CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (11)

CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (11)
- Everly Brothers : Two Yanks In England (LP
Warner CLPW 1536)
Au printemps 1966,
les Everly Brothers,
qui sont américains,
enregistrent leur prochain 33 tours en
Angleterre avec, parmi les musiciens, John
Paul Jones et Jimmy
Page, futurs fondateurs de Led Zeppelin. Les frères, en
quête de chansons, contactent les Hollies (qui,
proche le plus de leur couleur musicale)
qui leur en fournissent huit sur les douze.
Don et Phil Everly complètent notamment
avec des reprises des tubes anglais « Pretty Flamingo » de Manfred Mann et « Somebody
Help Me » du Spencer Davis Group. Mais,
contrairement à ce qu’annonce la presse, il
ne s’agit pas d’exclusivités. Les Hollies les
enregistrent ou les ont déjà gravées pour leur
propre compte. Quoiqu’il en soit, l’apport des
Hollies dépasse le niveau de la composition,
puisqu’ils aident également à l’enregistrement.
Jimmy Page se souvient avoir demandé à Tony
Hicks comment il avait obtenu le son de guitare
si particulier sur « Hard Hard Year ».
- Sheila : Bang Bang L’Heure De La Sortie
Avec ce succès, « Bang Bang », Sheila passe
doublement le mur du son, puisque son super
45 tours est N°1 en mai et reste l’un des tubes
baisse de popularité à ce moment, l’enregistre
à la stricte intention du public italien. Quant à
Sylvie Vartan, elle ne publiera sa version qu’en
1974. Bang Bang est également le titre du
BO compte un autre succès, « L’Heure De La
Sortie ». La version originale de « Bang Bang »,
par Cher, est écrite par son mari Sonny Bono
(N°2 US, N°3 GB). Elle est reprise par Nancy
Kill Bill.
- Bobby Hebb : Sunny (EP Philips 452 056)
Né de parents musiciens non-voyants,
Bobby signe son seul
et unique tube mondial sous le double
choc de l’assassinat
de John Kennedy et,
peu après, de son
frère aîné Harold Hebb,
poignardé à mort. Mais
sa douleur est si vive
que Bobby Hebb met
deux ans avant de pouvoir écrire la chanson
qu’il porte en germes. Et une fois que c’est fait,
il lui faut encore près d’un an (1966) avant qu’il
l’enregistre lui-même. Pour cela, il faut qu’avant
lui l’artiste japonaise Mieko Miko Hirota en ait
fait un succès, dans une version jazzy, en son
pays. Les adaptations se multiplièrent ensuite.
En France, Richard Anthony, Eddy Mitchell. A
Montez, José Feliciano, Mary Wells, Frank
Sinatra, Booker T., etc. jusqu’à celle de Boney
M, une des plus grosses ventes de disques de
1977.
- Beach Boys : Pet Sounds (LP Capitol T 2458)
Ce 33 tours est considéré comme le chefd’œuvre d’une carrière qui s’étale sur plus d’un
demi-siècle : 52 ans séparent leur premier 45
tours, « Surfin’
tournée qui passe par Paris mi-2013. Il propose,
sous une pochette plutôt anodine (les Beach
28
1966
Divers
ouvrages proposent
des discothèques idéales...
sans parvenir à l’établir. Ces
livres se limitent à une centaine
d’albums, rarement des 45 tours, et
évitent de mélanger torchons et serviettes.
Trop intellectuels, ils omettent de présenter
simultanément le « Double Blanc », « Les
Copains D’Abord », « L’Ecole Est Finie » !
Pourtant, les trois font partie de la mémoire
des années 60. Sans nous restreindre, voici
des centaines de disques qui ont marqué
leur temps. Et il ne s’agit pas là des
sempiternels disques à emporter sur
une île déserte. Au contraire, il
faut les partager, les écouter
entre amis.
Boys en ballade dans
un zoo), une brochette
de succès (« God Only
Knows », « Sloop John
B. », « Wouldn’t It Be
Nice ») et des titres introspectifs, tel « I Just
Wasn’t Made For
These Times » qui explique dans quel état
d’esprit se trouve alors
leur leader Brian Wilson. Au bord de la folie, il
ne parviendra pas à achever à temps l’album
suivant, « Smile ».
- Donovan : Sunshine Superman (SP Epic 10045)
Avec ce morceau, Donovan casse son image de barde et de
folksinger. Ayant changé de maison de
d’Epic), le disque, qui
a été N°1 aux EtatsUnis, est publié en Angleterre avec un retard de plusieurs mois
ce qui n’entrave pas sa carrière commerciale, puisqu’il s’y classe 2e. En France,
« Sunshine Superman » est repris par Michèle
Torr... dans une adaptation qui laisse le public
- Hugues Aufray : Céline (EP Barclay 71061)
Après avoir adapté
avec succès Bob Dylan
et poursuivi dans cette
veine avec « Les Crayons De Couleur »,
Hugues revient à un
côté plus tendre avec
la belle ballade « Céline », composée par
Mort Shuman. Ce disque est complété de
sa version du standard « Stewball » et de « Le
Bon Dieu S’Enervait » ou « S’Ennuyait » selon
les pochettes.
- Small Faces : All Or Nothing (EP Decca 457 123)
Non contents de s’être
hissés au sommet
avec « Sha La La La
Lee », les Small Faces
récidivent coup sur
coup avec « Hey Girl »
(repris en français par
Ronnie Bird) puis le
forcené « All Or Nothing », chanté de main
de maître par Steve
Marriott. Cela conjointement à un percutant
premier album comme en atteste leur éclatante
reprise de « Shake » de Sam Cooke.
- Chris Montez : The More I See You (EP
Columbia ESRF 1782)
Ce titre américain remonte à 1945. Dick HayDiamond
Horseshoe (on le réentendra dans The End
Of An Affair, long métrage tiré d’un livre de
Graham Greene). Réenregistré en 1966, il
connaît aussitôt deux
adaptations avec des
paroles différentes :
« L’Air Qui Balance »,
sur le même disque
que « Ballade Pour Un
Sourire », par Sylvie
Vartan (qui avait déjà
repris « Let’s Dance » de Chris Montez
un joli succès, tandis que celle de Jacqueline
Boyer (« La Mer, La Plage ») passe totalement
inaperçue.
- Sylvie Vartan : Ballade Pour Un Sourire (EP
RCA 86181)
Si le mariage des idoles Sylvie et Johnny,
le 12 avril 1965 à
Loconville, a été un
immense événement
médiatique, la naisa été tenue secrète,
le 14 août 1966. Les
parents l’ont d’ailleurs
annoncé : aucune phoSurtout que peu après le couple est au bord
du divorce. Sylvie a caché soigneusement sa
grossesse le plus longtemps possible. Sur les
somptueux reportages publiés, notamment,
dans Salut Les Copains, elle n’apparaît généralement qu’en gros plan ou en buste. Idem à
la télé. Des indices, néanmoins, pointent dans
les textes de ses chansons. Lorsqu’est publié
« Il Y A Deux Filles En Moi », certains croient y
fait, la naissance de David est vraiment créditée
par le superbe « Ballade Pour Un Sourire » : Je
t’ai attendu presque toute une année/ Et
maintenant, tu es là. La suite de l’histoire sera
contée trois ans plus tard dans « Le Roi David »,
en 1969.
- Beatles : Yellow Submarine (EP Odéon MEO 126)
L’eau de mer attaquet-elle la peinture ? En
traversant la Manche,
le sous-marin jaune
est devenu vert pour
les versions de Maurice Chevalier et des
Compagnons de la
Chanson.
Donovan
participe à l’élaboration des paroles, bien
qu’il ne soit pas crédité. Dommage pour lui car,
même s’il n’avait perçu que 5 ou 10% des droits
attribués à Lennon et McCartney, il aurait touché
un sérieux paquet de livres sterling, « Yellow
Submarine » étant N°1 un peu partout dans
est écrit pour Ringo Starr, à qui il est d’usage
sur chaque album des Beatles de laisser un
morceau. Si le titre est considéré comme une
chanson pour enfant, le but est atteint... mais
placé dans le contexte d’un LP aussi élaboré
que « Revolver
Yellow
Submarine » obtient tant de succès que, deux
ans plus tard, il donne naissance à un dessin
animé.
- Beatles : Eleanor Rigby (EP Odéon MEO 126)
Face B de « Yellow
Submarine », cette
chanson est une création de Paul McCartney. Je l’ai écrite dans
mon appartement londonien ; j’avais un
piano, au sous-sol.
Lorsque je manquais
d’inspiration, je faisais
joujou avec un violon.
Et c’est justement au violon que me sont venues
les paroles : Picks up the rice in the church where
a wedding has been... L’idée de ce pauvre qui
ramasse du riz par terre après un mariage m’a