Corps et âmes

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Corps et âmes
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Tribune de Genève | Samedi-dimanche 30-31 août 2014
Corps et âmes
Quand le
portable
joue au
dentiste
Se brosser les dents
n’est plus une simple
affaire de soies, de
dentifrice et de
mouvements du
poignet. Avec la
gamme SmartSeries
d’Oral-B, c’est
presque devenu une
science. DR
Cette brosse à dents ne se contente pas
de nettoyer: elle nous dit, via une appli,
si nous nous y prenons bien. Test
Thérèse Courvoisier
S
e brosser les dents est-il devenu un exercice si difficile
qu’il faille maintenant être
assisté non seulement par
un moteur, mais aussi par
un ordinateur de bord et
par une appli pour smartphone? Visiblement, la marque Braun – ou du moins
son service marketing – en est convaincue. Dès la mi-septembre, la dernière
génération de la famille des SmartSeries
va arriver sur le marché suisse: une
brosse à dents interactive qui se règle sur
son utilisateur pour un brossage personnalisé. La connexion entre la brosse à
dents (219 francs, prix conseillé) et l’application pour smartphone (gratuite) se
fera via la technologie Bluetooth, qui se
traduit littéralement par «dent bleue».
Une raison suffisante pour l’intégrer à
notre hygiène bucco-dentaire?
A l’utilisation, tout cela semble bien
contraignant. Déjà que la brosse ellemême avec sa station de charge et l’étui
à brossettes prend de la place à la salle de
bains, il faut encore trouver un endroit
où poser son smartphone (si possible
debout, bonne chance!). C’est parti ensuite pour une séance très bruyante
avec, dans la main, un engin somme
toute pas très ergonomique, surtout
quand il commence à être maculé de
salive et de dentifrice. A la fin des deux
minutes, c’est la libération. On tente de
tripoter l’écran de son smartphone avec
les doigts mouillés, sans succès. Après le
passage de la serviette, on reçoit des étoiles, des sourires et même… la météo!
Super. On aurait préféré que Braun plan-
che sur le design et le son de ses brosses
plutôt que sur une appli qui nous informe des nouvelles du monde.
Le prospectus futuriste fait aussi sourire les dentistes et hygiénistes. «Je pense
qu’il s’agit avant tout d’un gros coup de
pub, s’exclame Floriane Perrenoud, hygiéniste dentaire. Leur dernière brosse
est déjà équipée d’un timer, de petits
sourires si le brossage dure assez longtemps et d’une lumière rouge si on appuie trop fort. Je pense que c’est amplement suffisant, non? Mais bon, il y aura
toujours des amateurs de gadgets à qui
cela va plaire!»
Dr Alessandro
Devigus
Médecin-dentiste
à Bülach (ZH)
Alessandro Devigus, médecin-dentiste à Bülach (ZH), qui a pourtant collaboré avec la marque, avoue que le public
cible est restreint: «Ma femme trouve ce
produit complètement fou! Moi, j’ai
52 ans et, quand j’étais enfant, je n’avais
pas d’ordinateur. Mais les gosses
d’aujourd’hui ne vivent plus sans écran.
Ce produit a été lancé pour remplacer le
Smartguide (ndlr: sorte de petit boîtier
vendu avec la brosse qui renseigne sur la
durée et le type de brossage). C’est une
évolution technique qui s’adresse aux
convaincus. Mais une chose est sûre: le
Smartguide a contribué à un meilleur
brossage des dents.»
Avant de passer à cette technologie
moderne, le dentiste zurichois aimerait
déjà que sa clientèle opte pour une
Une appli qui booste le brossage des enfants
Les moins de 20 ans n’ont certainement
jamais connu le petit castor souriant qui
se collait au mur avec son sablier blanc,
généreusement offert par le dentiste aux
petits enfants courageux (et aussi à ceux
qui l’étaient moins). Evolution oblige, on
encourage désormais les enfants à bien
se brosser les dents et surtout longtemps grâce à une chouette appli qui
s’appelle Mes Dents. Elle s’adresse aux
enfants entre 6 et 8 ans, mais on peut
aisément l’utiliser avant. L’intérêt premier
est de distraire le petit durant les deux
minutes au moins que devrait durer un
brossage efficace. Grâce à de chouettes
personnages rigolos, mais aussi à
différents réglages personnalisables (la
musique de leur dessin animé préféré, la
main utilisée pour tenir la brosse à dents,
la difficulté de la technique du brossage),
les enfants sont tout contents de faire
mousser le dentifrice avec leurs petits
copains virtuels. Le brossage des dents
est perçu comme un jeu, mais est
beaucoup plus efficace grâce à sa durée
et aux mouvements plus variés et précis.
L’appli de base et gratuite, mais on paie
dès que l’on veut d’autres figurines. TC
brosse à dents électrique. «60% de ma
clientèle se brossent encore les dents
manuellement et en abîment l’émail en
appuyant trop fort. Je peux le constater
au premier coup d’œil. Mes patients ont
toujours d’excellentes excuses pour ne
pas passer à la brosse électrique, alors
nous tentons de les encourager en proposant des nouveautés.»
Floriane Perrenoud prend la chose
avec humour: «J’ai déjà convaincu la
moitié de mes patients, mais il faut que
j’arrête car je n’aurai bientôt plus personne au cabinet! Mon dernier patient
saignait abondamment à chaque détartrage. Depuis qu’il est passé à la brosse à
dents électrique, ses gencives sont en
bien meilleure forme et ses dents aussi.»
Et si on causait sexe?
Le billet d’Irma Tùvù
«Chéri, ma première sodomie a été une révélation»
Champion de la capsule
S
ans envie et devant
l’insistance de mon mari,
j’ai accepté de tester la
sodomie… Ce fut la révélation
d’un grand plaisir. Est-ce
«normal»?
Catherine Solano
Directe, précise, technique
s’il le faut, notre sexologue
nous parle de ce qui se
passe sous notre couette
Ecrivez à notre sexologue:
[email protected]
Contrôle qualité
Ce que vous dit votre corps est
toujours normal! Déjà, bien des
femmes et même des couples
n’aiment pas penser à la sodomie et
l’évitent, se sentant rebutés par
cette idée. Ensuite, la majorité des
femmes qui l’ont essayé au moins
une fois n’apprécie guère les
sensations anales, et un certain
nombre éprouve même des
douleurs en la pratiquant.
Et les femmes qui, comme vous,
apprécient les relations anales s’en
vantent rarement. Vous aviez ajouté
que ce plaisir vous faisait honte.
Bien des femmes ressentent la
même chose que vous, et ne
parlent pas de cette découverte.
Pourtant, vous n’êtes pas seule
dans ce cas!
Pourquoi la sodomie peut-elle être
agréable alors que chez d’autres
elle est douloureuse? C’est lié à
plusieurs facteurs. Déjà, à notre
anatomie, qui n’est pas exactement
la même pour tout le monde.
Comme pour les positions sexuelles
avec pénétration vaginale,
certaines postures sont agréables
et d’autres moins. C’est lié aux
inclinaisons diverses du vagin et du
pénis. Ensuite, le plaisir est lié à
l’histoire de notre corps. Si enfant,
vos parents vous ont imposé avec
force l’introduction d’un thermomètre ou de suppositoires, ce qui vous
faisait souffrir, votre corps garde
cette douleur en mémoire.
Si, au contraire, vos parents ont
utilisé un thermomètre ou vous ont
introduit un suppositoire comme
un jeu, vous pouvez avoir ressenti
un chatouillement agréable dans
cette zone. Et mis en place une
«mémoire de plaisir». C’est ce qui
est arrivé à une de mes patientes:
«Enfant, les suppositoires me
chatouillaient et je riais beaucoup
avec ma mère… A ma grande
surprise, le jour où j’ai testé la
sodomie, j’ai eu un orgasme dès
que le pénis de mon partenaire a
touché l’anus, sans même entrer…»
F
rançois Monin a 30 ans.
Il est né dans le centre de la
France. Et vit désormais en
Grande-Bretagne. Dimanche
dernier, ledit François Monin a
réalisé un exploit sportif qui a fait
de lui un recordman planétaire.
Sur la plage de Brighton, il a
ouvert 2000 bouteilles de bière
en 24 minutes et 37 secondes.
Soit, selon nos calculs, sept
dixième de seconde par canette.
Tac, tac, tac. Le record précédent
était détenu par le Serbe Krunoslav Budiselic avec 28 minutes et
quelques secondes. Monin lui a
mis quatre minutes dans les dents.
Trop fort. «Vous savez, j’ai
débouché pas mal de bières dans
ma vie», a déclaré le champion.
Modeste, avec ça.
Evidemment, cette performance
absurde peut faire ricaner.
Décapsuler en cascade frénétique,
à quoi bon? Certes. Aux Jeux
olympiques, on s’affronte dans
des disciplines autrement plus
passionnantes. Comme sauter le
plus haut possible en évitant de
toucher une barre avec son
croupion. Balancer une boule très
loin dans le sable en faisant des
grimaces. Ou mimer le papillon
barjo dans un bassin d’eau, avec
une espèce de préservatif sur la
tête. Voyez quoi… Tiens, tout d’un
coup, la prouesse de François
Monin paraît drôlement intéressante. On va inviter ce type-là à
notre prochaine surprise-party.