley par la petite porte.
Culture
Rubrique
et déconfiture
D
ans une petite ville de la région parisienne, une bande d’adolescents
boutonneux, obsédés, menteurs
et niais cohabitent quotidiennement en
classe. Un matin, Simon Werner manque
à l’appel. Fugue ? Suicide ? Meurtre ? Les
hypothèses sont nombreuses et variées.
Le regard et le vécu de quatre adolescents
présente cette disparition sous des angles
différents. Il y a la version de Jérémie, le
sportif colérique amoureux de la copine de
Simon. Puis Alice, la fameuse petite amie,
belle mais un peu tarte, à l’imagination fertile. Puis Jean-Baptise, le souffre-douleur
qui cache une personnalité très étrange.
Et finalement Simon, le tombeur de ces
dames. Chaque version apporte une pièce
à un puzzle qui peu à peu prend forme.
Cette première réalisation de Fabrice Gobert est surprenante. Avec peu de moyens
et de jeunes acteurs inconnus, il a créé un
film maîtrisé et prenant où chaque ado se
sert de cette mystérieuse disparition pour
se construire une vie un peu plus trépidante que d’habitude. Quatre films en un,
et ça le vaut bien !
Alinda Dufey
Simon Werner a disparu, de Fabrice Gobert,
avec Jules Pelissier et Ana Girardot. 88 minutes.
Dernier
tango...
Le cahier des sports
En voiture, Robert !
Pour la déroute Une urgentiste,
un arnaqueur, du cash et des
crashes: Carancho, film choc
de Pablo Trapero, nous mène à
Buenos Aires où les âmes sont
plus froissées que les tôles.
E
xtérieur nuit, au ras du bitume. Tôles éventrées, verre
brisé, sirènes hurlant au diapason des blessés. Bienvenue à
Buenos Aires, capitale d’un pays
où les accidents de la circulation
constituent la première cause de
mortalité. Shootée aux antidépresseurs, Luján y exerce le métier de
médecin urgentiste. Sosa, lui, est
un carancho, un charognard qui
s’abat sur la misère. Quand il ne
met pas en scène lui-même des
Des Cédés
L
accidents, cet intermédiaire hante
les couloirs des hôpitaux, commissariats ou pompes funèbres, y
repère ses proies, les rabat vers des
cabinets d’avocats marrons. Les
accidentés sont poussés au procès,
les assurances raquent, les avocats
encaissent et… reversent une infime partie de la « réparation » aux
victimes.
Cinéaste social, Trapero filme pour
agir : Leonera, qui racontait l’histoire d’une femme accouchant en
prison, a débouché sur une loi per-
mettant aux jeunes mères d’élever
leur enfant hors du milieu carcéral, sous surveillance électronique.
Carancho, lui, a abouti à un projet
de loi visant à mettre un terme au
business des accidents. Le réalisateur signe là un drame implacable,
réaliste et fort dans lequel les cœurs
cabossés, plus vraiment cotés à l’argus, de Luján et Sosa tentent de
faire un bout de route ensemble.
Pas sûr que le deus ex machina de
la fatalité les laisse indemnes…
Bertrand Lesarmes
Carancho, de Pablo Trapero, avec Ricardo
Darín. Durée: 1 h 47. En salles.
Divin, le petit Nicolas Carton plein
es cheveux de Nicolas Comment ressemblent à l’aisselle
touffue d’une actrice porno des
années 70 ; c’est la première chose
qui saute aux yeux. Normal, le Nicolas est en photo sur la pochette de
son disque. Encore plus normal, vu
que ce monsieur n’est pas chanteur,
mais photographe.
Ce qui n’empêche pas de trouver
de nombreux points positifs à son
premier album, intitulé Nous étions
Dieu. Car, bien que
Nicolas
Comment
ne soit pas chanteur,
il parle très bien. Sa
voix est chaude, grave,
douce et monocorde
comme si Gainsbourg
et Daho lui avaient légué leurs cordes vocales
à leur mort (il est pas mort, Daho ?!
Ah bon !). Ses textes sont bien
écrits. Comme des petits poèmes.
Légèrement prise de tronche et intello-masturbatoire parfois. Mais
toujours avec goût. Et on se doute
qu’il a déposé ses textes dans un
petit cahier de poésie bien avant d’y
mettre la musique.
Nicolas Comment n’est donc pas un
boute-en-train. Mais Nicolas Comment fait les choses bien.
Il est comme ça, Nicolas
Comment.
Comment ?
Comme ça.
Pierrick Destraz
Nicolas Comment. Nous étions
Dieu. Kwaidan records.
« A
ux chiottes ! » A défaut
d’être original, le fan de
foot n’est jamais à court
de mots doux pour s’adresser aux arbitres. Heureusement, les 17 joueurs
convoqués ici pour un match amical
– un recueil de nouvelles dédié aux
hommes en noir – ont plus de lettres.
Si certains méritent un carton rouge
(Jean-Hugues Oppel signe un récit
aussi nul qu’un 0-0 entre Echallens
III et Villars-Tiercelin), la plupart
suscitent des olas. Notre ligne d’attaque se compose du bien nommé
Michel Pelé (allez la laïcité !), Caryl
Ferey (allez l’absurde comique !) et
Jean-Marie Villemot, qui tire au but
en alexandrins (allez les vers!).
Les Hommes en noir, collectif.
Ed. Les Contrebandiers. 172 pages.
B. L.
Brouillon de culture
VERNIR Des textes forts, une
touche helvète et un look haute
couture. Pascal Rinaldi présente
son nouvel album lors d’un concertvernissage. Des petits fours, mais pas
un four ! Pascal Rinaldi, concert et
vernissage d’album, Ferme Asile, Sion,
18 et 19 février à 21 h.
Vigousse vendredi 18 février 2011
S’ÉPOUMONER Pour fêter les
50 ans de l’Ensemble vocal de Lausanne fondé
par Michel Corboz, le Forum de l’Hôtel de Ville
de Lausanne accueille une exposition qui
donne une folle envie de faire des vocalises !
Ensemble vocal de Lausanne et Michel Corboz,
1961-2011, 50 ans de passion, Forum de
l’Hôtel de Ville, Lausanne, du 15 au 26 février.
ÉROTISER Eros & Thanatos, la
création érotique à travers l’ex-libris.
Plus de 300 artistes venus du monde
entier, quelque 1400 œuvres, les
plus beaux projets exposés dans
les vénérables salles du Château de
Nyon (VD). Emoustillant ! Du 25.02
au 20.03.11. www.humus-art.com
Accidenté le 6 février dernier alors
qu’il disputait un rallye dans le nord
de l’Italie, grièvement blessé à la
main, au bras et à la jambe droite,
le pilote polonais de F1 Robert
Kubica a, depuis, subi tout une série
d’opérations à l’hôpital Santa Corona
de Pietra, en Ligurie. Si les médecins
restent réservés quant à la poursuite
de sa carrière, le salut viendra peutêtre du ciel puisque, à sa demande,
il s’apprête à recevoir une relique
de Jean-Paul II, sous la forme d’une
goutte de sang et d’un morceau
d’étoffe d’un habit ayant appartenu
à son illustre compatriote de pape.
Benoît XVI, lui, s’est dit tout disposé
à lui prêter sa papamobile. Et pour
ce qui concerne un nouveau train de
pneumatiques, son entourage lui
conseille fortement le pèlerinage de
Lourdes.
Gauche, droite,
gauche...
Didier Cuche, lui, ne croit pas une
seule seconde aux pouvoirs de ce
genre de babioles : pour le skieur des
Bugnenets, gris-gris ou pas, le destin
de tout un chacun est écrit d’avance.
« Je crois très fort que notre schéma
et notre manière de fonctionner sont
déjà donnés au moment de venir
au monde», a confié le champion
au Matin (14.02.11). Il a raison, le
Didier : une porte à gauche, une
à droite et entre deux une ligne
droite : n’est-ce pas notre destin à
tous ? Après, ce n’est plus qu’une
affaire de vitesse...
Gooooooool !
Ronaldo s’en va. Surnommé le
« Fenomeno » avant de devenir
le « Gordo » – rapport à quelques
bouées à hauteur de la taille – il
a mis fin à une carrière peuplée
d’exploits, sur et hors les pelouses.
A l’heure des éloges, les avis sont
unanimes : Ronaldo a sa place au
Panthéon des meilleurs footballeurs
du monde. La palme, en matière
de compliment, revient pourtant
à Youri Djorkaeff, partenaire de
Ronaldo à l’Inter Milan de 1997
à 1999 : « Parfois, il inventait des
trucs incroyables. On s’arrêtait de
jouer pour le regarder faire... » On
comprend mieux, dès lors, que le
Brésilien ait inscrit 436 buts, toutes
compétitions confondues, au cours
de sa carrière.
Et ce sera tout pour cette semaine.
Roger Jaunin
Vigousse vendredi 18 février 2011
14
15
Rebuts de presse
SSR : mais où est donc Ornicar ?
Drôle de surprise à la lecture des nouvelles « Structures
de direction et de la direction générale SRG SSR ». Gérard
Tschopp, ancien directeur de la RSR et promis au poste de
directeur général SSR en remplacement d’Armin Walpen, a
totalement disparu de l’organigramme !
Suite à l’affaire Resende où il avait perdu toutes ses
chances, l’ambitieux apparatchik romand avait été
« dégagé » sur Berne au titre de directeur général adjoint.
Et voici maintenant qu’apparaît la future structure de notre
radio-télévision dirigée désormais par Roger de Weck. A
ses côtés un nouveau directeur adjoint, Daniel Eckmann, et
dessous plein de responsables. Mais nulle trace de Gérard
Tschopp ! Curieux autant qu’étrange, non ?
Ça capote
Sous le titre « Les
plus de 45 ans peu
prudents », Le Matin
(08.02.11) traite du
port du préservatif
en commençant par
ce chapeau : « Alors
que les jeunes sont
fidèles au condom, les
quadragénaires, eux,
se relâchent. » Ce qui
explique sans doute
pourquoi ils ont de la
peine à l’enfiler.
Mass merdia
D
Cuche court seul
Un grand merci au Matin Dimanche
(13.02.11) qui, en page une, nous
révèle enfin le secret de Didier Cuche,
médaillé d’argent de la descente des
championnats du monde, « en Autriche ».
Si le skieur des Bugnenets, Val-de-Ruz, canton
de Neuchâtel, Suisse, a signé là l’une de ses plus
belles performances, c’est
que tous ses pairs, les cracks de la discipline,
étaient occupés, eux, à disputer une autre
épreuve, à Garmisch-Partenkirchen,
en Bavière, en Allemagne.
Chrono, Hublot bobos
Ainsi donc le chronométrage des épreuves des championnats du monde
à Garmisch connaît des ratés. Et comme on l’aura constaté sur toutes
les images, la firme qui sponsorise les compétitions n’est personne
d’autre que Hublot, la fabrique de montres de notre ami Jean-Claude
Biver. Lequel s’explique dans 24 heures (15.02.11) sur ces malheureux
couacs. « Hublot est sponsor, pas chronométreur officiel », se justifie-t-il
en dénonçant le coupable, la société Alge Timing. Et d’ajouter : « Hublot
ne s’occupe pas d’électronique, de cellules, mais crée des montres à la
main. » Et des luges aussi avec Pierre Keller de l’ECAL.
L’enfer des mots
Le 14 février, après un brillant reportage sur la semence des
taureaux, le présentateur de l’émission TTC a habilement
enchaîné sur la rubrique suivante, soit la bourse.
Un cauchemar de rêve
Vigousse vendredi 18 février 2011
la fin du Tueur sans Gages de Ionesco, s’exclamant face à un assassin goguenard : « Mon Dieu, on
ne peut rien faire !... Que peut-on
faire ?... Que peut-on faire ? » Hélas, on ne peut rien faire quand la
vraie vie nous ricane à la gueule.
Ne restent alors que la fiction, la
légende, le symbole ; pour remplir
le vide. Le père a mangé une pizza
durant son périple ? Vite, une interview et une photo du précieux
pizzaiolo. Etait-ce une venezia ou
une quatre-fromages ? Ah, une capricciosa ? Encore mieux !
Allez les Verts !
Le président des Jeunes UDC, Xavier
Schwitzguébel, avait posé tout nu, juste « caché »
par son fusil d’assaut, pour la campagne que
l’on sait. Et voici que 20 Minutes (14.02.11)
nous apprend que la plastique du président a
tellement plu qu’il est devenu une véritable
icône dans la communauté gay.
Il a reçu plein de messages de ces messieurs,
« parfois un peu crades, mais j’ai reçu encore
plus de messages de filles. Ces affiches m’ont
même permis de trouver une copine » ! Des
beaux, des belles, des balles, tout pour être
heureux.
Pour les élections communales, les Verts lausannois
font parvenir un tout-ménage aux habitants de la
commune qui n’est rien d’autre qu’un véritable album
Panini. A la place des bobines des footballeurs, il
vous suffit de coller dans les 26 pages de la brochure
les photos des 70 candidats avec même ce conseil :
« Comment remplir votre album Verdini ? S’il vous
manque des vignettes, bourse d’échange sur la page
Facebook de notre parti. »
Notons que pour Daniel Brélaz la vignette est double,
histoire de faire entrer le personnage dans la légende
du foot. Résultat du match après les élections.
Envoi
de guérison
Problème ithyphallique
Dans la chronique Chère Brigitte (Lausanne
Cités, 9-10.02.11), un malheureux mari de
50 ans explique à l’habile conseillère qu’il
n’a aucun problème à avoir des érections
lorsqu’il mate un porno ou un journal X,
mais lorsqu’il a sa femme (pourtant très
séduisante) sous les yeux… aucune turgescence ! Dame Lahaie lui explique donc que
l’érection n’est pas qu’une histoire de mécanique et que certaines émotions stressantes
peuvent ramollir popol. Elle ajoute que « les
performances sexuelles baissent pratiquement dès le début puisqu’à 25 ans un homme
est déjà moins performant qu’à 18 ans ».
Heureuse jeunesse !
Domenech au SMIC
Que faire d’autre ? Bah, contacter
des experts, pardi ! Une « profileuse », un « professeur à Zurich »,
un Philippe Jaffé ; avez-vous
quelques instants pour donner
votre opinion sur ces maigres informations dont nous disposons ? Oui,
évidemment, vous avez toujours le
temps. Merci d’éclairer le commun
des mortels de vos lumières.
Hélas, l’affaire des jumelles disparues touche bientôt à sa fin. On
n’avait plus rien eu d’aussi beau
depuis le miraculé d’Evolène et le
forcené de Bienne. Ainsi va l’univers des médias, à son rythme amnésique et tachycarde, absorbant le
suc du réel pour le recracher sous
forme de telenovela. Nos journalistes attendent le prochain épisode avec impatience, il viendra et
on n’en perdra pas une miette. Et,
pendant ce temps-là, le monde réel
continue de tourner, à son propre
rythme, celui qui fait mal pour de
vrai.
Sebastian Dieguez
Ce clivage
est sans pitié
Flammes de ménage Avec l’appui enthousiaste de certains
journaux, des jeunes femmes sont prêtes à se dévêtir
pour manier l’aspirateur. Jusqu’où iront-elles ?
A
L
ancé en France, SensualCleanService propose aux
étudiantes d’aller faire le ménage en tenue sexy chez des vieux
dégueulasses pour 150 balles de
l’heure. Sans attouchements ni
rien, bien sûr : juste du
fantasme poétique, platonique et esthétique.
Comme le sujet est racoleur, les médias en
ont fait leurs choux
gras. Du coup, le ménage en dentelles a fait des émules en Suisse.
Quelques jeunes femmes ont vu
là un petit job bien payé, qui plus
est compatible avec les horaires de
cours. Ainsi Giulia, Lausannoise
de 21 ans, propose-t-elle de « faire
le ménage en tenue sexy pour 125.par heure ». Nolwenn, Veveysanne
de 19 ans, offre ses services en tant
que « soubrette personnelle pour le
plaisir des yeux uniquement ». On
La revue des Nations
Unies, Union postale,
publie un grand article
sur la poste du Kenya
qui a mis sur pied une
politique d’entraide
pour ses employés
atteints du sida. Et
on peut y lire : « Les
personnes atteintes du
VIH/sida apprennent à
rester positives ! » Pas
trop quand même.
Après 8 mois de silence, l’ex-entraîneur des Bleus
Raymond Domenech offre une interview exclusive
à L’Express (www.lexpress.fr, 15.02.11). Lorsque le
journaliste lui demande à quoi ressemble sa vie depuis
son renvoi, il répond : « Je suis demandeur d’emploi.
J’ai lu que certains trouvaient cela scandaleux. Mais
j’ai cotisé pendant 40 ans et je ne vois pas pourquoi
la loi serait différente pour moi. » Il est vrai que
l’ex-entraîneur ne touchait que 40 000 euros par mois
avec en plus quelques maigres bonus de 30 000 euros
par match gagné et 15 000 euros en cas de match
nul. Juste pas assez pour faire quelques économies,
Raymond ?
Jarretelles et plumeau
Drame en solde Il est des cas où la réalité des médias dépasse l’affliction.
e l’action ! De l’intrigue ! Du
mystère ! Du tragique ! Ah !
elles nous auront bien tenu
en haleine, les jumelles ! Attention,
ne pas confondre, il ne s’agit pas
ici d’Alessia et Livia, qui sont deux
véritables être humains qui n’ont
rien demandé à personne. Non, les
jumelles sont ces êtres feuilletonnesques inventés et vendus par les
médias. Des jumelles de carton : si
jeunes, si blondes, si souriantes,
si innocentes… Et disparues avec
ça, les jumelles ! Du pain bénit. Un
divorce, un suicide, chaque jour
son rebondissement, son nouveau
témoignage ; un enquêteur, un
voisin, un ami, une cousine… En
Eurovision en plus, l’affaire des jumelles disparues ! C’est génial, on
peut ainsi montrer des cartes avec
des flèches de sorte à reconstituer
le voyage de l’horreur, heure après
heure. Comment tout cela va-t-il
finir ? Mal, évidemment. C’est terrible, tout ça, Madame, je vous dis.
On est tous comme Béranger, à
Il tire dans le taratata
Devenez
putefrau !
peut comprendre : si on a
le choix entre du ménage
en salopettes à 25 francs de
l’heure et du ménage en salope à
125 francs de l’heure…
L’ennui, c’est que cette activité si
« fun », « originale » et « coquine »,
comme dit la presse, est un premier pas vers la prostitution pour
de jeunes naïves en mal d’argent
facile. Et les rédactions proxénètes
qui vendent ces salades salaces
comme le truc branché du moment mériteraient un bon coup de
balai.
u lendemain de la votation
sur les armes, les médias
ont découvert une nouvelle et succulente tartine : le clivage ville-campagne. Lequel a pris
toute la place dans les commentaires, occultant complètement le
Röstigraben, dont tant de cuistres
et de faux-culs préfèrent affirmer
qu’il n’existe pas.
Pourtant, les résultats montrent
clairement la différence romande,
au moins autant que la différence
urbaine. Et le peu citadin canton
du Jura en apporte une preuve
éclatante. Il a majoritairement voté
oui, sa campagne profonde aussi
(58% dans les Franches-Montagnes) ; mais la seule et unique
commune germanophone du Jura,
Ederswiler, 56 votants, a dit nein
à… 100% ! Conclusion : le Röstigraben existe. Punktschluss.
I. Paratte
Jonas Schneiter
Vigousse vendredi 18 février 2011
16
Swiss facture les valises sous les yeux.
La suite au prochain numéro
Infographie imbécile
Les arcanes des votations
5 mi
lli
e
roits de vot
de d
s
on ont voté:
2 300 000
abstentions:
2 700 000
soit 53,39%
%
Droit de vote
Reste
5 millions
2 783 000
Ont voté
pour l'initiative
Ont voté
contre l'initiative
56,3%
4
43,7%
7
Traces de lapin
3
78
s
tant
abi
h
0
00
63,2%
4 957 771 totos
21,7%
10,5%
1 587 732
welsches
4,6%
505 895
polentas
Tête
de Truc
I
ger
neinsa s
801
5
9
75,3%
13
22,4%
731 602
autres
guelus
282 126
2,3%
58 462
Le Muller et la chanson
l a de la gueule, Mark Muller.
Rien que le « k » au bout du prénom, cela vous fait miroiter le
mec exceptionnel. Et il l’est. Les
yeux d’un bleu profond, la mâchoire carrée, la coupe ric-rac,
les cheveux noirs et la carrure d’athlète. Il a tout
de l’honnête homme,
cet homme-là. Et en
plus, depuis 2005, il
est conseiller d’Etat
de la République et
canton de Genève en
charge du département
des Constructions et des
Technologies de l’Information (DCTI).
Bon, là actuellement il a
juste un petit problème :
il passe son temps
devant les caméras et
les micros à tenter de
convaincre le bon peuple
qu’il est compétent et attentif au bien public.
Cézigue est fort mal pris
dans ce qui est devenu
« le scandale de la gérance immobilière de l’Etat », dont il apparaît qu’elle attribuait à bas prix des
logements somptueux « aux petits
copains ».
Vigousse vendredi 18 février 2011
1 055 213
Mais qui est-il, ce brave libéral, désormais bientôt un peu radical par
force, et surtout ami des milieux
immobiliers genevois* ? Il a fait
du droit comme tous ceux qui finissent de travers et s’est retrouvé
secrétaire général de la Chambre
genevoise immobilière en 1993.
Là, il s’agissait de faire douiller le
couillon de locataire. Une fois élu,
la chanson n’était plus la même.
C’est qu’elles en ont des belles
bâtisses, les autorités ! Et de là à
ouvrir les yeux sur ceux qui les
« méritent » le plus, il n’y a qu’un
copinage à faire fonctionner.
Il a beau se vanter de sa politique
du logement à Genève qui « a provoqué une très nette augmentation du
nombre de logements à construire »,
il est maintenant contraint de nous
faire croire qu’il a créé une « task
force » (c’est très mode) pour régler
un problème qui n’est rien d’autre
qu’un laisser-aller coupable.
Le conseiller d’Etat Mark Muller
est un nul qui présente bien. De
nos jours où l’image compte plus
que le fond, il est le parfait représentant de cette race de politiciens
égotistes qui sont tellement persuadés de leurs talents qu’ils n’arrivent
même plus à imaginer qu’ils n’en
ont pas.
Patrick Nordmann
* noms connus de la rédaction
C’est arrivé la
semaine prochaine
(ou du moins, ça se pourrait bien)
Emeute à Téhéran La foule pousse des cris persans
Prostituée
mineure Berlusconie tout en bloc
Flux et reflux Les Tunisiens
embarquent, les touristes débarquent
Suffrage féminin 40 ans et 2 semaines

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