Les femmes laissent tomber M. Trump. Il en perd ses moyens.

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Les femmes laissent tomber M. Trump. Il en perd ses moyens.
Les femmes laissent tomber M. Trump. Il en perd ses moyens.
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Les femmes laissent tomber M.
Trump. Il en perd ses moyens.
- International - Etats-Unis -
Date de mise en ligne : mardi 4 octobre 2016
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Les femmes laissent tomber M. Trump. Il en perd ses moyens.
Joan Walsh, The Nation, 30 septembre 2016 | Traduction, Alexandra Cyr
Vous avez entendu parler du coup de fil de trois heures du matin, celui auquel tous les
candidats-es à la présidente doivent se préparer à répondre. En ce moment c'est un Tweet à
trois heures du matin qui soulève la tempête. Le soi-disant candidat au leadership du monde
libre se décompose devant l'audace de simples femmes qui osent remettre en question sa
supériorité politique.
Quatre jours après sa misérable performance au débat, Donald Trump s'enfonce de plus en plus profondément dans
l'espace que sa rivale Mme Clinton lui creusé lundi soir dernier en dévoilant son racisme et son sexisme envers
l'ex-Miss Univers, Mme Alicia Machado. Il n'a pas nié les allégations de Mme Clinton ; il a effectivement traité Mme
Machado « Grosse Mademoiselle » et de « Mademoiselle simple maîtresse de maison ». Il a confirmé ses dires le
lendemain à l'émission Fox and Friends ; oui elle avait pris du poids et c'était problématique pour lui.
Ses alliés-es sont monté aux barricades pour attaquer Mme Machado propageant des rumeurs à propos de sa
possible implication dans un complot pour meurtre alors qu'elle n'a jamais été accusée de quoi que ce soit et de sa
participation supposée à l'industrie pornographique. La dernière mouture de cette décomposition de M. Trump tourne
autour de son Tweet au petit matin du (30 septembre) qui demandait à son onze millions de partisans-es d'aller voir
Mme Machado dans une soi-disant vidéo de sexe, qui selon Snopes.com, n'existe pas.
Nous connaissons déjà les canaux du phénomène Trump : l'énorme et tragique régression des avancées des
femmes et des gens de couleur au cours des dernières décennies. La foule qui porte la casquette « Make America
Great Again » est presque complètement blanche et habituellement surtout composée d'hommes. Ils recherchent un
discours rassurant qui les remet à la tête de la société et les blancs à leur place centrale de supérieurs. Oui, il existe
un courant d'anxiété quant à l'économie qui se rattache aux effets qu'a eus à en subir la classe ouvrière blanche au
cours des 40 dernières années. Mais D. Trump se repose aussi sur la colère masculine face aux avancements des
femmes. Ses adultères en série et sa misogynie affichée sans gêne sont un appel central à certains hommes blancs
plus âgés.
C'est effrayant pour toutes les femmes, sans distinction de race ou d'âge, qui viennent rencontrer M. Trump, le
patron désobligeant et le « play-boy » sans expérience qui humilie ses employées, ses épouses et ses filles avec ses
commentaires cruels et crus à propos de leur apparence. L'idée qu'un homme, qui est cliniquement obèse, ridiculise
de jolies jeunes femmes à propos de leur poids démontre le double standard qu'il utilise pour les réduire à leur
jeunesse et leur beauté. Pourtant il permet aux hommes, singulièrement les plus riches, de profiter de toute une vie
de présumée virilité et de prestige social à l'avenant.
Tout au long de sa campagne, Mme Clinton a tenté de combattre la régression par la régression. Elle a publié des
messages publics où on voit des jeunes femmes qui lisent les termes sexistes de M. Trump et, encore plus
efficaces, où elles se regardent dans un miroir pendant que le candidat républicain répète ses insultes sexistes en
bruit de fond. Ce dernier message de la campagne Clinton répond à l'attaque de M. Trump envers Mme Machado. Il
est clair qu'il était prêt avant le débat prêt à être diffusé dès le lendemain matin. Mais je ne suis pas sûre que qui
que ce soit ait rêvé que M. Trump allait collaborer si volontairement à cet essai. Peut-être bien que oui...
Car il devient clair que Donald Trump se décompose en voyant que ces deux femmes, une « grosse » et l'autre
âgée, qui ont dépassé la date péremption selon ses critères et ceux de ses semblables, ne se cachent pas
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honteusement. Ils les verraient mieux travaillant dans l'arrière-boutique d'un de ses clubs de golf à l'abri des regards
plutôt que sur la place publique tentant de le renverser. Il y en a une qui le bât dans la course actuelle à la
présidence même si les sondages sont malheureusement encore serrés.
La campagne de M. Trump est en chute libre cette semaine. Son personnel se bât, encore une fois, et envoie des
messages pas très clairs à propos de l'efficacité de s'en prendre à Mme Machado. Mme Kellyanne Conway, sa
directrice de campagne l'a admis sur les ondes de The View. M. Newt Gingrich [1] appuie son copain. Il supplie aussi
ses représentants-es de commencer à soulever les détails épouvantables des infidélités de Bill Clinton pour attaquer
sa rivale comme il voulait le faire plus tôt dans la campagne. Un mémo a été envoyé, que CNN dit se lire comme
suit : « Mr Trump n'a jamais traité les femmes de la manière dont Mme Clinton a été traitée par son mari quand ils
ont travaillé à détruire les accusateurs-trices de Bill Clinton ». Cela prépare les représentants à répondre à la
question de savoir si une épouse peut être accusée des mauvais comportements de son mari. Ils sont invités-es à
répondre non, mais à souligner qu'elle a participé activement aux tentatives de destruction des femmes qui s'en
étaient plainte. Mais, jusqu'à maintenant, même les médias qui ne soutiennent pas Mme Clinton ne sont pas
vraiment convaincus. Ils pensent que l'entourage de M. Trump est en train de solidifier sa tactique désespérée de
s'appuyer sur les mauvais comportements de Bill Clinton. Oui, d'une certaine manière c'est blâmer Hillary pour les
écarts de Bill disent-ils. La rage va encore plus envahir M. Trump.
Ce n'est pas par accident que M. Trump se soit attaqué à deux personnes et une famille appartenant aux minorités
américaines : Mme Machado (latina), le juge Gonzalo Curiel (dont la famille est d'origine mexicaine) et la famille
Khan (d'origine du sous-continent indien). L'hostilité envers les minorités est le carburant de sa campagne. Mais ses
attaques inconsidérées contre Mme Machado dépassent tout ce qu'il avait pu faire jusqu'à maintenant. Pour une
bonne raison. Une femme qu'il a littéralement contrôlée dans le passé le défie publiquement. Il l'avait obligée à faire
ses exercices devant les médias pour lui prouver qu'elle prenait au sérieux l'obligation qu'il lui faisait de perdre du
poids. Une autre femme, Hillary Clinton, qui a refusé de se cacher chez elle après l'humiliation que lui a fait subir
son mari, le devance dans la course à la présidence. Son dernier Tweet adressé à ses admirateurs pose la question
: « Si Hillary Clinton ne peut pas satisfaire son mari, pourra-t-elle satisfaire les États-Unis » ?
Pendant que M. Trump s'en prend violemment à ces deux femmes désobéissantes, des millions d'autres observent
le type d'homme qui va les faire reculer dans leurs lieux de travail et parfois même à la maison ; elles sont
consternées.
Durant cette campagne, Mme Clinton a souvent manqué d'enthousiasme. Son adversaire lui fait un grand cadeau.
Le nombre d'électrices est plus élevé que celui des électeurs. Elle compte sur la plupart d'entre elles pour accepter
d'humilier un humiliateur chronique avec leurs bulletins de vote.
[1] ex-speaker républicain à la Chambre des représentants. Très à droite idéologiquement. N.D.T.
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