institut d`histoire du temps present
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institut d`histoire du temps present
Section des Unités de recherche Rapport d’évaluation Unité de recherche : Institut d’histoire du temps présent (IHTP) du CNRS Mars 2009 Section des Unités de recherche Rapport d'évaluation Unité de recherche : Institut d’histoire du temps présent (IHTP) du CNRS Mars 2009 Rapport d’évaluation L'Unité de recherche : Nom de l'unité : IHTP Label demandé : Unité propre de recherche N° si renouvellement : Nom du directeur : M. Christian INGRAO Organisme de rattachement : CNRS Date(s) de la visite : 22 janvier 2009 3 Membres du comité d'évaluation Président : M. Jean-Luc PINOL, Université Lumière – Lyon 2 Experts : M. François WALTER, Université de Genève M. Denis ROLLAND, Université de Strasbourg M. Philippe NIVET, Université de Picardie - Jules Verne Expert(s) représentant des comités d’évaluation des personnels (CNU, CoNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD…..) : Mme Annie ANTOINE (CoNRS) Observateurs Délégué scientifique de l'AERES : M. François-Joseph RUGGIU Représentant de l'université ou école, établissement principal : Représentant(s) des organismes tutelles de l'unité : M. Pierre CAYE, DSA CNRS 4 Rapport d’évaluation 1 z Présentation succincte de l'unité Au sens strict, l’unité ne compte que des chercheurs (6) et des ITA (5) du CNRS. Des enseignants-chercheurs (15) sont associés et, pour certains, ils ne sont rattachés à aucune autre unité de recherche. Certains auraient un double rattachement mais le statut de l’unité UPR ne permet pas de les comptabiliser officiellement, le CNRS ne prenant en compte dans les UPR que des personnels statutairement rattachés au CNRS. Deux chercheurs sont HDR et encadrent des thèses (rattachés à une école doctorale de Paris 10) ; le nombre de thèses soutenues de 2004 à 2008 n’a pas été communiqué. Tous les chercheurs sont publiants et les publications de certains d’entre eux sont traduites en langue étrangère. 2 z Déroulement de l'évaluation Le comité est arrivé à 14h dans les locaux de l’IHTP et a eu une première réunion. La visite a commencé, stricto sensu, à 14h35 par la rencontre avec la direction, entourée de plusieurs chercheurs – dont de nombreux chercheurs non-statutaires - et ITA. Cette première rencontre, en présence de la tutelle unique, a donné lieu à un exposé du directeur suivi de questions. Cette première rencontre s’est achevée vers 16h15 et elle a été suivie d’un premier huis clos du comité. Une seconde rencontre avec l’unité – en formation un peu plus restreinte – s’est déroulée de 17h à 17h50. Le second huis clos du comité s’est terminé vers 18h50. La visite s’est déroulée dans un climat cordial. Les rencontres plénières ont eu lieu dans la salle de la bibliothèque qui sert aussi de salle de séminaire. 3 z Analyse globale de l’unité, de son évolution et de son positionnement local, régional et européen L’unité a connu au cours des dernières années de nombreux soubresauts et même une véritable crise que la direction a su assumer et dépasser. Dans cette unité réduite aujourd’hui à 6 chercheurs statutaires et à 5 ITA, la direction est assurée par le dernier chargé de recherche recruté dont l’engagement, le dynamisme et l’enthousiasme doivent être salués. Le laboratoire entend aujourd’hui se stabiliser après la période de crise marquée par une cruelle diminution des effectifs (départs à la retraite mais aussi demandes d’affectation à d’autres unités tant de la part des ITA que des chercheurs). Le déménagement (de Cachan au site Pouchet) et les diverses épisodes qui se sont succédés en peu de temps ont mis à l’épreuve les protagonistes de l’expérience. L’une des richesses du laboratoire, la bibliothèque a même souffert lors du déménagement. Le rayonnement de l’équipe est incontestable tant au plan européen qu’international. Ce rayonnement tient à la présence de chercheurs reconnus internationalement. Sur six de ces chercheurs, trois sont nés en 1950 ou avant, ce qui signifie qu’ils sont probablement à l’orée de leur dernier quadriennal. 5 La présence autour de ce noyau qui est le seul à constituer l’unité au sens strict, d’enseignants-chercheurs et de doctorants est une preuve de l’attractivité de cette unité. L’unité a, cependant, du mal à entrer en synergie avec les universités parisiennes et certains chercheurs ont préféré se rattacher à des unités mixtes plutôt que de rester dans une unité propre du CNRS. Pour autant, la direction considère que les chercheurs non statutaires font partie de l’unité puisqu’elle finance une partie de leur activité comme celle de doctorants ou de postdoctorants. Le positionnement local se manifeste par la mise en place de séminaires qui attirent des chercheurs dont les thématiques recoupent celles de l’unité mais ces relations, évidentes, ont du mal à se structurer institutionnellement. L’une des particularités de l’IHTP est d’animer un réseau de correspondants, souvent constitué d’enseignants du secondaire, répartis sur l’ensemble du territoire national. Cette structure qui participa à de nombreux colloques dans le passé a un peu subi les contre coups des épisodes évoqués ci-dessus. Aujourd’hui un ingénieur de recherche consacre une partie de son temps à animer ce réseau qui travaille actuellement sur la thématique de la guerre froide. Les relations européennes s’organisent dans le cadre de réseaux où les chercheurs de l’unité, bien que peu nombreux, jouent un rôle important. 4 z Analyse équipe par équipe et par projet Dans les documents écrits remis au comité de visite, les chercheurs sont rattachés à des équipes : 5 sont rattachés à l’équipe 1 dont un chercheur EHESS, 2 à l’équipe 2 et un à l’équipe 3. Les équipes recoupent assez strictement les axes de recherche et il a été expliqué, souvent de manière convaincante, que les recherches menées se situaient souvent au carrefour de ces axes de recherche. Les trois axes de recherche qui structurent les travaux de l’IHTP sont : 9 L’histoire totale du paroxysme au XXe siècle qui porte sur le phénomène guerrier et la gestion étatique de la violence, sur les politiques de réparation postérieures au second conflit mondial et sur la thématique colonisation/décolonisation, sur l’étude du totalitarisme. 9 L’histoire du temps présent et son épistémologie qui s’interroge sur les manières d’écrire l’histoire du contemporain et sur ses rapports à la mémoire mais aussi sur les relations qu’histoire et mémoire entretiennent. 9 Enfin, le troisième axe renvoie à une histoire culturelle des sociétés contemporaines qui rassemble des travaux sur droit et justice, sur les rapports que l’image, fixe ou animée, entretient avec l’histoire et sur les mondes extra-européens (par exemple la montée en puissance du cinéma chinois dans les années 1920). Ces thématiques sont riches mais il est parfois difficile de comprendre l’originalité de l’apport de l’IHTP en ces domaines car de nombreux autres lieux de la recherche se mobilisent sur les mêmes thématiques avec souvent des moyens plus importants. L’IHTP travaille avec des chercheurs de ces autres centres – et certains anciens membres de l’IHTP les ont même parfois rejoints. La force de l’unité, son aptitude à l’innovation, évidente par le passé, l’est parfois moins aujourd’hui où d’autres centres de recherche ont investi des domaines parallèles, en particulier dans le secteur de l’histoire culturelle. Il a aussi semblé que le foisonnement des recherches était un obstacle à la lisibilité des recherches menées au sein de l’IHTP. Même si plusieurs fois les discussions avec la direction et les membres et la direction de l’unité ont pu corriger cette impression, il n’en demeure pas moins que l’unité doit faire un effort pour recentrer ses axes de recherches et donner plus de pertinence innovante à ses contributions. L’unité, qui entend assumer, à la fois son passé et dégager des domaines d’innovation, doit retrouver l’évidence qui fut la sienne dans le paysage de la recherche historique française, évidence qui a été un peu émoussée par les épisodes compliqués qui ont caractérisé son histoire institutionnelle récente. 6 Il est difficile d’évaluer les ressources humaines comme cela a été expliqué précédemment car l’unité fonctionne comme une agence de moyens intellectuels pour le milieu scientifique qui va bien au-delà du périmètre institutionnel, somme toute étroit aujourd’hui, de l’unité. Néanmoins, les experts ont souligné la notoriété de l’IHTP qui ne s’explique pas seulement par la rémanence du rayonnement antérieur aux années de crise qu’a traversées l’unité. 5 z Analyse de la vie de l'unité Le dossier du quadriennal – bien qu’un peu long – a été bien préparé par la direction. Il manque cependant un certain nombre d’informations comme le nombre de thèses soutenues. L’unité dispose d’un jeune directeur qui a accepté de prendre la direction d’une équipe secouée par plusieurs années de tensions, par des départs et par une installation dans de nouveaux locaux. L’unité entendait changer de statut et devenir une UMR pouvant intégrer des enseignants chercheurs. Ce projet s’est soldé par un échec. Aujourd’hui, la direction de l’unité entend privilégier les enjeux scientifiques et mettre au second plan les questions de structure. La volonté de l’unité est de se stabiliser et de retrouver la sérénité après plusieurs années de tensions. La tutelle doit permettre à l’équipe d’atteindre cet objectif en indiquant clairement ses orientations. Outre le site web de l’unité, dont certaines pages ne sont pas en adéquation parfaite avec le projet de quadriennal présenté, une bonne partie de la communication de l’IHTP passe par la présence de ses chercheurs dans les médias (presse écrite, radio et TV) qui sont souvent consultés en qualité d’experts sur les thématiques de l’unité. Par ailleurs, une part importante de la visibilité de l’IHTP passe par l’association de ses membres à la préparation et à l’organisation de colloques ou de journées de réflexion. La diversité des opérations menées au cours des dernières années témoigne du dynamisme des chercheurs. Elle nécessiterait peut être un recentrage qui permettrait de contrebalancer l’image de foisonnement qui nuit parfois à une bonne intelligence de sa place dans le paysage scientifique français. 6 z Conclusions — Points forts : ‐ Qualité scientifique. ‐ Rayonnement international et rôle d’interface dans les réseaux européens. ‐ Irrigation du milieu par l’invention de nouveaux domaines de recherche. ‐ Gouvernance renouvelée et sortie de crise, engagement du directeur. ‐ Implication des doctorants et entourage conceptuel. ‐ Lieu fédérateur et capacité d’accueil des extérieurs ; rôle d’agence de moyens intellectuels. ‐ Permanence d’un rayonnement qui remonte à la constitution même de l’unité. ‐ Souplesse de fonctionnement d’un organisme à géométrie variable. ‐ Dispositifs efficaces de publications des recherches. 7 — Points à améliorer : — ‐ Pyramide des âges. ‐ Mieux définir les axes essentiels et les priorités de la recherche. ‐ Valoriser davantage les résultats obtenus. ‐ Meilleure structuration et visibilité. ‐ Forces vives chez les associés et faiblesse statutaire des jeunes chercheurs et des post doc et donc fragilité. ‐ Assurer la pérennité des réseaux de correspondants. Recommandations : ‐ Privilégier les axes les plus innovants comme l’analyse de la vie quotidienne au temps de la guerre froide où l’IHTP peut bénéficier de son expérience en matière d’histoire de la seconde guerre mondiale et de sa bonne connaissance du monde soviétique. ‐ Conforter l’entreprise de stabilisation de l’unité. ‐ Comme le souhaite l’unité, privilégier les aspects scientifiques plutôt que les questions de structure. Note de l’unité Qualité scientifique et production Rayonnement et attractivité, intégration dans l’environnement Stratégie, gouvernance et vie du laboratoire Appréciation du projet A+ A+ A+ A A+ 8