Une œuvre magistrale du peintre Lorenzo Lotto à l`église de Sedrina

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Une œuvre magistrale du peintre Lorenzo Lotto à l`église de Sedrina
Une œuvre magistrale du peintre Lorenzo Lotto à l’église de Sedrina
Nous pénétrons dans l’église en fin d’après-midi, à l’heure où la messe du
dimanche se termine. Nous assistons dans le fond à la communion, donnée par
deux vieux curés assistés par les enfants de chœur. Puis les gens sortent et se
dispersent dans la rue. Ce qui nous laisse la place pour admirer et photographier
la toile de Lotto exposée proche du chœur, vaste peinture entourée d’un cadre
doré monstrueux.
Les lumières restent allumées, donnant à cet intérieur d’église, d’ordinaire
noir comme un four, avec seules quelques fenêtres aux raz du toit, un tantinet de
clarté. Les murs vert de gris ne sont pas là pour offrir plus de gaité à ce lieu de
culte véritablement déprimant. L’extérieur peut être ancien. La façade
principale ainsi que l’intérieur ont reçu de nombreuses restaurations qui n’ont
rien amélioré question d’architecture. Le résultat n’est vraiment pas
convainquant. Restent deux peintures magnifiques dont l’une au moins pourra
bientôt fêter son demi-millénaire, celle de Lorenzo Lotto. L’autre, probablement
de Carlo Ceresa, est de même de toute beauté.
Ces nombreux siècles pour ces deux peintures, nous font remonter dans le
temps, en celui-là où notre propre lieu d’origine, petit village du Jura vaudois,
vivait ses deux premiers siècles d’existence. C’était un pays relativement neuf,
tandis que celui-ci était déjà vieux, plus que vieux même, puisque ayant déjà pu
accueillir des habitants à la période romaine, et même à une autre plus ancienne
encore. La région fut ainsi colonisée dès une très haute époque. En rétablir
l’histoire ne doit pas être une sinécure. A voir dans les musées de la région.
On trouvera tous renseignements sur ce peintre exceptionnel que fut Lorenzo
Lotto dans Wikipédia. Le texte est par trop savant et intellectuel. Il ne manque
pourtant pas de nous offrir une excellente vision du parcours du peintre qui fut
formé à Venise, mais aurait plus tard beaucoup œuvré dans la région de
Bergame. Tout cela au milieu du XVIe siècle.
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Autre œuvre magistrale de l’église de Sedrina, située, celle-ci, à gauche de l’autel. Peut-on l’attribuer à Carlo
Ceresa, autre peintre de grande valeur et très attachant dans son existence toute artistique et familiale. Un Carlo
Ceresa dont nous aurons par ailleurs déjà découvert une belle œuvre dans l’église de Brembilla, à quelque cinq
kilomètres d’ici.
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Biographie de Carlo Ceresa selon le net
Carlo Ceresa naquit en 1609 à San Giovanni Bianco, un village de la valle
Brembana dans la province de Bergame.
Fils d'Ambrogio et de Caterina Carrara, il eut une enfance difficile vécue dans
des conditions d'extrême pauvreté. Son père natif de Cortenova arriva en
Valsassina dans l'espoir d'y vivre dans de meilleures conditions en tant que
cordonnier.
Carlo Ceresa eut, dès l'enfance, une forte attraction pour la peinture qui ne fut
pas accompagnée par des études spécifiques. Dans une période où les académies
de dessin étaient nombreuses et où les meilleurs éléments exerçaient en tant
qu'apprentis auprès des ateliers d'artistes de renom, Carlo Ceresa par la pauvre
condition économique familiale dut se contenter d'une formation d'autodidacte.
Vers l'âge de 20 ans, il commença à réaliser ses premières fresques dans les
églises des villes limitrophes pour la grande satisfaction de ses clients. À partir
de ce moment il commença à fréquenter l'atelier de Daniele Crespi, un peintre
milanais qui était son aîné de 11 ans auprès duquel il assimila les techniques de
la peinture ce qui lui permit d'affiner son savoir-faire.
La peste de 1630 ayant provoqué la mort de son maître, il retourna dans son
pays d'origine où il recommença à travailler dans les églises et sanctuaires
locaux.
Les sujets peints traitaient essentiellement de thèmes religieux et lui-même
était un grand adepte de la foi. Ses œuvres très expressives le conduisirent
naturellement à la réalisation de nombreux portraits.
Pendant ces années, il épousa Caterina Zignoni issue d'une famille fortunée de
la région. Ils emménagèrent dans la frazione de Grabbia et occupèrent une
maison appartenant au père de la mariée et vivant auprès de la famille de son
épouse. Cette situation modifia radicalement la vie du peintre qui ayant acquis
une sécurité affective et financière put se concentrer sur son activité artistique.
De cette union naquirent au moins 11 enfants. De ceux-ci Giuseppe et
Antonio suivirent les traces du père en tant que peintres. Deux autres, Giovanni
Battista et Francesco, s'orientèrent vers une carrière ecclésiastique tandis que
Sebastiano devint notaire, Francesca mourut à seulement 27 ans, tandis que cinq
autres moururent dès l'enfance. Tous ces deuils touchèrent l'artiste qui, dans de
nombreuses peintures, aimait personnifier ses enfants dans les nombreux anges
qu'il peignait. Il faisait la même chose lors de la peinture de la Vierge souvent
représentée avec le visage de sa propre épouse Caterina.
Carlo Ceresa était une personne simple respectant les échéances et la parole
donnée. En aucun cas il ne débutait un travail s'il n'avait pas achevé le
précédent.
Une forte offre de travail l'obligea à déménager à Bergame dans la paroisse de
San Alessandro della Croce.
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C'est là qu'il mourut au début de l'année 1679, laissant un fort héritage à ses
enfants et à son épouse, laquelle ne lui survécut que quelques mois.
Texte Wikipédia
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