Parkour

Transcription

Parkour
Bencteux Thomas
Collet Audrey
Chaudesaigues Carine
3ème année de licence : Sciences et Techniques des APS
Université des sciences exactes de la nature, Avignon
Compte rendu de l’enquête sociologique sur :
Quelles différences entre représentations et réalité du parkour ?
Nous avons fait une étude sur le parkour, qui est une activité de déplacement en milieu urbain et
naturel, dans laquelle nous avons essayé de voir les différences entre ce que « Mr tout le monde » pense
du parkour et ce qu’il en est réellement du point de vue des traceurs. Pour cela nous avons interrogé des
traceurs et des personnes ne pratiquant pas le parkour puis nous avons essayé de recouper les réponses
pour pouvoir répondre à notre question de départ. Nous avons constaté que l’image globale que les gens
ont du parkour semble relativement proche de la réalité mais que des différences sont présentes et
qu’elles pourraient être la cause de réactions positives ou négatives vis-à-vis des traceurs. Pour préserver
le suspense nous ne vous en dirons pas plus !
Année 2005- 2006
1
Sommaire :
1) Introduction et méthodologie
1.1) Présentation de l’activité « PARKOUR »
1.2) Présentation de la problématique et de la méthodologie
2) Résultats et discussion
2.1) Recrutement social des populations ayant répondu aux
questionnaires
2.2) Réponses non- traceurs
2.3) Réponses traceurs
2.4) Comparaison
3) Conclusion
4) Annexes
5) Lexique
6) Limites
2
1) Introduction et méthodologie
1.1) Présentation de l’activité « PARKOUR »
Le parkour est par définition « l’art du déplacement », c’est une activité physique
complète qui consiste à utiliser son corps et le mobilier urbain (mur, barrières, bâtiments…)
ou les structures naturelles (arbres, rochers…) pour se déplacer en alliant vitesse, fluidité,
agilité, esthétique, efficacité et maîtrise. Cette façon nouvelle d’appréhender le milieu qui
nous entoure est possible grâce à des mouvements techniques efficaces tels que le « passemuraille* », le « saut de fond* », le « franchissement* » et bien d’autres encore. C’est une
activité qui nous permet de nous connaître et de nous dépasser. La philosophie de cette
pratique est de ne jamais s’arrêter face à un obstacle mais de trouver comment le franchir et
cela se retranscrit dans la vie de tous les jours.
Le parkour à été imaginé par le numéro 1 de la discipline : David Belle, il y a une
vingtaine d’année. Fils d’un sportif militaire de haut niveau, David a cherché à s’affirmer
dans la continuité de son père et à vivre pleinement, quotidiennement et partout sa passion
sportive (www.le-parkour.com).
Il s’est beaucoup inspiré de la méthode naturelle de Georges Hébert qui était utilisée
pour l’enseignement de l’ EPS au début du 20ème siècle et qui a longtemps était utilisée
dans l’armée. Cette méthode de travail est définie par:
« Méthode de travail, basée sur les mêmes éléments de développement que ceux utilisés par
le primitif, mais adaptés aux conditions de notre existence »
(L’EP virile et morale par la Méthode Naturelle, Vuibert, Paris, 1936)
« …à l’époque actuelle, sur la surface entière du globe, les plus remarquables spécimens
humains de force, de beauté et de santé se rencontrent surtout parmi les individus de
certaines peuplades sauvages ou de tribus à peine civilisées qui n’ont jamais connu ni
pratiqué que les exercices naturels et utilitaires »
(G.Hebert, l’EP ou l’entraînement complet par la méthode naturelle, Vuibert, 1912)
Georges Hébert constate en effet que les peuplades « indigènes » sont sveltes, bien
proportionnées physiquement, en bonne santé et ce, uniquement grâce à leur activité
quotidienne de marche, course, nage, saut etc. nécessaire à leur survie dans le milieu
naturel.
Elle est destinée à développer les qualités humaines par le déplacement en utilisant
l’environnement : courir, sauter, rouler, escalader, s’accrocher, grimper, se suspendre, tenir
en équilibre (www.le-parkour.com).
3
Le parkour est depuis devenu un sport (définition large du terme et non pas celle de
P. Parlebas, le parkour n’est pas reconnu par l’Etat en tant que sport, il n’y a ni
compétitions ni titre officiel, ni fédération) qui à fait et continu de faire de nombreux
adeptes, surtout chez les jeunes. Il met en avant les notions de liberté et de philosophie de
vie. Son expansion actuelle dans la société à de grandes chances de favoriser sa
reconnaissance institutionnelle…
(Le sport selon P. Parlebas est :
« Une situation motrice (ce critère éliminant les jeux non moteurs tels les échecs par
exemple) ; cette tâche motrice est assujettie à des règles définissant une compétition (traits
rejetant les activités libres et improvisées) ; enfin, et c’est là que gît une grande part de son
identité sociologique, le sport est un fait institutionnel (trait excluant l’immense cohorte
des jeux non reconnus par les instances officielles). Le sport représente donc la motricité
ludique et compétitive approuvée par l’institution » (P.Parlebas, Eléments de sociologie du
sport, 1986))
1.2) Présentation de la problématique et de la méthodologie
« Quelles différences entre représentations et réalité du parkour ? »
Nous avons choisi cette problématique car pratiquant le PARKOUR depuis bientôt
un an et ayant des contacts avec des amis traceurs*, j’ai constaté des comportements très
différents à notre égard lors de nos sorties en extérieur*. Comportements allant de la
curiosité positive et l’encouragement à une animosité marquée et des menaces (réf à
l’interview (Annexe 34): « ces personnes là, au lieu de se poser des questions, nous réprimandent et
n’essayent pas de chercher la signification de notre pratique et assimilent le côté jeune avec le côté « qui
grimpe partout et qui passe partout » avec aussi le côté délinquant, la dégradation volontaire, ce genre
de choses… »). Nous avons donc décidé de nous intéresser au Parkour et plus
particulièrement à la différence entre les représentations des personnes non- pratiquantes
connaissant cette activité et la réalité de cette pratique, afin d’essayer de comprendre les
raisons des comportements cités ci- dessus.
Pour cela nous avons créé deux questionnaires différents mais dont les réponses
peuvent se recouper, que nous avons fait remplir d’un côté par 79 non- traceurs et de
l’autre par 96 traceurs. Les questionnaires sont tous les deux présentés dans les pages qui
suivent.
Nous avons recueilli les données des questionnaires à la main, puis nous avons étudié
celles- ci avec le tableur « Excel » et le logiciel de statistiques « Statview »
Nous avons aussi fait un entretien avec M Anice Yoann, qui est le président de
l’association « Parkour- clan » de l’ Isle sur Sorgues car il sera à même de nous fournir des
réponses intéressantes.
4
Questionnaire non traceur
1°) Etes- vous?
О Un homme
О Une femme
2°) Dans quelle tranche d’âge vous situez- vous?
О 10-20 ans О 20- 30 ans О 30- 40 ans О 40- 50 ans О +50 ans
3°) Quelle est la profession de vos parents? (inscrivez un "P" pour le père et un "M" pour la mère)
Sans
emploi:
Enseignant- Employé
instituteur: sect. public:
Agriculteur: Ouvrier:
Chef
entreprise:
Prof.
libérale:
Cadre
sect.
public:
Technicien,
Armée,
contremaître: police:
Prof.
artistique\
spectacle:
Empl.
sect. privé:
Artisan,
commerçant:
4°) Pratiquez- vous un sport en club ou en avez-vous déjà pratiqué un ?
О oui
О non
5°) Dans quel cadre pratiquez- vous?
О compétition
О loisir
6°) Que recherchez vous par cette pratique? (1 réponse maximum)
О liberté
О entretien physique
О esprit sportif
О recherche de sensation
О recherche d’esthétique, spectacle
7°) Connaissez- vous le parkour? (activité de déplacement urbain que l’on peut découvrir dans les films:
"Yamakasi", " Les fils du vent", "Banlieue 13")
О oui
О non
Si vous avez répondu "oui" à la question 7°), poursuivez le questionnaire, sinon merci de votre aide pour
notre étude…
8°) Pratiquez- vous le parkour?
О oui
О non
9°) Quelle est l’image que vous vous faites de cette pratique? (2 réponses maximum)
О jeune\ fun
О dangereuse
О excentrique
О esthétique
О pratique de banlieue
О marginale
О excitante
О autre:……………………
10°) Quelles pourraient être selon vous les valeurs véhiculées par cette pratique? (2 réponses maximum)
О liberté
О dépassement de soi
О confiance en soi
О affirmation de soi
О autre:……………………
11°) Souhaiteriez- vous que cette pratique soit plus connue?
О oui
О non
5
Questionnaire traceur
1°) Etes- vous?
О Un homme
О Une femme
2°) Dans quelle tranche d’âge vous situez- vous?
О 10- 15 ans
О 15- 18 ans
О 18- 25 ans
О 25- 30 ans
О +30 ans
3°) Quelle est la profession de vos parents? (inscrivez un "P" pour le père et un "M" pour la mère)
Sans emploi:
Enseignantinstituteur:
Agriculteur:
Ouvrier:
Employé sect.
public:
Cadre sect.
Public :
Prof.
artistique\
spectacle:
Empl. sect.
privé:
Technicien,
Armée, police:
contremaître:
Chef entreprise: Prof. libérale:
Artisan,
commerçant:
4°) Depuis combien de temps connaissez- vous le parkour?
О -6 mois
О 6 mois/ 1 an
О 2 ans
О 3 ans
О +3 ans
5°) Depuis combien de temps pratiquez- vous le parkour.
О -6 mois
О 6 mois/ 1 an
О 2 ans
О 3 ans
О +3 ans
6°) Comment avez- vous connu cette pratique? (1 réponse maximum)
О Documentaire TV
О Film
О Bouche à oreille
О Autre:……………………
7°) Combien de temps y consacrez- vous par semaine?
О -1h
О 1-2h
О 2-3h
О 3-4h
О +4h
8°) Pratiquez- vous un autre sport en club? Si oui, lequel?
О oui
О non
Si oui:………………………
9°) Où pratiquez- vous le parkour? (1 réponse maximum)
О Près de chez vous
О Dans les villes alentours
О Dans toute la France
О Dans des pays étrangers
10°) Quel est selon vous l’intérêt de pratiquer dans des endroits différents? (1 réponse maximum)
О nouveaux spots О traceurs différents О le plaisir de voyager
11°) Que vous apporte le parkour dans la vie? (1 réponse maximum)
О confiance О sentiment de supériorité О singularité
12°) Pratiquez- vous pour:
- prise de risque/ sensation:
О oui
О non
- spectacle/ esthétique:
О oui
О non
- activité physique:
О oui
О non
- liberté:
О oui
О non
13°) Considérez- vous le parkour comme une pratique de banlieue?
О oui
О non
14°) Souhaiteriez- vous faire connaître cette activité?
О oui
О non
15°) Envisagez- vous de gagner de l’argent avec le parkour (cinéma, vidéo, spectacles…)?
О oui
О non
6
2) Résultats et discussion
2.1) Recrutement social des populations ayant répondu aux questionnaires
a) Tableau de regroupement des catégories socio- professionnelles (CSP)
Ayant distribué deux questionnaires différents, nous avons deux catégories de personnes.
Nous allons donc étudier les deux populations ayant répondu : les non- traceurs et les
traceurs.
° Tableau de CSP : profession des parents sans distinction de sexe, exprimée en pourcentage
Regroupement de CSP
Chef d’entreprise
Profession libérale
Cadre du secteur privé
Cadre du secteur public, enseignants et instituteurs
Employé du secteur public et privé
Artisan, commerçants, police et armée
Technicien, contremaître
Ouvrier
Agriculteur
Profession artistique
Sans Emploi
Traceurs
5.2
7.8
0
23
40.1
5.1
3.7
1.6
1
4.1
8.3
b) Tableau de situation sociale familiale en pourcentage
Traceurs
Familles « aisées
20.8
Familles « modestes »2 11.5
»1
On peut constater que environ 70% des pratiquants se situent dans la « classe moyenne » de
la population et que les personnes se situant dans les classes « populaire » et « dominante »
ne semblent que peut intéressées par ce sport.
1 : un parent chef d’entreprise ou profession libérale ou deux parents cadre et/ou enseignant/instituteur
2 : un parent ouvrier ou agriculteur ou un parent employé, artisan, commerçant, armée ou police et l’autre sans emploi
7
c) Espace des positions sociales
° Espace des positions sociales des non- traceurs :
° Espace des positions sociales des traceurs :
8
2.2) Réponses non- traceurs
Les personnes interrogées sont de tout âge mais avec une domination de la tranche
d’âge des 20-30 ans.
Tout d’ abord, on peut dire qu’une grande partie de la population interrogée connaît
le parkour : environ 70% (Annexe 1); mais il faut mettre un bémol à cette affirmation car
la question posée fait référence à plusieurs films et les personnes connaissent les films sans
pour autant savoir que ceux- ci font référence à une pratique sportive. Les réponses
positives sont donc souvent liées à une explication de notre part concernant l’activité
parkour.
Parmi les questions, nous avons demandé qu’elle image les gens avaient de cette
pratique, les valeurs qu’ils y associaient et s’ils désiraient que le parkour soit plus connu.
Nous allons étudier les réponses générales puis présenter les relations qui nous semblent les
plus marquantes.
a) Image de la pratique
Pour l’ensemble de la population, l’image dominante de cette pratique
est : « jeune/fun » puis vient la notion de pratique « excitante » et enfin, trois valeurs sont
très proches : « dangereuse », « esthétique » et « pratique de banlieue » qui sont
respectivement à 15, 14 et 13% (Annexe 2).
image que la population se fait du parkour
1%
22%
20%
10%
15%
13%
jeune/fun
dangereuse
excentrique
esthétique
pratique de balieue
marginale
excitante
autres
5%
14%
A partir de là nous nous sommes intéressés aux différences de vision de la pratique
selon l’âge, le sexe, la CSP des parents et du cadre de pratique sportive.
Pour les considérations d’ âge, on remarque que les 10-20 ans et les 20-30 ans
trouvent la pratique essentiellement « jeune/fun » et « excitante » ( Annexe 3), tandis que
les 30-40 ans la considère comme « esthétique », « dangereuse » et « marginale » ( Annexe 4)
et les 40-50 ans comme « jeune/ fun » et « dangereuse » ( Annexe 5). Nous n’avons pas
9
traité les données des +50 ans car seulement 2 d’entre eux connaissent le parkour et de ce
fait les données ne sont pas exploitables. Il semble qu’il soit possible ici de faire la relation
entre les mentalités que l’on peut avoir dans ces différentes tranches d’âge et l’image que
l’on se fait d’une activité nouvelle et urbaine : les « jeunes » y adhèrent, les adultes y
trouvent des qualités mais aussi des défauts et les personnes plus âgées essaient de prendre
du recul.
Pour les différences liées à l’âge et au sexe, on constate des différences marquantes
entre filles et garçons :
°pour les 10-20 ans : les garçons trouvent beaucoup plus le parkour excitant et aucun ne
le considère comme quelque chose de dangereux (Annexe 6).
°pour les 20-30 ans : les femmes considèrent plus l’activité comme marginale alors que les
garçons la trouve toujours excitante et jeune/ fun (Annexe 7).
°pour les 30-40 ans : les femmes considèrent encore l’activité comme dangereuse et les
hommes plus marginale et encore excitante (Annexe 8).
°pour les 40-50 ans : plus de femmes considèrent le parkour comme une activité
dangereuse alors que les hommes le trouvent plus marginal (Annexe 9).
On constate donc lors de la comparaison hommes/ femmes, que les femmes ont plus
tendance à trouver que le parkour est dangereux alors que les hommes « jeunes » le trouve
en général excitant et les hommes plus âgés : marginal. Cela semble confirmé par le fait que
la majorité des pratiquants est masculine.
Lorsque l’ on s’intéresse à la relation entre l’ image de la pratique et la CSP des
parents ( Annexe 10), on constate par exemple que les personnes ayant des parents
enseignants et ouvriers sont les seuls à beaucoup voir le parkour en tant que pratique de
banlieue. Ceux ayant des parents sans- emplois sont les seuls à voir en priorité cette
pratique comme marginale. Pour le reste, on ne constate pas de différences notables entre
les différentes CSP.
Pour le cadre de pratique sportive, on voit une différence marquante au niveau de
l’image « jeune/fun » privilégiée chez les compétiteurs tandis que les « sportifs loisirs »
considèrent le parkour comme dangereux (Annexe 11).
10
b) Valeurs véhiculées
Pour l’ensemble de la population interrogée, les valeurs principalement véhiculées
sont la « liberté » et le « dépassement de soi ». La confiance en soi occupe quand à elle ¼ des
réponses (Annexe 12).
valeurs véhiculées de la pratique selon la
population
16%
1%
29%
liberté
dépassement de soi
confiance en soi
25%
affirmation de soi autre
autre
29%
Comme pour l’image de la pratique, nous nous sommes intéressés aux conceptions de
valeurs véhiculées en fonction de l’âge, du sexe et de la CSP des parents. Mais aussi en
fonction de l’intérêt qu’ils avaient à pratiquer un sport et du cadre dans lequel ils
pratiquaient.
Lorsque l’on s’intéresse à l’âge, on constate :
° pour les 10-20 ans : une part importante de liberté et de confiance en soi dans la
pratique (Annexe 13).
° pour les 20-30 ans : le dépassement de soi et la liberté sont les valeurs dominantes mais
elles sont suivies de près par la confiance (Annexe 14).
° pour les 30-40 ans : seule la confiance en soi tient une place importante dans la
pratique (Annexe 15).
° pour les 40-50 ans : le dépassement de soi occupe une place importante dans la pratique
(Annexe 16).
On voit donc que les valeurs sont différentes en fonctions des tranches d’âge.
Pour faire une distinction par sexe et par tranche d’âge, notre échantillon n’est pas
assez conséquent pour que nos résultats soient significatifs, nous avons donc uniquement
pris d’un côté les hommes et de l’autre les femmes et ce qui apparaît est que les hommes,
après la liberté, pensent que le parkour privilégie la confiance en soi tandis que les femmes
pensent qu’il véhicule, toujours après la liberté, les valeurs de dépassement de soi (Annexe
17).
11
Lorsque l’on prend en compte la CSP des parents, on remarque des choses très
marquantes : par exemple, la liberté est présente pour toutes les CSP des parents excepté
pour les sans- emploi et les enseignants alors que l’affirmation de soi qui est
minoritairement présente pour les autres CSP est très présente pour les CSP citées ci- dessus
(sans emploi et enseignants) (Annexe 18). Pour toutes les autres CSP, il n’ y a pas de
différences marquantes entre les valeurs.
Ensuite nous avons mis en relation ce que recherchaient les personnes dans leur
pratique sportive et les valeurs qu’elles associaient au parkour et enfin le cadre de pratique
et les valeurs. Pour la raison de la pratique sportive, on constate que ceux qui recherchaient
un entretien physique et des sensations privilégie plus la liberté alors que ceux qui
recherchaient l’esprit sportif ont plus tendance à choisir le dépassement de soi et la
confiance en soi (Annexe 19) ce qui semble logique. Pour ceux qui recherchaient l’esthétique,
l’échantillon n’est pas assez important pour que les réponses soient significatives. Quand
nous avons comparé le cadre de pratique sportive et les valeurs nous avons remarqué que les
personnes faisant de la compétition pensent que le parkour véhicule les notions de liberté et
de dépassement de soi alors que ceux qui pratiquent pour le loisir pensent que c’ est la
liberté qui est la valeur prédominante ( Annexe 20), ce qui apparaît comme logique compte
tenu des valeurs véhiculées par les pratiques compétitives( rendement, dépassement de soi,
défi...) et par les pratiques non- compétitives( solidarité, liberté, bien-être, plaisir…).
On constate aussi que 70% de la population souhaiterait que le parkour soit une
activité plus connue (Annexe 21) et une constatation intéressante et cohérente est à citer:
la population ne le souhaitant pas considère souvent que le parkour et une activité
marginale et excentrique (Annexe 22).
c) Conclusion
Nous avons pu voir avec ce questionnaire que les avis des personnes interrogées sur
les valeurs véhiculées par le parkour et sur l’image qu’elles en ont sont mitigées mais
l’intérêt est surtout de comparer ces réponses avec celles des traceurs afin de déterminer si
les idées sont similaires ou non.
12
2.3) Réponses traceurs
a) Recueil des données
Pour ce qui concerne les traceurs, les premières constatations sont que sur 96
questionnaires remplis, 10% seulement de l’échantillon a plus de 25 ans et il n’ y a que 10%
de filles (Annexe 23).
Histogram m e
Histogram m e
40
100
35
90
80
70
Pourcentage
25
20
15
60
50
40
10
30
5
20
25/30 ans
18/25 ans
15/18 ans
10
10/15 ans
0
+30 ans
Pourcentage
30
0
f
h
sexe
âge
On peut donc dire sans s’avancer que c’est un sport pratiqué par des « jeunes » et quasiment
exclusivement masculin. Cela peut s’expliquer par les réponses du questionnaire non traceur
qui montrent, de façon cohérente, une attirance plus grande des hommes que des femmes
pour cette activité.
Les ¾ des traceurs ayant répondus connaissent le parkour depuis moins de 3 ans et
83% le pratique également depuis moins de 3 ans (Annexe 24). De plus la majorité y
consacre un temps important: plus de 4h par semaine (Annexe 25).
Les données recueillies nous montrent aussi que le parkour apporte un sentiment de
confiance de façon très importante chez les traceurs car celle-ci constitue 90% des réponses
à la question sur l’apport du parkour dans la vie de tous les jours (Annexe 26).
Le parkour ne semble pas être pratiqué plus en tant que loisir annexe aux sports
qu’en tant que pratique physique en elle-même mais ce qui ressort c’est que parmi les
personnes qui font du sport à côté, on trouve une part très importante de sports de combat,
de sports collectifs et de gymnastique (Annexe 27). Il est sûrement possible de faire un
rapprochement entre ces différents sport est le parkour tel que : solidarité, acrobaties, prise
de risque, production de forme (notion d’esthétique, se mouvoir « dans la forme » : c’est à
dire avec un certain style)…
Etant donné le jeune âge des pratiquants, il semble normal que la majorité d’entre
eux pratique le parkour prés de chez eux (environ 60%) (Annexe 28). L’intérêt d’aller
13
pratiquer dans des endroits différents est pour la majorité des traceurs celui de tracer sur de
nouveaux spots* (Annexe 29). Il semble donc que le défi et les éléments nouveaux soient
importants pour les traceurs : aller toujours plus loin, plus vite…
Nous avons obtenus des résultats intéressant en ce qui concerne les raisons de la pratique
car ces résultats ne varient significativement ni en fonction de l’âge, ni en fonction de la
CSP des parents : pour ce qui concerne la pratique pour les sensation et la prise de risque,
les résultats sont proche de 50% de oui et 50% de non. En ce qui concerne le côté esthétique
de la pratique, il n’est recherché que par 20% des traceurs alors que la notion de liberté est
recherchée par 80% des personnes ayant répondus. Le parkour est pratiqué en tant
qu’activité physique par 70% des traceurs (Annexe 30).
Histogram m e
Histogram m e
80
60
70
50
Pourcentage
Pourcentage
60
40
30
20
50
40
30
20
10
10
0
0
non
non
oui
oui
spectacle/ esthétique
risque/sensation
Histogram m e
Histogram m e
70
90
80
60
70
Pourcentage
Pourcentage
50
40
30
20
60
50
40
30
20
10
10
0
0
non
oui
activité phys
non
oui
liberté
Pour ce qui est de la question concernant le parkour en tant que pratique de banlieue,
la grande majorité des traceurs considère que le parkour n’en est pas une (Annexe 31). Ce
qui est confirmé par le fait que seulement 11% des traceurs ayant répondus au
questionnaire sont issus de familles « modestes » (cf : 2) 2.1) b) tableau de situation sociale
familiale en pourcentage)
A côté de cela, seulement 5% des traceurs ne souhaitent pas faire connaître le
parkour et ¼ envisage de gagner de l’argent avec lui (Annexe 32).
14
Pour toutes les associations de données au niveau des CSP, de l’âge, des différents
lieux de pratique, des raisons de cette pratique… toutes les relations sont soit non
significatives, soit semblables à la moyenne des réponses. On a pu par contre constater que
le temps de pratique par semaine augmente grandement avec l’âge des pratiquants : pour les
10-15 ans, la majorité de la pratique se situe entre 1h et 3h par semaine tandis que pour les
autres (15-18 et 18-25 car l’échantillon est assez important), le temps de pratique par
semaine est +4h (Annexe 33). L’explication vient peut-être du fait, en plus de la différence
d’âge en elle-même (capacités physiques, liberté accordée par les parents…), de la
philosophie du parkour qui est plus présente chez les adolescents (liberté, recherche de
progression et de pratique pour soi- même…) que chez les plus jeunes enfants. Ceux- ci
considèrent sûrement le parkour comme une activité comme une autre.
b) Conclusion
Le parkour est donc, aux vues des données recueillies, une activité pratiquée par une
population plutôt jeune et quasiment exclusivement masculine. Nous avons émis dans
l’interprétation des résultats des hypothèses pouvant expliquer ce phénomène (activité
jeune, urbaine, considérée comme dangereuse…). Le parkour est une activité de plein air,
composée en partie d’acrobaties, des notions de défi contre soi- même, de surmonter sa
peur… les garçons pratiquent et sont entre eux, ce qui est similaire aux pratiques urbaines
telles que le basket de rue, le hip hop et le street ball où la majorité des pratiquants est
aussi masculine. Le parkour semble aussi être une activité jeune dans le sens où la plus
grande partie des traceurs pratique et connais celui- ci depuis moins de 3 ans mais étant
donné que c’est une activité en plein essor, il semble normal que la population de
pratiquants ne le pratique que depuis peu. Le parkour est une activité qui apporte
énormément les notions de liberté et de confiance or ces notions sont particulièrement
importantes pour la tranche d’âge majoritairement représentée parmi les pratiquants (1525 ans) (puberté, recherche d’identité, changement des repères corporels, sociaux…).
Bien qu’ il puisse être considéré comme activité à risque de part la nature même de sa
pratique ( les sauts et franchissements d’ obstacles qui peuvent être à des hauteurs
considérables sont « synonymes » de chutes et de blessures, qui bien que très rarement
graves, rendent ce sport « risqué »), la prise de risques et les sensations ne sont pas une
cause majeure de l’ augmentation des pratiquants puisque seulement 50% des traceurs
pratiquent pour cela, ce qui n’ est pas vraiment important par rapport aux autres raisons
de pratique.
C’est une activité en voie de développement et qui veut se développer comme peuvent
en témoigner les réponses à l’avant dernière question du questionnaire (souhaitez- vous que
la parkour soit plus connu ?). Elle semble par contre, comme le sport, être plus une activité
de loisir qu’une activité lucrative ou une profession. L’âge des pratiquant joue sûrement
dans le contenu des réponses à cette question. En effet, les adolescents et jeunes adultes
15
recherchent, avant les notions de travail et de revenus, les notions de plaisir personnel et
d’amusement.
2.4) Comparaison
Tout d’ abord, on constate que le parkour semble être pratiqué majoritairement par la
classe moyenne et moins par la classe populaire et la classe dominante. Il y a donc une
différence entre représentation et réalité pour la question : le parkour est il un sport de
banlieue ? Les traceurs ne considèrent que peu le parkour en tant que tel (environ 10%) et
on voit que peu d’entre eux sont issus de familles modestes ce qui semble le confirmer.
Lorsque par contre, on considère les réponses des questionnaires non- traceurs, sur un
ensemble de 8 caractéristiques pouvant correspondre à cette activité, la pratique de
banlieue est présente dans 13% des réponses ce qui, sans être considérable, est assez
important. Une différence notable est donc à noter à ce niveau et l’ interview le confirme
(« Les gens ont cette image de pratique de banlieue de par les films qui sont sortis et là c’ est toujours
les références principales puisque le cinéma donne une image précise d’ un sport et que ce soit dans
« B13 », « Yamakasi » ou « Les fils du vent », on se retrouve toujours dans une pratique de banlieue avec
des blocs, des bâtiments, des immeubles, des cités. Forcément ça ne peut qu’être perçu de cette façon là.
Après pour moi ce n’est absolument pas une pratique de banlieue parce que une pratique de banlieue,
déjà pour moi c’est péjoratif, c’est encore et toujours pareil…David Belle […] était dans une cité et il a
donc profité de ce cadre urbain pour en faire mais ça ne devient pas pour autant une pratique de
banlieue avec tout ce que ça draine derrière à savoir la culture hip hop, le côté « graff* », on est pas du
tout dans cet esprit là. »). Cette différence peut, comme on le voit dans l’interview, s’expliquer
pas les films « Yamakasi » et « Banlieue 13 » qui se déroulent dans le milieu des banlieues
mais aussi par l’image de la pratique connue du grand public : déplacements sur les toits
d’immeubles, escalades de bâtiments. Cela n’est que le côté extrême d’une pratique qui
attire les médias par son côté spectaculaire mais qui est loin de représenter la réalité de ce
qu’est le parkour.
Pour ce qui concerne les différences entre les représentations des gens et ce qu’il en
est en réalité, on constate que les non- pratiquants considèrent le parkour comme une
activité jeune/fun or la majorité des traceurs a entre 10 et 25 ans, ce qui révèle une assez
bonne image du parkour quant à l’âge de ses pratiquants. Les images les plus dominantes
du parkour dans notre étude sont celles d’une pratique excitante et dangereuse mais on
constate que bien que le parkour soit par essence une activité à risque, les traceurs ne
recherchent pas vraiment la prise de risque et les sensations mais surtout la liberté, ce qui
est confirmé par les réponses à l’interview (« ça m’apporte une grande liberté, c’est vraiment une
sensation importante »). Cette valeur semble n’être associée que de manière intermédiaire par
les non- pratiquants car elle n’est pas majoritairement présente dans les réponses des
questionnaires non- traceurs par rapport à la place qu’elle tient dans la pratique du point
de vue des pratiquants. La même constatation peut être faite en ce qui concerne la
confiance car celle- ci est la réponse quasiment unique à la question sur l’ apport du
parkour dans la vie pour les traceurs ( « on est soi face à l’ obstacle donc quand on est en extérieur
16
[…] on est obligé de se connaître pour savoir jusqu’ où on peut aller dans le sens où une erreur ne
pardonne pas et à partir de là on doit aller dans une démarche de maîtrise de soi et de connaissance de
soi. » ) alors que les non- traceurs n’ y accordent qu’une place secondaire. Par contre, la
valeur de dépassement de soi, qui à été recoupé avec la pratique du parkour en temps
qu’activité physique( valeurs présentes dans le sport…), tient une place plus importante
dans les réponses des non- traceurs que dans la réalité de la pratique. Une grosse différence
est la place que tient l’affirmation de soi dans les valeurs associées au parkour car le
sentiment de supériorité est quasiment exclu de cette pratique.
Par contre, des différences importantes sont à noter entre les deux questionnaires au
niveau de la marginalité de la pratique et de son excentricité. En effet, la marginalité et
l’excentricité sont perçues comme relativement importante en comparaison à la réalité. Très
peu de traceurs qui pratiquent se sentent supérieurs à la population et 95% d’entre eux
souhaitent que le parkour soit plus connu (« j’aimerais que la population puisse pratiquer,
j’aimerais faire découvrir l’activité, que ce ne soit plus une activité qui soit considérée comme marginale,
j’aimerais que ça devienne vraiment une activité avec une considération populaire ce qui nous
permettrais d’ouvrir de nouvelles portes à notre pratique. »). C’est positif car une grande majorité
de la population aimerait en savoir plus sur cette discipline. Par contre, les personnes ne
pratiquant pas associent les notions de spectacle et d’esthétique au parkour alors que les
traceurs ne poursuivent que peu cette optique de pratique. Ce fait s’explique peut- être car
le spectacle est une notion plutôt mal vue (dénaturation de la pratique…) (« On doit garder à
l’esprit que le parkour doit rester une activité personnelle qui nous fait un apport personnel au niveau de
notre connaissance, de notre confiance en soi physique et le côté spectacle doit être un plus. Il doit faire
partie de la démarche de popularisation du sport, ça ne doit pas être un truc simplement pour gagner du
fric. »).
17
3) Conclusion
Finalement, il n’ y a pas tant de différences entre que ça entre l’image que les gens
ont du parkour et la réalité. Le parkour est en effet une activité jeune dans le sens où l’ âge
des ses pratiquants n’ est que rarement supérieur à 25 ans mais aussi dans les sens où c’ est
une pratique récente qui n’ est pratiquée que depuis peu de temps. C’est une activité qui
véhicule grandement les notions de liberté et de confiance. Cette pratique n’ est pas une
pratique dont le but est de se sentir supérieur et les personnes qui ont l’ habitude de se
vanter semblent n’ être que peu appréciées dans le milieu car elles pratiquent pour les autres
et non pour elles- mêmes et cela peut- être dangereux pour elles, pour les autres et pour
l’image du parkour ( « J’ aimerais un « sport élitiste » dans le bon côté du terme, c’ est à dire qui
élimine par essence tout ce qui est frimeur, tout ce qui est superficiel. On a pas une pratique qui peut se
permettre d’avoir des pratiquants de ce type car on est tellement une activité à risque que à partir du
moment où on ne fait pas ça pour soi, pour sa satisfaction personnelle et pour son amélioration
personnelle mais pour les autres, pour se faire mousser*, on tombe directement dans du danger très grave
et ça c’est quelque chose que je bannis totalement. »).
Les traceurs, tout comme les personnes ne pratiquant pas, souhaitent que ce soit une
activité plus connue mais les traceurs mettent souvent un bémol à cette affirmation ; en
effet, plus connue oui, pas en tant que spectacle(cinéma gros budget…) mais plutôt en tant
que pratique sportive réelle( « la spécialisation c’ est à mon avis complètement ridicule parce que c’
est pareil, si on se base sur l’ essence de notre activité, on est sur une activité complète qui regroupe le
passe muraille, les acrobaties, une activité qui fait de nous des sportifs complets adaptés à toutes les
situations. Je ne vois pas l’intérêt de savoir faire des passes murailles à 4,50m de haut si je ne suis pas
capable de faire un franchissement de barrière. »). De plus, la médiatisation du sport entraîne,
cela a déjà été le cas, une modification des sports (règlement, publicité…) et le fait que le
parkour soit plus connu en voyant sa nature modifiée (spécialisation, show..) n’est pas
apprécié par les traceurs.
La réponse à notre problématique pourrait résoudre en partie la question des différences de
comportements des gens lors des sorties entre traceurs car on observe des différences au
niveau de l’excentricité et de la marginalité ce qui pour certaines personnes recoupe la
notion de banlieue : les banlieues semblent en effet vivrent en autarcie par rapport aux
villes dont elles font parties (culture, pratiques, économie…). En plus de cela, des notions
d’insécurité, de délinquance, pour ne citer que celles là, sont souvent attribuées aux
banlieues ce qui, quand le parkour y est associé, en fait une pratique plutôt mal vue. On
peut constater que les personnes ne souhaitant pas connaître le parkour sont souvent celles
qui l’associent le plus à ces valeurs et ce sont peut- être les mêmes personnes qui se
montrent agressives envers les traceurs. A part sur ces quelques points, on observe aux vues
de cette enquête que les non- pratiquants ne se font pas trop de mauvaises idées sur ce
qu’est l’activité parkour. Tout cela peut nous laissé supposer que le parkour tend à devenir
un véritable « sport ».
18
4) Annexes
Annexe 1 : Connaissez vous le parkour ?
% d'hommes qui connaissent le
parkour
% de femmes qui connaissent le
parkour
28%
33%
OUI
OUI
NON
NON
67%
72%
Annexe 2 : Image que la population se fait du parkour
image que la population se fait du parkour
1%
22%
20%
jeune/fun
dangereuse
excentrique
esthétique
pratique de balieue
marginale
excitante
autres
10%
15%
13%
5%
14%
Annexe 3 : Image en fonction de l’ âge : 10-20 et 20-30
image de la pratique chez les 20/30 ans
an
te
ex
cit
al e
ar
m
pr
at
iq
ue
de
ba
l ie
gi n
ue
ue
th
ét
iq
ue
es
er
e
ce
nt
riq
e
n
ne
/ fu
us
ex
ex
da
ng
%
us
e
ce
nt
ri q
ue
es
pr
th
at
ét
iq u
iq u
e
e
de
ba
lie
m ue
ar
gin
ale
ex
cit
an
te
au
t re
s
n
er
e
ne
/ fu
da
ng
30
25
20
15
10
5
0
j eu
30
25
20
15
10
5
0
jeu
%
image de la pratique chez les 10/20 ans
19
Annexe 4 : Image en fonction de l’ âge : 30-40
nt
e
le
ci
ta
th
m
es
ex
ét
iq
re
ng
e
da
ar
gi
na
ue
40
35
30
25
20
15
10
5
0
us
e
%
image de la pratique chez les 30/40 ans
Annexe 5 : Image en fonction de l’ âge : 40-50
ita
nt
e
ex
c
na
le
ar
gi
m
es
th
ét
pr
iq
at
ue
iq
ue
de
ba
lie
ue
da
ng
er
eu
se
30
25
20
15
10
5
0
je
un
e/
fu
n
%
image de la pratique chez les 40/50 ans
Annexe 6 : Image en fonction de l’ âge et du sexe : 10-20
au
tre
:
ex
ci
ta
nt
e:
es
th
ét
iq
ue
da
:
ng
er
eu
se
:
e:
na
l
ar
gi
m
ba
n
de
ue
je
un
e
/fu
n:
lie
ue
:
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
pr
at
iq
%
représentation de la pratique pour les
10/20 ans
hommes
femmes
20
Annexe 7 : Image en fonction de l’ âge et du sexe : 20-30
représentation de la pratique chez les 20/30 ans
30
25
%
20
15
hommes
10
femmes
5
je
u
da ne/
ng fun
:
e
ex reu
ce se
:
nt
pr
ri q
at
e
iq
s t ue
ue hé :
de tiq
ba ue:
nl
m ie u
ar
e
gi :
ex nale
ci
ta :
nt
e:
au
tre
:
0
Annexe 8 : Image en fonction de l’ âge et du sexe : 30-40
représentation de la pratique chez les
30/40 ans
ex
ci
ta
e:
ar
gi
na
l
ue
:
m
es
th
ét
iq
er
eu
da
ng
nt
e:
hommes
femmes
se
:
%
60
50
40
30
20
10
0
Annexe 9 : Image en fonction de l’ âge et du sexe : 40-50
60
50
40
30
20
10
0
hommes
na
le
:
ar
gi
m
ba
nl
ie
ue
:
de
ue
:
pr
at
iq
ue
es
th
ét
iq
:
femmes
da
ng
er
eu
se
%
représentation de la pratique chez les
40/50 ans
21
Annexe 10 : Image en fonction de la CSP des parents.
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : agriculteur
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : em ployé sect privé
70
30
60
25
marginale
marginale
image
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : em ployé sect public
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : arm ée police
35
30
30
25
Pourcentage
25
Pourcentage
jeune/fun
image
jeune/fun
autre: difficile
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
0
dangereuse
0
banlieue
5
autre: difficile
10
excitante
10
excentrique
20
15
esthétique
30
20
dangereuse
40
banlieue
Pourcentage
Pourcentage
50
20
15
20
15
10
10
excitante
excentrique
dangereuse
banlieue
0
autre: difficile
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
banlieue
autre: difficile
0
esthétique
5
5
image
image
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : artisan com m erçant
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : technicien contrem aître
120
45
40
100
Pourcentage
60
40
30
25
20
15
10
20
image
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
banlieue
0
autre: difficile
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
0
banlieue
5
autre: difficile
Pourcentage
35
80
image
22
0
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
0
30
25
20
15
10
image
0
marginale
40
jeune/fun
50
excitante
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : cadre sect public
excentrique
image
esthétique
0
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
10
dangereuse
20
banlieue
30
autre: difficile
40
Pourcentage
50
banlieue
35
Pourcentage
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
banlieue
autre: difficile
Pourcentage
60
autre: difficile
marginale
jeune/fun
excitante
excentrique
esthétique
dangereuse
banlieue
autre: difficile
Pourcentage
0
banlieue
autre: difficile
Pourcentage
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : cadre sect privé
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : enseignant instituteur
22,5
25
17,5
20
12,5
15
7,5
10
2,5
5
image
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : prof libérale
45
120
100
80
60
40
5
20
image
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : ss em ploi
35
30
25
20
15
10
5
image
23
Annexe 11 : Image en fonction du cadre de pratique
Histogram m e
Eclaté par : cadre pratique
Céllule : loisir
4,5
16
4
14
3,5
12
3
marginale
jeune/fun
autre: difficile
image
excitante
0
marginale
0
jeune/fun
,5
ex c itante
2
ex c entrique
1
es thétique
4
dangereus e
1,5
banlieue
6
excentrique
2
esthétique
8
2,5
dangereuse
10
banlieue
Nombre
18
autre: diffic ile
N ombre
Histogramme
Eclaté par : cadre pratique
Céllule : compétition
image
Annexe 12 : Valeurs véhiculées par la pratique
valleurs véhiculées de la pratique
selon la population
16%
1%
29%
25%
liberté
dépassement de soi
confiance en soi
affirmation de soi autre
autre
29%
24
Annexe 13 : Valeurs véhiculées par la pratique en fonction de l’ âge : 10-20
valeurs véhiculées de la pratique selon les
10/20 ans
affirmation
de soi autre
confiance en
soi
dépassement
de soi
liberté
%
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Annexe 14 : Valeurs véhiculées par la pratique en fonction de l’ âge : 20-30
tre
au
so
ia
ut
re
m
at
io
n
de
e
nf
ia
nc
co
af
fir
dé
pa
ss
em
en
t
de
en
so
i
so
i
35
30
25
20
15
10
5
0
lib
er
té
%
valeurs véhiculées de la pratique selon les
20/30 ans
Annexe 15 : Valeurs véhiculées par la pratique en fonction de l’ âge : 30-40
valeurs véhiculées de la pratique selon les 30/40
ans
60
50
%
40
30
20
10
0
liberté
dépassement confiance en affirmation de
de soi
soi
soi autre
25
Annexe 16 : Valeurs véhiculées par la pratique en fonction de l’ âge : 40-50
%
valeurs véhiculées de la pratique
selon les 40/50 ans
50
40
30
20
10
0
liberté
dépassement affirmation de
de soi
soi autre
Annexe 17 : Valeurs véhiculées en fonction du sexe
Histogram m e
Eclaté par : sexe
Céllule : f
50
40
40
liberté
liberté
confiance en soi
liberté
0
dépassement de soi
0
dépassement de soi
10
autre: défi
10
dépassement de soi
20
confiance en soi
20
30
autre: défi
30
affirmation de soi
Pourcentage
50
affirmation de soi
Pourcentage
Histogram m e
Eclaté par : sexe
Céllule : h
valeurs
valeurs
Annexe 18 : Valeurs véhiculées en fonction de la CSP des parents
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : enseignant instituteur
45
40
40
35
35
30
30
15
20
15
0
valeurs
liberté
5
0
dépassement de soi
5
confiance en soi
10
autre: défi
10
confiance en soi
20
25
autre: défi
25
affirmation de soi
Pourcentage
45
affirmation de soi
Pourcentage
Histogram m e
Eclaté par : prof parent
Céllule : ss em ploi
valeurs
26
Annexe 19 : Valeurs véhiculées en fonction de la recherche par la pratique sportive
Histogram m e
Eclaté par : recherche par pratique
Céllule : entretien physique
Histogram m e
Eclaté par : recherche par pratique
Céllule : esprit sportif
60
40
35
50
Pourcentage
Pourcentage
30
40
30
20
25
20
15
10
10
35
liberté
dépassement de soi
Histogram m e
Eclaté par : recherche par pratique
Céllule : sensation
confiance en soi
autre: défi
affirmation de soi
0
liberté
dépassement de soi
confiance en soi
autre: défi
5
affirmation de soi
0
Colonne 11
30
Pourcentage
25
20
15
10
liberté
dépassement de soi
confiance en soi
affirmation de soi
0
autre: défi
5
Annexe 20 : Valeurs véhiculées en fonction du cadre de pratique
Histogram m e
Eclaté par : cadre pratique
Céllule : loisir
45
8
40
7
35
6
Nombre
30
25
20
5
4
3
15
liberté
dépassement de soi
confiance en soi
autre: défi
liberté
0
dépassement de soi
0
confiance en soi
1
autre: défi
5
affirmation de soi
2
10
affirmation de soi
Pourcentage
Histogram m e
Eclaté par : cadre pratique
Céllule : com pétition
27
Annexe 21 : Souhaiteriez vous que le parkour soit plus connu ?
Histogram m e
80
70
Pourcentage
60
50
40
30
20
10
0
non
oui
Annexe 22 : Plus connu en fonction de l’image de la pratique
Histogram m e
Eclaté par : im age
Céllule : m arginale
Histogram m e
Eclaté par : im age
Céllule : excentrique
60
80
70
50
Pourcentage
Pourcentage
60
50
40
30
40
30
20
20
10
10
0
0
non
non
oui
oui
Annexe 23 : Tranche d’âge et sexe des traceurs
Histogram m e
Histogram m e
40
100
35
90
80
Pourcentage
70
25
20
15
60
50
40
30
10
20
25/30 ans
18/25 ans
0
15/18 ans
10
0
10/15 ans
5
+30 ans
Pourcentage
30
f
h
sexe
âge
28
Annexe 24 : Temps depuis lequel ils connaissent et pratiquent le parkour
tps connaissance du parkour
tps pratique parkour
30
35
25
30
25
20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
-6mois
6mois/1an
2ans
3ans
+3ans
-6mois
6mois/1an
2ans
3ans
+3ans
Annexe 25 : Combien de temps y consacrez vous par semaine ?
Histogram m e
50
45
40
Pourcentage
35
30
25
20
15
10
5
0
+4h
-1h
1/2h
2/3h
combien tps par semaine
3/4h
Annexe 26 : Que vous apporte le parkour dans la vie ?
Histogram m e
100
90
80
Pourcentage
70
60
50
40
30
20
10
0
confiance
singularité
apport dans vie
supériorité
29
Annexe 27 : Pratiquez vous un sport en club ?
Histogram m e
60
Pourcentage
50
40
30
20
10
0
non
oui
autre sport
Si oui lequel ?
Histogram m e
35
30
20
15
10
tumbling
tennis
sport collectifs
ping pong
natation
musculation
gymnastique
escalade
équitation
0
combat
5
cirque
Pourcentage
25
lequel
30
Annexe 28 : Où pratiquez vous le parkour ?
Histogram m e
70
60
Pourcentage
50
40
30
20
prés de chez soi
dans les villes alentours
dans des pays étrangers
0
dans toute la France
10
lieu pratique
Annexe 29 : Intérêt d’aller pratiquer dans des lieux différents
Histogram m e
80
70
50
40
30
20
traceurs différents
0
plaisir de voyager
10
nvx spots
Pourcentage
60
intérêt pratique dans différents lieux
31
Annexe 30 : Pour quelles raisons pratiquez- vous le parkour ?
Histogram m e
Histogram m e
80
60
70
50
Pourcentage
Pourcentage
60
40
30
20
50
40
30
20
10
10
0
0
non
non
oui
oui
spectacle/ esthétique
risque/sensation
Histogram m e
Histogram m e
70
90
80
60
70
Pourcentage
Pourcentage
50
40
30
20
60
50
40
30
20
10
10
0
0
non
oui
non
activité phys
oui
liberté
Annexe 31 : Parkour pratique de banlieue ?
Histogram m e
90
80
Pourcentage
70
60
50
40
30
20
10
0
non
oui
banlieue
32
Annexe 32 : Souhaitez- vous faire connaître le parkour et gagner de l’argent avec le
parkour ?
Histogram m e
Histogram m e
100
80
90
70
80
60
Pourcentage
Pourcentage
70
60
50
40
30
50
40
30
20
20
10
10
0
0
non
non
oui
oui
gagner argent
plus connue
Annexe 33 : Relation âge/ temps de pratique par semaine
Histogram m e
Eclaté par : Age
Céllule : 10/15 ans
Histogram m e
Eclaté par : Age
Céllule : 15/18 ans
35
45
40
30
35
Pourcentage
20
15
10
30
25
20
15
10
5
5
0
0
+4h
-1h
1/2h
2/3h
Tps pratique
3/4h
+4h
-1h
1/2h
2/3h
Tps pratique
3/4h
Histogram m e
Eclaté par : Age
Céllule : 18/25 ans
70
60
50
Pourcentage
Pourcentage
25
40
30
20
10
0
+4h
-1h
1/2h
2/3h
Tps pr atique
3/4h
33
Annexe 34 : Retranscription intégrale de l’interview de Mr Anice Yoann, président de
l’association « Parkour- clan » :
- Thomas : Alors, Yoann, bonjour. Est- ce que tu pourrais te présenter en 2-3 phrases ?
- Yoann : Je m’ appelle Yoann Anice, j’ ai 20 ans, je suis en deuxième année de fac de sport en
STAPS* à Avignon, je suis le président de l’ association « Parkour- clan » qui existe maintenant depuis
novembre 2003. J’ ai monté cette association avec des amis de longue date, j’ ai créé le 1er club de
parkour dans le sud de la France et même le 1er club de parkour de France qui compte à l’ heure actuelle
15 membres de 10 à 18 ans.
- T : Tu dis que l’ association est créée depuis novembre 2003, est- ce que c’ est à cette époque que
tu as commencé le parkour ?
- Y : Non, en fait j’ ai commencé le parkour depuis bientôt 6 ans, entre 14-15 ans, donc avant le
film « Yamakasi » qui est la référence un peu pour tout le monde au niveau de la découverte de ce sport.
- T : Tu parles de ce film mais comment toi tu as connu cette activité ?
- Y : Je l’ ai connu par un reportage qui est passé il y a bientôt 6 ans sur « stade 2 » qui
présentait David Belle, qui est le numéro un de l’ activité et ce qui allait être les « Yamakasi ». Faisant
de l’ escalade en salle, j’ ai essayé d’ adapter ça à l’ extérieur sans avoir vraiment de base et j’ ai
commencé à découvrir ce que pouvais être le parkour dans mon idée du sport et je me suis développé au
fur et à mesure pour découvrir par la suite quand j’ ai vu des vidéos techniques que j’ étais dans la
réalité de ce sport.
- T : Pourquoi est ce que ce reportage t’ a donné envie de pratiquer ? Qu’ elle était l’ idée que tu
te faisais du parkour lorsque tu as vu ce reportage et que tu as commencé à pratiquer ?
- Y : Quand j’ ai vu le reportage j’ ai vu des jeunes qui sautaient des poubelles, qui s’ entraînaient
par-dessus des blocs sur lesquels ils mettaient des matelas, pour réussir à utiliser leur corps dans l’
environnement urbain avec une grande agilité, une grande souplesse et qui passaient partout sans
difficulté. Ca m’ a donné envie de le faire car j’ avais envie de voir jusqu’ où je pouvais aller et j’
essayais de voir la ville autrement. Du coup l’ image que je me faisais était celle d’ un sport assez spécial
qui développait des habiletés intéressantes et inhabituelles dans un contexte : la ville, qui n’ est pas un
lieu spécialement approprié à la pratique physique.
- T : D’ après toi, quelle évolution a connu le parkour depuis cette époque ?
- Y : Il y a eu plusieurs évolutions. L’ une d’elles a surtout était fondées sur la médiatisation de
ce sport, à savoir le film « Yamakasi » qui à révélé l’ activité au grand public et qui de l’ avis de
« Parkour Clan » et plus particulièrement de moi n’ a pas été une révélation positive dans le sens où elle
n’ a rien apporté à qui que ce soit si ce n’ est de mettre des images qui ont apportées plus d’ idées
préconçues sur notre sport qu’ autre chose ; à savoir que c’ était un sport de délinquant dans lequel on
faisaient des cambriolages, que c’ était un sport assez amusants pour les jeunes, qui était nouveau et qui
créait des accidents, des problèmes. Donc ça, ça a été une évolution qui a été négative. Après on a eu une
popularisation par tous ceux qui s’ y sont réellement intéressés et qui ont commencé à prendre les vrais
34
enseignement via internet etc… pour tracer* dans le bon esprit du parkour et qui ont commencé à
mettre en place des vrais mouvements, des groupes, à essayer de se faire connaître, à créer une
communauté parkour. Cette communauté parkour qui a connu des scissions internes, avec les puristes
qui ne voulaient pas montrer le parkour et qui voulais le garder pour eux et ceux qui avaient envie de le
faire connaître. A côté de ça il y a eu l’ évolution avec le film « Banlieue 13 », je ne parle pas des « Fils
du vent » car je n’ai même pas envie d’ en parler… Donc le film « B13* » avec David Belle : numéro 1
mondial, qui a vraiment montré ce que pouvais être l’ activité, le sport en lui- même dans sa vraie
dimension avec des vrais mouvements et une vraie profondeur sportive.
- T : Est- ce que tu penses que les gens qui ont vu « Yamakasi » assimilent la pratique du parkour
dans ce film à la pratique du parkour dans « B13 » ou est- ce que pour eux c’ est deux choses
différentes ?
- Y : A mon avis c’ est deux choses différentes dans le sens où quand je dis à quelqu’ un que je
fait du parkour, il demande ce que c’ est si il est curieux. Si on lui dit que c’est la même pratique que
dans « B13 », ça n’ informe pas la personne alors que si on lui dit que c’ est la même chose que les
« Yamakasi », tout de suite ça parle.
Pourquoi ? Parce qu’ en même temps que le film « Yamakasi » qui à été produit par Besson, donc avec
des moyens marketings énormes du fait de la nouveauté de la pratique ; tous ces moyens mis en place au
niveau médiatique : les reportages, le matraquage marketing qui à été fait ont mis tout de suite une
image sur notre sport qui est celle des « Yamakasi » qui est sans doute la moins flatteuse pour nous car
on auraient largement préféré être assimilés à « B13 » dans lequel il y a une vraie dimension de notre
sport mais bon… Je ne pense pas qu à l’ heure actuelle il y ait une assimilation entre les deux, il y en a
un qui à mon avis est assimilé en tant que film d’ action général dans lequel il y a effectivement de
beaux mouvements etc…mais c’ est de la cascade et l’ autre c’ est « Yamakasi » avec des gens qui font
du « Yamakasi » car les gens ne connaissent pas l’ activité parkour en tant que telle.
- T : Tu penses donc que pour les non- initiés il y a plusieurs façons de voir le parkour : une façon
plutôt connue « Yamakasi » qui pour les traceurs serait plutôt négative et une façon David Belle qui elle
serait flatteuse ?
- Y : Je pense qu’ il y a un peu de ça mais on ne peut pas vraiment les catégoriser à ce point là
dans le sens où les gens n’ont pas vraiment cette référence David Belle/ « B13 » mais effectivement on
trouve beaucoup plus cette image « Yamakasi » et pourquoi elle est négative ? Pourquoi je dis qu’ elle est
négative ? Ce n’ est pas seulement parce que le film est bidon, c’ est surtout parce qu’ on a ce côté un peu
« Power Rangers ». Après nous on passe pour des gamins qui avons vu un film et qui essayons d’ imiter
ce film. On ne passe pas pour des sportifs accomplis qui ont un entraînement, qui ont un sérieux, une
rigueur donc forcément c’ est assez déstabilisant, c’est comme si on rabâchait 4 fois par jour à quelqu’ un
qui fait du karaté : « tiens tu fait du Bruce Lee ! ». Au bout d’ un moment ça saoul car on n’ est pas
mis en avant en tant que sportif complet et réel.
- T : Pour résumer, pour toi, quelle est l’ image que les gens se font du parkour ?
- Y : Il y a plusieurs écoles. Nous nous sommes confronté tous les jours aux différentes opinions,
visions de notre sport. Il y a des personnes qui ont un minimum de curiosité, de recul et qui voient
différents styles de parkour, de par « B13 », « Yamakasi », des reportages sur David*, des reportages sur
les « Yamak* », des reportages sur d’ autres personnes, de la presse sur notre propre groupe. Donc ces
35
gens là vont avoir une vision assez sympa du sport, on a des fois des gens qui s’ arrêtent dans la rue, qui
nous regardent, qui nous félicitent, nous applaudissent ; on a aussi des contacts avec la police
municipale qui nous regarde et qui est agréablement surprise de notre activité. Ces personnes là ont une
curiosité saine de notre activité. Après on a toujours des personnes, on ne peut pas empêcher qu’ il y ait
des abrutis, qui nous voient, qui ne se posent pas de questions, avec qui on essaye d’ engager une
discussion pour amener à une réflexion. On arrive des fois à le faire mais souvent on bute contre le mur
de l’ inconnu et en fait ces personnes là, au lieu de se poser des questions, nous réprimandent et n’
essayent pas de chercher la signification de notre pratique et assimilent le côté jeune avec le côté « qui
grimpe partout et qui passe partout » avec aussi le côté délinquant, la dégradation volontaire, ce genre
de choses… On ne peut pas blâmer ce genre de comportements dans le sens où quand on voit ce qu’ il se
passe à l’ heure actuelle avec par exemple dans les écoles primaires, toutes les dégradations qui sont
faites à n’ importe quel endroit que ce soit, on peut comprendre que quand on va tracer sur des écoles, les
gens se posent des questions. Mais je pense qu’ il est intéressant de se poser les questions et d’ engager
une communication surtout quand nous on fait cette démarche. A l’ heure actuelle ce n’ est pas le cas et
c’ est dommage mais bon c’ est pas pour tout le monde pareil.
- T : Est- ce que tu penses que le parkour est assimilé à une pratique de banlieue ? Une pratique
de rue ça semble évident mais est- ce que toi tu l’ assimiles à une pratique de banlieue ?
- Y : Moi, vraiment moi ? Pas les gens en général ?
T : Non, les gens et toi ?
- Y : Les gens ont cette image de pratique de banlieue de par les films qui sont sortis et là c’ est
toujours les références principales puisque le cinéma donne une image précise d’ un sport et que ce soit
dans « B13 », « Yamakasi » ou « Les fils du vent », on se retrouve toujours dans une pratique de
banlieue avec des blocs, des bâtiments, des immeubles, des cités. Forcément ça ne peut qu’ être perçu de
cette façon là. Après pour moi ce n’ est absolument pas une pratique de banlieue parce que une pratique
de banlieue, déjà pour moi c’ est péjoratif, c’ est encore et toujours pareil…David Belle n’ est pas d’ une
communauté spécifique, c’ est un français dont le père était enfant de troupe au Vietnam, qui a adapté
le sport des sapeurs pompiers et les techniques militaires à son environnement urbain pour faire du sport.
Il était dans une cité et il a donc profité de ce cadre urbain pour en faire mais ça ne devient pas pour
autant une pratique de banlieue avec tout ce que ça draine derrière à savoir la culture hip hop, le côté
« graff* », on est pas du tout dans cet esprit là.
- T : Qu’ est ce que le parkour t’ apporte ?
- Y : Il m’ apporte une excellente connaissance de mon corps dans le sens où en parkour on n’ a
pas de matériel spécifique, on est soi face à l’ obstacle donc quand on est en extérieur, on se retrouve en
tenue sportive et l’ obstacle de béton qui se dresse devant vous et on est obligé de se connaître pour
savoir jusqu’ où on peut aller dans le sens où une erreur ne pardonne pas et à partir de là on doit aller
dans une démarche de maîtrise de soi et de connaissance de soi. On doit être à l’ écoute de son corps, être
à l’ écoute de ses capacités réelles et savoir réfréner ses envies donc ça ça m’ a apporté une grande
connaissance de moi. J’ ai également une grande satisfaction personnelle, une certaine estime de moimême et une meilleure confiance en moi. C’est pas une question d’ avoir une grosse tête, ça n’ a rien a
voir avec ça, c’ est pas du tout ce que j’ ai envie de transmettre quand je dis ça mais plutôt de montrer
que de par les capacités développées, de par le côté original de la pratique, je me retrouve dans une
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activité où je développe des compétences qui ne sont pas celles de « Mr tout le monde ». Donc forcément
j’ ai une certaine satisfaction, une certaine fierté personnelle qui est un petit peu amplifié de par mes
capacités inhabituelles. En dehors de ça, ça m’ apporte une grande liberté, c’ est vraiment une sensation
importante et puis tout le côté adrénaline, sensation et moi ce que j’ aime vraiment c’ est l’ esprit d’
équipe : quand je vais pratiquer en extérieur , il y a le côté équipe, le côté soudé, un peu cette démarche
communautaire où on est notre groupe avec notre pratique qui,malgré tout, même si j’ ai envie de la
populariser, reste une pratique un peu sectaire. J’ aime ce côté un petit peu ninja, même si ça fait un
petit peu gamin, car « ninja » c’ est quand même quelque chose qui a une vraie histoire et qui est à la
base de notre pratique.
- T : Est- ce que tu pense que la popularisation du parkour, donc le fait que ce soit plus connu,
plus pratiqué, le fait qu’ il puisse y avoir une reconnaissance institutionnelle, pourrait lui être
bénéfique ? Ou est- ce que tu préfères que cette pratique reste réservée aux initiés ? Et est- ce que tu
penses que ça apporterait quelque chose aux gens de pratiquer le parkour, comme toutes les qualités dont
tu viens de parler ?
- Y : Pour ce qui est de la popularisation du sport, au sein même de la « communauté parkour », il
y a déjà deux orientations de pratique et moi je puise un petit peu dans les deux, j’ ai un avis plus
favorable à la popularisation puisque je cherche vraiment cette reconnaissance du sport, j’ aimerais que
la population puisse pratiquer, j’ aimerais faire découvrir l’ activité, que ce ne soit plus une activité qui
soit considérée comme marginale, j’ aimerais que ça devienne vraiment une activité avec une
considération populaire ce qui nous permettrais d’ ouvrir de nouvelles portes à notre pratique. Donc ça
effectivement ça m’ intéresserais, en plus au niveau de la population, pour répondre à la question sur les
apports, le parkour est une activité physique complète, qui fait marcher intégralement le corps : tous les
muscles des membres supérieurs, inférieurs, on a vraiment tout le corps qui travaille. On a en plus un
vrai travail sur soi, sur la confiance en soi, sur le côte psychologique. Donc tout ça ça apporterait
forcément une pratique différente avec un global entre psychologie du sport et pratique physique intense
et utile donc je pense que c’ est un apport vraiment utile pour la population. Donc moi par contre le côté
sectaire… le terme sectaire ne m’ intéresse pas dans le sens où ça signifie garder les choses pour soi,
cacher les choses au public et c’ est pas ça que j’ aimerais dans le côté sectaire. J’ aimerais un « sport
élitiste » dans le bon côté du terme, c’ est à dire qui élimine par essence tout ce qui est frimeur, tout ce
qui est superficiel. On a pas une pratique qui peut se permettre d’ avoir des pratiquants de ce type car on
est tellement une activité à risque que à partir du moment où on ne fait pas ça pour soi, pour sa
satisfaction personnelle et pour son amélioration personnelle mais pour les autres, pour se faire
mousser*, on tombe directement dans du danger très grave et ça c’ est quelque chose que je bannis
totalement. Par contre j’ aime énormément le côté ninja de notre activité, il faut quand même savoir que
avant David Belle, avant les pompiers de Paris, avant tout ça, dans toute la période médiévale
japonaise, on a eu toutes les castes ninja qui ont réellement existées, qui étaient des assassins
professionnels, qui ont utilisé l’ art du déplacement comme méthode réelle pour infiltrer les palais
impériaux et aller faire leurs assassinats ou leurs cambriolage. Bon, c’ est pas spécialement glorieux dans
la façon de faire, par contre c’ était des castes qui étaient extrêmement affûtées au niveau sportif et qui
avaient de très grandes compétences et moi j’ aime cet esprit là, cette philosophie là du côté asiatique, du
côté disciplinaire, rigoureux dans la pratique et tourné vers un enseignement cadré dans lequel on trouve
vraiment une satisfaction… même philosophique.
- T : Est-ce que tu pense que le fait que le parkour devienne un spectacle : par exemple qu’ il y ait
des traceurs qui ne tracent que pour l’ argent donc un peu style mercenaire ou le fait qu’ il puisse y avoir
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des activités de compétitions avec des spécialisations du parkour donc que des acrobaties*, que des
passes murailles*, que des passages en vitesse*, est ce que tu penses que ça pourrait être une bonne chose
ou ce n’ est pas du tout dans l’ esprit parkour ?
- Y : Je pense que ce n’ est pas ce qui doit être recherché dans le parkour. Le spectacle je ne peux
pas cracher dessus étant donné que moi j’ en ai fait mais ça doit rester du ponctuel. On doit garder à l’
esprit que le parkour doit rester une activité personnelle qui nous fait un apport personnel au niveau de
notre connaissance, de notre confiance en soi physique et le côté spectacle doit être un plus. Il doit faire
partie de la démarche de popularisation du sport, ça ne doit pas être un truc simplement pour gagner du
fric. Bien sûr qu’ on est toujours content quand on a un bon cachet à la fin d’ un spectacle, c’ est
obligatoire puisque c’ est humain et que c’ est comme ça qu’on mange. Mais ça ne doit pas être l’ essence
de notre activité. Après sur la compétition, la spécialisation c’ est à mon avis complètement ridicule
parce que c’ est pareil, si on se base sur l’ essence de notre activité, on est sur une activité complète qui
regroupe le passe muraille, les acrobaties, une activité qui fait de nous des sportifs complets adaptés à
toutes les situations. Je ne vois pas l’ intérêt de savoir faire des passes murailles à 4,50m de haut si je ne
suis pas capable de faire un franchissement de barrière. Ce serait complètement ridicule, on tomberais
dans de la gymnastique puisque en fait on ferait : les gars qui font de la barre fixe, les gars qui font des
anneaux, les gars qui font du sol… est- ce qu’ on peut appeler ça des sportifs complets ? Moi j’ estime
pas que quelqu’un qui passe quatre heures dans un stade ou quatre heures dans un gymnase à faire le
hamster autour d’ une barre soit un sportif complet. Ok il est bien taillé, il est affûté pour son sport, il
est spécialiste mais en dehors de ça il est pas polyvalent et quelqu’un qui n’ est pas polyvalent dans le
parkour, pour moi il ne sert à rien !
- T : Merci beaucoup pour avoir répondu à toutes mes questions.
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5) Lexique
Passe- muraille : mouvement qui consiste, après une prise d’ élan, à se servir
de l’ obstacle (généralement un mur) comme tremplin pour se propulser
à son sommet.
Saut de fond : saut se réalisant dans le vide afin de descendre d’ une hauteur,
la réception est généralement accompagnée d’ une roulade pour amortir le
choc .
Franchissement : terme regroupant diverses techniques destinées
à passer au dessus d’ un obstacle, de préférence de manière dynamique.
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Acrobaties : mouvement acrobatique comme le salto, elle est majoritairement utilisée pour
franchir des obstacles ou descendre d’ une hauteur
B13 : abréviation servant à designer le film « Banlieue 13 »
David : prénom de David Belle, le créateur du parkour
Extérieur : faire du parkour dehors, en opposition à s’entraîner dans les salles de
gymnastique par exemple
Graff : graffiti
Passage en vitesse : effectuer la traversée d’ un spot le plus rapidement possible
Non- traceurs : personnes ne pratiquant pas le parkour
Se faire mousser : se vanter
Spot : lieu de pratique du parkour possédant des caractéristiques particulières (ex : « j’ai
trouvé un spot avec un énorme saut de fond à faire »)
STAPS : Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives
Tracer : action de faire du parkour
Traceurs : personnes pratiquant le parkour
Yamak : abréviation servant à désigner les « Yamakasi »
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6) Limites
Nous avons eu des difficultés à faire cette enquête du fait de la difficulté à trouver
des traceurs. Nous avons pour cela du mettre en ligne d’ un questionnaire, ce qui n’ a pu
être fait que grâce à un administrateur de site consacré au parkour. Malheureusement cette
technique est longue, nécessite de nombreux réajustements et rectifications. Par ailleurs, le
fait d’ avoir des réponses provenant essentiellement d’ internet réduit la population des
traceurs uniquement à ceux ayant internet et allant sur ce site or les traceurs qui, par
exemple, souhaitent que cette pratique reste méconnue, ont sans doute moins de chance de
se trouver sur les sites spécialisés que les gens souhaitant faire connaître cette activité.
Le fait d’avoir fait deux questionnaires différents nous à posé des difficultés pour
recouper les questions et cela est du en grande partie à notre manque d’expérience dans le
domaine d’enquêtes sociologique.
Une limité importante à notre étude vient du fait du faible échantillon de personnes
dans certaines catégories (+50 ans non- traceurs ou +30 ans traceurs par exemple…)
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Sources :
° www.le-parkour.com
° cours de sociologie de L1 et L2 STAPS de Mr Vézier
Remerciements :
Remerciements à toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de répondre à notre
questionnaire, remerciements à Jérôme de www.parkour.net sans qui cette enquête aurait
été beaucoup plus difficile à réaliser, remerciements à Mr Demonière (ex- président de la
PAWA) pour son intérêt pour cette étude et son soutien, remerciements à tous les traceurs
pour leurs encouragements, remerciements à Yoann et à « Parkour- clan » pour leur
participation à cette étude( interview, questionnaires, photos) remerciements à David pour
le parkour. Remerciement à Mr Vézier pour son aide au bon développement de cette
enquête.
Bencteux Thomas : questionnaire traceur, recueil et analyse des données, rédaction et mise
en forme
Collet Audrey : questionnaire non- traceur, recueil et analyse des données, aide à la
rédaction
Chaudesaigues Carine : questionnaire non- traceur
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