WALLONIE ESPACE INFOS n°88

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WALLONIE ESPACE INFOS n°88
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
WALLONIE ESPACE INFOS
n°88
septembre-octobre 2016
Coordonnées de l’association des acteurs du spatial wallon
Wallonie Espace
WSL, Liege Science Park,
Rue des Chasseurs Ardennais,
B-4301 Angleur-Liège, Belgique
Tel. 32 (0)4 3729329
Skywin Aerospace Cluster of Wallonia
Chemin du Stockoy, 3,
B-1300 Wavre, Belgique
Contact: Michel Stassart,
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie
Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,
sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).
Contact pour ce bulletin d’informations : [email protected]
SOMMAIRE :
Thèmes : articles
Mentions Wallonie Espace
Actualité : Vingt ans de Wallonie Espace - Quid pour ExoMars 2020 ? ESA BIC
Propositions pour le Conseil ESA au niveau ministériel – Stratégie
spatiale européenne : comment mieux exploiter Galileo et Copernicus ?
1. Politique spatiale/EU + ESA: L’ « Open Space » de Geneviève Fioraso Spacebel
- World Satellite Business Week d’Euroconsult – Compte-rendu IAC
2016 à Guadalajara (Mexique) – L’adieu historique à Rosetta – La force
spatiale chinoise avec de nouveaux lanceurs
2. Accès à l'espace/Arianespace : Impatience grandissante des clients de Vitrociset
SpaceX – Le fonctionnement du CSG (Centre Spatial Guyanais) – Retour
peu convaincant de Sea Launch – Rivalité Musk-Bezos : lequel est le
plus apte à gagner ? – Tableau de projets en Europe pour des microlanceurs – Situation des lanceurs au Brésil et en Argentine
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3. Télédétection/GMES : Le projet belgo-chinois du satellite Global
Vegetation ; peu convaincant pour l’ESA - AdwaïsEO au service de
Copernicus – Tableau des initiatives privées de satellites commerciaux
d’observation
4. Télécommunications/télévision : Duel Viasat-SES – Projet Futura de
Thuraya (Dubaï)
5. Navigation/Galileo : Dans l’attente d’une nouvelle commande Galileo
FOC – KASS, un EGNOS sud-coréen de Thales Alenia Space
6. Sécurité/Défense : Journée LuxGovsat – Constellation espagnole pour
la sécurité maritime
7. Science/Cosmic Vision : Belle moisson d’observations de Gaia – Tests
à Liège pour Solar Orbiter – Développement de systèmes embarqués à
Anvers (Hoboken)
8. Exploration/Aurora : La leçon de Schiaparelli sur Mars – Quelle
priorité dans l’exploration du système solaire ? – MELISSA pour les vols
spatiaux au long cours
9. Vols habités/International Space Station : Plate-forme commerciale
Bartolomeo – Station spatiale russe après l’ISS ?
10. Débris spatiaux/SSA : Projet européen de dépollueur spatial ?
11. Tourisme spatial : Vols Blue Origin dès 2017
12. Petits satellites/Technologie/Incubation : L’expertise d’Amos - 15
ans d’activité Proba-1
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Etudiants
indiens comblés par l’ISRO
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Missions spatiales (lancements
récents)
15. Calendrier 2016-2017 d’événements spatiaux pour la Belgique
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe
dans l’espace (2016-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de
l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites
civils de télécommunications et de télévision
Lecture : Dossier Géopolitique de l’espace – Pollution spatiale : l’état
d’urgence – Mémoires spatiales d’un journaliste
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Thales Alenia Space Belgium
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Redu Space Services
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Spacebel, CSL
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Université de Liège
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Amos, Spacebel, Redu Space
Services
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Skywin, Thales Alenia Space
Belgium , SABCA, Safran Aero
Boosters, Cegelec, Redu Space
Services, Spacebel, Vitrociset
Belgium
UCL
1996-2016 Wallonie Espace…
et c’est reparti de plus belle pour un bail de vingt ans !
Le 20ème anniversaire de l’association Wallonie Espace a donné lieu à une fête
conviviale au Musée Hergé de Louvain-la-Neuve le 22 septembre. Cette fête, avec la
complicité de Tintin et autour de l’ingéniosité de Hergé, a permis de prendre le pouls
du dynamisme wallon dans le domaine spatial. Ainsi, dans son discours, Patrick Bury,
président de Wallonie Espace, a repositionné l’association et a montré les évolutions
marquantes de ces deux décennies. De 1996 à 2016, le nombre de membres de
Wallonie Espace est passé de 12 à 36, le chiffre d’affaires de 100 à 250 millions €
et le nombre d’emplois directs de 1.050 à 1.600.
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P. Bury a présenté également les différents secteurs du domaine spatial dans lesquels
les membres sont particulièrement actifs et reconnus pour leur expertise: lanceurs
européens, observation de la Terre, télécommunications, navigation, vols habités et
microgravité, science et exploration, recherche, éducation et transfert de technologies.
Ce fut l’occasion pour les jeunes membres de Wallonie Space de faire plus ample
connaissance avec les fondateurs et de s’informer sur les perspectives de l’Europe dans
l’espace, notamment à l’heure des applications intégrées. L’ESA était représentée par
Eric Morel de Westgaver, Directeur ESA de l’Industrie, des Achats et des Services
juridiques et par Franco Ungaro, Directeur ESA de la Gestion et de la Qualité
Technique, Chef de l’ESTEC. Jacques Nijskens, Chef du Service Recherche &
Applications spatiales de Belspo et Pierre Léonard, Chef de Cabinet du Ministre de
l’Economie de la Région Wallonne, ont pris la parole pour saluer l’importance des
activités spatiales pour les métiers à valeur ajoutée de Belgique et de Wallonie.
Pour ses vingt ans, Wallonie Espace fait peau neuve. L’association a dévoilé le logo
relooké, une vidéo présentant les compétences des membres et le nouveau site
web plus convivial de l’association (www.wallonie-espace.be). Un album photos de la
fête d’anniversaire y est présenté.
Demi-succès d’ExoMars 2016 : est-il raisonnable
de passer à l’étape du rover européen dès 2020 ?
Décidément, faire arriver un engin sur Mars se révèle plus périlleux que se poser sur le
noyau d’une comète… L’Europe auréolée par sa réussite triomphale sur la comète
« Tchouri », tant avec Philae qu’avec Rosetta, croyait se poser sans trop de problèmes
sur la Planète Rouge. Le 19 octobre, l’atterrisseur martien Schiaparelli a raté « la
dernière marche » de sa descente sur Mars : ce fut le crash avec une explosion sur le
site prévu. Le résultat : une tache noire sur une vaste plaine de sol rose… Comme l’a
photographié la sonde américaine MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) en orbite
martienne depuis mars 2006 ! Déjà le 25 décembre 2003, une tentative européenne
n’avait pas réussi : le micro-robot Beagle-2 (30 kg), de fabrication britannique, était
largué par la sonde Mars Express de l’ESA pour se poser sur le sol de Mars. C’est ce
qu’a montré une prise de vue du MRO. Une réelle malchance : l’automate ne pouvait
pas envoyer des signaux, son antenne de communications restant couverte par le
dernier panneau de cellules solaires.
La phase dramatique de la descente de l’automate Schiaparelli en aura beaucoup appris
sur les spécificités d’une arrivée en douceur sur Mars. Un capteur, dit « inertial unit »,
qui servait d’altimètre aurait mal renseigné le système de propulsion quant à l’altitude
à laquelle se trouvait Schiaparelli après l’éjection du bouclier et du parachute. Sur
base de données erronées, les rétro-fusées se sont arrêtées prématurément, avec la
conséquence que l’on sait : une chute à quelque 300 km/h sur le sol martien…
L’ESA n’était pas peu fière de présenter cette tentative comme une « première »
européenne dans l’exploration de notre voisine afin d’y mettre en évidence des traces
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de vie. Puis, les heures passant, suite à l’inquiétant silence de Schiaparelli, les
responsables de la mission à l’ESOC ont cherché à rassurer l’opinion publique, via les
médias, insistant sur le fait que EDM (Entry, descent & landing Demonstrator
Mission) - 600 kg au moment de sa séparation avec la sonde TGO (Trace Gas Orbiter),
était avant tout un banc d’essais technologique pour préparer le dépôt d’un rover
européen à l’horizon 2021. Aux côtés de rovers de la NASA et de la Chine… et, sans
doute, d’une capsule Red Dragon de la société privée SpaceX ?
Il appartiendra à une plate-forme de fabrication russe - réalisée par l’entreprise
Lavochkine à Moscou – d’amener ce rover en bon état sur Mars dans le cadre de la
mission ExoMars 2020, qui sera bien plus complexe. Les données recueillies par
Schiaparelli durant sa descente à suspense du 19 octobre sont d’une très grande
utilité pour mettre au point le système russe d’arrivée en douceur sur la Planète
Rouge. Mais pour réaliser avec Roscosmos la mission ExoMars 2020, l’ESA a besoin
de quelque 300 millions € supplémentaires d’investissement public. C’est ce qui sera
sur la table des discussions budgétaires au Conseil ESA de Lucerne.
Menu des propositions du Conseil ESA
au niveau ministériel à Lucerne :
priorité à l’innovation sur le thème Space 4.0i
Le Conseil ESA au niveau ministériel, qui se réunit d’ordinaire tous les trois ans, est le
pilote de l’Europe dans l’espace. Le prochain se tiendra le 1er et 2 décembre à Lucerne,
avec une présidence qui est assurée conjointement par le Luxembourg et par la Suisse
(qui n’est pas membre de l’Union). Ce qu’il acceptera de financer comme les priorités
à l’horizon 2020 aura des effets jusque dans la prochaine décennie. Voici l’essentiel de
ce qui se trouve actuellement au menu des propositions qui seront débattues par les
délégations ministérielles des 22 Etats membres de l’ESA, en présence de
représentants de la Commission européenne et d’Eumetsat. Ce Conseil, le premier
sous le mandat de Jan Woerner, directeur général de l’ESA, est placé sous le signe de
« United Space In Europe », à l’heure du Space 4.0i (innovate, inspire, inform,
interact).
La co-présidence helvético-luxembourgeoise a déjà permis de débloquer un
investissement conséquent pour l’accès européen à l’espace : le précédent Conseil à
Luxembourg, le 1er et 2 décembre 2014, a décidé un partenariat public-privé pour
le développement des lanceurs Ariane 6 en vue d’un premier vol dès 2020. Avec
l’ambition, par rapport à l’actuelle Ariane 5, de réduire de moitié le coût du kg
satellisé! L’entreprise Airbus Safran Launchers s’est vu confier le 12 août 2015 la
maîtrise d’œuvre du programme, avec l’objectif d’un premier vol en 2020. En
parallèle, le lanceur amélioré Vega C est réalisé par ELV pour un lancement inaugural
en 2019. Son 1er étage à poudre, dit P120C, sera utilisé comme booster sur Ariane 6.2
(2 exemplaires), et 6.4 (4 exemplaires). Il y aura bien un volet « transport spatial » à
Lucerne afin de maintenir l’Europe à la pointe de technologies innovantes : propulseur
Promotheus, démonstrateur d’étage récupérable, concept de micro-lanceur, avionique
avancée, structures améliorées…
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Parmi les principales activités qui seront passées en revue à Lucerne :
- Le programme scientifique qui est obligatoire - financé par les Etats membres au
prorata de leur Produit intérieur brut – se situe à un demi milliard € par année avec une
augmentation annuelle de 2 % pour compenser l’inflation. Il est question d’avoir un
budget de 2.697 millions € pour la période 2017-2021. Outre 14 missions en cours,
l’ESA en a cinq prêtes pour être lancées : Solar Orbiter pour une étude rapprochée du
Soleil (lancement en 2018), Bepi Colombo autour de la planète Mercure (2018),
CHEOPS pour une enquête sur les exoplanètes (2018), le James Web Space Telescope
avec la NASA (2018), Euclid pour une découverte de l’Univers sombre (2020). Quatre
autres missions sont en développement pour la prochaine décennie: SMILE avec la
Chine pour caractériser les interactions Soleil-Terre (2021), JUICE avec la NASA
pour l’exploration du monde de Jupiter (2022), PLATO consacrée au dépistage des
exoplanètes (2024), ATHENA au service de l’astrophysique des hautes énergies
(2028).
- L’observation de la Terre concerne la poursuite des missions Sentinel pour le
système Copernicus de la Commission européenne, Meteosat et Metop d’Eumetsat
pour la météorologie, Earth Explorer de l’ESA à des fins scientifiques. Un budget de
1.668 millions € est demandé pour la période 2017-2019. Il servira à financer Biomass
pour un suivi des effets du couvert végétal (2020), FLEX (Fluorescence Explorer)
pour l’analyse du processus de photosynthèse (2022), et Earth Explorer n°9 qui reste à
sélectionner. Il y a une coopération avec l’Argentine avec le petit satellite SAOCOMCS, radar passif sur orbite (2020). Il est question d’autres missions de micro-satellites
dans le cadre du programme Earth Watch : ALTIUS proposé pour une étude fine de
l’ozone stratosphérique par les chercheurs et industriels belges (2020), MicroCarb
souhaité par le CNES pour une connaissance du cycle du dioxyde de carbone (2020),
la constellation Polaris étudiée par les pays nordiques pour une surveillance de
l’environnement en Arctique…
- La technologie des télécommunications et applications intégrées se réfère à un
support budgétaire de 1.420 millions € de 2017 à 2019. Outre les activités du
programme ARTES (Advanced Research & Telecommunications Systems), il y a les
partenariats publics-privés pour Electra (bus tout électrique avec OHB et SES), Neosat
(plate-forme de nouvelle génération chez Airbus Defence & Space et Thales Alenia
Space), ICE (système en bande L avec Inmarsat), Iris (gestion du trafic aérien pour la
Commission européenne). Deux autres initiatives sont à l’ordre du jour : Globenet
(constellation globale de satellites géostationnaires avec relais optiques) et Govsatcom
(solution européenne de télécommunications sécurisées pour les gouvernements en
Europe).
- Les vols habités, la microgravité et l’exploration robotique de l’espace ont besoin
d’un budget de 1.649 millions € durant les trois prochaines années. Il s’agit de soutenir
les actions suivantes : la contribution de l’ESA à l’ISS (International Space Station)
jusqu’en 2024, la fourniture de modules de service européens pour le vaisseau
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américain Orion, le financement complémentaire - il faut obtenir un supplément de
quelque 300 millions € - de la mission ExoMars 2020, la coopération ESA-Roscosmos
pour la sonde Luna-Resources (Luna-27) sur la Lune, des concepts d’infrastructure
Deep Space Habitat en vue d’un programme post-ISS. La mésaventure de Schiaparelli
risque de peser lourd dans les discussions.
- En matière de technologie, deux missions seront également sur la table des
négociations. L’AIM (Asteroid Impact Mission) avec la NASA doit explorer Didymos
en 2022 avec une sonde européenne qui emmènera des micro- et nano-landers
(atterrisseurs) ; elle devrait disposer d’un budget pour la phase de démarrage. Par
ailleurs, l’e.deorbit/CleanSat du programme CleanSpace est proposé pour tester un
système actif de lutte contre les débris spatiaux.
26 octobre : Communication de la Commission européenne
sur la stratégie spatiale européenne:
L’Union doit mieux tirer parti de son segment spatial (Galileo, Copernicus)
« L’espace compte pour l’Europe »
Ainsi débute la communication de la Commission sur la stratégie spatiale européenne.
Cette note de 15 pages, diffusée le 26 octobre, résulte d’une enquête menée cette année
dans les 28 Etats de l’Union. Il s’agit de rentabiliser davantage l’investissement de 12
milliards € entre 2014 et 2020 pour ses activités pour l’espace. L’Union est dès lors
invitée à:
- encourager le recours aux données et services spatiaux des systèmes Galileo
(navigation) et Copernicus (observation), afin de « répondre aux besoins émergents
liés notamment au changement climatique et au développement durable, ainsi qu’à la
sécurité et à la défense »;
- soutenir la recherche et l’innovation, ainsi que le développement de compétences, en
veillant à ce que les activités spatiales continuent d’être tournées vers les défis
mondiaux et sociétaux ;
- encourager pour les applications Galileo et Copernicus l’esprit d’entreprise et les
nouveaux débouchés commerciaux, grâce à un soutien renforcé en faveur de start-ups
et de jeunes entrepreneurs, via des centres d’incubation - comme l’ESA BIC de
Transinne-Libin (province de Luxembourg) – et des accélérateurs d’innovation ;
- renforcer l’autonomie de l’Europe en matière d’accès à l’espace (lancements) et
d’utilisation de celui-ci (spectre des radiofréquences), dans un environnement sûr
(suivi des objets en orbite) et sécurisé (protection des infrastructures spatiales) ;
- mettre en œuvre un plan d’actions européen de défense, « qui devrait mettre en
évidence le rôle moteur crucial de l’espace en matière de capacités civiles et de
défense ». Il est question de l’initiative Govsatcom de télécommunications
gouvernementales par satellite, qui soient fiables, sécurisées et rentables pour les
autorités et infrastructures publiques. Le gouvernement grand-ducal avec SES entend
avoir un rôle clef dans cette initiative.
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Aucune perspective de financement européen n’est donnée par cette note concernant le
développement des systèmes spatiaux en Europe durant la prochaine décennie. Pas
plus que sur un budget de l’Union pour le Port spatial de l’Europe en Guyane
française. Le jour où était officialisée sa note, l’Union européenne, représentée par la
Commissaire polonaise Elzbieta Bienkowska, et l’ESA, qui est l’agence spatiale
européenne, signaient un engagement commun sur leur vision et leurs objectifs pour
l’avenir de l’Europe dans l’espace.
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. Geneviève Fioraso à l’heure d’ « Open Space » : enjeux et prospective
de la France spatiale, pour inspirer la stratégie de l’Europe dans l’espace
Le 26 juillet dernier, la députée Geneviève Fioraso, qui fut Ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, a officialisé auprès du Premier Ministre Manuel Valls le
rapport OpenSpace « L’ouverture comme réponse aux défis de la filière spatiale » qui
lui avait été demandé en début d’année Ce document de quelque 160 pages, émaillé
de nombreux tableaux, trace d’intéressantes pistes pour relancer la France et son
potentiel de chercheurs et d’entrepreneurs dans la nouvelle ère dite du « NewSpace ».
Ce guide d’idées pour un plan d’actions destinées à redynamiser la France spatiale
s’intitule OpenSpace, comme l’explique G. Fioraso dans sa préface :
« Pour ne pas tomber dans le piège réducteur d’un « new space » qui sous-entendrait
l’abandon d’une forme d’ « old space » dépassé issue des trente glorieuses, ce rapport
défend une démarche de transformation moins artificielle et plus profonde vers
l’ « open space » qui s’appuie sur les expertises acquises pour s’ouvrir à une nouvelle
culture. Il considère résolument les évolutions internationales comme une formidable
opportunité. Avec ses compétences et expertises reconnues dans le secteur spatial,
notre pays peut s’en saisir avec succès en positionnant la France et l’Europe à la fois
comme partenaires des nouveaux acteurs internationaux et comme promoteurs
volontaristes d’innovations et de ruptures technologiques. »
Le rapport Open Space, qu’il faut considérer comme point de reférence pour une
stratégie de l’Union européenne dans l’espace, développe les recommandations
suivantes :
- La France doit ouvrir le domaine spatial aux usages, aux applications, au digital avec
une stratégie de prise de risques associée.
- L’autonomie stratégique de la France et de l’Europe doit s’affirmer dans plusieurs
domaines-clefs liés au spatial. On met l’accent sur Ariane 6, socle de l’autonomie
européenne pour l’accès à l’espace, et sur le CSG (Centre Spatial Guyanais) comme
outil de souveraineté européenne dans l’espace.
- Une augmentation ciblée des investissements publics est nécessaire pour
relancer la filière. Il est question d’exemples de soutien au développement des
applications par satellites, comme les clusters (incubateurs) en Europe, les boosters
(accélérateurs d’innovation) du CoSpace (Comité de concertation entre l’Etat et
l’industrie dans le domaine spatial) en France…
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- La culture spatiale doit être partagée, en faisant en sorte qu’elle soit une affaire
d’éducation, de communication.
1.2. Compte-rendu World Satellite Business Week d’Euroconsult :
le spatial plus que jamais au service des Technologies
de l’Information et de la Communication, mais à quel prix ?
Chaque rentrée de septembre est marquée par des conférences et expositions qui font
le point sur l’actualité spatiale dans le monde. La semaine du business des satellites
qu’organise Euroconsult à l’Hôtel Westin de Paris est l’occasion, chaque année, de se
familiariser aux tendances et perspectives du marché des satellites commerciaux de
télécommunications, de télévision et de télédétection, plus que jamais, au service des
TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).
Cette semaine de conférences trouve avec à propos un judicieux complément dans le
Congrès international d’astronautique (IAC) qui s’est tenu à Guadalajara (Mexique)
durant la dernière semaine de septembre. Ce rendez-vous de la communauté globale de
l’espace traite des implications et défis scientifiques, technologiques, éducatifs et
juridiques de l’exploration spatiale.
Une fuite osée vers une incroyable démesure… qui pourrait coûter cher
La World Satellite Business Week, qui s’est déroulée du 12 au16 septembre, encaissait
le coup de la perte du satellite Amos-6 de l’opérateur israélien Spacecom : l’explosion
du lanceur Falcon 9, le 1er septembre, lors des préparatifs de son essai statique venait
dramatiquement rappeler les risques du business dans l’espace. Il fallait tenir compte
d’un autre événement de l’année : la baisse des revenus pour la location des répéteurs,
à cause d’une offre supérieure à la demande de capacité. Néanmoins, en ce temps de
démocratisation des systèmes spatiaux, à l’heure du « NewSpace », on assiste à une
course effrénée et risquée à la performance commerciale. Sans trop tenir compte de la
réalité des besoins. Le satellite de télécommunications entend s’affirmer, par son
efficacité et sa rentabilité, sur de nouveaux marchés qui misent sur le haut débit à la
demande : l’avènement des connexions 5G, l’essor de l’Ultra Haute Définition, la
connectivité avec les mobiles (notamment à bord des avions), les services
gouvernementaux en matière de sécurité. Outre les satellites géostationnaires, des
constellations de satellites en orbite basse, à l’instar des Globalstar et Iridium déjà
opérationnels, projettent de rendre l’internet disponible partout et à tout moment sur
l’ensemble du globe. Les nouveaux-venus, tels que OneWeb (648 satellites) avec
Airbus Defence & Space et Leosat (108 satellites) avec Thales Alenia Space, ont bien
du mal à trouver les ressources financières.
Pour ce qui est de l’observation de la Terre, les constellations de satellites cherchent à
s’imposer avec une vision en quasi continu de l’environnement terrestre. Il est
question de dizaines de senseurs qui épient de là-haut nos faits et gestes, mettent en
évidence les caprices et colères de la nature, notent en permanence les effets du
réchauffement climatique… Plus rien sur notre Terre n’échappera désormais à des
observatoires sur orbite. On est en train d’assister à une avalanche de données qu’il
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importe de traiter presque en temps réel grâce à une floraison de logiciels sur mesure.
Et les projets privés de se multiplier sans prendre conscience du vrai intérêt des
utilisateurs de l’imagerie satellitaire. On pourrait bien assister à quelques
déconvenues…
Le Luxembourg spatial et l’opérateur global SES en vedettes
La semaine d’Euroconsult était marquée par l’intervention, le 14 septembre, de Xavier
Bettel, premier ministre du Grand Duché, sur le rôle du Luxembourg dans l’espace. Il
a expliqué la vision de son gouvernement qui s’est fixé pour objectif : « devenir
plaque tournante (hub) pour l’industrie spatiale européenne ». Parlant du partenariat
public-privé comme élément clef dans la stratégie luxembourgeoise, il a évoqué le
beau succès de l’opérateur grand-ducal SES qui est devenu un leader mondial de
satellites avec une couverture globale. « En matière d’innovation, l’histoire de SES est
la meilleure illustration ». Il a mentionné l’initiative prise en 2015 de mettre sur pied
LuxGovSat, une société entre SES et le gouvernement du Luxembourg, pour exploiter
un satellite destiné à des missions de service public, comme la sécurité, la défense et
les opérations humanitaires.
Conscient de la montée en puissance des activités spatiales grâce aux capitaux à
risques, X. Bettel a souligné l’intérêt du Grand Duché à se positionner dans la
valorisation des richesses minières du système solaire. « Le Luxembourg est le premier
pays d’Europe à définir un cadre légal qui permet que des entrepreneurs privés dans
l’espace puissent être confiants au sujet de leurs droits sur les ressources qu’ils ont
extraites.» Il fait le pari que cette ambition va favoriser la recherche et les
développements technologiques. Notamment pour la robotique spatiale à l’Université
de Luxembourg et avec la création de filiales pour les entreprises américaines Deep
Space Industries et Planetary Resources.
Pour sa part, SES franchit une nouvelle étape dans l’exploitation de l’anneau
géostationnaire pour le secteur aéronautique. Il annonçait son alliance avec Thales
pour Flytlive, solution d’internet haut débit en bande Ka (30/20 GHz) pour les
passagers des avions au-dessus des Amériques et l’Atlantique. Dès l’an prochain, ce
service sera proposé avec des répéteurs sur des satellites de la flotte SES. En attendant
de disposer, à l’horizon 2020, d’un satellite dédié : SES a commandé à Thales Alenia
Space le puissant SES-17 « tout électrique » de 6 t. Basé sur la plate-forme Spacebus
Neo, il aura une charge utile très flexible pour générer près de 200 faisceaux étroits de
différentes tailles. Pour Karim Michel Sabbagh, président directeur général de SES,
« SES-17 est un élément clef dans notre architecture satellitaire unique et dans la mise
en œuvre de notre stratégie de portefeuille différencié qui propose des systèmes à haut
débit adaptés aux besoins de chaque client. »
Sur ce marché du très haut débit jusqu’à de petits terminaux et pour les connexions
avec les mobiles, SES aura à faire à forte concurrence. Notamment de la part de
l’opérateur américain Viasat, en partenariat avec Eutelsat : il a commandé de puissants
satellites à Boeing Satellite Systems pour avoir une couverture de l’Amérique du Nord
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à l’Extrême Orient, en passant par l’Europe et le Moyen-Orient. Les Viasat-2, -3A et 3B, à lancer entre 2017 et 2020, utilisent des plates-formes BSS-702HP avec des
charges utiles en bande Ka qui sont développées par Viasat. Par ailleurs, Boeing a
décroché le contrat Gisat-1 d’un nouvel opérateur : en 2019 Global IP, basé aux Iles
Caïman, va positionner un BSS-702MP en bande Ka pour la desserte du continent
africain avec des connexions à grandes performances. Ce qui n’empêche nullement
Boeing d’envisager avec des partenaires la réalisation d’une importante constellation
de petits satellites en orbite basse pour des services en bande V (50/40 GHz).
Surprenante discrétion de OneWeb, étonnante ascension de LeoSat
C’est sur la flexibilité de ses services et sur leur disponibilité en toute circonstance que
mise le satellite comme complément des réseaux au sol. Les systèmes Globalstar et
Iridium démontrent que la communication est possible partout sur Terre. L’avènement
des constellations avec des centaines de satellites en orbite basse - entre 1200 et 1400
km d’altitude - vise à mettre internet à la portée de tous, partout dans le monde. La
plus ambitieuse, qui doit être déployée pour 2020 au risque de perdre les fréquences en
bande Ku (14/12 GHz), est OneWeb Global Express qui a pour partenaires industriels
Airbus Defence & Space pour les micro-satellites de 150 kg (à propulsion électrique)
et Arianespace pour leurs lancements avec des Soyouz. A ce jour, $ 500 millions ont
pu être levés pour démarrer le projet. Il en faudrait 6 fois plus pour finaliser le
système. Lors de la semaine Euroconsult, aucune info n’a filtré sur son développement
ni son financement.
Une autre constellation, plus modeste, a fait parler d’elle : LeoSat qui a le support
technique de Thales Alenia Space. C’est Mark Rigolle, spécialiste de business spatial il a de grandes responsabilités chez SES et O3b -, qui est à l’origine d’un système qui
comprendra 108 satellites interconnectés par faisceau optique (laser) pour la
transmission instantanée de hauts débits de données. Un contrat avec un premier client,
dont l’identité n’a pas été révélée, permet au projet d’aller de l’avant avec la phase B
de définition qui va durer un an. Il est question de satellites en bande Ka (30/20 GHz)
basés sur la plate-forme EliteBus. Deux démonstrateurs doivent être testés sur orbite
dès 2018. L’objectif est d’avoir une constellation complète en 2021. A condition que
les investisseurs soient au rendez-vous. Dans un premier temps, 175 millions € doivent
être levés pour 2017. LeoSat a besoin de 1,5 milliards € pour sa mise en œuvre
définitive.
Deux Proton allégés pour un retour en force face à SpaceX et Arianespace
Le transport sur orbite reste un élément clef du business dans l’espace. Le mot d’ordre
est de faire baisser le prix. Jusqu’où peut-on aller dans la réduction des coûts ? A force
de vouloir économiser, ne va-t-on pas pénaliser la fiabilité du système de lancement ?
L’accident du Falcon 9, le 1er septembre, ramène SpaceX à davantage d’humilité…
Celle-ci n’est sans doute pas une qualité d’Elon Musk, le patron de Space Exploration
Technologies, bien décidé d’inscrire son nom au panthéon des pionniers de
l’astronautique. Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX, a voulu rassurer les clients
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en annonçant une reprise de ses lancements dès novembre. La réutilisation d’un 1 er
étage - il a servi le 8 avril au ravitaillement de l’ISS avec Dragon SpX-8 - pour la mise
sur orbite du SES-10 reste à l’ordre du jour pour début 2017. SpaceX va-t-il continuer
à faire un essai statique de son lanceur quelques jours avant l’envol prévu ? G.
Shotwell de préciser : « on n’oblige aucun opérateur à avoir son satellite sur Falcon 9
pour le test au sol ». Mais garder le satellite permet de gagner du temps et de
l’argent… Spacecom en a fait la très amère expérience pour son Amos-6 qu’il était
impatient d’exploiter sur l’Afrique.
La concurrence de SpaceX reste plus que jamais déterminée à être bien présente sur le
marché des lancements commerciaux ;
- Arianespace continue à faire la course en tête. La société européenne de transport
spatial a des commandes de 36 clients pour un montant total de 5,3 milliards €. Elle
affiche complet pour 2017. Début septembre, 56 lancements étaient réservés : 22 avec
des Ariane 5, 24 avec des Soyouz (à condition que le système OneWeb se concrétise),
10 avec des Vega. Airbus Safran Launchers, qui est l’actionnaire majoritaire
d’Arianespace, a reçu le feu vert de l’ESA pour son programme de développement des
Ariane 6, dont les premiers exemplaires devraient être commandés fin de l’année.
- ILS a tenu à confirmer que le lanceur russe Proton est loin d’être en bout de course.
Le Centre spatial Khrounichev et ILS (International Launch Services) ont décidé de lui
donner un nouveau souffle avec deux versions allégées pour des satellites de 3 à 5 t en
orbite de transfert géostationnaire. Le Proton Light (3,6 t) et le Proton Medium
(jusqu’à 5 t) seront disponibles en 2018 pour commercialiser des services compétitifs.
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Quatuor d’Airbus Defence & Space pour prendre la relève du duo Pleïades
La télédétection spatiale devient une branche, en pleine croissance, du business des
satellites. Pour les dix ans à venir, il est question de 400 satellites - dont 47 % sous
forme de constellations, sans compter la myriade de nano-satellites – pour un marché
dépassant les 32 milliards €. Une cinquantaine d’Etats se dotent de leurs propres
systèmes. Ainsi le Pérou est le dernier venu avec Perusat-1 (430 kg) lancé par Vega le
16 septembre. Aux côtés de Digital Globe, d’e-GEOS et d’Airbus Defence & Space,
on voit se développer de nouvelles entreprises d’exploitation de satellites
d’observation. Comme Urthecast au Canada, Planet, BlackSky, HERA aux Etats-Unis,
qui préparent des constellations.
Airbus Defence & Space a révélé son initiative privée d’investir dans une constellation
de quatre satellites d’observation optique à très haute résolution. Ils sont destinés à
prendre en 2020 la relève des deux Pléïades HR qui sont sur orbite depuis 2011 et
2012. Avec ce quatuor, il sera possible de voir deux fois par jour un même point du
globe. Peu d’informations ont été données sur des performances encore
confidentielles. Pas davantage sur l’investissement d’Airbus Defence & Space.
1.3. International Astronautical Congress 2016, à Guadalajara
(Mexique) : l’espace bien trop complexe pour être exploré par un solitaire
La communauté mondiale du spatial institutionnel s’était donné rendez-vous à
Guadalajara, 2ème ville du Mexique, durant la dernière semaine de septembre. Plus
que jamais, il fut question de coopérer pour innover, à la mode du « New Space », face
aux ambitieux défis de l’exploration du système solaire. En organisant avec brio le
67ème Congrès international d’astronautique (IAC 2016) qui a accueilli du 26 au 30
septembre quelque 5200 participants (dont plus de 2000 étudiants), le Mexique a
réussi son pari de faire venir chercheurs, ingénieurs et juristes du monde entier dans
l’Etat de Jalisco. Son gouvernement veut faire de la zone industrielle de Guadalajara la
« Silicon Valley » de l’Amérique centrale en misant sur les TIC (Technologies de
l’Information et de la Communication). C’est à l’invitation du SCT (Secretaria de
Communicaciones y Transportes) que l’IAF, l’IAA et l’IISL ont réuni à Guadalajara
les acteurs du spatial pour leur sommet annuel placé sur la thématique « Rendre
l’espace facile d’accès et à la portée de tous les pays ».
A l’issue du Congrès, Jean-Yves Le Gall, qui préside le CNES, a été officialisé comme
nouveau président de l’IAF. Dans cette région en proie aux problèmes
d’environnement, il a tenu à rappeler le rôle des systèmes spatiaux dans la mise en
œuvre de l’accord COP21 pour enrayer le réchauffement climatique.
Succession pour l’ISS avec des stations qui se préparent en Chine et en Russie
L’IAC 2016 fut marqué par deux événements médiatiques pour l’actualité spatiale.
D’abord, le show d’Elon Musk, en « Homme de Mars », qui est venu présenter son
surréaliste projet de pharaonique vaisseau d’exploration interplanétaire ITS
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(Interplanetary Transport System), avec l’ambition de coloniser la Planète Rouge
dès 2030… Si les jeunes faisaient preuve d’hystérie à l’annonce de cette réalisation
pharaonique, les Congressistes affichaient leur scepticisme, devant les obstacles à
franchir, et ne semblaient guère convaincus.
Puis il y eut l’au revoir historique à la sonde Rosetta, dont on vécut en direct la fin de
parcours sur la comète « Tchouri ».
L’adieu historique à la sonde cométaire Rosetta de l’ESA
Après un périple de 10 ans dans l’Espace et 2 années de travail scientifique autour de
la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, la sonde Rosetta de l’ESA a tiré
définitivement sa révérence en s’écrasant, comme prévu, sur la surface de la comète en
date du 30 septembre 2016. Les données collectées par Rosetta seront analysées par les
scientifiques afin de mieux comprendre la formation ainsi que l’évolution des comètes.
A la fin des années ’90, Spacebel a réalisé un environnement de validation de Rosetta
pour le compte de Airbus Defence & Space en Allemagne, qui était le maître d’œuvre
du consortium industriel. Son système de test a permis de vérifier et de qualifier la
performance du logiciel de vol avant son départ pour l’espace lointain. Il s’agissait à
l’époque d’une contribution modeste. Depuis lors, les systèmes de validation des
logiciels embarqués ont continué de se développer au sein de Spacebel pour d’autres
missions spatiales.
Assurément, dans les années à venir, Mars sera la vedette de l’exploration avec des
missions, en préparation, de la NASA, de SpaceX (Space Exploration Technologies),
de Roscosmos et de l’ESA, de la CASC (China Aerospace Science & Technology
Corp), de l’UAE Space Agency (Dubaï), sans doute de l’ISRO (Indian Space Research
Organisation). L’objectif de la coopération internationale pour l’odyssée martienne
sera le retour d’échantillons pour lequel il faudra s’entourer de mesures de sécurité.
La Chine est devenue une force incontournable sur la scène spatiale. Elle utilise l’IAC,
comme le faisait d’antan l’Union Soviétique, pour lever le voile sur des
développements en cours. La China Manned Space Agency (CMSA) a décrit le
module Tiangong-2, dit « Space Lab », en orbite depuis le 15 septembre avec des
équipements scientifiques à bord : il va tester les systèmes et opérations à mettre en
œuvre pour la station spatiale chinoise des années 2020. Alors que l’ISS sera en bout
de vie opérationnelle, la CSS (China Space Station), inclinée à 42 degrés entre 340 et
450 km d’altitude, est d’ores et déjà proposée comme une relève. Appel est lancé à la
coopération pour son exploitation par des équipages internationaux. Reste à en définir
les modalités, car la CMSA est sous contrôle militaire. Le 18 octobre, un duo de
taïkonautes (Jin Haipeng, dont c’est le 3ème vol, et Chen Dong qui étaient lancés dans
le vaisseau Shenzhou-11), rejoignait le module Tiangong-2 pour réaliser une mission
spatiale d’un mois.
De son côté, l’entreprise russe Energia s’appuyant sur le budget spatial 2016-2025 qui
était adopté en mars dernier, a fait état de ses nouvelles ambitions. Avec
l’agrandissement de l’ISS au moyen de trois modules supplémentaires : le longtemps
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attendu Nauka MLM (Muti-purpose Laboratory Module) en 2017, le Pricha NM
(Node Module) en 2018 et le SPM (Scientific Power Module) en 2019. Avec le
développement du nouveau vaisseau Federatsiya qui devrait prendre la relève de
l’actuel Soyouz en 2023-2024. RKK Energia projette pour 2025 la mise en service
d’une station orbitale russe : pour son assemblage, elle réutilisera les trois derniers
modules qui seront détachés de l’ISS, puis rejoints par un Transformable Module
(structure gonflable) et un Docking Module (sas pour sortie).
Apparition d’acteurs privés de Chine pour le business dans l’espace
Outre une belle présence mexicaine –notamment autour de l’AEM, agence de l’espace
du Mexique -, Lockheed Martin comme principal sponsor insistait sur son expertise
pour l’exploration de Mars. La SNC (Sierra Nevada Corp) faisait belle figure avec sa
famille de petits satellites et surtout pour les missions de son planeur réutilisable
Dream Chaser (avec une coopération européenne d’OHB et de QinetiQ Space). Parmi
les autres exposants, on avait de nouveaux venus, tels que les Emirats Arabes unis
(Dubaï) avec leur agence spatiale récemment créée et le Mohammed bin Rachid Space
Centre, ainsi que l’ONU avec son Bureau des affaires spatiales UNOOSA. La présence
de celui-ci constituait une « première » : elle démontre la volonté de l’UNOOSA (sous
l’impulsion de Simonetta di Pippo, sa directrice) de collaborer avec l’IAF sur quatre
piliers : le spatial économique, l’espace sociétal, l’accès à l’espace, la diplomatie
spatiale.
La surprise venait de Chine avec une compagnie de transport spatial, la LandSpace
Technology Corp : celle-ci annonce le premier vol en juin 2017 de son lanceur LS-1
de 58 t avec 4 étages à poudre, qui sera capable de satelliser jusqu’à 400 kg sur une
orbite héliosynchrone à 400 km. Ce LS-1, qui utilise des composants d’un missile
intercontinental, sera mis en œuvre à partir d’une plate-forme mobile. L’ensemble
pour son transport sera placé dans un container de 21,7 m. Ainsi le privé chinois fait
son entrée sur la scène du business de l’espace. Un autre opérateur chinois de
lancements « privés » avait quelques dépliants sur le stand de la société HEAD
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spécialisée dans la commercialisation de systèmes spatiaux « made in China » :
Expace Technology.
HEAD spécialisée présentait son petit satellite HEAD-1 (40 kg) qui sera lancé en
novembre par une Longue Marche 4C pour une démonstration en orbite. Deux types
de plates-formes en sont dérivés pour un déploiement en constellations: S-50 (65 kg)
et S-100 (jusqu’à 130 kg) sont proposés pour des prises de vues optiques ou pour la
surveillance du trafic maritime. D’autres constructeurs de microsats faisaient la
promotion de leurs produits : aux côtés de l’incontournable SSTL (Surrey Satellite
Technology Ltd), on avait de petites entreprises comme BST (Berlin Space
Technologies), GOMspace (Danemark), ISIS (Pays-Bas), SCS Space (Afrique du
Sud).
Le 68ème IAC se tiendra à Adélaïde (Australie) du 25 au 29 septembre 2017, avec pour
thème « Unlocking imagination, fostering innovation and strengthening security »
(Libérer l’imagination, encourager l’innovation et renforcer la sécurité).
1.4. La force spatiale de l’Empire du Milieu,
désormais acteur majeur dans l’exploration de l’espace
Ce 15 septembre, comme annoncé depuis plusieurs mois, le lancement du module
habitable Tiangong-2 (Paradis Céleste n°2) est un pas crucial vers la CSS (China
Space Station) des années 2020. Constitué de plusieurs laboratoires, ce complexe
orbital de quelque 60 t servira à des missions de taïkonautes durant plusieurs
mois. D’ores et déjà proposé à la communauté internationale, il intéresse les
chercheurs européens.
La Chine est en passe de devenir la première puissance spatiale dans le monde. A
Pékin, le Parti communiste qui dirige le pays depuis 1949 ne lésine pas sur les moyens
pour valoriser la République populaire sur la scène mondiale. Son régime plutôt
original ne manque pas d’ambiguité : il est dominé d’une part par un communisme
centralisateur pour une politique dite « populaire », de l’autre par un capitalisme
libéral pour « une économie socialiste de marché ». Son programme spatial est un
instrument avant tout de prestige national. Sa mise en œuvre, qui progresse de façon
discrète, dépend d’instances qui décident les budgets, contrôlent leur exécution,
organisent les réseaux d’enseignement et misent sur le pouvoir fort de l’Armée
populaire.
Cet Etat, qu’on a appelé l’Empire du Milieu, est dans le monde le 4ème pour sa
superficie (avec montagnes et déserts), mais le 1er pour sa population (1 375 millions
d’habitants, soit plus d’1/5 de la population mondiale). On imagine les milliers
d’ingénieurs et chercheurs de haut niveau qui sortent chaque année des universités et
instituts supérieurs. La gestion de ce territoire étendu et contrasté à la cinquantaine
d’ethnies ou « nationalités » a largement recours aux satellites pour les
télécommunications, la télévision, la télédétection, la météorologie, la navigation…
Surtout que Pékin est régulièrement confrontée aux caprices de la nature qui ont un
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caractère dramatique : inondations, désertification, tempêtes sur les côtes, glissements
de terrains, environnement pollué, tremblements de terre…
Protection et sécurisation d’une population qui continue de croître font appel aux
moyens spatiaux. Ce qui justifie l’important investissement au sein de la très puissante
CASC (China Aerospace Science & technology Corp) pour la maîtrise de systèmes
performants et fiables sur orbite. Cette CASC qui a plus de 200 000 employés dans des
académies spécialisées de haut niveau technologique doit se conformer au plan
stratégique à long terme. Tous les acteurs du spatial chinois, qu’ils soient publics ou
semi-privés, doivent rendre des comptes à la SASTIND (State Administration for
Science, Technology and Industry for National Defence), institution à caractère
militaire qui dépend du Ministère chinois de l’Industrie et de l’Informatique et qui a le
goût du secret.... Il y a bien une agence nationale de l’espace appelée CNSA (China
National Space Administration) qui gère le programme spatial national dans le
contexte international, notamment pour les coopérations.
Une super-puissance de l’espace
La mise sur orbite du Tiangong-2 de 8,5 t inaugure les grandes manœuvres de Pékin
dans la réalisation de la CSS (China Space Station). Le laboratoire, après s’être hissé à
près de 400 km d’altitude, doit accueillir un équipage de 2 taïkonautes masculins à
bord du vaisseau Shenzhou-11 : celui-ci sera lancé le 17 octobre du Centre spatial de
Jiuquan (d’où est parti Tiangong-2), un important site militaire près du désert de
Mongolie. Les deux Chinois vont y séjourner près d’un mois afin de vérifier le bon
fonctionnement des systèmes de bord et démarrer une quinzaine d’expériences
scientifiques et technologiques. Un micro-satellite doit être largué pour photographier
l’attelage orbital autour de la Terre.
En avril 2017, le ravitailleur Tianzhou-1 de 13,5 t sera lancé par la nouvelle fusée
Longue Marche 7 à partir du Centre des lancements de Wenchang. Il viendra s’arrimer
automatiquement à Tiangong-2 pour y amener de l’oxygène, des ergols, de l’eau, des
vivres. Rien n’est annoncé officiellement au sujet d’un vol Shenzhou-12 pour
inspecter l’ensemble Tiangong-2-Tianzhou-1. Si ce programme se déroule sans
anicroche, feu vert sera donné à la mise sur orbite, dès 2018, du module central, dit
Tianzhe, de la station spatiale chinoise des années 2020. Cet élément d’une masse de
20 t aura la particularité d’être pourvu d’un collier d’arrimage multiple. Il sera satellisé
par la puissante Longue Marche 5, dont le premier vol depuis Wenchang est attendu
pour novembre.
Parallèlement aux missions habitées, la CASC va tenter deux exploits à la surface
lunaire avec des sondes Chang’e-5 et Chang’e-4 de plus en plus complexes. La
première, lancée par une Longue Marche 5, doit en 2017 effectuer une opération
complexe : collecter des échantillons du sol et faire revenir sur le territoire chinois. La
seconde tentera en 2018 de se poser sur la face cachée et d’y faire rouler un microvéhicule. Chang’e-6, réplique de Chang’e-5, rapportera des spécimens de Lune en
2020. Cette année là, la Chine fera son entrée dans le club restreint des Etats qui
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explorent la Planète Rouge : sa sonde Mars 2020 (nom provisoire) fera arriver un
véhicule électrique à six roues dans l’environnement martien. Pékin vient de dévoiler
des vues d’artiste de sa première mission sur Mars. De quoi stimuler la jeunesse
chinoise à s’investir dans les systèmes spatiaux d’exploration et d’applications.
Cap sur des lancements à profusion !
La Chine dispose d’une belle panoplie de lanceurs de satellites : 4 modèles de base
pour l’ancienne génération, qui emploient des propergols toxiques (hydrazine et
péroxyde d’azote); bientôt 3 versions d’un nouveau type - les CZ-5, CZ-6 depuis
septembre 2016, CZ-7 testée avec succès le 25 juin dernier - avec des propulseurs
kérozène/oxygène liquide et hydrogène/oxygène liquides (*) ; 2 à poudre dérivés de la
technologie des missiles stratégiques. Quatre complexes de lancements : Jiuquan,
Xichang, Taiyuan et Wenchang (qui vient d’être aménagé sur l’île de Hainan). Pékin
procède chaque année, depuis l’an dernier, à une vingtaine de lancements de satellites,
surtout pour l’observation de la Terre. Des compagnies de type « privé » pour le
transport spatial est en train de prendre forme dans la province de Hubei pour
commercialiser dans un premier temps des lancements pour petits satellites avec des
lanceurs mis en œuvre à partir de plates-formes mobiles.
- LandSpace Technology, créée par des « vétérans » du programme spatial chinois,
annonce pour juin 2017 un premier lancement commercial du LS-1, destiné à la mise
sur orbite de nano- et micro-satellites. Ce lanceur à 4 étages solides, 58 t au décollage,
peut satelliser jusqu’à 400 kg en orbite héliosynchrone (400 km)
- Expace Technology n’est pas sans rappeler l’identité d’un certain SpaceX… Elle
commercialise deux lanceurs à propulsion solide dérivés de missiles qui sont produits
par CASIC (China Aerospace Science & Industry Corp). Le KZ-1T à 4 étages, 30 t au
décollage, pourra mettre jusqu’à 200 kg en orbite héliosynchrone (700 km); il a déjà à
deux reprises, en 2013 et 2014, servi à satelliser de petits satellites. Le KZ-11,
également à 4 étages, 78 t au décollage, pourra satelliser jusqu’à 1 t ; son premier vol
est prévu en 2017.
(*) Il est prévu que la version la plus puissante, dite CZ-5 – véritable mastodonte -,
effectue son vol d’essai ce 3 novembre depuis le nouveau centre de Wenchang.
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. Après la catastrophique méprise du 1er septembre,
le Falcon 9 de SpaceX pourra-t-il revoler cette année ?
La dramatique explosion du lanceur Falcon 9, sur son pad de tir, a mis en évidence le
problème de SpaceX pour la maîtrise de l’hélium pour la pressurisation. Il a en tout cas
jeté un certain discrédit sur le système de transport spatial d’Elon Musk, à l’heure où
celui-ci entreprend le projet pharaonique de guider l’humanité dans l’exploration du
système solaire… Les clients de SpaceX, dont la NASA, doivent s’armer de patience
pour leurs missions. Si le SLC-4E est disponible à Vandenberg (Californie), reste à
voir si le pad 39A au Cape Canaveral (Floride) sera prêt à prendre la relève du SLC-40
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qui a été détruit lors de l’essai statique. SpaceX cherche toujours, grâce à des tests sur
le 2ème étage, à comprendre la raison de l’accident du 1er septembre.
Voici un relevé officieux – jusqu’en juin 2017- des satellites en attente (date de
lancement non confirmée) et on peut parler de bousculade (plus d’un lancement par
mois en 2017…):
- Iridium Next 1 (dix satellites en LEO) à partir de Vandenberg AFB en décembre ?
- Echostar-23 (comsat GEO) depuis le pad 39A du Kennedy Space Center en
décembre ?
- Dragon SpX-10/CRS-10 (ravitaillement de l’ISS) depuis le pad 39A le 15
janvier 2017;
- SES-10 (comsat GEO) avec un Falcon 9 utilisant un 1er étage qui a déjà volé, depuis
le pad 39A en janvier ;
- Iridium Next 2 (dix satellites en LEO) à partir de Vandenberg AFB en février ;
- NROL-76 (satellite militaire) à partir du pad 39A en mars ;
- Dragon SpX-11/CRS-11 (ravitaillement de l’ISS) depuis le pad 39A en mars-avril ;
- Intelsat-35e (comsat GEO) depuis le pad 39A en mars-avril ;
- SES-11/Echostar 105 (comsat GEO) depuis le pad 39A en avril ?
- BulgariaSat-1 (comsat GEO) au Cape Canaveral au printemps ;
- Iridium Next 3 (dix satellites en LEO) à partir de Vandenberg AFB au printemps.
- Dragon SpX-12/CRS-12 (ravitaillement de l’ISS) depuis le pad 39A en juin-juillet ;
- Iridium Next 4 (dix satellites en LEO) à partir de Vandenberg AFB en juin-juillet.
2.2. Près de 400 milllions € par an
pour le fonctionnement du CSG (Centre Spatial Guyanais)
Le rapport Open Space de la députée et ex-Ministre Geneviève Fioraso fait état
de l’investissement de la France à Kourou avec le CSG (Centre Spatial
Guyanais.
- 1700 personnes (32 d’ingénieurs et cadres, 51 % de techniciens) y travaillent
actuellement de façon continue.
- 20 % du PIB du Département de la Guyane, avec le CNES qui est le premier
employeur pour quelque 280 salariés. Cegelec (173 personnes) et Telespazio
(139 personnes) sont les principaux employeurs industriels. Parmi les autres
sociétés qui sont bien représentées, on a Regulus, Arianespace, MT Aerospace,
Air Liquide et Vitrociset.
- coût global estimé à environ 393 millions € par année (dont 127 millions à
charge d’Arianespace).
La France, depuis plusieurs années, souhaite que l’Union européenne consacre
un budget au fonctionnement de son Port spatial, alias le CSG. Et ce, pour que
Arianespace soit en mesure de faire jeu égal avec les Etats-Unis, la Russie, la
Chine dont les infrastructures de lancements sont prises en charge par les
pouvoirs publics, via leurs instances militaires.
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2.3. La reprise russe de Sea Launch :
est-ce bel et bien une affaire sérieuse ?
L’annonce, peu convaincante, était faite à Guadalajara durant le 67ème Congrès
international d’astronautique : le système de lancement Sea Launch est en voie d’être
acquis par le groupe russe S7, un holding qui possède déjà une compagnie aérienne.
Vladislav Filev, directeur général du S7 Group, a parlé d’un accord stratégique avec la
société Energia, propriétaire à 95 % de Sea Launch. Les infrastructures de Sea Launch
consistant en la plate-forme océanique de lancements Odyssey et dans le navire
servant à l’intégration et au contrôle du lanceur sont actuellement ancrées au port de
Long Beach (Californie). Elles vont être transférées au S7 Group pour quelques $ 150
millions. Comme elles sont sous contrôle américain, il faut l’accord des autorités des
Etats-Unis pour que ce transfert puisse avoir lieu dans les 6 à 9 prochains mois.
Le S7 Group devient opérateur privé de lancements spatiaux en Russie, mais il lui faut
obtenir la licence. Ce n’est pas avant 2018 que les opérations pourraient reprendre.
Mais avec quel lanceur ? Le Zenit 3SL est le résultat d’une coopération russoukrainienne, entre Energia et Youchnoye. Sa production est à l’arrêt. V. Filev est resté
assez évasif quant au choix du lanceur qui sera employé pour ses services d’accès
à l’espace.
2.3. Musk-Bezos ou l’affrontement de deux géants :
lequel a les reins les plus solides pour soutenir le mouvement NewSpace ?
Elon Musk fait la une des magazines. Même qu’un livre biographique qui lui est
consacré figure en bonne place dans les libraires On se demande où va s’arrêter son
appétit à innover : après les lanceurs Falcon et les voitures électriques Tesla, le voici
qui se lance dans le train ultra-rapide HyperLoop, ainsi que dans les batteries à
domicile et les tuiles photovoltaïques. Les observateurs de la finance qui suivent de
très près son ascension fulgurante, qui paraît à ce jour réussie, s’interrogent sur ses
capacités à investir. Ses avoirs (*) ne seraient pas aussi stables. L’homme d’affaires
californien, d’origine sud-africaine, se construit un monde sur un sol qui pourrait être
fait de sables mouvants. Ne risque-t-il pas l’engloutissement ? Jusqu’à présent, Musk a
réussi ce tour de force de faire passer un souffle de jeunesse sur un spatial prisonnier
du secteur public, tout en stimulant l’innovation technologique pour les systèmes de
transport et d’énergie.
Par contre, son rival Jef Bezos moins médiatique, omniprésent avec son affaire globale
Amazon de shopping en ligne, est intéressé par faire progresser l’odyssée des vols
habités dans l’espace. Avec son entreprise Blue Origin, il avance discrètement en
misant sur des technologies de propulsion et de réutilisation qui en étonnent plus d’un.
Après New Shepard pour les vols suborbitaux, voici New Glenn pour les missions
orbitales. Dans la perspective d’un New Armstrong, toujours secret, qui pourrait
rivaliser avec l’ITS (Interplanetary Transport System) de SpaceX. Sa fortune est
estimée à plus de $ 65 milliards (*) : c’est une assise solide sur lequel il peut s’appuyer
pour mettre le nouveau monde de l’espace à la portée du plus grand nombre. Par
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ailleurs, Blue Origin a décroché avec le propulseur méthane-oxygène liquide BE-4 le
contrat de la motorisation sur le 1er étage du lanceur Vulcan d’ULA (United Launch
Alliance). Le BE-4 va équiper le 1er étage (7 propulseurs) ainsi que le 2ème étage (1
exemplaire) du lanceur New Glenn.
(*) La fortune d’Elon Musk serait de l’ordre des $ 11 milliards.
Le Premier étage du New Glenn avec ses 7 propulseurs BE-4 (oxygène liquide/méthane) :
vue de maquette en essais en soufflerie pour sa rentrée dans l’atmosphère. Crédit : Blue Origin.
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Le 1er étage du lanceur ITS (Interplanetary Transport System) se trouverait propulsé
par un groupe – assez complexe - de 42 moteurs Raptor oxygène liquide-méthane. Ses
essais viennent de débuter sur le site de tests de McGregor au Texas. Chacun devrait
développer une poussée de 3.050 kN au sol et de 3.285 kN. Pour comparaison, le
propulseur kérolox F1 qui équipait à 5 exemplaires le lanceur lunaire Saturn V des
années 60 avait une poussée de 7.740 kN.
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2.4. Projets en Europe de micro-lanceurs : les investisseurs peu convaincus
par l’image qu’on leur fait de « l’eldorado » des nano- et micro-satellites
Comparés aux lanceurs lourds Heavy Falcon de SpaceX et New Glenn de Blue Origin,
les systèmes de lancement que des entreprises privées projettent de développer en
Europe ont moins d’envergure. Leur premier défi est de trouver des financiers prêts à
investir dans des projets à risques. Beaucoup d’idées lancées, peu de ressources
disponibles. Le transport spatial en dehors des USA reste l’apanage des pouvoirs
publics.
en italiques : les projets qui doivent encore obtenir du soutien financier
PROJECT
Description/particularity
Status of the initiative as of 1st
NAME/company (State)
of the system
October 2016
st
[internet address]
(mass in LEO)
[1 orbital flight in prospect]
ARION/PLD Space (Spain)
[http://pldspace.com/]
3-stage launcher Arion 2 /kerolox
rocket engines of 200-kN, 50-kN &
7-kN thrust, based upon an original
concept (up to 150 kg, to carry
dozens of Cubesats)
ALTAIR/Horizon 2020
European Commission +
ONERA + Bertin Technologies
+ Nammo Raufoss + CNES…
(France)
[cordis.europa.eu/project/]
BLACK ARROW 2/Horizon
Space Technologies
(United Kingdom)
[http://horizonsas.com/]
Air launch space Transportation
using an Automated aircraft and an
Innovative Rocket : low-cost
launcher of small satellites from 50
to 150 kg in 400-1000 km orbit
2-stage launcher/indigenously
developed rocket engines using
liquid oxygen and LNG or liquefied
natural gaz, of 360-kN thrust for the
1st stage, of 45-kN for the 2nd (up
to 500 kg in LEO or 200 kg in SSO]
Development of the liquid Arion 1
sounding rocket for suborbital flights up to
200-km altitude, starting in 2018.
Partnership with DLR (Deutsche Luft-und
Raumfahrt Zentrum) [demonstration of
orbital launch in 2020-2021 with 50-kg
payload]
36-month technological feasibility study of
an independent access to space (COMPET02-2015 for an amount of 3,9 million €).
No precise schedule for ALTAIR
development.
British commercial company of space
transportation, proposing a small launcher
from a mobile launch platform, honouring
the brief Black Arrow programme of the
70’s. Launch opportunity from Scotland or
from French Guyana ? First tests in 2017
[satellite to be launched in 2019 ?]
Utilization of large stratospheric balloons
since 2009 in the framework of the Bloon
programme of zero2infinity. Start in
September 2014 of test campaign with
oxygen-hydrocarbon rocket engine. Launch
scenario following a flight plan that was
used in 1957 par USA over the Pacific
Ocean to launch hihg-altitude sounding
rockets. Bloostar launch over the Atlantic
Ocean by 28°North and 15°West [first
attempt to launch microsat in 2020 ?]
BLOOSTAR/zero2infinity
Very compact 3-stage rocket with
(Spain) [http.//bloostar.com/ ou the form of conical spaceship :
http://www.inbloon.com]
dropped at 22,000-m altitude from a
stratospheric balloon of
zero2infinity. Light pressurized
stages of modular concept, made of
standard elements which are nested
in the other. Use of oxygenmethane rocket engines of 15 kN /8
units for the 1st stage, of 2 kN/6 on
the 2nd, 1 on the 3rd. (up to 125 kg,
75 kg in SSO)
NORTH STAR LV/Nammo
3-stage launcher for use from
First flight test of the hybrid UM with a
Raufoss + ASC/Andoya Space Andoya Space Center. Use of the
sounding rocket of 760 kg in 2016. en vol
WEI n°88 2016-05 - 22
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Center (Norway)
[http://andoyaspace.no/ ou
www.esc-aerospace.com]
PRIMO/Leaf Space (Italy)
[http://leafspace.e u/]
hybrid propulsion with
standardized UMs/Unitary Motors
which combine hydrogen and
synthétic rubber : 7 units for 1st
stage Borealis, 4 for 2ne Aurora, 1
pour 3rd Corona (10 kg in SSO)
Light 2-stage launcher in composite
materials – 13-m height, 6.4 t for
lift-off mass -, described as
partially reusable. Use of hybrid
propulsion , still te be developed
(50 kg in SSO)
PROMETHEUS (*)/SpaceLS
(United Kingdom)
[http://spacels.com/]
2-stage launch vehicle using the
Raptorex rocket engine of 330 kN.
Motor using hydrogen peroxyde
and kerosene, based upon the
Gamma engine of the British Black
Arrow launcher of the 70’s : its
development was halted after one
orbital launch (100 kg)
SEA SERPENT
Powerful 2-stage launcher on the
JORMUNGANDR/Ripple
original concept « from the seas to
Aerospace
the stars ». Flights to orbit from a
(Norway) [http:www.ripplemarine barge marine. The same
aerospace.no/
aerospike engine on the 1st and 2nd
stages, developing flexible thrusts
of 980 to 1,110 kN. Annular motor
consisting of 10-12 propulsion
units, provided by US company
Rocketstar [up to 2 t]
SALS-SAGITTARIUS
Airborne Space Arrow rocket,
AIRBORNE LAUNCH SYSTEM derived from the solid Arrow
/Celestia Aerospace (Spain)
missile: modified into a small
[http://celestiaaerospace.com/] launcher of nanosats, in order to
reach orbital velocity after being
fired at 20,000-m altitude from a
2nd-hand Mig 29UB, renamed
Archer. [20 kg, from 4 to16
Cubesats]
SMILE /Horizon 2020
Small Innovative Launcher for
European Commission + NLR Europe tp mert the needs of
(Netherlands) +Nammo
worldwide smallsat market: to put
Raufoss (Norway) + DLR
into LEO payloads [up to 50 kg per
(Germany)…
launch, for the target price ofless
[cordis.europa.eu/programme/] than 50.000 €/kg]
© October 2016 Space Information Center/Belgium
d’un premier propulseur hybride With
some support of ESA FLPP (Future
Launchers Preparatory Program) [1st
orbital attempt with a nano-satellite in
2020, conditioned by the availability of
financial resources]
Spin-off, since 2012, of Politecnico di
Torino, with the aim of making easier and
cheaper the access to orbit for student
projects of nano-satellites (Cubesats). No
info about the hybrid motor neither about
the launch site [demonstration flight in
2020 ?]
Us of the 3D manufacturing technology to
réalize the Raptorex rocket engine with
structures in composite materials. Call for
money through donations in order to fund
the programme. [2020, if there are enough
and stable financial resources for
successful Raptorex tests in 2016]
Norwegian SME located at Kristiansand.
Partnership with Rocketstar, submitted to
ITAR restrictions of US Department of
State for the transfer of techynology. No
precise information about the concerned
investors, neither about the financial
requirements, neither about development
schedule [1st attempt to launch a spacecraft
in 2020 or later ?]
SME headquartered at Barcelona, taking
form within the economic conversion plan
of Catalonia. No info about financial
support [2019, but plan dependent on
available funding]
36-month technological feasibility study of
an low-cost access to space in Europe
(COMPET-02-2015 for an amount of 3,99
million €). No precise schedule for SMILE
development.
(*) A ne pas confondre avec le nom du propulseur méthane/oxygène liquide
Promotheus dont le CNES a entrepris le développement pour un essai en 2020 sur le
WEI n°88 2016-05 - 23
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
démonstrateur Callisto d’étage réutilisable (en coopération avec le DLR en Allemagne
et la JAXA au Japon).
2.5. Où en sont les lanceurs sud-américains ?
Le Brésil et l’Argentine ne font plus guère état de leurs projets…
Cela fait des décennies qu’on cherche en Amérique du Sud à mettre en œuvre des
lanceurs de satellites. Mais les projets ont bien du mal à se concrétiser, surtout à cause
d’un manque de gestion pertinente des moyens que les pouvoirs publics mettent à
disposition des projets à concrétiser. Plutôt que de donner la priorité à une réalisation,
on a sous-estimé les efforts à consentir et les budgets n’ont pas suivi.
- Le Brésil se lançait en 1985 dans le développement du lanceur à poudre VLS-1,
destiné à placer sur orbite équatoriale de petits satellites. Après deux lancements
infructueux en novembre 1997 et en décembre 1999, puis après l’’explosion
dramatique du 3ème exemplaire lors de sa préparation le 22 août 2003 – 21 techniciens
trouvèrent la mort -, le VLS-1 n’a plus la cote auprès du gouvernement brésilien.
Récemment, José Ramundo Coelho, le président de l’AEB (Agencia Espacial
Brasileira) a annoncé que le lanceur VLM (Vehiculo Lançador de Microsatellites)
devrait effectuer son vol inaugural à la fin de 2018. Son développement se fait avec la
collaboration du DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt).
- L’Argentine, depuis les années 60, ambitionne de se doter d’un lanceur national de
satellites. Le projet est relancé en 2007 par la CONAE (Comision Nacional de
Atividades Espaciales) avec le lanceur Tronador II avec propulseurs kérolox pour
satelliser jusqu’à 250 kg. Une mise sur orbite était annoncée pour 2015… Le 15 août
2014, le vol d’essai du démonstrateur VEX-1B permettait de tester un petit moteurfusée argentin à liquides. Une étape majeure avec le VEX-5A était envisagée cet été.
Mais les préparatifs prennent du temps. La maîtrise de la propulsion liquide n’est pas
une mince affaire… Nul ne peut dire si le Tronador II sera en mesure de réussir une
satellisation avant la fin de cette décennie.
3. Télédétection/GMES
3.1. Global Végétation n’est pas à l’ordre du jour de Lucerne :
l’ESA entend privilégier l’imagerie multispectrale des Sentinel 3 !
Depuis l’an 2000, le programme Végétation, initié par le CNES, fait ses preuves
comme le précurseur du système Copernicus de la Commission dans l’espace. La
Belgique y est associée avec le VITO, établissement flamand pour la recherche
technologique qui est implanté à Mol (province d’Anvers). Il est l’acteur clef de
Végétation avec la mise en œuvre du CTIV (Centre de Traitement des Images
Végétation) qui gère et archive la banque de données concernant le couvert végétal
terrestre. Au départ, il y eut les images réalisées par deux spectromètres à bord des
satellites français Spot-4 et Spot-5, lancés respectivement en 1998 et en 2002.
WEI n°88 2016-05 - 24
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
L’ESA leur a donné un successeur, plus performant : le micro-satellite ProbaV(égétation), principalement financé par la Belgique, était réalisé par QinetiQ Space et
Spacebel, deux acteurs du spatial belge. Mis sur orbite par un lanceur Vega en mai
2013, il assure la continuité opérationnelle d’observations globales. Les images
Végétation, mises à disposition du monde entier, se sont révélées fort utiles pour
l’apprentissage du traitement des données de télédétection, ainsi que pour une vision
en continu des changements de la végétation. Le VITO était sollicité par la Chine pour
disposer d’images à grand champ afin d’évaluer de façon permanente l’état des
cultures. D’autant que les autorités de Pékin avaient du mal à disposer des
observations de satellites Landsat de la NASA concernant la crise de production du
soja. Le VITO et le RADI, Institut de la Télédétection et de la Terre numérique qui
dépend de la CAS (Chinese Academy of Sciences), ont pris l’habitude depuis 2013 de
collaborer sur l’exploitation des données Végétation. Cette coopération entre Bruxelles
et Pékin devait se renforcer autour d’un projet conjoint de satellite qui garantisse la
pérennité du suivi de la biosphère depuis l’espace.
En juin dernier, lors de la visite d’une importante délégation de chercheurs et
industriels belges en Chine, un protocole d’accord était signé en présence du Roi
Philippe et du Président Xi Jinping. Prévu pour un lancement en 2018-2019 avec
une fusée chinoise Longue Marche 2D, le satellite Global Végétation de 400 à 500
kg combinera une plate-forme SAST 1000 de la SAST (Shanghai Academy of
Spaceflight Technology), l’instrument belge Végétation de la société belge OIP
Sensor Systems, ainsi qu’un senseur infrarouge « made in China » qui complète
judicieusement ses observations. La Belgique a du mal à concrétiser ce partenariat
spatial avec la Chine. Elle doit en effet s’en référer à l’ESA, qui est son agence
spatiale, pour la mise en oeuvre de la technologie Végétation. L’ESA reste sourde aux
demandes du VITO pour faire voler le senseur multispectral « made in Belgium » sur
un satellite chinois. Ce qui risque de compromettre la continuité des données
Végétation, une fois PROBA-V aura atteint sa limite de vie en 2019.
La Direction Programmes d’Observation de la Terre entend privilégier les
observations de Sentinel-3 du système Copernicus de la Commission. Or, ce
satellite - Sentinel-3A en orbite depuis le 2 février n’a pas (encore) un fonctionnement
nominal - était initialement conçu pour une mission d’océanographie. Du coup, ses
prises de vues sur la végétation terrestre ne sont guère compatibles avec celles de
Végétation que traite le VITO. Il est une autre raison plus subtile : la réglementation
ITAR des Etats-Unis. Pas question de faire voler de la technologie européenne sur un
satellite chinois qui a « des applications opérationnelles »… La Commission
européenne a confié au groupe Acri avec AdwaïsEO (voir ci-dessous) - et non au
VITO - la gestion des données des satellites Sentinel sur le couvert végétal à l’échelle
globale.
3.2. La PME luxembourgeoise AdwaïsEO
dans l’orbite de la stratégie européenne de télédétection spatiale
WEI n°88 2016-05 - 25
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Philippe Mettens, qui présida durant 12 ans (de 2003 à 2015) aux destinées de Belspo,
service public fédéral de programmation Politique Scientifique, a mis sur pied au
Grand Duché la start-up AdwaïsEO qui a son siège à Betzdorf. Il s’agit de la filiale
luxembourgeoise du Groupe français Acri, qui a vu le jour à Sophia-Antipolis (France)
dans le cadre de l’action « Booster » du COSPACE (Comité de concertation entre
l’Etat et l’industrie dans le domaine spatial).
Au sein d’Acri, AdwaïsEO se spécialise dans l’exploitation de « big data » en matière
d’environnement marin et terrestre : son expertise intéresse l’ESA et la Commission
européenne pour la gestion (traitement, archivage) de l’énorme quantité des données
collectées par les satellites Sentinel du système Copernicus de surveillance du globe
pour l’environnement et la sécurité. Elle a décroché à l’ESA le contrat DAS (Data
Archive Service) pour les données « pré-Copernicus ». Elle entend poursuivre sur cette
lancée en étant le moteur au Luxembourg du Collaborative Ground Segment pour les
données des Sentinel-2. Les acteurs wallons pourraient y être associés.
3.3. Tableau mis à jour des initiatives privées pour des systèmes
commerciaux de télédétection/météorologie spatiale (2015-2020)
Il ne se passe pas un mois sans qu’un nouveau projet de constellation soit présenté en
Amérique du Nord et… en Chine. Sur base du recensement que nous avons pu réaliser,
voici un aperçu des systèmes commerciaux qui font appel aux investisseurs pour la
surveillance de l’environnement terrestre au moyen de petits, voire très petits satellites.
Nul doute qu’il faudra régulièrement mettre à jour ce tableau. Mais ne le perdons pas
de vue : beaucoup d’appelés, peu d’élus. Une restructuration des acteurs est inévitable,
l’investissement restant limité pour de telles entreprises à risques.
En italiques: initiative dont la mise en oeuvre reste à confirmer
NOM (opérateur
Mission
Nombre des satellites des satellites - site
/Etat)
(orbite)
internet [perspective de développement]
ASTRO DIGITAL/AQUILA
Télédétection optique
Jusqu’à 30 microsats de type Cubesat :
SPACE (Astro Digital + Dauria multispectrale et haute
Landmapper BC avec 10 Landmapper
Aerospace ?/USA + Russie ?)
résolution (héliosynchrone à BC/Broad Coverage de 10 kg (22 m de
600 km)
résolution), Landmapper avec 20 Landmapper
HD/High Definition de 20 kg (2,5 m de
résolution). Commercialisation de microsats
bon marché et de leurs équipements pour
l’observation globale de façon continue.
Exploitation de l’imagerie des Sentinel
européens. http://www.aquilaspace.com/ [3
premiers microsats Landmapper à lancer en
2017 par un Soyouz – coopération avec Dauria
Aerospace et son projet de constellation
Perseus – et par Falcon 9]
BLACKSKY GLOBAL
Télédétection optique 1 m de Jusqu’à 60 microsatellites de moins de 50 kg –
(BlackSky Global + Spaceflight
résolution en quasi direct
http://www.blacksky.com/ [1er Pathfinder lancé
Services + Exelis)
(héliosynchrone à 450 km)
par le lanceur indien PSLV le 26 septembre
2016, 2nd Pathfinder à lancer par Falcon 9, puis
WEI n°88 2016-05 - 26
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
4 Global en 2017 comme démonstrateurs,
constellation complète prévue en 2020? ]
CERES (Planetary Resources +
Télédétection optique avec
Etat régulier des richesses de l’environnement
Orbital Insight)
des senseurs miniaturisés
terrestre.Prospection des ressources minières
dans l’ infrarouge et en mode sur les astéroïdes : coopération avec le
hyperspectral (à 500 km ?)
Luxembourg
http://www.planetaryresources.com/ [10
microsats Arkyd à lancer en 2017-2018 ?]
DIGITALGLOBE
Télédétection optique haute Partenariat entre DigitalGlobe et la KACST
CONSTELLATION
résolution (héliosynchrone, à (King Abdulaziz City for Science &
(DigitalGlobe/USA +
500 km ?)
Technology) pour la mise en œuvre d’une
KACST/Saudi Arabia)
constellation de 6 microsats (1 m de résolution)
aux côtés des satellites WorldView
https://www.digitalglobe.com/ Réalisation des
satellites en Arabie Séoudite [lancements en
2018 et en 2019]
GEOOPTICS-CICERO
Prévisions météorologiques Community Initiative for Cellular Earth
(GeoOptics + JPL + University of en 3D grâce à la GPS Radio Remote Observation (CICERO) de veille
Colorado/USA)
Occultation dans
climatique, avec 6 premiers microsats de 115
l’atmosphère (entre 500 et
kg en 2017 http://geooptics.com/ [jusqu’à 12
750 km)
microsats en 2017, 24 en 2018 ?]
HERA SYSTEMS (Hera
Télédétection optique très
Constellation de 9 microsats pour des prises de
Systems/USA)
haute resolution, avec des
vues en continu de la surrace terrestre (d’abord
caméras vidéo
1 m, puis 0,31 m de résolution). Partenariat
(héliosynchrone)
avec le Centre Ames de la NASA pour
développer le 2HOPSat (2nd generation High
Optical Optical Performance Satellite)
http://www.herasys.com/ [lancements en 20172018]
ICEYE CONSTELLATION
Observations radar en
Constellation de microsatellites équipés chacun
(à déterminer/Finlande)
continu de l’environnement d’un radar pour voir à travers les nuages, de
terrestre (héliosynchrone à
jour comme de nuit, avec une rsolution de
400 km)
quelques mètres. http://iceye.fi/ Projet soutenu
par le programme R & D Horizon 2020 de la
Commission européenne [en 2020 ?]
JILIN CONSTELLATION
Télédétection optique
Constellation commerciale chinoise faite de
(Chang Guang Satellite
multispectrale pour des
minisats et de microsats : projet de déployer
Technology + CAST ?/Chine)
prises de vues avec une
jusqu’à 60 satellites en 2020, puis 137 satellites
résolution de 0,72 m en
à l’horizon 2030 (1er satellite de 420 kg + 3
panchromatique, de 4 m en
microsats technologiques lancés le 7 octobre
panchromatique
2015) [12 autres à lancer en 2017]
(héliosynchrone à 656 km)
NORTHSTAR (Northstar Space
Observations dans
Projet canadien de 40 microsats compacts,
Data Inc + Novawurks +
l’infrarouge et
dotés de senseurs hyperspectraux et
DARPA ?/Canada + USA)
l’hyperspectral de la surface infrarouges pour la surveillance du milieu
terrestre, suivi des débris
spatial et pour la protection de
dans le cadre d’une stratégie l’environnement terrestre http://northstarSSA/Space Situational
data.com/ [à lancer dès 2017 ?]
Awareness (à 800 km ?)
OMNIEARTH (OmniEarth LLC Télédétection optique haute Constellation d’au moins 18 satellites
WEI n°88 2016-05 - 27
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
+ Dynetics Inc + Harris + Ball
Aerospace /USA)
OPTISAR CONSTELLATION
(UrtheCast + Deimos Imaging)
PLANETIQ (PlanetiQ + Blue
Canyon Technologies)
PLANET/FLOCK (Planet
Labs/USA)
SATELLOGIC-ALEPH/BUGSAT
(Satellogic/USA + Argentina)
SPIRE-LEMUR (Spire Global +
Nanosatisfi/USA)
TEMPUS GLOBAL DATA
(Tempus Global Data + Ball
Aerospace/USA)
TERRA BELLA/SKYSAT
(SkyBox Imaging + Google +
SSL/USA)
définition et multispectrale
(héliosynchrone à 680 km)
(TerraSense bus) pour une vision journalière
des mêmes sites avec une résolution de 2 m
panchromatique, 5 m en multispectral, avec
une fauchée de 180 km
http://www.omniearth.net/ [à lancer en 2019]
Télédétection optique (0,5 m Constellation de 16 satellites sur deux plans
de résolution)et radar
d’orbite [déploiement dès 2020]
(bandes L et X)
Prévisions météorologiques Constellation initiale de 12 microsatellites
de grande précision grâce à
PlanetiQ de 22 kg, basés sur la technologie
la GPS Radio Occultation
Cubesat, avec la perspective de 18 à l’horizon
dans l’atmosphère (à 7502020, pour assurer une veille globale du climat.
800 km avec 72 degrés
http://www.planetiq.com/ [lancements prévus
d’inclinaison)
avec des lanceurs indiens PSLV en 2017]
Télédétection optique avec
Production en grande série de Triple Cubesats,
une résolution de 3 à 5 m (à déployés par NanoRacks à partir de
475 km)
l’ISS/International Space Station. Acquisition
de la constellation RapidEye de 5 microsats
https://www.planet.com/ lancements avec le
lancuer indien PSLV, puis avec le microlanceur Electron depuis la Nouvelle Zélande
(plus de 100 déjà satellisés, 150 en
préparation !)
Télédétection optique
Constellation de microsats de 35 kg
multispectrale pour une
http://www.satellogic.com/ (essais avec 2
vision globale en continu (à CubeBug, 1 démonstrateur BugSat-1 de 22 kg
570 km)
en orbite depuis juin 2014 ; lancement de 2
Aleph en avril 2016 au moyen d’une CZ-4B
chinoise ; jusqu’à 300 microsats en orbite à
l’horizon 2020 ?)
Prévisions météorologiques Constellation de 20 nanosats Triple Cubesat
de grande précision grâce à
http://www.spire.com/ (1 démonstrateur
la GPS Radio Occultation
satellisé en juin 2014, 4 premiers satellites
dans l’atmosphère/Spire
lancés le 28 septembre 2015) [lancements
Stratos, surveillance du trafic prévus avec Electron de Rocket Lab en 2017]
maritime à l’échelle
globale/Spire Sense (à 500600 km)
Sondeurs hyperspectraux
Développement du senseur hyperspectral, mais
comme charges hôtes de
aucune selection de satellite géostationnaire…
satellites GEO (à 35.800 km) http://www.tempusglobaldata.com/ [1er
sondeur en 2017?]
Télédétection optique haute 2 démonstrateurs en orbite depuis novembre
résolution pour des prises de 2013 et juillet 2014 - 13 satellites Skysat 2
vues journalières (
commandés à SSL pour des images
multispectrales de 0,90 m de résolution
http://www.skyboximaging.com/ ou
https://terrabella.google.com/ [lancements avec
Vega de 4 satellites en 2016, avec Minotaur en
2017]
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
URBANONSERVER (Dauria
Aerospace, Russia + Cybernaut
Investment Group, China)
Suivi permanent avec une
résolution de 0,7 m du
développement urbain (à 500
km ?)
URTHEDAILY
Télédétection optique, 5 m
CONSTELLATION (UrtheCast + de résolution, couverture
Deimos Imaging + SSTL?)
globale quotidienne ()
XPRESSSAR (XpressSAR,
Observations radar entre les
USA)
latitudes 40 degrés Nord et
Sud, d’une résolution de 2 à
3 m, avec des survols
espacés d’1 à 4 heures (à 600
km ?)
Constellation privée sino-russe de 10 microsatellites de nouvelle génération, basés sur la
technologie des Auriga HD [lancements en
2017 ?]
Constellation de 8 microsats, avec possibilité
d’évitement de la couverture nuageuse
[constellation opérationnelle en 2018]
Constellation de 4 satellites identiques, équipés
d’un SAR en bande X?
http://www.xpresssar.com/ Déploiement
complet en 2022. Centre d’exploitation à
Miami (Floride) [lancement en 2022]
© Space Information Center/Wallonie Espace
4. Télécommunications/télévision
4.1. Duel Viasat-SES pour la connectivité
aéronautique grâce à de puissants satellites
Le business des connexions haut débit avec les avions dans les airs constitue un
marché qui suscite l’appétit des opérateurs de satellites, notamment en Amérique du
Nord, sur les Océans Atlantique et Pacifique. Ces derniers mois, Viasat aux Etats-Unis
et SES au Grand Duché ont dévoilé leurs plans de puissants satellites avec faisceaux
reconfigurables :
- Viasat a commandé à Boeing Space Systems les Viasat-2, -3A et -3B, à lancer entre
2017 et 2020. Basés sur des plates-formes BSS-702HP, ils ont des charges utiles en
bande Ka qui sont développées par Viasat.
- SES a choisi comme partenaire Thales pour Flytlive, solution d’internet haut débit en
bande Ka (30/20 GHz) pour connecter les passagers des avions au-dessus des
Amériques et l’Atlantique. Il a commandé à Thales Alenia Space le puissant SES-17
« tout électrique » de 6 t. Sa charge utile sur une plate-forme Spacebus Neo, pourra
générer près de 200 faisceaux étroits de différentes tailles. La joint venture Thales
Alenia Space compte sur sa filiale belge pour embarquer sa nouvelle génération
d’équipements sur la plate-forme Spacebus Neo.
4.2. L’opérateur Thuraya de Dubaï : cap sur le projet Futura
d’un système de téléphonie mobile par satellites sur le globe
On l’avait quelque peu perdu de vue : Thuraya, basé à Dubaï, exploite deux satellites
BSS-702 (Boeing) pour des communications avec les mobiles via une parabole de
12,25 m en bande L. Thuraya-2 et Thuraya-3, satellisés par des lanceurs Zenit 3 Sea
Launch en juin 2003 et en janvier 2008, assurent une couverture qui va de l’Europe au
Pacifique. Il faut penser à leur remplacement à l’horizon 2020. Il est question de
déployer la constellation Futura de 2 à 3 nouveaux satellites géostationnaires dans les
bandes L et Ku/Ka pour répondre aux besoins des réseaux cellulaires en matière de
WEI n°88 2016-05 - 29
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
communications personnelles, de connexions aéronautiques et de services IOT
(Internet Of Things) qui ne cessent de croître. On en saura plus sur la commande
Thuraya avant la fin de l’année.
5. Navigation/Galileo
5.1. Système Galileo : une commande de huit Galileo FOC très attendue…
Un lanceur Ariane 5-ES avec étage supérieur ré-allumable doit déposer en MEO
(Medium Earth Orbit) quatre satellites européens de navigation Galileo FOC, baptisés
Antonianna, Lisa, Kimberley et Tijmen. Ce lancement (VA 233) annoncé pour le 17
novembre doit faire entrer le système Galileo dans sa phase de services préopérationnels avec une dizaine de satellites en opération. Il restera à satelliser en 2017
et en 2018 les huit autres Galileo FOC commandés au team OHB en Allemagne
(maîtrise d’œuvre et intégration) et SSTL au Royaume-Uni (fourniture de la charge
utile). La Commission, avec le support technique de l’ESA, a lancé l’appel d’offres
pour huit Galileo FOC supplémentaires. La commande devrait être passée avant la fin
de l’année. Airbus Defence & Space associé à Thales Alenia Space a remis offre face à
OHB-SSTL. Le Brexit aura-t-il un impact sur l’évaluation des offres ?
5.2. Succès de Thales Alenia Space en Corée du Sud :
avec KASS, premier contrat à l’exportation d’EGNOS
KASS (Korean Augmentation Satellite System) pour la navigation par satellite va être
implanté par Thales Alenia Space en Corée du Sud, comme son système régional qui
augmente et améliore les performances de géo-positionnement des satellites GPS, plus
tard Glonass et Galileo. Il s’inspire d’EGNOS (European Geostationary Navigation
Overlay System) qui constitue un beau succès technologique de l’Europe dans le
domaine de la navigation par satellite. KASS viendra compléter pour une meilleure
sécurité les infrastructures, servant à la mobilité, du MOLIT (Ministry of Land,
Infrastructure & Transport).
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
6.1. LuxGovSat au service de l’Europe : une journée
d’informations, ce 23 novembre, au Château de Betzdorf
Le gouvernement grand-ducal et SES ont établi un partenariat public-privé pour mettre
en service un système de satellite pour des télécommunications sécurisées à des fins
gouvernementales. Un investissement de 225 millions € (dont un emprunt de 125
millions €) a permis à la SA LuxGovsat de contracter Govsat-1 avec Orbital ATK
(lancement avec SpaceX). Il s’agit d’un satellite dans les fréquences militaires (bandes
X et Ka). Le Luxembourg propose ses services à l’Europe dans le cadre de l’initiative
Govsatcom de l’Union. Une journée d’informations - LuxGovSat Day – est prévue le
23 novembre pour sensibiliser les institutions et industries sur les performances de
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
GovSat-1. D’ores et déjà, SES envisage l’achat d’un GovSat-2. Le Centre de Redu où sont implantées l’ESA et SES (avec son infrastructure de rechange) – prévoit d’y
accueillir le contrôle du système GovSat avec RSS (Redu Space Services).
6.2. Projet de start-up espagnole : constellation pour la sécurité maritime
Aistech Space, basée dans l’ESA BIC de Barcelone, est une jeune start-up espagnole,
qui projette la mise en œuvre d’une constellation de 25 Cubesats en orbite basse pour
la collecte des signaux AIS (avec localisation par imagerie infrarouge) du contrôle
maritime. Le lancement d’un démonstrateur est annoncé pour fin 2017. Le
déploiement de la constellation complète est planifié pour 2019-2020.
7. Science/Cosmic Vision
7.1. Gaia numérise avec succès la Voie Lactée : SPACEBEL y met du sien
Lancé en décembre 2013, le satellite d'astrométrie Gaia de l'ESA a cartographié en 3D
et de manière extrêmement détaillée notre galaxie afin de mieux comprendre
l'évolution des étoiles et l'histoire de la formation de la Voie lactée. Jusqu'à
présent,
Gaia a réalisé une innombrable quantité de mesures, délivrant 40 giga-octets de
données chaque jour. L'ESA a récemment publié la première carte du ciel de Gaia basé
sur les résultats recueillis au cours des 14 premiers mois d'exploitation du satellite
d’observation stellaire, à savoir à partir de juillet 2014 à septembre 2015.
Le premier catalogue stellaire contient des informations sur la position exacte et la
luminosité de 1,142 milliards d'étoiles ainsi que la distance et les mouvements dans le
ciel pour plus de 2 millions d'étoiles. Les astronomes du monde entier ont déjà un
accès illimité à ces premières données de Gaia. Les scientifiques qualifient les données
collectées comme extraordinairement utiles et prometteurs. Celles-ci démontrent
d’ailleurs que notre galaxie est plus étendue qu’assumée jusqu'à présent.
Une deuxième livraison de données, prévue pour la fin 2017, comprendra la position
encore plus précise ainsi que les distances et les mouvements de toutes les étoiles. De
son côté, Spacebel est particulièrement heureux de contribuer à cette première moisson
de résultats fructueux de la mission, grâce à son logiciel de gestion de l'unité de
traitement des données de la charge.
7.2. Baptême du Soleil au CSL pour la sonde européenne Solar Orbiter
L’ESA se prépare au lancement - au moyen d’une fusée Atlas 5 de la NASA - en
octobre 2018 de la sonde Solar Orbiter. Sa mission commencera en 2022 lorsqu’il aura
atteint son orbite solaire à 42 millions (0,28 UA, soit près d’1/E de la distance SoleilTerre) de notre étoile et elle est prévue pour durer cinq ans. Le CSL (Centre Spatial de
Liège) est l’un des acteurs clefs de cet explorateur du Soleil. Il a contribué à la charge
scientifique avec l’instrument EUI (Full-Sun Resolution Imager) qui produira des
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
images des couches atmosphériques de l’astre au-dessus de la photosphère. Pierre
Rochus en est le Principal Investigator, tandis que Etienne Renotte et Jean-Philippe
Halain en sont respectivement le chef de projet et l’ingénieur système. Par ailleurs, le
CSL est responsable de tests dans FOCAL 5 du bras déployable, ainsi que du bouclier
thermique destiné à protéger le Solar Orbiter de l’échauffement solaire (de l’ordre de
550 degrés !). Ce bouclier, d’une épaisseur de 8 cm, est constitué de plusieurs écrans
qui entourent en sandwich des multicouches isolantes.
7.3. Du nouveau chez Antwerp Space
pour les missions ESA au service de la science
Le 26 octobre, la PME Antwerp Space conviait les personnalités politiques et
industrielles à l’inauguration d’une salle blanche pour répondre aux besoins des
programmes de l’Europe dans l’espace. Cette entité qui a vu le jour en 1962 au sein de
la société Alcatel Bell devenait une filiale du groupe allemand OHB. Elle a inauguré
une nouvelle salle blanche en présence d’Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à la Politique
scientifique, et de Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers. Marco Fuchs, président
directeur général d’OHB, n’était pas peu fier de présenter l’ambition d’Antwerp Space
de s’affirmer dans le développement de systèmes spatiaux embarqués. Spécialisée
dans les équipements au sol pour la réception des données – avec les démodulateursmodulateurs Omnisat qu’elle présentait à la Space Expo du Congrès international
d’Astronautique à Guadalajara -, elle se positionne dans les sous-systèmes de
communication à bord des sondes européennes et sur l’ISS (International Space
Station). D’où le besoin d’Antwerp Space de disposer d’une salle blanche du dernier
cri pour développer et tester ces équipements embarqués. Pour OHB, l’acquisition de
l’entreprise spatiale de Hoboken lui permet de tirer parti du « juste retour » des
contrats ESA en Belgique, notamment en Flandre.
Antwerp Space aura sa place dans les missions suivantes :
- ExoMars 2020, avec l’instrument LaRA (Lander Radioscience) sur la plate-forme qui
se posera sur la Planète Rouge en 2021. Conçu par l’Observatoire royal de Belgique, il
sera fourni par la PME anversoise : ce sera le tout premier instrument fabriqué en
Belgique à se poser sur Mars !
- La sonde JUICE (Jupiter Icy moons Explorer), qui sera lancée en 2022, sera équipée
d’un sous-système de communication d’Antwerp Space ; il servira à maintenir la
connexion avec la Terre durant la mission d’une dizaine d’années.
- Son modem ARGO, particulièrement innovant, sera installé sur l’ISS en 2018
permettra la transmission « en direct », avec la plus grande qualité, d’informations
produites l’instrumentation scientifique de la station.
8. Exploration/Aurora
8.1. Malheureuse déconvenue pour l’atterrisseur martien Schiaparelli
(dont on a retrouvé la trace) : SpaceX sans doute sur Mars avant l’ESA ?
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L’ESOC (European Space Operations Center) de Darmstadt a vécu dans un certain
suspense l’arrivée d’ExoMars 2016 : la sonde TGO s’est correctement satellisée autour
de la Planète rouge, tandis que l’atterrisseur martien Schiaparelli a fait des siennes,
entretenant un certain suspense… Un suspense mis sur le compte du manque de
moyens d’écoute de l’engin lors de sa descente sur Mars. Décidément il n’est pas
facile de se poser sur la Planète Route. Il y a comme une malédiction martienne. Le
déroulement malheureux de l’arrivée à destination de Schiaparelli fournit de
précieuses informations pour le développement d’ExoMars 2020 : un atterrisseur,
réalisé par l’entreprise russe Lavochkine, doit amener sur le sol martien. Au début de
2021, l’ESA n’aura pas droit à l’erreur.
Durant la fenêtre de 2020, il y a trois engins qui vont partir explorer la surface
martienne : le Mars 2020 de la NASA, l’ExoMars 2020 de l’ESA et de Roscosmos, le
Mars China de la CASC. Et sans doute un vaisseau Red Dragon de SpaceX. Ce sont
trois véhicules qui sont attendus en 2021 pour rouler sur la Planète Rouge. La NASA a
planifié l’envoi du rover Mars 2020 de près d’1 t. La Chine a récemment annoncé la
préparation d’une sonde martienne qui déposera un rover dérivé du Yutu qui s’est
déplacé sur la Lune. L’Europe avec la mission ExoMars 2020, réalisée en
collaboration avec la Russie, compte faire arriver un rover de 310 kg, spécialement
équipé pour une étude des composants biologiques.
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Comme on le sait, l’ambitieux et audacieux entrepreneur Elon Musk a décidé de se
lancer dans l’exploration de Mars : y faire arriver dès 2018 une capsule Red Dragon
d’environ 6 t. Avant que l’ESA n’y arrive avec son rover. SpaceX envisage
d’exploiter les fenêtres martiennes avec des vaisseaux Red Dragon (en mode
automatique). Son objectif est d’aller coloniser la Planète Rouge avec des Terriens
dans les années 2030… Grâce à son ITS (Interplanetary Transportation System) qui
nécessitera un lanceur « hors catégorie », comparé aux Saturn V et SLS de la NASA.
L’entreprise privée est-elle en train de montrer la voie à suivre pour faire de Mars une
planète habitée ?
8.2. Engouement planétaire pour l’exploration spatiale :
quelle priorité à donner à la Lune ou à Mars ou aux astéroïdes ?
L’exploration du système solaire va dominer l’actualité spatiale dans les années à
venir. Voici une liste des missions « in situ » qui sont planifiées pour les cinq ans à
venir.
Mission (année)
A EXPLORER Etat (programme)
- Chine (CE/Chang’e)
Retour d’échantillons (CE-5 en 2017,
LUNE
CE-6 en 2020 ?), lander et rover sur la
face cachée (CE-4 en 2018)
- Inde (Chandrayaan)
Lander et rover (Chandrayaan-2 en
2018)
- Russie (Luna Glob)
Lander au pôle sud (Luna-25 en 2018)
- Japon (SLIM)
Micro-lander
(Smart
Lander
for
Investigating Moon en 2019 ?)
Etats-Unis (Mars)
Lander de géologie (Insight en 2018),
MARS
Lander (Red Dragon 1 de SpaceX en
2018), Rover du type Curiosity (Mars
2020 en 2020), Lander (Red Dragon 2 de
SpaceX en 2020 ?)
Europe/Russie (ExoMars)
Lander et rover (Exomars 2020 en 2020)
Chine (Mars)
Lander et rover (Mars China en 2020)
Japon
(Hayabusa)
ASTEROIDES
Prélèvement d’échantillons pour retour
sur Terre, micro-robots (Hayabusa-2
lancée en 2014, arrivée en 2018, retour en
2020)
Etats-Unis/Europe (AIM)
Impacteur et nano-robots (lancement en
2020, arrivée en 2022)
N.B. Ce tableau ne tient pas compte des tentatives privées dans le cadre de la
compétition Google Lunar X-Prize.
8.3. Le laboratoire de biotechnologie MELISSA
au service d’expéditions lointaines dans le système solaire
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Faire voyager des Terriens jusqu’à Mars ne pose pas que le problème des radiations
dont il faut se protéger. Il y a les conditions de vie à bord, qui nécessitent ressources en
oxygène, eau, vivres. Pas question pour l’équipage de compter sur un ravitaillement. Il
faut mettre au point un vaisseau qui soit un écosystème fermé : reposant sur l’emploi
de bactéries, algues, plantes et procédés naturels, il doit être autonome pour recycler
l’air, l’eau, les déchets. L’ESA (Agence spatiale européenne) a entrepris depuis 1999
la mise au point d’un tel écosystème sous le nom de MELISSA (Micro-Ecological
Lige Support System Alternative). Il s’agit d’une imposante installation qui est
implantée dans un laboratoire de l’Universitat Autonomia de Barcelona et qui
fonctionne en symbiose avec une trentaine d’instituts de recherche en Europe. Pour la
Belgique, le CEN (Centre d’étude de l’Energie Nucléaire) à Mol et deux universités
wallonnes (Mons, Liège).
MELISSA, grâce à quatre compartiments interconnectés, récupère le dioxyde de
carbone et les détritus pour fabriquer de l’air respirable et de la nourriture grâce à un
ensemble de bactéries et de plantes. Sa principale singularité est d’identifier les
solutions biologiques les plus performantes en vue d’un recyclage complet. Ce qui
donne lieu à des retombées scientifiques pour des applications terrestres. Ainsi Melissa
a déjà permis d’étudier comment se débarrasser de la vase issue des eaux des égouts
lors de l’épuration des eaux usées. On y a étudié le rôle de la cyanobactérie ou
spirulina qui utilise l’eau et la photosynthèse pour la production d’oxygène et pour de
la nourriture riche en vitamines et minéraux. L’atout de la spirulina est de bien résister
au rayonnement cosmique. Ce qui fait de cette bactérie une substance clef pour les
expéditions humaines au long cours dans le système solaire.
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
9.1. Une suite à Columbus avec la plate-forme commerciale Bartolomeo
Airbus Defence & Space a décidé d’investir dans une plate-forme pour des
expériences en dehors de l’ISS. Baptisée Bartolomeo (clin d’œil au frère cadet,
également navigateur, de Christophe Colomb), cette plate-forme
pluridisciplinaire sera installée en 2018 à l’extérieur du laboratoire européen
Columbus. Lors du 67ème Congrès international d’astronautique, la start-up
australienne Neumann Space s’est portée candidate comme premier client de
Bartolomeo. Elle s’en servira pour tester son système de propulsion ionique.
9.2. Une station russe de longue durée après la fermeture de l’ISS :
l’entreprise publique Energia a dévoilé son projet à Guadalajara
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Voici les trois derniers éléments que l’entreprise russe Energia - qui produit les
vaisseaux Soyouz et les ravitailleurs Progress – prévoit d’installer sur l’ISS avant
2020. Elle compte les réutiliser pour construire une petite station russe en vue de vols
habités dès 2025 avec le nouveau vaisseau Federatsiya. Celui-ci doit être testé en mode
automatique en 2021, en vue d’un vol habité en 2023.
10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)
Un système européen de dépollution spatiale
à l’ordre du jour du Conseil ESA ministériel de Lucerne ?
Les projets de systèmes de nettoyage de l’environnement spatial sont à l’étude aux
Etats-Unis, en Europe, en Asie (Japon, Chine, Singapour). Mais aucun, faute de
financement, n’entre dans une phase de réalisation pour une expérimentation sur
orbite. Dans un livre qui vient de paraître, Christophe Bonnal, en charge de la
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
problématique des débris spatiaux à la Direction des Lanceurs du CNES, s’inquiète sur
le peu de respect de la réglementation internationale sur la pollution spatiale. Il pose la
question : « Si nous voulons que la civilisation de nos arrières-arrières-petits enfants
soit celle de l’Espace tel que nous le rêvons aujourd’hui, il serait peut-être temps
d’aller nettoyer là-haut, non ? » Voir la rubrique Lecture de ce bulletin d’infos.
L’ESA, dans le cadre de son activité technologique CleanSpace, propose à son
prochain Conseil ministériel (il se tiendra à Lucerne le 1 er et 2 décembre) le
financement de la mission e.deorbit de capture d’un de ses satellites - on pense à
Envisat qui est devenu un débris incontrôlable - au début de la prochaine décennie.
11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
Blue Origin : vols suborbitaux habités dès 2017
On est toujours dans l’attente de la reprise des vols planés, puis propulsés du planeur
suborbital SS2 (SpaceShipTwo) de Virgin Galactic. Blue Origin, l’entreprise de Jef
Bezos, semble être en mesure de faire voler des touristes dès 2018 avec son New
Shepard qui comprend lanceur et capsule réutilisables. Le 5 octobre dernier, elle a
procédé à l’éjection de sa capsule en plein vol de la fusée porteuse. Essai réussi : la
capsule a été récupérée et la fusée restait intacte pour revenir au sol… et finir ses jours
dans un musée. Quelle sera la suite ? Alors que la discrétion reste de mise quant aux
préparatifs du New Shepard n°2, on croit savoir qu’il servira à des vols habités en
2017 avec des expériences en microgravité.
12. Petits satellites/Technologie/Incubation
12.1. Amos, le « sur mesure » liégeois
pour observer et simuler le milieu spatial
C’est la première pousse industrielle du Centre Spatial de Liège (CSL) : la PME
Amos, implantée sur le Liege Science Park du Sart Tilman, était créée en 1983 par la
famille Collin, propriétaire des Ateliers de la Meuse. Amos pour Advanced
Mechanical and Optical Systems. Son objectif, audacieux pour l’époque, était de
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
répondre, en innovant, aux besoins en optique et mécanique de précision sur le marché
des observatoires astronomiques et des systèmes spatiaux.
Avec une centaine de personnes et avec un chiffre d’affaires de 15 millions €, cet
acteur liégeois s'affirme comme un fleuron européen du « sur mesure » pour les
simulateurs d'environnement spatial avec leurs équipements de tests, des télescopes
terrestres à hautes performances, ainsi que d’optiques complexes à bord de satellites
d’observation de l’Univers et de notre planète. Depuis leur conception numérique
jusqu’à leur livraison clefs sur porte, en passant par les outils de leur fabrication et
leurs essais de mise en œuvre. Parmi ses clients, partout dans le monde -spécialement
en Inde -, on trouve des institutions et industries prestigieuses pour les systèmes
spatiaux, ainsi que les organismes spécialisés dans les observations astronomiques.
Garder une génération d’avance
Récemment, nous avons rencontré son nouveau directeur (depuis mars 2015), Philippe
Gilson, un Liégeois bien engagé dans le spatial européen: après avoir étudié à
l’Université de Liège et travaillé au CSL, on le trouve à l’ESA et au Centre Spatial
Guyanais (CSG) - il y a dirigé plusieurs campagnes de lancements Ariane -, puis chez
Air Liquide et Alstom Energies Renouvelables. Particulièrement ravi des
performances d’Amos qui réussit à préserver une génération d’avance dans ses
solutions de miroirs, télescopes et systèmes de simulation. « Notre équipe, avec le
bureau d’études et le groupe d’ingénieurs, polisseurs et mécaniciens, est à l’affût de la
nouveauté pour plus d’efficacité. La qualité qui fait sa force, c’est la réactivité dans un
monde de technologies qui évolue très vite. C’est ce qui permet de proposer des
produits qui innovent dans la continuité. Nos clients l’ont bien compris en nous
assurant de leur grande fidélité. »
L’appellation Amos est devenue la référence en Europe dans les domaines d’activités
qui concernent l’observation depuis le sol et dans l’espace.
- Ses miroirs sont polis avec une précision nanométrique dans des tailles diverses et
avec des matériaux qui offrent des propriétés de stabilité et rigidité : en verre
(zérodur), en SiC (carbure de silicium), en aluminium (petits télescopes de satellites).
Plusieurs d’entre eux évoluent depuis cet été autour de Jupiter à bord de la sonde Juno
de la NASA, ainsi qu’autour de Mars sur le TGO (Trace Gas Orbiter) de la mission
ExoMars 2016 de l’ESA.
- Ses télescopes terrestres avec miroir primaire de 1,5 à 4 m font appel au dernier cri
de la technique, comme l’optique adaptative qui corrige les effets de la turbulence dans
l’atmosphère. Mis en synergie, ils servent à faire de l’interférométrie pour mesurer la
dynamique des phénomènes dans l’Univers. Ainsi le VLT (Very Large Telescope) de
l’Eso (European Southern Observatory) au Cerro Paranal (Chili) est équipé de quatre
petits AT (Auxiliary Telescopes) : fournis par Amos, ils ont la particularité de se
déplacer sur divers points d’observation. Amos a des commandes de télescopes pour
les Etats-Unis, l’Espagne, l’Inde, de même qu’en Russie, Turquie…
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
- Ses structures légères de fine mécanique ont fait leurs preuves à bord des satellites et
sondes spatiales. Ainsi des éléments « made by Amos » qui servaient de support aux
batteries de l’explorateur Rosetta se trouvent depuis le 30 septembre sur le noyau de la
comète « Tchouri ».
- Son instrumentation optique tient compte des progrès dans l’exploitation du spectre
d’observations : depuis le multispectral (4 bandes) à l’hyperspectral (une centaine de
bandes). Amos est partenaire de Spacebel dans le projet de petit satellite de
télédétection hyperspectrale.
- Ses équipements de tests au sol pour la qualification et la calibration des systèmes
spatiaux avec leurs détecteurs hypersensibles, comprennent des cuves de grandes
dimensions où l’on réalise un vide poussé, leurs moyens mécaniques de manutention,
ainsi que les collimateurs qui simulent la voûte céleste. Amos est le fournisseur du Csl
pour ses simulateurs. Mais savez-vous que les satellites de l’Inde subissent leur
baptême de l’espace dans de gros simulateurs qui ont vu le jour chez Amos et aux
Ateliers de la Meuse ? L’ISRO (Indian Space Research Organisation) les a installés au
Space Applications Centre (SAC) d’Ahmedabad, à l’ISRO Satellite Integration & Test
Establishment (ISITE) de Bangalore, récemment au Vikram Sarabhai Space Centre
(VSSC) de Trivandrum.
12.2. Proba-1 : micro-satellite pionnier
« made in Belgium » actif sur orbite depuis 15 ans !
Le 22 octobre 2001, le lanceur indien PSLV C3, depuis l’île de Sriharikota, réussissait
la mise sur orbite du micro-satellite technologique Proba-1 que l’industrie belge a
réalisé pour l’ESA. Conçu pour être autonome pour ses opérations dans l’espace, il
démontre sa capacité de prendre des vues de haute qualité, à orientation
hyperspectrale. Depuis quinze ans, contrôlé par Redu Space Services au Centre ESA
de Redu (province de Luxembourg), il fournit régulièrement des images à l’ESRIN
(Frascati). Proba-1 a été réalisé par QinetiQ Space et utilise un logiciel de contrôle qui
a été développé par Spacebel. Il est le précurseur de Proba-2 (observation du soleil) et
Proba V (suivi de la végétation sur l’ensemble du globe). Sa technologie sera mise en
œuvre pour la mission Proba-3 de vol en formation pour l’étude de la couronne solaire.
13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
Les étudiants indiens mis à l’honneur dans l’espace grâce à l’ISRO
L’ISRO (Indian Space Research Organisation) fait voler de plus en plus régulièrement
son lanceur PSLV qui fait preuve de beaucoup de fiabilité. Le PSLV a en 2016
procédé à cinq lancements de PSLV et envisage un 6ème avant la fin de l’année. La
particularité du PSLV indien est d’emmener sur orbite des micro- et nano-satellites
technologiques à des fins éducatives. Voici une liste sommaire de satellites étudiants
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
ayant reçu le support technique de l’ISRO, qui fait preuve de beaucoup d’ouverture
aux universités et instituts polytechniques, ce qui donne lieu à une saine émulation
entre les teams d’ingénieurs et chercheurs.
Swayam (1U Cubesat) : en orbite depuis le 22 juin 2016.
Sathyabamasat (2U Cubesat) : lancé le 22 juin.
Pratham (nanosat de 10 kg) : satellisé le 26 septembre.
PISat (nanosat de 5,3 kg) : en orbite depuis le 26 septembre.
IITMsat (microsat de 15 kg) : en attente de son lancement en novembre.
NIUsat (microsat) : en attente d’un lancement.
Parikshit (2U Cubesat) : en attente d’un lancement.
14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie
Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander
http://www.skyrocket.de/space/
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde
http://www.spacetoday.net/
http://www.spacedaily.com/
:
:
Evénement spatial
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
Lancement V230, le 18 juin, d’Ariane 5-ECA
avec le satellite de télédiffusion directe Echostar18 (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour
Echostar/Dish Network Corp (USA) et le satellite
de télécommunications d’affaires BRIsat-1 (SSL)
pour le réseau de Bank Rakyat Indonesia.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. A noter que le Centre
ESA de Redu, avec Redu Space Services, est chargé des tests sur
orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de
Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque
satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset
Belgium dans la logistique du segment sol du système Galileo.
Contribution de Thales Alenia Space Belgium pour la gestion de
l’énergie à bord des satellites.
Lancement V232, le 24 août, d’Ariane 5-ECA
avec les satellites de télécommunications Intelsat
33E/EpigNG (Boeing) et Intelsat 36 (SSL) pour
l’opérateur global Intelsat (USA/Luxembourg)
Lancement VV07 de Vega, le 16 septembre, avec
le satellite d’observation à usage dual PeruSat-1
(Airbus Defence & Space) pour les Forces
Armées
(Chili), avec quatre satellites
d’observation Skysat C (SSL) pour l’opérateur
commercial Terra Bella financé par Google
(USA)
Lancement V231, le 5 octobre, d’Ariane 5-ECA
avec le satellite de télécommunications
NBN
Co-1B/Sky Muster II (SSL) pour l’opérateur
NBN Co (Australie) et le satellite de
télécommunications Gsat-18 (ISRO) pour le
système Insat (Inde).
Lancement V233, prévu le 17 novembre, Ariane
5-ES avec quatre Galileo FOC (OHB + SSTL),
baptisés Antonianna, Lisa, Kimberley et Tijmen,
pour le déploiement d’une constellation civile de
satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency)
WEI n°88 2016-05 - 41
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Lancement VV08 de Vega, le 8 décembre, avec
le satellite d’observation à usage dual Göktürk1A (Telespazio/Thales Alenia Space) pour le
Ministère turc de la Défense (Turquie)
Lancement V234, prévu le 20 décembre,
d’Ariane 5-ECA avec les satellites de
télécommunications Star One D1 (SSL) pour
l’opérateur Star One/Embratel (Brésil) et JCSAT15 (SSL) pour l’opérateur Sky Perfect JSAT
(Japon)
SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec
des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins
électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1 er
étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la
centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord.
Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA
et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Contribution
de Thales Alenia Space Belgium pour la gestion de l’énergie à bord
des satellites.
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,
structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et
composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero
Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3
(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par
Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le
fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.
15. CALENDRIER 2015-2016
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.
14-18 novembre : ESWW 13 ou 13th European Space Weather Week, à Ostende,
organisé par le STCE (Solar terrestrial Centre of Excellence), par l’ESA et le Space Weather
Working Team (Observatoire Royal de Belgique).
15-16 novembre : London Space Week, au Glaziers Hall, Londres, présentations
professionnelles sur le business de l’espace, contacts B2B avec les industriels de systèmes
spatiaux.
(*) 17 novembre, 20 h : Conférence Habiter sur Mars, par Véronique Dehant et Théo
Pirard, Quai 22, UNamur, Rue du Séminaire, 22, Namur.
23 novembre : LuxGovsatcom Day au Château de Betzdorf, siège et centre de contrôle de
SES. Cette journée est destinée aux institutions et industries qui sont intéressées par le
développement d’un système européen de télécommunications gouvernementales par
satellites.
29 novembre : UNamur YouSpace in University, à Namur
1er-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (Suisse). Au menu : le
refinancement d’ExoMars 2020, la participation européenne à l’ISS jusqu’en 2024, une
mission - avec la NASA - d’exploration d’un astéroïde… Il est question d’un budget de
quelque 12 milliards € à décider.
2017
WEI n°88 2016-05 - 42
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
(*) 24-25 janvier 2017 : 9th Annual Conference on European Space Policy, au Bâtiment
Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée avec beaucoup d’à-propos
par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Le thème retenu :.
L’occasion à ne pas manquer de faire le point sur les ambitions de l’Europe dans l’espace au
lendemain du Conseil ministériel ESA de Lucerne.
31 janvier-1er février : Global Space Congress, organized by UAE Space Agency in Abu
Dhabi (St. Regis Saadiyat Island Resort). Cette conférence (avec exposition) donne l’occasion
d’établir des contacts avec les acteurs du spatial au Moyen Orient.
7-9 février : SmallSat Symposium - Silicon Valley, au Computer History Museum,
Mountain View (Californie).
13-17 mars : Space4Earth Innovation Week, semaine de sensibilisation aux applications de
l’espace pour la Terre, organisée à l’Université d’Anvers par Verhaert Masters & Innovations.
Invitation lancée aux industriels wallons pour être présents à cette action d’ESA Technology
Transfer.
22 mars, à 20 h: Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et
l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), à UCL Woluwe,
Bruxelles.
29 mars, 20 h : Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et
l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), Mundaneum,
Mons
18-21 avril : 7th European Conference on Space Debris, à l’ESOC, Darmstadt
(Allemagne). Pendant quatre jours, la communauté spatiale fait le point sur le phénomène des
débris dans l’espace, suite à près de 5.000 lancements de satellites. Il y sera question des
systèmes de vision ou d’interception sur orbite, sur les catalogues de surveillance spatiale, sur
les dangers de la fragmentation sur orbite, sur les risques de méga-constellations…
(*) 24-28 avril : 11th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,
organisé par le DLR à la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Cette
conférence d’une semaine - l’une des premières concernant la technologie des petits satellites
pour l’observation de la Terre – est l’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances en
matière de systèmes spatiaux de télédétection. Notamment à l’heure où se multiplient dans le
monde les constellations de micro- et nano-satellites d’observation.
(*) 19-25 juin 2017 : 52ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, à ParisLe Bourget. L’événement aérospatial qui est attendu tous les deux ans comme étant le plus
grand salon pour l’aviation, le spatial, la sécurité et la défense.
(*) 25-29 septembre: 68th IAC à Adélaïde (Australie). Le Congrès international
d’Astronautique se déroule dans l’Hémisphère Sud, près de la région Asie-Pacifique, en
Australie (pour la deuxième fois).
(*) 24-26 octobre : Space Tech Expo 2017, à Bremen (Allemagne), pour une 2 ème édition. Il
s’agit d’une expo et d’une conférence qui cadrent bien avec l’esprit du Newspace avec des
WEI n°88 2016-05 - 43
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
présentations de start-ups aux systèmes et services innovants en matière de sysètmes spatiaux.
Wallonie Espace, avec plusieurs entreprises, a présenté son savoir-faire lors de la 1ère édition.
EVENEMENT MONDIAL POUR L’ASTRONAUTIQUE
18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à Vienne, organisé par l’UNOOSA, le Bureau de l’ONU
pour les Affaires spatiales. Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui
fera le point sur les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions
ont eu lieu en août 1968, puis en août 1982, et en juillet 1999. Que de chemin parcouru dans
l’espace depuis un demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences
nationales, leurs acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs réalisations et
compétences. La Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale
interfédérale.
UNISPACE+50 va mettre en évidence les quatre piliers sur lesquels s’appuie un
programme spatial national : le business de l’espace, la société de l’espace, l’accès à
l’espace, la diplomatie à l’heure spatiale.
(*) Septembre-Octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)
14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)
Septembre 2019 : le 70ème IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme
sur la Lune (mission Apollo 11).
Annexes-tableaux (en anglais)
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace
(2015-2022)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates
de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou
l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?
Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union
Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS
Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues.
Courriel : [email protected]
NAME
Launch
Launcher
Mission (agency/operator)
WEI n°88 2016-05 - 44
Prime contractor
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
BIROS/FIREBIRD-2
BEESAT-4
3CAT-2
CYGNUS CRS-5
GALILEO FOC 7 & 10-12
MAX VALIER SATELLITE
CYGNUS CRS-6
GÖKTÜRK-1A
AALTO-1
PILSENCUBE
POLYTEC-1/NAOSAT
ROBUSTA-1B
ELISE
TECHNOSAT
OTB-1
CYGNUS CRS-7
LAPAN TUBSAT-A3?
EUTELSAT 117 WestB
FLYING LAPTOP
MICROPPTSAT ?
ATMOCUBE
AYSEM-1
BEOSAT ?
NADEGE
HEIDELSAT
ESTCUBE-2
NUTS
Qarman
INFLATESAIL
DRAGSAIL COMPASS-2
SENTINEL-5 PRECURSOR
PAZ/SEOSAR
SES-10
NORSAT-1
OPS-SAT
QBITO
SES-11/ECHOSTAR 105
NOVASAR-S
HISPASAT-1F
OPSAT-3000
VENTA-1
NEMO-HD
PRISMA ITALIA
ALMASAT-EO
GAMASAT-1
DELFFI/DELTA + PHI
PICASSO
REMOVE DEBRIS
GOSSAMER-1
S-NET-1/-2/-3/-4
METOP-C/EPS
VENµS
SENTINEL-3B
HISPASAT 36W-1/AG1
TARANIS
GÖKTÜRK-3
TUBIN
GALILEO FOC 15-18
22 June 2016
22 June 2016
15 August
18 October
November 2016
November 2016
December
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
PSLV
PSLV
Long March 2D
Antares 230
Ariane 5 ES
PSLV
Antares 230
Vega
Falcon 9
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
TBD
Antares 230
PSLV
Falcon 9 v.1.1
Soyuz
Vega ?
Vega ?
PSLV ?
PSLV ?
TBD
TBD
TBD
TBD
ISS
ISS
ISS
Rokot
TBD
Infrared earth observations (DLR)
Technological Cubesat (TU Berlin)
Weather observations (UPC)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
Navigation (Commission + ESA)
Astronomy Quadsat (Inst Bozen)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
DLR + ?
TU Berlin + DLR ?
Un. Polytecnica Catalunya
+ Thales Alenia Space Italia
OHB-System + SSTL
Inst Bozen + MPE Garching
+ Thales Alenia Space Italia
High resolution EO satellite (Tübitäk)
Telespazio + Thales Alenia Space
Earth Observation (VTT Finland)
Communications (Un. West Bohemia)
Earth observations (Un. Pol. Valencia)
Radiation testing (Un. Montpellier)
12U Cubesat demonstrator (Nexeya)
Technological microsat (TU Berlin)
Orbital Test Bed (SSTL)
COTS module to ISS (Orbital Sciences)
HDTV Earth imagery (TU Berlin)
Communications (Eutelsat Americas)
Technology (IRS Un.Stuttgart)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
Türkish Cubesat (Bahcesehir Un)
Space environment (ERIG)
Triple Cubesat techno (Nexeya)
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
Micro-propulsion (Un. Tartu)
Gravity waves (NTNU)
Re-entry experiment (VKI)
Solar sail demonstrator (SSC)
Solar sail demonstrator ()
Atmosphere chemistry (ESA + TNO)
Military radar (CDTI)
2017
Falcon 9 R
Broadcasts/communications Latin America (SES)
VTT Finland
Un. West Bohemia
Noasat + Un. Valencia
ESA + Un. Montpellier
Nexeya + Silicom
TU Berlin + DLR ?
SSTL
+ Thales Alenia Space Italia
TU Berlin + LAPAN
Boeing Satellite Systems
IRS Un.Stuttgart
Austrian Research Centers
Un. Trieste
Bahcesehir University/ CalPoly
Univ. Braunschweig
Nexeya + Silicom
FH Heidelberg + DLR
Un. Tartu, Estonia
NTNU, Norway
VKI, Belgium + ?
Surrey Space Center
FH Aachen + DLR
Airbus D&S UK + TNO
CDTI + EADS CASA + INTA
Airbus D&S
2017
2017
2017
Vega ?
TBD
TBD
Sea & space surveillance (Norsk Romsenter)
Norsk Romsenter + Un. Toronto
2017
Falcon 9
Technological triple cubesat (ESA)
Spain QB50 (Un Pol Madrid)
Broadcasts/communications (SES)
2017
2017
2017
2017
2017
2017?
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2016
2017
2017
2017
2017
TBD
Ariane 5
Vega
PSLV ?
PSLV
Vega ?
Vega ?
ISS
TBD
Vega?
Vega?
TBD
TBD
Soyuz 2 CSG
Vega
Soyouz 2 ?
Ariane 5
Vega
TBD
TBD
Ariane 5 ES
GomSpace +TU Graz
E-USOC + VKI
Airbus D&S
SSTL
SSL
IAI (Israel), CGS + Telespazio
Ventspils + Augstkola + OHB
+ Space-SI (Slovenia)
Carlo Gavazzi Space
AlmaSpace
Un. Porto + Tekever)
TU Delft + ISIS
BISA, Belgium
ESA + SSC
DLR/Kayser Threde
TU Berlin + BST
Airbus D&S Satellites
ISA + French & Israeli industry
Thales Alenia Space (F)
OHB + Thales Alenia Space
CNES + CNRS
TAI + ?
TU Berlin + BST
OHB-System + SSTL
S-band radar satellite (UKSpace + SSTL)
Communications (Hispasat)
Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)
AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen)
Earth observations (SFL + Space-SI)
Security monitoring (ASI)
Earth Observations (Min Univ & Res)
Reentry test (Un. Porto)
Formation flight (TU Delft)
Aeronomy (Clyde Space)
Technology (SSC)
Solar sail demonstrator (DLR + ESA)
Nanosat constellation (TU Berlin)
Polar meteo (Eumetsat +NOAA)
Observations (CNES + ISA)
Oceanography GMES (ESA)
Telecommunications & TV (Hispasat)
Analysis of lightning & stripes (CNES)
SAR Earth Obs (TAI + Tübitak)
Earth Observation in infrared (TU Berlin)
Navigation (Commission + ESA)
WEI n°88 2016-05 - 45
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
EUTELSAT-172B
AMAZONAS-5
MUSIS CSO-1
INGENIO-SEOSAT
SES-12
ERA/ISS NAUKA MODULE
SES-14
SES-15
SES-16/GOVSAT-1
ENMAP
AZERSPACE-2
ADM-AEOLUS
ESEO
SENTINEL-2B
CHEOPS
PROBA-3A
PROBA-3B
NEXSAT
GALILEO FOC 19-22
SIMBA
CFOSAT?
PROSPECTOR-X
HEINRICH HERTZ
EU:CROPIS
EARTHCARE
GLOBAL VEGETATION 1?
OPSIS
SUMO
MTG-I-1 (METEOSAT)
BEPICOLOMBO
SOLAR ORBITER
BARTOLOMEO
MUSIS CSO-2
JAMES WEBB ST
SENTINEL-6/CRYOSATJASON-4
MPCV ORION
MTG-S-1 (METEOSAT)
COSMO SG-1 & SG-2
SIGMA/MARCONI-1
MICROCARB
SIGMA/MARCONI-2
PROBA-ALTIUS?
SARAH AKTIV-1
SARAH PASSIV-1 & -2
SENTINEL-6/JASON-4
CRYOSAT
EUTELSAT QUANTUM
EUTELSAT BB AFRICA
MUSIS CSO-3?
EUCLID
ARIANE
6.2
DEMONSTRATOR
SAOCOM-CS
SWOT
PROBA-4 IMP ?
EXOMARS-2020 Rover
CERES-1, -2, -3
2017
2017
2017
2017
Ariane 5
Ariane 5 ?
Vega ?
Vega
2017
Ariane 5
2017?
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018?
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
Proton
Falcon 9 FT
Ariane 5
Falcon 9 FT
PSLV
Ariane 5
Vega
Vega?
Soyuz 2
Vega ?
Vega
Vega
PSLV?
Ariane 5 ES
TBD
Long March 2C
TBD
TBD
TBD
Soyuz
Long March 2D
Vega
TBD
Ariane 5
Ariane 5
Atlas 5
TBD
Vega ?
Ariane 5
Vega
2018
2019
2019
2019 ?
2019
2019
2019
2019
2019
2019
SLS Block1
Ariane 5
TBD
TBD
Soyuz or Vega
TBD
TBD
Falcon 9 v.1.1
Falcon 9 v.1.1
Vega ?
2019
2019
2019
2019
2020
Ariane 5?
TBD
Vega ?
TBD
Ariane 6.2
Lockheed artin + Airbus D&S
Thales Alenia Space + OHB
Thales Alenia Space Italia
Broadband communications (ASI + PPP)
Italian industry + ?
Chemistry of atmosphere (CNES)
CNES + ?
Broadband communications (ASI + PPP)
Italian industry + ?
Atmosphere chemistry (ESA + BISA)
QinetiQ Space
Satellite émetteur radar (Bundeswehr)
OHB + Airbus D&S
Satellite récepteur radar (Bundeswehr)
OHB
Oceanography & Polar monitoring Thales Alenia Space + Airbus
(ESA)
D&S?
Intelligent comsat (ESA + Eutelsat)
SSTL + Airbus D & S
HTS with spotbeams (Eutelsat)
Thales Alenia Space
Airbus D&S + Thales Alenia Space
Spy satellite (DGA + Bundeswehr)
Cosmology (ESA)
Thales Alenia Space
New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL
2018?
2020
2020
2020
2020
TBD
TBD
Vega ?
Proton-Breeze
Vega C
Passive radar mission (ESA + CONAE)
Ocean topography (CNES + NASA)
Asteroid mission (ESA)
Mars rover (ESA + NASA) ?
Electronic intelligence (DGA + CNES)
Communications (Eutelsat)
Communications (Hispasat)
Spy satellite (DGA)
Observations (CDTI + ESA)
Broadcasts/communications (SES)
ISS remote manipulator (ESA)
Communications (SES)
Communications (SES)
Airbus D & S
SSL/Space Systems/Loral
Airbus D&S + TAS (F)
EADS CASA
Airbus D&S
EADS Dutch Space
Airbus D&S
Boeing Satellite Systems
Military comsat (LuxGovsat + SES)
Orbital Science Corp
Hyperspectral imagery (DLR)
Kayser-Threde
Powerful comsat (Azerspace + Intelsat) SSL
Lidar measurements (ESA)
Airbus D&S
Student earth observation microsat (ESA)
SITAEL/AlmaSpace
Observations GMES (ESA)
Airbus D&S
Exoplanets monitoring (ESA)
SSTL
Formation flight (ESA)
QinetiQ Space
Formation flight target (ESA)
EADS CASA + Sener
EO microsat for Egypt (NARSS)
NARSS + BST
Navigation (Commission + ESA)
OHB-System + SSTL
Sun-earth Imbalance (RMI)
RMI Belgium + ?
Oceanography (CNES + CNSA)
CNSA + Thales Alenia Space
Asteroid search (DSI + GovLux)
LuxImpulse/DSI Luxembourg
Communications (DLR + ?)
OHB-System + Airbus D&S ?
Biological laboratory (DLR)
DLR + ?
Earth Explorer (ESA + JAXA)
TBD
Earth observations (Belspo + VITO)
VITO + SAST + OIP
High-Resolution EO (ASI)
CGS + Italian industry + OHB
Ozone measurements (LATMOS)
Polytechnique Palaisseau
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Thales Alenia Space + OHB
Mercury orbiters (ESA + JAXA)
Airbus D&S + JAXA
Solar exploration (ESA)
Airbus D&S
ISS commercial platform (Airbus D&S) Airbus D&S
Spy satellite (DGA)
Airbus D&S + TAS (F)
Astronomy/Astrophysics (NASA)
Northrop Grumman + ESA
Oceanography (ESA + Eumetsat)
TAS (F) + Airbus D&S
Manned spacecraft (NASA + ESA)
GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat)
Dual-use radar satellites (Defensa/ASI)
WEI n°88 2016-05 - 46
QinetiQ Space
TBD + NASA/JPL
TBD
Thales Alenia + Airbus D&S
Airbus D&S + Thales Alenia Space
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
MTG-I-2 (METEOSAT)
SWUSV
BIOMASS
AIM with Cubesats
ARIANE
6.4
DEMONSTRATOR
EPS/METOP SG-1
OTOS
2020
2020?
2020
2020
2021
TBD
Vega ?
Soyuz?
Soyuz
Ariane 6.4
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Space Weather forecasts (CNES + CAS ?)
Earth Explorer (ESA)
Asteroid Impact Mission (ESA)
New generation launch vehicle (Airbus)
2021
2021 ?
TBD
TBD
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Airbus Defence & Space
Super High resolution EO (DGA + Airbus D&S + Thales Alenia
CNES)
Space?
Space Weather from L5 (ESA + CAS)
European platform?
Hyperspectral EO (ISA + ASI)
IAI + Rafael + Italian industry
Military Satcom (DGA + CNES)
TAS (F) + Airbus D&S
Photosynthesis monitoring (ESA)
TBD
Military Satcom (DGA + CNES)
TAS (F) + Airbus D&S
Mars Science (ESA + NASA)
TBD
Jupiter exploration (ESA + NASA?)
Airbus Defence & Space
Polar Meteo (ESA + Eumetsat)
Airbus Defence & Space
GEO meteo imager (ESA/Eumetsat)
Thales Alenia Space + OHB
Exoplanetary science (ESA)
TBD
X-ray observatory (ESA)
TBD
2021
Long March 6?
SMILE/INSTANT
2021
TBD
SHALOM
2021 ?
Ariane 5 ou 6
COMSAT NG-1
2022
Vega
FLEX
2021 ?
Ariane 5 ou 6
COMSAT NG-2
2022 ?
TBD
EXOMARS-2022 ?
2022
Ariane 5
JUICE
2023
TBD
EPS/METOP SG-2
2023
TBD
MTG-I-3 (METEOSAT)
2024
Soyuz ?
PLATO
2028
Ariane 5 ?
ATHENA X-IFU
© Space Information Center/Belgium – January 2016
TBD
TBD
Airbus Defense & Space
TBD + NASA
ESA + ASL
4. Export contrats for the satellite industry in Europe
This alphabetical list review the known contracts signed by the European
industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the
period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.
NAME
“AFRICA” EOSAT-1/2
ALSAT-1B
ALSAT-2B
ALSAT NANO
AONESAT-1?
ARABSAT-6B
ARSAT-1/-2
& /-3 ?
BANGABANDHU-1
BADR-7/
ARABSAT-6B
BELINTERSAT-1
DIRECTV
LATIN
AMERICA
/INTELSAT-31
ECHOSTAR-105
/SES-11
EKSPRESS AMU-1
EKSPRESS 80
EKSPRESS 103
FALCON EYE-1
Contractor (Country)
Mission (launch schedule)
Prime contractor (State)
Not disclosed (Morocco)
High-resolution observations (2017)
Thales Alenia Space (France)
ASAL/CNTS (Algeria)
ASAL/CNTS (Algeria)
ASAL (Algeria) + UKSpace
AOneSat
Communications
(Switzerland/India)
Arabsat (Saudi Arabia)
Remote sensing microsats [2016]
Remote sensing micro-satellites (2016)
Techno Triple Cubesat (2016)
GEO telecommunications (2016?)
SSTL + DMCII
Airbus D&S (France)
Surrey Space Centre (UK)
*Thales Alenia Space (France)
GEO telecom/broadcasts (2014)
ArSat (Argentina)
GEO telecommunications (2014-17)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
* Thales Alenia Space + Airbus
D&S
Thales Alenia Space (France)
BTRC/Bangladesh
GEO telecommunications (2017-2018)
Telecommunication
Regulatory
Commission
(Bangladesh)
Arabsat (Saudi Arabia)
GEO telecom/broadcasts (2015)
Belintersat (Belarus)
DirecTV (USA)
GEO telecom/broadcasts (2016)
GEO broadcasts (2016)
Airbus D&S (France) +
*Thales Alenia Space (France)
*Thales Alenia Space (France)
Airbus D&S Satellites (France)
Echostar (USA) + SES
(Luxembourg)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
RSCC (Russia)
UAE Armed Forces (UAE)
GEO broadcasts & communications (201)
Airbus D&S Satellites (France)
GEO telecom/broadcasts (2015)
GEO telecom/broadcasts (2018)
GEO telecom/broadcasts (2018)
Very high-resolution observations (2017,
Airbus D&S (France)
* Thales Alenia Space
* Thales Alenia Space
Thales Alenia Space + Airbus D&S
WEI n°88 2016-05 - 47
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
& -2
GEO-KOMPSAT-2B
GÖKTURK-1
HELLASAT-3/
EUROPASAT
INMARSAT-6 F1 & F2
IRIDIUM NEXT
/IRIDIUM PRIME?
KAZSTSAT/Earth
Mapper
KOREASAT-5A
KOREASAT-7
LAPANSAT-A2
LAPANSAT-A3
NAVISAT-12A
NEXSAT
ONEWEB
MICROSATS (900)
OUTERNET-1, -2, -3
PERUSAT-1
SGDC-1
TELKOM-3S
YAMAL-601
2018)
KARI (South Korea)
GEO meteorological observations (2019)
Min Defence (Turkey)
High-resolution observations (2015)
Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017)
Inmarsat (United Kingdom)
Inmarsat (United Kingdom)
GEO Mobile Services (2020-2021)
Iridium Satellite (USA)
Mobile comsat constellation (2016-2019)
(France)
*Airbus D&S (France)
Telespazio + Thales Alenia Space
Thales Alenia Space (France)
Ghalam KJC (Kazakhstan)
Remote sensing micro-satellite (2015)
SSTL (United Kingdom)
KT Sat (South Korea)
KT Sat (South Korea)
LAPAN (Indonesia)
LAPAN (Indonesia)
Egypt Min. Defence (Egypt)
GEO Telecom (2017)
GEO Telecom (2016)
Remote sensing micro-satellite (2017)
Remote sensing micro-satellite (2017)
GEO military communication (2019)
Airbus D&S (France)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
Thales Alenia Space (France)
*TU Berlin (Germany)
*TU Berlin (Germany)
Airbus Defence & Space + Thales
Alenia Space (France)
NARSS (Egypt)
Remote sensing mcirosat (2018)
BST (Germany)
OneWeb (USA)
Megaconstellation of microsats for internet Airbus Defense & Space (France +
connectivity (2017-2019)
Germany)
Outernet Inc (USA)
Cubesat internet constellation (2017)
Clyde Space (United Kingdom)
Min Defence (Peru)
High-resolution observations (2016)
Airbus D&S Satellites (France)
Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016)
Thales Alenia Space (France)
PT
Telekomunikasi GEO Telecom (2016)
Thales Alenia Space (France)
(Indonesia)
Gazprom Space Systems GEO communications (2018)
*Thales Alenia Space (France)
(Russia)
* Payload contractor
SSL = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – December 2015
A.3. Table of planned/expected contrats
related to civilian satellites for communications and broadcasts
The most profit-making space business concerns the satellite systems for
communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the
spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and
original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in
progress or in project. European satellite industry has to play a significantly
promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One
of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s
MDA (McDonald Dettwiler & Associates).
SATELLITE (Operator/country)
ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong
Kong)
ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong
Kong)
ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong
Kong)
Position (frequencies)
116.1°E (C-, Ku- & Kabands)
Status & particular aspects (launch year)
First UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted
to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im
Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP
to be reissued, with some chance for European industry (2018)
16°W (Ku- & Ka-bands)
International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.
All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover
Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS
services for DTH platforms. (2019)
159°E (Ku) & Ka-bands)
International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.
All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Asia,
Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019)0
WEI n°88 2016-05 - 48
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
AFRICASAT-2A (Measat Satellite
Systems/Malaysia)
5.7° E (C-, Ku & Ka-bands)
RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized.
Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat…
(upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East,
replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria)
24.5°E? (C- & Ku-band –
Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a
Northern beams)
SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract
with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2017).
AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band)
First private comsat operator in the Middle East interested by the
Arab Emirates)
market of Latin America for broadband connections. Contracts
with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)
AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain)
61° W (Ku- & Ka-band)
Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with
Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by
Arianespace or SpaceX? (2017)
AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel)
17°W and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under
bands)
study for international RFP. To be contracted in 2016. (20182019)
AMOS-E (IAI/Israel)
TBD (Ku or Ka-band)
Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging
markets or new operators. (2018?)
ANGOSAT-1 (Ministry
24.5°E (C- & Ku-band –
In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and
Telecoms/Angola)
Southern beams)
Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost
of the full system: around 245 million euros. To be launched by
Angara 5 (2017 or 2018, with a full coverage of Eastern and
Southern Africa).
ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara
50°E, 98°E or 160° E (KuPrivate operator in India with small GEO satellites. Contract to
Communications/India)
band)
Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle
East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual
launch with Indian GSLV MkII (2018)
ANIK G-2 (Telesat/Canada)
107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & communications satellite. Contract
planned in 2016. (2017)
AONESAT-1 (AOneSat
47.5° W (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian
Communications/Switzerland + India)
bands ?)
family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband
business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with
payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU with
ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet
selected. (2018?)
APSTAR-5C or TELSTAR-18
138°E (C- & Ku-bands)
HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT
VANTAGE (APT Satellite
Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher
Holdings/Hong Kong)
not yet selected (2018)
APSTAR-6C (APT Satellite
TBD (C-band, Ku-band, Ka- DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with
Holdings/Hong Kong)
band?)
CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018)
APSTAR-6D (APT Satellite
TBD (Ka-band)
DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with
Holdings/Hong Kong)
CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018)
APSTAR-9/MYSAT-1 (APT Satellite
142°E (Ku-band, Ka-band
Plan to expand coverage and services. Geosynchronous position
Holdings/Hong Kong)
?)
preserved by using Chinasat-5A. Contract with CGWIC (China
Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of high-power
DFH-4 type comsat (launched on 17 October 2015)
APSTAR-10 (APT Satellite
TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing
Holdings/Hong Kong)
services, for high-power DFH-4 type comsat (2017)
ARABSAT-6A & -6E?
26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed
(Arabsat/Saudia Arabia)
bands)
Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017).
ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia)
71.4°E (Ku-band)
National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central
Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or
CGWIC? (2018?)
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina)
71,8° W, 81° West (KuPart of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de
band)
Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales
Alenia Space selected for the payload after an international RFP.
Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018)
AZERSPACE-2/INTELSAT-38
45°E (Ku- & Ka-bands)
Comsat developed with Intelsat as partner to share
(Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat)
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
WEI n°88 2016-05 - 49
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
BANGABANDHU-1 (Bangladesh
Telecommunications Regulatory
Commission/Bangladesh)
119.1° (C- and Ku-band)
BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in CKu- and Ka bands?)
BITSAT (Dunvegan Space
LEO system (S-band
systems/USA)
frequencies)
BOEING CONSTELLATION
BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat
Indonesia)
150.5° E (C- & Ku-band)
BSAT-4A (Broacasting Satellite
Corp/Japan)
BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom
/Bulgaria)
110°E (Ku-band)
CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China
Satcom/China)
CHINASAT-15/(China Satcom/China)
92.2°E (Ku-band)
CHINASAT-16 (CASC-China Satcom
/China)
CHINASAT-18 (CASC-China Satcom
/China)
CHINASAT-M (China Satcom/China)
CHINASAT-TIANTONG-1 (China
Satcom or CSMBC?/China)
TBD (Ku-band)
51.5°E (C-, Ku- & Kabands)
TBD (Ka-band)
TBD (Ka-band)
125°E (C- & Ku-bands)
TBD (S-band)
CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo)
TBD (C- & Ku-bands)
DIRECTV-15/SKY MEXICO-1
(DirecTV/USA)
102.75°W (Ku- & Kabands)
DIRECTV SKY BRASIL-1 or
INTELSAT-32e (DirecTV-Sky
Brasil/USA-Brasil)
DPRK COMSAT-1? (KCSTNADA/North Korea)
43°W (Ku- & Ka-bands)
ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpEchostar/USA)
110°W (Ku-band)
ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes
Network Systems/USA)
109°W (Ka-band)
ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2
SOLARIS MOBILE (Echostar/USA)
10° E (S-band)
TBD (C-band & ?)
Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly
with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite
contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017)
Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot
acquired from Intersputnik (Russia). Technology transfer with
SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization).
Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales
Alenia Space with Arianespace. (2017)
Belintersat looking for an international partner to go ahead with
the 2nd comsat (2019?)
Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud
computing” services around the globe (first satellites to be
launched in late 2016)
SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size
comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat
Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launched by
Arianespace (2016)
Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be
selected. (2017)
High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After
international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300
spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as
launch vehicle. (2016)
High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long
March 3B (2016)
High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long
March 3B (2016)
HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform,
with multi-spot beam payload to cover China. (2017)
HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with
multi-spot beam payload to cover China. (2018)
5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?)
A GEO system consisting of up to three satellite for mobile
communications. To be operated by CSMBC (China Satellite
Mobile Broadcasting Corp)? First launch in August 2016 (20162017)
Announcement of a contract for in-orbit delivery with China
Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No
recent info about development status (2018?)
6.3-t broadcasting satellite, with powerful Eurostar-3000
platform, to cover North America with high-power beams.
Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by
Ariane 5. (May 2015)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5-ECA (2016)
Indigenous development of a geosynchronous satellite in the
Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be
launched by a national Unha rocket. Possible cooperation with
China ? (2018 ?)
Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp, in
replacement of Echostar-10. Space Systems/Loral as prime
contractor. Launcher not yet selected (TBD)
SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
broadband LS-1300 satellite with high-power beams to cover
North America. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016)
Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of
Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia
WEI n°88 2016-05 - 50
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpEchostar/USA)
ECHOSTAR-105/SES-11
(Echostar/USA & SES/Luxembourg)
EGYPT NAVISAT-12A (Defence
Ministry of Egypt?)
EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany)
EKSPRESS-80 (RSCC)
EKSPRESS-103 (RSCC)
EKSPRESS AM-7 (RSCC)
EKSPRESS AM-8 (RSCC)
EKSPRESS AM-9? (RSCC)
EKSPRESS AMU-1
/EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat)
EKSPRESS AMU-2 (RSCC)
ENERGIA-100 (EnergiaTelecom/Russia)
ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar)
EUTELSAT-5 WestB (Eutelsat)?
EUTELSAT-7C (Eutelsat)
EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +
Anatel/Brazil)
EUTELSAT-172B (Eutelsat)
EUTELSAT BB FOR AFRICA
(Eutelsat)
EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat)
applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t
launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space
Systems Loral). To be launched by Proton. (2016)
121°W? (Ku-band)
Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as
prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet
selected. (2016 ?)
105°W (C- & Ku-bands)
Joint Echostar-SES communications satellite to cover North
America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of
Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9 FT. (2016)
12°E? (L-, C-, X- & KaNational comsat system for dual-use governmental services.
bands)
Result of an international RFP: preliminary contract in April 2016
with French industry (Airbus Defence & Space & Thales Alenia
Space). (2019)
LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in loworbit for personal communications. (TBD)
80°E (L-, C- & Ku-band)
Contrract with ISS Reshetnev for the spacecraft, with Thales
Alenia Space for the payload (2018)
103°E (L-, C- & Ku-band)
Contract with ISS Reshentev or the spacecraft, with Thales Alenia
Space for the payload (2018)
40° E (L-, C- & Ku-bands)
5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with
16 kW payload. Launched by Proton. (2015)
14°W (C- & Ku-bands)
AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales
Alenia Space for the payload. Launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2015)
36° E? (C-, Ku- & KaRFP in progress for a possible contract in 2016. (2018)
bands?)
36° E (70 repeaters in KuAirbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to
& Ka-bands)
be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by ProtonBreeze M. (2015)
103° E (80 repeaters in CInternational RFP in progress for selection in 2016. Pressure of
& Ku-bands)
Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space
systems. (2018)
TBD (Ka-band)
Small HTS (High Throughput Satellite) developed by RKK
Energia for broadband connections in Russia. In partnership with
Rostelecom. To be launched by Angara 5 with AngoSat-1 (2017
or 2018)
26°E (Ku- & Ka-bands),
Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After
close to Badr position of the international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime
Arabsat system
contractor.To be launched by Falcon 9 FT? (2017)
5°W (Ku-band)
Replacement of Eutelsat-5 WestA. Contract with Orbital ATK
and Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2018)
7°E (Ku-band)
High-power “all-electric” comsat to be co-positioned with
Eutelsat-7A to cover Europe and Africa. Contract with SSL for
the satellite. Launch vehicle yet to be selected (2018)
65°W (C-, Ku- & Ka-bands, Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position
with spotbeams)
to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space
System/Loral). Availability of services for the Olympic Games of
Rio. To be launched by Ariane 5. (2016).
172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific
spotbeams)
for broadband links and mobile connectivity. With the partnership
of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR
platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as
launcher. (2017)
4°W ? (Ka-band with
Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st
spotbeams)
contract), developed by Thales Alenia Space. For the
development of Internet services in Africa, for Facebook.(2019)
TBD (Ku-band)
Intelligent communications satellite for multipurpose services.
Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA.
Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey
WEI n°88 2016-05 - 51
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch
contract with SpaceX: still to be confirmed (2019)
GISAT (Global IP/Cayman Islands)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Contract with Boeing for BSS-702HP for broadband satellite to
cover Africa Launcher not yet announced (2019)
GOVSAT-1/SES-16
21.5°E (X- & Ka- bands)
Establishment of public-private enterprise LuxGovSat
(LuxGovsat/Luxembourg)
(Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK.
Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To
be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at
Boca Chica, Texas (2018).
GSAT-6/6A (ISRO/India)
TBD (C- & S-bands)
2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish
for mobile services and governmental communications. Launched
by GSLV MkII. (2015 with success/2017)
GSAT-7A (ISRO/India)
74°E (UHF, S-, C- & Ku
2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in
bands)
GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017)
GSAT-9 (ISRO/India)
48°E (Ku-band)
2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power
transponders. To be launched by GSLV MkII (2017)
GSAT-11 (ISRO/India)
TBD (Ku- & Ka-bands)
Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched
by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016)
GSAT-15 (ISRO/India)
93.5°E (Ku-band, L-band
3.1-t comsat based on the I-3K bus. Successfully launched by
GAGAN payload)
Arianespace (November 2015)
GSAT-17 (ISRO/India)
93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane
5-ECA (2017)
GSAT-18 (ISRO/India)
74° E (C- & Ku-bands)
3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane
5-ECA (2016)
GSAT-19E (ISRO/India)
TBD (C-, Ka & S-bands)
Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be
launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2016 or 2017)
GSAT-20 (ISRO/India)
TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII
Demonstration (2018)
HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR +
TBD (Ka-band)
OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband
OHB + ESA? )
services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher
not yet selected. (2018)
HELLASSAT-3/EUROPASAT
39°E (Ku- & Ka-bands, SPowerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales
(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &
band)
Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to
Inmarsat/UK)
cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon
Heavy. (2017)
HELLASSAT-4
39°E? (Ku- & Ka-bands)
Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul/SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece +
Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for
Saudi Arabia)
broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed
Martin. To be launched by Ariane 5. (2018)
HISPASAT AG1/36W-1 (ESA +
36° W (Ku- & Ka--bands)
Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload
Hispasat /Spain)
developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed
with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the
payload. To be launched by Ariane 5. (2016)
HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands)
High-capacity communications satellite for broadband
connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by
Proton or Falcon 9. (2017)
HYLAS-3/EDRS-C (Avanti
22.5°E (Ka-band)
Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S
Communications, United Kingdom +
Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka
ESA)
communications through PPP agreement with ESA. Launch
contract with Arianespace (2017)
HYLAS-4 (Avanti Communications,
0°E (Ka-band)
Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon
United Kingdom)
Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and
Arianespace for launch. (2017)
HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT +
169°E (C- & Ku-bands)
Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput
Intelsat = Horizons-3 Satellite
Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG
LLC/Japan-USA)
platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky
Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat Horizons Satellite
within the global system of new generation Epic platforms.
Satellite and launch contracts not yet announced. (2018)
WEI n°88 2016-05 - 52
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
INDONESIAN MILCOMSAT (TNI –
Tentara National Indonesia/Indonesia)
INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS
(Inmarsat/United Kingdom)
INMARSAT 6 (Inmarsat/United
Kingdom)
INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America)
INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1
(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin
America
INTELSAT-34/HISPASAT 55W-1
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-36 MULTICHOICE
(Intelsat/Luxembourg – Multichoice
/South Africa)
INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION
(Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT
GENERATION (Intelsat/Luxembourg)
INTELSAT-38/AZERSPACE-2
Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan)
INTELSAT-39
IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space
Research Institute & ISA/Iranian Space
Agency/Iran)
IRIDIUM NEXT
(Iridium Communications/USA)
IRIDIUM PRIME
(Iridium Communications/USA)
123°E (L- & Ka-band?)
Military comsat for strategic purposes. Contract with Airbus
Defence & Space for Inmarsat-6 based satellite. Launch contract
with Arianespace? (2019 ?)
Atlantic, Pacific & Indian
Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband
Oceans (89 Ka-band
services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSStransponders on each
702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon
satellite)
Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017)
TBD (L-band & Ka-band)
Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with
Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021)
95°W (C- & mostly KuCo-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space
bands)
Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:
DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,
Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015)
TBD (Ku-band)
Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus
D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.
To be launched by Ariane 5 (2016)
55.5° E/Atlantic Ocean (C- Replacement of Intelsat 27 lost at launch with Zenit 3SL, on 31
and Ku-bands)
January 2013, of the medium-power 6.2-t HS702 satellite
developed by Boeing Satellite Systems. Specific coverage of
Latin America. Replacement contract in 2013 with 3.3-t comsat of
SSL (ex-Space Systems/Loral). Launched by Ariane 5. (2015)
68.5°E (C- & Ku-bands,
Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panmainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime
contractor. To be launched by Ariane 5. (2016)
29°E, 33°E (C- and KuVersatile high-power satellites, using an innovative heavy
bands with broadband
platform, for mobile broadband applications: after international
spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.
technology)
Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017)
35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy
broadband spotbeams/high
platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite
throughput technology)
Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected.
(2017)
45°E (Ku- & Ka-bands)
Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of
geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,
Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat
contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017)
62°E (C- & Ku-bands)
3.4-t comsat using the SSL-1300 bus to be positioned over Indian
Ocean in order to cover Asia, the Middle East, Europe and Africa.
Contract with SSL (ex-Space Systems Loral). Launcher not yet
selected (2019)
24.19 °E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kuband transponders for digital broadcasts. Indigenous development
in progress with North Korea? (2020?)
LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner)
with interlinks)
selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in
orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with nine
Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with
Canadian Aireon LLC for hosted payload to collect ADS-B
signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites
equipped to collect AIS (Automated Identification System)
signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive
replacement of the existing and operational 66-satellite
constellation)
LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Next to offer LEO missions with hosted
with interlinks)
payload for innovative research and applications. Iridium Next
satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales
Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome
265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of
WEI n°88 2016-05 - 53
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground
infrastructure (after 2018?).
JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan)
154°E (C- & Ku-bands)
Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)
as prime contractor. LS-1300, launched by Falcon 9 v1.2 ( May
2016)
JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan)
110°E (Ku-band)
Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems
Loral) for high-power SSL-1300 broadcasting satellite. To be
launched by Ariane 5. (late 2016)
JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan)
0°E (C- & Ku-bands)
First of five comsats to be ordered until end of the decade.
Contract to SSL for LS-1300 comsat, to be launched by Falcon 9
FT. (2016)
JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan)
110°E (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat.
Launcher not yet selected. (2019)
JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes
109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive
Network Systems/USA)
(Ka-band)
broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North
America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4
high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle
(2016)
KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband From 130 to 170°E (KaSystem starting operations with a hosted Ka-band multibeam
Satellite/Singapore)
band)
payload to enhance broadband connections in the Pacific.
Contracts not yet finalized. (2018?)
KOREASAT-5A (KT Corp/South
113°E (Ku-band)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Korea)
Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017)
KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea) 116°E (Ku- & Ka-bands)
Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to
Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016)
LAOSAT-1 (Min.
128.5° E (C- & Ku- bands) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall
Telecommunications/Laos)
Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan
to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese
Academy of Space Technology) and launched by Long March
3B/G2 . (November 2015)
LEOSAT CONSTELLATION (Leosat
SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between
Inc/USA)
enterprises around the globe. Feasility study made by Thales
Alenia Space (to be operational in 2019?)
LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA
UkrCosmos/Ukraine)
(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as
prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).
Canadian funding of the system. Development delayed by
financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine”
Zenit 3LB? (postponed to 2017?)
MEASAT-2a (Measat Satellite
148°E (C-, Ku- and KaNegotiations in progress for a partnership with high-power
Systems/Malaysia)
bands?)
comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite
and launcher ontracts expected in 2016. (2018)
MEXSAT-1/CENTENARIO &
116.8°W (L- & Ku-bands)
Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2
-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de
Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band
Communicaciones y
antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May
Transportes/Mexico)
2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015)
MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band)
Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for
Birmania)
the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well
positioned for development contract? (2019?)
NBN CO-1A & -1B/SKY MUSTER-1
140°E & 154° E (Ka-band) High-power/HTS satellite system for NBN (National Broadband
& -2 (NBN/Australia)
Network), covering Oceania and surroundings. Space
Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft.
Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015,
October 2016)
NBN CO-1C (NBN/Australia)
TBD (Ka-band)
Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for
contract in 2016 ? (2018?)
NEOSAT/EUTELSAT (ESA +
TBD (Ku- & Ka-bands)
New-generation platform for geo comsats. Technologies
Eutelsat/Europe)
developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019)
NICASAT-1 (TBD/Nicaragua)
TBD (Ku-band)
Communication & broadcasting satellite for Latin America.
WEI n°88 2016-05 - 54
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by
CGWIC (2018?)
NIGCOMSAT-2
19° E (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of
(Nigcomsat/Nigeria)
bands)
Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of
Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?)
NIGCOMSAT-3
22° W (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of
(Nigcomsat/Nigeria)
bands)
Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of
Africa, the Americas (2019 ?)
NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New
105°E (L-band)
High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to
York Broadband LLC/USA + CMMB
support mobile services in China, then in Asia. Purchase of
Vision/Hong Kong)
Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract
with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018)
NYBBSAT-2 & -3 (CMMB
TBD (L-band)
High-power L-band satellites to be based on “made in China”
Vision/Hong Kong)
DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018)
ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational
Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global
+ Qualcomm + Airbus D&S)
satellites in 1,200 km orbits internet connections at low cost. Technical and financial
(Ku-band)
partnership with Airbus Defense & Space. Automated production
of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion
already financed. Still looking for investors and bank loans. To be
launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by
LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with
first launches in 2018)
O3b/up to 20 (O3b Networks/Jersey +
Equatorial MEO
Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.
SES/
constellation (Ka-band)
Development in progress with the strong support of SES for
Luxembourg
funding resources and control facilities. Contract with Thales
Alenia Space for EliteBus spacecraft, launched by Soyuz from
French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but
affected by power problems. Soyuz launches in July and
December 2014. Further 8 satellites contracted in December
2015. (early 2018)
QAEM (Defense Ministry/Iran)
TBD (C- & Ku-bands)
National project of comsat for governmental services in Iran, with
C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed
and launched (2020 ?)
PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk
150.5° E? (Ku-band)
High-power communications satellite contracted in May 2013 to
/Indonesia)
Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking
for exploitation with an international partner. Preceded since June
2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China
Satcom (no launch announced). See BRIsat.
PSN-6 (PT Pasifik Satelit
146°E (C- & Ku-bands)
Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by
Nusantara/Indonesia)
SpaceX Falcon 9 FT.(2017).
SAARC-SAT (ISRO/India)
TBD (Ku-band)
Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for
communications and meteorology. To be developed by ISRO and
Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional
Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?)
SATMEX-9/EUTELSAT 117 WestB
116.8°W (C- & Ku-band)
Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing
(Eutelsat Americas/Mexico)
Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be
launched by Falcon 9 FT of SpaceX (2016)
SES-9 (SES/Luxembourg)
108.2 E (Ku-band)
High-power SES-9 satellite of 5.3 t (BSS-702 HP), contracted
with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific
regions. Also available for mobile links in Indian Ocean. Falcon 9
FT launch contract with SpaceX. (March 2016)
SES-10 (SES/Luxembourg)
67° W for Latin America
High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and
(Ku- & Ka-band)
broadband applications, within the Simon Bolivar satellite
network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000
and with SpaceX for Falcon 9 FT launch - first satellite to be
launched by Falcon 9 with already-used 1st stage. (October 2016 )
SES-11/ECHOSTAR-105
105°W (Ku- & Ka-bands)
High-power satellite for broadband connections to extend
(SES/Luxembourg)
strategic partnership with EchoStar to cover North America.
Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon 9 FT.
WEI n°88 2016-05 - 55
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
SES-12 (SES/Luxembourg)
SES-14 (SES/Luxembourg)
SES-15 (SES/Luxembourg)
SES-17 (SES/Luxembourg)
SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona
Technologia Espacial/Brazil)
SIRIUSXM-7 & -8 (SiriusXM/USA)
STAR ONE-C5 (Star One/Brazil)
STAR ONE-C6 (Star One/Brazil)
STAR ONE-D1 (Star One/Brazil)
SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri
Lanka)
TELESAT LEO HTS/‘KA-BAND‘
CONSTELLATION (Telesat/Canada)
TELKOM-3S (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELKOM-4 (PT Telekomunicasi
Indonesia)
TELSTAR-18V/VANTAGE or
APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT
Satellite Holdings/Hong Kong)
TELSTAR-19V/VANTAGE
(Telesat/Canada)
(2016)
5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput
Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space
as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform.
To be launched by Ariane 5 (2017)
47.5-48° W (C- & KuAll-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR
bands)
of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and
HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime
and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX
commercial center at Boca Chica, Texas (2017)
129°W (L-, Ku- & KaAll-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems.
bands)
Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft
in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS
navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017)
TBD (Ku- & Ka-band)
High-power satellite for broadcasts and broadband links.
Evaluation of proposals in progress (2018)
68°W & ? (X- & Ka-bands Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas
+ meteo payload for SGDC- (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental
3?)
communications, broadband links, air traffic management. Joint
venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial
company, to manufacture the satellites with foreign support.
Possibility to include a meteorological payload on the 2nd
spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia
Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite
(Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017-2020?)
85°W, 115°W (S-band)
High-power digical radio broadcasts. Contract with SSL (exSpace Systems Loral) for two heavy spacecratt with large dish
antenna, in order to replace BSS-702 type XM-3 Rhythm and -4
Blues radio broadcasting satellites. Launcher not yet selected.
(2019)
68° W (C- & Ku-bands)
Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of
contractor in 2016 (2018?)
84°W (Ku-band)
Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of
contractor in 2016? (2019?)
85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for
broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor with SSL-1300 comsat. To be
launched by Ariane 5 (2016)
50°E? (Ku-bands)
Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite
Communications Corp. Supremesat-1 launched in November
2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched
by Long March 3B. (2018)
LEO (Ka-band)
Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for
broadband services. First two satellites as demonstrators,
contracted with SSL and with SSTLseparetely. Launcher not yet
selected.. (2018?)
118°E (C- & Ku-bands)
3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia
Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as
launch provider (2016)
108°W (C-band)
Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace
Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018)
138° E (C- & Ku-bands)
Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract
with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be
launched by Falcon Heavy? (2018).
63°W (Ku- & Ka-bands,
New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout
with spotbeams)
Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the
coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300
comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018)
95°E (Ku- & Ka-bands)
WEI n°88 2016-05 - 56
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
THAICOM-8
(Thaicom/Thailand)
78.5°E (Ku- & Ka-band)
THAICOM-9?
(Thaicom/Thailand)
THAICOM-HTS/IPSTAR-2?
(Thaicom-ISC/Thailand)
50.5°E (Ku-band)
THURAYA FUTURA/Thuraya/United
Arab Emirates) ?
TKSAT-2/TUPAC KATARI
SATELLITE-2 (ABE or Agencia
Bolivia Espacial/Bolivia)
TBD (L- & Ku/Ka-bands)
TÜRKSAT-5A/-5B
(Türksat/Turkey)
31°E & 42°E (C- & Kubands)
TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey)
42°E (Ku-band)
TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey)
VIASAT-2 (Viasat/USA)
TBD (Ku- & Ka-bands)
111.1°W (Ka-band)
VIASAT-3A & -3B, & -4A & -4B
AMERICAS, ASIA, EMEA
(Viasat/USA)
TBD (Ka-band)
VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam)
21.5° E? (X- and Ka-bands)
YAMAL-601 (Gazprom Space
Systems/Russia
49°E (C-, Ku- and Kabands)
YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah
Satellite Communications
Company/UAE)
20°W (Ka-band)
119.5°E? (Ka-bands)
87.2° W? (C-, Ku- and Kabands)
High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for
Falcon 9 FT launch (2016)
HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle
East, Europe and Africa. (2019?)
High-power broadband satellite acquired from China - DFH-4
satellite to be launched by Long March 3 - through partnership
with ISC (International Satellite Company), subsidiary of
Thaicom. (2019)
RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for
personal communications. (2019?)
Project of second comsat for Bolivia, after the successful
operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great
Wall Industry Corp) and launched in December 2013.
International RFP for medium-size comsat for contract in 2016?
(2019?)
International RFP in progress for medium-size comsats to be
ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through
technology transfer. (2018-2019)
First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with
foreign assistance. (2020?)
Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?)
6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband
services in North America and for air & maritime links over the
Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016)
Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous
satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second,
in order to compete with LEO constellations.. Contract with
Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft.
Options for two further satellites.To be launched by Ariane 5 or
Falcon Heavy. (2019-2011?)
Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible
partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?)
Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales
Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the
pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime
contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor.
Proton as launch vehicle (2018)
Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic
connections, with coverage of Latin America (especially Brazil)
and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3
spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017)
© Space Information Center/Belgium – February 2016
In italics: project in study phase or with unclear status
Lecture – Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace
Cette rubrique fait le relevé, avec un bref descriptif, de dossiers et livres qui sont parus
durant les six derniers mois pour présenter l’intérêt et l’impact des activités spatiales,
notamment en Europe.
Géopolitique de l’espace, Les Grands Dossiers Diplomatie par un collectif d’experts
de stratégie spatiale, Revue Diplomatie/Areion Group, Paris, août-septembre 2016, 98
pages.
WEI n°88 2016-05 - 57
WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
Il est bon de faire le point sur l’odyssée de l’espace dans le monde. C’est ce que propose cet
excellent dossier que vient de publier la revue Diplomatie. Dans l’édito, Alexis Bautzmann
note : « Si le moteur géopolitique n’est plus aussi puissant qu’à l’époque de la confrontation
Est-Ouest, les promesses de fabuleuses opportunités commerciales au-delà de l’atmosphère
pourraient bien déclencher une nouvelle « course aux étoiles » initiée par le secteur privé. »
Au gré des 96 pages de cette synthèse, on découvre l’évolution de la conquête spatiale (avec
le phénomène NewSpace), une analyse de l’industrie des systèmes spatiaux avec les enjeux
des lanceurs, le rôle des privés et la problématique des débris. Les puissances spatiales sont
passées en revue. L’Asie apparaît comme une terre promise pour les nouveaux pionniers de
l’astronautique : aux côtés de la Chine ambitieuse, d’un Japon sous-eévalué, d’une Inde
volontariste, on a les deux Corées qui se livrent à une course à l’espace, le miroir aux
alouettes de l’Iran spatial, ce nouveau venu des Emirats Arabes Unis. Il est question des
enjeux stratégiques de la dimension de l’espace avec la place des satellites pour le
renseignement, avec l’impact du géopositionnement par les satellites de navigation.
Pollution spatiale – L’état d’urgence, par Christophe Bonnal, Editions Belin, Paris,
août 2016, 240 pages, dont une dizaine avec des photos en couleurs. Préface de
l’astronaute Jean-François Clervoy.
Les ouvrages de bonne vulgarisation sur la problématique, de plus en plus aiguë, des débris
dans l’espace ne sont pas légion. Surtout en langue française. L’ouvrage de Christophe
Bonnal, expert sénior à la Direction Lanceurs du CNES, vient combler une lacune. A point
nommé. Les décideurs politiques et économiques feraient bien de s’inspirer de son contenu
pour éviter l’irréparable. L’auteur met en évidence, avec tableaux à l’appui, la difficulté de
comptabiliser les petits débris spatiaux, l’effet désastreux des collisions sur orbite (syndrome
de Kessler), l’absence d’une réglementation internationale autour de principes juridiques
contraignants (standards revus régulièrement), les efforts de l’IADC (Inter-Agency Space
Debris Coordination Committee) où l’ESA s’efforce d’être influent. Il aborde la panoplie de
solutions techniques : boucliers et blindages, manœuvres d’évitement « juste à temps »,
systèmes innovants de nettoyage de l’environnement spatial. Avec les coûts de leur
financement, mais qui va mettre la poche au portefeuille ? Il tire le signal d’alarme devant la
prolifération accrue d’objets sur orbite avec la « révolution » des Cubesats, l’engouement
pour les méga-constellations.
Comment ça marche ? Mémoires spatiales d’un journaliste, par Michel Chevalet,
aux Editions Paulsen, Paris, septembre 2016, 225 pages (dont quatre avec
d’émouvantes photos). Préface de l’astronaute Jean-François Clervoy.
A la veille de l’envol du « spationaute » Thomas Pesquet vers la station spatiale
internationale, notre ami et confrère Michel Chevalet entend partager son enthousiasme pour
l’odyssée de l’espace. Cet ingénieur et professeur de mathématiques publie ses souvenirs de
chroniqueur spatial d’abord à la radio, puis à la télévision (en juillet 1971 pour la mission
Apollo-15, autour d’une maquette de la jeep lunaire). Sa volonté de rendre la dimension
spatiale proche de Monsieur Tout le Monde lui a fait côtoyer bien des personnalités de ce
nouveau monde de l’espace. Lors de voyages épiques sur le cosmodrome de Baîkonour, avec
ses reportages aux quatre coins de notre planète. Il a partagé bien des confidences avec les
hommes et la femme de France qui ont connu la microgravité dans la station Mir puis dans
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WALLONIE ESPACE INFOS n°88 septembre-octobre 2016
l’ISS (International Space Station). Un regret pour ce témoignage d’histoire(s) : l’absence
d’index des personnes qu’il a rencontrées et mises à l’honneur.
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