Symptômes d`hiver et VIH

Transcription

Symptômes d`hiver et VIH
Symptômes d’hiver et VIH
En cette période hivernale, les infections en tous genres font parfois naître bien
des inquiétudes. La survenue de symptômes ORL ou de grippe amène certaines
personnes à repenser à une prise de risque VIH. La question se pose alors :
s’agit-il d’une infection bénigne ou cela suggère-t-il une possible infection par le
virus du sida ?
Sur le 0 800 840 800, le numéro vert de Sida Info Service, des appelant-e-s nous
contactent en redoutant une contamination après avoir remarqué des rougeurs,
des ganglions ou ressenti une fièvre.
Avec Christophe, écoutant à Sida Info Service, nous avons décidé de revenir sur
la notion des symptômes du VIH. Existent-ils ? Si oui, quels sont-ils ? Que faire
en cas de doute ?
***
SIS : Y a-t-il des éléments objectifs permettant de savoir si des symptômes
peuvent avoir un lien avec le VIH ?
Christophe : Un certain nombre d’éléments permettent d’avoir une idée un peu
plus précise sur la probabilité que des symptômes soient ou non en lien avec
une infection par le VIH. Le premier élément bien sûr déterminant est de savoir
s’il y a eu oui on non prise de risque. Et en quoi la probabilité de cette prise de
risque peut-elle être à l’origine d’une transmission du VIH ? Par rapport à ça, on
peut parler sur le 0 800 840 800 à la fois des pratiques mais aussi du contexte
de ces pratiques. Un contexte qui peut faire varier considérablement la
probabilité qu’une contamination ait eu lieu ou non.
SIS : Après une prise de risque avérée, à quel moment les symptômes du VIH
surviennent-ils ?
Christophe : Souvent des personnes contactent Sida Info Service tout de suite
après une prise de risque, le lendemain ou le surlendemain, en étant très
préoccupées par l’apparition de certains symptômes. Il faut savoir que pour ce
qui concerne le VIH, aucun symptôme n’apparait dans les tous premiers jours.
Par contre ces symptômes peuvent correspondre à des symptômes de
certaines infections sexuellement transmissibles (IST). Il est donc important d’y
penser aussi car le VIH n’est pas le seul à pouvoir se transmettre lors d’un
rapport non protégé. De la même manière, des personnes évoquent parfois des
symptômes très longtemps après une prise de risque. Ce contexte permet dans
bon nombre de cas de savoir si ces symptômes peuvent correspondre aux
premiers symptômes qu’on peut voir apparaître à la suite d’une contamination
ou s’il s’agit d’autre chose.
SIS : Quelle est la nature des symptômes laissant craindre une contamination
par le VIH ? Y a-t-il des symptômes spécifiques ?
Christophe : L’une des difficultés c’est qu’il n’y a pas de symptômes clefs très
spécifiques permettant de dire qu’on a forcément une infection par le VIH. Des
personnes évoquent régulièrement sur nos lignes des listes de symptômes
possibles. Ces listes sont souvent justes et créent un phénomène bien connu :
en lisant ces listes, il est bien rare qu’une personne inquiète ne se trouve pas
l’un ou l’autre des symptômes qui y sont décrits. Je pense par exemple à des
douleurs articulaires ou musculaires, à la fatigue ou parfois aux diarrhées. C’est
assez facile, surtout dans cette période hivernale, de se trouver l’un ou l’autre
de ces symptômes. Je répète donc qu’il n’y a pas de symptômes spécifiques en
tant que tel. Mais la correspondance entre les symptômes qui sont décrits et
les symptômes possibles d’une infection par le VIH peut être un élément de
plus pour clarifier une situation.
SIS : En cas d’apparition de symptômes et de doute sur une éventuelle
contamination, faut-il attendre 6 semaines après la prise de risque pour faire
un test de dépistage ?
Christophe : Ce point est très important. A partir du moment où une personne
a pris un risque récent qui date de quelques semaines, que cette personne a
des doutes parce qu’elle voit apparaître des symptômes, il est important de ne
pas attendre pour faire un premier test. Pour deux raisons : la première, c’est
que si ces symptômes sont réellement liés à l’infection par le VIH, le test
reviendra très vraisemblablement positif. Il permettra de manière précoce
d’avoir une réponse sur cette éventuelle contamination. Le deuxième élément,
c’est qu’on a tout intérêt à connaître sa séropositivité dans les toutes
premières semaines à la fois pour éviter la transmission du VIH à d’autres
partenaires (au cours de cette période, le risque de transmission est très élevé),
mais également parce que découvrir très précocement son infection permet de
commencer très tôt un traitement et de changer considérablement l’évolution
ultérieure de l’infection.
Interview réalisée par Alain Miguet pour Sida Info Service – Janvier 2015
Pour plus d’infos sur les symptômes du VIH, appelez le 0 800 840 800 ou
connectez-vous au LiveChat de Sida Info Service

Documents pareils